|
|
DEBOVE Hélène, Marguerite.
Née le 5 septembre 1899 à Boulogne (Pas-de-Calais), morte le 26 avril 1992 à Marines (Val-d'Oise) ; professeur technique adjoint ; militante du SPET puis du SNET ; résistante.
Fille d'un forgeron, Hélène Debove, titulaire du brevet supérieur et d'un diplôme de coupe de l'école Rachel à Paris, commença à travailler dans la couture parisienne. Première d'atelier et modéliste entre 1930 et 1932 chez divers couturiers de l'avenue Montaigne, du faubourg Poissonnière, de la rue Richelieu, elle devint professeur de coupe à l'école supérieure de la chambre syndicale de la haute couture de la rue Saint-Roch. Elle réussit au certificat d'aptitude à l'enseignement pratique de la couture, section chef de travaux.
Elle avait épousé en mars 1921 à Boulogne Hector Dhersin, mécanicien ajusteur à Boulogne. Ils eurent un enfant et divorcèrent au début des années 1930.
Hélène Debove, qui avait repris son nom de naissance, devint en 1933 maîtresse auxiliaire à l'école pratique de commerce et d'industrie de Creil (Oise). Ayant réussi au concours de professeur technique adjoint en 1933, elle fut nommée à l'école nationale professionnelle de Vizille (Isère) en 1934 puis obtint un poste de professeur technique chef de travaux à l'EPCI de Charleville (Ardennes) en 1935. Militante syndicale, elle organisait des expositions de couture à Charleville de haute qualité. Pendant l'exode, son établissement fut évacué à Roanne (Loire), le 12 mai 1940. Elle regagna l'année suivante Charleville par ses propres moyens avec un autre enfant recueilli lors de l'exode. Contestant le jugement d'une inspectrice, elle reçut du recteur une lettre de réprimande et fut l'objet d'un retard à l'avancement. Devenue sous-directrice de son établissement en 1942, elle le réorganisa en 1944 dans les locaux du collège technique de garçons.
Agent secret de l'Organisation civile et militaire, Hélène Debove travaillait en liaison, en 1942-1943, Raoul François, professeur à la Sorbonne, dans la clandestinité, capitaine Raoul dit Roll, fusillé par les Allemands en 1943 à Arras, après son arrestation à Boulogne. Elle adopta le fils de ce dernier.
Mutée comme chef de travaux dans la section technique du collège de jeunes filles d'Orléans (Loiret) en 1945, Hélène Debove devint chef des travaux au collège technique de jeunes filles de la rue du Poitou à Paris en 1946. Elle y resta cinq années pendant lesquelles elle organisa des stages à l'Ecole normale supérieure de l'enseignement technique avec les grandes maisons de couture. Puis, désirant se rapprocher de son fils qui, malade, séjournait en préventorium, elle demanda sa mutation comme chef de travaux au collège technique Curie à La Seyne (Var) en 1951 et y demeura jusqu'à sa retraite en 1963. Elle organisait chaque année des expositions de haute couture et parallèlement assurait des cours municipaux. Elle habitait dans le quartier de Saint-Elme. En août 1958, elle écrivit plusieurs fois au général de Gaulle, président du Conseil, pour obtenir une mutation pour Paris, en faisant état de ses services de résistance. Chaque fois, le ministère, évoquant l'avis défavorable de la commission administrative paritaire, refusa. Elle participa à la réorganisation des ateliers lors de la transformation des collèges en lycée technique.
Hélène Debove, militante du Syndicat national de l'enseignement technique, fut élue comme membre titulaire de la Commission administrative paritaire nationale des professeurs certifiés et assimilés de l'enseignement technique en 1948. Elle fut, en 1950, élue par 35 voix sur 57 votantes comme titulaire au Conseil de l'Enseignement technique au titre des professeurs techniques des écoles nationales professionnelles, des collèges techniques, des sections techniques des collèges et des sections professionnelles des cours complémentaires de jeunes filles. Dans le Var, elle siégea au conseil académique et au conseil départemental de l'enseignement technique.
Retraitée, elle gagna la région parisienne et habita dans les années 1980 Cergy-Pontoise dans une résidence pour personnes âgées.
SOURCES : Arch. Nat., F/17 28119. - Archives de l'IRHSES. - Presse syndicale. - Notes de Jeanne Bouvier, de Madeleine Caminade et de Julien Veyret.