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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
FERRARI Jean
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FERRARI Jean.

Né le 4 novembre 1895 à Murato (Corse), mort le 13 juillet 1970 à Brignoles (Var) ; instituteur ; militant du SNI ; militant socialiste du Var ; résistant ; conseiller municipal de Brign[oles.

Fils d’un menuisier ébéniste, Jean Ferrari, élève de l’école primaire supérieure Martini de La Seyne (Var), entra à l’Ecole normale d’instituteurs  de Draguignan. Il fut nommé instituteur à Montfort (Var) puis à Brignoles où il effectua toute sa carrière. Il se maria en août 1920 à Brignoles avec Gabrielle Bonnet, employée des postes, syndicaliste, socialiste SFIO à partir de 1922. Le couple eut une fille.
Dès la constitution de l’Union générale des membres de l’Enseignement public dans le Var, affiliée au Syndicat national, Ferrari devint membre du bureau départemental et collecteur pour l’arrondissement de Brignoles depuis mai 1923. Il quitta le conseil syndical à la fin de 1930. Quand Florentin Alziary lança en février 1927 un appel pour l’unité syndicale en milieu enseignant, Ferrari donna son accord aux cinq revendications présentées et ajouta dans sa lettre : « Quant à grouper toutes les tendances syndicalistes, en une seule CGT et une Internationale unique, je vois  là un problème complexe dont la solution par trop idéale s’éloigne du présent parce qu’elle demanderait trop d’abnégation à beaucoup et que pas mal d’autres ne comprendraient pas. » En 1931, il fut la cheville ouvrière dans la région brignolaise de la campagne de défense laïque à la veille de la célébration du cinquantième anniversaire de la fondation de l’école laïque. Alziary, en octobre 1934, fut chargé de la réorganisation de la section syndicale, Ferrari refusa de devenir délégué cantonal en raison notamment de la nécessité de s’occuper des études de sa fille.

Ferrari adhéra au Parti socialiste SFIO en octobre 1919 dans la section de Montfort dominée par Octave Vigne. Il devint au début des années 1920 secrétaire de la section socialiste SFIO de Brignoles, responsabilité qu’il conserva pendant quelques années. Lors du congrès fédéral, le 3 décembre 1933, après la scission, il fut désigné comme membre du comité fédéral et de la commission de propagande. Lors du congrès fédéral du 5 janvier 1936 à Barjols, il devint secrétaire fédéral adjoint pour la région brignolaise. Membre des Anciens combattants du front, de la Ligue des Droits de l’homme, il animait aussi des associations sportives.

Mobilisé au début de la guerre en septembre 1939, il entra en liaison avec le comité d’action socialiste en 1941 et devint membre du comité fédéral socialiste clandestin.

Ferrari fonda, avec Marius Brunet, en février 1942 à Brignoles un groupe de résistance affilié au mouvement “Libération“. A la fin de 1942, ce dernier commença à fonctionner efficacement (parachutages, sabotages, etc…). Le domicile de Ferrari, dont le pseudonyme était “Élan“, fut plusieurs fois perquisitionné. Au début de 1943, l’Armée secrète se forma à Brignoles. Il hébergea des soldats italiens déserteurs et les dirigea sur le maquis en septembre 1943. Il fut alors désigné pour être le successeur éventuel du chef départemental de la SAP, le commandant Berthe. En liaison avec Joseph Ducret, il fit passer son groupe sous le contrôle de l’Organisation armée de la Résistance armée au début de 1944 pour obtenir des moyens. Toujours chargé, avec Brunet, d’organiser les équipes de parachutages, il devint l’adjoint du chef départemental du groupe SAP (“Section atterrissage parachutage“), le commandant Berthe auquel il devait éventuellement succéder.

Au début d’août 1944, responsable de la SFIO clandestine à Brignoles, animateur des Mouvements Unis de Résistance, Ferrari réussit à échapper à l’arrestation et rejoignit le maquis du Pellenc sous le nom de François Bérutti. Son épouse et sa fille Paule, agents de liaison, furent arrêtées par les Allemands et le groupe PPF, le 9 août. Mais, trois jours après le débarquement de Provence du 15 août, Brignoles fut libéré et Ferrari y revint le 20 août.

Ferrari, contacté en mars 1944 par Franck Arnal et Paul Custaud pour la formation du comité local de Libération, fut le vice-président du comité de gestion placé à la tête de la commune. Exerçant les fonctions de premier adjoint dans la délégation municipale provisoire, il participa à l’animation de commissions du ravitaillement, des transports, de l’instruction, des sports, de l’assistance et de l’hospice.

Secrétaire adjoint de la Fédération SFIO, Ferrari présenta un rapport au congrès fédéral, le 4 décembre 1944, sur la situation des élus parlementaires et cantonaux. Le 16 décembre 1944, dans une lettre au secrétaire général de la SFIO, il demandait des orateurs afin de favoriser  la création d’un journal hebdomadaire, Le Brignolais.

Membre du comité départemental du Mouvement de Libération nationale, il fut désigné par le congrès fédéral du MLN, le 20 janvier 1946, pour le congrès national.

Aux élections municipales  de mai 1945, Ferrari conduisait la liste du MLN et du Parti socialiste SFIO. Elu au deuxième tour avec 1 177 voix sur 3 120 inscrits, il fut désigné comme maire. Cette élection fut annulée par le conseil de préfecture du 13 mai 1945, le texte de loi interdisant aux instituteurs d’être élus dans leur commune d’exercice étant toujours en vigueur. Il fut remplacé par Jean Marcel, le 4 août 1945. Toutefois, à partir de janvier 1950, un différend d'ordre personnel l'opposa à Jean Marcel. Il se retira alors de l'équipe dirigeante de la section socialiste brignolaise. Désirant, avec son épouse, adhérer à l'association des " Vieux du Parti ", il écrivit à Jean Charlot, le 23 février 1951, pour lui demander où il devait s'adresser. Il cessa par la suite d'appartenir au Parti. En 1951, il était membre du conseil d'administration de l'Office départemental des anciens combattants et victimes de la guerre.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13085. — Arch. Dép. Var, 2 M 7 35 4, 18 M 12, 18 M 43. — Arch. Com. Brignoles. — Arch. OURS, fédération du Var. —  Arch. J. Charlot (Centre d’histoire sociale du XXeme siècle. Université de Paris I). — Site Internet, « Libération de Brignoles ». — Arch. privées : H. Alziary, Charles Sandro. - Presse locale. — DBMOF, notice par J. Girault. — Renseignements fournis par l'intéressé, par Fernand Grac et par Jean-Marie Guillon.