La
Seyne-sur-Mer (Var) Histoire
de La Seyne-sur-Mer (Var)
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Archives
familiales :
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Marius AUTRAN à l'École Normale d'Instituteurs de
Draguignan (1928-1931)
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Marius AUTRAN a été élève de
l'École Normale d'Instituteurs de Draguignan dans la promotion
L'Avenir (1928-1931).
On trouvera ci-dessous quelques souvenirs sur
cette promotion d'instituteurs, ainsi que sur les deux
précédentes et les deux suivantes que Marius AUTRAN
avait croisées.
On trouvera également quelques souvenirs écrits de
Marius AUTRAN sur la vie à l'École
Normale à cette époque, ainsi qu'une chanson
classique des normaliens de l'époque : L'Instituteur
en Vacances, composée par Antoine Méchin de la
promotion 1909.
On y a joint quelques autres souvenirs de
l'École Normale d'Instituteurs de Draguignan de la fin des
années 20, conservés par Paul Camoin (promotion
1926-1929), que nous avons numérisés à partir de
ses manuscrits, et que nous publions avec l'autorisation de sa fille,
Madame Annie Genta.
- Promotion La Cigale
(1926-1929)
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B. Bouscau, Paul Camoin, P. Escoffier, A. Favier, R.
Flotte, J. Forestieri, L. Gal, A. Giordano, J. Giraud, E.
Gourillon, G. Guglielmi, G. Hasser, C. Jalabert, Charles
Luccioni, J. Maurel, A. Thomas, G. Ventre
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La promotion " La Cigale "
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- Oh ! mon cher lecteur bénévole !
- Sois béni pour ta bonne action,
- Et ne sois pas froid comme un pôle
- A notre illustre promotion.
-
- Voici Bouscau, ouvrant la marche,
- - C'est un quatrième année
français -
- Buveur, paresseux, c'est une arche
- De la promotion, on le sait.
-
- Le suit Camoin, mathématique,
- Bon élève, brave garçon,
- Qui sous un air évangélique
- Est cependant un gai luron.
-
- Escoffier Paul, nez en bataille,
- Fait soudain son apparition ;
- Sans aucun bruit, toujours travaille,
- Ou bien joue de son violon.
-
- Immense, Favier est Auguste ;
- Mais très fantasque est son humeur ;
- Il porte le prénom d'Auguste ;
- De plus, il est très travailleur.
-
- Flotte Fernand est un beau gosse ;
- Il étudie avec ardeur ;
- - Qu'il me pardonne mon mot rosse -
- Il est gentil et a bon coeur.
-
- Forestieri est bien un Corse ;
- - Ne te trouble pas, cher lecteur -
- Rieur et doux, il est sans force
- Pour faire mal et sans rancoeur.
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- Louis Gal, poète à ses
heures,
- N'est qu'un piètre rimailleur ;
- Têtu, fantasque, il demeure
- Paresseux-né, - et footballeur.
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- Voici Giordano qui dévore
- Romans, nouvelles et récits ;
- Ce grand talent, il le décore
- Avec des reins très assouplis.
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- Giraud fut l'excellent apôtre
- De pauvre journal anémié ;
- A l'école, ses patenôtres
- Ne nous le font pas oublier.
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- Gourillon a un grave organe ;
- Il nous chante « toréador » ;
- Voyou, méchant, il sort la lame,
- Ou bien, puissamment, il vous sort.
-
- Voulez-vous un garçon très calme ?
- J'ai votre affaire : Guglielmi.
- Sérieux, rangé, il est calme
- Et fera excellent mari.
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- Hasser est profond psychologue ;
- Paresseux, braillard, bon enfant,
- Il veut devenir sociologue
- Mais c'est Pierrefeu qui l'attend.
-
- Un ténor de tout premier ordre,
- C'est Jalabert, ténor de Trans
- Est son grand titre, et le désordre
- Règne chez lui, sauf pour le chant.
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- Luccioni, qui semble un prophète
- Conte des blagues à tout moment ;
- Conserve au bec sa cigarette
- Qu'il ne quitte pas un instant.
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- Maurel est juif, on peut le dire
- Dans le secret, bien doucement ;
- Je crois qu'il n'a pas lu Shakespeare,
- Mais il est rouge - et non blanc.
