Seyne_sur-Mer (Var) La Seyne_sur-Mer (Var)
Retour à la page d'accueil
du site
Les événements des années 1930 aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne
Conférence de
Jacques GIRAULT
Villa Tamaris, 20 septembre 2001
Retour à la page d'accueil
du Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Seynois

Après l'échec de la grève de juin 1919, une période d'une quinzaine d'années calmes peut faire croire à l'extinction de la revendication ouvrière. A partir de 1934-1935, alors que l'emploi est menacé, que la France s'enfonce dans la crise, que les luttes politiques deviennent virulentes, les FCM retrouvent les tensions oubliées. Les conflits menacent et le syndicalisme reprend force.

LES FCM, UN POUMON INDUSTRIEL

Deux entreprises emploient l'essentiel de la main d'œuvre industrielle varoise, l'Arsenal maritime de Toulon et les FCM, souvent complémentaires1.

Depuis 1920, le salaire à l'Arsenal tient compte des salaires régionaux (chantiers navals de La Seyne et de La Ciotat). Se pose la question des rapports avec ces chantiers dépendants de l'État. En moyenne le salaire aux FCM se situe toujours au-dessus des salaires de l'Arsenal. Mais dans les années 1930, la différence diminue d'autant plus que le chômage menace.

Les ouvriers des FCM dans la vie seynoise

Les FCM occupent moins d'ouvriers seynois, tout en restant le principal employeur local. Aux Mouissèques et à Saint-Antoine, l'ouvrier des chantiers, souvent étranger, abonde. Les étrangers, avant tout les Italiens, sont des facteurs d'expansion et des victimes désignées quand la récession s'annonce. Leur poids diminue en raison des naturalisations.

L'entreprise règle la vie de la cité. Devant les menaces sur l'emploi, des travailleurs préfèrent chercher des débouchés vers l'Arsenal de Toulon même s'il faut gagner moins. Des ouvriers quittent la région pour une embauche marseillaise ou plus lointaine, région parisienne souvent.

Le plus souvent l'encadrement n'appartient pas au pays. Il en résulte des difficultés pour s'assimiler, pour entretenir des rapports avec l'extérieur. Les autochtones ont de faibles perspectives pour obtenir une promotion sur place.

Les commandes de l'État pour la Marine nationale servent de régulateur. Une grande solidarité fait vivre la cité au même rythme que les chantiers. La symbolise le décès du maire Baptistin Paul, en délégation à Paris, pendant la grève de 1919.

L'électorat est fortement ouvrier (60 % d'ouvriers). La Seyne vote à gauche, socialiste et de plus en plus communiste. Des noyaux de salariés de l'Arsenal maritime animent la section socialiste SFIO. Mais au moment de la crise du milieu des années 1930, lors de l'élection complémentaire après la mort de Renaudel, la droite critique les socialistes qui votent contre les budgets militaires et qui ainsi pourraient priver les chantiers des commandes de la Marine. Par exemple, sous le titre "Et nos chantiers de La Seyne ?", on attaque le candidat socialiste :

"Malheureusement nos chantiers ne tournent pas avec des phrases, nos chômeurs ne s'alimentent pas de bobards".2

Les Italiens, plus ouvriers, parfois anarchistes ou émigrés antifascistes, constituent une des bases du communisme.

Depuis la conquête de la municipalité en 1919 par une majorité socialiste, les travaux et les réalisations sociales sont rendus possibles par les fortes patentes. L'École pratique de commerce et d'industrie Martini répond aux besoins de main-d'œuvre qualifiée. Mais il faut attendre 1929 pour qu'un ouvrier des FCM devienne édile. Timide ouverture dans le bastion ouvrier dominé par l'Arsenal maritime !

Les communistes aux élections municipales présentent des listes comprenant quelques jeunes ouvriers des FCM.

Les chantiers prennent aussi place dans la vie sportive de la ville. Aux côtés de l'Union sportive seynoise, le Football Club de la Méditerranée, présidé par le directeur Larzillière, possède diverses sections, football, rugby, culture physique, tennis, préparation militaire … En face de ce club patronal, fonctionne aussi un modeste club travailliste, le Club prolétarien seynois avec une seule section de football. L'équipe présentée en 1935 regroupe de jeunes ouvriers des chantiers.

La mémoire des premières grèves

Aux FCM, le mouvement ouvrier s'insère dans un réseau de structures politiques, culturelles, mutuellistes, syndicales, coopératives. La présence syndicale s'affirme dès les premiers conflits. La société décide de mettre fin à la gestion de la caisse de secours mutuels par les ouvriers, d'où les ripostes ouvrières de 1896-1897-1898. L'échec de la grève de 41 jours marque la ville et la mémoire ouvrière. En octobre-novembre 1910, se déroule une nouvelle grève de 37 jours des ouvriers chanfreineurs, riveurs, tourneurs pour de meilleures rémunérations. Ils bloquent les chantiers et obtiennent de petites augmentations en fonction du mérite. Apparaît ici la conséquence des diverses spécialités dans le travail.

