La Seyne-sur-Mer (Var) La Seyne-sur-Mer (Var)
Retour à la page d'accueil
du site
Marius AUTRAN
www.site-marius-autran.com
Retour aux conférences et écrits de Jean-Claude AUTRAN
Archives familiales :
Conférences et écrits de Jean-Claude AUTRAN

Histoire de la philharmonique La Seynoise -
170 ans de passion musicale



Carte d'invitation à la conférence (*)
Lundi 14 février 2011, à 17 heures
Théâtre Guillaume Apollinaire, avenue Louis Mazen, à La Seyne-sur-Mer

« Histoire de la Philharmonique La Seynoise, 170 ans de passion musicale (1840-2010) »
avec projection de nombreuses photographies
 
par Jean-Claude AUTRAN
Président d’honneur de la Philharmonique La Seynoise




(*) Conférence donnée une première fois, le 12 novembre 2010, à l'occasion du 170e anniversaire de la Philharmonique La Seynoise

Résumé de la conférence
(paru dans le bulletin trimestriel Le Filet du Pêcheur, N° 120, septembre 2011, pp. 5-10)
Née officiellement en 1840, La Seynoise est la plus ancienne association de La Seyne, et la plus ancienne société philharmonique de la région.

Elle a traversé, depuis la monarchie du roi Louis-Philippe Ier jusqu’à l’actuelle Ve République, sept régimes nationaux et, à La Seyne, La Seynoise a travaillé avec trente-six municipalités successives !

Dans des contextes aussi variés, la vie de La Seynoise ne fut pas un long fleuve tranquille : des périodes de gloire ont alterné avec des moments de déclin et parfois des heures dramatiques.

Si La Seyne eut sa musique bien avant les autres villes et villages de la région, c’est grâce à l’initiative, à la volonté et à la passion d’un grand Seynois. Aubergiste de profession, il dirigeait alors « l’Hôtel du Grand Môle », actuellement « La Frégate ». C’était Monsieur Joseph Marius GAUDEMARD, né en 1806. Ses premiers musiciens étaient des travailleurs de la petite construction navale, de petits commerçants ou artisans, des agriculteurs. A une époque où le droit d’association n’était pas reconnu, ils se réunissaient pour « faire de la musique » à l’extérieur de l’agglomération, dans un local situé « rue des Aires », l’actuelle rue Gounod, à l’ouest de laquelle se trouvaient alors vignes, oliviers et champs de céréales.

Joseph Marius GAUDEMARD (1806-1870), le père de la société philharmonique La Seynoise

Pendant près de 30 ans, Marius Gaudemard présida la philharmonique La Seynoise (ainsi qu’une chorale d’hommes : l’Orphéon Gaudemard) et assura aussi la fonction de Chef de musique. La Seynoise se fait alors connaître dans les villes voisines, organise bals et concerts (à la lueur des bougies…), joue à des fêtes de la Charité, et remporte ses premiers prix et ses premières médailles.

Après la mort du père-fondateur (1870), La Seynoise traverse une période difficile et ne retrouvera la stabilité qu’en 1890, avec le Président Léon GAY et le Chef Marius SILVY, qui dirigera la philharmonie durant 35 ans !

La Seynoise connaît une période faste entre 1890 et 1896, sous la municipalité Saturnin FABRE, le premier Maire qui, sensible à la culture et aux arts, subventionne La Seynoise. En 1894, La Seynoise remporte ainsi plusieurs premiers prix au Concours International de Lyon. Mais, à la suite de la défaite de Saturnin FABRE aux élections de 1896, et à l’arrivée de la municipalité de François BERNARD, un incident va amener le nouveau maire à dissoudre La Seynoise ! Les quatre années suivantes seront perdues en combats stériles.



A l’aube du XXe siècle, sous la nouvelle municipalité de Julien BELFORT, avec le Président Joseph GUÉRIN, puis le Président Edouard PONS, La Seynoise va connaître des jours meilleurs avec une activité intense (excursions, concerts, festivals, participation aux cérémonies patriotiques, aux inaugurations, aux lancements de bateaux,…).


