La Seyne-sur-Mer (Var)   La Seyne-sur-Mer (Var)
Retour à l'accueil généalogie

Marius AUTRAN et
Jean-Claude AUTRAN
jcautran.free.fr
Retour à la page d'accueil du site
Pages généalogiques
Biographie d'Édouard AUTRAN,
dit "DELMONT"


Fiche acteur de "Édouard DELMONT"

Nom : AUTRAN, dit DELMONT

Prénoms : Édouard, Marius

------------------------------------------------------------------------

Naissance : 5 Décembre 1883 à Marseille (au 93, rue de Tilsitt), fils de AUTRAN Édouard Philippe Clément et de REYMOND Marie-Louise

Mort : 22 Novembre 1955 à Cannes (72 ans)

Nationalité : Française

Marié : 1) le 29 Juillet 1916 à Marseille avec Marguerite BOURGOT (1878 - ?)
2) le 17 Février 1944 à Paris (17e) avec Marie Rose Césarine NUSILIÉ (1910 - ?)
3) le 28 Mars 1955 à Saint-Germain-en-Laye avec Béatrice CAUVIN (1923-1987)
 
Carrière professionnelle :
 
Au départ, comme toutes les générations de cette famille Autran , il fut forgeron, métallurgiste, mécanicien. Vers 1914, il fut reruté à l'Alcazar de Marseille comme machiniste, à l'époque où Franck Esposito était régisseur. Édouard Autran devint ensuite régisseur-adjoint, puis régisseur de l'Alcazar lorsque Franck Esposito en devint le directeur-général. Vers 1918 (?), Édouard Autran devint lui-même comédien à l'Alcazar. Il prendra alors à partir de cette époque le pseudonyme de Delmont (voir l'explication ci-dessous). A partir de 1931 et jusqu'à sa mort en 1955, il sera essentiellement acteur de cinéma et participera à plus de 80 films : voir la filmographie ci-après.

------------------------------------------------------------------------

Filmographie

Année

Titre du film

Réalisateur

Rôle joué par Delmont

1931

Mam'zelle Nitouche


Le directeur du music-hall

1931

Marius

Alexander Korda

Le second : Le Goelec

1932

Fanny

Marc Allégret

Le docteur Félicien Venelle

1933

Au pays du soleil

Robert Péguy


1933

Jofroi

Marcel Pagnol


1933

Roger la Honte

André Cayatte

L'inspecteur

1933

L'illustre Maurin



1933

Chourinette

André Hugon


1934

Angèle

Marcel Pagnol

Amédée

1934

Les bleus de la marine

Maurice Cammage

Le quartier-maître

1934

Le train de 8 h 47

Henry Wulschleger

L'éteigneur de réverbères

1935

Toni / Les amours de Toni

Jean Renoir

Fernand

1936

Romarin

André Hugon


1936

Blanchette

Pierre Caron

Le docteur Bonenfant

1936

César

Marcel Pagnol

Le docteur Félicien Venelle

1937

Hercule

Alexandre Esway

Frère Maffre

1937

Regain

Marcel Pagnol

Le père Gaubert

1937

La Marseillaise

Jean Renoir

Cabri, le paysan

1937

Les secrets de la mer Rouge

Richard Pottier


1937

L'étrange Monsieur Victor

Jean Grémillon

Paroli

1937

Le chanteur de minuit

Léo Joannon

Fontana ? ou Patard ?

