Né le 3 avril 1895 à Marseille
(Bouches-du-Rhône), mort le 3 janvier 1975 à Vitrolles
(Bouches-du-Rhône) ; professeur d'enseignement technique ; trésorier de
la Fédération du Var socialiste SFIO (1934-1939) ; conseiller municipal
de La Seyne.
Son père, Paul Boudon, d'une vieille « famille de huguenots réfractaires » (selon les termes d'une lettre à André Philip,
le 13 octobre 1943), instituteur puis directeur de l'école Menpenti à
Marseille, coopérateur, militant de gauche, fut élu en 1901 conseiller
d'arrondissement du 10eme canton de Marseille.
Son fils Paul Boudon passa sa jeunesse à Marseille et à
Saint-Jean-du-Gard (Gard). Il fréquenta l'école primaire supérieure de
Lorgues (Var), obtint le brevet élémentaire et entra en 1912 à l'Ecole
des Arts-et-Métiers d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Affecté
spécial au début de la guerre à la Société provençale de constructions
navales à Marseille puis comme chargé des cours professionnels aux
Forges et Chantiers de la Méditerrannée à La Seyne (Var), le 7 octobre
1914, il s'engagea dans l'artillerie puis dans l'aviation. Mitrailleur
sur un avion abattu à Gesnes-en-Argonne (Meuse) le 18 août 1917, il fut
prisonnier au camp de Landshut jusqu'à la fin de la guerre en
Allemagne.
Dans l'entreprise Chagnaud à Marseille, comme chef d'atelier, il
participa aux travaux de construction du môle G sur le port de
Marseille (1919-1922). Comme ingénieur de la construction, lors de la
construction de la section Sud du tunnel du Rove de Marseille au Rhône
(1922-1927), il fut chargé du matériel, de la batellerie et des
équipements, puis devint directeur des travaux, pendant un an,
lors de construction du barrage de Ghribs (Algérie). Il fut pendant
quelques mois chef du service des installations à la succursale de
l'entreprise Frigidaire. Il resta membre de la Société des ingénieurs
civils de France pendant toute sa carrière.
Il se maria en septembre 1922 à Lachau (Drôme) avec une institutrice,
fille d'un entrepreneur de travaux publics. Le couple eut deux enfants.
Paul Boudon, devant l'insécurité des emplois industriels, entra
en octobre 1928 comme professeur de dessin industriel, de mécanique,
d'électricité à l'École pratique d'industrie Martini de La Seyne (Var).
Son épouse était institutrice dans les classes primaires de cette école.
Membre du Parti socialiste SFIO, militant de La Bataille socialiste,
Paul Boudon, après la scission de 1933, devint membre du comité fédéral
de la SFIO maintenue au congrès de 3 décembre 1933. Après la démission
d'Antoine Crispin, il devint le
trésorier fédéral, responsabilité qu'il conserva jusqu'à la guerre.
Membre du bureau de la section socialiste SFIO de la Seyne, il en était
le trésorier général. D'autre part, il était secrétaire du comité
d'intérêt local du quartier Balaguier où il habitait.
Candidat sur la liste socialiste
sortante aux élections municipales de La Seyne, le 5 mai 1935, Paul
Boudon obtint 1 520 voix sur 5 893 inscrits et fut élu, le dimanche
suivant, avec 2 543 voix. Il fit partie de la commission des travaux.
Comme les autres conseillers municipaux, il fut révoqué au début de
1941.
Boudon fit partie de la commission
d'unification à La Seyne en octobre 1937 entre le Parti socialiste SFIO
et l'Union Républicaine Socialiste. Il était partisan des analyses de Paul Faure. En 1938, il milita dans la CGT aux côtés des « Amis de Syndicats » pour l'indépendance du syndicalisme.
Franc-maçon, Paul Boudon fut à
partir de 1937 le vénérable de la loge du “Triomphe de la Concorde“. Il
adressa au Préfet du Var le compte-rendu de la réunion de la
loge, le 14 août 1940, qui décida de cesser son activité. Mobilisé sur
place au début de la guerre, chargé des cours professionnels aux FCM en
plus de son service à Martini, il fut révoqué de l'enseignement et
cessa ses activités professionnelles, le 11 novembre 1941, mesure
confirmée par l'arrêté du 12 décembre 1941.
Tandis que son épouse restait à La
Seyne comme institutrice, Paul Boudon travailla de janvier à avril 1942
comme dessinateur industriel à la Société du matériel naval du Midi à
Marseille. Il partit pour l'Algérie, le 3 mai 1942 avec la SMNM pour
participer à Oran au renflouement du cuirassé Bretagne.
En janvier 1943, il fut chef de la section technique au service
municipal d'Oran. Réintégré par le Comité français de Libération
nationale dans les cadres de l'enseignement technique le 12 juillet
1943, après avoir effectué de nombreuses démarches auprès de
l'administration chargée du personnel, il fut nommé en octobre 1943
dans la section technique du collège moderne de garçons Ardaillon
d'Oran comme professeur de dessin. Il reprit son poste à La Seyne en
juin 1945 de professeur de dessin industriel et de mécanique au collège
technique Martini où il resta jusqu'à la retraite en 1959.
Boudon, partisan des idées de Paul
Faure, soutint son action avant et après la guerre en adhérant à son
mouvement. Il ne réintégra pas le Parti socialiste SFIO et la
Franc-Maçonnerie après la guerre. Il était le trésorier le comité du
littoral de la Fédération française de Rugby à quinze.
SOURCES : Arch. Nat., F 17/ 27068. — Arch. Dép. Var, 2 M 7 35 3, 4 M
54, 59 3, 3 Z 24 2, 1447 W 51. — Arch. Com. La Seyne. — Presse locale.
— Renseignements fournis par la fille de l'intéressé. — Notes de
Jean-Marie Guillon. — Sources orales.