Né le 11 juillet 1900 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort
le 15 janvier 1971 à Toulon (Var) ; artisan et journaliste ;
secrétaire de la Fédération socialiste de
Meurthe-et-Moselle (1934-1938) ; membre de la CAP de la SFIO
(1934-1938) ; secrétaire administratif de la
fédération socialiste du Lot-et-Garonne ; dirigeant
socialiste dans le Var, conseiller municipal de La Seyne (Var).
Fils d'un marchand de légumes, Henri Midon, tourneur sur
métaux, devint, comme il l'expliquait souvent, à la suite
de l'attitude du patronat, fabricant et marchand de bonbons. Il se
maria en août 1918 à Nancy avec Yvonne Petot (12 octobre
1898 à Neufchâteau-Vosges, 1er novembre 1969 à La
Seyne), employée de commerce, fille d'un négociant devenu
employé de banque.
Henri Midon, membre du Parti socialiste SFIO depuis 1919, fut candidat
socialiste au conseil général dans le canton de
Nancy-ouest en 1931, puis aux élections législatives de
1932 dans la 2e circonscription de Nancy où il recueillit 1 504
voix sur 16 209 votants. Il réorganisa au début de 1933
la section socialiste de Neuves-Maisons dont il fut alors le
secrétaire. Élu secrétaire fédéral
adjoint de 1929 à 1933, puis lors du départ des «
néos » en juillet 1933, délégué
à la propagande en décembre, il succéda en juin
1934 à Maurice Mathelin comme secrétaire de la
Fédération socialiste de Meurthe-et-Moselle. Il dirigeait
les hebdomadaires socialistes Le Populaire de l'Est et Le Réveil socialiste. En 1931, il était le secrétaire du Syndicat des marchands forains et démonstrateurs à Nancy.
Membre suppléant de la CAP du Parti socialiste SFIO depuis 1934,
Henri Midon fut élu membre titulaire au congrès de
Marseille en 1937, où, il représenta la Gauche
révolutionnaire. Délégué aux congrès
nationaux à partir de 1934, il prit la parole en particulier
à celui de Royan (1938), intervint contre l'Union nationale et
dénonça les transactions de minerai de fer et de coke
entre la France et l'Allemagne. Au moment de la création du
PSOP, il quitta le Parti socialiste SFIO en même temps que les
militants de la Meurthe-et-Moselle. Il était
délégué fédéral à la
propagande de la Meurthe-et-Moselle du PSOP en 1939. Il participa
à la Résistance socialiste dans le Lot-et-Garonne, fut
"interné politique" et fut le secrétaire administratif de
la fédération socialiste SFIO en 1944-1945.
A la fin de 1945, Henri Midon et son épouse, militante
socialiste elle aussi, vinrent habiter à La Seyne, quartier du
Pont de Fabre, et installèrent leur étal de marchand de
bonbons place Puget à Toulon. Il fut le vice-président
puis le secrétaire général adjoint de l'union des
commerçants non sédentaires sur le plan national.
Secrétaire de la section socialiste SFIO de La Seyne, membre
influent de la direction fédérale, Henri Midon
collaborait régulièrement au journal quotidien République du Var,
signant des articles réguliers critiques sur l'action de la
municipalité communiste. En 1953, il participa activement
à la campagne électorale aux côtés du
conseiller général sortant Eugène Montagne, mais
ne put empêcher le maire communiste de La Seyne Toussaint Merle
de l'emporter. Aussi la direction nationale du Parti socialiste SFIO
tint à le féliciter. Délégué au
congrès national du Parti socialiste SFIO (1er-4 juillet 1954),
il fit partie de la commission de réintégration. Dans son
intervention, il prenait la défense des petits commerçant
et souhaita une réforme de la distribution.
Henri Midon s'opposa à l'élection de Jean Charlot
au secrétariat fédéral en raison de son indiscipline à propos de sa
position contre la Communauté européenne de défense. Charlot critiquait
ses outrances et son hostilité au rapprochement avec les communistes
des socialistes toulonnais (voir Edouard Le Bellegou). Le 15 mars 1954, il protesta
contre sa difficile désignation à la commission des
Jeunesses socialistes et au comité fédéral
reprochant à Charlot d'être à l'origine de ce qu'il
appelait une "élection à la sauvette" qui contrastait
avec son passé militant où il avait "connu les tribunaux,
la détention, les camps de concentration". Aussi
annonça-t-il sa démission du secrétariat de la
section seynoise, de la direction du cercle des travailleurs et des
œuvres du parti (Comité varois de solidarité,
Mouvement de l'enfance ouvrière, Colis de Noël des Vieux).
Mais les socialistes de La Seyne lui signifièrent leur confiance
en refusant ces démissions.
Par la suite, Henri Midon multiplia les lettres à la direction
nationale. Par exemple, il dénonçait dans une lettre
à Guy Mollet, le 19 mars 1954, "l'acheminement la
fédération varoise vers un radicalisme de mauvais aloi",
vers "une politique opportuniste" et pensait que Charlot "instaure dans
ce département des mœurs qui sont à l'opposé
de notre idéal de socialiste".
Henri Midon était conseiller municipal de La Seyne depuis le 19
octobre 1947 où il figurait en cinquième position sur la
liste "socialiste et républicaine de défense des
intérêts communaux", élu en troisième
position des élus minoritaires socialistes. Il avait
été réélu le 18 juin 1950, cinquième
des élus de la liste "d'entente républicaine et
socialiste et d'intérêt local" et le 26 avril 1953,
septième sur la "liste unique des intérêts
seynois". Dans ce dernier mandat, il se montrait très favorable
au refus de participer aux réunions pour protester contre les
méthodes de gestion de la majorité communiste. Outre ses
articles dans la presse, il publia à partir de 1958 un bulletin
ronéoté titre Vérité seynoise
avec en page de couverture une ligne de conduite "Dire tout haut ce que
le monde pense tout bas". Il ne fut pas candidat aux élections
municipales de 1959.
Après l'instauration de la Cinquième République,
Henri Midon, à plusieurs reprises, manifesta son
hostilité à certains aspects de la politique gaulliste.
SOURCES : Arch. Nat., F7/15588. 20010216/97/2773. 20010216/117/3122.
— Arch. Mun. Nancy, 734 W 36. — Arch. OURS,
fédérations du Lot-et-Garonne et du Var. — Arch. Jean Charlot (Centre d'histoire sociale du XXèmeLe Mouvement socialiste en Meurthe-et-Moselle sous la Troisième République, Mémoire de Maîtrise, Nancy, 1972, 241 p. — Le Populaire de l'Est,
1931-1938. — DBMOF, notice non signée. — Presse
varoise. — Notes de Gilles Morin et de Claude Pennetier. siècle). - J.-M. Moine,