Les chantiers deviennent le point fort pour le syndicalisme avec la Bourse du Travail. Le directeur Rimbaud lutte contre toute action revendicative.

Au début de la guerre, le syndicat accepte l'amputation des salaires pour aider les mobilisés. Les conditions de vie se dégradent tandis que des affectés spéciaux, parfois originaires d'autres régions, arrivent ainsi que des étrangers.

La paix revenue, les effectifs syndicaux augmentent. Les revendications reprennent, un courant révolutionnaire se développe. Une grève, du 10 juin au 28 juillet, avec une période de lock-out, paralyse la ville. Son souvenir reste vivace dans la mémoire ouvrière locale. On y trouve tous les ingrédients revendicatifs, les salaires, les négociations régionales et nationales, les conditions de travail, les menaces de licenciements, les affrontements de lignes syndicales, la direction Rimbaud, la municipalité, la solidarité syndicale de l'Arsenal maritime. L'échec de ce mouvement rendra impossible toute lutte ouvrière jusqu'au Front populaire.

DES NOUVELLES CONDITIONS AUX FCM DANS LES ANNEES 1930

La dépression touche la France avec retard. On s'efforce de diminuer les dépenses. A partir de 1936, un changement d'orientation se produit avec un nouveau rôle des organisations ouvrières alors que menace la guerre. Les chantiers subissent le contrecoup des diminutions de dépenses, d'où la question des effectifs. L'expression syndicale y grandit après une longue atonie.

L'activité générale des chantiers

Pour l'évolution des effectifs, deux décennies s'opposent : une baisse continue dans les années 1920, une hausse par la suite, avec un décrochage sérieux en 1935, et un autre moins ample en 1937.

A l'espoir du début des années 1930, succède l'inquiétude. Faute de commandes, les licenciements s'annoncent. Les élus interviennent : les socialistes Albert Lamarque, Pierre Renaudel, Gustave Fourment, puis le député communiste Jean Bartolini. Le comité de chômeurs à direction CGTU, animé par Jacques Casanova, occupe une place grandissante dans la cité. Lors de la campagne du deuxième tour pour les élections municipales de 1935, contre la liste sortante socialiste SFIO, en se présentant comme la "liste du travail", la liste du Parti socialiste de France lance un appel aux chômeurs. Puisque les socialistes SFIO ne votent pas les crédits militaires, voter pour eux signifie "pas de travail pour les Chantiers". Ceux-ci répondent que dans la circonscription qui élit le député socialiste Blancho, les chantiers de Saint-Nazaire viennent de construire le Normandie. En 1935, un comité, animé par Pierre Fraysse de la Ligue des droits de l'homme, se constitue pour empêcher le refoulement des étrangers privés de travail.

La direction des FCM rationalise, accentue les cadences. En mars 1935, elle propose des primes pour aller plus vite que le temps des "prix faits", démarche dénoncée par les syndicats et par le Parti socialiste SFIO. Pour terminer le Montcalm , elle embauche. Lors de son lancement, en octobre 1935, en présence du ministre de la Marine, Piétri, le président du conseil d'administration des FCM Moritz, dans son allocution rapportée par la presse, manifeste son inquiétude :

"En industrie, il n'y a ni retraite, ni même sécurité du lendemain, le vide de nos cales, Monsieur le Ministre, les menace d'un cruel chômage prochain. Aussi ne comprendraient-ils pas que, dans la répartition des travaux à exécuter, la région méditerranéenne fut sacrifiée."

Et le député de Toulon, Victor Brémond, en appelle à la solidarité méditerranéenne et corse :

"Vos compatriotes vous sont chers et ce chantier les accueille comme il accueille les Provençaux dont il n'entend pas les séparer. Les uns comme les autres vous demandent du travail."

Le syndicalisme aux FCM

L'hygiène et la propreté laissent à désirer, les accidents du travail sont nombreux - et le docteur Loro est souvent appelé -, le directeur Larzillière, dur, est surnommé "sait tout, vois tout" ; ses collaborateurs savent se faire craindre.

Depuis 1919, l'adhésion au syndicalisme reste faible. Au début 1935, le syndicat CGT comprend 50 membres, animé par Augustin Hugues, Nicolas Revel qui s'occupent des activités mutualistes ; le syndicat CGTU regroupe 35 adhérents. Ses militants, souvent licenciés (Édouard et Esprit Armando, Jacques Casanova), publient une feuille hebdomadaire La Voix des Chantiers.

Depuis 1934, ces militants agissent au grand jour. Le syndicat CGT ne répond pas aux avances du syndicat CGTU alors qu'à Toulon, les actions communes entre les deux syndicats se multiplient. Des manifestations montrent la mobilisation lors des Premiers Mai notamment.

Après la fusion entre CGT et CGTU, le syndicat des constructions navales de cent membres voit le jour. Le bureau comprend un ancien CGT, Revel, 56 ans, forgeron, comme secrétaire général, trois anciens CGTU, Léon Mary, 31 ans, serrurier, secrétaire-adjoint qui devient très vite secrétaire général, et les deux frères Armando, tous deux licenciés des FCM, Édouard 26 ans, électricien, trésorier, et Esprit, 31 ans, menuisier, trésorier-adjoint. On remarquera la jeunesse des anciens de la CGTU et leur militantisme communiste.

