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A l'automne 1935, la famille AUTRAN (Marius Autran, son épouse Louise, leur jeune fils de 2 ans, Robert, ainsi que la mère de Louise (Joséphine GAUTIER) se déplace de Montmeyan vers Carcès. Pourquoi ? Ils n'étaient pas mal à Montmeyan, l'ambiance du village et de l'école était agréable, Marius AUTRAN avait beaucoup de possibilités pour s'adonner au plaisir de la chasse dans les environs, ils ne manquaient de rien. Mais... Montmeyan était un tout petit village où les distractions étaient rares, très éloigné de la côte et de La Seyne où se trouvaient les parents de Marius AUTRAN et le reste de la famille. Et les hivers y étaient rudes, dans une maison au confort assez limité. Après 3 ans passés à Montmeyan, la famille avait donc essayé de se rapprocher de La Seyne. Mais une double mutation, directement à La Seyne n'avait pas été possible (pour des instituteurs encore en début de carrière : ils avaient seulement 25 et 24 ans !). Pour se rapprocher de la côte, deux possibilités leur avaient été offertes : Carcès ou Cotignac. Ils avaient accepté Carcès, qui était déjà un village plus important (l'école primaire avait 3 classes de garçons et 2 ou 3 classes de filles), et à une distance sensiblement plus faible de La Seyne par rapport à Montmeyan.
Marius et Louise AUTRAN passeront ainsi 3 ans à enseigner à Carcès, Marius AUTRAN étant directeur de l'école de garçons, avec 2 adjoints, MM. GRAVIER et BALLANDRAS.
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A noter qu'il y avait alors deux écoles séparées pour les garçons et les filles. L'école de garçons était dirigée par Marius AUTRAN, celle de filles (où travaillait Louise AUTRAN), par Madame TROIN.
La famille AUTRAN trouva à Carcès une ambiance très différente de celle qu'ils avaient connue à Montmeyan (où dominaient les agriculteurs et les commerçants). A Carcès, il y avait en plus des ouvriers, notamment avec les mines de bauxite proches du village. Contrairement à Montmeyan, Carcès connaissait des clivages politiques, les rapports entre habitants n'étaient pas toujours fraternels. Il y eut aussi des conflits entre les enseignants et le curé du village à propos des horaires de catéchisme après la classe.
L'ambiance du village et l'attitude de certains habitants les avaient donc déçus. Cinq ans plus tard, lorsque Marius AUTRAN fut arrêté pour ses activités dans la Résistance, il s'était d'ailleurs trouvé des habitants de Carcès pour le dénoncer au pouvoir de Vichy, allant même jusqu'à témoigner à charge contre lui et prétendant que lorsqu'il était en poste à Carcès « il faisait chanter l'Internationale aux élèves de sa classe » !! Accusation calomnieuse tellement grossière que même le juge d'instruction ne la prit pas en compte.
Il faut signaler que c'est à Carcès que Marius AUTRAN commence à entrer dans la politique et l'action syndicale : il devient secrétaire de l'Amicale Laïque vers 1935, puis le premier secrétaire départemental du Secours Rouge International (grâce à un ami, M. ROUX ?) ; il est invité à la section communiste, mais il n'adhère pas encore au PC ; dans le contexte de la montée du Front Populaire, il va aussi assister au grand meeting à Brignoles avec la venue de Maurice THOREZ en 1935.
La famille AUTRAN n'aura finalement conservé que peu de souvenirs de ces 3 années, et surtout peu de bons souvenirs, d'autant plus que ce fut pendant leur séjour à Carcès, à la fin de leur première année scolaire, que leur jeune fils Robert mourut à l'âge de 3 ans.
A la rentrée de 1938, la demande de mutation de Marius et Louise AUTRAN à La Seyne-sur-Mer est acceptée. Ils reviennent dans leur cité d'origine, qu'ils ne quitteront plus.
(A suivre : carrière d'instituteur, puis de professeur de C.E.G. de Marius AUTRAN à La Seyne, collèges Martini et Curie (1938-1966) et carrière d'institutrice, puis de professeur de C.E.G. de Louise AUTRAN à La Seyne (collège CURIE) de Louise AUTRAN (1938-1965).
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Jean-Claude Autran 2016