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Les élections à La Seyne-sur-Mer et dans le Var depuis 1945 -
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Autres élections sénatoriales du Var : 1946, 1948, 1952, 1958, 1959, 1968, 1977, 1986, 1995, 2004 |
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Autres élections sénatoriales du Var : 1946, 1948, 1952, 1958, 1959, 1968, 1977, 1986, 1995, 2004 |
Généralités sur ces élections :
Deux ans seulement après avoir été élu selon un mode proportionnel qui avait donné un net avantage au parti M.R.P. et au Parti Communiste, le Conseil de la République est entièrement renouvelé avec un nouveau mode de scrutin déterminé par la loi Moch (Ministre de l'Intérieur) - Giaccobi du 23 Septembre 1948. Cette loi rétablit l'ancien régime électoral du Sénat (surreprésentation des communes rurales). Les conseillers reprennent le nom de sénateurs. Ils sont élus pour 9 ans et sont renouvelés par tiers tous les 3 ans.Ces élections se déroulent le 7 Novembre 1948, cette fois selon un mode de scrutin mixte : proportionnel-majoritaire.
Le journal Le Petit Varois des 7-8 Novembre 1948 explique :
- COMMENT SERA ELU LE CONSEIL DE LA REPUBLIQUE
- SIEGES A POURVOIR : 320
- 253 pour la Métropole
- 19 pour l'Afrique du Nord
- 44 pour les Territoires d'Outrre-Mer
- 1 pour l'Indochine
- 3 pour les rançais résidant à l'étranger
- CORPS ELECTORAL :
- 100.011 délégués comprenant les délégués de droit (députés et conseillers généraux) et les délégués choisis par les Conseils municipaux le 17 octobre.
- MODE DE SCRUTIN :
- a) Proportionnelle : Elle joue dans onze départements : Bouches-du-Rhône, Finistère, Gironde, Loire-Inférieure, Nors, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Rhône, Seine, Seine-Inférieure et Seine-et-Oise.
- b) Scrutin majoritaire : Nul n'est élu s'il ne réunit au premier tour de scrutin : 1. La majorité absolue des suffrages exprimés ; Un nombre de voisx égal au quart des électeurs inscrits.
- Au second tour de scrutin, la majorité relative suffit, et en cas d'égalité de suffrages, le plus âgé est proclamé élu.
- L'ensemble des résultats sera connu avant minuit.
Pour Moch-Giaccobi, le nouveau mode de scrutin devait permettre au Conseil de la République de « mieux représenter les communes de France pour mieux représenter le pays ».
Pour les Communistes, ce changement avait été décidé pour les écarter de l'Assemblée et y faire retourner Radicaux et Socialistes. « J'ai dans ma serviette, département par département, la composition du futur conseil. Le groupe radical retrouve sa puissance d'avant-guerre. Et les communistes sont écrasés » aurait dit M. Giaccobi.
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Les élections dans le Var :
En 1948, le Var dispose toujours de 2 sièges de sénateurs. Les sortants, élus en 1946, sont : Toussaint MERLE (P.C.F.) et Edouard SOLDANI (S.F.I.O.)
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On notera la véhémence du commentaire du Petit Varois des 7-8 novembre 1948 au sujet des élections dans le Var, notamment à propos des candidatures Soldani-Lamarque sur la même liste S.F.I.O. :« On joua des coudes, on fit répandre maintes allusions perfides sur les candidats éventuels à la course au million - c'est en effet un million que touchent annuellement, à l'exception du groupe communiste, les conseillers de la République - et on en trouva deux : Soldani et Lamarque, fins prêts pour le départ. Derrière, Le Bellegou et Henry se massaient les pieds qu'on avait - ô légèrement - malmenés au passage.« Il n'y a pas grand chose à dire sur M. Soldani, on le vit si peu pendant les deux ans au Conseil de la République. Evidemment, son chef de file a voté en ces lieu et place, la dévaluation, les trains de hausse, le blocage des billets de cinq mille, l'importation en France du vin de Grèce et d'Italie, et le relèvement prioritaire de la chère Allemagne, mais M. Soldani pourra vous dire qu'il ne savait rien de tout cela, occupé qu'il était à se réconcilier avec M. Lamarque.
« Cela vous étonne peut-être ? Mais les deux actuels co-listiers avaient à une certaine époque, sur un certain problème, des points de vue très différents.
« L'époque était la fin de 1944. Et le problème : la libération.
« Voici donc ce que disait « Résistance » - rédacteur en chef : Edouard Soldani - sur Albert Lamarque, ex-rédacteur au « Petit Provençal ».
« L'annonce des prochaines élections municipales et cantonales a été, dans tout le pays, le prétexte et l'occasion de votre rentrée en scène, Messieurs les vieux routiers de la chose publique et vous, professionnels de la politique.« Balayés par l'insurrection nationale, vous commencez à vous agiter, vous avez hâte de lever « l'hypothèque de la Résistance » parce que vous avez peur de cette redoutable inconnue.
