La Seyne_sur-Mer (Var)   Histoire de La Seyne_sur-Mer (Var)
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de l'Histoire de La Seynoise
Marius AUTRAN
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Histoire de la Philharmonique La Seynoise (1984)
CHAPITRE DIX :
Avec le seizième Président, Étienne Jouvenceau

(Texte intégral du chapitre)


 

 Le choix d'Alex Peiré s'était porté sur un Seynois, un Instituteur dont l'audience dans la population était considérable Conseiller municipal depuis longtemps, il avait fait ses preuves comme citoyen dévoué, tant par ses activités au sein du Conseil municipal que dans les associations qu'il animait.

C'est ainsi qu'Étienne Jouvenceau que l'on appelait familièrement Étienne ou même Tienne, après avoir été appelé à la vice-présidence par Alex Peiré, devint le seizième Président de La Seynoise. Son élection ne donna lieu à aucune discussion tant elle paraissait dans la pure logique des choses. Ainsi, le lien avec la Municipalité continua d'être assuré comme précédemment et les membres de la Philharmonique purent compter sur le soutien effectif de leur nouveau Président.

Etienne Jouvenceau

Au cours de la réunion du 19 janvier 1975 où Étienne Jouvenceau fut élu Président, une autre décision fut prise, celle de nommer Marius Guinchard qui, malade, ne put assister aux débats, Président d'Honneur à vie.

Le Conseil d'Administration fut sensiblement remanié Il se composa dès lors de la façon suivante

Président : Étienne Jouvenceau
Vice-Président : Félix Tinteri
Secrétaire général : Désiré Gilardi
Adjoint : B. Reynaud
Trésorier : Jean Sicard, qui entrait dans sa 22e année de fonctions
Adjoint : Anatole Vial
Chef de Musique : Jean Arèse qui, malgré son jeune âge, exerçait depuis déjà dix-sept ans.

Ainsi remanié, l'appareil de direction allait se mettre au travail pour que La Seynoise poursuive son redressement et assure honorablement la continuité dans la défense de l'Art musical, oeuvre entreprise voilà cent trente-cinq ans à cette époque.

 

La vie continue

Si, à la fin de l'année 1974, le concert de la Sainte-Cécile fut annulé en signe de deuil, les manifestations de l'année 1975 obtinrent un succès incontestable.

Leur programme confirmait les orientations soulignées précédemment, à savoir l'exécution de morceaux de composition récente, comme Dansorama, fantaisie jazz de J. Darling ou Bugler's Holiday de Leroy Anderson ou encore Pavane pour une Infante défunte de Maurice Ravel. Ces programmes dénotaient par ailleurs le souci de mettre en valeur des compositeurs locaux, parmi lesquels des professeurs de l'École municipale de Musique ainsi que la préoccupation de plus en plus affirmée de faire participer les jeunes aux côtés des anciens.

Les efforts du nouveau président et du Chef de musique, secondés de toute la direction, furent couronnés de succès. Musiciens mélomanes, élus municipaux, comprenaient plus que jamais la nécessaire union pour multiplier ces manifestations et les orienter pour qu'elles concernent mieux la jeunesse.

Oui ! convaincre la jeunesse de pratiquer la musique pour ressentir l'une des joies les plus pures qui s'offrent au genre humain, c'est probablement l'une des missions les plus nobles que doivent proposer les éducateurs. C'est pourquoi, parvenu au terme de notre historique, il nous a paru utile, indispensable même, de nous pencher spécialement sur l'École municipale de musique et l'éventail considérable de ses activités. Mais, avant de rappeler et de préciser son rôle, d'envisager son devenir, il nous faut rendre un dernier hommage à l'un des plus anciens fils de La Seynoise qui fut en son temps un défenseur acharné de l'Art musical et qui disparut dans cette période.

 

Disparition de Marius Guinchard

C'est en 1976 que Marius Guinchard dont la santé était précaire depuis plusieurs années s'éteignit dans sa petite maison près du quartier des Quatre-Moulins, non loin de la demeure du Président Aillaud, son prédécesseur disparu depuis 1944.

Dès son enfance, le Président Guinchard avait rêvé d'être musicien et jouait de la mandoline sans aucune notion de solfège. Ce fut parmi les musiciens de La Seynoise qu'il trouva ses professeurs et en 1923, il entrait au pupitre des clarinettes où il joua chaque fois que son travail terminé le lui permettait. Charpentier de Marine à l'Arsenal de Toulon, il accéda par ses qualités professionnelles au grade de Chef d'équipe à la D.C.A.N. en 1931.

Devenu à son tour un bon musicien, il enseigna à de jeunes élèves car il souhaitait lui aussi renforcer l'orchestre par l'appoint d'éléments jeunes. La vie de La Seynoise le prit alors comme un engrenage et il assura dans la Philharmonique les fonctions d'Archiviste, puis de Trésorier, puis de Secrétaire, puis de Professeur de musique, avant d'être nommé Président.

