Retour à la page d'accueil
du site
Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
BRUN Baptistin
Retour au Dictionnaire du Mouvement Ouvrier

BRUN Baptistin, Lucien, Julien, dit Tino.

Né le 11 octobre 1921 à Toulon (Var), instituteur, marié, un fils, membre cégétiste puis "Unité et action" du conseil syndical de la section départementale du Var du Syndicat national des instituteurs (1946-1980).

Fils d'un ouvrier du port aux opinions politiques de gauche, Baptistin Brun entra à l'École normale d'instituteurs de Draguignan en 1938. Il avait été instituteur à l'école Martini à La Seyne avant d'être nommé à l'école de garçons de La Valette tout en continuant à habiter à Toulon. En octobre 1946, membre du conseil syndical et du bureau de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, il fut désigné comme responsable départemental de la diffusion du bulletin et de L'École libératrice. Cette mention figura sur la couverture du bulletin jusqu'en juillet 1949.

Brun fut l'un des fondateurs en 1946 du Club sportif de l'enseignement dont il assuma la trésorerie pendant deux années. Il se maria en décembre 1951 avec une assistante sociale qui exerçait comme assistante sociale scolaire.

Brun, qui estimait que les syndicats de la Fédération de l'Éducation nationale devaient rester dans la CGT, continua, avec d'autres, à adhérer à la CGT tout en militant dans le SNI entré dans l'autonomie. Au printemps 1948, quand la FEN-CGT se constitua dans le département, il faisait partie de son bureau tout en apparaissant comme "non engagé politiquement" à la demande de ses camarades communistes. Toutefois afin de respecter les principes d'incompatibilité entre responsabilités dans le SNI et dans la FEN-CGT, il ne faisait plus partie en juin 1952 des candidats à la commission exécutive. Ces militants publièrent le mensuel gratuit L'Educateur varois, présenté dès le premier numéro en octobre 1951 comme "le journal des enseignants varois de la CGT". Brun y rédigeait des articles sur la politique scolaire, donnait les résultats d'une enquête sur l'état des écoles, ou participait à la rédaction d'articles plus généraux non signés. Au nom de la FEN-CGT, il saluait la mémoire de l'inspecteur primaire Daumas en décembre 1951. Il développait les raisons des élus au conseil syndical de la section départementale du SNI de refuser de voter le rapport moral au printemps 1952. Il siégeait au bureau de l'Union départementale CGT, participait régulièrement aux congrès confédéraux ainsi qu'à certains congrès nationaux du SNI.

La FEN-CGT, le 11 mars 1954, tint sa dernière assemblée générale où elle prit acte du départ des militants communistes qui amenait la section départementale à se dissoudre. Brun signa son dernier article consacré à "l'histoire vue à travers les manuels" dans l'ultime numéro de L'Educateur varois, en mars 1954.

Instituteur à l'école Dutasta de Toulon depuis 1948, puis à partir du début des années 1960, conseiller pédagogique pour le troisième secteur de la ville (Toulon-est), Brun fut le chef de file des listes minoritaires lors des élections du conseil syndical. Il fut régulièrement désigné en 1952 ("liste CGT"), en 1954 ("Liste d'union et d'action présentée par les Cégétistes"), en 1956 ("Liste Brun pour un syndicalisme agissant"), en 1958, en 1960, en 1962, en 1964, en 1966, en 1968, en 1970 (Listes "pour l'unité, la démocratie et l'efficacité du syndicat"), en 1972 (liste Unité et action "Pour un programme de lutte, d'unité et de démocratie syndicale"). Par la suite, il ne conduisait plus la liste. De 1980 à 1990, il figurait en dernière position sur les diverses listes. Dans le même temps, Brun participait à la commission administrative de la section départementale de la FEN. Il s'intéressait notamment à l'enseignement s'adressant aux handicapés. Lors de la création du SNUIPP en 1992, Brun fit partie du conseil syndical de la section varoise et y siégeait toujours en 2007.

Brun dirigea de sections du centre de vacances, implanté au Logis-du-Pin, dans les années 1960, au sein des camps laïques varois puis de l'Office départemental d'éducation et de loisirs.

Déchargé de tout mandat syndical électif à partir du milieu des années 1970, Brun estima alors qu'il pouvait adhérer au Parti communiste français, tout en conservant "une vision plus syndicale que politique de notre société".

Brun, retraité, habitait La Garde. Membre de la cellule Langevin de Parti communiste en 2000, il contestait la "mutation" engagée par le Parti, estimant qu'il reniait les principes d'organisation et les analyses qui en avaient fait son originalité. Il entendait défendre ces analyses au sein du Parti qui, selon son expression, était "en train de perdre son âme".

SOURCES : Arch. ODEL. - Archives privées (E. Ronsoux). - Presse syndicale. - Sources orales. - Renseignements fournis par l'intéressé.