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Questions relatives à la pêche en mer, aux engins de pêche, aux poissons et aux coquillages

  Après 15 ans d'existence (2001-2015), la section "Forum" de ce site internet n'est plus désormais alimentée
Les informations précédemment rassemblées resteront en ligne, mais il ne pourra être répondu à aucune nouvelle question

   Jean-Claude Autran                                              

Pour des explications plus détaillées, se rendre à la page d'accueil du forum


Rappel des échanges de messages à propos de :

A propos du gangui
Cales à bateau de Fabrégas et de la Verne
Confection des gireliers
Confection de rusquets 
Faire connaitre les articles d'Aquo d'Aqui sur le patrimoine des pêcheurs
Gravure de la « pêche au bœuf »
Histoire des parcs à moules et à huîtres dans la rade de Toulon
L'étoile des pointus ?
Le concombre de mer
Pêche à l'issogue
Qu'est-ce que désigne le mot Sirouquette ? 
Termes employés dans la construction des pointus et barquettes
Termes provençaux relatifs à la pêche et aux poissons de mer



22 avril - 3 mai 2014 : Qu'est-ce que désigne le mot sirouquette ?

Q1.

Cher Monsieur Autran,

J'ai lu avec intérêt vos recherches sur les termes, en provençal, employés par les pêcheurs professionnels. Aussi je me permet de vous interroger sur le nom d'une étoile : sirouquette ou cirouquette.

Lorsque j''aidais mon père à la pêche souvent il disait : on va attendre le levé (ou le couché) de la sirouquette pour caler les filets (aux sardines ou aux anchois). J'habite Cros de cagnes prés de Nice.

J'ai cherché dans  des dictionnaires provençaux et sur l'internet sans résultat.

Est ce que vous avez quelques connaissances sur cette sirouquette ?

Merci beaucoup.

AS

R1.

Bonsoir,

Je n’ai malheureusement pas la réponse à vos interrogations. Aucun document en ma possession ne mentionne cette sirouquette ou cirouquette.

La seule idée qui me vienne c’est que, s’agissant d’une étoile dont les pêcheurs pouvaient observer le lever ou le coucher, il s’agit sans doute d’une étoile particulièrement visible. Alors, pourquoi pas Sirius (devenu “Sir-ouquette” en ajoutant une terminaison affective), l’étoile du berger, l’étoile la plus brillante du ciel, dans la constellation du Grand Chien, Canis major, qui se lève en effet avec le soleil en été, correspondant à l’époque des canicules.

C’est tout ce que je puis vous dire.

Cordialement.

Jean-Claude Autran





26-28 novembre 2013 : Gravure de la « pêche au bœuf »

Q1.

Bonsoir Monsieur,

J'ai trouvé sur votre site (jcautran.free.fr), fort instructif par ailleurs, la gravure suivante dont j'aurais bien aimé trouver la référence d'origine.

Je suis un biologiste des pêches à la retraite et passionné par les ouvrages anciens sur les techniques de pêche d'autrefois.

Je vous remercie d'avance pour toutes informations que vous pourriez me communiquer  sur cette gravure et l'ouvrage d'origine.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie de recevoir cher Monsieur, l'expression de mes sincères salutations.

JS

R1.

Bonsoir Monsieur,

La gravure « pêche au bœuf » m’avait été fournie par un internaute (YAL) à la suite de plusieurs échanges que j’avais eus avec lui « à propos du gangui » [voir ci-dessous], il y a de ça une dizaine d’années :

http://jcautran.free.fr/forum/peche.html#1

Le message qui l’accompagnait était le suivant :

« hello à vous tous, voici quelques images de la Cette sur l'étang de Thau le 17 mai et à quai au Grau du Roi ce week-end. En plus une jolie gravure de pêche au boeuf et le noeud indispensable au nom savant et pourtant si simple à faire (à condition d'avoir un cabillot et un oeil où le passer). Ce noeud permet d'attacher la maille (ou fune, ou liban bref la grande ficelle) qui remorque le gangui, son avantage énorme est de pouvoir être larguée immédiatement. (...) »

Je vous joins les 4 images annoncées dans le message.

