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Généralités sur ces élections :
Les sénateurs, alors au nombre de 309, étaient élus pour 9 ans au suffrage indirect et renouvelés par tiers tous les trois ans (séries A, B et C). Le Var appartenait à la série C [départements classés du Bas-Rhin (67) à l'Yonne (89)]. Chaque département dispose au minimum de 2 sièges de sénateurs.
Ils sont élus par les grands électeurs (eux-mêmes élus au suffrage direct) : Les grands électeurs sont :
NB. Auparavant (IVe République), il n'y avait pas de Sénat mais un « Conseil de la République » et l'on élisait des « Conseillers de la République », également pour 9 ans et renouvelés par tiers tous les trois ans. Mais, le 26 Avril 1959, compte-tenu des nouvelles institutions, les mandats de la totalité des anciens Conseillers de la République sont remis en jeu. Pour le Var, le dernier renouvellement avait eu lieu peu avant, le 8 Juin 1958.
Les élections dans le Var :
Les sénateurs du Var (comme dans les départements élisant 2 ou 3 sénateurs) sont élus au scrutin majoritaire uninominal ou plurinominal à deux tours. (NB. Dans les départements élisant 4 sénateurs ou plus, l'élection se fait au scrutin proportionnel plurinominal, sans panachage ni vote préférentiel, et le mode de répartition des sièges combine la méthode du plus fort reste et celle de la plus forte moyenne).
Le vote a lieu au chef-lieu du département, Draguignan. Le premier tour se déroule le matin. Le second tour éventuel, l'après-midi.
Le 26 Avril 1959, sont présentées : 3 listes comportant chacune 3 noms de candidats - et leurs suppléants éventuels), 1 liste comportant 2 noms, et enfin 4 candidatures isolées :
Les bulletins de vote et les professions de foi :
Liste d'Union des Républicains et Socialistes Varois et de Défense des Intérêts Communaux et Départementaux
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Candidatures présentée par le Parti Communiste Français
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Candidatures d'Union Nationale Républicaine et Sociale
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Liste d'Union du Centre Républicain
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Candidature Républicaine et Socialiste : Frank ARNAL
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Candidature d'Union Nationale Républicaine et Paysanne du Centre et des Modérés : Marcel MAITRE
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Candidature Républicaine et Laïque : Baptistin REBUFAT
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Candidat Indépendant sans appartenance politique : Sylvestre VAN HECKE
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Résultats des élections du 26 Avril 1959 dans le Var :
Premier tour :
(*) le vote est obligatoire. Les grands électeurs qui ne votent pas ont à payer une amende.
Nombre % / inscrits Inscrits
807 100,00 % Abstentions
5 0,62 % Votants (*)
802 99,38 %
Nombre % / votants Blancs et nuls
3 0,37 % Exprimés
799 99,63 %
Voix % / exprimés Résultat
- Liste S.F.I.O.
- Soldani
- Le Bellegou
- Balestra
- Liste U.N.R.S.
- Barles
- Fille
- Travers
- Liste P.C.
- Merle
- Ferran
- Brémond
- Liste Centre Rép.
- Coulon
- Isnard
- Candidats isolés
- Arnal
- Van Hecke
- Rebuffat
- Maître
504 400 361 134 153 70 121 109 111 73 52 130 56 22 13
63,08 % 50,06 % 45,18 % 16,77 % 19,15 % 8,76 % 15,14 % 13,64 % 13,89 % 9,14 % 6,51 % 16,27 % 7,01 % 2,75 % 1,63 %
ÉLU ÉLU BAL - - - - - - - - - - - -
Deuxième tour :
Nombre % / inscrits Inscrits
807 100,00 % Abstentions
3 0,37 % Votants
804 (*) 99,63 %
Nombre % / votants Blancs et nuls
18 2,24 % Exprimés
786 97,76 %
Voix % / exprimés Résultat
- Balestra
- Fille
- Merle
- Van Hecke
- Travers
- Rebuffat
441 187 116 22 14 6
56,11 23,79 14,76 2,80 1,78 0,76
ÉLU - - - - - Commentaire personnel :
Ayant été présent à Draguignan ce jour-là avec les délégués de La Seyne, et ayant pu assister à la proclamation des résultats, nos souvenirs du déroulement de cette journée ne corroborent pas entièrement ce qui ressort des résultats officiellement proclamés par la suite, sans doute après recomptage et examens des bulletins par la commission de vérification. Nos souvenirs sont que : 1) il y avait environ 800 votants, 799 exactement, et que la majorité absolue (pour être élu au premier tour) était donc de 400 ; 2) Toussaint MERLE, tête de liste du P.C.F. avait obtenu 121 voix (ce qui était inespéré puisque le P.C.F. ne pouvait compter que sur une centaine de délégués) ; 3) Édouard SOLDANI avait bien été largement élu au premier tour (longs applaudissements de la salle) ; 4) il y avait ballotage pour les deux autres sièges, notamment pour Edouard LE BELLEGOU qui avait obtenu 399 voix et à qui il en manquait seulement une pour être élu.