1938

La femme du boulanger

Marcel Pagnol

Maillefer

1938

L'or dans la montagne / Farinet ou l'or dans le montagne

Max Haufler


1938

Balthazar


Balicot

1938

Le club des fadas

Émile Couzinet


1938

Le Petit Chose

Maurice Cloche

L'abbé Germane

1938

Firmin, le muet de Saint-Pataclet

Jacques Séverac

Toinet

1938

Quai des brumes

Marcel Carné

Panama

1939

Berlingot et compagnie

Fernand Rivers

Courtepatte

1939

Le héros de la Marne

André Hugon

Le père Bardin

1939

Le déserteur / Je t'attendrais

Léonide Moguy

Le père, M. Marchand

1939

Le paradis des voleurs / Escapade

L.-C. Marsoudet et Léo Joannon

L'oncle Roquefigue

1940

L'Héritier des Mondésir

Albert Valentin

Firmin

1940

La nuit merveilleuse


Le vieux berger

1941

Parade en sept nuits


Long-Pendu

1941

Trois Argentins à Montmartre

André Hugon

Sacrifice

1941

Notre Dame de la Mouise


Le père Didier

1942

L'Arlésienne

Marc Allégret

Le berger Balthazar

1942

Feu sacré


Papa Bricard

1942

Steinbruch



1942

Soyez les bienvenus



1942

Cap au large


Boquet

1942

Simplet

Fernandel

Le Papet

1943

Picpus

Richard Pottier

Le Cloaguen

1943

Port d'attache


Le père Garda

1943

Une femme dans la nuit


Le père Rousseau

1943

Adieu Léonard

Pierre Prévert

Le chemineau

1943

La bonne étoile


Baptistin

1943

Mon amour est près de toi


Le Père Louis

1943

Le soleil a toujours raison


Étienne

1943

Une vie de chien

Maurice Cammage

Tournemire

1943

Le Val d'enfer

Maurice Tourneur

Le Père Bienvenu

1944

La collection Ménard


Le colonel

1944

Un chapeau de paille d'Italie


Vésinet

1944

L'Ile d'amour


Christiani

1945

La fiancée des ténèbres

Serge de Poligny

Mr. Toulzac, l'évêque cathare

1946

L'affaire du grand hôtel


Le Marsouin

1946

Solita de Cordoue


Le père Dupeyroux

1947

La nuit sans fin


Toine

1947

Ploum ploum tra la la


Toussaint

1948

Colomba


Bariccini

1948

La renégate


Tio Lopez

1948

Le dessous des cartes


L'aubergiste

1948

Le destin exécrable de Guillemette Babin

Guillaume Radot

Maître Pierre Pasquier

1948

Bagarres


Giuseppe

1949

Les eaux troubles


Sauvent

1949

L'école buissonnière

Jean-Paul Le Chanois

M. Arnaud, le vieil instituteur

1949

Le grand cirque


Le paysan

1949

L'homme qui revient de loin



1949

Deux amours


M. Vincent

1949

L'auberge du péché


Rallier

1950

Juliette ou la clef des songes

Marcel Carné

Le garde-champêtre

1950

La Belle que voilà


Un gardien de prison

1951

Trafic sur les dunes

Jean Gourguet

Vernet

1952

Au pays du soleil

Maurice de Canonge

Rizoul

1952

La table aux crevés

Henri Verneuil

Capucet, le garde-champêtre

1952

Son dernier Noël


Le père Gallès

1952

Éternel espoir


Le grand-père Valon

1953

Manon des sources

Marcel Pagnol

Anglade

1953

Le retour de Don Camillo

Julien Duvivier

Le docteur Spiletti

1953

L'appel du destin


M. Galibert

1954

La Spaggia / La pensionnaire



1954

Le mouton à cinq pattes

Henri Verneuil

Le docteur Bollène

1954

Les lettres de mon moulin

Marcel Pagnol

Maître Cornille

1954

Ali Baba et les quarante voleurs

Jacques Becker

Le père de Morgiane

Dans La femme du boulanger, de Marcel Pagnol (1938)
Dans Adieu Léonard, de Pierre Prévert (1943)





Dans Le secret de Maître Cornille, de Marcel Pagnol, d'après Alphonse Daudet (1954)


Édouard Delmont (1883*-1955)

(d'après Les excentriques du cinéma français, d'Olivier Barrot et Raymond Chirat - Editions Henri Veyrier, Paris, 1983 )

* Rectification : Édouard Delmont était bien né en 1883 et non en 1893, comme l'indique cet ouvrage, ainsi que plusieurs autres livres traitant de l'histoire du cinéma français)

