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LAPEYRE Huberte, Marie [née LHOTELLIER Huberte].
Née le 6 mai 1905 à Toulon
(Var), morte le 26 décembre 1995 à Paris (IIe arr.) ; institutrice ;
militante syndicaliste dans le Var.
Fille d’un premier-maître
fourrier de la Marine nationale originaire de Bretagne, Huberte
Lhotellier reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’école
primaire supérieure de jeunes filles, boulevard Tessé, à Toulon, elle
entra à l’École normale d’institutrices de Draguignan (Var) en 1920 où
elle fut surveillante en 1925-1926. Elle acquit en outre des
certificats d’aptitude pour enseigner le chant et la musique (elle
était bonne pianiste), la gymnastique et le certificat
d’aide-infirmière.
Elle enseigna comme
institutrice à Châteaudouble (1924-1925), à Pignans (1926-1929), à La
Seyne (école des Sablettes 1929-1931). Nommée à Toulon où elle habitait
(écoles de Lagoubran, 1931-1934, du Pont-du-Las, 1934-1942), elle
devint directrice de l’école de filles du boulevard de Strasbourg
(1942-1949) qui, détruite par les bombardements, fut hébergée dans des
baraquements provisoires. Son école fut adoptée par une école
américaine par l’intermédiaire d’une initiative de la « Save the
Children Federation ». En signe de remerciements, elle lança des
multiples initiatives (dessins, journaux d’école). Ces travaux d’élèves
figurèrent en bonne place dans une exposition organisée par « l’Amitié
mondiale parmi les enfants » à New York en 1948. Le journal collectif
des élèves pendant la guerre fut reproduit dans la presse en 1994 à
l’occasion du cinquantenaire de la libération de Toulon. Elle termina
sa carrière à la tête de l’école de filles du quartier Aguillon en
septembre 1965. Elle obtint, en 1949, la médaille de bronze au prix
Eugène Monnier, prix national récompensant l’institutrice ou
l’instituteur pour son enseignement du dessin.
Mariée religieusement à Pignans avec Henri Lapeyre en juillet 1929, militant de la gauche toulonnaise et mutualiste, elle eut une fille qui reçut les sacrements catholiques.
Pendant la guerre, à
Toulon, puis repliée à Cotignac en 1944, Huberte Lapeyre mena des
activités de résistance en liaison avec son inspectrice primaire,
Madame Bertrand (collecte de fonds pour les instituteurs du maquis
d’Aups). A la Libération, membre du conseil et du bureau syndical de la
section départementale du Syndicat national des instituteurs,
trésorière-adjointe, elle était responsable des relations
internationales et de l’action sociale. Dans le même temps, elle était
membre du bureau de l’Autonome. Elle n’occupa pas par la suite de
responsabilités syndicales.
Huberte Lapeyre habitait chez sa fille dans le deuxième arrondissement de Paris dans les années 1980.
SOURCES : Bibliothèque de la
société des amis du Vieux Toulon, legs Lapeyre. — Presse syndicale. —
Renseignements fournis par l’intéressée et par sa fille.