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Archives familiales : Répertoire
lyrique
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LA MASCOTTE
OPÉRA-COMIQUE en 3 ACTES
Musique d'Edmond AUDRAN
Livret d'Alfred DURU et d'Henri
CHIVOT
Représenté pour la
première fois au Théâtre des
Bouffes-Parisiens
le 29 Décembre 1880.
Personnages
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Artistes
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- BETTINA
- FIAMETTA
- PARAFANTE
- MATHÉO
- PIPPO
- LAURENT
XVII
- FRITELLINI
- ROCCO
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- Mme
BONTBAZON
- Mme
DINELLI
- M.
MESCHEUX
- M.
DESMONTS
- M.
MORLET
- M.
HITTEMANS
- M.
LAMY
- M.
RAUCOURT
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L'action se passe dans la principauté de
Piombino au XVIIe siècle
ACTE I : LA COUR DE LA FERME DE
ROCCO
ACTE II : UNE SALLE DU PALAIS DU GRAND-DUC,
À PIOMBINO
ACTE III : UNE HOSTELLERIE ITALIENNE DANS LE
DUCHÉ DE PISE
Résumé
Bettina est une accorte gardeuse
de dindons qui a deux biens. D'abord un amoureux : Pippo, un charmant
berger, qu'elle aime mieux que ses dindons, et puis une vertu
inouïe : par sa seule présence elle porte la chance
à ceux qui ne l'ont pas. Hélas, cette vertu
disparaîtra le jour où elle perdra... sa vertu. Vous
pensez bien que Bettina se moque royalement d'être une
mascotte. Si elle le pouvait, elle épouserait dès
demain son Pippo. Mais voilà, le roi Laurent XVII ne l'entend
pas de cette oreille. Ayant appris que Bettina chassait la guigne, il
l'amène à la cour et lui donne un titre. Ce qui ne
manque pas de provoquer des drames. En effet, Fiametta, fille du roi,
s'amourache de Pippo, malgré le « je ne sais quoi »
irrésistible de son fiancé, le prince Fritellini. Car,
pour approcher sa belle, le berger s'est déguisé en
danseur et a paru à la cour sous le nom de Saltarello. De
rage, Fritellini déclare la guerre à Laurent XVII et
part en claquant la porte, non sans s'être vengé de son
rival en lui soutenant que Bettina et le roi... ce qui serait le
secret de Polichinelle. Mais Pippo n'en croit rien, d'autant plus que
Laurent affirme être incapable de « ravir sa fleur
d'oranger » à sa mascotte. Mascotte qui, d'ailleurs, va
bientôt lui faire défaut. En effet, les deux amoureux
prennent la clef des champs et rallient le camp de Fritellini.
Voilà le roi, Fiametta et Rocco, le chambellan, à la
poursuite des fuyards. Pour cela, ils se sont déguisés
en chanteurs ambulants, ce qui ne va pas sans quelque humiliation. Ne
va-t-on pas jusqu'à leur faire chanter une chanson on ne peut
plus désobligeante pour Sa Majesté ! Finalement, la
jeunesse et l'amour triomphent. Bettina et Pippo sont unis par les
liens sacrés du mariage. Mais si la jeune mariée perd
ses vertus, heureusement, la mascotterie se transmet aux enfants. Il
suffit donc de patienter un petit peu.
CATALOGUE DES MORCEAUX
ACTE I
La cour d'une ferme. À droite, la maison
du fermier ; à gauche un hangar.
SCÈNE 1
ROCCO, paysans, valets de ferme.
N° 1 -
INTRODUCTION
- CHOEUR ET COUPLETS
Soprani, ténors,
basses
- La vendange est
terminée
- Buvons tous à petits
coups
- Buvons le vin de
l'année
- Si bon si frais et si
doux
N° 1 bis -
COUPLETS
Paysannes
- Il fait fuir l'humeur
morose
- Les ennuis et le
chagrin
- Et du soir jusqu'au
matin
- Vous fait voir la vie en
rose
-
- Vive le petit vin doux
!
- Gloux gloux gloux gloux gloux
gloux gloux
- Vive le petit vin doux
!
- Vive ses gloux
gloux
-
Soprani, ténors,
basses
- Vive le petit vin doux
!
- Gloux gloux gloux gloux gloux
gloux gloux
- Vive le petit vin doux
!
- Vive ses gloux
gloux
Paysannes
- Ses vertus sont
admirables
- Car il rend jeunes ou
vieux
- Les hommes plus
amoureux
- Et les femmes plus
aimables
-
- Vive le petit vin doux
!
- Gloux gloux gloux gloux gloux
gloux gloux
- Vive le petit vin doux
!
- Vive ses gloux
gloux
Soprani, ténors,
basses
- Vive le petit vin doux
!
- Gloux gloux gloux gloux gloux
gloux gloux
- Vive le petit vin doux
!
- Vive ses gloux
gloux
Paysannes
- C'est lui qui donn' du
courage
- Aux époux les moins
vaillants
- V'là pourquoi les
p'tits enfants
- Sont nombreux dans ce
village
-
- Vive le petit vin doux
!
- Gloux gloux gloux gloux gloux
gloux gloux
- Vive le petit vin doux
!
- Vive ses gloux
gloux
Soprani, ténors,
basses
- Vive le petit vin doux
!
- Gloux gloux gloux gloux gloux
gloux gloux
- Vive le petit vin doux
!
- Vive ses gloux
gloux
-
- Buvons ! buvons ! buvons !
buvons !
-
- La vendange est
terminée
- Buvons tous à petits
coups
- Buvons le vin de
l'année
- Si bon si frais et si
doux
-
- Si bon, si frais, si gai, si
doux
Rocco ne prend pas part à
l'allégresse générale. La guigne le pousuit sans
relâche. Sa grange a brûlé, ses moutons ont eu la
clavelée, son tailleur ne veut pas lui livrer un habit neuf,
aujourd'hui il a perdu sa vache.
SCÈNE 2
Les mêmes, PIPPO
Son berger Pippo lui apporte la réponse
de son frère Antonio qu'il suppliait de lui venir en aide.
Antonio va envoyer à Rocco un cadeau royal sous la forme de sa
gardeuse de dindons, Bettina.
De l'avis de Pippo, il faudrait à Rocco,
pour lui porter bonheur, une Mascotte. Qu'est-ce
que c'est que ça, une Mascotte, demande
Rocco.
N° 2 -
BALLADE
PIPPO
- Un jour le diable ivre
d'orgueil
- Choisit dans sa grande
chaudière
- Des démons qu'avaient
l'mauvais oeil
- Et les envoya sur la
terre.
-
- Mais le bon Dieu, notr'
protecteur
- Quand il apprit créant
de suite
- Des anges qui portaient
bonheur
- Chez nous les envoya bien
vite
-
- Ces envoyés du
paradis
- Sont des mascottes mes
amis
- Heureux celui que le ciel
dote
- D'une mascotte
-
- Ah !
- Heureux celui que le ciel
dote
- D'une mascotte
- Ah ! Ah !
Soprani, ténors,
basses
- Ces envoyés du
paradis
- Sont des mascottes mes
amis
- Heureux celui que le ciel
dote
- D'une mascotte
- Ah ! Ah ! Ah !
-
PIPPO
- Sitôt que dans une
maison
- Un de ces anges-là
pénêtre
- C'est la vein' la chance
à foison
- Qu'il apporte à son
nouveau maître
-
- Est-ce un malade ? Il est
guéri
- Un pauvr' de suite il fait
fortune
- Si c'est un malheureux
mari
- Il perd la femme qui
l'importune
-
- Ces envoyés du
paradis
- Sont des mascottes mes
amis
- Heureux celui que le ciel
dote
- D'une mascotte
-
- Ah !
- Heureux celui que le ciel
dote
- D'une mascotte
- Ah ! Ah !
Soprani, ténors,
basses
- Ces envoyés du
paradis
- Sont des mascottes mes
amis
- Heureux celui que le ciel
dote
- D'une mascotte
- Ah ! Ah ! Ah !
Rocco ne croit pas à ces sornettes. Tout
le monde sort.
SORTIE
Soprani, Ténors,
Basses
- La vendange est
terminée
- Buvons tous à petits
coups
- Buvons le vin de
l'année
- Si bon si frais et si
doux
SCÈNE 3
PIPPO, ROCCO
Rocco reste ; sa dernière esprance
s'envole. Son frère se moque de lui en lui envoyant une
gardeuse de dindons. Pippo essaye de le consoler, il fait
l'éloge de Bettina qu'il aime et dont il est aimé.
Rocco l'envoie à son ouvrage.
SCÈNE 4
BETTINA
Bettina accourt, poursuivie par les
garçons qui veulent l'embrasser.
N° 3 - ENTRÉE ET
COUPLETS
BETTINA, basses,
ténors
Basses,
ténors
- Allons, la belle, vite un
p'tit baiser
- Allons, la belle, vite un
p'tit baiser
- Tu n'peux, cruelle, tu n'peux
le refuser.
- Non, non, tu n'peux, la
belle
- Non tu n'peux le
refuser.
-
BETTINA
- Oui-da, comptez la d'ssus mes
gars
- Vous n'l'aurez pas, Foi
d'Bettina
- Vous n'l'aurez pas
N° 3 bis -
COUPLETS
BETTINA
- N'avancez pas ou
j'tape
- J'aim' pas ces jeux
là
- Et l'premier
qu'jattrape
- Vrai ! J'ne lui dis
qu'ça.
