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REVERDITO Étienne.
Né à La Seyne (Var), le 15
septembre 1908, mort à La Seyne, le 21 février 1989 ; ouvrier maçon ;
militant syndicaliste ; militant communiste dans le Var.
Fils d'un ouvrier des Forges et chantiers de la Méditerranée originaire
de la province de Cuneo en Italie, naturalisé en 1928, marié à une
fille d'Italiens née en France, Etienne Reverdito était l'aîné de huit
enfants. La famille habitait près des chantiers dans le quartier des
Mouissèques. Ses parents parlaient français entre eux. Son père
fréquentait une société d'originaires et était sympathisant communiste.
La famille était catholique mais les enfants ne reçurent que le
sacrement du baptême. Après avoir obtenu le Certificat d'études
primaires, il voulut travailler et commença un apprentissage de
tourneur mécanicien chez un artisan d'origine piémontaise. En dépit de
l'opposition paternelle, il préféra devenir maçon, profession alors
mieux payée, et travailla chez divers artisans.
Etienne Reverdito effectua son service militaire dans les Chasseurs
alpins à Antibes en 1929. Revenu à la vie civile, il se syndiqua à la
CGTU en 1930, adhéra au Parti communiste en 1932, parrainé par son ami
d'enfance Edouard Armando, et
adhéra au Secours rouge international. Le syndicat ne comprenait que
des ouvriers italiens ; il fallait un secrétaire français, Reverdito
accepta alors cette charge. Connu pour ces activités, il ne retrouva
plus d'embauche chez des patrons de la ville et ne travailla que pour
des entreprises extérieures.
Candidat aux élections municipales, le 5 mai 1935, Etienne Reverdito
obtint environ 1 034 voix sur 5 893 inscrits. Secrétaire du syndicat
CGTU du bâtiment, il conserva cette responsabilité après la
réunification syndicale. Membre de la commission exécutive de l'Union
locale CGT en mars 1936, il participa au bureau du meeting syndical du
Premier mai à la Bourse du Travail. Le 8 juillet 1935, il signa
l'accord pour les salaires du bâtiment à La Seyne. Le 22 février 1937,
il devenait membre du bureau de l'Union locale CGT. Les 10-11 juillet
1937, au congrès de l'Union départementale CGT, il fut élu membre de la
commission exécutive avec 181 mandats. Cette élection fut confirmée
lors de l'assemblée générale du 3 octobre 1937. Comme éventuel
secrétaire de l'Union locale CGT de La Seyne, la police, en janvier
1938, avançait son nom. En fait, il devint secrétaire-adjoint lors du
congrès du 15 janvier 1938.
Etienne Reverdito se porta volontaire pour combattre dans les Brigades
internationales et fut affecté dans la 14e brigade. Dans les nombreux
entretiens, il ne fit jamais état de cet engagement. Après la guerre,
il était membre de l'Amicale des volontaires de l'Espagne républicaine.
Mobilisé au début de la guerre dans l'Infanterie coloniale, envoyé en
Alsace puis dans la Somme, Etienne Reverdito fut fait prisonnier à
Saint-Valéry-en-Caux avec son régiment. Prisonnier en Belgique puis en
Allemagne (Bochum), rapatrié sanitaire au printemps 1941, il séjourna
successivement dans les hôpitaux de Roanne (Loire), de Saint-Aygulf
(Var) et de Briançon (Hautes-Alpes) où il demeura jusqu'en 1945.
Revenu à La Seyne, Etienne Reverdito reprit ses activités
professionnelles. A nouveau secrétaire du syndicat CGT du bâtiment
(jusqu'à sa retraite en 1960), membre du comité départemental du
bâtiment, il exerça des responsabilités de demi-permanent à l'Union
syndicale du bâtiment pour l'Ouest varois de 1948 à 1950. Membre de la
commission exécutive, puis du bureau de l'Union départementale CGT, de
1947 à 1951, membre de la commission exécutive de l'Union locale CGT
jusqu'en 1950, il fut aussi membre du comité et du bureau de la section
communiste de La Seyne jusque vers 1960.
Etienne Reverdito faisait partie de la liste "d'union républicaine et
résistante présentée par le Parti communiste français", le 24 novembre
1946, pour l'élection du Conseil de la République. Fondateur de la
Mutuelle des travailleurs à La Seyne, il en demeura le correspondant
local de 1947 à 1952. Il figurait aussi sur la liste de la CGT pour les
élections des administrateurs de la caisse primaire de Sécurité
sociale, le 17 novembre 1955.
A partir du début des années 1960, Etienne Reverdito, retraité,
conservait des activités militantes : secrétariat de la cellule
communiste du quartier de la Rouve où il demeurait, avant de rejoindre
la cellule A. Genoud, membre du bureau départemental de la commission
des retraités, membre du bureau de l'association "Espoir de vivre".
Pour le soixantième anniversaire du Parti communiste français, il
confiait au quotidien communiste La Marseillaise des souvenirs.
Son frère, REVERDITO Marius, Ernest, naquit, le 19 mai 1915, à La
Seyne. Sa famille habitait toujours aux Mouissèques et son père était
devenu « frappeur ». Titulaire du Certificat d'études primaires, il
devint ouvrier charpentier traceur aux Forges et chantiers de la
Méditerranée de novembre 1928 à 1972. Syndiqué à la CGT, non adhérent
du Parti communiste, il était surveillé comme communiste par la police
en septembre 1940. Il se maria à La Seyne en novembre 1955 et y mourut
le 20 février 2001.
SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 35 3, 4 M 50, 54, 55 2, 16 M 19 4, 3 Z
3 40, 4 25, 16 5. — RGASPI 545.6.1043. — Arch. AVER. — Presse
locale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l'intéressé.