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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notice rédigée par
Jean-Claude AUTRAN et Jacques GIRAULT

MEUNIER Louis
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MEUNIER Louis Joseph, dit Loulou

Né le 29 juillet 1918 à La Seyne (Var), décédé le 2 avril 1999 à Toulon (Var) ; technicien maritime à l’Arsenal de Toulon ; militant communiste, conseiller municipal de La Seyne (1950-1977) ; sportif.

Louis Meunier, dit "Loulou", était le fils unique de Louis Meunier père, originaire de Béziers, technicien métallurgiste de haut niveau, venu travailler aux Forges et chantiers de la Méditerranée au début du XXe siècle. Sa mère, Fernande, née Mathieu, était apparentée à une très ancienne famille seynoise, les Martinenq.

Après avoir suivi les cours de l'école primaire François Durand (Émile Malsert aujourd'hui), Louis Meunier entra à l'école primaire supérieure Martini, mais il quitta La Seyne en 1934 pour suivre ses parents à Saint-Nazaire où son père était chargé de mettre au point le chauffage central sur le paquebot Normandie en finition aux chantiers navals. Il interrompit ses études et entra en apprentissage dans les ateliers de chaudronnerie.

À son retour à La Seyne, Louis Meunier entra aux FCM où il passa son CAP de chaudronnerie, puis à l'Arsenal maritime, après avoir réussi son concours de technicien. De 1938 à 1940, il effectua son service militaire au service de la DCA à Toulon. En 1941, il reprit son travail à l'Arsenal à bord des sous-marins. Le 21 avril 1941 à La Seyne, il épousa Odette Marro, fille d'un commerçant seynois. Ils eurent deux enfants.

En juin 1941, il adhéra au Parti communiste clandestin et au premier groupe de la Résistance locale au gouvernement de Vichy. Le 17 mars 1942, la police le fit incarcérer, avec une vingtaine d'autres ouvriers de l'Arsenal coupables d'avoir distribué des tracts anti-allemands. Ces citoyens patriotes, irréprochables, étaient alors traités de terroristes par les autorités allemandes.

Louis Meunier et ses camarades connurent la prison maritime, puis la prison Saint-Roch, puis le départ en Lot-et-Garonne où se retrouvèrent 1 200 détenus gaullistes et surtout communistes à la centrale d'Eysses. Après l'arrivée de ce dernier contingent provençal, sur l'ordre du gouvernement de Vichy, fut nommé à la direction un milicien d'origine seynoise, marié à une SS allemande, entouré des hommes du gang Sabiani, de sinistre mémoire, chargé d'appliquer un régime insupportable pour les détenus qui se révoltent le 19 février 1944. La Résistance extérieure avait participé à cette opération audacieuse qui échoua malgré le courage des combattants dont Loulou Meunier faisait partie. Un jugement s'en suivit sur ordre du Tribunal de Vichy qui fit fusiller 12 détenus et enfermer tous les autres sans liaison aucune avec leur famille. Arrivé au terme de sa détention Louis Meunier, libéré en avril 1944, rejoignit aussitôt le maquis de l'Ardèche et continua le combat jusqu'à la Libération. Rentré à La Seyne après les hostilités, Louis Meunier reprit ses activités de militant du Parti communiste français et de syndicaliste CGT à l'Arsenal qu'il poursuivit jusqu'à sa retraite. 

Dès septembre 1944, Louis Meunier s'engagea dans les batailles politiques en participant au relèvement de la ville de La Seyne gravement sinistrée pendant la guerre. Il fut conseiller municipal sous les municipalités de Toussaint Merle (1950-1969) et de Philippe Giovannini (1969-1977). Il fit preuve de dévouement, de patience et de grande capacité d’écoute, notamment dans la responsabilité de gestion de l’office HLM.

Louis Meunier eut une carrière sportive motocycliste pendant plus de 30 ans. A la suite de son père, qui avait fondé le Moto-club seynois en 1928, il participa à des compétitions de sport mécanique, particulièrement le moto-ball, en compétition avec d'autres équipes similaires françaises. Dès 1938, l’équipe de La Seyne accède à la 2e place au championnat de Provence. Après les interruptions imposées par la guerre, le moto-ball reprit ses activités avec Meunier comme capitaine de l'équipe. Sélectionné en équipe de France en 1953, il remporta le championnat de France en 1956. Il refusa une deuxième sélection en raison de son âge. Il y conquit la célébrité et fut adulé par les foules seynoises venues supporter leur équipe au stade de La Canourgue.

Retraité de l’Arsenal en 1968, puis de la municipalité en 1977, Louis Meunier consacra alors son temps diverses activités tout en suivant encore de près la situation politique seynoise, française et internationale notamment en militant dans l’association France-URSS.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 3 Z 4 30. - Arch. Com. La Seyne. - Presse locale. - Renseignements fournis par l'intéressé et sa famille. - Sources orales.


Jean-Claude AUTRAN et Jacques GIRAULT

Louis MEUNIER,
dit Loulou