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Je suis né le 24 mai 1944, à Méounes-les-Montrieux (Var). Je
suis né, plus exactement, dans la
Chartreuse de Montrieux. Pourquoi ce privilège rare - que nous ne
sommes que 6 ou 7 à partager ? C'est
en raison des bombardements alliés de la région de Toulon-La Seyne,
particulièrement celui du 29 avril 1944 qui endommagea gravement la
maison familiale du quartier Touffany (alors
que ma mère était enceinte de plus de 8 mois),
où j'aurais dû normalement naître. A la suite de ces bombardements, la
clinique et la maternité Malartic
avaient dû être « délocalisées » dans la Chartreuse de Montrieux.
Il ne semble pas que ma naissance en pleine période de guerre et d'occupation ait pu être mentionnée dans la presse locale. Je possède, bien sûr, une copie de mon acte de naissance de la mairie de Méounes-les-Montrieux où je fus déclaré par mon père le lendemain.
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Un
détail qui aura son importance, c'est qu'il n'y a pas de trait d'union
de visible dans mon prénom. Alors que toute ma vie, mes parents et amis
m'ont appelé Jean-Claude, que ce prénom avec trait d'union figurera
dans plusieurs documents officiels tels que passeports, livret
de famille, cartes d'identité, permis de conduire,..., pour l'original
de l'acte d'état-civil, je ne suis que Jean, mes 3 prénoms Jean Claude
Lucien n'étant séparés que par des espaces. Lors de la déclaration de
ma naissance à Méounes, mon père ayant dû oublier de bien spécifier, ou
de vérifier, qu'il me donnait le prénom de Jean-Claude. On aurait pu
penser que le trait d'union s'était effacé avec le temps ou qu'il y
avait un pli dans la page masquant le trait d'union lors de la
photocopie de l'acte. Il n'en est rien (je suis allé personnellement
examiner l'acte à la mairie de Méounes). Mais ceci, je ne le réaliserai
vraiment qu'en 1996, lors de la confection des premières
cartes d'identité sécurisées qui se référaient obligatoirement à
l'original de l'acte de naissance. Et je n'apparaîtrai plus que comme «
Jean Autran » dans tous les documents officiels postérieurs à cette
date. Ceci jusqu'au 12 juillet 2021 où je ferai modifier mon prénom à
l'état-civil de La Seyne (voir ci-dessous)pour m'appeler enfin
officiellement « Jean-Claude Lucien Autran » conformément à mon prénom
d'usage.
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Je possède aussi mon certificat d'ondoiement (je n'ai pas été baptisé, mais simplement ondoyé), daté du 1er juin 1944, signé par le Père prieur Dom Hugues M. Jamouillé [celui-là même qui joua un rôle considérable durant cette période troublée, notamment en acceptant de cacher dans son monastère des archives secrètes de la Marine nationale, ainsi qu'en prenant la responsabilité de l'approvisionnant des maquis de la région et des soins à leurs blessés]. Aucun parrain, ni aucune marraine ne sont mentionnés. Je n'en ai jamais eu officiellement, bien qu'on ait quelquefois attribué une sorte de rôle de parrain à un cousin au 3e degré de mon père, Lucien SICARD (1904-1974) (qui sera longtemps directeur de la maison de retraite du Luc). C'est ce qui explique aussi le choix de Lucien pour mon troisième prénom.
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J'ai
retrouvé aussi deux courriers du Docteur Coureaud, de Toulon, qui avait
suivi la grossesse de ma mère, l'un à ma mère daté du 16 mai dans
laquelle il se félicite de la bonne décision qu'elle a prise d'aller
accoucher à Montrieux ; l'autre daté du 28 mai, 4 jours après ma
naissance, dans laquelle il apprend avec plaisir l'heureuse naissance
du splendide bébé...
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Mais ce n'est que lors de mes études au
collège, vers le milieu des années 50, que mon nom apparaît pour la
première fois dans la presse, dans la rubrique des
palmarès de distribution des prix :
Année
scolaire
1954-1955, classe de 6ème Moderne A
Je
ne m'y suis retrouvé que dans la rubrique des prix spéciaux, avec un
prix d'honneur. Le palmarès complet de la classe n'a pu être retrouvé.
