La Seyne-sur-Mer (Var)  La Seyne-sur-Mer (Var)
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Jean-Claude AUTRAN
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Textes concernant l'Archéologie de La Seyne et de ses environs *
dans les publications de la Société d'Histoire Naturelle de Toulon
(Années 1910 à 1944)
et de la
Société des Sciences Naturelles et d'Archéologie de Toulon et du Var (Années 1946 à 2000)

* Textes publiés sur ce site avec l'autorisation de M. le Président de la Société des Sciences Naturelles et d'Archéologie de Toulon et du Var 

 

Les premières organisations agricoles dans la région toulonnaise (1953-1954)
Découverte par Christian CRESCI d'une tombe préhistorique au Brusc, quartier de La Lèque (1956)
Le dolmen « naturel » utilisé de la Lèque du Brusc (1956)
Quelques découvertes de monnaies antiques sur notre littoral (1966)
La Collection C. BOTTIN entre dans les réserves de l'Antenne Toulonnaise du C.D.A.V. (1975)
Bilan archéologique de l'Ouest Varois en 1985
Le programme archéologique de l'Ouest Varois des origines à nos jours (1987)
Le programme archéologique de l'Ouest Varois des origines à nos jours (1989)
La pierre à cupules de la colline du Château à Hyères (1990)
Le Castellet : Fouille de la sacristie de l'église (1990)
Travaux du Centre Archéologique du Var - Prospections (1992)
Fouille d’urgence à La Seyne (1993)
Travaux du Centre Archéologique du Var - Fouilles programmées (1994)
Les nouvelles archéologiques dans le Var en 1994 - Période protohistorique (1995)
Travaux du Centre Archéologique du Var (1995) - Programme 1996
À propos de Matavo (Cabasse, Var) et de la localisation de Pataum ou Pataui, (1996)
L’Âge du Fer dans le Var (1997)
La société rurale dans le Var lors de l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge (1998)
La plaquette gravée de la grotte Monier, (Évenos, Var) (1998)


 

Les premières organisations agricoles dans la région toulonnaise, communication présentée par Me Jean LAYET.

Il rappelle une visite accomplie par plusieurs membres de notre Société à la Petite Garenne, propriété de M. VUILLON, sise près de la gare de La Seyne où furent trouvés du « grec » et du « romain ». Ce fut et c'est encore l'emplacement, d'une ferme.

(...) et à l'ouest [de Toulon] une série de fermes échelonnées de la Cordeille à Faveyrolles, à Quiez et à la Gare de La Seyne.

Cette dernière, la Petite Garenne, étudiée par son propriétaire M. VUILLON, se présente comme une station rurale type. Elle existait aux temps de la Courtine et de Tauroeis, Bottin y découvrit des campaniennes (IIIe-IIe siècles avant J.-C.). Sur plus d'un hectare de superficie, le sol est couvert de ruines gallo-romaines. Une fontaine enfouie sous 1 m. 40 de terres d'apport a été découverte presque intégralement conservée, en forme de puits cylindrique (de 2 m 45 de profondeur au-dessous du sol de l'époque Romaine) avec son escalier d'accès bordé de murs. Un ensemble de constructions composé de plusieurs bassins cubiques réunis par une canalisation en plomb, et protégée autrefois par des piliers de soutien d'une toiture, semble avoir servi de pressoir à olives ou à raisins. Un fond de gros dolium, enchâssé dans une alvéole creusée dans le rocher et un sol bétonné, marquent l'emplacement d'un cellier. Un peu plus loin, s'élevait la villa d'habitation indiquée par ce qui reste d'un hypocauste, avec carneau intact et portions de la bouche de chaleur à claire voie.

La station de la Garenne apparue bien avant Telo-Martius continua à fonctionner après la fondation de cette ville, un témoin romain l'affirme : c'est un moyen bronze d'Adrien (117-138) trouvé dans le site et déchiffré par le capitaine Lafaille et. M. Aubert, Membres de notre Société. Sa destruction d'ailleurs, d'époque tardive comme celle de toutes les autres villas champêtres de la région, paraît imputable aux invasions barbares.

Peu d'exemples aussi complets que celui-ci, puisqu'il remonte aux premiers défricheurs et atteint les temps actuels, peuvent être proposés de l'attachement tenace des générations d'agriculteurs à la terre qu'ils cultivent.

(Extrait du Bulletin N° 71 - Décembre 1953).

 

Suite de la communication de Me LAYET : Au cours d'une précédente communication, consacrée à l'étude des premières organisations agricoles de notre région, après avoir rappelé celle des Celto-Ligures camatuliciens de la Courtine, oppidum d'Ollioules entouré de nombreuses exploitations agricoles de plaine et de coteau, et constituant un véritable « pagus » d'agriculteurs, j'avais décrit l'une de ces stations rustiques, remarquable par son importance. Il s'agissait de celle située près de la gare de La Seyne connue sous le nom de « Petite Garenne » et qui avait fonctionné bien avant et longtemps après la fondation de Toulon. C'était une villa champêtre aussi, mais dotée d'une source aménagée, de pressoirs, de magasins à grains et même d'une maison de maître chauffée en hiver par un « hypocauste ».

(Extrait du Bulletin N° 75 - Avril 1954).


Me LAYET commente la découverte par un jeune homme de La Seyne, Christian CRESCI, d'une tombe préhistorique au Brusc, quartier de La Lèque.

La fouille, commencée par l'inventeur et continuée par M. le Dr GÉRARD et Me LAYET, a permis de reconnaître :

1° Un niveau de foyer, d'âge indéterminé, allumé sur une rangée de pierres plates ;

2° Un ossuaire, en grand désordre comme toujours, contenant les ossements de 4 individus au moins, parmi lesquels une femme et un enfant.

Une pointe perçante de flèche de silex, porteuse de crans à la base, représente seule l'industrie du gisement.

L'absence de tout autre vestige, notamment de poteries, empêche de proposer une date assez précise. On reconnaît cependant dans l'ensemble, l'exécution du rite sépulcral en vigueur à l'époque dite mégalithique ou dolménique qui se place en notre région au Chalcolithique ou Âge du Cuivre. Le choix d'une cavité au-dessous d'une grande dalle de pierre, en position naturelle, qui ressemble à une table de dolmen, permet d'attribuer à cette sépulture collective la qualification de « dolmen naturel ».

En notre région toulonnaise, où le Chalcolithique a laissé une série d'intéressants vestiges sous la forme de niveaux de grottes, d'ossuaires sous crypte, comme ceux de l'Uba du Faron, de la Ripelle, du Château du Diable, dans les Gorges d'Ollioules et même un menhir à gravure, celui de la grotte Christianisée du Destel, cette découverte permet d'utiles comparaisons. Elle intéresse aussi la démographie du préhistorique en démontrant qu'un millier d'années environ avant l'arrivée des Phocéens et leur établissement sur le rocher de la « citadelle », les environs du Brusc connaissaient un peuplement.

La Société des Sciences Naturelles, reconnaissante envers le jeune CRESCI de lui avoir signalé ce gisement, lui a accordé une inscription gratuite au nombre de ses membres pour l'année 1956 et, pour sa prudente méthode de fouilles, lui a voté des félicitations.

(Extrait du Bulletin N° 93 - Mars 1956)


 

Le dolmen « naturel » utilisé de la Lèque du Brusc, par Me Jean LAYET

Le Brusc, agglomération maritime dépendant de la commune de Six-Fours, dans la banlieue toulonnaise, a retenu l'attention des archéologues depuis que le Capitaine de vaisseau Fiessenger a publié, en 1898, les découvertes faites à cette époque sur le plateau de la Citadelle. Deux couches de dépôts avaient été mises à nu. La plus basse contenait des poteries grecques des III°-II° siècles avant notre ère, tandis que la plus proche de la superficie s'était révélée gallo-romaine. L'emplacement, sans aucun doute, avait été occupé par un Établissement colonial marseillais, devenu, après, la conquête romaine, port de l'itinéraire Maritime d'Antonin. Mais au sujet du nom qu'il convenait de donner à cet Établissement et à ce port, s'engagea entre archéologues une discussion qui dure encore.

Le site avait été fréquenté avant l'arrivée des Grecs. Le même Fiessenger, dans son inventaire des trouvailles, décrit en effet un matériel notablement plus ancien. Par exemple, des pierres ovoïdes, creusées d'une rainure, qui auraient pu être des marteaux primitifs ou plutôt des « maillets » ; d'autres, en forme de disques, percées d'un trou sur le bord, qui auraient pu être des poids de filets et, pour lever tous les doutes, deux petites haches en jaspe poli.

Une découverte récente vient maintenant apporter la preuve que la Citadelle du Brusc ne fut pas le seul site de son territoire occupé aux temps préhistoriques, mais qu'il y en eut d'autres aux alentours.

En septembre 1955, un élève de la classe de 4°, demeurant à La Seyne, Christian Cresci, parcourait la campagne en quête d'échantillons géologiques dont il se composait une collection. Au sud de la Lèque du Brusc, sur les pentes du ravin qui débouche sur la mer à la petite plage de la Fosse, il s'arrêta devant une énorme dalle de grès, mesurant 5 à 6 mètres de longueur sur presque autant de largeur, de trois côtés enfoncée dans la terre. Le quatrième côté, celui exposé au midi, laissait voir une mince fente de vide entre le sol et la base de la pierre. Un coup de piochon, dans le talus qui obstruait l'entrée, dégagea de l'humus une belle pointe de flèche en silex noir, que le jeune géologue eut le mérite de recueillir soigneusement. Continuant ce premier sondage, il mit au jour, sous le surplomb du rocher, d'abord le crâne presque entier d'un gros ruminant qui n'a pas encore été identifié, ensuite plusieurs débris d'ossements humains.

Conscient de l'importance de ses trouvailles, Cresci ne manqua pas d'en informer la Section d'Archéologie de la Société des Sciences Naturelles.

Le 29 janvier 1956, sous la direction de M. René Gérard représentant pour le Département du Var de M. Gagnière, Directeur de la Circonscription préhistorique, une visite eut lieu de l'emplacement, puis une tranchée atteignant en profondeur le sol naturel fut creusée devant l'ouverture de la crypte-ossuaire, afin de vérifier l'échelonnement des niveaux. Les observations ci-après ont été notées.

1° À 15 centimètres de profondeur, une mince tranche noire de cendre et de charbon révèle l'existence d'un foyer allumé à la surface d'un alignement de pierres plates.

2° À 30 centimètres, la couche à ossements humains s'étend sur toute la superficie de la cavité déblayée dont nous pouvons prendre les mesures : 3 mètres de longueur est-ouest, 1 m. 80 de largeur et 90 centimètres de hauteur moyenne.

Les os se présentent brisés et dans le plus grand désordre, ainsi qu'il est de règle dans les sépultures collectives de la région. Ils comprennent des portions de crânes, de maxillaires, de fémurs, d'humérus, de côtes, etc..., appartenant à 5 ou 6 individus, parmi lesquels une femme et au moins un enfant. Un os long, un fémur d'adulte absolument complet, muni de ses deux épiphyses, mesure 41 centimètres, longueur qui correspondrait, d'après le tableau de Manouvrier, à une taille assez modeste : 1 m. 57 pour un homme, 1 m. 53 pour une femme. Aucune poterie, aucun silex n'accompagnent ces restes. Seuls quelques cailloux de couleur, polis par la mer, de la catégorie que M. Gérard appelle « faux bijoux », et plusieurs coquilles de petites patelles rappellent un accomplissement de rite pieux.

L'ensemble repose sur un grossier caladage au-dessous duquel nous ne trouvons plus qu'un sable fin provenant de la décomposition du grès et complètement stérile.

La Planche ci-jointe montre l'état de la fouille à la fin de cette journée de travail. Le dégagement de la grande dalle sera poursuivi en direction de l'ouest, car de ce côté de la tranche pointent des extrémités d'os longs encore recouverts de terre. Une description plus complète des vestiges humains qui restent à mettre au jour et des industries, s'il s'en trouve, sera présentée par le jeune Cresci lorsqu'il aura terminé la fouille.

Comme toute découverte préhistorique, celle-ci pose ses problèmes relatifs à l'époque et au genre de vie des gens qui utilisèrent cette sépulture.

La détermination de sa place dans la chronologie s'établit assez approximativement, si l'on s'en réfère à la succession des rites sépulcraux observés dans la région. Je les ai maintes fois rappelés et encore dernièrement dans mon compte rendu des fouilles de la crypte-ossuaire de I'Hauberte. Il me suffira donc d'indiquer que la sépulture collective à ossements concassés appartient à la civilisation mégalithique, qu'elle est postérieure au Néolithique dont les tombes ont été individuelles à corps entier, et qu'elle est en général plus ancienne que le rite de l'incinération. Cette attribution est, dans le cas présent, confirmée par le choix du lieu de dépôt qui est en forme d'authentique dolmen. Cette civilisation mégalithique eut son maximum d'expansion durant le Chalcolithique, âge du Bronze Ancien, mais elle se maintint très longtemps après. De cette survivance, nous avons constaté autour de Toulon d'assez nombreux exemples parmi lesquels on peut citer l'ossuaire ci-dessous mentionné de la ferme de l'Hauberte, qui est daté de l'Âge du Fer, époque au cours de laquelle l'incinération va devenir d'usage courant.

La seule industrie du gisement, qui est la pointe de flèche perçante de silex (au bas de la Planche), taillée sur les deux faces en forme de feuille de laurier et qui, particularité à retenir, porte un peu au-dessus de la base et de chaque côté, une ébauche de cran de fixation, était encore inconnue dans le terroir toulonnais, mais elle a été signalée souvent dans les dolmens du Gard, de la Lozère et de l'Aveyron, qui appartiennent au Chalcolithique. En région toulonnaise, ce type semble avoir apparu assez tardivement et pour cette raison je suis tenté de classer le dolmen naturel du Brusc plutôt vers le début du Bronze Récent, presque au Moyen Bronze ; hypothèse provisoire et susceptible d'être modifiée dans le cas où la suite des fouilles procurerait de nouveaux éléments d'appréciation.

Le genre de vie de l'époque, sur les terres toulonnaises, était en général caractérisé par la chasse et par l'élevage, On a observé que les dolmens ont été souvent oeuvres de peuples pasteurs. Les coquillages rencontrés dans le dolmen du Brusc nous font connaÎtre en outre que ses usagers, sans être certainement des pêcheurs, pratiquaient la cueillette des fruits de mer.

A. - Tranche noire de cendre et de charbon, d'époque Indéterminée reposant sur un alignement de dalles.
B. - Couche à ossements humains.
En bas dessin de la flèche perçante, de face et de profil (grandeur réelle).

L'absence de poterie semble démontrer qu'ils étaient de plus pauvres gens que leurs contemporains du Faron, du Mont Combe et du Destel. Il est possible, que la construction d'un vrai dolmen ait dépassé les possibilités d'un petit groupe familial de civilisation sans doute encore très primitive et ne réunissant, pas une force musculaire suffisante. En présence d'un dolmen « tout fait », offert par la nature, il leur a suffi de recreuser un peu sous la grande table, de calader sommairement le sol et, probablement d'obturer l'ouverture au moyen d'un muret de pierres sèches, dont à vrai dire il n'est resté aucune trace nette, pour que dans leur intention le rite de leur époque ait été accompli. Le terroir du Brusc ne possédant pas de grotte, à ma connaissance du moins, ils ne pouvaient procéder d'autre manière.

Il n'en demeure pas moins que la découverte réalisée par Christian Cresci est de toute première importance et qu'il doive être remercié de l'avoir signalée et d'avoir permis à temps d'en opérer un scientifique contrôle.

Une période archéologique a été partiellement éclairée au moyen de nouvelles observations, mais surtout I'attention a été attirée sur cette portion maritime du littoral toulonnais jusqu'à présent peu fréquentée par les archéologues et qui se révèle à son tour zone de peuplement préhistorique.

Cette sépulture, parce qu'elle est collective, invite en effet à rechercher l'emplacement de l'habitat sédentaire dont elle fut, avec le point d'eau, peut-être l'atelier de taille et bien d'autres choses encore, l'une des habituelles dépendances. Le ravin de la Fosse, arrosé par un ruisselet et plusieurs filets de sources, mériterait pour ces raisons une méthodique prospection.

On pourrait envisager davantage - programme plus vaste, à réaliser dans l'avenir lorsque les archéologues toulonnais seront devenus plus nombreux - l'exploration de tout le territoire qui entoure le Brusc. Il s'agirait d'y noter, à partir de ce fait bien établi, la présence de sédentaires au quartier de la Lèque à l'époque du Bronze Présumé Moyen, jusqu'à cet autre fait également bien démontré, le Comptoir Phocéen de la Citadelle, daté du lIe Age du Fer, d'y noter tous les indices d'habitation humaine, d'âges intermédiaires qu'on y pourrait trouver. Il est vraisemblable en effet que cette zone littorale, intéressante pour la pêche, et, plus tard, pour le commerce maritime, à compter du premier moment où elle a été habitée, n'ait plus jamais cessé de l'être.

(Extrait des Annales N° 8, 1956).


 

Quelques découvertes de monnaies antiques sur notre littoral, par M. HUGUENIN.

Un trésor monétaire a été récemment découvert dans une épave, au Cap Sicié, à proximité des « Deux-Frères » qui sont deux rochers bien connus. Il compte une vingtaine de monnaies d'argent, agglomérées les unes aux autres, et classées parmi les deniers de la République Romaine au 2e siècle avant J.-C.

Un trésor beaucoup plus important, du moins en poids, avait déjà été ramené en 1935 du golfe de La Ciotat, pris dans les filets du chalutier « Jean-Lena ». Constitué par un bloc de monnaies de bronze qui avait conservé la forme du sac où elles se trouvaient, il fut offert au Musée Borély de Marseille. Le nombre de pièces du bloc serait de plus de 2.000, la plupart au nom d'empereurs Gallo-Romains du 3e siècle, tels que Postumus, Victorinus, Tetricus, Claudius II, Quintillus.

(Extrait du Bulletin N° 162 - Janvier-Février 1966).


 

La Collection C. BOTTIN entre dans les réserves de l'Antenne Toulonnaise du C.D.A.V., par Marc GÉRARD.

(...).C'est ainsi que nous avons pu retrouver, en reprenant la liste des sites :

Le n° 2. - La Petite Garenne (près de la gare de La Seyne) visité le 9 décembre 1973 (J. Layet en avait reparlé dans le « Site Telo » p. 336 et suivantes, suite à la découverte par M. Vuillon en 1953 d'un puits antique et autres vestiges).

(Extrait des Annales N° 27 - 1975).


Bilan archéologique de l'Ouest Varois en 1985, par H. RIBOT.

Les membres du Groupe de Recherches Archéologiques de l'Ouest Varois ont poursuivi en 1985 le programme défini en 1981 de prospections et sondages systématiques des sites avec, pour objectif, la constitution en 1993 de la carte archéologique complète de la région, avec la réalisation d'un fichier informatisé de l'Ouest Varois.

Les interventions prévues à l'échéancier proposé au Conseil Supérieur de la Recherche Archéologique ont pu être réalisées, avec l'aide des Auberges de la Jeunesse du Var, de la Mairie d'Ollioules et celle de Sanary (octroi d'une salle d'archéologie), l'appui du C.D.A.V. mais aussi grâce aux efforts consentis par les membres de l'équipe, tous de la S.S.N.A.T.V.

Les prospections ont ainsi concerné les communes d'Évenos (Destel, domaine d'Orves, le château, les Grès de Sainte-Anne, H. RIBOT), du Beausset-Ouest (Grand Moulin, les Boeufs, Châteauvieux, Le Camp, J.-P. THEVENY), du Beausset-Est (Rocher de l'Aïgue, P. SALICETI), de Six-Fours (La Collégiale, Le Brusc), de La Cadière, Saint-Cyr, Le Castellet (découvertes de nombreux sites romains et pré-romains), de Signes (repérage des sites de l'abbé Saglietto, M. BORREANI). Le Dr PORTE a répertorié, à ce jour, 146 fours à cade et des fours à chaux, à poix, glacières et bories.

Des chantiers de fouilles se sont déroulés à Sanary (fin du sondage de Port-Issol), à Évenos (castrum d'Orves et Le Tassy), à Ollioules (château des Vintimille et La Courtine), à La Cadière (Prieuré des saints Côme et Damien, R. BROECKER), à Signes (sondages d'urgence à l'église Saint-Pierre).

Le champ d'activité du Groupe s'est étendu au domaine marin avec la participation à une fouille subaquatique au large de Saint-Mandrier.

La plupart de ces activités sont présentées dans la partie scientifique de ce fascicule.

Enfin, M. DELATTRE a poursuivi la mise sur pied du fichier informatisé.

Travaux du Centre de Documentation Archéologique de Toulon - 1985

PROGRAMME ARCHÉOLOGIQUE DE L'OUEST VAROIS (BILAN DES ACTIVITÉS EN 1985)

Le programme archéologique de l'Ouest varois avait pour objet, dès 1981, de regrouper les chercheurs au sein d'une même équipe, de déterminer des techniques de prospection, de surveiller et découvrir des sites, d'informer le public et les collectivités locales, d'établir des sondages en vue de reconnaître des stratigraphies de comparaison.

Les zones d'intervention comprennent treize communes et s'étendent sur 430 kilomètres carrés de la Sainte-Baume à la mer et de Saint-Cyr à Saint-Mandrier.

Le but de ce programme : réaliser en 1993 la carte archéologique complète de cette région en couvrant les diverses périodes depuis les origines jusqu'à nos jours.

Pour 1985, l'échéancier proposé au Conseil supérieur de la Recherche archéologique prévoyait de prospecter et surveiller plus particulièrement les communes d'Évenos, Signes, La Cadière, le Castellet et le Beausset, sans négliger pour autant les autres communes, de poursuivre la réalisation du fichier général et de créer le fichier informatisé de l'Ouest-Varois, d'effectuer des études particulières sur des thèmes ponctuels, de classer les archives locales d'Ollioules, et enfin de fouiller sept sites.

Les crédits obtenus, les aides apportées par les municipalités et diverses associations, l'octroi d'une salle d'archéologie à Sanary, les efforts consentis par les membres de l'équipe, tous de la S.S.N.A.T.V., ont permis de réaliser ce plan.

Les prospections ont donc concerné les communes d'Évenos (Destel, domaine d'Orves, château féodal, grès de Sainte-Anne), du Beausset (Rocher de l'Aigle), d'Ollioules (la Courtine, les abords du château des Vintimille, les réseaux de canalisations souterraines), La Cadière - Saint-Cyr - Le Castellet (découverte de nombreux habitats romains et préromains), Six-Fours (la Collégiale, Le Brusc), Signes (recherche des sites découverts par le chanoine Saglietto). Tous ces terroirs, et celui de Riboux, ont livré des vestiges de structures préindustrielles (fours à cade, à poix, à chaux, charbonnières, glacières et bories, etc.).

Comme prévu, des chantiers de fouille se sont déroulés à Sanary (Portissol), Évenos (Castrum d'Orves et les Tassys), Ollioules (le château des Vintimille et la Courtine), la Cadière (prieuré des saints Côme et Damien) ; trois de ces fouilles sont résumées dans les pages précédentes. La fouille de la Pinède au Castellet a été reconvertie en prospection électromagnétique.

À la demande de la Direction des Antiquités, nous sommes intervenus à Signes (église Saint-Pierre) pour y faire des sondages d'urgence que réclamaient les Bâtiments de France.

Ces activités ont fait l'objet au cours de l'année de courts articles dans diverses revues et journaux. Enfin, nous avons accueilli le public au cours de journées portes ouvertes. L'une de nos récompenses a été la distinction obtenue par une des classes primaires de Sanary. Ces élèves, avec leur maître, avaient réalisé un projet d'action éducative orienté sur l'étude du patrimoine et l'introduction de l'histoire à l'école élémentaire à la lumière des nouvelles instructions officielles. Leur travail a atteint une telle qualité qu'ils ont été désignés par le Conseil de l'Europe pour être la seule classe à représenter la France au Colloque international de Ravello (près de Salerne, Italie),

Notre champ d'activités quitte pour la première fois la terre pour s'aventurer en mer : le Jonquet-Kayak-Club, association de plongeurs sous-marins, membres à part entière de l'équipe de l'Ouest-Varois, a conduit une fouille subaquatique au large de Saint-Mandrier.

(Extrait des Annales N° 37, fascicule 4 - 1985). 


 

Le programme archéologique : « l'Ouest Varois des origines à nos jours » (Bilan de la recherche pour 1986 et perspectives d'avenir), par H. RIBOT et G. DELATTRE.

Ce programme avait pour objet dès 1981 de regrouper la recherche au sein d'une même équipe, de déterminer des techniques collectives de prospection, de surveiller et de découvrir des sites, d'informer le public et les collectivités locales, d'établir des sondages en vue de reconnaître des stratigraphies comparatives.

Les zones d'intervention comprennent 13 communes et 430 kilomètres carrés.

Le but de ce programme est de réaliser en 1993 la carte archéologique complète de cette région, des origines à nos jours.

Bilan pour 1986 :

Inventaire des sites (de la Préhistoire au Moyen Âge)

Communes
Nombre de sites reconnus (total)
Différence


en 1985
en 1986


BANDOL
ÉVENOS
OLLIOULES
SANARY
SAINT-MANDRIER
LA SEYNE
SIX-FOURS
LE BEAUSSET
LA CADIÈRE
LE CASTELLET
RIBOUX
SAINT-CYR
SIGNES
10
50
22
19
3
7
26
28
22
27
2
17
54
12
83
28
22
3
7
26
28
22
29
8
19
54
+ 2
+ 33
+ 6
+ 3
-
-
-
-
-
+ 2
+ 6
+ 2
-

C'est donc un total de 54 sites qui ont été découverts en 1986 dans l'Ouest varois.

(...). D'autres critères, totalement nouveaux, seront à mettre en évidence dans le cas de sites historiques : entre autres, l'appartenance ou la non appartenance à un parcellaire ou une cadastration antique ou médiévale (cas de la région immédiatement ouest toulonnaise, pour laquelle il semblerait, d'après les travaux de G. CHOUQUER *, qu'il exista au minimum deux cadastrations romaines englobant les communes de Sanary, Toulon, Ollioules, Six-Fours, Bandol et La Seyne). Nous proposons par ailleurs une carte de l'Ouest varois sur laquelle nous avons projeté l'une de ces cadastrations, la relation entre celle-ci et les sites des Ier-IIe siècles de notre ère est indéniable.

(Extrait des Annales N° 39, fascicule 3 - 1987).


 

Programme archéologique de l'Ouest Varois des origines à nos jours, et fouilles de l'oppidum de La Courtine, par H. RIBOT.

Des prospections menées autour de l'oppidum ont permis de reconnaître plusieurs itinéraires d'accès possibles.

- Château d'Ollioules : les ruines de la partie haute sont, depuis 1987, devenues propriété communale. Dès l'arrêt de la fouille de 1985, G. Pagèze a poursuivi les travaux d'aménagement de la plate-forme afin d'ouvrir le monument au public. Le plan d'ensemble a pu être confirmé, ainsi que les accès. Une salle voûtée a été remontrée et les ruines sont à présent visitables. Dans les comblements de certaines salles, des fragments de céramiques sud-gauloise, de tegulae et de dolia avaient été mis au jour. Cette année, une tegula portant la marque CASTOR a été découverte.

- Ollioules-La Seyne : en limite des deux communes, nos prospections ont permis la mise au jour de plusieurs bornes armoriées marquant les limites médiévales des deux communes. Notre équipe a commencé d'en faire le relevé et a constaté qu'une série de murets reliait ces pierres entre elles. Trois bornes ont été situées topographiquement : la première à Lagoubran, la deuxième sur la colline de la Petite Garenne, la troisième sur celle de Piédardant, une quatrième a été vue plus à l'ouest, mais n'a pas encore fait l'objet d'une étude précise (travaux de C. Pagèze, A. Guglielmi, G. Delattre, H. Ribot).

- Ollioules-Évenos : sur les hauteurs du Croupatier, G. Delattre a retrouvé le mur de séparation des deux communes.

- OlIioules-Toulon : G. Delattre et C. Pagèze poursuivent l'inventaire des bornes armoriées séparant les deux communes. L'une d'elles, déjà connue, est gravée sur la falaise du Baou des 4 Ouros, une autre, menacée par un lotissement dans le secteur de Châteauvallon, va être provisoirement mise en sécurité pour être replantée après les travaux.

(Extrait des Annales N° 41, fascicule 4 - 1989).




La pierre à cupules de la colline du Château à Hyères, par Jean-Baptiste JOUBERT, Marianne DUMARTHERAY, Pierre BALANCIE.

(…) M. FAVRE cite des roches à cupules dans l'Ain (Thoiry), les Deux-Sèvres (Saint-Aubin de Baubigné), l'Ariège (Lavelanet), sur des menhirs du Var et à Hyères, sur la colline de Costebelle.
Dans un article d'« Archéologia », Daniel RIBA signale des mégalithes, souvent christianisés, qui comportent aussi des cupules : dalle de chevet du dolmen de Peygros (Fayence), pierre plantée du Muy, plus de 200 sur une face du menhir d'Ayre-Peyronne (Agay). Aussi à Notre-Dame de Pépiole à Six-Fours.
(Extrait des Annales N° 42, fascicule 2 - 1990).





Le Castellet : Fouille de la sacristie de l'église, par Régine BROEKER.

La villa castellaro entre dans l'histoire en 1030 date à laquelle le vicomte de Marseille Guillaume donne à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille la moitié de la villa. En 1156, Hugues Geofroi abandonne à Saint-Victor ses droits à Six-Fours en échange de la seigneurie totale du Castellet.
(Extrait des Annales N° 42, fascicule 4 - 1990).





Travaux du Centre Archéologique du Var 1992 - Prospections.

(…) Dans l'ouest du département, l'équipe de l'ouest-varois a travaillé sur le massif du Gros-Cerveau découvrant un puits probablement protohistorique sous le Garou, sur les pistes forestières nouvellement ouvertes, au Beausset (quartier de la « Plaine » villa romaine, du Candeiron : enclos fortifié) et celui des « Chênes verts » au Brusc.
(Extrait des Annales N° 44, fascicule 4 - 1992).





Fouille d’urgence à La Seyne.

(...) À La Seyne, Gérard Delattre a suivi les travaux d'aménagement du Clos Saint-Louis en parfaite collaboration avec la mairie.
 (Extrait des Annales N° 45, fascicule 4 - 1993).





Travaux du Centre Archéologique du Var - Fouilles programmées.

Six-Fours, Le Mouret : sondages sur le site protohistorique (Direction Françoise Brien).
(Extrait des Annales N° 46, fascicule 4 - 1994).





Communication : Les nouvelles archéologiques dans le Var en 1994, par Jacques BÉRATO - Période protohistorique.


