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BESSONE.
Le père, Bessone Jean, Joseph, né à Vallauris (Alpes-Maritimes), le 17 décembre 1886, était fils d'un artisan cordonnier d'origine italienne (province de Pavie). Il exerça ce métier successivement à Vallauris et à Hyères (Var) où il était marié et avait été naturalisé vers 1880. Il devint par la suite éleveur de cochons à Toulon (quartier des Routes). Son fils fréquenta l'école religieuse. Ouvrier dans une entreprise métallurgique de l'ouest de la ville, marié à Toulon, en décembre 1911, père de deux enfants, il entra à l'Arsenal maritime comme ouvrier auxiliaire, charpentier en fer, le 7 juin 1913 (Direction des constructions navales). Affecté à l'atelier des bâtiments en fer, en avril 1914, il fut, à la suite d'un engagement, mobilisé dans l'artillerie d'octobre 1914 à octobre 1915. Il réintégra l'Arsenal à l'atelier des réparations. Gréviste les 6 et 7 mai 1920, il subit une retenue de salaire de seize jours. Longtemps sympathisant du Parti communiste de la CGTU, il adhéra à la cellule communiste du quartier du Pont de Bois vers 1934. Devenu chef d'équipe en 1931, il démissionna de l'association des chefs d'équipe et adhéra au syndicat. En avril 1941, il était signalé comme membre de la Légion française des Combattants. Il fut pourtant congédié de l'Arsenal le 24 mai 1941 en raison de ses opinions communistes. Il exerça alors la profession de manoeuvre maçon. Il mourut à Toulon en novembre 1966 et fut enterré civilement.
Son fils Bessone Joseph, Robert, Marius, né le 1er octobre 1912, à Toulon (Var), décédé le 14 avril 1987 à La Seyne (Var), ouvrier à l'Arsenal maritime de Toulon puis journaliste, dirigeant syndicaliste, secrétaire de la Fédération communiste du Var (1946-1953)
Fils d'un éleveur d'un ouvrier à l'Arsenal communiste, Joseph Bessone reçut les sacrements catholiques. Après avoir obtenu le Certificat d'études primaires, fréquenté quelques mois l'école Rouvière, commencé un apprentissage chez un artisan serrurier, il entra comme apprenti ajusteur à l'Arsenal maritime en septembre 1927 (atelier des machines). Il termina son service militaire dans la Marine nationale comme quartier-maître mécanicien en octobre 1934. Syndiqué à la CGT dès la réunification, responsable en 1938 d'un secteur d'atelier (tracteurs et fraiseurs), il participa à l'organisation de la grève des bras croisés du 30 novembre 1938 et fut mis à pied un jour. Marié en août 1939, il eut un enfant.
Après sa démobilisation en juillet 1940, Bessone réintégra l'Arsenal et fut affecté au service de l'entretien, puis à l'atelier de traçage. Il n'était en rapport qu'avec le communiste Mouska (voir ce nom). Il adhéra au Parti communiste clandestin à la fin de 1942 et exerça surtout son activité dans le domaine syndical. Il participa à la confection et à la diffusion d'un journal ronéoté clandestin, La Cloche. En 1943, il faisait partie du triangle de direction de l'Union départementale CGT clandestine et suivait essentiellement l'Arsenal. Il fut ainsi au cur de toutes les activités de résistance. Sa participation au triangle de direction cessa en avril 1944. Le 29 août 1944, membre du bureau provisoire de l'Union départementale de la CGT, il signait l'appel paru dans le premier numéro du Var libre. Il avait été désigné en juillet 1944 pour remplacer Vidal au comité départemental de Libération comme représentant de la CGT. Il y siégea jusqu'à la fin exerçant notamment les fonctions de trésorier et participant, comme membre du bureau à la mise en place des délégations municipales. Il présidait la commission municipale du CDL en novembre 1944. Le 12 décembre 1944, au congrès départemental des comités de Libération, il présida le rapport sur la reconstruction économique.
Ouvrier du service général à l'Arsenal, Bessone fut absent sans salaire à partir du 3 juin 1946 et licencié pour convenance personnelle, le 3 août 1948.
Membre du comité fédéral provisoire du Parti communiste à la Libération, membre du bureau fédéral à la fin de 1945, il devint membre du secrétariat de la Fédération en 1946. Déchargé de ses responsabilités syndicales, il eut la responsabilité des cadres puis fut chargé de la propagande (création de la librairie de La Renaissance, membre du conseil d'administration du Petit Varois. Il exerça ces responsabilités jusqu'en 1953. Il avait suivi l'école centrale du Parti de quatre mois à Viroflay (décembre 1946- mars 1947). Secrétaire de la section communiste Paul-Vaillant Couturier de Toulon, il demeura membre du bureau fédéral jusqu'en 1954.
Au moment du "complot" de Toulon, Bessone fut cité à comparaître devant le juge d'instruction Roth avec Golési, secrétaire fédéral et Tourtin, secrétaire de l'Union départementale de la CGT, le 16 juin 1952. Selon les consignes de la direction du Parti communiste, ils ne se rendirent pas à la convocation et vécurent dans la clandestinité. Un mandat d'arrêt fut alors lancé contre eux pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat". Ces inculpations s'ajoutant aux autres arrestations de militants varois furent l'occasion d'une grande campagne de presse qui dénonçait ces accusations contre les communistes. En accord avec le Parti, ils se présentèrent le 1er août 1952 et furent écroués à la prison Saint-Roch. Finalement, la Chambre de mise en accusation d'Aix décida leur libération, le 20 août.
Bessone resta membre du comité fédéral jusqu'en 1959. Après l'élection municipale de Toulon le 22 mai 1955, il fut un des cinq dirigeants de la section communiste de Toulon qui rencontrèrent la section socialiste SFIO pour l'établissement du protocole d'accord municipal. Gérant de la librairie de la Renaissance, membre du bureau départemental du Mouvement de la Paix, secrétaire de la section communiste de Toulon-Ville, il devint journaliste au Petit Varois en janvier 1956. Correspondant local à La Seyne, puis secrétaire de la rédaction toulonnaise pendant deux ans, il redevint correspondant à La Seyne et occupa ces fonctions jusqu'à sa retraite en 1973. Membre de la direction de la section communiste de La Seyne, il demanda à ne plus être membre du comité de la section en 1972. En 1981, il était le secrétaire départemental de l'ANACR et membre de la cellule Ivaldi du Parti communiste. Le 30 janvier, il confiait quelques souvenirs au quotidien communiste La Marseillaise, édition du Var.
SOURCES : Arch. Nat., F1a 3240. - Arch. Dép. Var, 18 M 43, 18 M 86 et suiv., 3 Z 4.30. - Arch. Troisième Région mar. : C 2, C.18. - Archives du Comité national du PCF - Presse locale. - Renseignements fournis par l'intéressé.