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- Thomas glousse comme une poule
- Lorsqu'il veut rire doucement ;
- Breton, il nous ameute en foule
- Pour nous dire : « on vous attend ».
-
- Enfin, pour fermer cette marche,
- Voici Ventre, prénom Gilbert
- C'est ce gai compagnon qui marche
- Dans un effroyable concert.
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- De la promotion « La Cigale »
- Lecteur, tu connais tous les noms
- Je m'arrête et je ravale
- Ma verve, car je fus très long.
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- Fait en la résidence de la « Nonne
»,
- en la bonne ville de Dracène *
- ce samedi 5 février 1928,
- à l'occasion de la bringue descentique
- du Luc (26/2/28)
-
- * (Draguignan)
-
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- Copié sur ce carnet ce 27 février
1928
- Choff pour Pâques = 33
- Hommage de l'auteur à son cher Camoin
- L'auteur
- • Lag
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- Texte conservé par Paul Camoin
(promotion 1926-1929), que nous avons
numérisé à partir de ses manuscrits,
et que nous publions avec l'autorisation de sa fille,
Madame Annie Genta.
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- Promotion L'Argus
(1927-1930)
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Y. Bech, Barthélemy Bottéro, P.
Carles, E. Carrière, A. Casanova, M. Deville, Jean
Luccioni, A. Michel, J. Morvan, L. Renoux, M. Revel, R.
Richerme, E. Rouge, A. Rougier, J. Rougier, R.
Signoret
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- Promotion L'Avenir
(1928-1931)
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- Promotion « L'AVENIR » de
l'École Normale d'Instituteurs de Draguignan
(1928-1931)
- Photo 1
- De gauche à droite, debout : MM. F.
LAMBERT (Draguignan), Marius AUTRAN (La Seyne), P.
BERTORA (Fréjus), Toussaint MERLE (La Seyne),
Alexandre MIROY (La Seyne), A. REVOL (Toulon), V.
PASTORELLO (Lorgues), V. ESPANA (Lorgues), P. COUDENQ
(Fréjus), Denis GUIEU (La Seyne), M. GUILHAMET (La
Seyne), R. VERSE (Toulon).
- Assis : MM. L. BERNARD (La Seyne), P.
JALABERT (La Seyne), E. RAJAU (Toulon), P. BISSON
(Toulon), F. MORVAN (Toulon)
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- Promotion « L'AVENIR » (1928-1931)
de L'École Normale d'Instituteurs de
Draguignan.
- Photo 2
- De gauche à droite, debout : MM. P.
BERTORA (Fréjus), L. BERNARD (La Seyne), R. VERSE
(Toulon), E. RAJAU (Toulon), A. REVOL (Toulon), P. BISSON
(Toulon), P. JALABERT (La Seyne), Marius AUTRAN (La
Seyne), M. GUILHAMET (La Seyne), P. COUDENQ
(Fréjus), Toussaint MERLE (La Seyne), F. MORVAN
(Toulon)
- Assis : MM. V. PASTORELLO (Lorgues), V.
ESPANA (Lorgues), F. LAMBERT (Draguignan), Denis GUIEU
(La Seyne), Alexandre MIROY (La Seyne)
|
Que sont devenus les 17 élèves
instituteurs de cette promotion ? A la
date où nous écrivons ces lignes (août 2022), tous sont décédés [ils
auraient entre 110 et 112 ans !]. A notre connaissance, la majorité
n'ont pas vécu très vieux, car seuls deux d'entre eux ont atteint ou
dépassé les 90 ans : Marius AUTRAN (96 ans) et Alexandre MIROY (90
ans), comme l'indique le tableau ci-dessous (qui comporte encore 4 lacunes) :
Nom
|
Prénoms
|
Date de naissance
|
Lieu de naissance
|
date de décès
|
Lieu de décès
|
Âge
|
AUTRAN
|
Marius Louis
|
2 décembre 1910
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
20 janvier 2007
|
Ollioules (83)
|
96
|
BERNARD *
|
Laurent Antoine
|
6 mai 1910
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
9 janvier 1951
|
Flassans (83)
|
40
|
BERTORA
|
Paul Ernest
|
14 janvier 1912
|
Fréjus (83)
|
5 novembre 1982
|
Draguignan (83)
|
70
|
BISSON *
|
Pierre
|
|
|
|
|
|
COUDENQ
|
Prosper Louis Marius
|
27 avril 1911
|
Les-Adrets-de-Fréjus (83)
|
|
|
|
ESPANA
|
V.
