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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
BERETTI Padoue
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BERETTI Padoue, Julien, Dominique.

Né le 18 février 1929 à Zonza (Corse) ; professeur puis proviseur ; dirigeant syndicaliste du SNET, du SNES puis du SNPDES.

Fils d’un sergent de l’armée française devenu garde des Eaux et Forêts, Padoue Beretti, ancien élève de l’École normale d’instituteurs d’Ajaccio (1945-1948), entra à l’École normale supérieure de l’enseignement technique en 1950 et obtint le CAPET (Lettres-histoire-géographie) en 1954. Il effectua son service militaire à l’École d’application du train des équipages et le termina comme officier en 1955. Il se maria en juillet 1952 avec une professeur de lettres à Chazay d’Azergues (Rhône).

Beretti exerça successivement aux collèges techniques de Firminy (Loire, 1954-1957), puis Martini, devenu lycée moderne et technique Beaussier à La Seyne (Var) jusqu’en 1966. Il devint censeur au collège, devenu lycée, Rouvière à Toulon (1966-1971). Proviseur à Pontoise (Val d’Oise, 1972-1974), puis au lycée technique Langevin à La Seyne (1974-1984), il termina sa carrière à la tête du lycée Jean Perrin à Marseille en 1989.

Padoue Beretti, membre des Jeunesses communistes de 1942 à 1948, arrêté pour activités de résistance, adhéra au Parti socialiste autonome en 1958, au Parti socialiste unifié en 1960 puis du Parti socialiste à partir de 1971.

Beretti privilégiait le militantisme syndical. Il succéda à Mademoiselle Jullien, professeur au lycée technique Marie Curie à Marseille, comme secrétaire régional du Syndicat national de l’enseignement technique de l’académie d’Aix-Marseille, de 1960 à 1965. Après la création de l’académie de Nice, il assura le secrétariat régional de la nouvelle section régionale, en 1965-1966, dernière année d’existence du syndicat. Secrétaire, assesseur au congrès national du SNET (1959), président d’une séance (1960, 1963, 1964, 1965), il participa, avec Jean Reynaud qui lui succéda à la rentrée 1965 comme secrétaire régional de l’académie d’Aix-Marseille, à l’organisation du congrès national du SNET en avril 1965, dans la nouvelle faculté de Saint-Jérôme à Marseille. Ils assurèrent les liaisons avec le congrès national du Syndicat national de l’enseignement secondaire tenu à Aix-en-Provence. Padoue Beretti co-présida, avec son homologue du SNES, Jean-Marie Lecoeuvre, la séance commune des deux congrès qui se déroula à Saint-Jérôme, le 11 avril 1965. Il présida, le 13 janvier 1966, l’une des trois séances de la réunion commune des deux commissions administratives du SNET et du SNES qui prépara le congrès d’avril 1966 donnant naissance au Syndicat national des enseignements de second degré (classique, moderne, technique).

Responsable de la section du Var de la Fédération de l’Éducation nationale depuis la fin des années 1950, Beretti fut l’organisateur de la grève de protestation contre l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle, le 30 mai 1958, porté comme "responsable de la manifestation" auprès des autorités.

Membre suppléant de la CA nationale du SNET de 1959 à 1966 de la majorité "autonome", il représenta le SNET dans diverses instances (commission académique de la carte scolaire, suppléant à la commission administrative paritaire nationale des certifiés et assimilés en 1965). L’année de la réunification du nouveau SNES, Beretti fut désigné comme suppléant dans la première CA nationale du nouveau SNES mise en place en juin 1966, au titre de la liste « A » et « ex autonomes » du SNET. Il fut secrétaire-adjoint de la catégorie des certifiés, le titulaire élu étant le militant de la liste « B » du SNES, Édouard Patard.

En outre, il fut candidat en décembre 1962 sur la liste « d’action mutualiste et d’amélioration de la Sécurité sociale » pour la caisse primaire de la Sécurité sociale du Var.

Devenu censeur en octobre 1966, Padoue Beretti adhéra au Syndicat national des personnels de direction des lycées (SNPDL) créé en 1962, qui se transforma en Syndicat national de direction des établissements secondaires (SNPDES) en 1969. Il y exerça diverses responsabilités (membre des bureaux départementaux et académiques, de la commission administrative nationale, du bureau national). Il représenta son syndicat à la commission de recrutement des chefs d’établissement, des commissions consultatives administratives paritaires nationale et académique, de la commission académique du programme de construction des collèges. Pendant quelques années comme responsable national du syndicat pour la mise en place de la formation continue des adultes dans les établissements de l’Éducation nationale (GRETA) en application des lois de 1972, il travailla avec les autorités administratives à la mise en œuvre des textes officiels sur le fonctionnement administratif et financier de l’implantation, dans les établissements publics, d’actions de formation d’adultes financées par les entreprises et les collectivités territoriales.

Beretti, membre depuis 1989 de la Fédération générale des retraités, secrétaire des sections départementale et académique, membre de la commission administrative nationale jusqu’en 1998, participa à l’organisation du congrès national d’Hyères (Var) en 1997. Cette responsabilité départementale cessa à la fin de 1998. Il adhérait toujours au SNPDEN, donc à l’Union nationale des syndicats autonomes.

Padoue Beretti militait aussi dans la Ligue de l’enseignement et dans la Fédération des œuvres laïques du Var. Membre du cercle Condorcet de Toulon depuis 1993, il présidait depuis 1998 ce lieu de réflexion philosophique dans le cadre républicain. Lors du débat sur la Charte européenne des langues régionales, il fut un des opposants qui créèrent un "Cercle républicain". Il participa en 2000 au collectif qui, sous le pseudonyme de Jacobus, publia la brochure La France éclatée ? (72 p.), puis en 2001, Pour la Corse, pour la République (116 p.).

Beretti adhérait au Parti socialiste. Il le quitta en 2000 en désaccord avec la circulaire du gouvernement de Lionel Jospin concernant la promotion des langues vivantes minoritaires et la politique corse du gouvernement (rapport Matignon). Lors de la campagne pour les élections municipales de mars 2001, il fit partie du comité de soutien à Toulon à la liste de la "gauche plurielle" conduite par la député socialiste Odette Casanova. Après la défaite de la gauche, il signa avec d’autres membres du comité, une lettre ouverte publiée dans Var-matin, le 28 mars 2001, destinée à la secrétaire de la section socialiste de Toulon qui avait apprécié négativement le contenu de la campagne électorale. Ils dénonçaient son "inertie", estimaient qu’elle devrait "rendre des comptes, sans équivoque" et concluaient : "Vous êtes en tout cas fort mal placée pour condamner ceux qui se sont battus sans discontinuer pendant des mois". Il adhéra par la suite au Mouvement des citoyens.

SOURCES : Arch. de l’IRHSES. — Presse syndicale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l’intéressé, par Alain Dalançon, par Jean Reynaud et par Julien Veyret.