Il ne semble pas avoir été publié dans Le Petit Varois, peut-être
l'a-t-il été dans République
? J'avais pourtant eu cette année
plusieurs premiers prix (mathématiques, sciences naturelles, histoire
et géographie,...) et
second prix (anglais, travail manuel, instruction civique,...).
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Le Petit Varois - La Marseillaise,
1er juillet 1955 |
Les
années suivantes, j'apparais régulièrement dans les palmarès de
distribution des prix, qui ont presque tous été retrouvés :
Année scolaire 1955-1956
|
Année scolaire 1956-1957
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Le Petit Varois - La Marseillaise, 1er juillet 1957 |
Année
scolaire 1957-1958 : Classe de 3e
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Le Petit Varois - La Marseillaise, 2 juillet 1958 |
A
noter qu'au cours de cette année 1957-1958, le 12 janvier 1958
exactement, j'adhère à la
Société des Sciences Naturelles de Toulon et du Var, parrainé par ma
mère, ainsi que par mon ami Christian CRESCI. Une société que je
n'ai jamais quittée depuis 1958, étant devenu aujourd'hui l'un des deux
ou trois plus anciens membres, avec maintenant 59 années
ininterrompues de cotisations. On notera que, le même jour, avaient
adhéré le Dr Joseph RISTERUCCI, ancien président du Conseil général du
Var, ainsi que son fils Jean-Pierre qui sera par la suite Conservateur
du Muséum d'Histoire Naturelles de Toulon
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Bulletin de la
Société des Sciences Naturelles de Toulon et du Var, n° 111, janvier
1958 |
A
la fin de cette année de 3e, ce fut l'épreuve du Brevet d'Etudes
Premier Cycle (B.E.P.C.), que je passai avec succès :
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Le Petit Varois - La Marseillaise, 3 juillet 1958 |
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Diplôme du B.E.P.C. (1958) |
Année
scolaire 1958-1959 : Classe de 2e M prime 2
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Le Petit Varois - La Marseillaise, juillet 1959 |
Année scolaire 1959-1960 : Classe de 1ère M prime 2
Palmarès non retrouvé |
Le Petit Varois - La Marseillaise, juillet 1960 |
Nous avions commencé cette année de 1ère dans le vieux collège Martini et c'est vers la mi-janvier 1961 que nos classes avaient été transférées, sauf pour les enseignements de sciences, au nouveau Lycée Beaussier. C'est en juin 1960, à la fin de mon année de 1ère, que je passe la « 1ère partie du bac » puisque, à l'époque, le bac se passait sur 2 ans, à la fin de l'année de l'année de 1ère et à la fin de l'année de terminale. En 1960, il y avait même eu un « bac de février », sorte de pré-bac, mais qui n'était pas un bac blanc car les notes au-dessus de la moyenne étaient censées compenser des notes négatives du bac de juin. Ce qui ne fut pas mon cas car je n'avais pas obtenu tout à fait la moyenne à ce bac de février.
Mais
en juin, je passai cette « 1ère partie du bac »
avec succès, sans plus, sans mention.
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Le Petit Varois - La Marseillaise, juillet 1960 |
Année
scolaire 1960-1961 : Classe de terminale, série « Math-élem »
Pour
la première fois, je me trouve en difficulté, car cette année scolaire
ne fut pas brillante. Pour moi qui avait été prix d'excellence de la
sixième à la seconde, je poursuivais, sans vraiment m'en rendre compte,
le déclin amorcé en classe de seconde. Je ne travaillais pas
suffisamment, ce qui était sans doute aussi le cas de la plupart des
garçons de la classe (quand on voit le palmarès de l'année où ce sont
les filles qui accaparent la plupart des premiers prix...). Ainsi, je n'apparais à aucun endroit dans le palmarès. On peut bien chercher, je n'y suis pas. Pas même un
accessit !
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Le Petit Varois - La Marseillaise, 30 juin 1961 |
En
fait, je ne travaillais pas suffisamment les matières scolaires
imposées, car j'avais par ailleurs une grande activité intellectuelle
sur de nombreux autres sujets qui m'amusaient davantage (collections de
timbres, de plantes ou de fossiles, etc.), sans parler de l'intérêt
particulier que je portais pour une certaine jeune fille. Je consacrais
aussi énormément de temps à suivre les évènements politiques, imprégné
que j'étais par les conversations de mon père et par la presse (Le Petit Varois - La Marseillaise,
L'Humanité)
qui m'était accessible à la maison. En outre, par rapport à la classe
de première, l'introduction de la philosophie en terminale m'avait
amené à passer des centaines d'heures dans l'étude des œuvres complètes
de Marx, Engels et Lénine, au détriment de l'étude des mathématiques.