|
|
|
|
|
|
GUIEU
|
Denis Joseph Henri
|
25 novembre 1911
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
11 octobre 1990
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
78
|
GUILHAMET
|
Marcel Félix Jean
|
23 octobre 1911
|
Saigon (Indochine)
|
7 juin 1942
|
Marseille (13)
|
30
|
JALABERT
|
Pierre Léonard
|
2 janvier 1912
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
11 décembre 1985
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
73
|
LAMBERT
|
François
|
15 août 1911
|
Trans-en-Provence (83)
|
9 juillet 1983
|
Saint-Laurent-du-Var (06)
|
71
|
MERLE
|
Toussaint Constant Fernand
|
31 mars 1911
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
24 mai 1969
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
58
|
MIROY
|
Alexandre Paul Ernest
|
18 septembre 1911
|
La Seyne-sur-Mer (83)
|
23 novembre 2001
|
Saint-Cyr-sur-Mer (83)
|
90
|
MORVAN
|
François Jean Clément
|
14 juillet 1912
|
Toulon (83)
|
1er avril 1980
|
Ajaccio (2A)
|
67
|
PASTORELLO
|
Victor Marius
|
3 mars 1911
|
Lorgues (83)
|
11 octobre 1995
|
La Verdière (83)
|
84
|
RAJAU
|
Etienne Joseph François
|
21 janvier 1911
|
Toulon (83)
|
2 août 1984
|
Prades (66)
|
73
|
REVOL
|
Albert Pierre
|
29 septembre 1911
|
Toulon (83)
|
22 mars 1997
|
Hyères (83)
|
85
|
VERSE
|
René Lucien
|
29 novembre 1911
|
La Crau (83)
|
2 février 1971
|
Toulon (83)
|
59
|
* Dans la mémoire familiale, deux anciens élèves seraient morts
jeunes, ensemble, dans un accident de moto. Il pourrait s'agir de
Laurent BERNARD et de Pierre BISSON (ou de Prosper COUDENQ ??), le 9
janvier 1951 à Flassans.
NB. On retrouve, dans le Bulletin Officiel de l'Inspection Primaire du Var,
au 1er janvier 1934 les noms de : AUTRAN Marius (Montmeyan), Alexandre
MIROY (Le Muy), Laurent BERNARD (Flassans), Victor PASTORELLO
(Salernes), Prosper COUDENQ (Fréjus), Pierre BISSON (Gonfaron),
François LAMBERT (Flayosc), René VERSE (Les Arcs), Pierre JALABERT (Le
Cannet-des-Maures), Toussaint MERLE (Collobrières), Albert REVOL
(Saint-Cyr), Paul BERTORA (Fréjus), François MORVAN (Solliès-Pont),
tous (ils ont entre 22 et 24 ans) en 6ème classe. Soit 13 nomssur les
17 de la promotion 1928-1931. Quid de Denis GUIEU, V. ESPANA et Etienne RAJAU ?
Dans le Bulletin Départemental de l'Education Nationale du Var
de janvier 1961, on retrouve les noms de : Pierre JALABERT (Sanary),
Marius AUTRAN (La Seyne, Martini), Victor PASTORELLO (La Verdière),
François LAMBERT (Flayosc), Alexandre MIROY (Toulon, Jean Aicard),
Denis GUIEU (Saint-Maximin), Etienne RAJAU (Toulon, Serinette), René
VERSE (Toulon, Les Moulins), François MORVAN (Six-Fours), Albert REVOL
(Toulon, Valbourdin), tous classés au 10e échelon. Soit 10 noms sur les
17 de la promotion 1928-1931. A cette date, BERNARD et BISSON seraient
décédés. Toussaint MERLE, maire de La Seyne, a repris un poste
d'enseignant au collège Martini. On ne sait pas où étaient alors
affectés (ou détachés) BERTORA, COUDENQ et ESPANA.
- Promotion Excelsior
(1929-1932)
|
- Promotion « EXCELSIOR » (1929-1932)
de L'École Normale d'Instituteurs de
Draguignan.
