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de l'Histoire de l'École Martini
Marius AUTRAN
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Histoire de l'École Martini (1982)
L'enseignement à La Seyne-sur-Mer (1789-1980)
 
Structures actuelles : L'enseignement technique

(Texte intégral du chapitre)


 

  • Généralités
  • Cité technique Paul-Langevin [voir également le site internet du rectorat pour le Lycée Paul Langevin]
  •  

    Généralités

    Dans le chapitre précédent, nous avons montré les difficultés énormes qu'il fallut vaincre pour créer un véritable enseignement technique, à La Seyne, comme partout ailleurs en France.

    Il faudrait de longs développements pour expliquer la lenteur de l'évolution, plus nette que celle constatée pour l'enseignement général.

    Rien de plus divers, en effet, que cet enseignement technique qui embrasse des secteurs de la vie économique aussi différents que le sont l'agriculture, l'industrie ou le commerce.

    Rien de plus délicat, par ailleurs, que cet enseignement qui se définit en fonction de débouchés bien déterminés auxquels on veut adapter les jeunes, alors que l'évolution de l'emploi est de plus en plus difficile à maîtriser.

    Au XVIIIe siècle, les jeunes Seynois qui travaillaient rue de la Tonnellerie apprenaient de leurs aînés à confectionner des tonneaux dont le modèle ne changea guère pendant des siècles, pas plus que l'outillage nécessaire à sa confection. Mais lorsque la construction navale prit naissance, avec des techniques sans cesse renouvelées, des sources d'énergies toujours différentes et des découvertes que l'industrie allait exploiter avec une déconcertante rapidité, la routine des métiers artisanaux fut mise à l'épreuve.

    Il fallut alors songer à former les hommes, à les instruire, à les adapter aux progrès incessants et à développer leur intelligence.

    À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, de grandes écoles techniques d'enseignement supérieur furent créées. L'État en ressentit le premier la nécessité pour ses cadres dirigeants avec, par exemple, l'École des Ponts et Chaussées, Polytechnique, l'École des Mines, etc.

    Quand l'industrie privée prit son essor en pleine révolution industrielle, le besoin en ingénieurs se fit sentir et naquirent l'école des Arts et Métiers, l'École centrale, des écoles de commerce, d'agriculture, etc.

    Mais toutes ces écoles formaient des cadres dirigeants, non des agents de maîtrise et encore moins des ouvriers.

    Victor Duruy (1) disait : " L'immense armée du travail ne manque pas d'officiers supérieurs ou subalternes. Les sous-officiers et les soldats, en revanche, font défaut ".

    (1) Victor Duruy : voir note (5), chapitre 3.

    Mais ce ne pouvait être seulement les méthodes d'apprentissage d'autrefois, très spécialisées, qui pouvaient former les nouveaux ouvriers.

    Alors, pendant plusieurs décennies, les gouvernements vont chercher des formules. Des écoles manuelles d'apprentissage vont être créées par des collectivités locales, puis les Écoles primaires supérieures se développant, on pense à leur adjoindre des sections à caractère pratique, comme nous l'avons vu pour l'École Martini. Puis certaines écoles primaires supérieures sont devenues des Écoles Primaires de Commerce et d'Industrie (E.P.C.I.)

    Cependant, le nombre de ces écoles demeurait tellement insuffisant que la masse des travailleurs entrait dans la production sans formation professionnelle.

    Les municipalités, et celle de La Seyne en particulier, comprenaient parfaitement les inconvénients de telles situations.

    C'est pourquoi, dans la première partie de notre ouvrage nous avons signalé les efforts accomplis pour y porter remède. Par exemple, vous vous souvenez que nos édiles n'ont pas hésité à payer des professeurs de dessin, soit dans les écoles, soit dans des cours du soir, pour former des adultes.

    On en vint alors à la formule des cours professionnels devenus obligatoires après la loi Astier du 25 juillet 1919.

    Six ans plus tard, cette loi fut complétée par la taxe d'apprentissage de 0,20 % payée par le patron sur les salaires, afin d'inciter les entreprises à organiser une formation professionnelle.