Avec son corps sec et noueux, que le sol semble toujours attirer, son visage émacié où deux yeux ronds brillent au-dessus de la maigre moustache, c'est un santon dont la peinture s'écaille comme se brise la voix usée. Invoquer Delmont, c'est conjurer toutes les légendes qui relient d'un fin réseau Alphonse Daudet à Marcel Pagnol. Mais son talent l'a soustrait à l'empire du Midi, à l'instar de Raimu, de Charpin ou de Tramel. Il a été, lui aussi, à la rude école du music-hall. Il a connu les espoirs et les fatigues des tournées. Lui aussi a débarqué en 1931 à Paris pour s'y fondre aussitôt dans le choeur des Marseillais de la capitale qui travaillait durement, se raccrochant pourtant Au pays du soleil (titre d'une opérette que Delmont interprète deux fois à l'écran : en 1934, sous la houlette de Robert Péguy ; en 1951, sous l'égide de Maurice de Canonge. Donc, Daudet, dont il burine quelques fameux personnages : l'abbé Germane, protecteur bourru du Petit Chose (Maurice Cloche, 1938), le berger Balthazar, familier des étoiles, qui regarde son jeune maître mourir d'amour (L'Arlésienne, Marc Allégret, 1941) ou Maître Cornille, détenteur d'un douloureux secret (Les Lettres de mon moulin, Pagnol, 1954). Le point de jonction, posé par ce dernier film, entre l'écrivain de la Provence du siècle passé et celui qui a voulu retrouver la veine des anciens félibres marque un point de rupture. Pagnol va disparaître et Delmont entrevoit la fin. Bras dessus, bras dessous, les deux hommes se seront longtemps promenés sur les routes blanches de poussière, s'arrêtant près d'une fontaine villageoise, le temps que l'un écrive pour l'autre les récits de Maillefer dans La Femme du boulanger (1938) ou les plaintes de Gaubert dans Regain (1937). Que de haltes heureuses, de Marius (1931) à Manon des Sources (1952).

Jean Renoir s'en est mêlé, lui aussi. Il a fait signe à Delmont pour Toni (1934) et La Marseillaise (1937). C'est alors qu'on aperçoit que l'art de l'acteur n'est pas si aisé à définir. On croit le personnage planté au sol, têtu et malicieux ; soudain le souffle des prophètes le gonfle et, en quelques secondes, l'artiste parvient à une incontestable grandeur. C'est le cas de l'évêque cathare dans La Fiancée des Ténèbres (Serge de Poligny, 1944). Ou bien avec une patience et une minutie d'imagier, Delmont s'ingénie à donner chair et sang et larmes à des rôles de pure convention : le père du Déserteur (Léonide Moguy, 1939), ou le vieillard qu'on destine à l'asile (Le Val d'Enfer, Maurice Tourneur, 1943), ou encore le vieil instituteur figé dans la routine (L'Ecole buissonnière, Jean-Paul Le Chanois, 1948). Il prodigue par ailleurs la même sollicitude à des créatures jetées sur l'écran par André Hugon (Chourinette, 1934 ; Romarin, 1936 ; Le Héros de la Marne, 1938), Pierre Caron (Blanchette, 1936) ou Jacques Séverac (Firmin le muet de Saint-Pataclet), 1938), ou Fernandel (Simplet, 1942). Il apporte une gaieté crispée à des farces qui n'en valent pas la peine : Le Paradis des voleurs (L.-C. Marsoudet, 1939), Berlingot et Cie (Fernand Rivers, 1939) ou Le Club des Fadas (Emile Couzinet, 1938) pour ne rien dire de la pellicule Cammage. Il passe ainsi du meilleur au pire, de L'Étrange Monsieur Victor (Jean Grémillon, 1938) à L'Héritier des Mondésir (Albert Valentin, 1939), de Hercule (Alexandre Esway, 1937) à Trois Argentins à Montmartre (Hugon, 1939).

Avec la même facilité, il abandonne les calanques, les oliviers et la soupe au pistou, pour aborder aux pays où il pleut (Le train de 8 h 47, Henry Wulschleger, 1934), où il bruine (Quai des Brumes, Marcel Carné, 1938), où l'eau stagne (Le Déserteur), où l'on meurt sans souvenirs (Juliette ou la Clé des songes, Carné, 1950), où les sorcières crépitent sur les bûchers (Le Destin exécrable de Guillemette Babin, Guillaume Radot, 1947). Du pitoyable suspect de Picpus (Richard Pottier, 1942) au vagabond guilleret de Adieu Léonard (Pierre Prévert, 1943), l'écart est grand, que comblent son talent et sa simple émotion. Amoureux de son cher soleil, il a terminé sa carrière dans les oasis d'Ali Baba et les Quarante Voleurs (Jacques Becker, 1954), retrouvant l'Orient qu'il avait entrevu autrefois dans Les Secrets de la Mer Rouge (1937), chuchotés par Henry de Monfreid à l'oreille de Richard Pottier. L'excès des lamentations voulues par le rôle a éteint à jamais la voix fatiguée, et le sirocco remplaçant le mistral, en a éparpillé les derniers échos et le dernier soupir.