-
- Marius AUTRAN (qui appartenait à la
promotion précédente), n'avait pu
identifier - 70 après - que 7 des 18 visages. En avril 2005, une identification compléte des
élèves de la promotion a pu être
effectuée par Robert FERS, comme indiqué
ci-dessous, avec peut-être quelques incertitudes.
Nous remercions sincèrement Isabelle LEO, fille de
Robert FERS, qui avait trouvé cette photo sur
internet, de nous avoir contacté et de nous avoir
fourni les noms manquants. Nous remercions
également MM. J.-P. et P. ORCIER pour la
rectification apportée dans l'identification de
leur père et grand-père Charles
ORCIER.
- Debout : MM. G. SAVINE, Francis ARNAUD,
Robert FERS, F. RHODEZ, F. MEISTER, G. DAUMAS, M.
CROVETTO, A. DELPUI, G. GRAILLON, L. FABRE
- Assis, de gauche à droite : MM. Jean
MARTINELLI, G. SIGAUD, Charles ORCIER, André
JAUFFRET, R. MÉJASSON, L. BRÉANDON, E.
MICHEL, P. LEROUX
|
- Promotion Le Flambeau
(1930-1933)
|
M. Aitelli, F. Calvy, P. Carles, E. Chieusse, A.
Conil, N. Dufour, J. Favier, H. Granet, L. Granoux, A.
Gravier, E. Guieu, P. Lamar, G. Langlois, R. Michel, R.
Pichot, M. Poitevin, E. Queau, B. Roch, R. Teissseire, G.
Vialla
|
|
- Promotion « LE FLAMBEAU »
(1930-1933) de L'École Normale d'Instituteurs de
Draguignan.
-
- La liste complète des noms se trouve
sur la carte de promotion ci-dessus. Mais on n'a pu
actuellement identifier sur la photos des
élèves que 9 des 20 visages :
- Debout, à partir de la gauche : MM.
Emile GUIEU (6e), A. GRAVIER (8e), René PICHOT
(10e), René TEISSERE (11e), Francis CALVY (12e)
- Assis, de gauche à droite : MM. ?, ?,
H. GRANET, E. QUEAU, Jean FAVIER, N. DUFOUR, ?,
?
|
- La vie à
l'École Normale d'Instituteurs de Draguignan
à la fin des années
1920
- Souvenirs rassemblés
par Marius AUTRAN en 2001
|
Directeur : Alphonse Gilet, homme d'une
rare intelligence, ancien Inspecteur Primaire, excellent
pédagogue, administrateur incomparable malgré les
difficultés.
|
Monsieur Alphonse Gilet,
Directeur de l'École Normale d'Instituteurs de
Draguignan, assis, au centre de la promotion
1920-1923
|
L'École Normale d'Instituteurs était
un bâtiment vétuste, mais aux structures suffisantes
pour travailler correctement avec d'excellents
professeurs.
|
L'École Normale
d'Instituteurs de Draguignan, vers 1928
|
Inconvénients matériels : pas de
chauffage dans les dortoirs, pas d'eau chaude, une douche par semaine
au fonctionnement problématique, un seul poêle dans la
salle d'études.
Propreté des locaux assurée par les
élèves.
|
Le service du
dortoir
|
Alimentation abondante, mais de qualité
médiocre (viandes de troisième catégorie,
légumes secs, poissons secs venus de
l'Océan).
Aux réclamations des élèves
et de leurs parents, l'Économe répondait qu'il
disposait seulement de 7 à 8 francs par jour et par
élève pour la nourriture, le lavage du linge, la
santé, etc.
Formation pédagogique : passage en classe
d'application (dans une école primaire à deux classes
fonctionnant à proximité de l'École Normale) une
fois par mois, suivi d'un rapport de l'instituteur. Chaque
élève devait également faire une
leçon-modèle devant la promotion en présence de
tous les professeurs, leçon suivie d'une large discussion et
de sévères critiques.
Les élèves remplaçaient les
enseignants de Draguignan se trouvant en congé de
maladie.
Le Directeur nous emmenait souvent en visite dans
les écoles estimées les meilleures dans le
département, visites suivies de discussions en salle
d'études. On appelait ces visites des sorties
pédagogiques (les frais de déplacement étaient
à la charge de l'Administration).
