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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
RAULIC Paul
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RAULIC Paul

Né le 12 mars 1901 à Quimper (Finistère), décédé le 7 septembre 1986 à Menton (Alpes-Maritimes) ; proviseur ; militant syndicaliste. 

Fils d’un fonctionnaire (comptable) et d’une commerçante, Paul Raulic, bachelier en 1918, commença des études d’anglais à la Faculté des Lettres de Rennes (Ille-et-Vilaine), obtint des certificats (philologie anglaise en 1921, études pratiques en 1922, littérature anglaise en 1923 et fut reçu au certificat d’aptitude pour l’enseignement de l’anglais  dans les lycées et collèges en 1923.

Raulic, pendant ses études, était surveillant d’internat aux lycées de Quimper  en 1919 puis de Rennes de 1921 à 1923. Il effectua son service militaire d’octobre 1923 à avril 1925 à la direction des contentieux et de la justice militaire à Paris. Revenu à la vie civile, il obtint une délégation pour enseigner l’anglais au lycée de Gap (Hautes-Alpes).  Il se maria en septembre 1925 avec une jeune fille de Gap. Le couple eut six enfants.

Nommé en 1926 au lycée La Tour d’Auvergne à Quimper  en 1926, titularisé trois ans plus tard comme professeur, il obtint une délégation de censeur au lycée Félix Faure à Beauvais (Oise) en 1937. Pendant cette période, membre des associations professionnelles, en 1937, il fut le délégué du syndicat régional de l’académie de Rennes au congrès national du syndicat des professeurs.

Le 9 septembre 1939, il fut mobilisé jusqu’au 10 juillet 1940 à la Mission française de Légion auprès de l’armée britannique. Il retrouva son poste puis fut muté comme censeur au lycée Ampère à Lyon en 1943.

Son nom figurant sur une liste de suspects « établie par un groupe anonyme de “Résistants“ », Raulic fut dénoncé, le 11 septembre 1944, comme ancien membre du Parti populaire français. Suspendu de ses fonctions le 2 octobre 1944 par le Recteur, détenu à la prison du Fort Montluc jusqu’au 24 octobre, il ne cessa de proclamer son innocence : « j’ai toujours été, en actes comme en paroles, anglophile, germanophobe et par conséquent anticollaborationniste ». Il ajouta qu’il n’était pas inscrit à un parti et qu’il avait « saisi toutes les occasions de favoriser la Résistance, de venir en aide aux persécutés de l’époque et de combattre les partis antinationaux ».

La commission de criblage enquêta et conclut à une « dénonciation calomnieuse », considérée comme une « victime d’une atroce vengeance d’élève ». Libéré, il fut réintégré au lycée Ampère, le 30 novembre, sur proposition du Conseil d’enquête académique. Il demanda un poste de proviseur comme « réparation de la mésaventure subie ». Le proviseur de son lycée estima qu’il méritait « une compensation à sa suspension et sa détention injustifiée ». Il obtint le poste de proviseur délégué du lycée Jacques Amyot à Auxerre (Yonne) en  octobre 1945. Il fut muté dans cette fonction au lycée de Fontainebleau (Seine-et-Marne) en 1956, établissement difficile à diriger en raison de son annexe.

Raulic militait dans le bureau national du syndicat des personnels de direction de la Fédération de l’Éducation nationale.

Il abandonna la direction des  établissements pour devenir, en 1959, professeur, puis directeur à partir de 1962, au lycée de Monaco jusqu’à sa retraite en 1968.

Retraité, Raulic, avec son épouse, habitaient le quartier de Mar Vivo à La Seyne-sur-mer (Var).


SOURCES :  Arch.Nat., F17 29018. -  Presse syndicale.