Pendant dix-sept ans, il eut cette responsabilité suprême qu'il accomplit, comme les autres, avec un scrupule parfait. Les anciens disent : « Guinchard était toujours là. On ne se souvient pas qu'il ait été absent à une réunion, à un concert ou à une sortie ».

Il fut un Président exceptionnel en ce sens qu'il dirigea l'association sans abandonner sa place d'exécutant au pupitre des clarinettes et cela dans une période ou les difficultés de tous ordres s'étaient accumulées de maintes façons. La guerre, les polémiques entre associations, les controverses avec la Municipalité d'après-guerre, tous ces problèmes épineux lui demandèrent de faire face. Il ne se déroba point, même si certaines de ses décisions nous paraissent aujourd'hui discutables, il en avait eu le courage et sa disparition fut un deuil cruel pour La Seynoise.

Un cortège imposant, Conseil d'administration en tête, l'accompagna au cimetière et lui rendit l'hommage qu'il méritait.

Mais l'oeuvre qu'il laissait, ce flambeau qu'il avait pris des mains de son prédécesseur, lequel le tenait d'un autre Président, cette chaîne remontant sur cent trente-cinq ans, cette oeuvre respectable continuait et, dans une de ses applications les plus remarquables, elle donna naissance à l'École municipale de musique.

 

L'École municipale de Musique

Nous l'avons dit, son existence remonte à 1965, en ce qui concerne les formalités administratives, car ce ne fut qu'au dernier trimestre de cette année scolaire 1965-1966 qu'elle put fonctionner dans les conditions prévues.

En fin d'année 1968, près de trois cents élèves étaient enseignés en solfège, par trois professeurs. Une classe de piano était ouverte, du exerçait Mademoiselle Michel tandis que Monsieur Clément enseignait la clarinette et le saxophone.

En 1969 fut ouverte une classe de violon confiée à Mademoiselle Bojaruniec et une classe de flûte dont Monsieur Destremau eut la charge. En janvier 1970, à la demande de certaines familles, la classe de basson fut ouverte avec Monsieur Rives que remplaça deux ans plus tard Monsieur Gay.

Pour nous résumer, en quatre ans, le nombre de professeurs fut multiplié par sept et celui des disciplines enseignées par huit.

Mais des besoins nouveaux apparaissaient et les parents d'élèves demandèrent que soient créées d'autres classes d'instruments. Monsieur Faure fut appelé pour ouvrir une classe de violoncelle et Monsieur Guigou vint en renfort enseigner le cor d'harmonie. S'ajouta à ces matières une activité de musique active pour les jeunes à partir de sept ans qui furent initiés à la formation musicale à l'aide de petits instruments à percussion comme le xylophone, le tambourin, le triangle, les maracas, les claves, etc..

Et l'École municipale de Musique dont la réputation s'étendait de jour en jour poursuivait son ascension.

Ses élèves qui gravirent un à un avec l'impétuosité de leur jeunesse les échelons de leur carrière d'instrumentistes en vinrent rapidement à décrocher des prix de conservatoires. Ils retrouvèrent parfois l'institution qui les avait formés et dans laquelle ils furent appelés à exercer en qualité de professeur, cette fois. Ce fut le cas en 1979 de Monsieur Fiol qui, en remplacement de Monsieur Clément, fut nommé professeur de clarinette. D'autres exemples suivirent car la Municipalité ne perdait pas de vue, en créant des disciplines nouvelles qu'il fallait parer aux défections inévitables. Des centaines d'inscriptions à l'École de Musique ne donnent pas hélas ! des centaines de musiciens. Entre les classes de solfège et les classes d'instruments, il y a des défections bien compréhensibles devant les difficultés réelles de l'apprentissage du solfège. Il y a aussi le cas de ceux qui ont surestimé leurs possibilités et s'avèrent réfractaires à cette discipline.

C'est que deux, voir même trois années sont nécessaires pour former de bons instrumentistes. Et puis, une fois commencée la pratique d'un instrument, il faut sans cesse sur le métier remettre son ouvrage. Et quel que soit l'instrument choisi, la formation de base doit être des plus solides.

Tous les spécialistes de l'Art musical s'accordent pour le dire : sans la connaissance approfondie du solfège, il est impossible à des élèves musiciens d'aborder l'étude des grandes partitions. Certes, on peut toujours critiquer tel ou tel professeur sur sa méthode d'enseigner, ses techniques pédagogiques - des esprits chagrins ont bien accusé les enseignants de l'École municipale de Musique d'user de procédés désuets, conservateurs et d'appliquer une discipline trop stricte. Il est vrai que les méthodes d'enseignement peuvent varier et qu'elles ne valent que par le savoir faire du professeur.

Néanmoins, pour obtenir des instrumentistes une bonne discipline est indispensable. Sans elle l'enseignement n'est pas possible, mais par surcroît, dans une formation musicale, comme dans toute activité dont le succès dépend de l'effort harmonisé de chacun, sans une discipline stricte, on va vers un abominable fiasco !