M. Gilet avait le souci d'éviter des
dépenses excessives à l'Inspection Académique en
assurant le remplacement des enseignants en congé de maladie
et mieux encore : durant le dernier semestre de l'année 1931,
le Surveillant Général cessa ses fonctions,
appelé par la Loi au Service Militaire ; il ne fut pas
remplacé par l'Académie et ce fut l'élève
Marius Autran qui fit fonction de Surveillant
Général, ayant la confiance de M. Gilet (bien
entendu à titre bénévole).
Loisirs : Nous avions le choix entre les
promenades à la campagne ou les parties de cartes dans les
cafés de la ville. Personnellement, je
préférais, avec plusieurs copains, herboriser ou
capturer des insectes pour nos collections.
Il y avait un seul cinéma à
Draguignan qui offrait bien des films. Hélas ! à
l'heure d'ouverture (17 h), nous devions être rentrés
à l'École.
L'autorisation nous était tout de
même accordée d'accompagner l'équipe de football
des normaliens dans les villages environnants, en compétition
avec des joueurs amateurs des campagnes varoises.
M. Gilet nous emmena visiter des
musées, des caves-coopératives vinicoles. Il fit venir
souvent des conférenciers traitant de sujets à
caractère culturel.
Cet homme de bien a dirigé l'École
Normale de Draguignan pendant une quinzaine d'années et a
laissé des souvenirs très attachants.
NB. (septembre 2013) :
En 1964, l'avenue située entre l'avenue Jules Ferry et le groupe scolaire Ferry, a été baptisée Alphonse
Gilet en mémoire du charismatique
directeur de l'École normale d'instituteurs de Draguignan dans les
années 1930. L'adresse actuelle (institut national supérieur du
professorat et de l’éducation (Inspe)) est : 102, parvis Gilet, avenue
Philippe Séguin.
Durant la seconde année, la promotion fut
informée du fonctionnement éventuel d'un cours de
Préparation Militaire Supérieure. Une dizaine d'entre
nous acceptèrent d'en suivre les cours (2 heures par semaine)
sous la conduite de l'Adjudant-chef Carré et du Commandant
Grisault. Nous fûmes amenés à passer un concours
pour l'École d'Officiers de Réserve de Saint-Maixent en
Août 1931. Presque tous les volontaires de la P.M.S. y furent
admis et devinrent, l'année suivante, sous-lieutenants de
réserve.
|
Préparation Militaire Supérieure des
élèves de l'École Normale
d'Instituteurs de Draguignan, avec l'Adjudant-chef
Carré (1931)
|
- L'instituteur en
vacances
- Paroles et musique d'Antoine
Méchin
- Fin Août
1909
|
I
- Quand revient le mois de juillet,
- L'instituteur, tout guilleret,
- S'écrie : Ah ! voilà les vacances
- Et leurs heureuses conséquences
- Il tire un trait sur tous ses maux,
- Les entiers et les décimaux,
- Et laisse là les participes
- Pour flâner selon les principes.
-
- L'instituteur est souriant.
- L'instituteur est bon enfant,
- Il s'attarde vers les rivières,
- Les clairières.
- Il lit de très nombreux journaux
- Et s'endort sur les faits nouveaux,
- Bercés par la calmante ivresse
- De la Paresse.
|
II
- Sa classe devient un local
- Où s'entassent, tant bien que mal,
- Les vieux souliers et les casquettes,
- Les fourneaux et les bicyclettes.
- Il y fait sécher des jambons,
- Des haricots et des oignons,
- Dont les richesses végétales
- Rappellent les Halles Centrales...
-
- L'instituteur est gracieux,
- L'instituteur est radieux,
- Il reçoit maint collègue aimable,
- A sa table.
- On déguste les meilleurs vins
- En savourant des plats surfins,
- Et joyeusement le coeur vibre.
- Car on est libre.
|
III
- Si, dans le fond de son gousset,
- Frémit un mandat bien complet,
- Il se dirige vers les gares,
- En fumant d'excellents cigares.
- On le voit alors à Dijon,
- A Vichy, Genève ou Mâcon
- Quelquefois même sur des plage
- Très lointaines et très peu sages.
-
- L'instituteur est élégant,
- L'instituteur est séduisant ;
- De splendeurs son regard se rince
- C'est un Prince...