    Malgré la création de la Chambre des Métiers, le problème de l'apprentissage ne fut pas réglé de façon satisfaisante, les patrons se dérobant souvent à leurs obligations et accusant l'État de ne pas jouer son rôle.

    Après bien des errements, on en vint à la création des centres de formation professionnelle qui s'affirmèrent comme des structures valables.

    Ce n'est que vers 1950 que l'Enseignement technique trouva un certain équilibre.

    Autrement dit, depuis ses origines jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, ce fut la stagnation.

    La nécessité de reconstruire les villes et les installations industrielles, le rétablissement des communications, le développement considérable des techniques nouvelles, le désir de plus en plus affirmé des familles de faire instruire leurs enfants, toutes ces raisons ont poussé enfin les pouvoirs publics à mettre en place des structures efficaces, sans cesse améliorées, après de longues discussions sur les réformes nécessaires de l'enseignement technique.

    Nous pourrions longuement épiloguer sur les intentions d'un pouvoir qui crée des structures scolaires en fonction des besoins économiques et sociaux, ce qui est tout à fait normal, mais qui tient à sauvegarder absolument les intérêts de la classe privilégiée dont il est l'émanation.

    Nous avons seulement voulu montrer dans ces pages relatives à l'enseignement technique, combien fut difficile le chemin à parcourir pour que vienne au jour ce dernier né de l'Éducation nationale.

    Il prit naissance timidement en 1919, végéta pendant trente années avant d'être considéré sérieusement et ne sera vraiment pris en compte qu'en 1959, avec les grandes réformes.

    Certes, il y a encore des remarques et des critiques à faire. Des améliorations sont toujours possibles. Mais nous nous devons de comparer objectivement les différentes phases de cette conquête publique à La Seyne.

    Qu'on se souvienne des débuts de l'école pratique de 1923, et des conditions misérables de son installation. On se demande comment les professeurs et leurs élèves ont pu travailler dans des locaux sans chauffage, sans éclairage, dans des conditions d'hygiène et de sécurité précaires et avec un outillage rudimentaire qu'on ne pouvait moderniser ou seulement améliorer car les crédits étaient réduits à la portion congrue.

    Que les Seynois se réjouissent donc, à la faveur des opérations portes ouvertes, de la situation actuelle de notre enseignement technique et des possibilités offertes à nos jeunes d'apprendre, dans leur commune, un métier et de préparer leur avenir.

     

    Cité technique Paul-Langevin [voir également le texte sur le Lycée Général et Technique Paul Langevin (structure actuelle, qui a remplacé la Cité technique Paul Langevin en 1996), ainsi que le site internet du Lycée Paul Langevin et celui du rectorat pour le Lycée Paul Langevin]

    Paul Langevin (1872-1946) : Physicien Français auteur de nombreux travaux sur les ions, le magnétisme, la relativité et les ultrasons. Auteur également, avec Henri Wallon d'un plan de réforme de l'enseignement.

    * * *

    C'est au quartier Farlède, au Nord-Ouest de la ville qu'a été construite la cité technique Paul Langevin, structure la plus importante de la commune qui soit réservée à l'enseignement technique.

    Elle reçoit en priorité des jeunes Seynois, mais accueille aussi dans des proportions importantes des jeunes de l'Ouest varois (Six-Fours, Ollioules, Sanary, Bandol, le Beausset, etc.) Certains viennent également des quartiers Ouest de Toulon.

    Elle est la résultante de longues luttes qui se sont étendues pendant un demi-siècle en faveur de l'enseignement technique que certains ne comprenaient pas et que d'autres, qui en comprenaient très bien la portée, ne voulaient pas.

    Dans la première partie de notre ouvrage, nous avons évoqué ces difficultés et les raisons de ce retard.

    Son point de départ a été en fait la création de l'école pratique au sein de l'école primaire supérieure Martini. Cette section technique améliora, non sans d'énormes difficultés, son enseignement, mais demeura sous la tutelle du Moderne lorsque l'école primaire supérieure devint un Collège en 1941, puis quand le Collège devint, en 1954, un Lycée.

    Ce n'est donc qu'en 1971 que l'enseignement technique conquit enfin son autonomie, ce qui fait que la cité technique entre dans sa dixième année d'existence.

    Comment se présentent les bâtiments ?