Nous ne sommes plus au temps de la férule dont les coups pleuvaient sur les doigts tendus. Nous ne sommes plus à l'époque où l'élève était agoni d'épithètes peu agréables, voire d'insultes grossières. Mais de là à condamner par principe toute discipline, il y a un grand pas. Elle doit être intelligemment appliquée et c'est aller dans le sens contraire du libre épanouissement derrière lequel on se cache, que de laisser des enfants sans garde-fous moraux, sans référents pour étayer leur personnalité en formation.

À ce titre également, l'apprentissage de la Musique est salutaire.

Audition des élèves du 14 mars 1970

Blaise Christin au saxophone - M. Raymond Gay, Professeur

Jean Andréo - Clarinette

Muriel Feulvarc'h - Piano

Jean Philippe Carbonel au hautbois - Pascale Giboreau au piano - Professeur M. Arèse

Didier Schlupp au cor d'harmonie - M. André Guigou, Professeur, au piano

D'ailleurs, c'est sans doute pour cela que depuis la création de l'École municipale de Musique, nous assistons à La Seyne à un renouveau musical. Et si tout cela a pu être possible, c'est bien grâce à La Seynoise qui n'est plus isolée dans l'exercice de sa mission. Elle n'a pas de concurrente directe, mais son exemple, son action persévérante et efficace ont engendré des satellites dont nous allons évoquer la naissance, le fonctionnement et le rôle.

L'Avenir Seynois ayant disparu tout à fait depuis une trentaine d'années, notre Philharmonique s'est retrouvée bien seule dans la poursuite de sa tâche. Et si elle y est parvenue, c'est bien par la pugnacité de ses Présidents, ses Chefs de Musique, ses sociétaires et ses musiciens qui ont multiplié les initiatives sans jamais se laisser aller au découragement. Cette volonté ferme a rencontré en temps opportun la compréhension d'Élus municipaux qui ont accepté de consentir des efforts financiers considérables pour la création d'un véritable enseignement musical.

C'est au crédit des mélomanes, des musiciens et des Élus qu'il faut porter la perpétuation de cette oeuvre admirable commencée voilà maintenant cent cinquante années par le Seynois Marius Gaudemard.

Il fut un temps où les adversaires de la Municipalité qualifièrent de somptuaires les dépenses consacrées à la défense de l'Art musical - il est vrai que ceux-là ne grimaçaient pas en entendant dire que l'apprentissage de la Musique était réservé à une élite sociale assez nantie pour payer des cours privés. D'ailleurs, pour eux, la Musique n'est qu'un faire valoir social et peu leur importe les joies qu'elle procure aux mélomanes et aux musiciens. Ces appréciations ne méritent que le qualificatif d'imbéciles.

Mais il n'est pas inutile de rappeler quelques chiffres extraits du Budget de la ville de ces dernières années. Ils sont éloquents et ne craignent pas les comparaisons avec des villes d'égale importance à la nôtre. Dans le budget pour l'année 1982, nous relevons par exemple les dépenses suivantes afférentes à l'École municipale de Musique.

Les fournitures scolaires, le matériel de bureau, les bourses et prix distribués aux élèves et les indemnités diverses s'élèvent à 8 060,80 Frs. Les dépenses en personnel représentent la somme de 563 196,28 Frs. Pour la quote-part de frais d'administration générale, la Ville a déboursé 114 939,18 Frs, ce qui fait un total général de 686 196,31 Frs à quoi s'ajoute une dépense en investissement de 34 342,00 Frs pour achat d'instruments de musique.

La Municipalité engage donc quelque soixante-douze millions de centimes par an pour permettre à nos enfants de s'initier à un des aspects les plus attractifs de notre patrimoine universel. Que ne ferait-elle pas si elle disposait seulement du sixième des sommes qui sont investies pour fabriquer des armes ou qui servent à spéculer au détriment de toute morale et de tout sens national et humain... ?

L'assise sur laquelle repose l'École de Musique, le roc sur lequel elle est bâtie, c'est d'une part la masse des mélomanes seynois et d'autre part les parents d'élèves. Ainsi ont pu naître des structures dont nous allons maintenant parler.

Il est dommage que nos concitoyens méconnaissent ces formations d'une réelle valeur artistique alors, qu'ils s'abandonnent fréquemment devant leur écran de télévision où les émissions sont souvent de qualité médiocre. Nous allons donc les aider à mieux profiter des richesses de leur commune et, pour commencer, présentons la formation la plus prestigieuse de l'École de Musique.

 

L'Orchestre symphonique des jeunes

Émanation directe de l'École municipale de Musique, cet ensemble musical est composé d'une cinquantaine d'exécutants, garçons et filles, sous la direction de Jean Arèse. Il est capable d'interpréter les plus grandes oeuvres du répertoire classique.

Faire fonctionner une telle formation alors que ses exécutants sont des enfants et qu'ils ne restent qu'un temps relativement court clans ses rangs relève du tour de force. Il faut dire qu'elle accueille sans cesse des éléments nouveaux tandis que les plus chevronnés quittent la commune au hasard de leurs études ou de la carrière professionnelle de leurs parents.