Mais c’est malheureusement tout ce qu’il m’avait donné comme indications et j’ignore la source de la gravure.

Par contre, en recherchant “peche au bœuf” sur google, on aboutit à un certain nombre d’images, dont cette même gravure, dans le site :

http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2011/11/peche-voile-cerf-volant-carburant.html

Le fichier de cette gravure s’intitule : « France sete peche boeuf bateaux » et le texte qui l’accompagne est : « Le bateau bœuf à voile, l’ancêtre du chalutier à moteur - Au XVIIIe siècle, les pêcheurs catalans pratiquaient la pêche au boeuf, technique de capture qui a précédé la pêche au chalut... - La pêche au bœuf consiste à traîner le filet à deux bateaux, on disait aussi que les bateaux pêchaient en conserve. - Cette technique fut inventée par les Catalans vers 1720, qui pratiquaient cette pêche sur les côtes du Languedoc, avec des barques Catalanes, particulièrement à Sète, car elle était interdite en Espagne. - Ensuite les tartanes, bateaux de commerce à voile, ont été utilisées comme modèles pour construire les bateaux bœuf. La forme de la poupe large, permettait aux pêcheur de remonter le filet vers l’avant. »

La gravure a donc quelque chance de provenir de Sète ou de sa région. Mais je ne peux rien vous indiquer de plus précis sur son ouvrage d’origine.

Vous pourriez évidemment essayer de contacter mon ancien internaute (...), mais je ne suis pas certain qu’il soit encore accessible à l’adresse qu’il avait il y a plus de 10 ans.

Bien cordialement,

Jean-Claude Autran

Q2.

Bonsoir Monsieur,
 
Je vous remercie pour la rapidité de votre réponse et son contenu si détaillé. je vais selon vos conseils tenter de joindre M. Lienard en espérant qu'il soit encore joignable à cette adresse. Quoi qu'il en soit je vous remercie encore pour votre obligeance et votre disponibilité.
 
Bien cordialement

JS





26-28 septembre 2013 : Le concombre de mer ou « vié-marin »


Q. (Discussion sur Facebook, à laquelle plusieurs Seynois ont participé)

Le concombre de mer démasqué - Le Manger www.lemanger.fr

De leur pêche aux Philippines à leur vente dans les pharmacies traditionnelles de Hong Kong, les concombres de mer vous livrent tous leurs secrets.


3 personnes aiment ça.

HG : Comment appelle-t-on ça à La Seyne ?

GL : Un stron de mer... Ou un boudin...

YD : Henri j' ai parcouru le site et pour repondre a ta question difficile et apres reflection il y a telement de concombres a la seyne il faudra continuer l' appelation des concombres seynois.........

JCA : En provençal, c'est tout simplement Lou vié maré (en français, Le vier marin...). Voir à : http://jcautran.free.fr/.../lexique_u_v_z.html

MD : Un vier marin !

HG : Exact Jean Claude. On appelait ça "viés marins"

RG : Plus connu sous le nom de chichi de mer.

JCA : Et ce terme existe dans le dictionnaire de Frédéric MISTRAL (Prix Nobel de littérature...) : « VIÉ-MARIN : Holothurie, cornichon de mer, Holothuria phantopus (Lin.), zoophyte marin. Syn. : vichas »




23 septembre : Faire connaitre les articles d'Aquo d'Aqui sur le patrimoine des pêcheurs

Q1.

Braveis amics
 
Encara un còp mercé per vòstreis ajudas.
 
J’arrive au bout de mon travail de restitution de votre exposition consacrée à l’univers de la pêche. Il sera mis en ligne demain soir sur www.aquodaqui.info.