Le kiosque à musique, inauguré en 1903 place Ledru-Rollin

Le drame de la première guerre mondiale va malheureusement interrompre cet élan : 11 musiciens sont tués au combat. La Seynoise ne s’en relève que difficilement. En 1922, malgré d’énormes problèmes financiers, une décision courageuse est toutefois prise : celle de construire un nouveau siège (celui, bien connu, de l’actuelle rue Gounod). La Seynoise s’installe alors dans ses murs. Ce sera - et aujourd’hui encore - la seule association seynoise à être propriétaire de son local.

La salle Aillaud, rue Gounod, local historique de La Seynoise depuis 1922


Au Concours International de Cannes de 1925, La Seynoise, parmi 134 formations et près de 7 000 musiciens, remporte 3 premiers prix et 3 palmes d’or. Et pendant les 20 années suivantes, La Seynoise demeurera aux sommets de la gloire sous la Présidence de Marius AILLAUD et avec des Chefs d’exception tels César CASTEL et François TALIANI et plusieurs solistes talentueux : encore de nombreux concerts et des excursions inoubliables dans tous les villages du Var.

Mais la seconde guerre mondiale, avec l’occupation allemande et les bombardements qui vont détruire 65 % de notre ville et faire de nombreuses victimes civiles, va de nouveau perturber les activités musicales. L’année 1944 voit disparaître le Président AILLAUD, et c’est Ferdinand AUBERT qui lui succède. Malgré toute les qualités et la bonne volonté de ce dernier, La Seynoise peine à se relever des années de guerre. C’est l’époque où les relations se tendent avec la municipalité Toussaint MERLE et où c’est un tourne-disque qui remplace les musiciens pour jouer La Marseillaise au Monument aux Morts. C’est aussi l’époque du retour de la vieille rivalité entre La Seynoise et l’autre musique locale, l’Avenir Seynois, entraînant l’affaiblissement de chacune d’elles.

Les années 1951-1957, avec le Président Marius GUINCHARD et le Chef Félix SAUVAIRE, malgré encore quelques concerts, festivals et excursions mémorables, n’apportent guère de renouveau et il faut reconnaître que La Seynoise est sur le déclin.

Une révélation va se produire en 1958, avec la nomination d’un jeune musicien hautboïste, talentueux et fougueux, au poste de Chef de musique. C’est Jean ARÈSE. Il n’a que 22 ans lorsqu’il est de retour à La Seyne après avoir été libéré de ses obligations militaires à la suite de la disparition prématurée de son père, Antoine ARÈSE.

Concert dans la salle des Fêtes, 12 avril 1959
Direction : Jean ARÈSE


Sous la baguette de Jean ARÈSE - qu’il tient maintenant depuis 52 ans ! Et avec quel talent ! Et avec quel brio ! - l’espérance revient progressivement à La Seynoise. Mais il faudra attendre l’année 1966, avec la création par la municipalité Toussaint Merle de l’École Municipale de Musique pour assister à une renaissance effective de l’Art musical à La Seyne. C’est aussi à Jean ARÈSE qu’est confiée la direction de cette Ecole Municipale de Musique. Il l’assumera jusqu’en l’an 2000 : 34 ans ! Il faut rappeler que, simultanément, il était devenu titulaire hautbois solo à l’Opéra de Toulon, professeur de musique de la ville de Toulon (1965-1975) puis, à partir de 1972, titulaire du poste de second-chef de l’opéra de Toulon, pour les ballets, opérettes, opéras-comiques...  Grâce à cette Ecole, qui comptera rapidement plus de 300 élèves, grâce à tous ses satellites (Orchestre symphonique de jeunes, Ensemble de musique de chambre, Chorale, Big Band, Amicale,…), de nombreux jeunes élèves vont redonner du sang neuf à La Seynoise, tandis que d’autres feront carrière dans d’importantes formations musicales ou enseigneront dans des Conservatoires.

Concert de la Sainte-Cécile, 1970, salle des Fêtes
Direction : Jean ARÈSE


Les présidences successives d’Alex Peiré (1968-1974) et d’Etienne JOUVENCEAU (1974-1992) vont encore permettre à La Seynoise de se renforcer et de se replacer au plus haut niveau des formations musicales de la région.