Ces dernières années ont vu cette formation donner des spectacles de très haute qualité au profit de la population seynoise. La Salle des Fêtes de l'Hôtel de Ville a été le lieu privilégié où s'est rassemblé un auditoire qui n'a pas ménagé son enthousiasme ni ses applaudissements. En 1978, la Municipalité fit l'acquisition du Cinéma A.B.C. qui devint la Salle municipale Guillaume Apollinaire où eurent lieu, entre autres, de brillants concerts de nos jeunes musiciens. À la belle saison, il est arrivé fréquemment que la zone piétonne soit animée par nos artistes en herbe et au point de rencontre des rues Cyrus Hugues, Carvin et du cours Louis Blanc - noms de lutteurs immortalisés par leurs combats pour la Liberté - les plus anciens de nos concitoyens furent très émus de pouvoir applaudir ces jeunes artistes car ils évoquaient le spectacle de leur enfance qui se déroulait en cet endroit. Suivant les époques, on pouvait voir le montreur d'ours qui faisait danser sa bête soigneusement muselée et enchaînée au son d'une grossière flûte et d'un tambourin. Ou alors, la viole actionnée par une manivelle noyait le centre-ville sous d'interminables rengaines… Et des bohémiennes, juchées sur des échasses, jetaient des regards haineux et des moues de mépris aux passants qu'elles trouvaient insuffisamment prodigues lorsqu'elles faisaient la fènche (la quête).

Orchestre symphonique d'enfants

Salle Municipale Guillaume Apollinaire en 1983 (Photo G.R.A.I.C.H. - H.P. Brémondy)

Et qui ne se souvient, dans les années 1920, de ce violoneux qui accompagnait un chanteur hurlant Ramona ou Nuit de Chine tout en s'efforçant de vendre le texte de ses chansons. D'autres fois, ce fut simplement La Seynoise qui vint en grande pompe donner des concerts au bas du Cours avant que soit construit le kiosque de la place Ledru-Rollin.

C'est sans doute pour marquer la continuité de la vie seynoise que nos jeunes aujourd'hui vont parfois dans les foyers d'anciens, à Ambroise-Croizat, à la Seyne ou à la Fondation Lelièvre, de Six-Fours, apporter quelques heures de bonheur aux vieillards dont les yeux s'humectent d'une légitime émotion.

Par la Musique, les jeunes sont aussi sensibilisés aux causes humanitaires : n'ont-ils pas offert des concerts au profit de la lutte contre le cancer ? Et lorsqu'ils viennent offrir l'aubade aux personnalités reçues en l'Hôtel de Ville, ils sont confrontés aux relations internationales ou aux cérémonies officielles qui leur donnent la notion de la vie publique.

Notre cité n'est pas perdante : la réputation de la formation a dépassé les frontières de la commune. Chaque année, le public remplit la vieille Collégiale de Six-Fours pour le Concert aux Chandelles début juillet. Elle se produit aussi à l'Escaillon, à Toulon, Salle Mozart, à Saint-Mandrier, à Bandol ou à Signes. Il lui arrive même de jouer sous les voûtes imposantes de l'Abbaye du Thoronet.

En cela, elle est bien dans la tradition de son aînée La Seynoise qui, des années durant a porté les joies de l'Art musical dans tout le département.

La relève est assurée. Mânes de nos Présidents, de nos musiciens, de nos chefs d'orchestres défunts, vous pouvez dormir en paix. Le bon grain que vous avez semé lève à souhait et l'on peut croire que les fruits passeront la promesse des fleurs.

Pourtant, ces succès ne cachent pas le rôle éducatif d'une telle initiative. Certes nos jeunes musiciens ont eu les honneurs de la radio et de la télévision, mais les médias modernes ont aussi servi de support à une action pédagogique de masse lorsque voilà deux ans, le Directeur Jean Arèse rassembla dans la salle des Fêtes six cents élèves des classes primaires de cours moyen pour montrer des films ayant trait à la musique. Il y a fort à parier qu'à cette occasion des vocations se sont éveillées.

Et pour clore cet aperçu sur une réalisation dont nous pouvons, Seynois, être fiers, rappelons que les nouveaux venus n'ont pas honte d'honorer leur aînée La Seynoise dont ils étoffent les rangs lorsqu'il faut célébrer sous sa bannière les fêtes nationales du 14 juillet, du 8 mai ou du 11 novembre.

Mais tout cela ne serait pas possible sans une autre structure qui sert de trait d'union entre l'École et les familles, entre les professeurs et les élèves et que nous allons maintenant vous présenter.

 

L'Amicale de l'École municipale de Musique

Sous la direction habile et souriante de Madame Féral, elle est forte de plusieurs centaines de membres et se propose d'aider, de soutenir dans sa tâche l'École Municipale de Musique.