Au début 1936, dans le cahier de revendications, arrivent en tête la reconnaissance de la section syndicale, la désignation par les ouvriers des délégués à la sécurité et aux assurances sociales. Outre son rôle dans l'entreprise, le syndicat intervient auprès de la direction nationale et du gouvernement pour obtenir des commandes.

La majorité des employés, des dessinateurs, des contremaîtres appartiennent au syndicat professionnel indépendant. Une minorité d'entre eux rejoignent la CGT. Enfin quelques-uns adhèrent au syndicat des métaux de la Confédération française des travailleurs chrétiens.

Au début de 1937, Mary devient secrétaire de la Bourse du Travail, et en février, Calixte Couret devient secrétaire général du syndicat. Après le licenciement de ce dernier, Philippe Giovannini le remplace en février 1938.

La direction des FCM décide le renvoi de Mary, secrétaire du syndicat, et de deux délégués ouvriers, en janvier 1937, pour "manque de travail". Après le renvoi du responsable CGT des techniciens, Verrando, contremaître électricien, en juillet 1937, le syndicat, pour la conciliation, délègue le secrétaire de la fédération CGT de la métallurgie, Raymond Semat et lance le 24 juillet, un appel à la population se termine par

"Si pour être respectés, il faut se battre, tous unis battons-nous, pour imposer au patronat le respect de la parole et de nos droits."3

Le syndicat se développe : une centaine de membres en janvier 1936, environ 900 en 1937 et en 1938, 800 membres environ. Un seul ouvrier des chantiers, Jacques Mattone, fait partie de la commission exécutive de l'Union départementale élue en 1937. Édouard Armando et Mary, secrétaire-adjoint et secrétaire administratif de l'UD, sont des anciens des chantiers.

LES GRANDES LUTTES OUVRIERES AUX FCM DANS LES ANNEES 1930

Quatre grèves en 1934-1936, puis en 1938, encadrent la mise en place d'une nouvelle réglementation des rapports sociaux.

Un réveil ouvrier avec la grève du 12 février 1934

Après le 6 février, les républicains, les syndicalistes, les antifascistes ripostent. Le 9, une manifestation communiste est organisée à La Seyne. Pour la grève du 12, le syndicat CGT invite les ouvriers français des FCM à cesser le travail, puis CGT et CGTU lancent un appel commun, appuyé par les organisations politiques. Dans le même temps, socialistes et communistes se rencontrent.

Le 12, 1 000 à 4 000 personnes selon les sources défilent de la porte des chantiers à la Bourse du Travail. Sur 3 800 ouvriers des FCM, 600 font grève et l'entreprise ferme l'après-midi4. Au meeting, les orateurs représentent diverses organisations se réclamant de l'antifascisme et de la défense républicaine. Cet épisode est significatif d'une faiblesse syndicale. Mais le mouvement commence...

La lente maturation de la fin du printemps 1936

Les syndicalistes des FCM élaborent fin avril 1936 des revendications qui sont remaniées pour tenir compte de la tournure des événements français à la fin du mois de mai. Léon Mary, Calixte Couret, Philippe Giovannini, Jean-Baptiste Vanucci déposent un cahier de revendications de 22 points à la direction, le 22 mai. Il s'agit avant tout de réembaucher les licenciés, d'établir l'hygiène et la sécurité, de surveiller la gestion de la caisse de secours et d'élire les délégués à la caisse des assurances sociales.

La direction, qui s'attend à une occupation, fait mettre en lieu sûr les documents intéressant la défense nationale5. Les chantiers navals de la côte méditerranéenne (La Seyne, Marseille, La Ciotat et Port-de-Bouc) élaborent des revendications communes. Le 4 juin, la grève commence aux chantiers de La Ciotat.

Le 6, la direction des FCM accepte des revendications locales mais pour les salaires, les quarante heures et le contrat collectif s'en remet à la direction nationale ou au gouvernement. Le 8 au matin, le travail ne commence pas. Le syndicat demande d'occuper l'usine et de hisser le drapeau rouge sur la porte d'entrée, sur un bateau en construction et sur le pont transbordeur. Sur les 3 000 ouvriers, 2 500 suivent le mouvement. Une délégation apporte à la mairie ses revendications. A la sortie de midi, tous les travailleurs restent sur place. L'adjoint au maire Lamarque reçoit la délégation syndicale accompagnée du député communiste Bartolini et du secrétaire de l'Union départementale CGT. Une heure plus tard, le directeur Larzillière vient à son tour. Vers 19 heures, en présence du maire Mazen, du député, du secrétaire de l'Union départementale, direction et délégation ouvrière parviennent à un accord sur la base des accords Matignon qui viennent d'être conclus. Le syndicat lève l'ordre de grève sur le tas. Un cortège, précédé de la fanfare et des bannières, se rend à la Bourse du travail en chantant l'Internationale et en criant "Vive le syndicat !", "Vive Blum !". Lors du meeting, les acquis, reproduisant ceux des accords Matignon, sont détaillés. Bartolini propose de transformer les chantiers navals en chantier d'État et de favoriser des embauches de licenciés à l'Arsenal maritime de Toulon, idée qui sera reprise. Le Petit Provençal présente les événements, le 9 juin, sous le titre "Victoire !".