-
- Là franchement à
ma mine
- Chacun vous peux
l'voir,
- J'suis pas d'cell's qu'on
lutine
- Sans leur bon
vouloir,
-
- Car j'suis Bettina la
Rougeaude
- Gare à vous, nom d'un
jupon!
- J'vous promets qu'avant qu'on
m'échaude
- Y pass'ra d'leau sous
l'pont.
Ténors et
basses
- Non, non d'un'fille aussi
gentille
- Jamais
garçons
- N'ont craint les
l'çons.
Basses
- Allons, la belle, vite un
p'tit baiser
Ténors
- Allons, la belle, vite un
p'tit baiser
Ténors et
basses
- Tu n'peux, cruelle, tu n'peux
le refuser.
- Non, non, tu n'peux, la
belle
- Non tu n'peux le
refuser.
- Un p'tit baiser.
BETTINA
- Je suis et je
l'démontre
- Bâti'
solid'ment
- J'suis d'force à lutter
contre
- Tout un
régiment
-
- J'veux pas qu'on
m'asticote
- J'vous en avertis
- Du premier qui s'y
frotte
- J'fais un abatis !
-
- Car j'suis Bettina la
Rougeaude
- Gare à vous, nom d'un
jupon !
- J'vous promets qu'avant qu'on
m'échaude
- Y pass'ra d'leau sous
l'pont.
Ténors et
basses
- Non, non d'un'fille aussi
gentille
- Jamais
garçons
- N'ont craint les
l'çons.
Basses
- Allons, la belle, vite un
p'tit baiser
Ténors
- Allons, la belle, vite un
p'tit baiser
Ténors et
basses
- Tu n'peux, cruelle, tu n'peux
le refuser.
- Non, non, tu n'peux, la
belle
- Non tu n'peux le
refuser.
- Un p'tit baiser.
Rocco sort du hangar, un seau
d'eau à la main. Bettina prend le seau des mains de Rocco et
le leur jette à la figure.
Rocco reconaît Bettina.
C'est bien la gaillarde dont Pippo lui a fait le portrait. Elle
apporte, de la part d'Antonio, un panier d'oeufs frais et une lettre
bourrée sans doute... de bons conseils. Rocco furieux jette le
panier sur la table et fourre la lettre dans la poche de sa
veste.
On entend au dehors de fanfares
de chasses.
Le prince Laurent
fatigué de chasser, vient se reposer à la
ferme.
Scène 5
Les mêmes, LAURENT XVII,
FIAMETTA, FRITELLINI, SEIGNEURS ET DAMES
N°
4 - CHOEUR ET COUPLETS DES PRÉSAGES
Soprani, ténors,
basses
- On aime à voir
après la chasse
- Du doux repos sonner
l'instant
- A notre prince faisons
place
- Et crions tous Vive Laurent
!
-
- Le prince Laurent
!
-
- On aime à voir
après la chasse
- Oui du doux repos sonner
l'instant
- A notre prince faisons
place
- Et crions tous Vive Laurent
!
ROCCO
- Altesse, quel honneur pour
moi
BETTINA
- Ah ! quelle faveur souveraine
!
- J'ai l'émotion, j'en
perds l'haleine
LAURENT
- Elle est forte accorte, forte
accorte ma foi !
FRITELLINI
- O Fiametta ma fiancée
!
- Vous qui remplissez ma
pensée...
FIAMETTA
- Assez prince ! pas de
fadeurs
- Je ne puis souffrir les
flatteurs
LAURENT
- Sans accident la chasse est
terminée
- C'est heureux car ce
matin
- J'aperçus une
araignée
- Ce qui veut dire
chagrin.
FIAMETTA
- Ah ! Permettez que j'en
rie
- Car c'est trop drôle
papa.
- Eh ! quoi ! sans
plaisanterie
- Vous croyez à tout cela
?
LAURENT
- Il ne faut pas en
rire
- Car moi j'y crois
- Et vais t'en dire
- Enfant, le
pourquoi.
N° 4 bis -
COUPLETS DES PRÉSAGES
LAURENT
- Les gens sensés et
sages
- En tous lieux et
souvent
- Ont dit que les
présages
- N'étaient pas que du
vent
-
- Aussi ne vous
déplaise
- Jamais on ne
devrait
- Se mettre à table
treize
- Mais douze c'est
parfait
-
- Les présages, les
songes
- Ne sont pas des
mensonges
- Et bien des exemples
frappants
- L'ont prouvé de tous
temps
-
- Les présages, les
songes
- Ne sont pas des
mensonges
- L'on voit et l'on a
vu
- De tous temps des faits bien
étonnants
-
- Un rien me
bouleverse
- Et j'en conviens je
crois
- Au sel que l'on
renverse
- Aux couteaux mis en
croix
-
- Enfin chose
bizarre
- Les faits les plus
douteux
- Sont ceux je le
déclare
- Auxquels je crois le
mieux
-
- Les présages, les
songes
- Ne sont pas des
mensonges
- Et bien des exemples
frappants
- L'ont prouvé de tous
temps
-
- Les présages, les
songes
- Ne sont pas des
mensonges
- L'on voit et l'on a
vu
- De tous temps des faits bien
étonnants
Fiametta veut boire du lait. Justement on va
traire la vache
Bettina sort suivre des seigneurs et des
dames.
SORTIE
Soprani, ténors,
basses
- On aime à voir
après la chasse
- Du doux repos sonner
l'instant
- A notre prince faisons
place
- Et crions tous Vive Laurent
!
SCÈNE 6
LAURENT, FIAMETTA, FRITELLINI, ROCCO, puis
PIPPO
Laurent, prince bon enfant, fait des
confidences au fermier. Lui aussi est poursuivi par une guigne
impitoyable. Il s'assied... naturellement sur la chaise
cassée. On apporte du lait ; il trouve un hanneton dans sa
tesse. Pippo entre ; la princesse Fiametta est frappée de sa
beauté et le dévore des yeux.
SCÈNE 7
BETTINA puis FIAMETTA
Bettina a remarqué la persistance de
Fiametta à regarder son amoureux Pippo. La princesse revient
espérant revoir le berger. Elle avoue à Bettina sa
passion pour tout ce qui est champêtre.
N° 5 -
COUPLETS
FIAMETTA
- Ah ! qu'il est beau l'homme
des champs
- Sous le soleil quand il
chemine
- J'aime sa rude et belle
mine
- Et j'aime ses
accoutrements
-
- Il est l'enfant de la
nature
- Il s'éveille au chant
des oiseaux
- Et debout tant que le jour
dure
- Il s'endort avec ses
troupeaux
-
- Ah ! loin des
cours,
- De leurs
détours
- J'aurais voulu passer mes
jours,
- En bergerette
- Une houlette
- Pour seuls atours
-
- Nos grands seigneurs sont mal
bâtis
- Aspect chétif, tristes
figures,
- Ils ont l'air de
caricatures
- Quoiqu'ils aient de fort
beausx habits
-
- Mais ce rustaud a l'air
honnête
- Qui plus qu'eux me
paraît charmant
- S'il voulait faire ma
conquête
- Réussirait
certainement
-
- Ah ! loin des
cours,
- De leurs
détours
- J'aurais voulu passer mes
jours,
- En bergerette
- Une houlette
- Pour seuls atours
-
SCÈNE 8
FIAMETTA, FRITELLINI
Fritellini accourt à la recherche de la
princesse sa fiancée. Fiametta se moque de ses allures
efféminées et lui reproche de manquer de
biceps.
N° 6 -
COUPLETS
FRITELLINI
- D'un athlète ou d'un
villageois
- Si je n'ai pas la
corpulence
- Je suis jusques au bout des
doigts
- Plein d'une suprême
élégance
- Ma jambe est fine
- Et de bon
goût
- Et sous mon enveloppe
étique
- Je possède par dessus
tout
- Je possède par dessus
tout
- Le je ne sais quoi, le je ne
sais quoi,
- Le je ne sais quoi,
poétique
FIAMETTA
Le je ne sais quoi, le je
ne sais quoi
FRITELLINI
Le je ne sais quoi,
poétique.
- Je suis frêle comme un
oiseau,
- Pâle comme un beau soir
d'automne
- Je mange et bois comme un
oiseau
- J'aime mieux Vénus que
Bellonne
- Mais j'ai l'âme d'un
troubadour
- Et pour me rendre
sympathique
- J'ai l'auréole de
l'amour
- J'ai l'auréole de
l'amour
- Le je ne sais quoi, le je ne
sais quoi,
- Le je ne sais quoi,
poétique
FIAMETTA
Le je ne sais quoi, le je
ne sais quoi
FRITELLINI
Le je ne sais quoi,
poétique.
SCÈNE 9
Les mêmes, PIPPO et
BETTINA
Pippo vient chercher la princesse qui lui lance
ses oeillades les plus amoureuses.
SCÈNE 10
BETTINA, PIPPO
Bettina fait une scène de jalousie
à Pippo. Mais Pippo aime toujours Bettina. Bettina aime
toujours Pippo.