Ainsi, elle permet le renforcement des liens d'amitié entre adhérents d'une part et entre parents et professeurs d'autre part. Mais elle se propose et y parvient mieux chaque année, de populariser l'amour de la musique, soit en organisant des séances de films musicaux comme, par exemple, Les Confidences d'un piano ou Les Cuivres à la voix d'or, soit en organisant des sorties au théâtre de Toulon pour la présentation d'oeuvres lyriques. Cela ne l'empêche pas d'organiser par ailleurs des journées de détente au cours desquelles les membres de l'Amicale participent à des jeux et des manifestations diverses : rallye pédestre, jeux de pistes, jeux de boule, etc.

Cette dynamique association inscrit à son actif la parution de deux disques 33 tours qui diffusent maintenant bien au-delà de notre commune les plus beaux morceaux du répertoire de l'École municipale de Musique et de la Chorale dont nous reparlerons plus loin. Les produits de la vente de ce disque doivent permettre à l'Amicale - et, c'est là une de ses réalisations les plus méritoires - de créer une bourse d'aide à des élèves qui méritent de poursuivre des études poussées au cours de stages organisés par la Confédération Musicale de France.

Mais nous avons parlé de la Chorale, quelle est-elle ?

 

La Chorale de l'École municipale de Musique

C'est une autre innovation dont la création remonte à 1972. Cette formation se compose d'une quarantaine d'adultes, hommes et femmes, qui aiment se retrouver pour le plaisir de chanter comme le faisaient nos orphéonistes d'antan. On ne leur demande pas de formation musicale spéciale, l'essentiel étant pour ces gens de bonne volonté qui prêtent ainsi leur voix pour leur plaisir, de contribuer à répandre la beauté de l'art vocal autour d'eux.

Actuellement, Sous la direction de Monsieur Destremau, elle interprète des oeuvres diverses, anciennes ou modernes, des airs de musique folklorique française ou étrangère et se fait souvent accompagner par l'orchestre symphonique des jeunes.

Cette formation mérite d'être vivement encouragée. Avec elle, n'assistons-nous pas réellement à un renouveau musical et vocal si l'on se rappelle que depuis le début du siècle, L'orphéon des Flâneurs, héritier de L'orphéon Gaudemard a disparu ?

La chorale

On dit que l'Histoire est un éternel recommencement, ce qui relève d'un esprit superficiel car si les conditions semblent identiques pour la renaissance de l'art vocal, un point essentiel nous différencie de la situation des premiers orphéons : la présence de femmes.

Du temps de Marius Gaudemard, les femmes n'étaient pas admises dans les chorales. C'était contraire aux moeurs. D'ailleurs, à cette époque, il était impensable qu'une femme enseigne dans une école de garçons.

Dans nos formations contemporaines, l'élément féminin est au contraire prédominant. Il faut s'acharner pour recruter des hommes. Il est vrai que, pour ces derniers, les tentations de dispersion sont énormes, tant dans les secteurs associatifs que politiques ou syndicaux. Autant de sollicitations inconnues du temps de Marius Gaudemard.

Mais il est temps de parler du dernier né de cette structure qui n'a pas fini de nous étonner.

 

L'Ensemble de Musique de Chambre

C'est encore à Jean Arèse que nous devons l'existence depuis deux ans de cette formation nouvelle.

Il s'agit là d'une forme d'expression musicale française qui prend ses origines dans les coutumes en vigueur à la Cour des Rois de France au XVIIe siècle.

En ces temps existaient trois corps de musiciens attachés au service du roi : celui de la Chapelle qui exécutait une musique religieuse, celui de l'Écurie, pour des airs de plein air et celui de la Chambre qui donnait des concerts dans les salons du souverain attenant à son appartement particulier et que l'on nommait précisément La Chambre.

Les partitions jouées ont ce caractère intime qui demande un nombre restreint de musiciens. Ces derniers sont des exécutants jouant principalement d'instruments à cordes sous forme de quatuors, de trios ou de quintettes.

La formation se produit parfois avec une quinzaine de musiciens choisis parmi les anciens élèves parvenus à un degré élevé d'instruction musicale les autorisant à jouer des morceaux demandant une grande maîtrise de l'instrument. D'autant que les sonorités du hautbois ou du basson viennent parfois se marier à celles du violon, contrebasse et violoncelle.

L'ensemble de musique de chambre

L'orchestre de Chambre s'est produit avec un franc succès à La Seyne, Saint-Mandrier, Le Revest, Le Brusc, etc., ce qui donne une excellente réputation à notre École municipale.

Mais les enfants ne sont pas les seuls à bénéficier d'initiatives semblables et nous en voulons pour preuve la naissance en janvier 1981 du Variété Jazz Orchestra.

 

Le « Variété jazz Orchestra »

Appelé aussi Big Band, Seynois il doit le jour à l'initiative de Claude Davide, musicien passionné, amoureux de sa ville.

On sait que le jazz, né dans la communauté noire américaine a gagné rapidement ses lettres de noblesse au point de devenir un langage universel. Il a transmis au langage courant des expressions comme faire chorus. Son évolution a abouti à la naissance de genres comme le Free-jazz, le Jazz-rock, le New-Orleans, etc.