Forum sur Édouard Delmont, extrait du site Marcel Pagnol

http://www.marcel-pagnol.com/

De "marius"

Sujet : Édouard Delmont

Je suis un petit neveu d'Édouard Marius AUTRAN (Marseille, 5 Décembre 1883 - Cannes, 22 Novembre 1955), connu au cinéma sous le nom d'artiste d'Édouard DELMONT.

Je recherche toute information sur la vie et la carrière d'Édouard DELMONT. Je sais qu'il était le fils d'Édouard Philippe Clément AUTRAN (1856-?), frère de mon grand-père Auguste AUTRAN (Barjols, 1853 - Marseille, 1918) et de Marie Louise REYMOND (1860-?). Je sais qu'il a eu 3 épouses successives et qu'il est mort à Cannes le 22/11/1955, quelques mois après avoir épousé Béatrice CAUVIN et qu'il fut enterré au Cimetière Saint-Pierre, à Marseille (Carré 39, Rang pourtour extérieur ouest, N° 33).

Je sais que Béatrice CAUVIN, la dernière à avoir connu Édouard DELMONT, est décédée le 2/11/1987 à Aix-en-Provence, sans s'être remariée (elle s'appelait toujours Béatrice AUTRAN), et apparemment sans descendance ? Quelqu'un l'aurait-il connue ? Qui aurait pu hériter de souvenirs ou de documents photographiques sur la vie et la carrière d'Édouard DELMONT ?

La seule personne vivante qui avait tourné avec lui me semble être Madame Jacqueline PAGNOL. Qui aurait la possibilité de contacter Madame PAGNOL pour savoir si elle a en mémoire ou parmi les documents de Marcel PAGNOL quelque souvenir relatif à la vie et au personnage d'Édouard DELMONT ?

Qui peut dire pourquoi Édouard AUTRAN a pris ce nom d'artiste de DELMONT ? (A ma connaissance, il ne s'agit pas du patronyme d'un membre de sa famille, mais ?).

NB . La réponse nous a été fournie en 2005 par M.Adrien ECHE : Voir ci-dessous.


JJ30 Re: Édouard Delmont

26/04/2004 23:11 Bonjour Marius,

Voilà un prénom qui me parle, moi qui suis marseillais et féru de Pagnol !

Je suis tombé sur votre site en cherchant ceux qui évoquent Jacqueline Bouvier.

Oui, Jacqueline Pagnol est toujours vivante, nous communiquons d'ailleurs de temps en temps car je suis le directeur de l'école "Marcel Pagnol" du village dont elle originaire.

Mais je n'ai malheureusement pas le droit de vous communiquer ses coordonnées personnelles. Cependant, je peux très certainement vous aider. Il existe un site officiel Marcel Pagnol sur lequel se rendent tous les passionnés de Pagnol. Beaucoup connaissent énromément de choses sur les acteurs qui ont joué dans ses films. Vous pouvez donc lancer votre question sur le forum. Le lien: www.marcel-pagnol.com <http://www.marcel-pagnol.com>

Ensuite, il y a en bas de la page d'accueil l'adresse e-mail de la C.M.F. " Compagnie méditerranéenne de films " que gère la famille Pagnol. Vous pouvez là aussi envoyer un mail pour demander l'aide des Pagnol et de Jacqueline. Le lien : cmf92100@AOl.com

J'espère que votre quête aboutira (je sais ce que ça représente de rechercher ses ancêtres, j'ai trouvé les miens jusqu'en 1600 environ)

Cordialement.

J-J


JJ30 Re: Édouard Delmont

29/08/2004 15:55 Bonjour Marius,

si vous vous souvenez, après avoir découvert votre site perso, je vous avais signalé ce site officiel pour effectuer votre recherche. Apparemment, personne n'a répondu à votre premier appel.

Si vous voulez contacter Mme Jacqueline Pagnol, envoyez-lui un mail en cliquant sur l'adresse qui se trouve en bas de ce forum (cmf92100@aol.com).

Votre courrier lui sera transmis par l'intermédiaire de sa famille.

Mais attention, quand votre messagerie s'ouvrira, il faudra rectifier l'adresse car le "f" et le "m" y seront inversés (c'est une erreur du concepteur du site qui a déjà été signalée mais pas rectifiée !)