N° 7 -
DUETTO
BETTINA
- Je sens lorsque je
t'aperçois
- Comme un tremblement qui
m'agite
PIPPO
- Et moi Bettina quand j'te
vois
- C'est étonnant comme je
palpite
BETTINA
- Lorsque tu me parles
voilà
- Que dans mon p'tit coeur
ça s'embrouille
PIPPO
- Moi quand tu me regard' j'ai
là
- Comme un' gross' bêt'
qui me chatouille
BETTINA
- J'aim' bien mes
dindons
PIPPO
- J'aim' bien mes
moutons
BETTINA
- Quand ils font leurs doux glou
glou glou
PIPPO
- Quand chacun d'eux fait
bè
BETTINA, PIPPO
- Mais
BETTINA
- J't'aim' mieux qu'mes
dindons
PIPPO
- J't'aim' mieux qu'mes
moutons
BETTINA
- Quand ils font leurs doux glou
glou glou
PIPPO
- Quand chacun d'eux fait
bè
BETTINA
- Glou glou glou,
- Glou glou glou,
- Glou glou glou,
- Glou
PIPPO
- Bè bè bè
bè bè bè
BETTINA
- Lorsque j'plong' dans mes yeux
tes yeux
- C'est fou comm' ça
m'ravigote
-
PIPPO
- Quand j'aspir' l'odeur de tes
ch'veux
- Jusqu'au bout des doigts
ça m'picote
BETTINA
- Si tu t'approch's de moi
soudain
- Je tremble comme un' petit
poule
PIPPO
- Quand ma main rencontre ta
main
- Crac ! c'est fini, je perds la
boule
BETTINA
- J'aim' bien mes
dindons
PIPPO
- J'aim' bien mes
moutons
BETTINA
- Quand ils font leurs doux glou
glou glou
PIPPO
- Quand chacun d'eux fait
bè
BETTINA, PIPPO
- Mais
BETTINA
- J't'aim' mieux qu'mes
dindons
PIPPO
- J't'aim' mieux qu'mes
moutons
BETTINA
- Quand ils font leurs doux glou
glou glou
PIPPO
- Quand chacun d'eux fait
bè
BETTINA
- Glou glou glou,
- Glou glou glou,
- Glou glou glou,
- Glou
PIPPO
- Bè bè bè
bè bè bè
SCÈNE 11
Les mêmes, ROCCO
Rocco les surprend. Il renvoie Pippo à
son ouvrage et chasse Bettina. Celle-ci, avant de partir, demande la
réponse à la lettre d'Antonio. Rocco, pour y
répondre, se décide à lire cette
lettre.
L'Orchestre joue l'air des
Mascottes.
« Mon bon frère, si j'ai fait
fortune c'est que je possédais une Mascotte. Je te la
cède. Cette Mascotte c'est Bettina ».
Il remet la lettre dans la poche de sa
veste.
Voilà Rocco désensorcelé.
En effet, Pippo accourt et annonce que la vache est retrouvée,
le procès gagné et l'habit livré par le
tailleur. Rocco garde Bettina et l'accable de
prévenances.
SCÈNE 12
Les mêmes,
FRITELLINI
Mais un accident est arrivé au prince
Laurent ; il est tombé dans une cuve de vin doux. Il lui faut
un habit. Rocco ôte sa veste et met son habit
neuf.
SCÈNE 13
ROCCO, LAURENT
Le prince Laurent a revêtu la veste de
Rocco et y a trouvé la lettre. « Ah ! mon gaillard,
dit-il à Rocco, tu possèdes une Mascotte. Je te la
prends ! ». En échange, il nommera Rocco son grand
chambellan. Mais la lettre annonçait un Traité des
Mascottes qu'ils trouvent dans le panier aux oeufs. Le principal
article de ce traité dit que tout individu, mâle ou
femelle, cessera d'être Mascotte le jour où il aura
perdu son auréole de chasteté. Laurent emmènera
Bettina à la cour et il veillera sur son
innocence.
Rocco va à la cloche et sonne à
tour de bras. Tout le monde accourt.
SCÈNE 11
TOUS LES PERSONNAGES
N° 8 -
FINAL
Soprani, ténors,
basses
- On sonne ! on sonne ! on
carillonne
- Qui sonne ici ?
- Que se passe-t-il ici
?
- On sonne, on carillonne
!
- On sonne, on carillonne
!
- Qu'y a-t-il donc ici
?
- Qui peut sonner ainsi
?
- On sonne ! on sonne ! on sonne
!
LAURENT
- Je veux parler de suite
à la servante Bettina,
- Donc pour qu'elle accoure au
plus vite, appelez-là
- Je veux parler de suite
à Bettina.
PIPPO
- Que veut-il à ma
Bettina ?
FIAMETTA
- Qu'a-t-il à dire
à Bettina ?
Soprani, ténors,
basses
- Hola ! hola ! viens Bettina
!
- Hola ! hola ! viens Bettina
!
- Bettina ! Bettina ! Bettina !
viens ça.
BETTINA
(entrant)
- Eh ! bien quoi ? Bettina me
v'là !
- Eh ! bien quoi ? Bettina me
v'là !
ROCCO
- C'est notre prince qui
t'appelle
BETTINA
- Quoi ! c'est le prince qui
m'appelle
ROCCO
- Oui, c'est le prince qui
t'appelle
BETTINA
- Que désir' de moi
monseigneur ?
LAURENT
- Approchez, approchez ma belle
!
- Que je vous presse sur mon
coeur
Soprani, ténors,
basses
- Sur son coeur ?
BETTINA
- Moi ! une servante
LAURENT
- Du tout, du tout c'est une
erreur !
- Votre origine est plus
brillante
- Vous avez un titre
éclatant
BETTINA
(parlé)
- Moi ? J'ai-z'un titre
?
LAURENT
- Car je viens d'apprendre
à l'instant
- Que vous étiez la
descendante
- Des anciens ducs de
Panada
BETTINA
- Eh quoi ! je suis un' Panada
?
Soprani, ténors,
basses
- Un' Panada ?
BETTINA
- Je n' m'étais jamais
douté d'ça
Les personnages, avec le
choeur
- Un' Panada ?
- Voyez-vous ça
!
- Un' Panada ?
- Voyez-vous ça
!
BETTINA
- Ah ! quelle aventure, Ah !
qu'ai-je appris ? qu'ai-je appris là ? Foin de la roture
J'suis un' Panada
FIAMETTA
- Bizarre aventure, Ah !
qu'ai-je appris ? qu'ai-je appris là ?
FRITELLINI
- Bizarre aventure, Ah !
qu'ai-je appris ? qu'ai-je appris là ?
PIPPO
- Funeste aventure, Ah !
qu'ai-je appris ? qu'ai-je appris là ?
LAURENT
- C'est une imposture !
Qu'importe cela. Grâce à cela, Oui, je me
l'assure
ROCCO
- C'est une imposture ! Mais
grâce à cela, à cela, Grâce à
cela Quoi la chose est sûre
Choeurs
- Ah ! qu'ai-je appris ?
qu'ai-je appris là ? C'est, la chose est
sûre
Soprani
- C'est un' Panada
FRITELLINI, PIPPO,
ténors
- C'est un' Panada !
FIAMETTA,
soprani
- Une Panada !
LAURENT, ROCCO,
basses
- Une Panada !
LAURENT
- À la cour ma toute
belle,
- Où votre rang vous
appelle
- Nous allons nous rendre au
plus tôt
BETTINA
- Je veux bien et j'en suis bien
aise
- Mais pourvu ne vous en
déplaise
- Qu'avec moi j'emmène
Pippo !
ROCCO
- Son amoureux !
LAURENT
- Danger terrible !
- Non comtesse c'est impossible
!
BETTINA
- Impossible !
PIPPO
- Ne plus te voir !
BETTINA
- Ah ! ce n'est pas en mon
pouvoir
LAURENT
- Songez-y bien, noblisse
oblège, oh ! pardon ! noblesse oblige
ROCCO
- Il faut soutenir votre
rang
LAURENT
- L'honneur des Panada
l'exige
PIPPO
- Nom d'un' brebis c'est
déchirant !
BETTINA
- L'honneur des Panada
l'exige
- Résignons nous mais
ça m'afflige !
- O mon Pippo ! mon p'tit
Pippo
- Mon coeur bat, ma tête
s'égare !
- Hélas ! il faut sans
crier gare !
- Sans crier gare ! il faut
partir tout d'go
- Mon coeur bat, ma tête
s'égare !
- Sans crier gare ! il faut
partir tout d'go
- Ah ! puisque le sort nous
sépare
- Pense à mois souvent
mon Pippo !
- Pippo ! Pippo !
- Puisque le sort hélas !
nous sépare
- Pense à mois souvent
mon Pippo !
PIPPO
- Puisque le sort hélas !
nous sépare
- Crois au souvenir de Pippo
!
BETTINA
- O mon Pippo !
LAURENT
- Allons partons !
BETTINA
- Mais pleurer c'est trop
bête
- Et je garde l'espoir
- De nous revoir
- Mais silence ! on nous
guette
- Pour le moment ici
- Il faut que chacun
pense
- Que j'en prends mon
parti.
LAURENT
- Belle comtesse, le temps nous
presse
- Allons, partons !
BETTINA
- En poste, en poste, en poste,
en poste au galop !
- Tin, tin, la mule fait sonner
son grelot.
- Clic, clac, gai postillon
clic, clac, oh ! la ! oh !
- Partons, partons, partons,
partons au plus tôt
Les personnages, avec le
choeur
- En poste, en poste, en poste,
en poste au galop !
- Tin, tin, la mule fait sonner
son grelot.
- Clic, clac, gai postillon
clic, clac, oh ! la ! oh !
- Partons, partons, partons,
partons au plus tôt
-
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop là !
BETTINA, PIPPO
- À la cour en cejour
elle part au plus vite
- Ta (ma) Bettina te (me) quitte
aujourd'hui
- Quel ennui Ah !
Les personnages, avec le
choeur
- En poste, en poste, en poste,
en poste au galop !
- Tin, tin, la mule fait sonner
son grelot.
- Clic, clac, gai postillon
clic, clac, oh ! la ! oh !