J’y ai ajouté un lexique de mots provençaux de la mer, tiré d’une liste que m’avait fourni voici quelques années Jean-Claude Autran [poissons et engins de pêche], que j’ai mis en copie de ce message (et que je remercie encore pour cette pièce bien utile). Reinat Toscano a revu ces termes et mes définitions pour les normaliser un tant soit peu en graphie classique.
 
Mercredi matin la Letra setmanièra avertira nos 1200 abonnés de la mise à jour du site.

Je serai très heureux si le nombre de destinataires augmentait un peu d’abonnés Seynois, et autres habitants de la baie, qui pourraient être intéressés par ces articles. Le reportage est en français, le film vidéo joint fait largement appel à l’occitan parlé, la présentation du vocabulaire marin est lui en occitan.

Un peu plus tard, je mettrai également en ligne l’article publié en juillet dans Le Seynois sur le même sujet, car vous le savez www.aquodaqui.info est en partenariat avec la commune. Enfin, l’enregistrement du témoignage du pêcheur Roger Imbert, que vous avez déjà fait entendre à la Maison du Patrimoine, sera disponible sur le site en regard de ce dernier article.
 
Bref, il y en aura pour tous les gouts, en occitan ou en français, et j’aimerais bien que vous fassiez passer ce message à ceux qui, dans votre répertoire, sont susceptibles de se trouver intéressés par ce travail.
 
Comme vous savez l’abonnement est gratuit, il suffit de s’inscrire sur la page d’accueil. Mais il est essentiel pour le “développement durable” d’Aquò d’Aquí qu’il remplisse son rôle en suscitant l’envie de lire et entendre du provençal au plus grand nombre, en inscrivant la langue d’oc dans l’univers de l’information d’actualité. Savoir faire c’est bien, mais faire savoir est indispensable.
 
Merci de m’y aider.
 
A ben leu
 
MN

R1.

Cher ami,

Message bien reçu. Merci beaucoup et bravo pour ce nouvel article.

Je l’ai fait suivre notamment à Serge Malcor, qui a lui aussi écrit un ouvrage sur les termes provençaux et « les mots d’ici » (Les maux des mots, 2007), avec une attention particulière portée au vocabulaire de la mer, poissons, pêche, engins de pêche) qu’il connaît d’autant mieux qu’il a plongé et dirigé un club de plongée pendant 40 ans.

Amitiés,

Jean-Claude Autran

Q2.

Cher Jean Claude
 
Je retournerai voir Serge Malcor, sachant désormais qu’il avait cette corde là à son bastingage ! Merci pour l’information.
 
MN





30 septembre - 5 octobre 2012 : Confection de rusquets

Q1.

BONJOUR MONSIEUR AUTRAN..

JE SUIS DOMICILIE EN CORSE DU SUD... ET VOILA PAS MAL DE TEMPS QUE JE VISITE VOTRE SITE QUI ME DONNE SOUVENT PAS MAL DE REPONSESA MES QUESTIONS DIVERSES.

JE SUIS A LA RECHERCHE DE FLOTTEURS BLANCS EN PVC SOUPLE... QUE VOUS AVEZ CERTAINEMENT CONNUS... POUR LA PECHE AU RUSQUET. DONC LA PECHE A L OBLADE ET AU MULET.

IL EXISTAIT UN MAGASIN DANS LE MIDI... VERS BEAULIEU JE CROIS QUI LES VENDAIT...

VOUS SERIEZ BIEN AIMABLE... DE ME COMMUNIQUER UNE ADRESSE POUR EN ACHETER...

DANS L'ATTENTE DE VOTRE REPONSE... AGREEZ, MONSIEUR AUTRAN, L EXPRESSION DE MES MEILLEURS SENTIMENTS.

AM

Q2. (à SM)

(...) Sur un tout autre sujet : connais-tu, dans la région, un fabricant ou un vendeur de rusquets ??

Merci par avance si tu as une idée.

Claudet Autran

R2.