    Sur les 33 393 m2 acquis par la Ville, 12 100 m2 ont été réservés pour le Collège Henri-Wallon. Le restant a reçu les bâtiments suivants :

    - Bâtiment administratif :

    Conciergerie, bureaux, archives, parloir et service médicoscolaire.

    - Bâtiment demi-pension :

    Rez-de-chaussée : garage à vélo et cyclos
    Premier étage : cuisine, salle polyvalente de 287 m2, restaurant de 49 m2

    - Bâtiment d'externat :

    Rez-de-chaussée : Bureau du Conseiller Principal d'Éducation (ancien Surveillant Général) et bibliothèque.
    Premier étage : une salle de science et un amphithéâtre, salle de travaux pratiques en physique, une salle de chimie (produits) et une salle de chimie (travaux pratiques).

    - Bâtiments ateliers H 1 :

    Ateliers d'électrotechnique, de constructions métalliques, de menuiserie, des magasins, des salles de collections, de tirage et d'affûtage, des salles de technologie fabrication, une salle de traitements thermiques, des ateliers d'outillage, de métrologie, d'essais de manipulation électrique, un bureau d'études fabrications, et une bibliothèque de documentation.

    - Bâtiment ateliers H 2 :

    Ateliers de constructions métalliques, de métaux en feuilles, des salles de technologie fabrication, des magasins d'outillage, un bureau d'études et lancement, des salles de collections.

    Depuis 1976, sont venus s'ajouter :

    - Un atelier complémentaire pour les mécaniques d'entretien
    - Deux préfabriqués pour l'enseignement général, surtout destinés au Centre de Formation d'Apprentis (C.F.A.) devenu public depuis le 1er janvier 1979.
    - Un atelier de carrosserie-peinture pour le C.F.A.
    La cité technique Langevin-Wallon
     
    À gauche : Le lycée technique Paul Langevin
    À droite : Le collège Henri Wallon

    Personnel

    - Lycée d'Enseignement Professionnel : 52 professeurs.
    - Lycée Technique Industriel : 36 professeurs.
    - Personnel administratif :
    14 Surveillants, secrétaires
    14 Agents de services dont l'agent de labo
    1 infirmière

    Structures pédagogiques

    La Cité technique Langevin est composée de trois structures différentes :

    1 - Le Lycée Technique Industriel nationalisé mixte.
    2 - Le Lycée d'Enseignement Professionnel
    3 - Le Centre de Formation d'Apprentis.

    Après l'orientation opérée à la fin de la classe de 3e des Collèges, deux possibilités s'offrent aux jeunes désireux de poursuivre leurs études dans l'enseignement technique :

    - Un cycle court de deux ans débouchant sur le Brevet d'Enseignement Professionnel (B.E.P)

    - Un cycle long de trois ans de préparation au baccalauréat, sections E, F1 et F 3.

    Les organigrammes publiés en annexe montrent de façon précise les choix possibles pour les jeunes venus des classes de 3e et ceux venus des classes de 5e ou de C.C.P.N. qui se destinent à l'enseignement court. Ils font apparaître également pour le cycle long, les diplômes de haut niveau qui ouvrent la voie à des situations brillantes : Diplôme Universitaire de Technicien (D.U.T.), Diplôme de Technicien Supérieur (D.T.S.) Diplôme d'Études Universitaires Générales (D.E.U.G.).

    Effectifs

    Dans cette rubrique ont été réunis les effectifs des sections techniques et celles du L.E.P. rattachées au Lycée moderne et classique sous la direction de Mme Blanc-Quintel, ainsi que les S.E.S. des Sablettes et du C.E.S. Henri-Wallon.

    - Lycée technique Langevin : 289 élèves
    - L.E.P. Paul-Langevin (ex : C.E.T.) : 502 élèves
    - L.E.P. Beaussier (ex : C.E.T.) : 531 élèves
    - B.T.S. Secrétariat Beaussier : 54 élèves
    - S.E.S. Collège Henri-Wallon : 125 élèves
    - S.E.S. Collège des Sablettes : 32 élèves

    Total des élèves du Technique : 1.533

     

    Directions successives :

    Cette rubrique concerne toutes les directions dans l'enseignement technique à La Seyne.