Mme Pagnol vous répondra très certainement si elle sait quelque chose au sujet de Delmont.

En espérant que vous avancerez dans vos recherches.

Amitiés.

J-J

Bonjour,

Merci infiniment pour cette information. Nous n'avions pas pensé à ce site Marcel Pagnol. J'ai donc lancé immédiatement mon avis de recherche sur le forum du site et j'ai aussi envoyé un e-mail à cmf92100@AOl.com. J'espère que nos recherches pourront ainsi progresser.

Cordialement,

Jean-Claude Autran (fils de Marius Autran)


chantal Re: Édouard Delmont

29/08/2004 18:44 Marius

J'espère de tout coeur que vous aurez des réponses. En tout cas je peux vous dire que j'aimais beaucoup votre grand-oncle et lorsque je pense à lui je le revois dans ANGELE en train de dire :

"Alors Amédé tu y vas ou tu y vas pas?"

Et aussi le passage dans REGAIN ou il donne le soc sur son lit de mort.

C'était un TRES GRAND artiste !!!!


Escaouprès Re: Édouard Delmont

04/09/2004 14:06 Je n'ai hélas pas d'informations à vous communiquer suite à votre demande, mais je tenais à vous remercier de nous avoir rappellé à la mémoire de ce grand homme, et aussi vous féliciter pour le site Marius Autran. J'y ai appris ou retrouvé avec nostalgie une formidable rétrospective de la ville de La Seyne sur mer, si chère à mes souvenirs.


Escaouprès Re: Édouard Delmont

04/09/2004 14:18 J'oubliais de signaler l'excellent

LEXIQUE des TERMES PROVENCAUX sur ce même site:

http://perso.wanadoo.fr/marius.autran/provencal/lexique_provencal.html

qui sera très utiles aux fans de Pagnol, et surtout aux amis traducteurs.


Témoignages d'acteurs ayant personnellement connu Édouard Delmont

 

M. Franck Fernandel (15-9-2004 et 20-5-2005) nous a dit par téléphone se souvenir d'Édouard Delmont, d'avoir été tenu sur ses genoux à la fin des années 40, lorsqu'Édouard Delmont était invité chez son père, à Marseille, à la Villa des Milles Roses. Tous ses collègues de tournage appelaient Delmont : "L'Oncle", mais on ne sait pas pourquoi.

----------

Mme Marianne Pagnol (23-9-2004) nous a adressé le message suivant :

Monsieur,

Votre courriel a retenu toute mon attention.

Je suis la fille de René Pagnol qui a bien connu votre grand-oncle. Malheureusement, mon père est décédé il y a quelques années. J'ai interrogé Jeannette Rongier qui était monteuse sur les films de mon oncle Marcel Pagnol, mais elle n'a rencontré qu'épisodiquement Édouard Delmont. Il ne venait pas beaucoup aux projections de rushs. La seule chose qu'elle ait pu me dire est qu'il était très aimable. Ma tante, Jacqueline Pagnol, qui a assisté au tournage des « Lettes de mon Moulin » se souvient d'un être charmant. Mon père en parlait dans les mêmes termes : discret, charmant, ami et compagnon de tournage. Peut être pouvez-vous contacter Michel Galabru qui a tourné avec lui dans les « Lettres ».

Pour ce qui est des ayants droit des héritiers de ses souvenirs personnels, je vous conseille d'interroger l'ADAMI qui gère les droits des artistes interprètes www.adami.fr <http://www.adami.fr>. Je suis désolée de ne pas mieux vous renseigner. Avec mon amical souvenir. Marianne Pagnol-Larroux

----------

Mme Pierrette Bruno (qui fut aussi la marraine de la promotion 1965-1968 de l'ENSIA, à laquelle appartenait Jean-Claude Autran), et qui tint en 1954 le rôle de Vivette, la fille de Maître Cornille dans Les Lettres de mon Moulin, nous a dit par téléphone (22-1-2005 et 22-5-2005) : « Ah ! L'Oncle ! C'était un merveilleux acteur, très gai, galéjeur, et qui jouait vrai, sans se soucier de telle ou telle mode ou de tel ou tel ou tel style. Il m'appelait : « Ho ! Petite ! ». Mais je l'ai connu très affaibli par la maladie, et j'ai presque accompagné ses derniers jours. En fait, nous avons dans la réalité très peu tourné ensemble. Il était trop au bout du rouleau au moment du tournage des Lettres et n'arrivait plus à se souvenir suffisamment de son rôle. Il lui fallait un prompteur. Et en fait, il a tourné une grande partie des Lettres à Paris, en studio, et c'est Marcel Pagnol qui a fait un travail extraordinaire de montage pour que le spectateur le croie avec moi dans le moulin.