Je ne connais ni fabricant ni marchand de rusquets. Il faut dire que fixer une ligne d'une trentaine de centimètres avec un hameçon d'un côté et un flotteur de l'autre, c'est à la portée de n'importe qui.

SM

R3a. (à SM)

Ave Pif,

Merci pour ta réponse sur les rusquets. Effectivement, j’ai encore une partie de ceux, en liège, de mon grand-père et de mon arrière grand-père et tous avaient été faits “maison” à l’époque. Le monsieur qui me pose la question, qui se trouve en Corse, pensait que de nos jours, on pouvait en trouver de tout faits, en polystyrène. Je vais lui répondre que je n’ai pas d’idée sur l’existence d’un tel fabricant dans notre secteur.

(...) A un de ces jours

Ton ami Fox

R3b. (à AM)

Bonjour,

Je suis vraiment désolé, mais, malgré mes recherches, ainsi qu’en demandant à quelques amis qui connaissent bien les matériels de pêche, je n’ai pu retrouver aucun vendeur ou fabriquant de rusquets dans la région que nous connaissons (autour de Toulon – La Seyne). Tout ceux qui pratiquent cette pêche m’ont dit les avoir fabriqués eux-mêmes à partir d’un cylindre de liège, et de 30 cm de fil de pêche. Moi-même, j’en possède encore quelques-uns, (fabriqués par mon arrière grand-père !) et qui, en y mettant un hameçon neuf, sont encore en parfait état d’utilisation.

Ceci dit, il est fort possible qu’il existe un vendeur quelque part, peut-être encore à Beaulieu dans les Alpes-Maritimes ?? Mais c’est loin de chez nous et nous n’en connaissons pas l’adresse.

Désolé de ne pas pouvoir vous aider.

Bien cordialement,

Jean-Claude Autran




 

17 janvier 2010 : Vocabulaire des chantiers navals et des travailleurs de la mer

Q1.

Bonjour et bonne année, M. Autran, quelle vous apporte santé, et puis aussi un brave moulon d'études historiques à mener !

J'envisage d'écrire dans Le Seynois ce mois ci sur le vocabulaire provençal des chantiers navals, ou plus généralement sur le vocabulaire des travailleurs de la mer. L'ancien responsable du bureau d'études des Chantiers, qui est provençalophone, M. Jean Gérin, voudra peut-être me recevoir pour m'en dire un peu là dessus. Mais n'auriez vous pas dans vos divers travaux quelques chose sur le sujet ? Je furette volontiers sur votre site internet, mais le lexique provençal étant présenté par ordre alphabétique, j'ai un peu peur d'avoir à le parcourir de A à Z pour trouver de quoi nourrir mon article.

Merci de votre aide

MN

R1a.

Bonjour,

Concernant le vocabulaire provençal (ou de "mots d'ici") des chantiers navals, je n'ai qu'un nombre de termes très limité. Je n'ai pas eu, dans mon enfance, de membre de la famille travaillant au chantier et qui ait pu me transmettre ce vocabulaire. Et mon père a bien écrit un volume sur la construction navale, mais il ne s'y trouve que très peu d'expression provençales.

Tout ce que j'ai pu noter c'est :

- le "chantou" pour le Chantier
- les "M'an fa tort" : ouvriers retraités assis sur l'actuel quai de la Marine (la Banque des M'an fa tort) qui se racontaient leur vie de travail et qui se plaignaient d'avoir été brimés ou lésés pour leur avancement, ou les récompenses aux quelles ils pouvaient prétendre. Ils trouvaient qu'on leur avait fait du tort et ils disaient "M'an fa tort"
- les "matelots" : vocable utilisé pour désigner les manœuvres, quasi-domestiques, qui étaient mis à la disposition des ouvriers qualifiés
- "se lever le maffre" : Le "maffre" est un Terme d'origine obscure qui désigne le postérieur dans l'expression : se lever le maffre. « Mon père, y s'est levé le maffre toute sa vie aux Chantiers ».
- "mater les rivets" : écraser les rivets au marteau ou à la masse (mais le terme n'est peut-être pas provençal)

Il faudrait peut-être voir avec des anciens des Chantiers qui ont enregistré et écrit beaucoup de souvenirs, comme Francis LYON.