D'où aussi des discussions politiques et (anti)religieuses passionnées
et souvent conflictuelles avec des camarades de classe. Que de temps et
d'énergie de gaspillés !Je
dois reconnaître que pendant l'année scolaire 1960-1961, je n'avais pas
suffisamment travaillé, ayant passé beaucoup de temps.
Et
de plus, prenant exemple sur plusieurs camarades, garçons et filles, de
ma génération, je m'étais inscrit aux cours hebdomadaires de moniteurs
de colonies de vacances municipales en vue d'assurer cette fonction
durant les vacances d'été suivantes [Alors - que contrairement à la
majorité des enfants seynois - je n'étais jamais parti une seule fois
en tant que colon - un comble sachant que mon père, parmi ses
délégations d'adjoint au maire, dirigeait notamment les colonies de
vacances !]. Je pouvais encore normaliser cette situation en devenant
moi-même moniteur. Mais, pour l'année 1961, n'ayant pas encore 18 ans,
je ne pouvais être que « aide-moniteur ». Mon premier séjour se déroula
à la célèbre colonie de vacances de Bellecombe (Isère), l'une des plus
vétustes, mais aussi des plus prisées des petits Seynois, et dirigée
alors par M. Paul CORROTTI. A la demande insistante de mon père, je dus
contribuer aux articles de presse qui donnaient régulièrement aux
Seynois des nouvelles des colonies de vacances, comme en témoigne
l'article ci-après.
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Le Petit Varois - La Marseillaise, 31 août 1961 |
Mais
ce sejour fut le premier et le dernier car, l'année suivante, je dus
consacrer une grande partie de l'été à
travailler les mathématiques et la physique pour préparer mon entrée au
Lycée Thiers. Je nefus donc jamais moniteur de colonies de vacances.
A
noter qu'il existe aussi une photo du Brevet Sportif Populaire parue en
1961 dans les journaux, sur laquelle se retrouvent quelques lycéens de
Première et de Terminale de La Seyne :
Année
scolaire 1961-1962 :
Ce fut le premier redoublement d'une classe depuis le début de ma scolarité. Je perdis cette année-ci l'année d'avance que j'avais depuis le cours préparatoire. Mais cela me permit de me ressaisir et, à la fin de l'année, je réapparus dans le palmarès avec des premiers prix en mathématiques, en sciences physiques et en sciences naturelles, et de nouveau un prix d'excellence, et même le prix du Maire à l'élève de classes terminales ayant le meilleur palmarès :
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Le Petit Varois - La Marseillaise, juillet 1962 |
Au cours de cette année 1961-1962, il me semble avoir encore passé pas mal de temps à l'étude des auteurs marxistes. Une autre activité qui s'était (peut-être inutilement) rajoutée à mon emploi du temps déjà chargé, ce fut la Préparation Militaire Élémentaire (tous les samedis après-midis à la Base Aéronavale de Saint-Mandrier, avec plusieurs examens ou épreuves de fin d'année dont le Parcours du Combattant...)
Mais c'est quand même sans difficulté que je passe cette fois-ci, à 18 ans, le bac Math-élem, avec une mention AB [qui n'apparaît d'ailleurs pas dans les résultats du journal, mais seulement dans mes relevés de notes].
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Le Petit Varois - La Marseillaise, juillet 1962 |
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Diplôme du Baccalauréat Mathématiques (1962) |
Deux autres évènements sont à signaler au cours de cette
année 1962 :
Au
cours des vacances d'été, je passe le permis de conduire. Un permis qui
portait la photo la plus récente que j'avais, celle du dossier du
B.E.P.C. (1958) et qui avait donc déjà 4 ans. Une photo d'ado qui
restera sur mon permis de conduire pendant des décennies, jusqu'à ce
que je me décide à le faire refaire.
