La Seyne-sur-Mer (Var) La Seyne-sur-Mer (Var)

Retour à la page d'accueil
du site
Marius AUTRAN
www.site-marius-autran.com
Retour aux conférences et écrits de Jean-Claude AUTRAN
Archives familiales :
Conférences et écrits de Jean-Claude AUTRAN

Les OGM...
Conférence au Rotary-cub de La Seyne-sur-Mer, Hôtel Novotel, 21 mai 2008



Résumé de la conférence

Les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) constituent un sujet d’actualité quelque peu brûlant, complexe, très médiatisé et controversé. Nous allons essayer d’en parler en termes simples et d’en donner un point de vue raisonnable et pondéré.

Les OGM sont des organismes vivants (plantes, animaux, bactéries) qui ont été artificiellement modifiés par l’homme, le plus souvent pour contenir un ou plusieurs nouveaux caractères génétiques qu’ils exprimeront durant leur vie et qu’ils transmettront à leur descendance.

Quelques notions sur la cellule, le noyau, les gènes sont rappelées : l’information génétique est contenue dans les chromosomes et codée dans des molécules d’ADN grâce à un "alphabet" à 4 lettres ; le gène est un segment d’ADN, une sorte de "phrase" qui décrit un caractère de l’organisme. Chaque être vivant possède des dizaines de milliers de gènes. Depuis près de 40 ans, on sait déchiffrer le code génétique et découper l’ADN en des points précis. On a pu ainsi identifier de nombreux gènes, les décoder, les extraire, les transférer d’un organisme à un autre.

On obtient un OGM en prélevant un gène (végétal, animal, humain) présentant un caractère intéressant, en le transférant (par l’intermédiaire d’une bactérie) dans une cellule d’un autre organisme (de la même espèce, ou de toute autre espèce végétale ou animale), et en cultivant la cellule ainsi modifiée jusqu’à régénérer une plante ou un animal entier, qui diffère alors de l’organisme d’origine par la présence d’un gène supplémentaire.

Le principe est donc simple, mais la technique demeure extrêmement sophistiquée et ne peut guère être pratiquée que par de grands laboratoires ou de puissants groupes industriels - et pour résoudre les questions les plus importantes économiquement, pour que l’opération soit rentable.

En manipulant les gènes, est-on un « apprenti sorcier » ? Ou bien cela ne donne-t-il un potentiel extraordinaire pour résoudre certains grands problèmes de l’humanité ??

Pourquoi l’homme a-t-il créé des OGM ? D’abord comme outil de connaissance des mécanismes de la vie et de l’origine des maladies. Ensuite, pour améliorer (en un temps beaucoup plus court et de manière moins aléatoire que par les procédés d’hybridation classique) le rendement et la résistance des plantes ou des animaux d’élevage, ainsi que leur qualité. De tout temps, l’homme a d’ailleurs utilisé tous les moyens en sa possession (hybridation, culture de tissus, insémination artificielle, fécondation in vitro, etc.) pour améliorer ses productions végétales et animales.

Les domaines d’application de la technologie OGM concernent le médical et l’agroalimentaire.

Dans le domaine médical, cela permet de fabriquer des modèles animaux particulièrement précieux pour l’étude des maladies humaines, de produire sans risque des molécules d’intérêt pharmaceutique (insuline, hormone de croissance, vaccins), de pallier la déficience d’un gène (thérapie génique). L’intérêt de telles applications n’est guère controversé.

Dans le domaine agro-alimentaire, on a surtout cherché à produire des plantes résistantes aux insectes ou aux herbicides (censées limiter le recours à des agents chimiques), des plantes adaptées à des environnements hostiles (plus économes en eau ou pouvant croître sur des sols salés), des plantes à valeur nutritive modifiée (tomates ou melons de longue conservation, riz doré, plantes ne causant plus d’allergie, etc.)