J'ai, en revanche, davantage de termes concernant la pêche, les métiers (ou l'artisanat local) de la pêche, et les engins de pêche. Ils ont fait l'objet d'une page spéciale dans mes archives familiales sur internet:

http://jcautran.free.fr/archives_familiales/loisirs/engins_de_peche.html

Vous trouverez ci-joint le fichier correspondant sous Word. La graphie est provençale, locale, plus ou moins personnalisée... Veuillez m'en excuser.

Termes locaux de pêche ou d'engins de pêche

Aube : Le travail d'aube (prov. aubo) : C'est la pêche à vue, celle qui se pratique en vue du fond. Deux moments forts : l'aubo (aube) et la primo (crépuscule). A l'aube, la mer est généralement bouanasse (= bonace, calme plat), mais le vent se lève vite. Le vent qui vient de terre se nomme le ventadin, ou le levagnòu (qui souffle de l'est). Il crée la risée (raïsso) et lève aussi l'andaillon (andaioun = clapot) ; on voit alors plus mal le fond. L'aubijaïré (pêcheur de l'aube) ne peut travailler dans ces conditions. Il use alors de moyens efficaces : l'huile qui donne alors des plaques lisses sur l'eau et une meilleure transparence ; il utilise aussi un bouiòu (seau) [= mire-fond] dont le fond est vitré, qui fait office de lunette sous-marine.

Aubijade : Pêche à faible profondeur, à l'aube (à l'heure où la mer n'est pas encore agitée par les vents et à la condition expresse d'une parfaite limpidité des eaux).

Aubijaïre : Pêcheur qui exerce son activité à l'aube ; pêcheur qui pratique une variété de pêche appelée aubijade, qui collecte tous les animaux comestibles des mates ou des vaïres. Les engins utilisés par l'aubijaïre sont : la balance, le céouclé, la fachouire, le gantchou, la grapette, le mire-fond, l'oursinière, le salabre.

Il les confectionne souvent lui-même :

- la balance : filet monté sur deux cercles superposés
- le céouclé (cieucle = cercle) : cercle avec filet monté en cône pour la capture des esquinades (esquinado = araignée de mer, ou chèvre de mer)
- la fachouire (= foëne ou fouine) qui permet de clouer (clavar) les seiches, les poulpes ou des poissons
- le ganchou : crochet métallique qui sert à se tenir à une épave, à ramener une amarre ou un gros poisson
- la grapette : engin métallique à dents recourbées en forme de main, fixé à l'extrémité d'une perche en bois qui permet un grand nombre de prises à la surface des fonds ou même en profondeur
- le mire-fond : utilisé en cas de risée provoquée par le levagnòu. Il s'agit d'une caisse (ou d'un seau, le bouiòu ) dont le fond est vitré et qui fait office de lunette sous-marine
- l'oursinière : canne fendue en trois brins et tenue ouverte par une pierre
- le salabre (= épuisette)

Balarguer : Mot construit sur balancer et larguer qui signifie lancer très vigoureusement. « Allez, balargue ! », dit-on à propos d'une ligne de pêche, d'une ancre de bateau, d'une bouée, etc.

Bas de ligne : Partie terminale de la ligne de pêche à laquelle sont attachés les plombs et les hameçons. Le terme français est l'empile.

Basséler, bacéler : Battre avec un battoir (prov. bacela, de bacèu, battoir). Se dit notamment pour battre un poulpe (bacela lou poupre) pour l'attendrir.

Bastardéou : Nasse en forme de globe, à armature métallique et grillage, faite pour prendre le poisson blanc.

Bette : Bateau à fond plat, servant à la pêche (prov. bèto).