Après le rejet par la direction d'une nouvelle exigence syndicale (augmentation de 25 % sur les prix faits), la réoccupation de l'entreprise est décidée, le 16 juin, mot d'ordre levé le lendemain.

Un été chaud

La menace de licenciements et l'absence de commandes deviennent au cœur de l'été 1936 la question centrale avec l'élaboration d'un contrat collectif. Le syndicat expose dans la presse ses préoccupations. A son initiative se forme un comité d'action contre le chômage qui répercute ses revendications. Dans un appel du 7 août, se dégagent trois axes :

- application de la semaine de quarante heures,
- embauches à l'Arsenal maritime des chômeurs,
- intervention de l'Etat pour accélérer les commandes et moderniser la flotte civile et militaire.

Une courte grève de deux heures se déroule le 12 août.

Le syndicat multiplie les démarches auprès du gouvernement. Léon Mary, qui vient de rencontrer le Président du Conseil Léon Blum, rapporte l'état d'esprit gouvernemental : les chantiers de La Seyne jusqu'à maintenant n'ont pas été touchés par un chômage massif ; les ouvriers doivent se "résoudre en attendant les commandes"6. Casanova invite alors les ouvriers à travailler au ralenti :

"tant pis si vous ne touchez pas les prix faits, mais la direction sera en perte et pour avoir du rendement embauchera."

Le 4 septembre, 48 ouvriers riveurs sont licenciés pour rendement insuffisant et grève perlée. Une grève sur le tas commence. On fixe le drapeau rouge au-dessus du portail et on déploie le drapeau de la CGT. Quatre à cinq cents ouvriers restent dans l'entreprise et une relève arrive le lendemain matin. Une délégation syndicale avec le député Bartolini se rend à la mairie, puis rencontre le Préfet, puis part à Marseille où le sous-secrétaire d'État à la marine marchande Tasso la reçoit. Six pelotons de Gardes républicaines mobiles prennent position sur le place de la Lune.

Propositions patronales et réactions syndicales s'entrechoquent. Le directeur des FCM écrit au Préfet plusieurs longues lettres rendues publiques exposant son analyse :

sur 2 800 ouvriers, 500 sont en congé, le reste se répartit sur les diverses opérations en cours, notamment la finition du Montcalm et du Kita. Toutes les corporations ne sont pas également occupées ; les forgerons, les riveurs, les soudeurs, les menuisiers notamment manquent de travail. Avec le retour des congés, il faudra licencier d'autant que des travaux de réparations occasionneront une "lourde perte"7.

Le préfet demande que les licenciés des FCM soient embauchés en "priorité" à l'Arsenal maritime pour "assurer paix sociale".

La solidarité s'organise : la municipalité fournit le pain, l'union locale CGT ouvre un restaurant populaire ouvrier, les syndicats collectent à l'Arsenal, organisent des bals ou des galas artistiques. Un comité de grève dirige le mouvement, pilote des équipes de collectage en ville pour les denrées et les fonds, surveille les points sensibles. Des équipes tournantes de travailleurs couchent dans les ateliers, ravitaillées par les familles, aidées par la solidarité des commerçants et des cultivateurs. Jacques Casanova, qui assume la responsabilité de l'intendance, reçoit le surnom de "ministre du ventre". Seuls les bâtiments de la direction ne sont pas occupés. Les machines sont entretenues. Le temps passe au milieu de concours, de pratiques sportives ou récréatives. Dès le 9 juin, Le Petit Provençal publie une photo de grévistes pêchant à la ligne au pied du pont "pour passer le temps". Des meetings à la Bourse du Travail font le point.

Le 10 septembre, la direction des FCM rompt les pourparlers et annonce une réorganisation du travail. Le directeur ne peut "prendre d'engagement pour l'avenir" mais accepte de réembaucher les licenciés s'ils travaillent au rythme défini par lui. Il instaurera les 40 heures dès que la Marine fournira du travail. Il précise son hostilité à un contrat collectif commun aux chantiers navals de la Méditerranée, comme le souhaite la CGT8.

La direction s'adresse par affiches aux grévistes sans passer par le syndicat. La lassitude commence à se manifester. Le Préfet parle de "surenchères", de "meneurs extrémistes", de "grève politique"9. Le 16, le syndicat professionnel indépendant des employés, des dessinateurs, ouvriers, agents de fabrication par affiche explique que, la direction revenant sur les licenciements, les délégués doivent consulter les travailleurs. Le comité de coordination des sections communiste et socialiste SFIO par affiche rouge, le 18 septembre, salue "ces vaillants camarades" et s'engage à une "solidarité la plus complète". Il dénonce les activités du Parti populaire français de Doriot et du syndicat "des professionnels", "manœuvre des larbins du patronat". En effet, le PPF vient d'éditer une affiche titrée "Les russes de la CGT « bâillonnent » les ouvriers des chantiers de La Seyne"10.