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Ensuite, je suis convoqué devant le Conseil de Révision le 6 novembre 1962 au titre de la classe 64
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Ayant mon bac math-élem avec mention AB et un très bon dossier de terminale (prix d'excellence), je suis admis sans trop de difficulté comme interne au Lycée Thiers, à Marseille, en classe de Math Sup. J'y resterai 3 ans. (Un petit coup de pouce m'avait, semble-t-il, été donné pour obtenir l'internat, grâce à l'intervention de Mlle GIOVANNETTI, professeur de musique à La Seyne et cousine de M. CAMPANA, surveillant général au Lycée Thiers...).
Dès
le premier jour (je ne parlerai pas ici du bizutage), nous avions passé
une sorte de concours écrit destiné à nous répartir entre les classes
Math
Sup A, Math Sup B et, pour les moins biens classés, la classe E.N.S.I.
Je n'avais pas spécialement brillé à ces épreuves, mais, contre toute
attente [peut-être mon dossier de terminale
avait-il davantage compté que mon classement au concours],
je fut affecté à la Math Sup A. C'était un honneur, mais dans quelle
galère j'étais embarqué dans cette classe d'élite et avec le Professeur
de mathématiques Louis AMAR, un enseignant remarquable, mais l'un des
plus redoutés de tous les professeurs de classes préparatoires de
Thiers. Et qui avait aussi - contrairement aux autres professeurs de
math sup - les épures de géométrie descriptive comme domaine de
prédilection - une branche des mathématiques qui m'avais toujours
rebuté...
Comme
j'aurais dû m'y attendre (mais je devais de beaucoup me surestimer
après ce prix d'excellente obtenu en terminale - après toutefois un
redoublement...) cette première année de prépa, 1962-1963, fut sinon
catastrophique, du moins plus que médiocre. Je
n'obtins évidemment aucun prix et je ne fus évidemment pas retenu
(après les résultats d'un autre concours de fin d'année) pour passer en
Math Spé, ni même en E.N.S.I. 2. Fin juin ou début juillet 1962, après
une entrevue entre mon père et le Proviseur, il fut convenu que je
pourrais rester au Lycée Thiers et que j'étais autorisé à tenter ma
chance dans la section Agro. Non pas en Agro II, mais en Agro I.
C'était la suprême humiliation car, lorsqu'on est en Math Sup, on se
plaît à répéter à l'envi la chanson « Les Agros, c'est de la m... » sur
l'air de la Marche Lorraine. Mais, comme je le disais à plusieurs de
mes anciens camarades, qui m'approuvaient « Mieux vaut encore aller en
Agro que de devoir s'inscrire à la fac de Marseille... ».
L'année suivante (1963-1964), ma « rétrogradation » en classe d'Agro I me permet cependant de rebondir dans la plupart des matières et j'obtiens un certain nombre de prix, dont un prix du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, mais je n'ai aucune trace des journaux qui auraient pu le mentionner.
A l'issue de la 3ème année, en classe d'Agro II (1964-1965), pendant les 4 semaines du mois de mai, je passai respectivement les écrits de 4 groupes de concours : AGRO-ENSIA-AGRI, École de Géologie de Nancy, École de Brasserie de Nancy et enfin École Normale Supérieure de la rue d'Ulm à Paris.
Les premiers résultats à tomber furent ceux de l'École de Brasserie de Nancy et nous fûmes plusieurs admissibles à aller passer les oraux à Nancy. Aucun de nous n'envisageait d'entrer dans cette école, mais ces oraux constituaient du moins un bon entraînement pour ceux des autres écoles qui nous intéressaient davantage.
Je n'ai retrouvé aucune trace écrite de mon admissibilité et même de mon admission (car je fus admis - et cela donnait de toute manière une équivalence au certificat universitaire M.G.P).
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Sitôt
rentré de Nancy, il fallut donc « remonter » à Paris pour passer les
oraux de
l'E.N.S.I.A. qui s'étalaient fin juin-début juillet, sur une dizaine de
jours.
Mais je n'apparais pas dans la liste d'admission parue dans le Journal Officiel du 14 août 1965, étant sur une liste supplémentaire - et même très loin dans cette liste... - de sorte que ce ne fut que vers la mi-septembre 1965, qu'à la suite des démissions d'élèves mieux classés mais qui s'étaient dirigés vers une autre école, que je fus atteint par la barre descendante et déclaré admis à l'E.N.S.I.A.