Bouanasse, bouanasso, bouenaço, bounaço : Calme plat, temps doux et chaud, bonace (mer calme). « Es bouanasso ! E se lou mistraou si levo pas, anan si regala ! ».

Bouleguès pas lou batèu : Expression de pêcheurs en mer qui s'applique, au sens figuré, pour demander de ne plus bouger ou de ne plus faire bouger lorsqu'on est dans une situation d'équilibre précaire (échafaudage, échelle, etc.).

Brassijer : Gesticuler avec les bras, faire des grands gestes ou des efforts des bras (prov. brasseja). (Voir de loin un pêcher à la palangrotte brassijer, c'est le signe qu'il est tombé sur un endroit poissonneux, qu'il est en train de faire pille).

Brassole : Bas de ligne d'un zigou-zigou.

Bronde : Terme local de navigation. Désigne l'endroit où le fond marin descend brutalement, causant des turbulences au bateau qui y passe (du prov. bronda, de branda, branler, remuer, tanguer).

Broumé, broumet : Sorte de pâte à base de mie de pain et de fromage fort, ou de marmelade de viande ou de poisson (sardines en état de putréfaction), utilisée pour attirer le poisson.

Brouméjer : (Prov. broumeja) Attirer le poisson en jetant à la mer du broumé, une sorte de pâte à base de mie de pain et de fromage fort, ou de marmelade de viande ou de poisson. S'emploie aussi pour exprimer l'action de vomir par-dessus bord.

Brusquer : Esque brusquée : esque passée sur un feu de bois allumé au bord de la mer. Le goût et l'odeur de l'appât en étaient renforcés. Brusquer vient de bruyère, appelée brusc en provençal. Au siècle dernier, les barques peintes au goudron étaient décapées avant d'être repeintes, grâce à des fagots de bruyères flambant. Le spectacle était fréquent sur les rivages du Brusc (le nom du village viendrait de là).

Cale : Long plan incliné en bois, renforcé de cornières de fer, construit dans les criques rocheuses (on en trouve encore à La Verne et à Fabrégas) où un mouillage permanent n'est pas envisageable, sur lequel on hisse les bateaux de pêche, les pointus, à l'aide d'un treuil, pour les mettre à l'abri des vagues déferlantes. Pendant la saison de pêche, les bateaux ne sont remontés que de quelques mètres, alors qu'en période de tempêtes, le bateau est tiré « en terre » et sanglé autour de la cale, tout à fait en haut de celle-ci. [Ce sens de cale, en Provence maritime, est différent de celui de la langue française pour laquelle une cale désigne un plan incliné sur lequel on construit les navires (on se rappelle des cales de nos anciens chantiers de construction navale)].

Calée : Action de tendre les filets, de placer une ligne de pêche. Une calée de nuit (du prov. cala, caler, baisser, jeter dans la mer, tendre les filets).

Canestèu : Corbeille en cannes refendues ou en osier, utilisée par exemple par les pêcheurs pour leurs coquillages ou pour le rangement de leur palangre (canestèu de palangre).

Cenche : (Prov. cencho : ceinture, enclos de filets que l'on forme dans la mer pour bloquer le poisson). Mode de pêche qui consiste à encercler un lieu de pêche avec un filet. En agitant la mer au centre, le poisson s'enfuit et s'emmaille.

Con à la voile : Expression insultante qualifiant les premiers immigrés italiens arrivés sur nos côtes au moyen de leur bateau de pêche :

- como sei venuto ?
- con la vela (avec la voile).

Volontairement mal entendue, l'expression con la vela ! a donné : con à la voile ! qui qualifie un abruti complet.

Désesquer : En termes de pêche, on est désesqué, ou on se fait désesquer (enlever l'esque) lorsque le poisson ne fait que mordiller, endommager ou enlever l'appât, sans se faire prendre à l'hameçon.

Eisserò : Vent de mer qui souffle du sud-est, sorte de sirocco (cf. largade, pounent, labé, miéjour, etc.).