Cette nouvelle technologie suscite naturellement (particulièrement lorsqu’on l’utilise dans l’agro-alimentaire) de très nombreuses craintes. Elle est très complexe et peu de gens comprennent vraiment de quoi il s’agit ; son développement est intervenu dans un contexte défavorable (après plusieurs scandales : sang contaminé, hormone de croissance, vache folle, grippe aviaire, etc.) ; et les scientifiques ne sont pas toujours d’accord entre eux : La technique est-elle complètement maîtrisée ? Risque de dissémination de plantes OGM ? Risques pour l’environnement, pour la biodiversité ? De nouvelles allergies ? Et surtout, risque de voir le marché des semences (notamment dans les pays en développement) contrôlé par une poignée de firmes internationales.

En outre, dès le départ, le débat sur les OGM semble s’être mal engagé. Il a été médiatisé à l’extrême. Dominé par différentes idéologies et par des intérêts économiques, il est très vite devenu passionnel, avec des outrances verbales, des phrases chocs et des affirmations quelquefois sans preuve : « Apprentis sorciers », « On veut empoisonner les gens », « On sème la terreur », « Chercheurs vendus aux firmes internationales », « Les consommateurs en otages », « Main basse sur le vivant », « Crimes contre l’humanité », etc.

Nous pensons donc qu’il faut savoir raison garder. Car, en toute chose, dans toute technologie (le nucléaire, le pétrole, les engrais chimiques, les transferts d’embryons, le séchage des aliments à très haute température, etc.), il y a du positif et du négatif, il y a des avantages et des inconvénients. Le métier de scientifique consiste à produire de l’information objective pour la transmettre aux décideurs, qui vont peser le pour et le contre, prendre leurs responsabilités et dire, en connaissance de cause : on fait - ou on ne fait pas.

Il semble qu’avec les OGM ce débat, pourtant logique et habituel, ne puisse pas être engagé. Beaucoup ne veulent voir que les aspects négatifs, que les risques et pas les avantages. Tandis qu’en se focalisant sur les OGM, on occulte beaucoup d’autres problèmes ou dangers, qui sont, eux, bien avérés, notamment bactériologiques et toxicologiques.

Certes, les OGM ne sont peut-être pas indispensables dans notre assiette de consommateurs de pays riches. Mais y a aussi des problèmes majeurs sur la planète, et il serait important de les résoudre, les OGM étant un moyen possible et peut-être incontournable pour cela. Si nous ne le faisons pas, d’autres le feront et en tireront profit, et nous n’en aurons nous-mêmes aucune maîtrise.

En conclusion, il faut - bien évidemment - être très prudent et utiliser au maximum le principe de précaution [Mais la France n’est-elle pas déjà le pays dont la législation est la plus restrictive ? Car… si l’on soumettait aux mêmes tests des plantes alimentaires acceptées depuis longtemps, certaines (la pomme de terre !) seraient certainement recalées]. Mais il faut aussi avancer. Comme on l’a toujours fait pour les autres technologies, il conviendrait de mieux mettre en balance le potentiel considérable des OGM avec des risques possibles. Et, au préalable, de remettre davantage de sérénité et d’objectivité dans le débat.


Diaporama



Retour aux conférences et écrits de Jean-Claude Autran

Retour à la page d'accueil des archives et souvenirs de Jean-Claude Autran

Retour à la page d'accueil du site

Histoire de La Seyne-sur-Mer (Var)
Récits, portraits, souvenirs
www.site-marius-autran.com

Accès aux oeuvres complètes
de Marius AUTRAN
Biographie
de Marius AUTRAN
Biographies familiales
et autobiographie de Marius AUTRAN
Pages généalogiques
Forum du site
Encyclopédie des
rues de La Seyne
Lexique des termes
provençaux
Dictionnaire du
Mouvement ouvrier et social seynois
Documents divers sur l'histoire
de La Seyne
Les élections à La Seyne depuis 1945
Chronologie de
l'histoire de La Seyne
La Seyne de A à Z
Archives, souvenirs et écrits divers
de Marius AUTRAN
Archives, souvenirs et écrits divers
de Jean-Claude AUTRAN
Avis de recherches
Informations
légales sur le site

Haut de page

© Jean-Claude Autran 2013