C'est
aussi vers la fin des oraux de l'E.N.S.I.A. que j'appris, par un
extraordinaire hasard [ce serait toute une histoire à raconter],
que j'étais (avec 3 autres camarades du Lycée Thiers) admissible à
Normale Sup
et que les oraux de cette école commençaient le lendemain ! (Alors que
mon retour en train à La Seyne était déjà programmé). Nouveau
télégramme à mes parents pour les informer que mon retour allait être
différé :
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Pour
ce concours à Normale Sup, dans le groupe C (Sciences naturelles), nous
étions environ 60 candidats pour la France, dont 10 du Lycée
Thiers. Nous savions qu'il y aurait 20 admissibles pour la France et in fine
seulement 6 admis. Nous avions donc passé les épreuves écrites
seulement pour le fun (et
pour dire un jour à nos petits-enfants « j'y
étais »).
Liste des candidats du Lycée Thiers autorisés en 1965 à concourir à l'École Normale Supérieure, dans le groupe C (Sciences naturelles) |
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Journal Officiel, 3 mai 1965, p.
3532 |
Mais, de manière totalement inattendue, je me retrouvai admissible ! Nous étions même, cette année-là, 4 du Lycée Thiers (qui n'avait plus eu d'élève admissible à Normale Sup - groupe C - depuis des lustres). Comment expliquer ce miracle ? En partie grâce aux nombreuses connaissances de terrain, en botanique et en géologie, que j'avais acquises au contact de la Société des Sciences Naturelles de Toulon et du Var. Comme quoi...].
Liste des candidats du Lycée Thiers admissibles en 1965 à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm, dans le groupe C (Sciences naturelles) |
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Journal Officiel, 3 juillet 1965,
p. 5606 |
Liste des candidats recalés en 1965 à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm, dans le groupe C (Sciences naturelles) |
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Journal Officiel, 3 juillet 1965,
p. 5606 |
Mais
cet échec ne fut pas totalement négatif puisqu'une admissibilité à
l'École Normale me donnait une équivalence au certificat universitaire
M.P.C., ou le droit d'être admis dans un I.P.E.S., ou
de bénéficier d'une bourse de licence, ou encore d'être admis, sur
titre, à l'École Supérieure de Géologie de Nancy. Je ne pus
cependant
bénéficier d'aucun de ces « droits » car : 1) le versement d'une bourse
de licence était lié à une inscription à une université et au suivi
d'un minimum de cours, ce qui était impossible en étant à plein temps
élève-ingénieur E.N.S.I.A. et 2) l'admission, sur
titre, à l'École Supérieure de Géologie de Nancy, dépendait aussi d'un
accord
du conseil des professeurs de l'École. Après avoir compté durant tout
l'été 1965 recevoir notification de cet accord, c'est une réponse
négative qui me parvint vers début septembre. Motif : j'avais présenté
le concours à leur École et obtenu des notes médiocres : ils ne
pouvaient donc m'y admettre alors qu'ils avaient déjà refusé, dans la
liste supplémentaire, des candidats au concours ayant eu de meilleures
notes que moi. Ainsi, paradoxalement, si
je ne m'étais pas présenté à leur concours, j'aurais pu y être
admis sur titre.
D'autre
part, cette admissibilité à Normale Sup, qui figura par la suite dans
tous mes C.V., dut être perçue favorablement par les jurys de concours
I.N.R.A. et facilita vraisemblablement mes promotions successives aux
grades
de
Chargé de recherches, Maître de recherches, puis Directeur de
Recherches.
Les années 1965-1968
Pendant
les 3 années suivantes (1965-1968), je vais donc poursuivre mes
études comme élève-ingénieur à l'E.N.S.I.A., essentiellement à Massy, à
l'exception de 3 semaines à Douai au début de la 3e année.
En
1965-1966, je loge à la Cité Internationale, 5 boulevard Jourdan, Paris
XIVe, dans
le bâtiment des Industries Agricoles et Alimentaires, partageant une
chambre avec Bernard AUBAIN, originaire de Charente.
C'est durant les vacances d'été, entre la 1ère et la 2e année, que se situe mon mariage civil avec Aline Georgette AGASSE, le 15 août 1966 « à l'Hôtel de Ville de La Seyne-sur-Mer ».
