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BAUP.
Les Baup sont des militants de la région toulonnaise.
Baup Albert, Octave était né à Mens (Isère), le 15 janvier 1865. Son père, maître d'hôtel, était d'opinions protestantes. Après des études secondaires, il s'engagea dans la marine et participa aux expéditions du Tonkin et de Madagascar. C'était en fait la conséquence d'une rupture avec sa famille conservatrice. Il se lia d'amitié avec un Seynois dont il épousa civilement la soeur. Paludéen, il quitta la marine, se fixa à La Seyne et eut six enfants qui ne reçurent pas de sacrements religieux. Ils habitaient le quartier Cavaillon. Il travaillait comme ouvrier ajusteur-mécanicien aux chantiers navals de la ville. Syndicaliste, il était le rédacteur en chef, en novembre 1897, de l'Émancipateur, hebdomadaire paraissant à La Seyne, journal éphémère qui tira à 2 000 exemplaires. Il traitait des revendications ouvrières et ne contenait pas d'articles politiques. Les rédacteurs et le gérant étaient des ouvriers : perceurs, charpentier, riveur. En 1898, il anima la grève des métallurgistes et fit partie de la délégation envoyée à Paris auprès de la direction de la Société. Il appartenait à la veille de 1905 au Parti socialiste de France et comme secrétaire de la Fédération du Var, participa aux réunions de la commission d'unification. Aussi fit-il partie du premier comité fédéral de la SFIO et représenta-t-il la Fédération SFIO du Var au congrès national de Châlons-sur-Marne. Réélu membre du comité fédéral en janvier 1906, il fut renvoyé des chantiers peu après en raison de ses activités politiques et syndicales. Il devint alors responsable permanent de la Bourse du Travail dont il était déjà un des dirigeants. En 1911, il vint habiter Sanary où il tint un bar-tabacs et s'occupa de la recette des contributions indirectes. Membre de la Ligue des droits de l'homme, Franc-maçon (Grand Orient de France), trois de ses fils furent mobilisés en 1914. Il devait mourir à Sanary le 10 juin 1918 et fut enterré civilement.
Son fils Baup Henri, Georges, Édouard était né le 7 octobre 1893 à La Seyne (Var) et mort le 7 avril 1973 à Sanary (Var) ; employé de mairie ; résistant.
Georges Baup, après avoir commencé des études secondaires, entra aux
Ponts et Chaussées et travailla à Paris. Il resta au front pendant
toute la guerre. Chauffeur, il se maria à La Seyne en juillet 1923 avec
une native d’Italie et n’eut pas d’enfant. Il entra à la mairie de
Sanary, où sa mère, veuve, habitait au début des années 1920, comme
responsable de la voirie. Homme de gauche, il votait communiste.
A la Libération, président
du comité local au titre du Front national et de la CGT, nommé à la
commission municipale, le 26 septembre 1944, il fut placé à la tête de
la délégation municipale, nomination qui provoqué des heurts entre des
radicaux-socialistes et de résistants locaux. Aussi fut-il écarté, le
20 octobre 1944, puisque employé communal.
Sympathisant communiste, il travailla à la mairie jusqu’à sa retraite. Il fut enterré civilement.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 97 ; 3 Z 4 19. - Notes de Jean-Marie Guillon.
Son plus jeune fils Baup Georges, Albert, naquit lui aussi à La Seyne le 25 janvier 1902. Après avoir obtenu le Certificat d'études, il travailla aux chantiers navals de La Seyne. Marié à Ollioules (Var) où il habita désormais, en décembre 1921, ses deux garçons ne reçurent pas de sacrements religieux.
Il effectua son service militaire dans la marine comme matelot mécanicien (cuirassé Lorraine). Il milita très tôt dans la cellule communiste d'Ollioules, et en fut secrétaire selon son fils. Il entra à l'Arsenal maritime de Toulon comme monteur mécanicien (direction des constructions navales, atelier des constructions neuves) le 6 octobre 1933.
Syndicaliste, il fut sanctionné d'un jour de mise à pied après la grève du 30 novembre 1938. Il passa à l'atelier RSM le 23 septembre 1940, puis à l'atelier central, le 11 septembre 1944, enfin à l'atelier des mouvements généraux, le 15 janvier 1945. Membre de l'AS (MUR du Var), depuis le 1er mai 1943, il fut arrêté par les autorités italiennes, le 13 juillet 1943 et interné à Modane (Italie, fort de Leisseillon) d'où il s'évada le 11 septembre 1943. À partir du 1er avril 1944, affilié au réseau Ritz Crocus, il fut chargé de renseigner sur l'Arsenal maritime de Toulon qu'il réintégra à la fin septembre 1943.
Membre du régiment CFL du Var jusqu'au 31 janvier 1944, il devint membre de l'ORA du Var jusqu'à la Libération, précisaient d'autres sources (reconstitution d'activités résistantes jointe à la lettre de félicitations que lui envoya, le 15 février 1947 le ministre de la Marine et qui lui valurent un avancement de deux échelons). Son fils, en 1981, doutait pourtant de son appartenance à l'AS.
Membre du Parti communiste, Baup fut désigné au conseil municipal provisoire d'Ollioules en septembre 1944 et y occupait la responsabilité d'adjoint, délégué aux travaux. Il ne fut pas élu en avril 1945. Muté à l'atelier des machines en février 1949, il partit à la retraite, le 1er juillet 1958. Sportif, il avait présidé pendant plusieurs années l'Union sportive d'Ollioules et avait fait partie du Vélo Club ollioulois. Il avait cessé de militer dans la cellule communiste mais, selon son fils, restait " communiste de coeur ". Il fut notamment un opposant résolu au gaullisme après 1958. Membre de l'ANACR, il en devint vice-président d'honneur en 1968. Il animait le syndicat CGT des retraités des personnels civils de la marine dont il avait contribué à créer la section à Ollioules. Il y mourut le 26 août 1972, eut des obsèques civiles et avait légué son corps à la Science.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7.35.4 ; 4 M 41 ; 4 M 56.2 ; 18 M 35 ; 10 Z 3.4 ; 3 Z 4.19. - Arch. Troisième Région mar. C.21, dossier individuel. - Arch. Com. Ollioules. - Renseignements fournis par la famille, Mme T. Canolle et M. R. Baup. - Sources orales. - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français t. 10. - Presse locale. - Compte rendu du congrès de Chalon. - Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 35.