- Il peut frôler des dames bien
- Qui promènent leur petit chien,
- Et goûter des eaux minérales,
- Très peu banales.
|
IV
- Mais quand l'octobre au ciel tout gris
- Souffle sur les plaisirs taris,
- Vite, on regagne ses pénates
- Où chacun rentre sans épates.
- On remet la classe d'aplomb,
- On se sent dans l'aile du plomb,
- Elles se meurent les vacances,
- Adieu, folles exubérances.
-
- L'instituteur n'est plus gaillard,
- L'instituteur n'est plus flambard,
- Il faut reprendre les formules,
- Les virgules.
- Il faut retrouver l'A Bé Cé,
- Et sur le tableau délaissé
- Voir tout en noir ses espérances !
- Adieu, Vacances !
|
|
NB. Lorsque Marius AUTRAN évoquait ses souvenirs d'école normale, il
prétendait que la chanson ci-dessus était l'œuvre de la promotion (ou
d'un élève de la promotion) de Florentin ALZIARY, comme si Antoine
MÉCHIN avait été l'un d'eux.
Or nos recherches ont montré qu'Antoine MÉCHIN, instituteur artiste,
était originaire de Saône-et-Loire. Voir page internet :
http://www.lejsl.com/edition-de-montceau-les-mines/2012/09/15/antoine-mechin-(1868-1951)
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Antoine MÉCHIN vu par marix dans la gueule noire photo dr 1462194157 |
Antoine Méchin a marqué l’histoire du Bassin minier dans les années 30 grâce à ses célèbres Revues.
Antoine Méchin naquit à Charolles, le 20 mai 1868. Il fut remarqué à
l’école comme un bon élève qui, de surcroît, aimait la musique au point
d’intégrer, dès l’âge de 13 ans, l’Harmonie de Charolles où il joua
jusqu’en 1899. Il fit donc des études plus longues que ne l’avaient
prévu ses parents, et il réussit ainsi le concours d’entrée à l’École
normale d’instituteurs de Mâcon.
Devenu instituteur, et après plusieurs postes, il fut nommé en 1901 à
l’école du Bois-du-Leu de Sanvignes. Le sort de cette école était
particulier : de 1901 à 1908, les cours eurent lieu, faute de bâtiment
convenable, dans l’arrière-salle d’un café, le Café Michon. L’école fut
enfin construite et prête en 1908 !
Antoine Méchin y resta jusqu’à la fin de sa carrière. Entre-temps, il
était entré comme joueur de bugle à la Fanfare de Sanvignes, « le
Réveil des Travailleurs ». Il en devint rapidement le directeur, puis,
en 1919, le président-directeur.
Il anima ainsi la vie musicale de Sanvignes et du Bassin minier pendant
de longues années. Il se fit connaître et applaudir avec ses « Revues
». C’était alors la mode ; le public adorait les « Revues musicales ».
À Montceau, la salle de l’Eden-Concert, grâce à la troupe Bertin-Bert,
était toujours pleine, les dimanches, pour des représentations de
revues d’Antoine Méchin telles que Montceau s’amuse ou Montceau a bonne
mine, ou encore Tout le monde en parle, dont la Berceuse des ondines
fit le tour du département !
Une rue à son nom.
Il avait la plume facile. Il composa même, en 1920, un long poème,
L’instituteur en vacances, imprimé en quatre pages. Il fit le tour des
écoles normales de la France entière ; on le retrouvait, par exemple,
récemment, sur le Web, parmi les souvenirs d’un instituteur de
Draguignan !
Il avait aussi la plume acerbe. Il collabora, dès sa fondation en 1924,
et jusqu’à la fin, en 1937, au mensuel La Gueule Noire, qui était au
Bassin Minier ce qu’était Le Canard Enchaîné à la France ! Ce journal
satirique réunissait, autour de Pierre Camus, Lucien Chapuis et Georges
Jordery, les plus belles plumes du Bassin minier des années 30. Antoine
Méchin signait généralement ses articles ou ses poèmes du pseudo de «
Jehan du Bois-Bouché », qui était aussi le nom dont il signait ses
Revues musicales.
