|
|
CHANDRE Joseph, Véran.
Né à Entrages (Basses-Alpes), le 5 juin 1875, fils de cultivateurs,
Chandre, frère de Chandre Félix, fut admis comme ouvrier forgeron à
l'Arsenal maritime de Toulon (Constructions navales, atelier de la
petite chaudronnerie), en juillet 1899. Il habitait La Seyne,
fréquentait les milieux anarchistes et était inscrit sur les listes
électorales. Il participa aux activités syndicales (décembre 1905,
discours favorable à la journée de huit heures ; 1908, signature de
l'appel aux conscrits). Il fut renvoyé huit jours de l'Arsenal en
décembre 1910 pour avoir introduit des brochures antimilitaristes. Il
fut élu membre du conseil d'administration du syndicat des travailleurs
de la Marine, le 7 mai 1911 et réélu le 21 janvier 1912. Il ne fut pas
réélu en 1913. Correspondant de La Guerre sociale, animateur du cercle
de la Jeunesse libre, inscrit au Carnet B, il était correspondant du
journal de S. Faure : Ce qu'il faut dire en 1916. Il fut écroué à la
prison maritime le 8 décembre 1916 (voir Bertrand). Après
soixante-douze jours de détention préventive, l'enquête du Premier
tribunal maritime conclut à un non-lieu. Il fut congédié et exclu
définitivement des Arsenaux le 13 février 1917 pour " actes et
propagande antimilitariste ". Son sursis de mobilisation fut cassé.
Avec Bertrand selon la police, il aurait décidé de ne pas répondre à
l'ordre de mobilisation. Il séjourna pourtant de février 1917 à février
1919 dans un régiment d'infanterie de Digne et reçut un certificat de
bonne conduite.
Joseph Chandre se maria le 21 février 1920 à La Seyne avec Catherine Bertellotti, native
d'Italie. Il réintégra l'Arsenal (ateliers des Machines) et poursuivit
l'action qu'il avait engagée pour percevoir son salaire depuis 1917
comme tous les ouvriers mobilisés. Devant le refus, il fit intervenir
le député Aiguier en 1921. Lors des meetings à la Bourse du Travail de
La Seyne, les 1er mai 1919 et 1920, connu pour ses opinions
libertaires, (dans la presse, en novembre 1919, il avait été "
spécialement convoqué " pour une réunion du groupe de libertaires aux
Sablettes), il prit la parole. Élu membre du conseil d'administration
du syndicat le 12 mars 1920, il eut vingt-quatre jours de retenue de
salaire après la grève des 6, 7 et 8 mai 1920. Le 20 mai 1920, il
annonçait sa démission du Conseil d'administration en raison " de
nouvelles occupations ". Il prit sa retraite le 19 juillet 1925.
Chandre mourut à La Seyne, le 7 juillet 1954.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 43 ; 4 M 48 ; 4 M 52 ; 4 M 53 ; 3 Z 7 6.
- Arch. Troisième Région mar., CN 51 ; dossier individuel. -
Renseignements fournis par J. Masse. - Presse locale.