Le secrétaire d'État Tasso propose un arbitrage le 18 : reprise du travail, aucun licenciement avant la fin octobre, début des pourparlers pour le contrat collectif régional sous le contrôle du Préfet. La direction des FCM accepte sauf ce dernier point car la rédaction du contrat collectif, selon elle, relève du syndicat des industriels varois de la métallurgie. Le 21, les ouvriers consultés, dans leurs contre-propositions, demandent "un engagement ferme" sur le contrat et qu'aucun licenciement n'intervienne avant la fin de l'année, demande qui aurait irrité Tasso et Lamarque d'après la police. Un cortège avec deux mots d'ordre, "Nous voulons des contrats collectifs", "Nous ne voulons pas être chômeurs" se termine par un meeting à la Bourse du travail avec 1 500 ouvriers. Au retour d'une nouvelle délégation auprès de Tasso, Ambroise Croizat, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie, s'adresse aux grévistes. Le directeur des FCM déclare l'occupation "illégale".

Le ministre propose maintenant de placer les mouvements de personnel sous son contrôle, de délimiter la région du contrat collectif, de créer une commission paritaire présidée par le Préfet pour trancher sur les salaires, de ne pas sanctionner pour faits de grève. Le directeur des FCM donne son accord par écrit. L'occupation se termine le 28 septembre. Le lendemain matin, un cortège de 2 000 personnes derrière musique et bannières, traverse la ville jusqu'à la Bourse. Mary affirme alors : "maintenant nous sommes certains du lendemain et d'avoir du travail assuré jusqu'à la fin de l'année". Le travail reprend le mercredi 30. Notons que Mary a donné une interprétation un peu forcée du texte ministériel qui n'avait avancé que la date du 24 octobre comme terme de la période sans licenciement11.

Les licenciements se poursuivant, on accuse le syndicat d'avoir manqué de clairvoyance. Le syndicat publie par voie d'affiches un "Appel au jugement de la population. Calomniez, calomniez … il en reste toujours quelque chose"12 qui reproduit le texte de l'arbitrage Tasso avec des commentaires : il y a eu des licenciements récents sans avis ministériel, il y a retard du ministère pour définir le ressort régional pour le contrat collectif. Plus tard, les dirigeants syndicaux estiment que la reprise du travail est intervenue quand la direction eut accepté la plupart des revendications syndicales : construction de vestiaires, de douches, de lavabos, améliorations des locaux, adduction d'eau potable, distribution d'antésite comme rafraîchissement, amélioration de la sécurité, augmentation des salaires, prochain établissement du contrat collectif, organisation de l'élection au conseil d'administration de la caisse primaire des assurances sociales.

La difficile application des nouvelles réglementations

Des difficultés apparaissent : baisse de la participation aux réunions en dépit des multiples rappels à l'ordre, démission du directeur des FCM de la présidence de la caisse d'assurance sociale, début décembre 1936, renvois de responsables syndicaux dont Mary ou Verrando, secrétaire du syndicat CGT des techniciens, tensions politiques expliquant quelques critiques par le syndicat visant les socialistes qui répondent par des mises au point, décès après un accident du travail d'un jeune soudeur.

Pour la préparation du contrat collectif, une commission mixte fonctionne avec pour les ouvriers, Mary et Giovannini, pour les employés et techniciens, Verrando et Guichard, pour la direction Larzillière en personne. Les négociations avancent lentement et le 25 février 1937, le sous-préfet note que "les esprits à La Seyne sont surexcités"13. Des difficultés se présentent aussi pour les réajustements de salaires. Comment adapter les directives de l'arbitrage Tasso aux multiples catégories professionnelles des FCM ? Comment faire coïncider les accords Matignon avec la convention collective de la métallurgie varoise signée le 8 mars 1937 ? Devant le retard pris pour son élaboration, le syndicat décide d'accepter et de poursuivre les actions pour les salaires14, notamment en ce qui concerne les rappels. On s'engage alors dans de nombreuses réunions de la commission départementale de conciliation, suivies de surarbitrages ; en cas de désaccords, la Commission mixte professionnelle tranche à Paris. A chaque étape, le syndicat ne voit qu'une partie de ses revendications satisfaites, d'où ses protestations.

La question du contrat collectif semble réglée, mais la menace des licenciements revient au premier plan. La direction refuse de recevoir des délégations syndicales. Finalement le 3 août 1937, Larzillière rencontre une délégation conduite par Semat, secrétaire de la Fédération des Métaux comprenant Mary, Couret et Razzanti. Un différend oppose le dirigeant syndical national et les dirigeants locaux. Le premier préconise la prudence, attitude que les responsables locaux refusent en raison des précédents licenciements de syndicalistes. Semat alors aurait répliqué :

"Je n'avais jamais vu le Directeur, mais c'est un tout autre homme que ce qu'on me l'avait dépeint"15.

