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Aussitôt après la fin de ses études à l'Ecole Normale d'Instituteurs de Draguignan, au cours de laquelle il avait aussi suivi les cours de la Préparation Militaire Supérieure, Marius AUTRAN va accomplir ses obligations militaires. Convoqué à la caserne de Vassoignes d'Hyères, il sera affecté dans le 3e Régiment d'Infanterie Alpine.
Mais, comme de nombreux instituteurs de l'époque, il est alors admis comme élève-officier à l'École Militaire de l'Infanterie et des Chars de Combat (E.M.I.C.C.) de Saint-Maixent-l'École (Deux-Sèvres) où il entre en Octobre 1931. Il va y rester 6 mois (jusqu'en Mars 1932) et en sortira avec le grade de sous-lieutenant de réserve.
Ce sera une période de travail intense à la fois théorique et pratique, avec de nombreuses manœuvres sur le terrain.
Marius AUTRAN en gardera un assez bon souvenir, malgré les difficultés pour s'adapter à cette région de la France très différente de sa Provence d'origine, d'autant plus que l'automne et l'hiver furent très pluvieux cette année-là, rendant les exercices sur le terrain particulièrement pénibles. Ses souvenirs les plus marquants seront ces manœuvres de progression avec une mitrailleuse lourde sur le dos (40 kg pour le canon, ou 40 kg pour le trépied), allongés dans la boue, exercice suivi une heure plus tard d'une revue d'armes et d'uniformes où tout devait être présenté de nouveau en parfait état de fonctionnement et de propreté... Il apprécia beaucoup la mixité et la confrontation des cultures, les sections étant volontairement constituées d'élèves d'origines différentes (un breton, un alsacien, un nord-africain, un provençal, etc.). Il se dit aussi impressionné par la compétence, le courage, et la "classe" de la plupart des officiers supérieurs, certains issus de la vieille Noblesse française.
Il reste de tout cela quelques photos souvenirs (voir ci-dessous) et quelques anecdotes :
La sonnerie de clairon marquant le réveil de la sieste (qui sera encore chantonnée en famille bien des décennies plus tard)
L'exigence, parfois déplacée, de la part de certains supérieurs : un jour de revue, après un exercice sur le terrain, il s'entendit sermonner vigoureusement par un : « vous êtes couvert de boue ! ». Et il n'avait en réalité que deux taches de boues à peine visibles sur une molletière... Mais il n'écopa que d'une seule vraie punition en 6 mois : 2 jours de consigne pour avoir fumé en salle d'études et tenté vainement de dissimuler la fumée dans un tiroir du bureau... Il est vrai que Marius AUTRAN fumait beaucoup à cette époque. (Il est rare - et cela vaudra jusqu'à la fin des années 60 - de trouver une photo où il apparaît sans la cigarette).
L'application aveugle des ordres, sans discussion possible. Ainsi, les élèves-officiers avaient été systématiquement vaccinés contre la typhoïde à la caserne d'Hyères, la veille de leur départ pour Saint-Maixent (un jour et demi de train à l'époque). Un vaccin qui était alors très sévère et épuisant, pratiqué dans l'épaule, alors qu'il leur fallait aussitôt après se déplacer avec leur barda de 30 kgs sur les épuales... Et à l'arrivée à Saint-Maixent, ordre de vacciner tout le monde contre la typhoïde ! Malgré les protestations, tout le le monde dut subir le même vaccin, pour la seconde fois en 3 jours, d'où des fièvres de cheval la nuit suivante - dont l'un des élèves faillit mourir (il était en train d'avaler sa langue). Mais c'étaient les ordres.
Quelques bons moments : une permission de sortie à La Rochelle et l'Ile de Ré, un restaurant où il put se gaver de fruits de mers de l'Atlantique, après en avoir été sans doute privé les mois précédents dans les Deux-Sèvres. Il racontera aussi que, s'aventurant à marée basse sur ce qu'il croyait être un rocher (dans l'espoir d'y trouver quelque coquillage ou arapède, comme dans son enfance à La Verne ou à Tamaris), il s'enfonça dans la vase jusqu'aux genoux. Ce sont ses camarades qui le tièrerent de là, et on imagine la scène pénible (que l'on retrouvera plus tard dans le film On a perdu la 7e Compagnie) où il fallut dérouler et faire sécher au soleil les molletières qui équipaient alors tous les soldats français (« C'est comme ça qu'on perd une guerre, chef, vous ne croyez pas ? »).
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Quelques autres photos souvenirs du passage de Marius AUTRAN à Saint-Maixent
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La seconde partie des obligations militaires de Marius AUTRAN se déroulera à Sospel (Alpes-Maritimes), de mars à octobre 1932. Entre les deux périodes militaires, Marius AUTRAN épouse Louise GAUTIER le 28 mars 1932 à La Seyne-sur-Mer.
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Jean-Claude Autran 2016