En 1924, ce fut la retraite. Il n’abandonna pas tout de suite la vie
musicale de Sanvignes. Puis il partit avec sa femme à Cormatin, dont il
devint le maire. À la mort de sa femme, il se retira à
Chalon-sur-Saône, où résidait sa fille aînée. Il y mourut, le 6 mars
1951 : il avait 82 ans. Pour maintenir la mémoire de l’instituteur à
Sanvignes, une rue Antoine-Méchin fut créée en 1997.
J.-Pierre Valabregue (CLP)
Il ne
semble pas qu'il y ait eu de lien entre Antoine MÉCHIN et l'école
normale de Draguignan, pas plus qu'entre Florentin ALZIARY (né en 1898,
11 ans en 1909, et entré à l'école normale d'instituteurs de Draguigan
en 1917, donc bien après qu'Antoine méchin eut composé L'instituteur en vacances.
Marius AUTRAN n'étant plus là pour évoquer ses souvenirs, nous n'avons jamais pu élucider l'origine de cette confusion.
- Quelques autres
souvenirs de l'École Normale d'Instituteurs de
Draguignan de la fin des années 1920,
conservés
par Paul Camoin (promotion 1926-1929), que nous avons
numérisés à partir de ses
manuscrits, et que nous publions avec l'autorisation de
sa fille, Madame Annie Genta.
|
- Art. I - Par définition,
on vient à l'Ecole Normale pour bûcher.
-
- Art. II - Il existe une
division en 3 parties dans l'effectif des normalots :
- a) les protos :
négligeables
- b) les dottos :
respectables
- c) les
vétérans : vénérables
-
- Art. III - Les protos : moins
que la dix millionième partie d'un de ces monticules qui se
rencontrent dans les endroits malodorants.
- Un proto est une canaille de
sotte espèce.
- Les protos sont
corvéables à merci : ils font le service, vont
ramasser les crottes et la terre pour le jardin du patron, font
les corvées supplémentaires sans rouspéter :
charbon, bois,... etc...
- Ce sont eux qu'on
empègue en étude.
- Ils n'ont que le droit de se
taire et encore leur est-il contesté.
- On leur aplatit les coutures et
il paie cigare, café, pousse-café le premier
dimanche de sortie.
- Ils doivent respect et
obéissance aux vétérans et aux dottos. Les
protos ont toujours bon dos : en étude, au
réfectoire, au dortoir.
- Un seul jour leur est
accordé pour se soulager de leur misère : c'est la
descente.
-
- Art. IV - Les dottos : n'ont
jamais été protos : ils étaient
élèves de première année. Ils ont bien
quelques pouvoirs, en premier lieu celui de se monter le coup,
mais c'est la promo qui reste le plus dans l'ombre.
Intermédiaires entre les protos et les
vétérans, ils marquent la choff, connaissent les
trad's et forment l'association des jeux de mots. Ils bardent un
seul jour par an : à la descente.
-
- Art. V - Les
vétérans : ceux qui n'ont pas autre chose à
faire que d'attendre la fuite. Ils détiennent tous les
pouvoirs et tous les privilèges. Chefs de service, ils
empèguent qui bon leur semble.
- Pourvus d'une étude
spéciale, ils peuvent se permettre quelques
libéralités : transformer leur étude en cour
de justice et faire des baptêmes ; ils enseignent les trad's
aux protos et disent la messe le soir de la descente.
-
- Art. VI - La descente :
supprimée et remplacée par une fête des
dottos.
-
- Art. VII - Chaque proto doit
voir son carnet de trad's où sont écrites les
poésies traditionnelles : silhouettes normaliennes, les
pauvres moineaux, réponse à une bécasse
encagée.
- Le carnet doit avoir aussi un
graphique de la vie de normalot et la photo de la
promo.
- Des poésies
copiées par les copains achèvent le
carnet.
-
- Art. VIII - Chaque promotion a
son baptême particulier, chanson bien rythmée avec
accompagnement de bureau, règle, tiroir.
- Il existe de plus un
baptême traditionnel : celui de la promo 16-19 : De passage
à la mascara.
-
- Art. IX - Un normalot est
toujours modeste : il est sûr d'avoir le super et se croit
supérieur aux autres élèves : norm's et
potaches, parexemple.
- Ce sont les normalots qui
brillent dans les concerts, fêtes de gym et matchs de
foot.
