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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
COURET Calixte
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COURET Calixte, Louis.

Né le 5 juin 1899 à Langeac (Haute-Loire) ; mort le 23 août 1970 à Nîmes (Gard) ; ouvrier électricien ; communiste ; secrétaire de l'Union locale CGT de La Seyne (1938-1939).

Couret, fils d'un cultivateur, s'était marié à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en octobre 1921. Ouvrier électricien aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne, communiste, il faisait partie, le 30 mai 1936, de la délégation ouvrière qui fut reçue par la direction pour présenter les revendications. Le 3 novembre, il fut élu délégué titulaire à la Caisse de secours des ouvriers des FCM (montage, machines, électricité). Membre du conseil syndical, quand Mary (voir ce nom) fut élu au secrétariat de la Bourse du Travail, il devint secrétaire du syndicat CGT des chantiers en mars 1937. Il signa le 8 mars 1937 au nom du syndicat des Métaux et parties similaires du Var la convention collective.

En août 1937, après l'échec de la délégation ouvrière auprès du directeur des FCM pour la réintégration de Verrando (voir ce nom), il était, selon la police, en désaccord avec Semat qui conseillait d'engager d'autres luttes. Il fut renvoyé en octobre 1937 des FCM avec huit autres électriciens ; la direction prétextait l'absence de travail. Cette décision était contraire aux conventions collectives. Couret, délégué ouvrier jusqu'au 18 mars 1938, ne pouvait être renvoyé. De multiples actions de protestation furent engagées mais échouèrent. Parallèlement, il était le gérant de Rouge-Midi, journal communiste. À la suite d'articles dénonçant le sabotage, par la direction des FCM, de la défense nationale, celle-ci engagea des poursuites contre le gérant qui était toujours le secrétaire du syndicat. L'opinion de gauche s'en empara et obtint dans un premier temps le renvoi du procès. Le tribunal correctionnel de Toulon, le 25 mars 1938, le fit comparaître. Son défenseur était Le Bellegou (voir ce nom). Les FCM demandaient 5 000 F de dommages et intérêts. Le 8 avril, le jugement condamna Couret à 30 F d'amende et imposa deux insertions dans la presse.

Couret était devenu secrétaire permanent de l'Union locale CGT depuis le 15 janvier 1938. Il assurait aussi le secrétariat de la Bourse du Travail. Le 24 février 1939, le préfet le désigna comme membre de la commission de constatation des salaires normaux. Le 30 juin 1939, il fut choisi comme arbitre ouvrier dans le différend entre les chantiers de Bretagne et le syndicat des Métaux.

Le 1er septembre 1939, membre du comité de la section communiste de La Seyne, il fut arrêté alors qu'il distribuait avec Armando (voir ce nom) et Mary un tract reproduisant un article d'Aragon paru dans Ce Soir sur le Pacte germano-soviétique. Le tribunal militaire de Marseille prononça la suspension de peine puisqu'il était mobilisé en Tunisie. Démobilisé, de retour à La Seyne, surveillé par la police, il avait rencontré notamment V. Étienne (voir ce nom). Aussi fut-il arrêté le 4 novembre 1940, interné au centre de séjour surveillé de Chibron (près de Signes, Var), et transféré à Fort-Barreaux (Isère) le 15 février 1941. Libéré le 15 mai 1944, il fut astreint à résider à Auzon (Haute-Loire).

À la Libération, il redevint membre de la commission exécutive de l'Union locale CGT de La Seyne. Il était le gestionnaire du centre d'aide aux victimes de la guerre et aux internés créée par le FNDIRP dans le quartier du Mourillon à Toulon. Peu après, il quitta (ou fut exclu) le Parti communiste en raison de sa gestion. Il se remaria à Toulon en avril 1952 puis quitta la région.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 50 ; 4 M 54 ; 4 M 56.10 ; 4 M 56.11 ; 4 M 59.2 ; 4 M 59.4.4 ; 16 M 19.4 ; 3 Z 4.25 ; 3 Z 4.30 ; 3 Z 16.7 ; 3 Z 16.8. - Presse locale. - Sources orales. - Renseignements fournis par J.-M. Guillon.