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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
LAUGIER Célestin
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LAUGIER Célestin, Marius, Louis.

Né le 5 février 1891 à La Seyne (Var), mort le 6 août 1981 à Toulon (Var) ; enseignant au Cambodge ; militant socialiste puis, après 1947, communiste dans le Var.

Fils d’un second-maître fourrier de la Marine nationale, Célestin Laugier, titulaire du brevet supérieur et du certificat d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique, effectua, à partir de novembre 1912, son service militaire dans les chasseurs alpins. Il était sergent major lors de sa démobilisation, le 16 août 1919. Marié en janvier 1918 à La Seyne avec la fille d’un boulanger. Veuf, il se remaria en août 1921 à La Seyne avec la fille d’un charpentier. Le couple eut quatre enfants.

Selon les indications fournies dans le questionnaire biographique rempli pour la fédération communiste du Var, en 1919, instituteur dans le Var, il était le secrétaire-adjoint de la section syndicale départementale. Il devint gérant d’un hôtel à Phnom-Penh (Cambodge) puis réintégra le corps enseignant. Il rejoignit l’Association générale des fonctionnaires et agents locaux, appartint à la section de l’enseignement de l’Union syndicale des fonctionnaires et agents du Cambodge. Adhérent à la Ligue des droits de l’Homme en 1924, il était le trésorier de la section de Phnom-Penh.

Célestin Laugier devint, dans les années 1930, professeur-censeur au lycée Sisowath de Phnom-Penh. Une de ses filles y enseignait comme institutrice suppléante dans une classe primaire. Convalescent, rapatrié en avril 1938, !l retourna au Cambodge. Adhérent au Parti socialiste SFIO, il devint secrétaire-adjoint du Parti dans le Cambodge de 1936 à mars 1938.

Célestin Laugier était « surveillant » en 1938, puis « vénérable » en février 1940 de la loge maçonnique « L’Avenir Khmer » fondée en 1907, affiliée au Grand Orient de France, qui regroupait 28 métropolitains avant sa dissolution le 17 août 1940.

Célestin Laugier approuva les accords de Munich. De retour au Cambodge, il collabora au mouvement « SA Mangin » qui rallia la France libre. En mars 1945, interné dans un camp à l’arrivée des Japonais, il fit partie du comité du camp des Européens. N’obtenant pas l’aide qu’il attendait, il en démissionna le 18 avril 1945 tout en restant privé de liberté jusqu’en septembre 1945. Un mois plus tard, membre de la commission d’épuration des fonctionnaires, il proposa des orientations et y prit une part active. Membre d’une commission officielle de l’enseignement, en octobre 1945, selon un tableau des enseignants des établissements non primaires, il figurait toujours comme censeur du lycée où sa fille travaillait comme enseignante de français et de latin.

Il figura parmi les membres prévus, le 3 novembre 1945, pour la sous-commission de l’enseignement de la Commission française d’étude du statut du Cambodge, créée par des francs-maçons. Mais il dut retourner en France peu après. S’intéressant particulièrement aux questions de la jeunesse scolaire sportive, à partir de 1946, il organisa diverses manifestations sportives internes à l’Indochine. il participa à la création du premier stade Gombert à Phnom -Penh. Il donna des leçons de Français au jeune prince Norodom Sihanouk.

Rapatrié avec sa famille en avril 1946, Célestin Laugier adhéra au Parti communiste français le 1er janvier 1947 à La Seyne et milita dans la cellule Ivaldi dans le quartier du Pont-de-Fabre où il habitait. Candidat en 13ème position aux élections municipales du 19 octobre 1947 sur la liste « d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux », il ne fut pas élu. Il quitta le PCF en désaccord avec le soutien à François Mitterrand lors de l’élection présidentielle de 1965.

Célestin Laugier, veuf à son décès, fut inhumé dans le caveau familial à La Seyne.

SOURCES :  Archives de la fédération du Var du PCF. — Archives personnelles transmises par son petit-fils.