Pour la petite histoire, les dirigeants du P.C.F. avaient tenté de négocier en fin de matinée avec ceux de la S.F.I.O. Ce dernier parti avait besoin de voix supplémentaires pour permettre à Édouard LE BELLEGOU (une seule voix !) et surtout à C. BALESTRA d'être élus. Mais l'idée de former une liste commune S.F.I.O.-P.C.F. pour le 2e tour était évidemment inenvisageable. Le P.C.F. avait alors arrivé à l'idée, après une réunion interne, de se désister pour la liste socialiste. L'annonce de cette décision (que Jean BARTOLINI avait justifiée en disant : « c'est quand même la gauche, c'est notre allié historique - depuis 1936 - et notre adversaire c'est avant tout la droite ») avait provoqué des remous à la base du P.C.F. J'entendis certains, comme Paul PRATALI, s'insurger d'entendre cette proposition : « C'est pas possible, une chose comme ça ! ». Et Marius AUTRAN n'y était guère favorable non plus. C'était l'époque où nombre de militants de base du P.C.F. - eu égard aux haines qui s'étaient accumulées envers les responsables S.F.I.O. varois après le Libération, et même auparavant dans les réseaux de la Résistance - préféraient voter à droite au second tour d'une élection pour mieux faire battre le candidat S.F.I.O. !
Le P.C.F. rencontra donc Édouard LE BELLEGOU, tête de liste du second tour, pour lui proposer un désistement en sa faveur afin de battre à coup sûr la droite (car, avec le nombre de petites listes éliminées au premier tour et dont le comportement au second tour était imprévisible, le risque existait que l'U.N.R.S. ne devançât la S.F.I.O.). Réponse sublime du socialiste Édouard LE BELLEGOU, les larmes aux yeux : « Mais messieurs, si vous votez pour moi, vous me faites battre ! ». Car, il comptait, pour être élu, bénéficier de quelques voix du centre, centre gauche ou centre droit. Voix qui se seraient écartées de son nom s'il s'avérait qu'il était soutenu par ailleurs par les communistes. Et le nombre de voix communistes gagnées n'aurait probablement pas compensé le nombre de voix du centre (et de son propre parti ?) de perdues !
Le P.C.F. décida alors finalement de maintenir sa liste au second tour. Lorsque cela fut annoncé, les délégués applaudirent et je me souviens que Marius AUTRAN s'exclama en même temps : « Très bien ! ». Le Parti n'avait évidemment aucune chance d'avoir un élu, mais, au moins, il ne se compromettait pas avec la S.F.I.O. !
Édouard LE BELLEGOU fut alors élu au second tour. Sans les voix communistes. Et Clément BALESTRA fut bien sûr élu également.
Or, les résultats officiels (tels que nous les avons recopiés dans un rappel du journal Le Monde du 24 Septembre 1968) mentionnent pas ce second tour ! Nous ne pensons pas que notre mémoire ait pu nous trahir à ce point. C'est donc que, très vraisemblablement, après recomptage et examen des bulletins, ont ait finalement pu valider 400 voix pour Édouard LE BELLEGOU (au lieu de 799) ce qui le fit officiellement figurer comme élu du premier tour.
JCA
De 1959 à 1968, le Var fut alors représenté par 3 sénateurs S.F.I.O. :
- - BALESTRA Clément, chef de travaux de la marine nationale, né le 24 février 1905, réélu en 1968 (ne se représente pas en 1977)
- - LE BELLEGOU Edouard, avocat, né le 20 décembre 1903, réélu en 1968 (décédé le 5 décembre 1972)
- - SOLDANI Edouard, adjoint d'enseignement, né le 19 septembre 1911, qui sera réélu en 1968 et en 1977 (ne se représente pas en 1986)
Voir aussi la liste des sénateurs du Var depuis la IIIe République : http://pagesperso-orange.fr/marius.autran/histoire_locale/elections/senatoriales/senateurs_du_var.html
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Résultats des élections sénatoriales du 26 Avril 1959 en France :
Il apparaît une certaine stabilité dans la répartition des siègespar rapport au dernier Conseil de la République de la IVe République puisque 84 % des sortants sont réélus. La gauche conserve 40 % des sièges et compense un peu sa déroute des législatives de 1958. D'ailleurs, bon nombre des députés battus retrouvent à cette occasion un nouveau mandat : Jacques Duclos, Gaston Defferre, Edgar Faure, François Mitterrand, etc.La composition du nouveau Sénat (309 sénateurs) est alors la suivante :
Le 28 avril 1959, les sénateurs élisent Gaston Monnerville (GD) président du Sénat.
Sources : Le Monde du Mardi 24 Septembre 1968 [Archives Marius Autran].
http://wapedia.mobi/fr/Élections_sénatoriales_françaises_de_1959
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