Et aussi : "C'est moi qui ai fait recruter Michel Galabru par Marcel Pagnol pour le rôle du cocher dans Les Lettres". Marcel Pagnol me demanda : "Il est marseillais au moins ?". Je lui dis : "Non, il est de Béziers", et Marcel fit : "Maaah!". Mais il le recruta tout de même et ce fut un très bon choix.

----------

M. Michel Galabru nous a écrit (2-2-2005) : Cher Monsieur, je suis désolé, j'ai bien tourné, une fois, dans "les lettres de mon Moulin" avec Édouard Delmont, mais je ne connais pas grand chose de lui.

C'était un acteur de très haut niveau, avec un jeu, d'une vérité étonnante, et très savoureux.

La seule chose que je puis vous dire, c'est que, à l'époque, nous logions tous les deux à l'Hôtel de Noailles, à Marseille, que le matin, de très bonne heure, nous prenions notre déjeuner ensemble, avant de partir tourner. Il avait des quintes de toux assez considérables, tous les matins.

C'était un homme délicieux. Il se murmurait qu'il allait épouser une jeune étudiante en médecine, de 27 ans ! Et l'on s'en étonnait, évidemment, vu son âge, déjà avancé. Voilà, c'est, hélas, tout ce que je puis vous dire. Bien amicalement à vous. Michel Galabru.

 ----------

Mme Régine Hernou-Georgeot (qui fut script-girl pour le tournage des Lettres de Mon Moulin) nous a écrit (12-2004 et 4-4-2005) : « Je n'ai hélas ! pu obtenir beaucoup de renseignements concernant Édouard Delmont que nous appelions simplement Delmont. Je me suis renseignée auprès de quelques rares personnes (qui ont eu le plaisir de le côtoyer pendant la durée des films auxquels ils participaient. Ils ont tous gardé un excellent souvenir de sa collaboration mais personne n'a pu me renseigner au sujet de ce changement d'Autran en Delmont.

« Tous sont d'accord pour dire que c'éait un blagueur, un galéjeur. Sur les plateaux, au cours des tournages, il était assez taquin, mais pas fanfaron, c'était dans sa nature. Sa présence était toujours agréable et son côté galéjeur semait souvent le rite. Mais il est vrai que, lorsqu'il ne tournait pas, il s'éloignait de nous et allait s'installer dans un coin. Il était très sérieux dans le travail, mais je pense qu'il avait le souci de ne pas gêner. Il nous prévenait toujours, l'assistant ou loi, pour nous dire où il se trouvait afin que nous ne perdions pas de temps à le chercher. Mais lorsque quelqu'un l'agaçait, il devenait "-". Il était cependant toujours facile à travaillr. Nous nous entendions très bien/ Il s'est toujours plié aux exigences, pas toujours faciles, que réclamaient le tournage d'un plan. mais je pense qu'il n'aimait pas les gens qui manquaient d'humour et qui se prenaient au sérieux. Tout en gardant son humour, il devenait cinglant.

« Il est vrai que je ne l'ai jamais entendu parler de sa vie privée. Nos conversations n'avaient lieu que sur les plateaux de tournage, car, à Marseille, il ne logeait pas avec nous, au mas.

« Il était un tantinet coquin avec les femmes jeunes, mais restait toujours très respectueux. Un jour (ça devait être un lundi, car, précédé par le week-end, c'était le seul jour où je pouvais m'occuper un peu de ma personne), je m'étais donc maquillée un peu plus que d'habitude et j'avais habillé mes lèvres d'un rouge assez agressif. Ayant à lui indiqué un raccord avant le tournage d'un plan, je me direige vers lui et lui dit : "Excusez-moi, Monsieur Delmont, mais il faut que je vous indique les gestes qu'il faut que vous fassiez pour raccorder avec le plan précédent, je rejoue la fin de la scène en détaillant les gestes, et je vois qu'il me regarde avec un petit sourire moqueur. Habituée à ce qu'il écoute consciencieusement mes explications les autres fois, je le regarde sans comprendre. Alors il me dit avec son air malicieux : "Attention, mignonne, tu prends des risques, tu prends de gros risques !". Marcel Pagnol intervient : "C'est Régine qui te provoque ?". "Tu as vu", lui répond-il, "elle a les lèvres aimantées".