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Par les soins de mon père, ce mariage fit l'objet de plusieurs articles dans la presse locale :
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Le Petit-Varois - La Marseillaise,
25 août 1966 |
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République, 26 août 1966 |
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Le Petit-Varois - La Marseillaise, 26 août 1966 |
Et le mariage est enregistré le 25 août sous le n° 179 de l'année 1966 dans les actes de l'état-civil de la ville de La Seyne-sur-Mer :
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Et le lendemain, comme première mention marginale de mon
acte de naissance :
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En
septembre 1966, je dus donc quitter la Cité Internationale et je
postulai pour un petit F2 dans un bâtiment d'élèves mariés (bâtiment G)
de la Cité
Universitaire d'Antony. Mais les places disponibles y étaient rares et
ce n'est qu'en octobre, après quelques errements entre chambres
d'hôtels et locations hasardeuses, que nous pûmes nous y installer. (Si
j'ai bien compris, mon dossier n'avait été retenu que grâce à une
intervention de Toussaint MERLE, alors député, auprès de son collègue
sénateur-maire
de Bondy (S.F.I.O.), qui avait la main sur les attributions de
logements d'étudiants...).
Année
1968
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Journal Officiel, 28 novembre 1968, pp. 11176-11177 |
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Diplôme d'Ingénieur
des Industries Agricoles et Alimentaires (1968) |
J'entre alors dans la vie
professionnelle : j'avais d'ailleurs été déjà recruté à l'I.N.RA. comme
A.S.C. (Attaché Scientifique Contractuel) dans le courant de ma 3e
année à l'E.N.S.I.A., au 1er janvier 1968 très exactement. Il
n'était pas difficile à l'époque d'entrer à l'I.N.R.A. car l'institut
recrutait en nombre et manquait plutôto de candidats. Ainsi, l'un des
directeurs de recherches (M. Léon PETIT) de la Station de Biochimie et
Physicochimie des Céréales qui était installée dans le bêtiment même de
l'E.N.S.I.A. de Massy, était venu faire une sorte de "racolage" auprès
des élèves-ingénieurs de 2e année de l'E.N.S.I.A.. Il suffisait de
s'inscrire et on était A.S.C., avec obligation de réussir à un concours
d'Assistants dans les 2 années suivantes pour être titularisé. A noter
qu'à cette époque, il y avait à ce concours de l'ordre de 30 candidats
pour 20 postes. (Cela ne durera pas car, peu d'années plus tard, ce
sera 30 candidats pour 10 postes et puis 20 candidats pour 1 poste...).
Mais, à cette époque, il me fut très facile de devenir Assistant de
recherches avec un statut de fonctionnaire titulaire. C'est ainsi que
j'entamai mes 36 années de carrière à l'I.N.R.A., sans connaître
évidemment un seul jour de chômage.
Mes véritables débuts en laboratoire se situent provisoirement au 1er septembre 1968 dans la Station de Biochimie et Physico-Chimie des Céréales à Massy (Dir. André GUILBOT), dans le même bâtiment que l'E.N.S.I.A. comme on l'a vu, mon affectation définitive n'ayant pris effet qu'au 1er février 1969 au Laboratoire d'Études de la Qualité des Blés, au 16 rue Nicolas-Fortin, Paris XIIIe (Dir. Albert BOURDET)
Mon entrée à l'I.N.R.A. est rapportée dans la presse seynoise dans deux articles, certainement suggérés par mon père, l'un dans Le Petit-Varois - La Marseillaise, sous la plume de notre ami Jean RAVOUX, l'autre dans République.
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Le Petit-Varois - La Marseillaise, 15 septembre 1968 |
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République, 15 septembre 1968 |
La suite de l'histoire de ma carrière se trouve essentiellement dans mon « press-book professionnel », qui couvre la période 1968-2004.
A noter qu'au
cours du mois d'août 1968, lors de notre passage à La Seyne, nous
assistons, avec toute la famille au spectacle des Chœurs de l'Armée
Soviétique dans la Salle Baquet. C'était la première fois que j'y
pénétrai
(elle n'avait d'ailleurs été inaugurée que l'année précédente). Et il
se trouve que nous apparaissons parmi le public sur la photo du Petit
Varois-La Marseillaise, ma grand-mère, ma mère, mon père,
Aline et moi. On reconnaît aussi, au premier rang, M. Maurice PAUL,
alors adjoint au Maire et Conseiller général, et qui sera plus tard
Maire de La Seyne (1995-2001)
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Le Petit-Varois - La Marseillaise, ≈ 12 août 1968 |
A noter qu'en 1968-1969, nous habitons encore la Résidence Universitaire d'Antony, G 316. Mais, étant maintenant salarié, il va nous falloir songer à quitter la R.U.A.