Cet épisode se situe dans un contexte de crise syndicale dans le département depuis que les anciens unitaires ont conquis la direction de l'Union départementale, crise qui nécessite la venue de Jouhaux et de Frachon. Semat, prenant conscience de la perte d'influence du syndicat aux chantiers, choisit un autre terrain que celui de la relation entre emploi et volume de travail à donner.

Le ton monte en octobre 1937 quand le secrétaire du syndicat, délégué ouvrier, Couret est à son tour licencié. Ce dernier, poursuivi pour avoir diffamé la direction des chantiers dans deux articles dans Rouge-Midi, est condamné début 1938.

Un nouveau différend intervient quand la direction annonce la fermeture des chantiers du 8 au 23 août 1938, période pendant laquelle les ouvriers pourront bénéficier des congés payés, mais aussi manière de répondre au marasme des affaires et des commandes. Le syndicat s'insurge contre cette mesure qu'il juge arbitraire et qui rompt avec les habituels "congés par roulement". La commission et l'arbitrage ne tranchent pas en faveur du syndicat.

Les organisations politiques aussi se manifestent. Les cellules communiste des chantiers doublent en 1936 leurs effectifs (plus de 200 membres). Les militants reconnaissent des difficultés. Selon eux, préconiser des délégations auprès du directeur revient à se livrer à ses humeurs ; être délégué présente des risques puisque toutes les revendications ne sont pas satisfaites. Les impatiences de la base se heurtent parfois aux attitudes plus responsables des dirigeants. Entre autres actions, quinze communistes rejoignent les Brigades internationales. Jacques Casanova trouve la mort au front en février 1937. Par la suite, la fréquentation des réunions communistes décroît fortement.

En février 1937, une amicale socialiste apparaît. Son responsable revendique 300 adhérents en octobre 11937. Ses statuts interdisent "toute incursion dans le domaine syndical". La presre rend compte de ses activités, réunions, conférences, sorties récréatives.

La grève du 30 novembre 1938 et ses suites

L'affrontement entre patronat et syndicat se maintient depuis quelques mois à un niveau tel que la grève nationale de la CGT contre les décrets-lois assouplissant les quarante heures peut servir de test.

Le 29 novembre, la direction des chantiers annonce que les grévistes seront considérés "comme ayant rompu leur contrat de travail" et qu'ils "en supporteront les conséquences". Le même jour, le syndicat fait décider la grève avec occupation afin d'obtenir aussi la levée de toutes les sanctions. Le travail reprendra en cas de satisfaction.

Le matin du 30, 5 à 600 ouvriers empêchent l'entrée par la porte principale des ouvriers, mais laissent passer les employés de bureau et le personnel de la direction. Les gardes mobiles surveillent les mouvements puis pénètrent dans les chantiers. A la sortie de 11h30, les employés sont conspués. A 13h, pour la rentrée, le piquet de grève est refoulé par les gardes mobiles. Des fusilliers-marins arrivent en renfort.

Selon la police, sur un effectif de 2 320 Français et 180 étrangers, 870 Français et 30 étrangers s'absentent, soit une participation à la grève de 36 %16. Selon le directeur, sur 1 920 ouvriers, 991 sont absents dont 87 en congé de maladie17. Il conclut donc que plus de la moitié des ouvriers ont travaillé. Il décide le congédiement de quatre dessinateurs grévistes.

Aussitôt une délégation syndicale demande à être reçue par le directeur qui refuse. Le 2, à 7h., après la rentrée normale, à l'atelier des Mouissèques, la grève reprend pour protester contre les sanctions. A 7h.30, Monge et Téply, secrétaires-adjoints du syndicat, coupent le courant. Mary pénètre dans l'enceinte et harangue les grévistes. Le directeur demande à la police et aux gardes mobiles de procéder à l'évacuation. Elle se produit sans incident et la presse publie des photos. Mais le bruit se répand que la direction a fait préparer 800 lettres de congédiements. En fait elle n'en envoie que 114 pour "rupture de contrat de travail". Mais il y aura des possibilités de réembauche précise le directeur qui ordonne la fermeture des chantiers et leur réouverture le mardi 12 décembre.

La municipalité et le sous-préfet s'efforcent de chercher un terrain de conciliation. La délégation ouvrière qui se rend chez le directeur ne comprend aucun syndicaliste des FCM mais uniquement des responsables de l'union départementale CGT. Il répond positivement à la demande de clémence pour les grévistes sanctionnés mais exige qu'ils écrivent une lettre pour être réembauchés. Notons que pour la première fois, un appel de la section varoise de la CFTC demande la reprise du travail et refuse tout licenciement.

Le 3 décembre, la direction annonce le renvoi sans appel de 24 ouvriers "meneurs du mouvement" et 70 mises à pied temporaires. Le 5 décembre, une réunion à la Bourse vote à nouveau la grève pour le lendemain. La réunion du matin à la Bourse de 200 grévistes et chômeurs constate que des syndiqués ont repris le travail. Il y aurait selon la direction 4 % d'absence le matin, 2 % l'après-midi. Un comité de défense des ouvriers révoqués se constitue. La direction refuse la demande d'entrevue formulée par le syndicat. Dans ces conditions, le Préfet suspend la réquisition des gardes mobiles, le maintien de l'ordre pouvant être assuré par des gardiens de la paix. Le 7, Le Petit Provençal annonce que "le travail a repris entièrement" tandis que la direction estime que la reprise "a été spontanée et générale".

