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CONAN Armand, Charles, Simon.
Né le 12 octobre 1920 à Brech (Morbihan), marié, deux enfants, instituteur, militant syndical, maire communiste de Carqueiranne (Var) de 1971 à 1983.
Fils d'un mécanicien roulant à la Compagnie de chemins de fer du Paris-Orléans, en poste successivement à Saint-Nazaire, à Tours puis à Auray, et d'une femme de ménage d'origine italienne (Piémont), devenue buraliste à Lorient en 1930, Armand Conan reçut les premiers sacrements catholiques. Il passa une partie de sa jeunesse en Bretagne puis l'autre partie à Carqueiranne. Il fréquenta les écoles primaires supérieures de Lorient et de Quimperlé où il obtint le Brevet supérieur. Il participa aux combats du Front national pendant la Résistance avec son frère qui fut fusillé par les Allemands (voir Henri Conan). Il siégea au Comité départemental de Libération du Morbihan comme représentant du Parti communiste auquel il avait adhéré en 1942 à Auray. Il fut membre du comité départemental de confiscation des profits illicites.
Marié religieusement en août 1941 à Gestel (Morbihan) avec une institutrice, Conan ne fit donner aucun sacrement religieux à ses enfants et se définissait en 1999 comme "athée".
Conan devint instituteur remplaçant dans le Morbihan (Ploërdut, 1940-1941, Belz, 1941-1944), puis titulaire à Merlevenez (1944-1952), à Locmiquelic (1952-1958). Il exerça des responsabilités syndicales (adhérent de la FEN-CGT, responsable de la minorité "cégétiste" de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, délégué dans les congrès nationaux) et assurait le secrétariat du Cartel départemental d'action laïque regroupant toutes les organisations de gauche, publiant le mensuel L'Action laïque. Parallèlement, ses activités étaient politiques (secrétaire de cellule, de section, rédacteur en chef de L'Espoir du Morbihan, hebdomadaire communiste, membre du bureau fédéral). Candidat aux élections cantonales dans le canton de Port-Louis à plusieurs reprises, il obtint environ 30 % des voix.
Conan fut nommé dans le Var après plusieurs demandes de réintégration qui furent refusées en 1946, en 1947, en 1948, en 1952 et en 1954 comme il le rappela dans un article du bulletin du syndicat du Var à la fin de 1960, mettant en cause implicitement les responsables varois du syndicat. Il enseigna à Carqueiranne (1958-1967), puis termina sa carrière comme conseiller pédagogique dans la circonscription de La Seyne (1967-1976).
Conan prit part, à partir de 1960, à la vie de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, participant à plusieurs congrès nationaux, intervenant dans les assemblées générales, notamment pour protester contre l'incompatibilité des fonctions syndicales et politiques décidée par la majorité départementale. Responsable de la minorité, il demanda en vain que des sièges à la Commission administrative paritaire départementale puissent revenir aux minoritaires en fonction de leurs résultats. Il fut candidat aux élections pour le conseil syndical en décembre 1961, en janvier 1964, en décembre 1965, en décembre 1967, en 1969 (listes "pour l'unité, la démocratie et l'efficacité du syndicat"), en 1971 (liste Unité et action). Il fut élu de 1965 à 1969. Notamment lors des événements du printemps 1968, il fut un des principaux dirigeants des syndicalistes de l'enseignement particulièrement actifs à La Seyne. Par la suite, il fut candidat en position non éligible sur les listes "Unité et Action" pour le conseil syndical, ainsi en 1976 ou en 1985.
Conan, responsable communiste local, membre du comité de la fédération communiste du Var après 1970, militant dans les milieux sportifs locaux, conduisit la liste de gauche, animée par les communistes, aux élections municipales de 1959. Elle obtint une moyenne de 900 voix alors que celle du maire sortant en regroupait un millier. Leu conseiller municipal après le deuxième tour de la consultation de 1971 à la tête de la liste de la Gauche unie, il devint maire de Carqueiranne, élu avec une voix de majorité. Il conduisait une liste identique pour les élections municipales de 1977 qui, cette fois, obtint la majorité absolue (56 % des voix). Conan conserva son écharpe de maire et mena dans sa commune, tout en élaborant le Plan d'occupation des sols qui maintenant un équilibre entre zones constructibles, agricoles et forestières, une active politique de logements (hameau de Bellevue en 1978 avec 117 logements sociaux) qui obtint le premier grand prix d'urbanisme national du logement social et qui fut citée en exemple dans L'Information municipale. Les principales réalisations de ces deux municipalités touchèrent le domaine social (logements, foyer pour personnes âgées, crèche), l'environnement (déviation, aménagement du port maintenant géré par la municipalité) et le sport. Sa liste perdit les élections suivantes de 1983 et Conan demeura conseiller municipal jusqu'en 1995.
Candidat communiste aux élections sénatoriales en 1977, Conan obtint 194 voix puis 171 voix au deuxième tour sur 1170 inscrits. Lors de l'élection sénatoriale complémentaire en août 1981, il était le suppléant du candidat communiste Henri Cèze (voir ce nom) qui se désista à l'issue du premier tour. Il figurait à nouveau parmi les candidats le 30 septembre 1986 et réunit 131 voix sur 1412 inscrits. Candidat aux élections cantonales, le 23 septembre 1973 dans le canon de La Crau, il obtint 1435 voix et fut battu au deuxième tour. Il représentait le Parti communiste aux élections dans le canton de La Crau redessiné. Arrivé en deuxième position, le 7 mars 1976, il devenait le candidat unique de la gauche au deuxième tour contre le maire de La Crau, conseiller général sortant, considéré comme un homme de droite. Mais le 14 mars 1982, la situation se compliquait puisque le candidat sortant était maintenant présenté par le Parti socialiste. Pourtant Conan se présentait dans sa campagne comme le "seul candidat de gauche pour battre la droite" et dénonçait le changement d'étiquette du maire de La Crau. Celui-ci arrivait en troisième position et se retirait. Conan réunissait 2448 voix et figurait au deuxième tour comme seul candidat de gauche, obtenant 4079 suffrages.
Membre de la Libre Pensée, de la Ligue des Droits de l'Homme et de la Fédération des oeuvres laïques, en 1998, Conan participait au secrétariat de l'Amicale départementale des vétérans communistes qui organisa notamment en décembre 1998 un colloque sur l'affaire Henri Martin à La Garde. En 2000, il publia une petite brochure (20 p), Petite histoire sentimentale mais réaliste de la vie municipale à Carqueiranne de 1945 à l'an 2000. Elle s'inscrivait en réaction contre les réalisations qu'il jugeait démesurées des municipalités de droite. Il présida, à Carnoules, en janvier 2001, une importante assemblée de vétérans commémorant le 80eme anniversaire du Parti communiste. Dans son intervention, il critiqua la façon dont la Fédération communiste et la direction du Parti communiste conduisaient la "mutation" communiste.
SOURCES : Presse locale et syndicale. - Sources orales. - Renseignements fournis par l'intéressé.