Le Variété Jazz Orchestra au Rond-Point Kennedy

La Seyne est depuis des lustres un haut lieu du jazz puisqu'elle a donné au monde musical de brillants instrumentistes comme Pierre Sim qui accompagna longtemps les grands de la chanson (Aznavour, Brel,...). D'ailleurs, de nos jours les amateurs se régalent régulièrement des programmes proposés par le Service culturel et l'O.M.C.A. qui ont accueilli les musiciens français parmi les plus grands : Michel Petruciani, Aldo Romano, Didier Lockwood, André Jaume, Didier Levallet et bien d'autres.

Notre formation seynoise pratique un jazz pour grande formation influencé par le chef d'orchestre américain Count Basie. Mais elle ne néglige pas les partitions de musique de variété pour le plus grand plaisir de ses auditeurs.

Toutes ces formations qui oeuvrent chacune dans son secteur ont rarement l'occasion de se produire ensemble. C'est pourtant ce qui s'est passé les 8 et 9 mai 1982 et les nombreux Seynois qui furent témoins de cet événement ne sont pas près de l'oublier.

 

Des journées exceptionnelles : les 8 et 9 mai 1982

Au regard de ce que nous avons évoqué, ces journées sont, à plus d'un titre, exemplaires.

Il y eut un temps où dans notre cité l'Art musical avait de nombreux et ardents défenseurs qui formèrent plusieurs sociétés musicales. Nous ne reviendrons pas là-dessus. Simplement, assez rapidement naquit entre diverses formations un climat malsain de zizanie ce qui, en fin de compte, causa du tort à tous les protagonistes.

Aujourd'hui, ce qui fait chaud au coeur, c'est de voir la bonne entente qui règne entre toutes les composantes de cette grande famille des musiciens seynois. Cette bonne entente, qui se manifeste par une entraide mutuelle, fut concrétisée lors de ces deux journées de mai 1982 qu'il convient maintenant de vous narrer.

La Fédération Musicale du Var avait demandé à notre Philharmonique de préparer son congrès départemental dans notre cité. Le Conseil d'Administration de La Seynoise jugea bon d'en fixer la date le dimanche 9 mai. Cette date coïncidait presque avec la célébration de la fête nationale, anniversaire de la chute du nazisme. En outre, après avoir été abandonnée, la célébration de cette date importante venait d'être officiellement reconnue et pour la première fois depuis la Libération, les Français allaient célébrer dignement leur victoire sur la barbarie hitlérienne, ce qui avait toujours été refusé aux Anciens combattants.

Ce 8 mai 1982 mit la population en liesse. Une manifestation patriotique d'une ampleur inaccoutumée avait, le matin, rassemblé une foule importante. Comme il se devait, la Musique était là. La Clique de L'Union Sportive ouvrait la marche devant les drapeaux de toutes les associations d'anciens combattants dont il est bon de souligner les liens solides de camaraderie qui les unissent de longue date.

Le long cortège, parti du rond-point du Huit-Mai, parcourut l'avenue Gambetta, la rue Hoche, le quai Saturnin-Fabre, le quai Gabriel-Péri, le môle de la Paix, pour venir rendre hommage devant le monument érigé en leur mémoire, à tous les Morts des deux guerres, aux enfants de La Seyne tombés outre-mer dans les guerres coloniales qui coûtèrent cher aux Français, à tous ceux qui virent leur existence brisée par la folie meurtrière de quelques dirigeants mégalomanes.

Notre orchestre symphonique de jeunes exécuta alors une Marseillaise qui n'eut que plus de valeur en sortant des instruments joués par des enfants et des adolescents.

Puis, eurent lieu des réjouissances populaires dont nous ne retiendrons que celle qui eut lieu le soir même à la salle Maurice-Baquet.

À l'affiche, cent soixante-dix musiciens seynois, un concert. Cinq formations :

- Orchestre symphonique des élèves de l'École de Musique.
- Ensemble de Musique de Chambre.
- Variété Jazz Orchestra.
- Chorale municipale de La Seyne.
- Philharmonique La Seynoise.

Ce concert était gratuit.

Des journées exceptionnelles - 8 et 9 mai 1982 - La Seynoise en concert salle Baquet

Les jours précédents, le Président Jouvenceau avait annoncé dans un éditorial qu'en raison de la célébration de la fête nationale et de la tenue à La Seyne du congrès de la Fédération Musicale et Orphéonique du Var, une soirée exceptionnelle serait offerte à la population. Il précisait :

« Rassembler en une soirée 170 musiciens du terroir, c'est un pari que la Seynoise et l'École municipale ont voulu tenir ».

Monsieur le Maire Maurice Blanc, dont on sait qu'il fut musicien à ses moments de détente, écrivait de son côté en s'adressant à ses administrés :

« ... Ce soir, le Maire de La Seyne est un homme heureux. Heureux et, pourquoi ne pas l'avouer ? fier de cette activité musicale dans la ville qu'il administre.

