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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
CHANTELOUBE François
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CHANTELOUBE François, Marius.

Né le 27 juillet 1919 à Grandrif (Puy-de-Dôme), mort le 9 décembre 2010 à La Seyne, marié, deux enfants; instituteur; militant syndicaliste; militant communiste dans le Puy-de-Dôme.

Fils de petits cultivateurs d’opinions plutôt à gauche, François Chanteloube fut baptisé, fit sa première communion, entra au cours complémentaire de Saint Anthème puis de Courpière et fut reçu à l’Ecole normale d’instituteurs de Clermont-Ferrand  en 1939. Il fut mobilisé au 8°RI en avril 1940, n’eut pas le temps de monter au front et poursuivit son service militaire à l’Armée d’armistice tolérée par les Allemands. Il se maria religieusement le 15 juillet 1942 à Clermont-Ferrand avec Jeanne Battesti, une jeune institutrice. Démobilisé à l’arrivée des Allemands à Montpellier en novembre 1942, il fut nommé instituteur dans le Puy-de-Dôme,  d’abord à Chambon-sur-Dolore puis en 1943 à Aulnat, commune peu éloignée de Clermont-Ferrand mais voisine d’un important aérodrome militaire allemand. Il se signala à l’administration en refusant d’appliquer des consignes de sécurité qui lui semblaient dangereuses en cas de bombardement et fit ainsi échapper les élèves de l’école à la mort puisqu’au cours de l’attaque du 20 avril 44 de jour et à haute altitude par les Américains l’abri prévu fut totalement rasé. Cet épisode lui valut une réprimande et, évidemment, des félicitations.

Sa participation à la Résistance est attestée par la dédicace ainsi libellée : « A mon camarade François Chanteloube, résistant auvergnat, avec ma plus vive sympathie et les remerciements de la résistance clamecymoise pour la part qu’il apporta à la rédaction de ce recueil »  d’un ouvrage de souvenirs « Un Maquis dans la ville » rédigé par Robert Bucheton, Compagnon de la Libération.

François Chanteloube était le secrétaire du Front national à Glaine-Montaigut en 1944 où il enseignait depuis le début de l’année ayant pris la suite de Jean Laroche, résistant fusillé par les Allemands le 29 octobre 1943.

Il anima tout de suite avec son épouse une amicale laïque particulièrement active dont il était le secrétaire, organisant de très nombreuses fêtes de village et de grands voyages pour les habitants de la commune. Il mit en place une cantine scolaire qui servait de vrais repas aux enfants, une des premières du monde rural du département. Prenant particulièrement à cœur son activité de secrétaire de mairie il impulsa de nombreux travaux, voirie, pont, adduction d’eau, etc... Bien qu’il fût un militant laïque offensif et adversaire déclaré « des religions » il mit un point d’honneur à faire restaurer la belle église romane du village.

A son départ en 1958 la commune avait une maire communiste.

Ayant demandé son ‘changement’ pour que ses enfants poursuivent leurs études au Lycée de Clermont-Ferrand il fut nommé à l’Ecole Primaire de Montferrand.

Cette année 1958 marque un tournant dans sa vie.

Adhérent de la FEN-CGT, François Chanteloube était Trésorier de la section du Syndicat national des instituteurs dans le canton de Billon. En 1945 il avait adhéré au Parti communiste français, était devenu Trésorier de la cellule et de la section communiste de Billom et diffuseur de La Terre. Il fut le candidat communiste au Conseil général dans le canton de Billom en 1955. Membre du comité de la Fédération communiste du Puy-de-Dôme depuis le début des années 1950, il cessa d’assister aux réunions à partir de mai 1958 et ne fut pas réélu. On peut penser qu’ayant quitté la campagne et le monde paysan il ne se sentit plus aussi impliqué dans la vie politique et syndicale et n’occupa plus aucun poste de responsabilité. Il poursuivit cependant une activité de militant de base à Aubière. Il occupa un poste au CEG de Saint-Jacques, un quartier populaire de Clermont-Ferrand où il devint un des premiers PEGC et obtint de bons résultats dans sa « classe de transition ».

Il a pris sa retraite en 1976.

François Chanteloube a eu deux enfants, un garçon et une fille, élevés « hors de toute religion ». Ils ont tous deux occupé des postes de responsabilité politique dans des partis de gauche.

François CHANTELOUBE en 2008, devant la Mairie de Glaine-Montaigut