Né le 9 juin 1908 à Toulon (Var), mort le 15 mai 1969 à Toulon ;
instituteur dans le Var ; militant syndicaliste (SNI) ; militant
communiste après la guerre.
Fils d’un employé de commerce, futur co-propriétaire de la distillerie
« Luccioni-Pascal », originaire de Corse, respectant les traditions
corses, Charles Luccioni reçut les premiers sacrements catholiques. Il
habitait La Seyne (Var). Comme son frère cadet Jean Luccioni,
élève de l’école primaire supérieure Martini, il entra à l’Ecole
normale d’instituteurs de Draguignan en 1926. Après son service
militaire dans les zouaves en Tunisie comme sergent, il fut nommé
instituteur à Mazaugues (1930-1931), à Six-Fours (1931-1934), à La
Seyne (1934-1935) puis à Toulon à l’école primaire supérieure devenue
collège Rouvière de 1936 à 1958, début de son congé de maladie jusqu’à
sa retraite en 1964.
Il se maria religieusement en août 1931 avec une institutrice
originaire de la région parisienne, devenue professeur d’enseignement
général. Le couple eut quatre enfants dont seule l’aînée fit la
communion solennelle.
Charles Luccioni adhéra à la section varoise du Syndicat national des
instituteurs. Élu à la commission exécutive de l’Union locale CGT de
Toulon, le 23 avril 1938, secrétaire aux procès-verbaux, lors de
l’assemblée générale du SNI, le 7 juillet 1938, il déposa une motion
favorable à « l’indépendance absolue du syndicalisme ».
Mobilisé dans un régiment d’infanterie au début de la guerre, il
participa à la surveillance de lieux stratégiques (Fort Napoléon à La
Seyne, service des eaux au Revest) à partir de 1941, aux côtés de François Cuzin,
il s’engagea dans la Résistance universitaire. Pendant toute la guerre,
il enseigna au collège Rouvière tout en étant replié à La Farlède avec
sa famille, où il était en contact avec des milieux résistants.
Dès la Libération, il dirigea des colonies de vacances organisées par
la municipalité de Toulon à direction communiste à Aups dans le
Haut-Var puis à Château-Queyras (Hautes-Alpes). Son fils de neuf ans se
noya dans le Guil pendant un de ces séjours.
En 1955, indiqué comme professeur de collège, militant du Parti
communiste français, il figurait, avec son épouse, dans le comité qui
soutenait la liste communiste aux élections municipales dans les
quartiers Siblas (où il demeurait), La Loubière, Vert Côteau.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 49, 54. — Renseignements fournis
par son épouse. — Presse locale et syndicale.— Notes de Jules
Forestiéri et Jean-Marie Guillon.