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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
ANDRIEU Frédéric
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ANDRIEU Frédéric, Baptiste, Pierre

Né et mort à La Seyne (Var) ; 3 août 1890-22 septembre 1970 ; boucher ; conseiller municipal socialiste de La Seyne. Parmi les délégués au congrès fédéral de la SFIO de Carnoules, le 4 août 1912, figurait un " Andrieu " ou " Andrieux ". S'agissait-il du père de ce militant, chaudronnier, ou d'Andrieux Valentin, élu conseiller municipal de La Seyne sur une " liste du Comité d'union socialiste, républicaine et d'intérêt local " en 1910. Sur cette liste qui comprenait une majorité de socialistes SFIO, le sous-préfet de Toulon notait en effet qu'Andrieux était " républicain ". Le Petit Var du 30 juin 1919 annonçait qu'Andrieu Frédéric, " après quarante-huit mois de front, prenait la suite de la boucherie Pisan, rue de la République ". Au moment de la grève des ouvriers des Forges et Chantiers, il pratiquait une " grande baisse des prix ". Marié à La Seyne, en avril 1920, Andrieu était élu, le 2 mai 1925, conseiller municipal de la ville sur une " liste rouge du Cartel ", avec 2 401 voix sur 4 667 inscrits (huitième position). Membre du comité électoral patronnant la candidature de Renaudel aux élections législatives de 1928, Andrieu fut réélu conseiller municipal de La Seyne, le 5 mai 1929 et arrivait, cette fois, en deuxième position avec 2 173 voix sur 5 077 inscrits (liste socialiste et d'union des rouges). Ami de Renaudel, Andrieu fut le chef de file des conseillers municipaux de La Seyne qui le rejoignirent au Parti socialiste de France (Union Jean Jaurès) à la fin de 1933, refusant, comme les autres (voir Lamarque) de rester quelques mois dans l'autonomie. Il fut membre du comité fédéral de ce parti. Renaudel reprochait vivement à ses amis seynois de l'avoir " lâché ". Avec son soutien, Andrieu se présenta au conseil général contre le conseiller sortant SFIO Lamarque. Sa profession de foi inscrivait sa candidature comme la suite logique de la majorité de 1932 qui avait élu Renaudel, " celle qui correspond le mieux à vos traditions ". Il appelait à l'union des Républicains et des socialistes en regrettant les " erreurs de tactique commises par les partis de gauche ". D'autre part, devant la menace autoritaire, Andrieu estimait " qu'entre le vertige socialo-communiste et la menace fasciste, il y a encore de la place pour le socialisme démocratique et réalisateur, celui de Jaurès, auquel nous demeurons fidèles ". Les forces de droite ne présentaient personne. Le 7 octobre 1934, Andrieu arrivait en tête avec 1 889 voix sur 7 196 inscrits. Le Parti communiste se désistait pour Lamarque. Se réclamant toujours de " l'union des socialistes démocrates et des républicains ", Andrieu s'affirmait candidat de " la discipline républicaine " ; " le temps n'est plus où les partis pouvaient se permettre des discussions oiseuses " ajoutait-il. Son parti voulait " au plus vite donner du pain aux travailleurs qui en manquent (..) le meilleur moyen de lutter contre le fascisme. S'il n'y avait pas eu cinq millions de chômeurs en Allemagne, Hitler ne serait pas au pouvoir en ce moment ". La presse de droite redoubla les appels en sa faveur. Le 10 octobre 1934, Andrieu avec 2 355 voix arrivait à 200 voix de Lamarque qui était réélu. Aux élections municipales de 1935, Andrieu conduisait une liste de coalition : " Liste Andrieu, socialiste d'action républicaine et d'intérêt local " pour " la rénovation de La Seyne ". Le 5 mai, il arrivait personnellement avec une centaine de voix de plus que ses colistiers en deuxième position de tous les candidats (1 540 voix sur 5 893 inscrits). Au deuxième tour, le désistement de la liste communiste assurait la défaite d'Andrieu qui totalisait malgré tout 2 070 voix. Andrieu participa aux campagnes électorales de Montagne (voir ce nom) en 1935 et en 1936. Il se rallia aussi au Front populaire et représenta parfois son organisation aux réunions du Comité local. En octobre 1937, il faisait partie de la commission d'unification de l'Union républicaine et socialiste et de la SFIO à La Seyne. Il appuya aussi la candidature du secrétaire local de la section SFIO pour le conseil d'arrondissement. En 1938, il présidait le syndicat des patrons bouchers-charcutiers de Toulon et des environs. Après la guerre, aux premières élections municipales, le 29 avril 1945, Andrieu, sur la liste socialiste, recueillait 2 541 voix (dernier de la liste) sur 11 637 inscrits et n'était pas élu.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 5 28 5 ; 2 M 7 24 3 ; 2 M 7 26 1 ; 2 M 7 30 3 ; 2 M 7 32 3 ; 2 M 7 35 3 ; 4 M 59 3 ; 3 Z 2 10 ; 3 Z 16 7. Presse locale.