Mais c'est encore à Antony, le 16 octobre 1968, que va
naître notre premier fils, Rémy.
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Revue de
l'E.N.S.I.A., janvier 1969 |
En 1968, ma vie universitaire n'est cependant pas tout à fait terminée puisque, en septembre 1968, je me suis inscrit à une année de Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A.), en section Physiologie Végétale Appliquée, mes premières recherches à l'I.N.R.A. constituant mon stage pratique de D.E.A., dont les cours théoriques n'occupent qu'une demi-journée par semaine, dans les locaux de l'ancienne Sorbonne (Prof. R. ULRICH).
Année 1969
J'obtiens mon diplôme de
D.E.A. en novembre 1969, le même mois que le concours d'assistants de
l'I.N.R.A. que je passe avec succès du premier coup, et me voilà donc
fonctionnaire titulaire
de l'État. Je ne sais pas pourquoi la titularisation de cette promotion
d'A.C.S. ne fut arrêtée
par le Ministre de l'Agriculture que le 30 décembre 1970 et portée au
Journal Officiel seulement le
10 février 1971 :
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Journal Officiel, 10 février 1971,
p. 1450 |
Mon diplôme de D.E.A. ne fut également signé que le 18 février 1971, alors que j'avais passé les épreuves écrites en juin 1969 et soutenu mon rapport de stage de recherches en novembre de la même année :
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Diplôme de D.E.A. |
Années 1970-1973 : Préparation de ma
thèse de Doctorat
Dès l'obtention de mon
D.E.A., je m'inscrivis à l'Université (devenue entre temps Paris VI) en
thèse de doctorat. Etant ingénieur, il était habituel, à l'époque, de
présenter une thèse de docteur-ingénieur. Mais, après 2 ans de travail
en laboratoire, m'étant
rendu compte que mes recherches étaient essentiellement de nature
fondamentale, sans application pratique immédiate, je demandai la
transformation de mon inscription en thèse de Doctorat d'État, ce qui
me fut accordé. [A l'époque, c'était simplement la secrétaire du bureau
des thèses qui en décidait. Elle me dit : « pas de problème
», elle recherche mon manuscrit de thèse dans ses étagères et sur la
tranche où il y avait écrit AUTRAN - DI elle changea au stylo feutre le
I en E. J'étais ipso facto
inscrit en Doctorat d'Etat ! Elle elle ajouta : « l'inverse aurait été plus compliqué
» (car on ne change pas facilement un E en un I)...].
Je présentai donc ma thèse de doctorat d'état le 15 juin 1973, à Paris VI, succès qui fut mentionné dans divers journaux ou revues :
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Le Petit-Varois - La Marseillaise, 25 juin 1973 |
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République, 25 juin 1973 |
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Étraves, n° 27, automne 1973, n° 222 |
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Bulletin de l'I.N.R.A., n° 79, septembre-novembre 1973 |
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Bulletin de la Société des Sciences
Naturelles et d'Archéologie de Toulon et du Var, n° 205, 4e
trimestre 1973 |
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Diplôme de Docteur d'État ès-Sciences (1973) |
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Journal Officiel, 28 octobre 1973,
p. 11578 On retrouve, dans la liste complète des nominations, mes collègues ou futurs collègues : André BERVILLÉ, Marc BONNET-MASIMBERT, Michel CABOCHE, Yves CHUPEAU, Yves DEMARNE (futur directeur de l'E.N.S.I.A.), Alain DESHAYES, Jean-François DRILLEAU, Louis-Marie HOUDEBINE, Jacques LEFEBVRE, Henri NALLET (futur ministre de l'Agriculture...), Michel NAMORY, Georges PELLETIER, Pierre VIGNERON, etc. |
Entre
temps, nous avions déménagé de la R.U.A. vers une H.L.M. d'Igny
(Essonne). C'était le bout du monde. Nous n'y resterons que 2 ans.