- Partons, partons, partons,
partons au plus tôt
-
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
-
- Hop ! En poste au galop
!
- En poste au galop ! En poste
au galop !
- En poste au galop !
- Au galop ! au galop ! au galop
!
-
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop ! hop ! hop !
hop !
- Hop ! hop ! hop !
Fin du 1er Acte.
ACTE II.
Une salle du palais du Prince
Laurent
SCÈNE 1
CARLO, MARCO, ANGELO, LUIDGI, PAOLO, BEPPO, LES
PAGES
N°9 - CHOEUR ET
COUPLETS DES PAGES
1ères
soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
- Nous pouvons le dire à
voix basse
- Heureux celui qu'elle
aimera
2èmes
soprani
- Qu'elle a de grâce,
qu'elle a de grâce
- Nous pouvons le dire à
voix basse, bien basse
1ères soprani et
2èmes soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
LUIDGI
- Oh ! oui ! la comtesse est
bien belle
- Elle est bien gracieuse
aussi
CARLO
- Tout le monde est amoureux
d'elle
- Depuis un mois qu'elle est
ici
1ères
soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
- Nous pouvons le dire à
voix basse
- Heureux celui qu'elle
aimera
2èmes
soprani
- Qu'elle a de grâce,
qu'elle a de grâce
- Nous pouvons le dire à
voix basse, bien basse
1ères soprani
et 2èmes soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
PAOLO
- Je la contemple et je
l'admire
- Et tout bas je lui fais ma
cour
ANGELO
- Moi, pour elle, je viens
d'écrire
- Un ravissant billet
d'amour
2èmes
soprani
- Et moi de
même
1ères
soprani
- Et moi de
même
LUIGI
- Lis-nous le tien !
ANGELO
- Écoutez bien
!
N°9
bis - COUPLETS DES PAGES
ANGELO
- Excusez mon audace
extrême
- Acceptez mon coeur et ma
foi
- Belle comtesse je vous
aime
Tous
- Je vous aime
ANGELO
- Je vous aime, je vous
aime
1ères soprani
et 2èmes soprani
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
MARCO
- Lorsque vous daignez me
sourire
- Ah ! je suis plus heureux
qu'un Roi
- Mais loin de vous, c'est le
martyre
Tous
- Le martyre
MARCO
- Le martyre, le
martyre
1ères soprani
et 2èmes soprani
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
CARLO
- Si vous repoussez ma
prière
- Si vous n'avez pitié de
moi
- Je me jette dans la
rivière
Tous
- La rivière
CARLO
- La rivière, la
rivière
1ères soprani
et 2èmes soprani
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
- C'est absolument comme
moi
1ères
soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
- Nous pouvons le dire à
voix basse
- Heureux celui qu'elle
aimera
2èmes
soprani
- Qu'elle a de grâce,
qu'elle a de grâce
- Nous pouvons le dire à
voix basse, bien basse
1ères soprani
et 2èmes soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
SCÈNE II
Les mêmes, LAURENT, ROCCO
Laurent, qui s'est approché, saisit tous
les billets et menace les Pages de les licencier s'ils osent lever
les yeux sur la comtesse de Panada. Il leur montre la
porte.
SORTIE
1ères
soprani
- Loin de ta présence on
nous chasse
- Ô comtesse de
Panada
- Mais quoiqu'on dise et quoi
qu'on fasse
- Heureux celui qu'elle
aimera
2èmes
soprani
- Oui, l'on nous chasse, Oui,
l'on nous chasse,
- Mais quoiqu'on dise et quoi
qu'on fasse, qu'on fasse
1ères soprani et
2èmes soprani
- Qu'elle est belle et qu'elle a
de grâce
- La comtesse de
Panada
SCÈNE III
LAURENT, ROCCO
Le Prince et Rocco s'entretiennent des
préparatifs du mariage de Fiametta et de Fritellini. Il y aura
concert et pantomime par la troupe du célèbre
Saltarello
SCÈNE IV
LAURENT, FIAMETTA,
FRITELLINI
Fiametta pense toujours a Pippo. Fritellini est
jaloux. Laurent veut que la mariage se fasse mais sa fille lui
reproche de vouloir se débarrasser d'elle. On entend la voix
de Bettina. Fiametta et Fritellini lui cèdent la place et
sortent furieux
SCÈNE V
LAURENT, BETTINA, en costume de cour, suite de
Bettina
N° 10 -
COUPLETS
BETTINA
- Ah ! laissez-moi ! ah !
laissez-moi
- Vous me rompez la
tête
- Et je vous le
répète
- Laissez-moi ! ah !
laissez-moi
- Laissez-moi ! ah !
laissez-moi
LAURENT
- Mon Dieu qu'avez vous donc ma
chère ?
- Parlez ô belle
Panada
BETTINA
- J'ai que j'étouffe de
colère
- Car j'en ai, oui j'en ai
jusque là !
- Oui j'en ai jusque là
!
- Oui j'en ai jusque là
!
COUPLETS
- Que je regrette mon
village
- Où le soir au son des
violons
- J'allais folâtrer sous
l'ombrage
- Avec les gars des
environs
-
- Maintenant grâce
à l'étiquette
- On m'tient ma robe
- J'peux plus courir
- Et si j'veux ôter ma
coll' rette
- Non, faut qu'j'étouffe
pour vous fair' plaisir
-
- Ah ! loin de votre cour je
l'jure !
- J'avais l'coeur bien plus
dispos,
- J'veux qu'on m'rend ma rob' de
bure
- J'veux qu'on m'rende mes gros
sabots
- J'veux qu'on m'rend ma rob' de
bure
- Ma rob' de bure et mes gros
sabots
-
- Quand j'ai faim c'est une
autre affaire !
- Je n'peux rien manger de c'qui
m'plait
- Ainsi j'adore les pomm's de
terre,
- On m'fich' tout l'temps des
blancs d'poulet
-
- Puis mon médecin me
harangue
- Et me répète
à chaque instant :
- Mon enfant, montrez-moi la
langue,
- Si vous croyez qu'c'est
amusant.
-
- Ah ! loin de votre cour je
l'jure !
- J'avais l'coeur bien plus
dispos,
- J'veux qu'on m'rend ma rob' de
bure
- J'veux qu'on m'rende mes gros
sabots
- J'veux qu'on m'rend ma rob' de
bure
- Ma rob' de bure et mes gros
sabots
Bettina voudrait des distractions, monter
à cheval, faire un peu de natation. Justement, la
rivière passe sous les fenêtres. Mais le Prince ne
l'entend pas ainsi. Si du moins Bettina avait là son Pippo...
Mais il l'a oubliée sans doute. On n'entend plus parler de
lui. Bruit au fond. C'est le Saltarello et sa troupe qui
arrivent.
SCÈNE VI
TOUS LES PERSONNAGES, LE SALTARELLO ET LES
MIMES
N° 11 - CHOEUR ET AIR
DE SALTARELLO
Soprani, ténors
basses
- Ah ! quel spectacle charmant
!
- Nous allons dans un
moment
- Voir arriver ces
danseuses
- Gracieuses
- Et ces mimes excellents
!
- Dont les talents sont
surprenants !
- Les voici ! regardez-les
!
- Qu'ils sont pimpants et
coquets !
N° 11 bis -
AIR
SALTARELLO
- Salut à vous
seigneurs
- Salut à vous
princesse
- Danseur plein de
brio
- De grâce et de
souplesse,
- Vous voyez devant vous le
grand Saltarello,
- Le fils de la folie et de
Pulcinello.
-
- Ah ! c'est moi, c'est moi
Salatarello
- Le grand danseur de
l'Italie
- Lorsque je parais
subito
- Autour de moi chacun
s'écrie :
- Qu'il est joli, qu'il est
coquet
- Et qu'avec grâce il se
balance
- Ah ! quel parcours ! ah ! quel
jarret !
- Voilà le vrai dieu de
la danse.
-
- Je sais danser un
menuet
- Avec un air plein de
noblesse
- Mais c'est surtout dans le
ballet
- Que je montre ma
souplesse
-
- Comme le vent, comme
l'éclair
- Il faut me vois quand je
m'élance
- Restant cinq minutes en
l'air
- Et puis retombant en
cadence
-
- Aussi chacun me dit : bravo
!
- Bravo ! bravo ! bravo ! bravo
!
- C'est lui, c'est lui
Salatarello
- Le grand danseur de
l'Italie
- Lorsque je parais
subito
- Autour de moi chacun
s'écrie :
- Qu'il est joli, qu'il est
coquet
- Et qu'avec grâce il se
balance
- Ah ! quel parcours ! ah ! quel
jarret !
- Voilà le vrai dieu de
la danse.
-
- Saltarello, dieu de la
danse.
Pippo se fait reconnaître de Bettina.
Tout le monde sort.
SCÈNE VII
PIPPO, BETTINA
Ils sont heureux de se revoir et ils admirent
mutuellement leurs beaux costumes.
N° 12 -
DUETTO
PIPPO
- Sais-tu que ces beaus
habits-là
- Te rend'nt vraiment la taille
fine ?
BETTINA
- Sais-tu que j'trouv'
très bonn' mine
- En danseur
d'Opéra
PIPPO
- J'ai tant d'plaisir à
te r'garder
- Qu'jen oublierais l'manger et
l'boire
BETTINA
- Moi, j'pass'rais ma vi' c'est
notoire
- Rien qu'à te
reluquer.
- Quelle tournure quel
maintien
- O mon Pippo ! mon Dieu !
qu't'es bien.
