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Rappel de la composition du Bureau du Conseil Régional pour l'année 1974
Intervention de Marius AUTRAN à la séance plénière du lundi 2 décembre 1974
Autre intervention à l'Assemblée Générale
Quelques articles de presse relatif au mandat de Marius AUTRAN au Conseil Régional
Rappel de la composition du Bureau du
Conseil Régional pour l'année 1974
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Intervention de Marius AUTRAN à la séance
plénière du lundi 2 décembre
1974
La séance est ouverte à 17 heures 10, sous la présidence de M. DEFFERRE.
M. LE PRESIDENT. - La séance est ouverte.Chers collègues,
(...)
Notre ordre du jour appelle la discussion sur l'exécution du VIe plan ; nous avons ensuite à examiner un certain nombre de vœux et de motions qui ont été déposés, notamment sur le transfert de la préfecture du Var de Draguignan à Toulon.
Nous allons commencer par la première question (...).
(...)
QUESTIONS DIVERSES
TRANSFERT DE LA PREFECTURE DU VAR(...) Permettez-moi, cher ami Soldani, de le dire à votre place.. qui avec les cinq ou six milliards anciens qui ont été investis est à l'honneur du conseil général ; ces milliards ont été investis pour que les employés départementaux travaillent dans de meilleurs conditions, pour que les élus travaillent dans les meilleures conditions, pour que le préfet de ce département siège dans d'excellentes conditions.
Et on nous parle d'austérité !.. Alors, non.. ne transférons pas la préfecture de Draguignan à Toulon, et pensons - et c'est là mon rôle et mon devoir de le dire - pensons qu'en acceptant ce transfert nous acceptons tôt ou tard la création d'une nouvelle région, car c'est certainement le but qui est poursuivi.
J'avais le devoir de vous le dire, de la part de mon assemblée départementale qui, elle aussi, a été unanime, quelles que soient les options représentées.
- applaudissements -M. LE PRESIDENT. - Monsieur AUTRAN
M. AUTRAN. - Chers collègues, nous allons tout à l'heure nous prononcer sur le texte d'une résolution qui sera lue, mais enfin que vous avez probablement lue en arrivant dans cette salle, et je voudrais au nom du groupe communiste apporter notre point de vue sur le vœu qui nous est présenté.
Déjà, le bureau de notre conseil régional, réuni le 4 novembre, avait décidé de porter le problème de transfert de la préfecture devant l'assemblée générale, et nous l'avons fait à la quasi unanimité, puisque seulement, je crois me rappeler, M. Fabre et M. Arreckx avaient estimé que notre assemblée n'était pas qualifiée pour en discuter ; nous avons dit ce jour-là qu'après la majorité di conseil général du Var, après l'immense majorité des maires du département, après les multiples prises de position qui reflètent l'émotion de toutes les populations, le conseil régional n'avait pas le droit de se désintéresser du sort d'une large fraction de la Provence, d'autan qu'il a été largement démontré que le transfert, s'il était maintenu, plongerait le Var dans un marasme économique aux conséquences dramatiques et diviserait moralement ses habitants.
Le conseil régional a bien au contraire le droit de s'élever contre des mesures inopportunes qui relèvent du gaspillage le plus éhonté, alors que nos populations manquent des équipements les plus élémentaires, des mesures qui risquent de provoquer des charges nouvelles sur des populations frappées lourdement par une fiscalité injuste, puisque les commissions compétentes du conseil général ont établi que les Varois pourraient payer trois fois plus d'impôts après le transfert.
Je ne reviendrai pas sur toutes les conséquences dramatiques à caractère financier, économique, humain, évoquées par mes prédécesseurs à cette tribune, évoquées par les organismes les plus divers depuis deux mois. Nous tenons à souligner que, dès l'annonce de la décision ministérielle de transfert notre parti a réagi vigoureusement pour dénoncer tout le mal qui pourrait en résulter pour le Var et sa population.
On a qualifié avec raison ce transfert d'acte arbitraire et aberrant. Arbitraire parce qu'il a été largement démontré, je n'y reviendrai pas, que personne dans le département du Var n'avait été consulté sur l'opportunité de l'opération ; ç'a été dit, je pense. Aberrant, parce que des sommes folles peuvent être.. risquent d'être consacrées à ce sinistre projet.. Mais peut-être à notre avis n'a-t-on pas suffisamment insisté sur les causes réelles de cette opération.
Tout à l'heure on a parlé d'opération politique. Je n'avais pas encore entendu, avant le président Delorme, ce terme, mais nous pensons qu'ils s'agit en effet d'une opération politique, et pour ceux qui l'ont décidée, au mépris de toute concertation des élus de la population, il n'y a pas d'erreur possible ; les conséquences sur le plan économique et humain sont tellement énormes qu'il ne peut pas y avoir de méprise.. il s'agit bel et bien d'une opération politique.
