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Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois
Notices rédigées par
Jacques GIRAULT
 
VIDAL Paul
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VIDAL Paul.

Né le 12 juillet 1912 à Poussan (Hérault), mort le 27 mai 1996 à Toulon (Var) ; ouvrier ajusteur ; résistant ; militant syndicaliste à La Seyne (Var) ; militant communiste.

Fils d’un journalier de nationalité espagnole, Paul Vidal, titulaire du brevet élémentaire, effectua son service militaire comme soldat de deuxième classe dans un régiment de tirailleurs algériens. Ajusteur mécanicien, il habitait Toulon, avenue de Valbourdin, en 1938. Militant socialiste SFIO, il était en 1939 secrétaire-adjoint de la sous-section de Valbourdin. Jusqu’en 1944, il exerçait la responsabilité de secrétaire-adjoint du groupement départemental des mutilés du Travail du Var.

Ouvrier ajusteur aux Forges et chantiers de la Méditerranée de La Seyne, il devint agent technique (atelier des turbines, puis montage des machines). Mobilisé jusqu’en juillet 1940, « dégoûté » par l’attitude certains militants socialistes, il se rapprocha des communistes vers mai 1942. Il fut « polo » en 1942-1943 dans le quartier du Pont du Las (pseudonyme « Jo »).

Syndicaliste, il participa à la reconstitution clandestine du syndicat CGT de l’entreprise en 1941. Conseillé par André Lunet (Charles), dirigeant de la CGT clandestine, membre du trio syndicat des FCM, il fit partie d’août 1943 à juillet 1944, sous le pseudonyme de « Perrault », du triangle de direction de l’Union départementale CGT clandestine avec Joseph Bessone (Fernand) et Mathieu Barra (Julien). Au début de 1944, ce trio connut des difficultés, et selon son témoignage, il se trouva souvent isolé. Il proposa sa démission de ces responsabilités mais les dirigeants clandestins la refusèrent. Au cœur des revendications ouvrières aux chantiers, il remplaça Justin Portalis comme représentant de la CGT au Comité départemental de Libération. Il quitta le département en mai 1944 pour rejoindre sa famille réfugiée dans la Drôme et fut remplacé par
Bessone au CDL.

À la Libération, Vidal participa à la réunion du CDL, le 13 septembre 1944, consacrée à la situation municipale de La Seyne. Il y présenta une nouvelle liste du comité local de Libération, le premier avec
Lamarque ayant été refusé. Amigas protesta à propos de l’absence d’un socialiste et d’un membre des Mouvements unis de la Résistance et proposa de revenir à la liste du premier CLL. Membre fondateur du Comité local de Libération de La Seyne, Vidal s’opposa à l’intégration de Albert Lamarque dans le CLL, lui reprochant d’avoir présenté favorablement la Charte du Travail dans deux articles du Petit Provençal (22 décembre 1941, 21 janvier 1942). Le Préfet et Franck Arnal proposèrent d’intégrer Lamarque dans le CLL ce que refusèrent les représentants du Front National, le la CGT et du Parti communiste. Vidal, proposé par Lamarque comme éventuel conseiller municipal, le 21 septembre 1944, devint le secrétaire général de l’Union locale CGT de La Seyne. En juillet 1947, il signait les circulaires de l’Union départementale CGT en tant que secrétaire.

Agent de maîtrise, mutilé du travail, mutualiste, secrétaire du syndicat CGT des métaux de La Seyne, administrateur sortant, Vidal fut réélu sur la liste CGT pour siéger au conseil d’administration de la Caisse primaire de Sécurité sociale. Vice-président des caisses de Sécurité sociale et de vieillesse, il se représenta, le 8 juin 1950. Membre du comité fédéral du Parti communiste français, il présidait dans les années 1950 l’association des accidentés et mutilés du travail du Var. En 1950, secrétaire départemental du Secours populaire français, il participa aux actions dans le Var lors du procès d’ Henri Martin.

Licencié en 1947 ou en février 1950, selon les témoignages, des FCM à la suite d’une action revendicative, Paul Vidal entra dans la marine marchande.

Marié en juillet 1938 à Carpentras (Vaucluse) avec une journalière, fille d’Espagnols, Paul Vidal, père de deux enfants en 1945, s’occupait des retraités CGT jusque dans les années 1980. Il fut aussi secrétaire juridique et secrétaire général du groupement toulonnais des Mutilés du Travail, devenu Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 97. — Arch. Com. La Seyne. — Presse locale. — Sources orales. — Note de Daniel Blèche.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article178897, notice VIDAL Paul. par Jacques Girault, Jean-Marie GUILLON, version mise en ligne le 2 mars 2016, dernière modification le 9 juin 2021.