PIPPO
- Et toi sais-tu qu't'as l'air
comm' ça
- D'un' vrai' comtesse' de
Panada.
BETTINA
- Ça n's'apprend pas
ça c'est dans le sang
- Ça m'est v'nu tout
naturell'ment.
PIPPO
- Moi j'ai r'gardé
comment on f'sait et
- Crac ! tout aussitôt
j'l'ai fait.
BETTINA et PIPPO
- Ah ! quel plaisir somm's nous
heureux
- De nous r'trouver ainsi tous
deux
- J'n'avais pas eu depuis
longtemps,
- Un quart d'heur'si plein
d'agréments.
BETTINA
- Maint'nant qu'te v'la mis
comme un roi,
- Pippo m'as tu gardé ta
foi ?
PIPPO
- Moi je m'demande en
t'admirant
- Si tu m'aimes toujours
autant.
BETTINA
- O mon Pippo sois
rassuré !
- Va ! mon p'tit coeur n'a pas
changé.
PIPPO
- Et moi si j'ai changé
d'vêtments,
- J'ai gardé les
mêm's sentiments.
BETTINA et PIPPO
- Ah ! quel plaisir d'être
amoureux
- De nous r'trouver ainsi tous
deux
- J'n'avais pas eu depuis
longtemps,
- Un quart d'heur'si plein
d'agréments.
BETTINA et PIPPO
- Depuis longtemps
- J'n'avais pas eu tant
d'agréments
- J'n'avais pas eu depuis
longtemps,
- Un quart d'heur'si plein
d'agréments.
-
- Mais tout ça c'est moi
qui l'dis
- N'vaut pas les plaisirs du
pays !
- Ah le pays ! Not'cher pays
!
- Ah le pays ! Not'cher pays
!
-
- Tra la la la la la
la
- T'rappell's tu les jours de
fête ?
- Tra la la la la la
la
- C'étais l'bon temps
celui-là
BETTINA
- J'mettais ma plus bell'
toilette
- Toi tes habits de
gala
PIPPO
- Et puis au son d'la
musette
- Nous dansions comme
cela
BETTINA et PIPPO
- Tra la la tra la la
- Tra la la tra la la
- la la la la la la
la
- T'rappell's tu les jours de
fête ?
- Tra la la la la la
la
- Le bon temps que
celui-là
- Ah ! le bon temps que
celui-là !
(Rocco a paru au fond et a reconnu
Pippo)
Bettina rentre dans sa chambre en attendant que
Pippo aille lui chercher le costume d'un de ses mimes. À
l'aide de ce déguisement, ils pourront fuir ensemble. Rocco
descend en scène ; il a bien reconnu Pippo.
SCÈNE VIII
LAURENT, ROCCO
Laurent apprend de Rocco que Pippo est ici sous
le costume de Saltarello. Il tremble pour sa mascotte.
SCÈNE VIII
Les mêmes,
FRITELLINI
Celui-ci vient remettre au prince Laurent une
lettre de son père. Mais Laurent de plus en plus inquiet le
quitte brusquement.
SCÈNE X
FRITELLINI, PIPPO
Pippo rentre avec le costume qu'il apporte
à Bettina. Fritellini le reconnaît et s'apprête
à le guider vers elle.
SCÈNE XI
PIPPO, FRITELLINI,
LAURENT
Paraît Laurent suivi de gardes. Pippo est
pris. Laurent lui promet une petite potence. Les gardes veillent aux
issues.
SCÈNE XII
PIPPO, FRITELLINI
Mais aussi, dit Fritellini, pourquoi vous
attaquez-vous à la favorite du prince ? C'est faux
répond Pippo. Fritellini finit par le convaincre de
l'infidélité de Bettina.
N° 13 -
COUPLETS
FRITELLINI
- Des courtisans qui
passeront
- Approchez-vous avec
adresse
- Vous verrez ce qu'ils vous
diront
- Si vous parlez de la
comtesse
-
- Et si par hasard vous
voulez
- Défendre une vertu si
pure
- Chacun en vous riant au
nez
- Vous répondra : la
chose est sûre.
-
- Mon cher que vous êtes
naïf
- Mais vrai le fait est
positif
- Entre nous c'est ce qu'on
appelle
- Le secret, le secret, le
secret de Polichinelle.
-
- Bettina vous le savez
bien
- N'était pas de noble
famille,
- Mais si Bettina n'avait
rien
- C'était une superbe
fille
-
- Voyons ! si le prince un beau
jour
- L'arrache à son milieu
rustique
- Et la fait venir à la
cour
- Est-ce pour causer politique
?
-
- Mon cher que vous êtes
naïf
- Mais vrai le fait est
positif
- Entre nous c'est ce qu'on
appelle
- Le secret, le secret, le
secret de Polichinelle.
SCÈNE XIII
PIPPO, FIAMETTA
Pippo jure de se venger de
l'infidélité de Bettina. Fiametta paraît au fond.
Elle va voir son Pippo chéri. Son plan est tout tracé.
Elle a fait prier son père de venir avec deux témoins.
Il suffira que ceux-ci les surprenne dans un doux tête à
tête pour que leur mariage soit forcé. Elle
déclare sa passio à Pippo qui ne demande pas mieux que
d'oublier Bettina.
SCÈNE XIV
Les mêmes,
LAURENT
Laurent arrive en effet, suivi de deux
témoins. Mais cette situation inattendue lui convient. Il
anoblit Pippo et lui donne sa fille. Pippo sort pour revêtir
son costume de noce.
SCÈNES XV et XVI
LAURENT, BETTINA, FIAMETTA, puis
ROCCO
Bettina paraît, comprend que Pippo lui
échappe et s'apprête à se venger en sautant
à la figure de la princesse. Heureusement, Rocco accourt et
parvient à la maintenir pendant que Laurent fait sortir sa
fille.
SCÈNES XVII
LAURENT, BETTINA, ROCCO
Laurent et Rocco essaient de calmer Bettina.
Celle-ci pour se venger de Pippo veut se marier... tout de suite...
avec n'importe qui. Laurent s'offre. Elle accepte et sort
revêtir une robe blanche. Laurent est certain ainsi de
conserver sa mascotte. « Oh ! oh ! on ne sait pas ce qui peut
arriver ! » dit Rocco. Je réponds de moi ! dit
Laurent.
N° 14 -
COUPLETS
LAURENT
- Chasser le cerf au son du
cor
- Dans ma caisse empiler de
l'or
- Aux dépens du
contribuable
- J'en suis capable
-
- Avoir bon caquet et bon
bec
- Manger beaucoup et boire
sec
- Quand je me trouve ventre
à table
- J'en suis capable
-
- Mais... pour Bettina pas de
danger
- Lui ravir sa fleur
d'oranger
- J'en suis tout à fait
incapable
-
- Promettre à mon peuple
beaucoup
- Sauf à ne rien tenir du
tout,
- C'est la politique
immuable
- J'en suis capable
-
- Dans la coulisse me
tenant
- Pousser les autres en
avant
- Sans être de rien
responsable
- J'en suis capable
-
- Mais... pour Bettina pas de
danger
- Lui ravir sa fleur
d'oranger
- J'en suis tout à fait
incapable
SCÈNE XVIII
LAURENT, ROCCO,
FRITELLINI
Mais, nouvelle complication, Fritellini en
marié, arrive étonné de ne point trouver sa
fiancée. Laurent prend le parti de lui rire au nez
malgré ses menaces. N'a-t-il pas sa mascotte !
N° 15 - FINAL ET
CHANSON
Soprani, ténors,
basses
- C'est le futur de la
princesse
- Qu'il est joli qu'il est bien
fait
- Que de grâce et que de
noblesse !
- Vraiment c'est un mari parfait
!
-
- C'est le futur de la
princesse
- Qu'il est joli qu'il est bien
fait
- Que de grâce et que de
noblesse !
- Vraiment c'est un mari parfait
!
-
- Que de grâce et que de
noblesse !
- Vraiment c'est un mari parfait
!
PIPPO
- Me voilà
prêt
LAURENT
- Très bien mon
gendre
- J'ai le plaisir de vous
apprendre
- Que moi je me marie
aussi
- Et ma future, la voici
!
PIPPO
- Bettina !
BETTINA
- Mais oui c'est
moi-même
- J'épouse le prince
Laurent
- On va nous unir à
l'instant
- Car il m'adore et moi je
l'aime !
- Ah ! ah ! ah ! le bel
assemblage que cela fera
- Ah ! ah ! à ce
mariage
- Comme l'on rira !
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
ah ! ah ! ah ! ah !
LAURENT
Bettina calmez-vous de
grâce !
BETTINA
- Je suis gaie il faut que
ça passe
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
ah ! ah !
- J'aime la joie et le
plaisir
- Ah ! ah ! ah !
LAURENT
Ça
m'inquiète pour l'avenir
BETTINA
- Rassurez-vous quand je s'rai
reine
- Je vous s'rai fidèle
toujours
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah
!
- Comm' la femme du
capitaine.
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah
!
Soprani, ténors,
basses
- Quelle femme et quel capitaine
?
BETTINA (parlé) :
- Comment vous n'savez pas
?
BETTINA
- C'est une chanson du
pays
- Qu'on chante aux noc's de ses
amis
- Eh ben comme il faut un peu
rire
- Écoutez j'm'en vais
vous la dire
PIPPO
- Voyons nous perdons notre
temps.
BETTINA
- Le capitaine et les
brigands
Soprani, ténors,
basses
- Le capitaine et les
brigands
- Écoutons la chanson
!
