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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
ROYER Marius
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ROYER Claude, Marius.

Né le 7 juin 1874 à Lyon (Rhône), fils d'un charpentier et d'une brodeuse, Marius Royer, ouvrier menuisier, marié en juin 1901 à Lyon, remarié en décembre 1909 à Lyon, père de trois enfants, qualifié par la police de "syndicaliste révolutionnaire", avait été, en 1903, secrétaire de la Ligue de solidarité à Lyon et en 1904, secrétaire-adjoint du sous-comité de propagande de la grève générale formé au sein de la Bourse du Travail dont il devint, l'année suivante, membre de la commission administrative. Il représenta le syndicat des ébénistes de Lyon au XIVe congrès national de la C.G.T. à Bourges (septembre 1904) et participa à divers autres congrès confédéraux (Toulouse, 1910, Le Havre, 1912). Après avoir été un des fondateurs de l'Union des syndicats de Rhône en tant que représentant du syndicat des scieries mécaniques, secrétaire général de décembre 1909 à novembre 1912, il fut associé au secrétariat jusqu'en juin 1914 par le secrétaire de fait Million. Rédacteur d'une violente affiche lors d'une grève de cheminots en 1910, le 2 septembre 1911, il fut un des organisateurs du meeting de la Bourse du Travail de Lyon contre la guerre au lendemain du congrès de Berlin. Le 24 septembre 1911, il participa de même à l'organisation de la manifestation du Comité de défense sociale de Villeurbanne contre la guerre, la vie chère et les arrestations arbitraires. Peu présent de la vie syndicale lyonnaise par la suite, animateur de grèves dans la région (Tarare par exemple), orateur dans un meeting parisien contre la guerre, le 25 novembre 1912, très représentatif du courant syndicaliste-révolutionnaire à fortes tendances anarchistes, il aurait crié : "Guerre à la guerre ! Vive l'insurrection !". .

Mobilisé dans l'Infanterie, à la fin janvier 1918, Royer, détaché à l'Arsenal maritime de Toulon (Var), atelier à bois, direction des constructions navales, habitait La Seyne. Très vite, il reprit des activités militantes et fut signalé par le commissaire spécial, le 29 mars 1918, comme trésorier de l'Union des syndicats du Var, reconstituée depuis février. Aussitôt, il manifesta son opposition à la léthargie et aux opérations mercantiles de Doria (voir ce nom). Le Préfet maritime demanda son déplacement en avril 1918 et ordonna la saisie de sa correspondance. Le 28 avril 1918, le congrès de l'Union départementale C.G.T. du Var, le nomma secrétaire général. Dans un rapport du 14 avril, le commissaire spécial annonça son départ pour Paris. Il aurait demandé dès son arrivée à Toulon sa mutation en raison notamment du salaire insuffisant. Toutefois, il se serait engagé à faire redémarrer les organisations syndicales varoises. Le 18 juin, le Ministre de l'armement décida de le maintenir à Toulon en dépit de la demande des autorités maritimes. Elu délégué au congrès de la Fédération des travailleurs de la Marine en juillet 1918, représentant de l'Union départementale C.G.T. au congrès de la C.G.T. (15-18 juillet 1918), muté dans une usine de la région parisienne, il quitta Toulon le 30 juillet 1918 selon la police pour "être mis à la disposition du contrôle de la main d'Ïuvre de Paris". Le Midi syndicaliste, le 23 août 1918, considéra cette mesure comme "arbitraire".

La presse le présenta en janvier 1919 comme secrétaire permanent de l'Union des syndicats du Rhône. Le syndicat du bâtiment et des employés de l'hospice proposa, dans la presse, en février 1920, de confier à Royer le poste de secrétaire permanent de l'Union des syndicats du Var. Lors du congrès, le 8 février, ses adversaires insistèrent sur le fait qu'il demeurait à Paris, qu'il avait des exigences financières et qu'il aurait "trempé" dans l'affaire de la coopérative avec Doria.

SOURCES : Arch. Nat. F 7/13021, 13622. - Arch. Dép. Var, 4 M 44, 53, 3 Z 4 2. - Presse locale. - Renseignements fournis par J. Masse et M. Moissonnier. - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, t. 15.