« Je n'ai jamais su non plus pourquoi on l'appelait "L'Oncle" ».

Dans un prochain courrier, je vous ferai parvenir une photo et d'autres adresses, et peut-être des renseignements complémentaires. Veuillez agrée, Monsieur, l'assurance de ma sincère sympathie. Régine Hernou.

Autre courrier du 4/4/2005 :

Monsieur,

Suite à la promesse de mon précédent courrier, je vous fait parvenir ces photos de Monsieur Delmont, qui ont été prises pendant le tournage du film : "Les Lettres de mon Moulin". Je compte sur vous pour ne pas vous en servir commercialement sans prévenir Marianne Tarroux de le Compagnie Méditerranenne des films Marcel Pagnol, en ce qui concerne celle qui a été prise pendant le tournage, au moment où Delmont entre dans le moulin, attiré par Pierrette Bruno, dont on n'aperçoit que la main.

J'ai demandé à Jacqueline Pagnol si elle connaissait la provenance du nom Delmont. Hélas ! elle l'ignore également. Elle dit qu'en dehors des tournages, elle ne le voyait pas souvent.

J'espère que ces quelques photos vous feront plaisir. Amicalement. Régine Hernou.

----------

Le 4 Mai 2005, nous avons enfin eu l'explication de l'origine du pseudonyme de Delmont, grâce à une conversation téléphonique avec M. Adrien Eche, historien et érudit marseillais, grand spécialiste des acteurs de théâtre (notamment de l'Alcazar) et de cinéma marseillais.

Édouard Autran a en effet débuté à l'Alcazar de Marseille au début de la guerre de 14-18 comme machiniste, à l'époque où Franck Esposito était régisseur. Édouard Autran devint ensuite régisseur-adjoint, puis régisseur de l'Alcazar lorsque Franck Esposito en devint le directeur-général. Édouard Autran devint ensuite comédien à l'Alcazar (vers 1918 ?) et à l'époque Franck esposito avait pris l'habitude de choisir lui-même les pseudonymes de ses comédiens, souvent à partir de leur lieu de naissance. C'est ainsi que Joseph Grandhour, qui était né au Caire, fut appelé Reda Caire. Pour Édouard Autran, qui était né à Marseille, au 93 rue de Tilsitt, près du carrefour avec la rue de Lodi, c'était le quartier Notre Dame du Mont. Franck Esposito voulut le faire nommer Dumont, mais Édouard Autran n'accepta pas ce nom. Esposito, qui avait des origines italiennes lui proposa alors l'équivalent italien Delmonte et finalement l'accord se fit sur le pseudonyme de Delmont. A partir de cette époque, Édouard Autran ne fut plus connu dans les comédies, pui, à partir de 1931, dans les films, que sous le nom de Delmont. Selon les affiches, on trouvera soit Delmont, soit E. Delmont, soit Édouard Delmont. On ne trouvera jamais Édouard Autran. A noter que dans le film La Marseillaise, dans lequel tourna Delmont, on trouve cité un nom Autran, mais il s'agit pas de Delmont, mais d'un autre acteur Alphonse Autran.

 


Accès au forum généalogie du site : Généalogie famille Autran et Généalogie Edouard Marius Autran, dit Delmont

Retour à la page d'accueil généalogie

Retour à la page d'accueil du site



Marius AUTRAN et
Jean-Claude AUTRAN
jcautran.free.fr

Accès aux oeuvres complètes
de Marius AUTRAN
Biographie
de Marius AUTRAN
Biographies familiales
et autobiographie de Marius AUTRAN
Pages généalogiques
Forum du site
Encyclopédie des
rues de La Seyne
Lexique des termes
provençaux
Dictionnaire du
Mouvement ouvrier et social seynois
Documents divers sur l'histoire
de La Seyne
Les élections à La Seyne depuis 1945
Chronologie de
l'histoire de La Seyne
La Seyne de A à Z
Archives, souvenirs et écrits divers
de Marius AUTRAN
Archives, souvenirs et écrits divers
de Jean-Claude AUTRAN
Avis de recherches
Informations
légales sur le site

© Jean-Claude Autran 2016