- Écoutons ! la chanson
!
N° 15 bis -
CHANSON DU CAPITAINE
BETTINA
- Un jour un brave
capitaine
- Se trouvant pris par des
brigands
- À sa femm'
qu'était fort en peine
- Écrivit ces mots
émouvants :
-
- J'suis prisonnier et l'on
exige
- Pour ma rançon mille
écus d'or
- Si l'argent manque l'on
inflige
- À ton époux ce
triste sort
-
- Lundi l'on me coupe une
oreille
- Mardi l'autre, mercredi le
nez
- Et jeudi couic ! bonsoir ma
vieille
- La dame eut un cri
spontané
-
- Sauvons mon homme,
- Cherchons la
somme,
- Tachons d'lavoir avant
lundi
-
- Soyons correcte
- Pour qu'on
respecte
- Les oreill's et l'nez d'mon
mari
-
- Si on lui r'tir' tant d'choses
que ça
- Quoi donc qui lui
rest'ra
- Si on lui r'tir' tant d'choses
que ça
- Quoi donc qui lui rest'ra
?
FIAMETTA, FRITELLINI, soprani,
ténors
- Si on lui r'tir' tant d'choses
que ça
- Quoi donc qui lui rest'ra
?
- Si on lui r'tir' tant d'choses
que ça
- Quoi donc qui lui rest'ra
!
Basses
- J'connais pas mal de femm's
oui-da
- Qu'auraient agi
comm'ça.
BETTINA
- Ell' n'eut en parcourant la
ville
- Le lundi que sept cents
écus
- Mardi huit cents pour faire
les mill'
- C'est jeudi qu'elle eut le
surplus
-
- Mais alors songeant aux
oreilles,
- Au nez absent de son
mari
- La bonn' dam' ell's sont
tout's pareill's
- Se fit le discours que voici
:
-
- Il doit êtr' bien laid
et pour cause
- J'n'os'rai plus le montrer en
public
- Et maint'nant il lui
manqu'tant d'choses
- Qui vaut mieux lui laisser
fair' couic !
-
- Lâchons mon
homme
- Gardons la somme
- Grâce à ce magot
fort coquet
-
- Dans cette ville
- Y m's'ra facile
- De trouver un mari
complet
-
- J'connais pas mal de femm's
oui-da
- Qu'auraient agi
comm'ça.
- J'connais pas mal de femm's
oui-da
- Qu'auraient agi
comm'ça.
FIAMETTA, FRITELLINI, soprani,
ténors, basses
- J'connais pas mal de femm's
oui-da
- Qu'auraient agi
comm'ça.
- J'connais pas mal de femm's
oui-da
- Qu'auraient agi
comm'ça.
LAURENT
- C'est un esclandre
- À la chapelle il faut
nous rendre
Soprani, ténors,
basses
- Oui c'est trop
discourir
- Tous quatre à la
chapelle
- Le bonheur nous
appelle
- Allons il faut
partir
BETTINA
- Quoi ! tu ne m'aimes plus
c'est donc vrai ! dis Pippo !
PIPPO
- Pourquoi m'as-tu trahi
?
BETTINA
- Non, non, c'est toi
plutôt
- N'étais-tu pas d'accord
avec cette princesse ?
PIPPO
- Du prince, ô Bettina !
n'est-tu pas la maîtresse ?
BETTINA
- Qui ! moi ! la maîtresse
du roi ? jamais ! Pippo je te le jure !
PIPPO
- Ces accents, cette voix, je te
crois ! je te crois !
- Oui tu m'as dit la
vérité
- On m'a menti la chose est
claire !
BETTINA
- Pour nous aimer en
liberté
- Ô mon Pippo qu'allons
nous faire ?
PIPPO
- L'bonheur n'est pas dans les
palais
- Qu'importent titres et
richesses
BETTINA
- Qu'importent seigneurs et
valets
- Au diable le rang de
comtesse
- J'aim' mieux mes
dindons
PIPPO
J'aim' mieux mes
moutons
BETTINA
Quand ils font leurs doux
glou glou glou
PIPPO
Quand mon troupeau fait
bè
BETTINA
Glou glou glou
Ténors,
basses
Bè
BETTINA
Glou glou glou
Ténors,
basses
Bè
BETTINA, 2èmes
soprani
Glou glou glou
LAURENT, ROCCO, avec les
basses
Bè bè
bè
BETTINA, 2èmes
soprani
Glou glou glou glou glou
glou glou
PIPPO, 1ères soprani,
Fritellini, avec les ténors
Bè
bè
Basses
Bè bè
bè bè bè bè bè
LAURENT
- Assez ! prenez
garde
- Vous
déraisonnez
- Je sens la
moutarde
- Qui me monte au
nez
BETTINA
- Je n'aime pas qu'on
m'asticote
- Viens Pippo partons je le veux
!
LAURENT
- S'en aller, perdre ma
mascotte
- Gardes, arrêtez-les tous
les deux !
BETTINA
- Souffriras-tu qu'on nous
arrête
- La rivière est
là du sang froid
- Sais-tu nager ?
PIPPO
Comme une ablette
BETTINA
- Alors suis-moi !
- Ah ! mon p'tit vieux comm' de
toi je me moque
- Mais entre nous tu perdrais la
raison
- D'penser qu'j'aurais l'esprit
assez baroque
- Pour devenir la femme d'un
barbon.
-
- Gare à vous j'suis la
Rougeaude,
- Mais v'nez y donc nom d'un
jupon !
- Sachez-le j'ai la têt'
chaude,
- N'avancez pas où j'tap'
dans l'tas
(à Pippo)
- Viens Pippo !
(aux gardes)
- Touchez pas !
(à Pippo)
- Viens Pippo !
(aux gardes)
- Touchez pas !
BETTINA et
PIPPO
- Ah ! ah ! ah ! de ta prison
mon p'tit vieux je me moque
BETTINA
- V'là comme y va la
fill' des Panada
PIPPO
- V'là comme y va l'duc
d'Villa Rosa
BETTINA et
PIPPO
- Tu perds la boule et tu bats
la breloque
- Non mon p'tit père on
n'nous prends pas comm' ça.
BETTINA, FIAMETTA, PIPPO,
FRITELLINI, LAURENT, ROCCO, soprani, ténors,
basses
- Ah ! ah !
- Ah ! la bonne
histoire
- Nous trouve-t-on trop (Voyez
quel ton, quel) sans façon
- Ah ! ah ! ah ! qui l'eut pu
croire
- Ce mariag' là finir
comm' ça
- Ah ! ah ! ah !
BETTINA
- De ta prison mon p'tit vieux
je me moque
- V'là comme y va la
fill' des Panada
- Tu perds la boule et tu bats
la breloque
- Non, mon p'tit père on
ne nous prends pas
PIPPO
- De ta prison mon p'tit vieux
je me moque
- V'là comme y va l'duc
d'Villa Rosa
- Tu perds la boule et tu bats
la breloque
- Non, mon p'tit père on
ne nous prends pas
Soprani, ténors,
basses
- De sa prison, voyez comme on
se moque
- V'là comme y va la
fill' des Panada
- Le prince a l'air de battre la
breloque
- Comment peut-il ici
supporter.
(Bettina et Pippo sautent par la fenêtre
dans la rivière)
Cri général
(soprani, ténors, basses)
- C'est affreux ! c'est affreux
!
- Mon Dieu qu'ont-ils fait
là ? Ah !
-
Fin du 2ème Acte
ACTE III
La salle d'une hôtellerie.
SCÈNE I.
MATHÉO, LE SERGENT et les
soldats
N° 16 -
CHOEUR
Ténors,
basses
- Verse, verse, verse à
boire
- Allons
Mathéo
- Vide bien ton broc
- Pour fêter notre
victoire,
-
- Buvons mes amis
- Le vin du pays
- À boire ! À
boire !
- À boire ! À
boire !
-
- Verse, verse
Mathéo
- Vide ton broc
- Mathéo verse à
boire
- Vide ton broc
LE SERGENT
- Ici Mathéo du
liquide
- Comme s'il en pleuvait morbleu
!
4 soldats
(ténors)
- Hé Mathéo, mon
verre est vide,
- Verse donc j'ai la gorge en
feu
MATHÉO
- Que ce bon vin vous
réconforte,
- Qu'il vous conserve la
santé
(à part)
- Et que le diable vous
emporte
- Soldats d'un prince
détesté
Ténors,
basses
- Verse, verse, verse à
boire
- Allons
Mathéo
- Vide bien ton broc
- Pour fêter notre
victoire,
-
- Buvons mes amis
- Le vin du pays
- À boire ! À
boire !
- À boire ! À
boire !
-
- Verse, verse
Mathéo
- Vide ton broc
- Mathéo verse à
boire
- Vide ton broc
-
- Mathéo verse à
boire
- Vide ton broc
Ténors
- Verse, verse à
boire
Ténors,
basses
- Verse, verse à
boire
- Mathéo
Fritellini, à la suite de l'affront
qu'il a reçu a déclaré la guerre à
Laurent. Pippo et Bettina (déguisée en homme) font
partie de l'armée de Fritellini. Pippo, par sa vaillance, a
mérité le grade de Capitaine.
Le Prince vient visiter ses
troupes.
SCÈNE II
Les mêmes,
FRITELLINI
N° 17 -
COUPLETS
FRITELLINI
- Très bien ! bonjour !
soldats ! bonjour !
- J'adore le son du
tambour.