... Réunir 170 exécutants représentant cinq disciplines différentes, interpréter des oeuvres de haut niveau, était une gageure. Nos musiciens l'ont tenue, je les en félicite.

... Les efforts constants de cette Municipalité en faveur de la Culture et notamment de la Musique reçoivent ce soir une magnifique récompense.

... Connaissant les formations qui l'animent, je suis sûr que ce concert exceptionnel par sa densité le sera aussi par la qualité. Je souhaite que vous partagiez avec moi, tout le plaisir que j'aurai à les écouter ».

Et ce fut vrai. Le concert fut un triomphe. Pour accueillir le Président de la Confédération nationale des Musiques de France, Monsieur Ameller, un personnage qui vit souvent dans les brumes du Nord, on avait jugé bon de lui faire entendre l'ouverture de Mireille de Gounod.

Ce fut donc La Seynoise, sous la direction de Jean Arèse, qui ouvrit ce concert, l'exécution ayant beaucoup impressionné le Président national. Puis, alternativement, chaque formation apporta les preuves de son talent. Ce fut un régal pour les mélomanes, même les plus exigeants, et des acclamations interminables saluaient la fin de chaque morceau.

Au cours de la première partie du concert, l'orchestre symphonique des jeunes se distingua particulièrement avec la Symphonie des Jouets. L'Ensemble de Musique de Chambre, avec son Concerto en la mineur pour basson de Vivaldi, offrit l'occasion à Olivier Féral, soliste, de donner la pleine mesure de son talent. La Chorale produisit six morceaux de son répertoire dont Joli mois de mai qui était de circonstance.

Le Variété Jazz Orchestra fut pour beaucoup de nos concitoyens une révélation.

Durant la seconde partie de la soirée, très étoffée elle aussi, chaque formation eut l'occasion de donner le meilleur d'elle-même.

La Seynoise, avec un Thème et variation pour clarinette fut l'occasion pour Alain Bonifacio de montrer son talent remarquable. L'orchestre symphonique des jeunes et la Chorale donnent Le Beau Danube Bleu de Strauss et Le Choeur des Esclaves de l'Opéra Nabucco de Giuseppe Verdi. Un autre virtuose du basson, Serge Féral se distingua dans un concerto de Haendel et Jean-Marc Soro fut longuement applaudi dans un concerto de Vivaldi.

Avant le final, la formation de jazz donna trois morceaux, puis vint l'apothéose, avec les morceaux d'ensemble sous la direction de Jean Arèse. Ce fut bien émouvant d'entendre successivement Quand le soleil est de la fête et La Marche pontificale de Gounod.

C'est dans un grand enthousiasme que se termina le concert. Monsieur Ameller, Président national des Musiques de France était comblé. Mais il faut bien dire aussi que de nombreux Seynois et Seynoises ne soupçonnaient pas jusqu'à cette soirée, la capacité d'organisation et le grand talent de nos musiciens. En cette soirée du 8 mai, vingt-trois morceaux furent donnés pris dans le répertoire des plus grands musiciens de tous les temps.

Le lendemain se tenait le Congrès annuel de la Fédération Musicale et Orphéonique du Var (F.M.O.V.) qui est devenue la F.M.V., les Orphéons ayant, depuis disparu.

Ce congrès se tenait à La Seyne car chaque année, c'est une ville différente qui le reçoit afin de ne pas pénaliser les participants venant des villages les plus retirés du département. Cela permet en outre de mieux faire connaître dans le Var, les activités du mouvement musical et de renforcer les liens d'amitié entre les musiciens et les populations qui les accueillent.

Ce fut dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville que Monsieur le Maire ouvrit le congrès par un discours brillant, empreint de ses sentiments d'amour et de respect pour l'Art musical.

Monsieur Ameller, dont on lira plus loin les impressions sur son passage à La Seyne, représentait la Confédération Musicale de France.

Vingt-neuf sociétés avaient répondu à l'invitation du congrès, sur les quarante-deux existant dans le département. Autrement dit, un tiers des sociétés manquait à l'appel. Depuis, le cri d'alarme lancé par le Président Berthé et dont nous avons publié plus haut le texte, on pouvait constater que la désaffection qui minait déjà, voilà vingt-cinq ans, le mouvement musical, s'était encore accentuée. À ce moment-là, on dénombrait cinquante-deux formations musicales dans le Var.

Nous n'entrerons pas dans le détail des interventions faites lors de ce congrès, mais il convient d'insister sur ce que dit Monsieur Ameller car il porta un regard expert doublé d'un oeil neuf sur ces manifestations.

Il déclara en toute franchise, qu'il ne s'attendait pas, en venant à La Seyne, à trouver des formations musicales d'un tel niveau. Quelques jours plus tard, dans le journal de la Confédération Musicale de France, organe mensuel, il s'exprimait en ces termes à propos du concert du huit mai.

 

Un exemple à suivre

« Au début de mai, j'ai été l'invité de la Fédération du Var à son congrès qui s'est tenu à La Seyne sur mer, commune située près de Toulon, avec ses Chantiers navals, son ravissant port de plaisance à l'intérieur de la cité, et, sur ce port même, l'Hôtel de Ville où se déroulait le congrès.