Après cet échec syndical, la direction annonce les sanctions : 32 renvois définitifs dont 23 ouvriers, 5 dessinateurs, 4 apprentis, 29 renvois avec possibilité de réembauchage. Elle se félicite du "bon sens du personnel", "de l'intervention opportune de la force publique", de "l'appui très efficace des pouvoirs publics". Le sous-préfet obtient du directeur qu'il réembauche les ouvriers licenciés mais ne le fait pas revenir sur les renvois définitifs. Animé par un ancien cheminot, jadis licencié, devenu journaliste et animateur de l'association Radio-Liberté, Louis Darmont, un cartel de défense des ouvriers licenciés s'efforce d'obtenir un élan solidaire par des collectes, des souscriptions, des soirées dansantes. Une de ses principales activités est de préparer l'arbre de Noël pour les enfants des licenciés et d'inviter au bal du réveillon à la Bourse du Travail.

Le 23 décembre 1938, lors des élections des délégués ouvriers, la plupart des militants syndicalistes ayant été sanctionnés, l'abstention est très forte. Le candidat CGT est battu dans la section "bois" et en l'absence de candidats CGT aux Mouissèques, les candidats indépendants l'emportent18.

Le syndicat des métaux demande au Préfet de convoquer la commission départementale de conciliation pour obtenir la réintégration des ouvriers congédiés. La grande question posée alors revient à déterminer si la grève du 30 novembre signifiait rupture du contrat. La direction pense que les ouvriers l'ont rompu ; inversement le syndicat estime que le congédiement en constitue une rupture. Le préfet saisit la Commission nationale de conciliation après que la sentence arbitrale, le 28 mars 1939, eut constaté des divergences impossibles à surmonter. Le surarbitre désigné par le ministère du Travail, le 19 mai, rejette la demande ouvrière.

x

L'été 1939 apparaît pour les syndicalistes des chantiers comme celui de la défaite puisque les réintégrations d'ouvriers ne sont pas obtenues. Mais pour les salaires, après conciliation, arbitrage, le surarbitrage, le 26 juillet 1939, donne partiellement raison au syndicat des métaux pour la rémunération des heures supplémentaires. Tout n'est donc pas perdu...

Les affrontements des cinq dernières années ont suscité des espérances, concrétisé des acquis et donné un rôle de porte-parole au syndicat des métaux. Il a obtenu des améliorations pour les conditions de travail et de rémunérations. Des pratiques nouvelles associant organisation des luttes et élaboration des revendications ont transformé les anciennes habitudes syndicales. Aussi parfois crée-t-il des espoirs et des déceptions. Ce processus explique, avec les surenchères, conséquences de la dissociation du Front populaire, la perte d'audience du syndicalisme.

Enfin cette période permet de comprendre la méfiance grandissante par rapport aux politiques. Le syndicaliste des chantiers, souvent communiste, se partage entre la gestion de ses créations (la mutuelle par exemple) et la prise en compte des luttes quotidiennes nullement en contradiction avec des aménagements plus généraux. Il n'obtient pas une protection suffisante de l'État et du gouvernement. Il y a souvent tendance au repli corporatif. Une telle attitude, souvent remarquée par la suite, apparaît dès les années 1930, période de renaissance des luttes ouvrières face à un patronat qui n'est pas toujours suivi par les salariés non ouvrières de l'entreprise.

Jacques GIRAULT, Professeur d'Histoire à l'Université de Paris 13.

 

Notes :
1 Voir GIRAULT (Jacques), Le Var rouge. Les Varois et le socialisme de la fin de la Première Guerre mondiale au milieu des années 1930, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, 861 p.
2 Le Petit Provençal, 18 juin 1935.
3 Idem., 24 juillet 1937.
4 Arch. Dép. Var, 4 M 49 4 3.
5 Idem., 3 Z 4 25, rapport du sous-préfet de Toulon, 4 juin 1936.
6 Idem., 3 Z 16 7. D'après le compte rendu par la police d'un meeting à la Bourse du Travail, le 28 août 1936, devant 1 200 à 1 400 auditeurs.
7 Idem., 3 Z 16 7.
8 Idem., 3 Z 16 7 et 4 M 56 9.
9 Idem., 4 M 56 9.
10 Idem., 3 Z 16 7.
11 Le texte des propositions Tasso est rendu public le 30 septembre dans la presse.
12 Texte dans Arch. Dép. Var, 4 M 54.
13 Idem., 3 Z 16 9.
14 Décision d'une assemblée générale du syndicat, 10 mars 1937.
15 Arch. Dép. Var, 4 M 56 10.
16 Idem., 4 M 54.
17 Idem., 3 Z 4 26.
18 Idem., 4 M 54 et 3 Z 4 22.
 