-
- Art. X - Lorsque les protos
rentrent, ils sont polochonnés et on les fait sauter. Les
compilatis et pieux en portefeuille sont de rigueur.
-
-
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- Calendrier
de la promotiion 1926-1929,
- avec, au
sommet, le 17 février 1928 à minuit : la
descente)
|
- - Le Proto -
-
- L'uniforme est sans plis, la
casquette sas rides
- Les palmes sur le drap mettent
leur tache d'or
- Il s'en va, triste et seul,
dans le grand jardin vide
- La grande et rude école
l'ahurit tout d'abord.
-
- Il rêve en ce jardin aux
faciles écoles
- Dont il dut à jamais
déserter le chemin
- Pour venir à la norm'
parler de paraboles
- De leçon de chimie qu'il
faut savoir demain
-
- Et tous les mots nouveaux
sortis de son lourd livre
- Dansent dans son esprit en des
rondes sans fin
- A l'heure où le jardin
de dentelle se givre.
-
- Le directeur lui dit : «
après l'arithmétique,
- Etudiez votre âme »,
mais lui fort peu malin
- Ne trouve rien en lui de bien
psychologique.
-
-
- - Le Dotto -
-
- Les palmes sont
flétries, la casquette est brisée
- Et la cravate noire a
déserté le col.
- Il ne t'étudie plus,
grand-mère méprisée
- Et chante en clé de fa
bien mieux qu'en clé de sol.
-
- Il rêve en ses loisirs
une date terrible
- Terme fatal, épique et
qu'il redoute un peu
- Il mâchonne un espoir :
être au moins admissible ».
- Seul, au vent qui en rit, il
répète son voeu.
-
- Il pioche en attendant les
carbures primaires
- Les talents de Racine, les
vertus des métaux
- Et les divers terrains des
couches secondaires.
-
- Il déserte la ville,
alourdit son allure
- Gonfle sa pauvre tête de
chapelets de mots
- Et, plongé dans son
livre, il oublie la nature.
-
-
-
- - Le Vétéran
-
-
- La casquette est finie,
disloquée, trop petite
- Les genoux sont
râpés, les coudes reluisants
- Mais qu'importe, il consulte la
blanche marguerite
- Car sa Lise est jolie et vient
d'avoir seize ans.
-
- Toute question de notes, le
sature et le vexe,
- Il blague le proto, q'un d'eux
a dépité
- Mais il s'indignera de sa note
d'annexe,
- D'un 0 de péda qu'il n'a
pas mérité.
-
- Il désire tout bas
l'escapade prochaine
- Au déclin des
journées de fatigue et d'ennui
- Il tremble un tantinet en
pensant au C.N.
-
- Et le soir à
l'étude, inquiet des lendemains
- Il cherche en s'absorbant dans
la revue qu'il suit
- La petite leçon
qu'apprendront les gamins.
-
-
-
- - Le Cube -
-
- Lui aussi quelquefois
rêvait à l'escapade
- Aux murs que l'on laissait
à l'ombre du Malmont
- A la vie qu'on guettait :
morne, unie et bien fade
- Pour un autre lointain, mais
brillant horizon.
-
- Il est libre aujourd'hui, sa
toute petite école
- S'ensoleille et se pare ainsi
qu'un frais jardin
- Et sa troupe de même,
docile à sa parole
- S'en allant dans la vie,
choisit le droit chemin.
-
- Et la pédagogie pour lui
seul souriante
- Effeuille sous les pas des
lauriers et des fleurs
- Il est le benjamin de la troupe
enseignante.
-
- Il regrette pourtant le
passé qui s'envole
- Et du geste, il adresse,
oubliant ses rancunes
- Un nostalgique adieu à
son ancienne école.
-
-
- Rappel de la liste de la Promotion Les
Aiglons (1924-1927) de L'École Normale
d'Instituteurs de Draguignan
-
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- MM. J. BARRA
- R. BOUVIER
- R. CHABOT
- J. CHIAPELLO
- M. CLAIR
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- V. COLLEGHIA
- E. COULOMB
- H. DEDIEU
- P. GIORDANO
- A. LUCCIONI
- G. MAGNINO
|
- G. RENAC
- P. ROUVIER
- H. RINAUDO
- E. SIMI
- P. UNIA
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Jean-Claude
Autran
2022