Retour à la page d'accueil
du site
Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
BŒUF Serène
Retour au Dictionnaire du Mouvement Ouvrier


BŒUF Serène [GUIDICELLI Serène, épouse BŒUF puis ARMANDO]

Née le 22 avril 1917 à Pietralba (Corse), morte le31 mars 2009 à Toulon (Var) ; militante communiste et de l’UFF dans le Var.
Ses parents étaient de petits agriculteurs propriétaires. Sa mère, veuve, se remaria avec son beau-frère, conseiller municipal appartenant à un clan conservateur. Sa mère, catholique, eut six enfants. Serène Guidicelli vint à Toulon vers 1930 chez sa sœur qui habitait le Pont du Las et travailla comme vendeuse. En septembre 1935, elle adhéra à la cellule communiste de son quartier Rodeillac.

Elle se maria en décembre 1935 à Toulon avec Jean Bœuf, dessinateur à l’Arsenal maritime, communiste. Elle habita deux ans plus tard le quartier Barbès et milita dans la cellule locale ainsi qu’au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme, dont elle était trésorière et la secrétaire adjointe.

Pendant la guerre, son mari étant mobilisé, Serène Bœuf commença une activité militante clandestine de fabrication et de diffusion de divers matériaux au quartier Besagne où elle habitait, rue Pomme de Pin. Après avoir été revendeuse, elle tenait avec son mari, licencié de l’arsenal, un magasin de fruits et légumes. Quand son mari fut arrêté en 1942, elle fut au cœur des manifestations de femmes et des mouvements de solidarité pour assurer le ravitaillement des emprisonnés. Elle déclara plus tard avoir distribué  des tracts et participé à la solidarité. Sans contact avec des responsables communistes, elle vécut à partir de 1943 à Marseille jusqu’à la Libération, employée par son frère, cafetier. Blessée dans les combats au Plan de Cuques, elle resta à Marseille, avec son mari libéré après sa déportation, jusqu’au début de 1946.

De retour à Toulon, militante de la cellule du Mourillon, elle suivit une école fédérale du PCF en avril 1947, devint membre du comité fédéral en 1948 et membre de la commission fédérale du travail parmi les femmes. Engagée dans l’association France-URSS, elle militait à l’Union des Femmes de France et fit partie du bureau départemental déléguée au ravitaillement, puis du secrétariat départemental en 1949. En novembre 1949, elle suivit les cours de l’École centrale d’un mois du PCF. Après son divorce, elle épousa Édouard Armando à La Seyne (Var) en décembre 1951, dirigeant de la fédération communiste. Désignée parfois sous le prénom d’Irène, elle milita à la direction nationale de l’UFF et sa responsabilité à l’organisation l’amena à s’occuper des départements du Sud-Ouest de la France. Elle était à la présidence du meeting à Toulon, le 15 octobre 1950, avant le procès d’Henri Martin.

Elle suivit Édouard Armando à Prague et collabora à l’émission « Ce soir en France » pendant trois ans. De retour en 1954, membre du bureau de la section communiste de La Seyne, marchande de journaux, puis permanente non rétribuée à l’UFF, enfin membre du comité de la section communiste de Toulon, divorcée en juillet 1961, remariée avec lui en avril 1967 à La Seyne, elle s’établit à La Seyne en 1968 et participa au comité de la section communiste de la ville de 1968 à 1972. Elle militait à partir de 1981 dans la cellule E. Armando du quartier de Vert-Côteau à Toulon où elle habitait. Elle retournait souvent à L’Ile-Rousse en Corse.

SOURCES : Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressée.