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Marius AUTRAN
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Marius Autran au Service Militaire à Sospel, Alpes-Maritimes (1932)

 

Après son passage à l'École Militaire de l'Infanterie et des Chars de Combat (E.M.I.C.C.) de Saint-Maixent-l'École (Deux-Sèvres) (Octobre 1931 - Mars 1932), Marius AUTRAN, devenu sous-lieutenant de réserve, va accomplir la fin de ses obligations militaires dans les Chasseurs Alpins à Sospel (Alpes-Maritimes) (Mars - Septembre 1932).

Pourquoi à Sospel ? Ce fut une décision arbitraire du Colonel dirigeant la caserne Vassoignes d'Hyères. En effet, sur 6 les élèves-officiers arrivant de Saint-Maixent, 2 devaient être affectés à Sospel (Alpes-Maritimes) et 4 à Hyères et certains n'avaient pas de préférence particulière. Marius AUTRAN, au contraire, qui demeurait à La Seyne, et qui venait de se marier quelques jours plus tôt à La Seyne, le 28 Mars 1932, avait naturellement demandé à rester sur Hyères. Mais il fut parmi les 2 affectés à Sospel... Ses protestations n'y changèrent rien : « On ne discute pas les ordres ! ».

Marius AUTRAN passa donc 6 mois à Sospel, avec quelques permissions à La Seyne, ou parfois à Nice, pour de brèves rencontres avec sa jeune épouse Louise GAUTIER, alors institutrice débutante, au Plan-du-Castellet. Celle-ci vint quelquefois aussi à Sospel en train. C'était toute une expédition. Sa mère Joséphine GAUTIER y vint aussi.

Mais Marius AUTRAN conserva tout de même un bon souvenir de son passage à Sospel. Le village, avec son torrent, la Bévéra, était agréable. L'ambiance y était bonne. Les officiers étaient sympathiques, notamment la capitaine GARRIGUES qui était son supérieur direct. Le capitaine GARRIGUES n'avait pas fait beaucoup d'études et devait ses galons à son courage militaire. Il n'était pas très à l'aise dans la lecture des cartes, l'orientation, les mesures de distances et il faisait donc entièrement confiance à Marius AUTRAN pour les relevés topographiques. Marius AUTRAN fut ainsi envoyé souvent sur les chemins de haute montagne pour faire des relevés du côté de la frontière italienne. Moyen de transport : le mulet. Et il était recommandé de ne pas chercher à diriger l'animal car, sur les chemins les plus escarpés, le mulet savait de lui même par où il devait passer et où il devait poser ses sabots...

Une anecdote parmi d'autres. Un jour arriva à la Compagnie une note écrite émanant du Colonel qui stipulait : « Prière d'effectuer un recensement des J.P.P. Il convient, à compter de ce jour, de les exempter de travaux pénibles et de les ramener progressivement vers des zones de faible altitude ». Aucun de ceux qui reçurent la note ne savait ce que signifiait J.P.P., mais chacun fit semblant de le savoir en transmettant l'ordre aux échelons subordonnés. Dans ces conditions, personne ne savait quoi répondre au Colonel, mais il fallait bien répondre quelque chose. Finalement un sous-officier questionna ses hommes demandant « qui est-ce qui est J.P.P. ici ? ». Et quelques soldats, sans chercher à comprendre, levèrent la main (comme il était question d'exemption de travaux pénibles, pourquoi ne pas tenter le coup... ». Et une liste de noms de soldats remonta ainsi au Capitaine, qui la transmit au Colonel. La réponse, furieuse, de celui-ci ne tarda pas : « Vous vous foutez de moi ? Vous savez ce que c'est les J.P.P. dont je vous ai demandé de vous occuper ? Ce sont les Juments Poulinières Pleines ! ».

Longtemps, Marius AUTRAN racontera diverses anecdotes sur son passage à Sospel, sa vie dans les camps de haute montagne, ses missions dans toute la région : Massif de l'Authion, camp de Cabanes Vieilles, Peïra-Cava, cols de Turini, de Braus, de Brouis, de Castillon, etc. et il y emmènera sa famille bien des années plus tard.

Quelques photos souvenirs du passage de Marius AUTRAN à Sospel

Lieutenant AUTRAN (au centre) à Sospel
Quelques sous-officiers de réserve. Marius AUTRAN est en haut, au centre
Capitaine CHAMPSAUR et lieutenant AUTRAN, dans le massif de l'Authion
Capitaine GARRIGUES sur son mulet
A Sospel, sur les mulets : Lieutenant AUTRAN (à gauche) et capitaine GARRIGUES (au centre)
Marius AUTRAN à Peïra-Cava (Alpes-Maritimes)
Adjudant-chef DELORME et lieutenant AUTRAN à Sospel

En Octobre 1932, Marius Autran termine ses obligations militaires en tant que lieutenant de réserve. Son lieu d'affectation restera la caserne Vassoignes d'Hyères.

A partir d'Octobre 1932, Marius AUTRAN va commencer sa carrière civile d'Instituteur dans le Var, d'abord à Montmeyan (1932-1934), puis à Carcès (1935-1938), puis à La Seyne, de 1938 jusqu'à sa retraite en 1966.

Mais, pour maintenir la validité de son grade de lieutenant de réserve, il devra y effectuer régulièrement des périodes de réserve dans les années 30. Il appartiendra toujours au 3e Régiment d'Infanterie Alpine (3e R.I.A.) et sera affecté à des compagnies de "fusiliers voltigeurs".

Lieutenant Marius Autran, 3e Régiment d'Infanterie Alpine, pendant une période de réserver (1936)

Quand la guerre éclata en 1939, son unité se forma à partir du 26 août 1939 à Hyères, à la caserne Vassoignes. Marius AUTRAN ne rejoindra d'ailleurs son affectation qu'avec 1-2 jours de retard, se trouvant, fin Août 1939, en vacances avec son épouse dans les Basses-Pyrénées. Le 31 août, son régiment était dirigé sur Nice puis vers la frontière italienne par Beuil pour occuper un col appelé Portes de Longon. Les mulets étaient parvenus jusqu'à 2500 m d'altitude par des sentiers tortueux et rocailleux, ployant sous le faix des marabouts qu'il fallut planter en terre, des mitrailleuses Hotchkiss et de leurs munitions. Pendant deux longs mois, la troupe fut occupée à creuser des tranchées, à ériger des fortins pour y installer des armes automatiques. La France n'était pas encore en guerre avec l'Italie, mais il fallait tout de même surveiller la frontière. C'était une drôle de guerre qui commençait. Marius AUTRAN a d'ailleurs raconté cet épisode dans le chapitre Seynois au combat de son Tome IV.

Il existe ainsi quelques autres photos prises durant l'automne 1939, encore dans la région du nord des Alpes Maritimes :

Près de Beuil (Alpes Maritimes), Septembre 1939
Le camp du 3e R.I.A., près de Beuil (Alpes Maritimes), Septembre 1939

 

(A suivre) : récits de guerre de Marius AUTRAN


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