En 1984, Marius AUTRAN, Président d’Honneur, publie « 150 ans d’art musical à La Seyne ». La Seynoise est alors l’une des rares musiques de France à avoir un ouvrage consacré à son histoire.

A partir de 1992, Jean ARÈSE assure simultanément les fonctions de Chef de musique et de Président de La Seynoise, une situation qui se poursuit à la satisfaction de tous depuis maintenant plus de 18 ans.

Grâce au travail acharné, à la remarquable culture musicale, à l’autorité et au style de Jean ARÈSE, La Seynoise devient alors ce que nous connaissons aujourd’hui, une musique qui permet d’atteindre tous les publics : de la musique classique à la variété populaire (opérettes), en intégrant sans cesse des genres nouveaux, en passant par les musiques de films, les compositeurs contemporains, les compositeurs locaux, tout en ayant la préoccupation constante du sens poétique de la musique. Un répertoire certainement plus varié et équilibré que celui des harmonies des villes voisines. Et toujours des concerts d’une grande qualité, faisant l’objet de commentaires élogieux de la part de la presse locale.

Concert de printemps à Circoscène, 9 mai 2010
Direction : Laurent CANAVÉSIO


Certes La Seynoise rencontre encore bien des problèmes, notamment financiers, face à la nécessité de rénover son local historique de la rue Gounod. Mais il faut aussi rappeler l’absence de salle de concert digne de la seconde ville du Var, et surtout, les conséquences imprévues de la création du Conservatoire National à Rayonnement Régional, qui a privé La Seynoise de sa principale source de jeunes musiciens comme c’était le cas du temps de l’École Municipale de Musique.

La Seynoise aujourd'hui (le Conseil d'Administration 2010)


Cependant, grâce à son Président et Chef de musique Jean ARÈSE, son chef-adjoint Laurent CANAVÉSIO, ses administrateurs, sa soixantaine de musiciens et ses solistes, tous bénévoles, notre « vieille dame de 170 ans » est aujourd’hui bien ancrée dans notre ville et ses liens sont indissociables du contexte historique et culturel seynois et particulièrement avec notre association Les Amis de La Seyne Ancienne et Moderne.

Nous disons donc : Honneur à l’Art musical, « cette école de discipline, cet art merveilleux qui procure des joies simples, des émotions sans cesse renouvelées, ce langage universel qui se propose de répandre parmi le peuple le goût du beau, cette nourriture essentielle pour le bonheur des individus à qui elle donne le sens de l’Universel ». « Où il y a de la musique il ne peut rien y avoir de diabolique ! » (CERVANTÈS).

Honneur à toutes les associations seynoises qui, chacune à sa manière, défendent et propagent l’Art musical, mais avant tout, honneur à la plus ancienne de toutes, celle qui a certainement donné naissance à toutes les autres :

Honneur à La Seynoise !



Page de couverture du Filet du Pêcheur N° 118, mars 2011
Ils ont fait vivre la Philharmonique La Seynoise



Les aviez-vous reconnus ? (Réponse parue dans Le Filet du Pêcheur N° 119, juin 2011)



Retour aux conférences et écrits de Jean-Claude Autran

Retour à la page d'accueil des archives et souvenirs de Jean-Claude Autran

Retour à la page d'accueil du site

Histoire de La Seyne-sur-Mer (Var)
Récits, portraits, souvenirs
www.site-marius-autran.com

Accès aux oeuvres complètes
de Marius AUTRAN
Biographie
de Marius AUTRAN
Biographies familiales
et autobiographie de Marius AUTRAN
Pages généalogiques
Forum du site
Encyclopédie des
rues de La Seyne
Lexique des termes
provençaux
Dictionnaire du
Mouvement ouvrier et social seynois
Documents divers sur l'histoire
de La Seyne
Les élections à La Seyne depuis 1945
Chronologie de
l'histoire de La Seyne
La Seyne de A à Z
Archives, souvenirs et écrits divers
de Marius AUTRAN
Archives, souvenirs et écrits divers
de Jean-Claude AUTRAN
Avis de recherches
Informations
légales sur le site

Haut de page

© Jean-Claude Autran 2013