COUPLETS DU TAMBOUR
FRITELLINI
- De nos pas marquant la
cadence
- Quand il résonne le
tambour
- Nous fait marcher sans qu'on y
pense
- Et nous égaye tour
à tour
-
- C'est grâce à lui
qu'on défile gaîment
- Chefs et soldats se campent
fièrement.
- Rataplan ! Rataplan !
- Tambours charmants
-
- Jamais de la vie
- Il ne me prendra la
fantaisie
- De supprimer vos
roulements
- À la tête de mes
régiments
- Rataplan !
Ténors,
basses
- Rataplan ! Rataplan ! Rataplan
!
- Rataplan ! Rataplan ! Rataplan
!
- Tambours galants
-
- Jamais de la vie
- Il ne lui prendra la
fantaisie
- De supprimer vos
roulements
- À la tête de mes
régiments
- Rataplan !
FRITELLINI
- Quand nous traversons une
ville
- Des belles pour toucher le
coeur
- Le tambour, séducteur
habile
- Vous a des sons pleins de
douceur
-
- C'est grâce à lui
qu'on voit à tout instant
- Chefs et soldats du coin de
l'oeil faisant
- Rataplan ! Rataplan !
- Tambours galants
-
- Jamais de la vie
- Il ne me prendra la
fantaisie
- De supprimer vos
roulements
- À la tête de mes
régiments
- Rataplan !
Ténors,
basses
- Rataplan ! Rataplan ! Rataplan
!
- Rataplan ! Rataplan ! Rataplan
!
- Tambours galants
-
- Jamais de la vie
- Il ne lui prendra la
fantaisie
- De supprimer vos
roulements
- À la tête de mes
régiments
- Rataplan !
FRITELLINI
- C'est à l'heure de la
bataille
- Qu'il réveille les
endormis
- Et fait que d'estoc et de
taille
- On frappe sur les
ennemis
-
- C'est grâce à lui
que l'on voit sur le champ
- Chefs et soldats
s'élancer en avant
- Rataplan ! Rataplan !
- Tambours vaillants
-
- Jamais de la vie
- Il ne me prendra la
fantaisie
- De supprimer vos
roulements
- À la tête de mes
régiments
- Rataplan !
Ténors,
basses
- Rataplan ! Rataplan ! Rataplan
!
- Rataplan ! Rataplan ! Rataplan
!
- Tambours galants
-
- Jamais de la vie
- Il ne lui prendra la
fantaisie
- De supprimer vos
roulements
- À la tête de mes
régiments
- Rataplan !
(Parlé)
Rompez vos rangs
SCÈNE III
Les mêmes, BETTINA,
PIPPO
Le capitaine Pippo vient demander au prince la
permission d'épouse Bettina. Accordé !.. La noce se
fera aujourd'hui même.
Bettina va revêtir son costume de
noce.
SCÈNE IV
Les mêmes, moins
BETTINA
Fritellini envie le sort de Pippo. Il a battu
le prince Laurent mais il regrette sa chère Fiametta qui,
peut-être, erre triste et malheureuse.
Les soldats amènent Laurent, Fiametta et
Rocco déguisés en mendiants, qu'ils ont
rencontrés rodant à l'entour du camp.
Laurent joue de la musette, Rocco de la
clarinette et Fiametta tient un tambour de basque.
SCÈNE V
MATHÉO, LE SERGENT, LAURENT, ROCCO,
FIAMETTA, LES SOLDATS
N° 18 -
SCÈNE ET CHANSON
LE SERGENT
- Ne tremblez pas braves
gens,
- Nous sommes de bons
enfants.
- Mais dites nous, sans
mystère
- Ce qu'ici vous venez faire
!
LAURENT
- Nous sommes chanteurs
ambulants
- Vous voyez bien nos
instruments
ROCCO
- Vous voyez bien nos
instruments
FIAMETTA, LAURENT,
ROCCO
- Han ! han ! han ! han
!
FIAMETTA
- Au son de la
musette,
- Au son du
tambourin,
- Chantant la
chansonnette,
- Nous gagnons notre
pain.
FIAMETTA, LAURENT,
ROCCO
- Han ! han ! han ! han
!
LE SERGENT
- Alors chantez nous quelque
chose
- Nous vous donnerons des gros
sous
ROCCO
- Volontiers que
désirez-vous ?
LE SERGENT
- Vous devez, je le suppose,
- Connaître ce refrain
plaisant
- Cette chanson
nouvelle
- Qu'on appelle la chanson de
l'orang-outang.
LAURENT
- Que l'on fit sur le prince
Laurent
Ténors,
basses
- Précisément
!
- Chantez-nous la
belle
- Ce refrain
plaisant.
FIAMETTA
- Eh ! quoi nous mêmes
quelle honte
LAURENT
- À mon front la rougeur
en monte
ROCCO
- Nous ne pouvons faire
autrement
FIAMETTA
- Eh bien ! donc allons-y
gaîment !
- La chanson de l'orang-outang.
Ténors,
basses
- Nous écoutons la belle
enfant.
N° 18bis -
CHANSON DE L'ORANG-OUTANG
FIAMETTA
- Le grand singe
d'Amérique
- Qui régnait à
Piombino
Tous
- Le grand singe
d'Amérique
- Qui régnait à
Piombino
FIAMETTA
- Pris soudain d'une
colique
- Vient d's'échapper
subito,
Tous
- Pris soudain d'une
colique
- Vient d's'échapper
subito,
FIAMETTA
- Cet animal
exotique
- Est dit-on des plus
méchants
- Aussi faut voir la
panique
- Qui régn' chez les
habitants
- Chacun se demande en
tremblant
Ténors et
basses
- Chacun se demande en
tremblant
FIAMETTA
- Vous n'avez pas vu
l'orang,
Ténors et
basses
- Vous n'avez pas vu
l'orang,
FIAMETTA
- Outang !
Ténors et
basses
- Outang !
FIAMETTA
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrape, on le
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrapera Ah
!
Ténors et
basses
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrape, on le
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrapera.
FIAMETTA
- Mais v'là bien une
autre affaire
- Quand nos soldats dans les
bois
Tous
- Mais v'là bien une
autre affaire
- Quand nos soldats dans les
bois
FIAMETTA
- Avec leur
particulière
- Veul'nt aller cueillir des
noix
Tous
- Avec leur
particulière
- Veul'nt aller cueillir des
noix
FIAMETTA
- On voit tout's les
amoureuses
- Repousser leurs
amoureux
- Cristi si cette bette
affreuse
- S'élançait entre
nous deux
- Non non disaient-ell's en
tremblant
Ténors et
basses
- Non non disaient-ell's en
tremblant
FIAMETTA
- J'veux pas tant qu'y aura
l'orang,
Ténors et
basses
- J'veux pas tant qu'y aura
l'orang,
FIAMETTA
- Outang !
Ténors et
basses
- Outang !
FIAMETTA
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrape, on le
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrapera Ah
!
Ténors et
basses
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrape, on le
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrapera.
FIAMETTA
- Cependant la jeun'
Zerline
- Un' fillett' qu'avait pas
peur
Ténors et
basses
- Cependant la jeun'
Zerline
- Un' fillett' qu'avait pas
peur
FIAMETTA
- S'en fut seule à la
sourdine
- Au rendez-vous d'un
sapeur
Ténors et
basses
- S'en fut seule à la
sourdine
- Au rendez-vous d'un
sapeur
FIAMETTA
- Mais hélas ! à
la nuit close
- Lorsqu'on la vit
revenir
- La p'tite avait l'air tout
chose
- Et ne cessait de
gémir
- Elle soupirait en
pleurant
Ténors et
basses
- Elle soupirait en
pleurant
FIAMETTA
- Elle avait p't'êtr' vu
l'orang,
Ténors et
basses
- Elle avait p't'êtr' vu
l'orang,
FIAMETTA
- Outang !
Ténors et
basses
- Outang !
FIAMETTA
- Et la bell' disait tout bas
:
- On n'm'y rattrape, on n'm'y
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On n'm'y rattrap'ra pas, Ah
!
Ténors et
basses
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On n'm'y rattrape, on n'm'y
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On n'm'y rattrap'ra
pas.
-
- Tendez votre
escarcelle
- Et pour votre
chanson
- Voici, voici la
belle
- Des gros sous à
foison
-
- Tendez votre
escarcelle
- Et pour votre
chanson
- Voici, voici la
belle
- Des gros sous à
foison
LE SERGENT
- Mais j'entends le clairon, le
devoir nous appelle !
- Allons, partons !
Ténors et
basses
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrape, on le
rattrape
- Enn' tremblez donc pas comme
ça
- On le rattrapera.
SCÈNE VI
LAURENT ROCCO, FIAMETTA,
MATHÉO
Laurent raconte ses mésaventures
à Mathéo son ancien cuisinier. On entend un bruit de
fête. C'est le mariage de Bettina et de Pippo.
Bettina mariée et n'étant plus
mascotte, Laurent pourra reprendre l'offensive contre
Fritellini.
Rocco, n'attendant plus rien de Laurent se
propose d'avertir Fritellini des qualités de Bettina et
d'empêcher la consommation du mariage. La noce
arrive.
SCÈNE VII
Les mêmes, PIPPO, FRITELLINI,
BETTINA
LES SOLDATS et
SERVANTES
N° 19 -
ARIETTE
PIPPO
- Je touche au but, je touche au
but
- Allons plus de crainte
importune
- Sur le chemin de la fortune,
- Charmant
début
- Je touche au but.
- Me voilà l'ami d'une
altesse
- À moi les honneurs, la
richesse,
- Je touche au but, je touche au
but
-
- Je touche au but, je touche au
but
- En admirant ton frais
visage
- Ton front, tes yeux, ce rond
corsage,
- Je me dis chut !