(…) À Six-Fours-les-Plages, à la pointe du Mourret dans le Cap Sicié, a été mis en évidence un rempart de 175 m de long. La base est en pierre et l’élévation devait être en argile crue, comme on le rencontre en Grèce ou en Italie du sud. Il est daté de la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C. Il pourrait s’agir de la première implantation du comptoir massaliète de Taurœis, à moins que le secteur fouillé ne corresponde, dans l’habitat fortifié indigène, à un quartier habité par des Grecs (F. Brien).
(Extrait des Annales N° 47, fascicule 3 - 1995).





Travaux du Centre Archéologique du Var (1995) - Programme 1996.


(…) Les fouilles prévues concerneront le Massif d’Agnis (structures pastorales troglodytiques, direction Ada Acovitsiöti-Hameau), le Carami (abri à peintures, direction Philippe Hameau), le Muy (sondages complémentaires sur la ferme de Barresse, direction Jacques Bérato), Six-Fours (fouille pluriannuelle du Mouret, direction F. Brien), Rians (sondages complémentaires sur la villa des Toulons, direction Jean-Pierre Brun), Taradeau (villa gallo-romaine Saint-Martin, direction Jacques Bérato).
(…) L’autre a porté sur le Mouret à Six-Fours, en septembre 1995, où un habitat protohistorique, peut-être grec, est daté du Ve siècle avant J.-C. (direction F. Brien).
Relevés topographiques architecturaux : (…) l’habitat fortifié de la deuxième moitié du Ve s. av. J.-C. du Mouret à Six-Fours.
(Extrait des Annales N° 48, fascicule 1 - 1996).





À propos de Matavo (Cabasse, Var) et de la localisation de Pataum ou Pataui, par Georges BÉRARD, Daniel BRENTCHALOFF et Jean-Luc FICHES.

“Civitates” de Fréjus à Aix
IV, 28              V, 3            Localité
(…) pataum.     pataui.        Six-Fours (Le Brusc) ?

La question de savoir si cette civitas Pataum/Pataui doit être localisée à Six-Fours (Le Brusc) ou à Saint-Cyr (Les Lecques) dépasse le cadre de cette recherche. Notre conclusion est qu’elle n’est pas assimilable à Matavo et qu’elle s’identifie probablement avec Taurœntum, entre Toulon et Saint-Jean de Garguier.
(Extrait des Annales N° 48, fascicule 2 - 1996).





L’Âge du Fer dans le Var : Texte de la conférence de Jacques BÉRATO, donnée le 16 avril 1997 à Toulon.

Le second Âge du Fer : Deuxième moitié du Ve s. av. J.-C. - IIIe s. av. J.-C.


(…) Sur le littoral, Léoube à Bormes-les-Mimosas semble être le seul site indigène occupé durant cette période (Borréani 1993). La falaise de La Tour Fondue, sur l’île des Embiez, à Six-Fours, qui est occupée du Ve s. au Ier s. av. J.-C. correspond à un mouillage de marins massaliètes (Roth, Brun 1978). La pointe du Mourret, à Six-Fours, est un établissement massaliète du Ve-IVe s. av. J.-C. (Martina-Fieschi 1994, Brien 1996).
(Extrait des Annales N° 49, fascicule 2 - 1997).





La société rurale dans le Var lors de l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge - Les données archéologiques récentes, par Jacques BÉRATO.

 (...) Critères de classification chronologique des sites selon les vestiges archéologiques

Les villae

(…) La permanence d’une installation oléicole ou vinicole peut être attestée au IIIe s. par un contrepoids de vis de pressoir, qui apparaît à cette date (Brun 1986 ; Brun, Congès 1997, 246). Ainsi à Gigery à Barjols, Sous-Ville à Correns, Grand Loou III à La Roquebrussanne, Agay-plage à Saint-Raphaël, Le Bastidon à Sillans-La-Cascade (Rigoir et al. 1978) et Saint-Jean des Crottes à Six-Fours-Les-Plages. Par contre la présence d’assise de jumelles de pressoir, de contrepoids à treuil, de maie et de meule de moulin à huile, ne permet pas d’affirmer la continuité des activités oléicoles ou vinicoles à une époque tardive.

Les fermes

Des sépultures appartiennent à l’occupation tardive. Tombes sous bâtière à Saint-Jean 2 à Carcès, tombes sous tuiles, et en pleine terre à Notre Dame à La Crau (Coudert, Pasqualini 1982), tombes sous tuiles à Saint-Laurent à Cuers, aux Gattières à Figanières et à Saint-Jean-Les Capelles à Gonfaron, tombes sous bâtière à Faveyrolles à Ollioules, tombes sous tuiles à Notre Dame de Pépiole à Six-Fours-Les-Plages, tombes sous tuiles au Plan de Camolis 2 au Thoronet et à Saint-Julien/Collet de Bras à Tourves.

