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GASSIER Henri-Paul (DEYVEAUX-GASSIER Henri, Paul, Eugène, dit).
Né à Paris (XVIe arr. Auteuil), le 7 juin 1883, Deyveaux-Gassier passa sa jeunesse à Marseille (Bouches-du-Rhône), fit ses études au lycée Michelet où se révèlèrent très tôt des dons de caricaturiste. Il dessina très jeune dans des journaux locaux qu'il signait " Ripaul ". Il mourut le 11 juin 1951 à Paris dans le XVIIIe arr.
Revenu à Paris, en 1904-1905, il participa à la vie de Montmartre et fréquenta Picasso, Max Jacob, Frédé et Depaquit. Il fut actif dans une campagne électorale de la " Commune libre de Montmartre ". Il demandait notamment le transfert de la commune libre sur la Canebière à Marseille.
Membre du Parti socialiste SFIO dès 1905, H.-P. Gassier, ainsi se faisait-il appeler désormais, collabora à La Guerre sociale (il était proche de Gustave Hervé) et à l'Humanité à partir de 1908. D'abord admirateur de Briand, mais quand celui-ci devenu ministre, brisa des grèves, H.-P. Gassier signa une affiche désignée par le court titre " Le Jaune ". Désormais devant le succès remporté, il était considéré comme un des principaux dessinateurs politiques de la presse socialiste.
Opposé à l'Union sacrée, longtemps minoritaire, H.-P. Gassier, dans la préparation du congrès de Tours, signa, comme ancien Reconstructeur, la motion d'adhésion à la IIIe Internationale. Il représentait la Fédération des Bouches-du-Rhône au congrès.
Membre du Parti communiste, H.-P. Gassier, en 1922, se solidarisa avec Frossard et à la fin de l'année, était membre du Comité de Résistance. Il était exclu, par l'Internationale communiste, au début de janvier 1923. Il collabora alors à l'Égalité, journal d'unité socialiste-communiste dont le directeur politique était L.-O. Frossard. Toutefois, en raison de relations amicales avec Cachin et Daniel Renoult, il donna parfois, à l'Humanité des dessins non signés.
Marié, il n'avait pas d'enfants.
H.-P. Gassier multiplia alors les collaborations. Fondateur avec Maréchal du Canard enchaîné en 1915, il s'en sépara et collabora avec Eugène Merle au Merle Blanc. Bien que collaborant par la suite au Journal, à Paris-Soir, il refusa toute exclusivité pour pouvoir signer des dessins dans la presse socialiste et ouvrière. Sa signature apparut ainsi dans Cyrano, Le Petit Parisien, Ce soir, d'Artagnan, Marianne, Floréal, Messidor, Agir, La Lumière, le Voltaire, le Populaire.
Avec la guerre, H.-P. Gassier quitta Paris pour se fixer en juillet 1940 à La Seyne (Var), quartier Daniel, dans la propriété qu'il possédait depuis 1928-1929 et où il vivait plusieurs mois de l'année. Il séjournait parfois à Saint-Tropez et était surveillé par la police, comme les autres communistes de cette commune, en janvier 1941. En août 1941, il adressa à Laval une requête en faveur de Jacques Sadoul, interné au fort Sainte-Catherine à Toulon.
Refusant toute participation à la presse, il se contenta de dessiner pour de petits organes, tels que Lectures pour tous.
Après la guerre, H.-P. Gassier réadhéra au Parti communiste et dessina régulièrement dans Action, Les Lettres Françaises, l'Humanité.
Après deux accidents cardiaques en 1951, H.-P. Gassier, revenu à Paris pour participer à la campagne électorale de 1951 aux côtés de son vieil ami Cachin, mourut dans le XVIIIe arr. le 11 juin, à Montmartre. Il était, selon G. Cogniot, le " caricaturiste le plus talentueux de l'Huma " (Parti pris, t. 2, p. 267).
OEUVRE : H.-P. Gassier par lui-même, Édit. Léon Ullmann, Paris, vers 1947.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 3, Cabinet 864. - Renseignements fournis par R. Fuzier beau-fils de H.-P. Gassier et Madame. - Note de A. Olivesi et de M. Dixmier.