Annexes :
L'évolution démographique de La Seyne de 1911 à 1946
(Effectifs, indices et pourcentages)
(Section de Saint-Mandrier comprise)

1911
1921
1926
1931
1936
1946

1. Population totale

22 093
23 168
24 678
26 817
27 073
26 172

100
105
112
121
122
118

2. Population municipale

20 211
21 678
23 176
25 554
25 686
23 885

100
108
116
128
128
119

3. Population agglomérée

15 309
17 316
18 339
21 296
21 470
18 490

100
113
120
139
140
121

4. Étrangers

4 869 a
5 351
5 536
4 981
4 832
1 450

100
110
113
102
99
30

5. Pourcentage

24,3
24,7
23,9
19,5
18,8
6,1

6. Ménages français

4711 a
5159 a
5365 a
6448 a
n.d.
n.d.

100
109
114
137
n.d.
n.d.
(a) Selon notre propre calcul
1 : Population totale avec comptés à part
2 : Population municipale totale
3 : Population agglomérée au chef-lieu
5 : Proportion d'étrangers par rapport à la population municipale


L'électorat
(Effectifs et indices)
Indice 100 : 1914

1914
1924
1928
1932
1935
1938

Inscrits

4 876
5 370
5 393
5 764
6 296
6 696

Indices

100
110
111
118
129
137


Les effectifs des Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne

1919 3 800 environ 1
1923 600 licenciements annoncés 2
1924 3 500 3
1925 2 600 4
1926 2 500 5
1927 1 884 6
1928 2 030 7 ou 3 000 environ ou 2 150 dont 840 étrangers 8
1929 1 460 9
1930 1 670 10
1931 2 576 11 ou 2 850 environ 12
1932 2 541 13
1933 3 260 14
1934 février, 3 800 15 ; mai, 3 600 16
1935 janvier : 1 700 renvois annoncés 17 ; mai, effectif estimé à 3 216 18. On annonce à nouveau un millier de licenciements prévisibles 19 ; décembre : dans son intervention à la Chambre des députés, Bartolini cite un total de 2 500travailleurs et pense que les chantiers n'ont du travail que pour seulement 500 ouvriers. Le directeur des douanes de Nice, dans son rapport pour les conseillers généraux annonce 3 500 salariés.
1936 juillet : 3 300 20 ; septembre : 2 800 21
1937 juillet : 1 900 22
1938 30 novembre : 2 320, dont 1 920 ouvriers et 400 employés et cadres 23
1939 mai : 2 544 24
 
Notes
1 Arch. Dép. Var, 4 M 56.7
2 Idem., 3 Z 4.21
3 Rapport du Directeur des douanes de Marseille destiné aux conseillers généraux
4 Idem., le rapporteur note "ralentissement appréciable dans les travaux de construction des navires" (p. 211).
5 Idem.
6 Idem., effectif à la fin de l'année.
7 Idem.
8 Selon les estimations du communiste Kraus, Arch.Dép.Var, 4 M 49.4.2.et l'enquête de MAUCO (Georges), Les étrangers en France. Etude géographique sur leur rôle dans l'activi-té économique, Paris, A. Colin, 1932, p. 255.
9 Rapport du Directeur des douanes de Marseille destiné aux conseillers généraux
10 Idem.
11 Idem., le rapporteur note une reprise "de plus en plus sensible de leur activité" (p. 31).
12 Arch. Dép. Var, 4 M 55.2, données de la police, reprises par la presse.
13 Rapport du Directeur des douanes de Marseille destiné aux conseillers généraux
14 Arch. Dép. Var, 4 M 55.2, données de la police, reprises par la presse.
15 Idem, 4 M 56.9
16 Chiffre repris dans le rapport du Directeur des douanes de Marseille destiné aux conseillers généraux.
17 Arch.Dép.Var, 4 M 47
18 D'après les données de la police (Arch.Dép.Var, 4 M 55.2) et de la presse.
19 Idem., 4 M 45
20 Idem., 4 M 56.10
21 Idem., 3 Z 16.7
22 Idem., 4 M 56.10
23 Idem., 3 Z 4.26 et 3 Z 16.8
24 Idem., 4 M 55.2

 


Retour à la page d'accueil du site

Histoire de La Seyne-sur-Mer (Var)
Récits, portraits, souvenirs
jcautran.free.fr
Accès aux œuvres complètes
de Marius AUTRAN
Biographie
de Marius AUTRAN
Biographies familiales
et autobiographie de Marius AUTRAN
Pages généalogiques
Forum du site
Encyclopédie des
rues de La Seyne
Lexique des termes
provençaux
Dictionnaire du
Mouvement ouvrier et social seynois
Documents divers sur l'histoire
de La Seyne
Les élections à La Seyne depuis 1945
Chronologie de
l'histoire de La Seyne
La Seyne de A à Z
Archives, souvenirs et écrits divers
de Marius AUTRAN
Archives, souvenirs et écrits divers
de Jean-Claude AUTRAN
Avis de recherches
Informations
légales sur le site

Administrateur du site : Jean-Claude Autran 2016