Années 1970-1974
C'est à cette époque que va naître, cette fois à la clinique de Châtenay-Malabry, notre second fils, Nicolas, le 21 décembre 1970, qui fera donc ses premiers pas à Igny.
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Ingénieurs E.N.S.I.A.,
avril 1971 |
Au
passage, en mai 1970, se situe ma première mission à l'étranger. C'est
la toute première fois que je prends l'avion (le 24 mai, jour de mon
26e
anniversaire) : Paris-Le Bourget - Bruxelles, puis Bruxelles - Dresde
(R.D.A.) où j'assiste au Ve
Congrès International des Céréales et du Pain. C'est une époque où le
régime de la R.D.A. n'est toujours pas reconnu par la France. Mes
collègues et moi étions donc partis assister à ce Congrès sans ordre de
mission et « sans couverture diplomatique ».
Mais
entre temps, en mars 1971, nous avions de nouveau déménagé, cette fois
au 16e
étage de l'une des tours de Massy, au 6 allée des Helvètes, où nous
demeurerons 6 ans. Cette
fois encore, je dois l'avouer, l'obtention d'un appartement dans un
cadre aussi
privilégié ne fut possible que grâce à l'intervention de notre ami
Roland DARVES-BORNOZ, ingénieur-en-chef du Génie Rural auprès de l'un
des ses collègues bien placé au Ministère de l'Agriculture...
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Ingénieurs E.N.S.I.A., avril 1971 |
Extrait de l'annuaire de l'Essonne : Massy |
Annuaires E.N.S.I.A. |
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Étraves, n° 31, automne 1974 |
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Étraves, n° 31, automne 1974 |
A la mi-septembre 1976, nous quittons définitivement
la région parisienne pour passer une "année sabbatique", aux
États-Unis, dans l'état de Californie. Je vais travailler jusqu'au 15
août 1977 au Western Régional Research Laboratory de Berkeley, dans
l'unité Food Proteins (Dir. Donald D. KASARDA), laboratoire dépendant
de l'Agricultural Research Service (homologue américain de l'I.N.R.A.),
au sein de l'U. S. Department of Agriculture. Pendant des 11 mois, nous
habitons une maison typiquement américaine que nous avons louée au 1316
Navellier street dans la ville voisine d'El-Cerrito située au bord de la baie de San Francisco.
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Annuaire d'El-Cerrito |
En septembre 1977, à mon retour des U.S.A., comme
prévu auparavant par
ma hiérarchie, je suis muté à Montpellier, au Laboratoire des Blés Durs
et du Riz (Dir. P. FEILLET), dont l'intulé deviendra Labotatoire de
Technologie des Céréales, où je vais travailler 27 ans, dont près de 9
ans à en assurer la direction (1979-1985, puis 1992-1995), jusqu'à mon
départ à la retraite, le 1er juin 2004.
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Yolande (flèche) sur une
photo du quotidien Midi-Libre
(11 décembre 1988) |
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Midi-Libre, 10 janvier 1993 |
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Midi-Libre, 12 janvier 1994 |
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Dès le 1er juillet de cette même année 2004, ce sera
le retour tant attendu à La Seyne-sur-Mer, 40 ans après m'en être
éloigné.
Ayant tourné définitivement la page de ma vie
profesionnelle et des presque 37 années consacrées à la biochimie, la
physico-chimie, la génétique et la technologie du blé et des autres
céréales, une autre vie commence et je peux
alors me donner à fond, non seulement à ma famille, ma maison et mon
jardin, mais aussi à mes passe-temps favoris que je n'avais jamais pu
jusque-là développer suffisamment à mon gré : l'histoire de La Seyne et
du Var, la connaissance du terroir seynois, de la forêt de Janas, du
massif de Sicié, sous tous les aspects touchant à la botanique, la
géographie, la géologie, la "petite histoire" des rues et des
quartiers, sans oublier le termes provençaux et « les mots d'ici », ou
encore la généalogie et les biographies familiales... Toutes les
mentions de la presse et d'autres médias locaux sur ces thèmes que j'ai
développés depuis 2004, mais surtout à partir de 2007 ont été
rassemblées dans un dernier « press-book
», auquel sont annexées les travaux présentés sous forme de documents
écrits et de conférences.
Jean-Claude AUTRAN, mars 2018
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