Le haut Moyen Âge
Jusqu’à présent les seuls documents susceptibles d’illustrer une continuité d’occupation ouverte de plaine ou de pente entre le VIe-VIIe s. et le XIe-XIIe s., étaient les églises, élevées sur ou à proximité immédiate d’habitats ruraux plus anciens. Ces édifices religieux, sont le plus souvent étroitement liés au rôle funéraire des lieux sur lesquels ils sont construits. On peut citer, sans faire une liste exhaustive, le prieuré Victorin Saint-Pierre aux Arcs-sur-Argens du XIe s. (Bérato, Codou, Dugas 1992), le prieuré du XIIe s. avec église à trois nefs et baptistère à Valmogne à Baudinard-sur-Verdon, la chapelle Notre-Dame de l’Assomption à Brue-Auriac, le prieuré et la chapelle du VIIe-IXe s. reconstruits en 977 par le Monastère bénédictin de Saint-Victor de Marseille à Saint-Côme et Saint-Damien à La Cadière-d’Azur, la chapelle La Trinité à Callas connue dès le milieu du XIe s. par les textes et réutilisant un mausolée lié à une villa gallo-romaine (Boyer, Février 1963), la chapelle Saint-Michel citée dans la charte 844 du cartulaire de Saint-Victor et dans une bulle d’Eugène III en 1152 à Carnoules, la chapelle de La Gayolle à La Celle du XIe s. qui se superpose à des sépultures du Ve-VIe s. organisées autour d’un monument funéraire (Démians d’Archimbaud 1971), l’église Sainte-Marie et Saint-Jean mentionnée dans la charte 591 du cartulaire de Saint-Victor en 1055 à Notre-Dame des Salles à Cogolin, la chapelle Saint-Germain à Correns, l’église paléochrétienne édifiée au Ve-VIe s. sur une villa et le baptistère dont la cuve est entourée d’inhumations dont certaines sous bâtière de tegulae et qui seront remodelées par l’église du prieuré médiéval Saint-Hermentaire à Draguignan (Boyer, Codou, Gayrard 1993, 32-56 ; Boyer 1994), le monastère médiéval de Notre-Dame du Revest à Esparron, la chapelle paléochrétienne Saint-Estève/Saint-Etienne à Évenos, avec chaînage de tuiles dans l’appareil primitif et qui sera remaniée au Moyen Âge (Brun 1984), la chapelle de « la villa Levedone » datée de 1012 et 1064/1079 à Saint-Pierre de Lavenon à Flayosc (Guérard 1857, n° 488 et 525), le couvent d’Almanare d’Olbia à Hyères, l’église Notre-Dame de Spéluques à Montfort-sur-Argens, l’église Saint-Cassien au Muy (Bertoncello 1993, 101-104), la chapelle Notre-Dame du Bois aux Hermentaires à Pourrières, la chapelle Notre-Dame de Sceaux à Saint-Maximin-La-Sainte-Baume, l’église du Ve s. à laquelle est accolé un baptistère au VIe s., transformés en un ensemble cultuel au haut Moyen Âge pouvant appartenir à un domaine ou correspondre à une paroisse desservant une petite agglomération, auquel succédera une église romane à Saint-Maximin-La-Sainte-Baume (Carrazé, Fixot, Guyon 1995, 208-211), l’église médiévale réutilisant un mausolée antique appartenant à une villa à Sainte-Ternide à Sanary (Gébara, Pasqualini 1993, 361), la chapelle de Notre-Dame de Pépiole à Six-Fours-Les-Plages, la chapelle Sancti Johanis de Crotta appartenant à l’Abbaye de Saint-Victor de Marseille à Six-Fours-Les-Plages, la chapelle prieurale Saint-Martin à Taradeau construite sur une inhumation du VIe s. et la chapelle Sainte-Marie à Villecroze. La répartition de ces édifices religieux, calquée sur l’organisation rurale ancienne, donne l’impression d’une topographie religieuse diffuse dans le monde rural, où une fonction baptismale est assurée par la présence de certains édifices. Aux églises paléochrétiennes sont souvent associées des sépultures. Mais le cimetière isolé de tout contexte cultuel chrétien est encore utilisé au VIe s., ainsi au Touar aux Arcs-sur-Argens (Bérato, Palfi, Dugas à paraître).
(Extrait des Annales N° 50, fascicule 2 - 1998).





La plaquette gravée de la grotte Monier, (Évenos, Var), par Philippe HAMEAU

Le matériau de la plaquette gravée n’est pas tiré du substratum local. Son origine la plus proche pourrait être le massif du Cap Sicié à 8 km au sud d’Evenos ce qui n’est finalement qu’à une courte distance de la grotte Monier. Les autres plaquettes connues sont également tirées de roches schisteuses Ce sont, pour la plupart d’entre elles, des schistes ou des ardoises. Le badigeon rouge qui devait recouvrir la plaquette de la grotte Monier a parfois été décelé sur d’autres objets similaires. On a voulu identifier ceux-ci, surtout lorsqu’ils n’étaient pas gravés de motifs, comme des “palettes à fard” au sens de palettes ayant servi à broyer des matières colorantes. On a rapproché ces mêmes palettes de certaines plaques égyptiennes ayant servi au broyage des matières colorantes (Cartailhac, 1906). Les dimensions de la plaquette d’Evenos sont habituelles pour ce type d’objet. En revanche, l’absence de mise en forme est singulière. La plupart des plaquettes de schiste iconiques du sud de la Péninsule ibérique présentent des bords soigneusement équarris et ont la forme d’un quadrilatère régulier. Il en est de même des palettes catalanes ou languedociennes, non ornées, dont les côtés accusent souvent une légère courbure mais qui sont rectangulaires, losangiques, triangulaires, ovales, etc. La finesse de tous ces supports est sans doute due au délitage naturel du matériau en feuillets. Certaines plaquettes ibériques présentent des trous de suspension et étaient sans doute portées en sautoir. Il fallait donc qu’elles soient petites et fines pour n’être pas trop lourdes à porter.
(Extrait des Annales N° 50, fascicule 4 - 1998).


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