Ce qui m'a grandement frappé, ce sont les efforts qui sont faits à La Seyne pour la Musique et la démonstration en fut extraordinaire. Une modeste école de Musique fréquentée par environ trois cents élèves et que dirige un animateur hors pair, Jean Arèse, dont le souci majeur est d'équilibrer dans son école les instruments de la palette orchestrale en conseillant et l'on est étonné de voir un orchestre de jeunes dont les éléments n'ont pas vingt ans, où tous les pupitres, je dis bien tous, sont complets.

Trois hautbois, trois bassons, altos, violoncelles, contrebasse et bien-sûr les autres instruments composent cet orchestre de 50 jeunes musiciens, filles et garçons, et avec les plus mûrs a été formé un petit orchestre de chambre. Il accompagnait les trois solistes : guitare, hautbois et basson qui se produisirent dans les oeuvres classiques.

Ce sont de jeunes professeurs de l'École en possession d'un beau talent. Un choeur mixte d'environ cent personnes s'est fait entendre, ainsi qu'une harmonie où anciens et jeunes se mêlèrent harmonieusement.

Une formation jazz composée aussi de jeunes et moins jeunes, pleine de vie et de qualité fut dirigée par Claude Davide.

Je me suis intéressé à l'école dont les classes de hautbois, de basson, cor, alto, violoncelle et contrebasse, comprennent de six à douze élèves. Les classes de violon sont très étoffées.

Bien sûr, la foi fait beaucoup, mais aussi la persévérance, et lorsque j'entends dire : « Oh ! chez nous, la jeunesse a tellement de loisirs qu'elle se désintéresse de la musique ». Eh bien ! ceci est faux car un pays ensoleillé, avec la mer où plus qu'ailleurs les jeunes ont mille occasions diverses de se distraire ne les empêche pas de faire de la musique.

Oui, c'est possible, mais pour cela il faut un véritable animateur qui sache créer autour de lui une ambiance, une amitié, une émulation afin que les buts fixés soient atteints.

Voilà ce qui m'a inspiré ces réflexions, ô combien réconfortantes et encourageantes.

Il faut que l'on s'en pénètre et je voudrais ajouter qu'il y a plusieurs manières de faire son devoir au service de tous. Mais il faut, certes, y ajouter jugeote et réflexion !

Diriger sans amour de le faire est une chose délicate. Nos jeunes sont avides de savoir et leur bon sens aidant, ils acceptent toujours de judicieux conseils.

Le concert devait se terminer par une oeuvre composée pour la circonstance dévoué par le chef des choeurs, Monsieur Destremau avec la participation de tous les ensembles.

C'est une oeuvre agréable et équilibrée qui devait enthousiasmer l'auditoire conquis. Que tous soient félicités. Notre grande confédération est fière d'une telle réalisation ! ».

André AMELLER

 

Voilà donc un témoignage d'importance puisqu'il émane du responsable au plus haut niveau des musiques de France. Toutes les fédérations musicales, qui sont au nombre de quarante-neuf, regroupant six mille écoles et sociétés musicales, où se rassemblent quelque six cent mille musiciens savent maintenant par le truchement de leur journal de liaison la place honorable que nos musiciens occupent au plan régional et même national.

Notre commune a gagné la réputation d'une ville où l'on soutient, où l'on défend la Culture et les Arts. Ce qui a toujours permis aux civilisations éteintes de parvenir jusqu'à nous, c'est l'expression artistique qu'elles ont permise du temps de leur apogée. Cette expression n'eut de richesse et de pérennité que par la convergence d'initiatives similaires à celles que nos Élus seynois et les associations à vocations culturelles développent dans notre cité.

Sur le plan musical, notre population peut être fière des enfants de la vieille Philharmonique qui ont su, par leur ténacité et leur grand talent, renverser une tendance funeste et continuer en l'amplifiant une tradition vieille de maintenant un siècle et demi. Elle peut être fière aussi des professeurs et des dirigeants qui s'évertuent et s'évertueront toujours à mieux faire, à gagner un public toujours nouveau sans ménager ni leur temps ni leur peine.

Et c'est bien parce qu'à la Libération, les Seynois ont eu la sagesse de se doter de l'équipe municipale capable d'entamer et de soutenir un effort considérable pour faire de notre ville, à bien des égards, un exemple que tout cela a été possible. Elle sait aussi que la Municipalité actuelle, conduite par Maurice Blanc, continuera sur la même voie en diversifiant l'enseignement de la Musique.

Demain, peut-être verrons-nous entrer les synthétiseurs de son, les moyens modernes proposés par la technique et qui ne sont que des moyens mis au service d'un savoir. Demain, aurons-nous peut-être la joie d'inaugurer une structure neuve, un bel auditorium hébergeant un véritable Conservatoire.

Nous avons cent cinquante ans d'histoire et devant nous, un avenir plein de promesses et d'espoir.

La Seynoise aujourd'hui




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