Opération politique parce qu'il s'agit pour le pouvoir de porter un coup à l'union de la gauche, en même temps qu'à toute une population qui a donné une majorité au programme commun. Opération politique car il s'agit de favoriser les intentions dominatrices de l'actuelle majorité toulonnaise. Cette tentative du pouvoir se déroule au moment où la crise se manifeste dans notre département d'une manière particulièrement aiguë, car le taux de sous-emploi et de chômage y est devenu terriblement angoissant. Et on voudrait nous faire croire que le transfert de la préfecture apportera remède à une telle situation, - mais tout cela en définitive dans le but de cacher les besoins réels du département et de camoufler la politique de faillite à laquelle nous assistons, politique de faillite d'un pouvoir qui cherche à se renforcer particulièrement à Toulon, - Toulon qui est entouré, ce sont des choses qui n'ont pas été dites et c'est un autre aspect que nous voyons du problème, entouré de nombreuses municipalités de gauche, dont l'exemple à échéance risque de devenir contagieux. Et quand la population varoise se permet des écarts de lèse-majesté, alors l'inquiétude fait place à la panique, parce que nous considérons que le transfert est le prolongement d'une politique à laquelle nous assistons depuis quelques années.
En effet, il nous faut remonter un peu dans le temps, et certainement les élus de l'aire toulonnaise s'en souviennent. A l'époque où il fut question de créer le communauté urbaine, et de grouper les communes de l'aire toulonnaise, on ne parlait que du "grand Toulon".. déjà il avait fallu réunir les maires de l'aire toulonnaise, informer les municipalités, alerter les populations des dangers que couraient les libertés de nos communes, et la protestation s'était avérée si puissante que le pouvoir avait reculé devant la gravité des décisions à prendre. Ce pouvoir dont j'ai entendu tout à l'heure notre ami Gaudin dire qu'il était fascisant, place ses hommes par des décisions autoritaires. Je pourrais multiplier les exemples, je n'en citerai que deux ou trois. Par exemple nous avons relevé ces dernières semaines le fait suivant : des administrateurs d'offices H.L.M. ont été relevés de leurs fonctions pour être remplacés par d'autres plus dociles à la politique officielle. Sans doute me dira-t-on que par les lois en vigueur, un préfet a la possibilité de le faire, mais pourquoi l'avoir fait seulement à La Seyne et pas à Toulon ? La question est posée.
Autre constatation significative d'un état d'esprit aussi mesquin que ridicule. Des économistes ont décidé, pour des raisons d'efficacité, de créer un port de commerce important à Brégaillon, un quartier de La Seyne. Certains politiciens toulonnais en ont été contrariés, au point qu'à grand renfort de publicité on parle du port de Toulon-Brégaillon comme si Toulon devait annexer La Seyne, ses ports et ses chantiers.
La conseil municipal de La Seyne a été dans l'obligation de prendre une délibération, qui est actuellement soumise au ministre de l'équipement, pour que le nouveau port porte le nom de La Seyne-Brégaillon, comme la logique le commande.
Chers collègues, je ne veux pas allonger ce débat. Je veux conclure en vous disant ceci. Il faut faire échec au sinistre projet de transfert de la préfecture, et pour nous cela appelons le conseil régional à se prononcer massivement contre les mesures arbitraires du pouvoir.
Pour empêcher le mauvais coup de se produire, il faut renforcer l'union de la gauche et de tous les républicains qui ne peuvent admettre de telles atteintes aux libertés. Il faut le faire dans un esprit offensif et dans la plus grande clarté, en respectant la personnalité de chaque formation politique. Après le rassemblement et la manifestation des élus varois à Paris qui ont obtenu un succès important, il faut à notre avis maintenant développer l'action des populations, - de la population toulonnaise en particulier, parce qu'elle risque de graves déboires, de la population varoise dont on veut briser l'unité par un déséquilibre économique et moral.
Puisse l'union de toutes les bonnes volontés, de tous les gens de bon sens, des partis politiques de la gauche, des organisations syndicales, économiques, - puisse l'union de toute une population s'exprimer avec une force suffisante pour exiger qu'il soit tenu compte de sa volonté et que finalement la décision de transfert soit annulée purement et simplement.
- applaudissements -M. LE PRESIDENT. - Je n'ai pas d'autres inscrits.
Plus personne ne demande la parole ?
Monsieur Fabre.
(...)
[Extrait du compte rendu in extenso de la séance plénière du Conseil Régional qui s'est tenue le 2 décembre 1974 au Palais des Congrès à Marseille].
Autre intervention à l'Assemblée Générale
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- Courrier à M. Jean Ravoux, membre du C.A. de la FNCCC (9 janvier 1975)
- Demande de subvention pour le musée de Balaguier (26 septembre 1975)
- Courrier à M. Marcel Barbéro
- Courriers relatifs aux difficultés de paiement des indemnités journalières par le Conseil Régional
Quelques articles de presse relatifs au mandat de Marius AUTRAN au Conseil Régional (1974-1977)
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République, 9 janvier 1974 |
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Le Méridional - La France, 30 avril 1974 |
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Le Petit Varois - La Marseillaise, 4 mai 1974 |
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Le Petit Varois - La Marseillaise, janvier 1976 |
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