« Avec les élections, Messieurs, vous êtes servis de votre plat. Vous allez mettre tous vos atouts sur table puis vous ferez jouer la gamme complète de la technique électorale avec son écœurant attirail que vous puiserez dans les latrines de la politique : manœuvres, calculs, dosages savants, compétitions, rivalités de personnes, attaques sous le manteau, calomnies, lettres partisanes et passionnées jusqu'à l'injure, querelles fratricides... Toute une floraison de procédés dont l'excès vous a permis de défigurer la vraie politique, en France
« Pleutres, avachis de veulerie pendant quatre ans, vous préfériez regarder agir les autres, ces soldats de « votre » liberté, ces « arrivistes » engagés volontaires de la mort dont les durs et tragiques combats de l'illégalité pour venger votre honneur. Ces « ambitieux » qui ont souffert, affreusement torturés pour sauver « votre » vie. Ces « aventuriers » qui sont morts pour un idéal dont vous osez aujourd'hui vous réclamer, sans rougir, vous les attardés, les nouveaux croisés de la Croix de Lorraine, vous n'hésitez pas à épuiser le cynisme et à vous servir de leur cadavre pour arracher un mandat...
« Que n'avez-vous mis, politicards sans scrupules, votre expérience, votre technique, votre foi d'action, votre frénésie de lutte au service de la Résistance ?...
« Il est vrai que vous vous êtes réservés. Vous avez estimé qu'il valait mieux, pour votre guenille, vivre pendant quatre ans une retraite pleine de modestie et de prudence ».
... ... ... ... ...
« En les voyant entrer tous les deux dans les bureaux de vote, plus d'un varois, discrètement, se tapera le menton ».
Les résultats dans le Var :
Il n'y a qu'un seul tour de scrutin le 7 Novembre 1948, car les deux candidats S.F.I.O. Edouard SOLDANI et Albert LAMARQUE obtiennent la majorité absolue dès le premier tour.
Nombre % / inscrits Inscrits
702 100,00 % Abstentions
0 0,00 % Votants
702 100,00 %
Nombre % / votants Blancs et nuls
2 0,28 % Exprimés
700 99,72 % Ont obtenu :
Voix % / exprimés Résultat
- M. Edouard SOLDANI (S.F.I.O.)
- M. Albert LAMARQUE (S.F.I.O.)
- Mme Noëlle THOMAZO (P.C.F.)
- M. Toussaint MERLE (P.C.F.)
- M. FRANÇOIS (R.P.F.)
- M. LEGRAND (R.P.F.)
- M. CAVET (M.R.P.)
- M. BLANC (R.R.S.)
- M. CHAUVIN (Soc. Indé.)
419 388 160 157 107 92 21 21 2
59,86 55,43 22,86 22,43 15,29 13,14 3,00 3,00 0,39
élu élu - - - - - - - Les deux sénateurs du Var sont ainsi : MM. Edouard SOLDANI (S.F.I.O.) et Albert LAMARQUE (S.F.I.O.).
M. Toussaint MERLE, Conseiller sortant, n'est pas réélu avec le nouveau mode de scrutin.
Voir aussi la liste des sénateurs du Var depuis la IIIe République.
Commentaire du journal Le Petit Varois du 10 Novembre 1948 :
- « Le résultat du Var est un frappant exemple de l'iniquité de la loi Giacobbi-Moch.
- « En pleine liquidation, la S.F.I.O. qui déjà obtenait en octobre 1946 dix-sept mille voix de moins que le Parti Communiste obtient les deux sièges attribués pour le département.
- « Cette escroquerie politique renforcera encore l'action de notre peuple pour un gouvernement vraiment démocratique ».
Commentaires sur les élections sénatoriales de 1948 en France :
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Les résultats portant sur 258 sièges donnent la répartition suivante :
- Communistes : 16
- S.F.I.O. : 48
- R.G.R. (radicaux et U.D.S.R.) : 47
- M.R.P. : 14
- Indépendants : 7
- P.R.L. : 3
- R.P.F. : 123
L'assemblée sera complété le 19 novembre, date de l'élection de tous les représentants d'Outre-Mer.
On assiste donc à l'effondrement du M.R.P. qui, des 56 sièges qu'il détenait, n'en conserve que 14, et à celui du P.C.F. qui ne conserve que 16 des 61 qièges qu'il avait obtenus en 1946. A l'inverse, on assiste à une percée considérable du Rassemblement du Peuple Français, qui s'adjuge 123 sièges, et donc la plupart de ceux perdus par le M.R.P. Par ailleurs, les Socialistes accroissent leurs forces et les Radicaux connaissent leur premier succès depuis la guerre. Le groupe Gauche Démocratique qu'ils vont fédérer va rester longtemps le plus important de l'assemblée.
Ainsi, le 11 Janvier 1949, à l'ouverture de la nouvelle session, c'est M. Gaston MONNERVILLE (Gauche Démocratique) qui sera élu Président du Conseil de la République. Il sera régulièrement réélu jusqu'en 1958.
Sources : Le Petit-Varois des 7-8 et 10 Novembre 1948 [Archives de La Marseillaise, Toulon], Le Provençal du 8 Novembre 1948 [Amis du Vieux Toulon] et site internet : Elections sénatoriales françaises de 1948
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