- Je touche au but.
- L'amour aura sa
récompense
- Encore un peu de
patience,
- Je touche au but, je touche au
but
FRITELLINI
- Cette chambre
nuptiale
- Attend la vestale
- Mes amis voici la
nuit
- Il faut nous retirer sans
bruit
FIAMETTA
- Oh ! papa qu'il est joli
!
LAURENT
- Pippo ?
FIAMETTA
- Non, Fritellini
LAURENT
- Que dis-tu ?
Fritellini
FIAMETTA
- Voyez sa tournure,
- Sa figure
- Regardez donc
- C'est un bonbon, c'est un
bonbon
Ténors et
basses
- La chose est assez
claire
- Il nous dit de
partir
- (Car) l'amour veut du
mystère
- Hâtons nous
d'obéir
Soprani, ténors et
basses
- Cette chambre
nuptiale
- Attend la vestale
- Mes amis voici la
nuit
- Il faut nous retirer sans
bruit
- Voici la nuit ! Voici la nuit
!
SCÈNE VIII
PIPPO, puis ROCCO, puis
LAURENT.
Pippo se dispose à rejoindre Bettina qui
est entrée dans la chambre nuptiale. Paraît Rocco qui se
fait reconnaître de son ancien Berger. Il lui apprend que c'est
à Bettina qu'il doit ses succès et sa réussite.
Seulement, si Bettina perd son innocence, elle perdra en même
temps ses qualités de mascotte. Pippo promet d'être de
glace. S'il faiblit, Rocco le rappellera à l'ordre en jouant
sur sa clarinette l'air des Mascottes.
Laurent a tout entendu et il s'apprête
à lutter au moyen de sa musette. Bettina impatiente sort de la
chambre et appelle Pippo.
SCÈNE IX
PIPPO, BETTINA, LAURENT (caché à
gauche), ROCCO (caché à droite)
N° 20 -
QUATUOR
BETTINA
- Quoi Pippo quand je vous
réclame
- Vous restez là c'est
impoli
- Faut-il que ce soit votre
femme
- Qui vienne vous chercher
ici
PIPPO
- Ah ! prenons bien
garde,
- Si je la regarde,
- Je sens sur ma
foi,
- Je le sens sur ma foi, c'est
fait de moi !
BETTINA
- Eh bien tu détournes la
tête !
- D'où vient cet accueil
glacial
PIPPO
- Je vas te dire, c'est
très bête !
- J'ai la migraine et ça
fait mal.
BETTINA
- Quoi ! ce n'est que la
migraine, la migraine
- Ce n'est rien et pour te
guérir sans peine
- Je possède un bon
moyen
PIPPO
Un moyen ?
BETTINA
Très
efficace
PIPPO
J'en dout'
BETTINA
Il faut en user
PIPPO
Que veux-tu donc que je
fasse ?
BETTINA
Prends sur ma joue un
baiser
PIPPO
Un baiser !
BETTINA
Un baiser !
PIPPO
Un baiser !
BETTINA
Un baiser !
PIPPO
Un baiser !
BETTINA
- Un baiser c'est bien douce
chose
- Tu le sais sur leur
lèvre rose
- C'est avec ça que les
mamans
- Consolent les petits
enfants
-
- Dans tous les pays de la
terre
- Est-il rien qui soit plus
charmant
- Baiser de soeur, baiser de
mère,
- Baiser d'époux, baiser
d'amant.
-
- Cela veut dire que l'on
s'aime
- C'est le premier vers d'un
poème
- Prends donc vite ce doux
baiser
- Prends donc vite ce doux
baiser
- Je n'ai rien, non, non, rien
à te refuser.
PIPPO
- Un baiser
- Dieu qu'elle est jolie
!
- Hésiter ce serait
folie
ROCCO
Il faiblit ! Vite, il
n'est que temps !
BETTINA
Eh bien que fais-tu donc
? j'attends !
PIPPO
- Une Mascotte pas si
bête
- Plus tard, plus tard j'ai trop
mal à la tête
- Plus tard, plus tard j'ai trop
mal à la tête
BETTINA
- Ainsi répondre à
ma tendresse
- Ah ! c'est indigne, ah ! c'est
affreux !
PIPPO
- Qu'ai-je fait ! le chagrin
l'oppresse !
- Que vois-je des pleurs dans
ses yeux.
LAURENT
À mon tour
PIPPO
- C'est l'air du
village
- Doux souvenir que
celui-là
- Je ne résiste pas
davantage
- Je t'aim', je t'aim'
Bettina
- Et je veux prendre à
ton corsage
- Ce joli bouquet que
voilà.
-
- Voici l'heure du
mystère
- L'heure où l'on parle
tout bas
- Et puisque j'ai su te
plaire
- Près de moi ne tremble
pas
-
- Ce bouquet toute ta
richesse
- C'est la preuve de ta
tendresse
- C'est le gage de nos
amours
- Que tu m'as conservé
toujours
-
- Fleur d'oranger, fleur
embaumée
- Je te veux, c'est mon droit
d'époux
- Ce bouquet, oui ma bien
aimée
- Je te le demande à
genoux
- Ce bouquet je te le demande
à genoux
BETTINA
Prends, je te le
donne
ROCCO
Minute !
PIPPO
Non, la fortune
BETTINA
Eh bien Pippo ?
PIPPO
Mais l'amour.
LAURENT
- J'accepte la lutte
PIPPO
- Qui donc parlera plus
haut
- Quel combat pour un coeur
sensible
- Ah ! c'est
terrible
BETTINA
Viens donc, je t'appelle
tout bas.
LAURENT
Flambé ! J'ai
crevé ma musette.
BETTINA
Ce bouquet tu n'en veux
donc pas ?
PIPPO
Plus tard j'ai trop mal
à la tête
BETTINA
- Ah ! j'étouffe de
colère !
- Cette froideur
m'exaspère !
- Mon Dieu que s'est-il
passé ?
- Quoi ! son coeur reste
glacé !
- Il disait je
t'adore
- Et le voilà
glacé ! glacé ! glacé !
PIPPO
- Cette froideur
l'exaspère !
- Elle étouffe de
colère !
- Et mon devoir est
tracé,
- Oui je dois rester
glacé !
- Et quoi que je
l'implore
- Et qu'au fond je
l'adore
- Je reste glacé !
- Oui, je reste glacé !
glacé ! glacé !
LAURENT
- Ce Rocco m'exaspère
!
- J'étouffe de
colère !
- Il est froid et glacé
!
- Il est froid et glacé
!
- Son mari qu'elle
implor'
- Son mari qu'elle
ador'
- Reste froid et
glacé
- Reste froid et glacé !
glacé ! glacé !
ROCCO
- Elle est fort en colère
!
- Sa froideur l'exaspère
!
- Tout s'est très bien
passé,
- Tout s'est très bien
passé,
- C'est en vain quelle
implor'
- Ce mari qu'elle
ador'
- Reste froid et
glacé
- Reste froid et glacé !
glacé ! glacé !
(Bettina furieuse, soufflète Pippo et
s'enferme dans sa chambre)
Pippo implore son pardon. Il frappe mais
Bettina ne veut pa souvrir. Laurent le fait entrer par la
fenêtre.
SCÈNE X
TOUS LES PERSONNAGES
Rocco arrive avec Fritellini qu'il est
allé prévenir... Trop tard ! La porte s'ouvre ; Pippo
et Bettina paraissent, le sourire aux lèvres... Bettina n'est
plus mascotte. On démasque Laurent. Fritellini veut le faire
mettre en prison, mais Fiametta se jette aux genoux du Prince et
consent à l'épouser.
N° 21 -
FINAL
PIPPO
- Eh pourquoi donc crier
ainsi
- De cette façon incivile
?
- Avec ma chère femme
ici
- Ne peut-on me laisser
tranquille
FRITELLINI
Sa femme !
ROCCO
Il tient le bouquet
!
Les personnages
Il tient le bouquet
!
FRITELLINI
Notre malheur est bien
complet
FRITELLINI,
LAURENT
Plus de Mascotte !
ROCCO
Bah ! c'est
héréditaire !
LAURENT
- C'est vrai, dès que tu
seras père
- J'élève ton
premier enfant
FRITELLINI
J'élève ton
premier enfant
PIPPO
- Quoi ! tous deux !
- C'est embarrassant
- Deux jumeaux feraient bien
l'affaire
- Bettina, tu
l'entends,
- Il nous en faudrait
deux.
BETTINA
Dam ! mon ami nous ferons
pour le mieux.
LAURENT
Aux mascott's il faut
croire !
Soprani, ténors,
basses
Il faut y croire !
LAURENT
Et moi j'y crois
vraiment
Soprani, ténors,
basses
Vraiment.
LAURENT
Puisque de cette
histoire
Soprani, ténors,
basses
De cette histoire
LAURENT
Notre succès
dépend
Soprani, ténors,
basses
Dépend.
BETTINA
- Dans la salle oh !
fortune
- J'en aperçois plus
d'une
PIPPO
- Moi, j'en vois
maintenant,
- J'en vois plus de vingt, plus
de cent
BETTINA, PIPPO
- Ce sont nos
spectatrices
- Charmantes
protectrices
- Pour conjurer le
sort
- Applaudissez bien fort
!
Tous les personnages, avec le
choeur
- Ce sont nos
spectatrices
- Charmantes
protectrices
- Pour conjurer le
sort
- Applaudissez bien fort
!
- Applaudissez bien fort
!
- Bien fort !
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