    - École pratique d'industrie Martini

    M. Roman (1923-1930) Chef de Travaux

    - Section technique de l'E.P.S. Martini

    M. Baude (1930-1961) Chef de Travaux

    - Section technique du Lycée mixte Beaussier

    M. Massé (1961-1971) Chef de Travaux

    - Lycée technique Paul Langevin

    M. Darfin (1971-1974)
    M. Berretti (actuellement Proviseur)
     
    Fiche d'identification (mise à jour le 04/04/2001 - source établissement)
    Lycée Général et Technique Paul Langevin Code RNE : 0830923C
    Bd De L'Europe, BP 458, 83514 La sur Mer cedex Téléphone : 04 94 11 16 80
    Chef d'établissement : Nicolas Cerami Fax : 04 94 11 16 89
    Adjoint : M. Joulie et M. Dubois Mél Administratif : Ce.0830923c@ac-nice.fr
    Gestionnaire : Jean Marie Tourniere Mél Pédagogique : p8309231@ac-nice.fr
    2 CPE 2 Chef(s) des travaux 1 Infirmière(s)
     

    Annexe

    Le Centre de Formation d'Apprentis (C.F.A.)

     

    Cette création est relativement récente, puisqu'elle est entrée en service en 1975 et a été officialisée en 1976.

    La formation des apprentis, en effet, est un problème dont l'importance n'a pas échappé à la Municipalité.

    À l'époque où la scolarité obligatoire s'arrêtait à quatorze ans, nombreux étaient les jeunes qui sortaient de l'École sans formation sérieuse et avec un bagage des plus restreints. Ils devenaient souvent la proie des patrons qui les utilisaient à des besognes subalternes et avaient rarement le souci de leur avenir.

    Notre municipalité, dans le cadre de la loi Astier, finançait l'organisation des cours spéciaux appelés Cours professionnels, jusqu'au moment où une loi du 16 juillet 1971 remplaça les cours professionnels par ces Centres de Formation d'Apprentis.

    Différentes solutions s'offraient alors aux Communes et la plupart d'entre elles confièrent la formation des apprentis à des organismes comme la Chambre des Métiers ou des organisations professionnelles. Autrement dit, elles laissèrent le soin à des organismes privés de former les apprentis.

    À La Seyne, la Municipalité n'a pas voulu de cette solution.

    Les crédits qu'elle consacrait aux cours professionnels furent affectés à l'organisation du C.F.A. et renforcés par une participation financière de l'État.

    La solution choisie par la Ville a permis aux jeunes Seynois de ne pas avoir à effectuer des déplacements importants, puisque ces cours fonctionnent dans les locaux de la cité technique Langevin et du Lycée Beaussier.

    Les classes préparatoires à l'apprentissage (C.P.A) accueillent les jeunes gens et les jeunes filles âgés de 14 ou 15 ans pour une ou deux années de préformation professionnelle dans quatre spécialités : carrosserie automobile, mécanique automobile, vente et peinture automobile.

    L'enseignement est alterné : une semaine dans l'Établissement (enseignement général, technologie, dessin technique et préformation), une semaine chez un employeur de la spécialité choisie.

    Le Centre de Formation d'Apprentis (C.F.A.) accueille les jeunes gens et les jeunes filles âgés de 16 ans, qui ont signé, avec un employeur, un contrat d'apprentissage.

    Les apprentis reçoivent dans l'établissement douze heures de formation générale et technique par semaine (français, mathématiques, dessin et technologie). La formation pratique est donnée en entreprise.

    Les apprentis préparent en deux ans les C.A.P. des spécialités suivantes : chaudronnerie fer, mécanicien, réparateur en automobile.

    - Option A : Réparateur en carrosserie automobile, métallier, soudeur, électrotechnicien.
    - Option B : Électromécanicien, monteur en lunetterie, opticien lunetier, surfaceur de verre et réparateur, vendeur, fleuriste.

    Le C.F.A. reçoit un effectif de 150 élèves environ, tandis que la C.P.A. est suivie par 60 jeunes.

    Il s'agit donc là de structures qui permettent de redresser la situation de nombreux jeunes gens que guettent les dangers du désœuvrement.



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