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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notice rédigée par
Cécile DENIS, Jacques GIRAULT et Jean-Marie GUILLON
 
RAYBAUD Paul
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RAYBAUD Paul, Honoré, Jean

Né le 3 mai 1921 à Saint-Zacharie (Var),  décédé le 27 octobre 2015 à Toulon (Var) ; médecin ; résistant dans le Var ; militant communiste.

Ses parents, François et son épouse, Rose Joséphine Angèle Pujarniscle, tous deux instituteurs, membres du Syndicat national des instituteurs, exerçaient, à la fin des années 1920, dans les écoles primaires du quartier du Pont du Las à Toulon. Son père, franc-maçon, (Grand Orient de France), socialiste jusqu’en 1924, archétype de l’instituteur de la IIIe République, était dans les années 1930 le trésorier départemental de l’association autonome (responsabilité civile en cas d’accidents). Il fut limogé par le gouvernement de Vichy (et sa mère, elle aussi, un peu après). Il avait pour grand-oncle (par la lignée Pujarniscle-Daups-Flotte), le militant blanquiste, communard Pierre, Louis Benjamin, Flotte, originaire de Cuers (Var).

Paul Raybaud fit ses études au lycée de Toulon et eut, notamment, comme professeur d’histoire-géographie, Henri Michel. Il lisait les journaux que son père recevait : La Lumière, Vendredi, et suivait, au jour le jour, la guerre d’Espagne.

Paul Raybaud, alors étudiant en médecine, se maria en février 1941 à Toulon. Le couple eut deux enfants et divorça en 1956.

Paul Raybaud, frère [Marcel Raybaud], s’engagea très tôt dans la Résistance alors qu’il était étudiant en médecine à Marseille. Il adhéra en 1941 à la Jeunesse communiste. Le petit groupe d’étudiants en médecine dont il faisait partie – Jacques Cahen, Chargois, Tramier – rédigeait, imprimait et diffusait des tracts et des journaux clandestins. Appelé aux Chantiers de jeunesse en 1942, affecté dans la Drôme, il y resta jusqu’à ce que, au début 1943, il soit question d’envoyer les jeunes des Chantiers en Allemagne. S’en étant échappé, il se fit démobiliser et revint à la vie civile. Affecté comme médecin des Groupes mobiles de réserve à Marseille, il permuta avec un camarade pour exercer à Toulon où se trouvaient sa femme et ses deux enfants. Dans la Jeunesse communiste clandestine, il exerçait la fonction de responsable politique (“polo“). Aux Forces unies de la jeunesse patriotique, en liaison avec son responsable politique, Roger Mériglier, il constitua une petite équipe de résistants à l’hôpital Sainte-Anne où il était interne. Profitant d’un bombardement de Toulon, il en fit notamment évader au mois de mars 1944 un maquisard FTP prisonnier du SD et blessé le 16 janvier 1944 à Brue-Auriac qu’il cacha chez ses parents, puis qu’il convoya jusqu’à Salernes afin qu’il puisse regagner le maquis. Cette affaire lui créa des difficultés, car le Parti communiste projetait au même moment l’évasion d’un autre résistant détenu à l’hôpital…

Paul Raybaud passa peu après, en mai, dans la clandestinité. Refusant de rejoindre le maquis de l’Armée Secrète “Vallier“ (où se trouvait son frère aîné, Marcel), il fit partie des créateurs du maquis Francs-Tireurs et Partisans “Robert“ dans les environs d’Ampus et Aups. Avec le pseudonyme de “Louis Pierre“ (matricule 61 663), il était l’adjoint du responsable adjoint aux effectifs, au côté de Robert Charvet (“Dominique“) qu’il avait hébergé à Toulon lorsque celui-ci était un des dirigeants de la JC. Il était surtout connu comme « le Toubib ». Le registre du maquis indiquait qu’il s’agissait d’un « bon élément » connaissant l’anglais. Il participa avec ce maquis à de très nombreuses actions entre les mois de juin et août 1944. Il échappa une première fois aux Allemands et à la mort lors de la tragique journée du 22 juillet 1944 où plusieurs de ses camarades – dont une femme et deux bergers, furent abattus alors que l’on était venu le chercher pour soigner des maquisards AS blessés le matin même à Aups, et surtout, à l’attaque du 11 août 1944, à Sainte-Croix-du-Verdon où le camp “Robert“ avait été regroupé avec la 13e compagnie FTP des Basses-Alpes. Alors que 19 maquisards furent abattus, lui-même et son groupe parvinrent à se cacher dans le maquis, près de Quinson (Basses-Alpes).

Décoré de la croix de guerre, cité à l’ordre de la XVe Région le 1er juin 1945, homologué comme sous-lieutenant FTP, Paul Raybaud s’était engagé dans le régiment FFI des Maures et fut envoyé sur le front des Alpes.

Militant communiste du quartier du Pont du Las à Toulon, Paul Raybaud, candidat aux élections municipales de Toulon sur la liste communiste, le 8 mai 1949, obtint 16 901 voix et signes préférentiels sur 73 245 inscrits.

Médecin notamment du Parti communiste français et de son école fédérale, très impliqué dans l’action sociale à La Seyne-sur-Mer, Paul Raybaud devint au début des années 1950, le directeur du Centre médico-social municipal créé par la municipalité communiste dirigée par Toussaint Merle. Il exerçait son métier à temps plein et intervenait en tant qu’expert lors des procès intentés par des ouvriers victimes des effets nocifs des peintures et de l’amiante.

Paul Raybaud se remaria en juillet 1957 à Fréjus.

Paul Raybaud était, depuis les années 1950, l’un des dirigeants les plus actifs de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance du Var. Attaché aux valeurs de la Résistance, soucieux de les transmettre, il en devint le président départemental, conserva cette responsabilité jusqu’en début 2007 puis fut désigné comme président d’honneur. Il en restait en 2015 une personnalité influente et écoutée.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 35. — Arch. privées Charles Sandro. — Arch. ANACR. — Presse locale. — Témoignages de l’intéressé. — Divers sites Internet.

Cécile DENIS, Jacques GIRAULT et Jean-Marie GUILLON