Retour à la page d'accueil
du site
Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
CORROTTI Paul
Retour au Dictionnaire du Mouvement Ouvrier
 

CORROTTI Paul, François.

Né le 4 avril 1916 à Sartène (Corse), décédé le 25 novembre 1987 à La Palud-sur-Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), marié, quatre enfants, instituteur, socialiste puis communiste, candidat communiste aux élections législatives dans le Var (1961, 1967, 1968).

Fils d'un ouvrier à l'Arsenal maritime de Toulon (Var), républicain-socialiste, puis socialiste SFIO puis sympathisant communiste, Paul Corrotti suivit les cours de catéchisme, fit la communion et fréquenta le patronage catholique de Montéty. Après une scolarité à l'école primaire supérieure Rouvière à Toulon, il entra à l'École normale d'instituteurs de Draguignan (Var) en 1933. Il adhéra au groupe des Jeunesses socialistes organisé par le Parti socialiste de France avec l'aide du député Auguste Reynaud. Très vite, il rejoignit les Jeunesses socialistes SFIO et, au congrès fédéral de La Seyne, le 21 juillet 1935, il devint membre du comité fédéral. Partisan des analyses de Zyromski, il occupa peu après la responsabilité de secrétaire régional des étudiants socialistes. Il cessa d'adhérer au Parti socialiste SFIO en 1940.

Nommé instituteur à La Bastide, dans le Haut-Var, membre au Syndicat national des instituteurs, Corrotti effectua son service militaire dans un régiment de chasseurs alpins de forteresse à Jausiers (Basses-Alpes) en octobre 1937 et maintenu sous les drapeaux au début de la guerre, fut démobilisé en juillet 1940 à Gap.

Corrotti enseigna comme instituteur à Besse. Son frère Jean Corrotti (voir ce nom), communiste, séjourna chez lui, faisant l'objet d'une surveillance policière. Corrotti s'était marié avec une institutrice suppléante en mai 1940 à La Palud (Basses-Alpes), commune d'origine de son épouse. Leurs enfants ne reçurent aucun sacrement religieux.

Corrotti adhéra au Front national, par l'intermédiaire de son frère en 1942 (selon la biographie remplie en 1953 pour le Parti communiste) ou en 1943 selon son témoignage. Agent de renseignements des Francs-tireurs-patriotes français (janvier 1944-avril 1944), il organisa le Front national et le Parti communiste dans la région de La Palud. Là encore, une discordance se présente : il indiqua dans sa biographie remplie en 1953 avoir adhéré au PCF à Pignans en septembre 1944 ; dans son témoignage, il notait avoir adhéré plus tôt à La Palud.

Membre du Comité de Libération de Besse, trésorier du comité cantonal de Libération, secrétaire du comité d'épuration de Besse, Corrotti eut des désaccords avec la délégation municipale d'autant qu'il était le secrétaire de la cellule communiste de Besse. Directeur d'école à Pignans (1944-1952), membre du comité de la section communiste de Pignans, il devint secrétaire à la propagande de la section en 1945 puis secrétaire à l'organisation en 1948 ou 1949 et le demeura jusqu'en octobre 1952. Lors des grèves de novembre-décembre 1947 à Pignans, il faisait partie du comité de grève et d'aide aux grévistes. Candidat "Union républicaine et résistante" aux élections cantonales, le 20 mars 1949, il obtint 1229 voix sur 3652 inscrits. Secrétaire de l'intersyndicale locale CGT, il assurait le secrétariat du syndicat CGT des bouchonniers.

Corrotti militait aussi au SNI. Il était notamment membre du la commission exécutive de la section départementale de la FEN-CGT entre 1950 à 1954, et écrivit un article dans le numéro de novembre 1952 de L'Educateur varois (octobre sous le titre "Le 9 novembre n'est qu'un début" se félicitant du succès de la grève et de la création d'un fonds départemental de défense laïque par la section du SNI. Il fut candidat pour l'élection du conseil syndical de la section départementale du SNI en 1954 (« liste d'union et d'action présentée par les Cégétistes »), en 1956 (« liste Brun pour un syndicalisme agissant »), en 1958 et en 1960 (listes « pour l'unité, la démocratie et l'efficacité du syndicat »).

Corrotti, qui avait suivi une école fédérale en 1945, devint membre du comité fédéral en 1953. Le secrétaire de la fédération le jugeait alors comme un "militant animé de l'esprit du Parti et s'étant révélé comme un excellent entraîneur d'hommes à l'action". Il fut renouvelé dans cette responsabilité régulièrement jusqu'à la conférence fédérale du 20 juin 1965 où il ne fut pas réélu. Il dirigea plusieurs écoles fédérales pendant cette période.

Nommé directeur de l'école de garçons de La Londe en octobre 1952, Corrotti exerça les fonctions de secrétaire du conseil local de parents d'élèves. Il devint directeur du cours complémentaire transformé en collège d'enseignement général et conserva cette fonction jusqu'à sa retraite en 1971. En outre, avec son épouse comme économe, il dirigea de nombreux séjours de colonies de vacances pour la ville de La Seyne.

Secrétaire de la section communiste de La Londe (1952-1971), secrétaire du syndicat des ouvriers agricoles de la commune, vice-président de l'association familiale, Corrotti fut régulièrement candidat pour représenter le canton de Collobrières (1958), puis celui d'Hyères au Conseil général. Les 4 et 11 juin 1961, il recueillait 2227 voix puis 3097 voix sur 22 237 inscrits. En 1963, le 24 mars, il réunissait 2268 voix sur 23 612 inscrits et 2667, le dimanche suivant. Candidat au conseil municipal de La Londe en 1953, il fut élu en 1959, en 1965 et en 1971. Il était le trésorier de la Fédération départementale des élus républicains, municipaux et cantonaux.

Après avoir été suppléant de Noëlle Thomazo, aux élections législatives dans la deuxième circonscription (Hyères-Fréjus), le 23 novembre 1958, suppléant éventuel aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, Corrotti, devenu candidat titulaire en novembre 1962, obtint au premier tour 9097 voix sur 66 987 inscrits et, devenu candidat de la gauche, le dimanche suivant, il réunit 15 466 suffrages alors que le député sortant UNR était réélu. A nouveau candidat, le 5 mars 1967, il obtenait 12 106 voix sur 79 639 inscrits. Au deuxième tour, son désistement permettait le succès du candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, Cazelles. Le 1er juillet 1968, à nouveau candidat communiste, après avoir réuni 11 303 voix sur 79 555 inscrits, il se désistait pour le candidat socialiste qui était battu.

Retiré à La Palud (Alpes de Haute-Provence), Corrotti participa à la reconstitution d'une cellule communiste dont il fut le secrétaire de 1972 à 1979, puis trésorier, responsable à la propagande, tout en étant membre du comité de la section communiste de Riez. Il devint maire de la commune en mars 1977 et il fut réélu en mars 1983 et en 1989. Il fut candidat aux élections cantonales en 1976 dans le canton de Moustiers.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 88, 3 Z 2 10. - Arch. Parti communiste français. - Presse locale. - Renseignements fournis par l'intéressé et par J.-M. Guillon.