Embornier : Panier oblong de 1 m de haut, structure cylindrique de 1 m de diamètre, fait pour capturer les congres et les murènes, esqué à la supi (seiche) ou au poupre (poulpe). Pasfois les esques étaient brusquées.

Épine : Arête de poisson. Ce poisson est plein d'épines.

Enragué : Se dit d'une ligne de pêche coincée dans une faille rocheuse.

Escavène : Esche, arénicole des pêcheurs, ver annélide utilisé comme appât par les pêcheurs (cf. esque) (prov. escaveno, escareno, de escava, creuser des galeries).

Escavenier : Ancien gagne-petit de la mer, l'escavenier se livrait à la capture des vers marins qu'il vendait aux pêcheurs. Sur les bords vaseux de la baie du Lazaret, ils creusaient profondément au moyen d'une pelle-pioche à large ferrure, renversaient les mottes de lise croulantes et les fouillaient de leurs dix doigts à la recherche des escavènes fugitives. D'autres escaveniers mieux nantis disposaient d'un bateau qu'ils mouillaient au-dessus des mates avec des amarrages serrés à des partègues.

Escombrière : Filet semblable à la tounaille, mais plus réduit, destiné à prendre les pélamides (bonites à dos rayé : Pelamis sarda).

Esque : Esche, annélidé, ver de vase (genre Hesione) utilisé comme appât par les pêcheurs provençaux (prov. esco). (cf. escavène, néréis ; mouredu, arénicole des pêcheurs ; cf. esquer, se faire désesquer).

Esquer : Enfiler une esque, un ver de vase, ou un autre type d'appât (moule, limaçon, etc.) sur l'hameçon.

Estrop : Cordelette ou lanière de cuir servant à attacher l'aviron à son tolet.

Fachouire : Foëne (ou fouine), sorte de harpon à plusieurs pointes qui permet de claver (clouer) les seiches, les poulpes ou les poissons.

Faoucado : Groupe de personnes, famille, se déplaçant ensemble, le plus souvent pour une partie d'agrément au bord de mer. Le soir, les faoucado reprenaient le chemin de la maison. Du prov. foucado, baignade de famille, partie de pêche en famille.

Filets (ou arrêts) : Les filets traînants :

- le gangui : poche d'environ 8 mètres de long avec une ouverture prolongée vers l'avant par des bandes de filets appelées les ailes. L'écartement des ailes est maintenu par une barre de bois appelée le badaï (badayar = bâiller), de 4 à 6 mètres, qui râcle le fond. Engin interdit par la suite en raison des dégâts considérables causés dans les frayères des fonds d'algues.
- l'issaugue : grand filet calé à 200 ou 300 mètres du bord d'une plage, halé par 10 à 12 hommes, le patron commandant le réï (de l'arabe raïs), équipe de tous les miséreux d'une commune.
- le braguin et le tartanon : variantes du précédent.
- les dragues :
- drague à crevettes (rateau)
- drague à oursins et poissons de soupe (se fait de nuit, car les soirs de beau temps les oursins montent au sommet des algues.
- arceau et pièce en bois au bas de l'arceau pour la pêche au cambaròu (= crevette d'herbier).

Les filets flottants :

- le sardinal, ou sardignau : 4 pièces de 100 mètres de long chacune, 12 mètres de haut. On pêche à l'aubo ou à la primo.

Les filets de fond :

- l'entremaou (1,20 m), filet à bouillabaisse.
- les claires : filets à langoustes.
- le batudon - les arrêts (blancs)
- le filet à rougets (3 m de haut)
- les arrêts blancs non teints (filets à merlans)

Les filets de poste :

- filets calés en des points précis où le poisson passe toujours : en forme de points d'interrogations (ouverts vers l'est car le poisson vient de l'orient).

Fourgon : (De fourgonner = farfouiller). Là aussi, on encerclait les poisson avec un filet, mais on répandait de la chaux dans l'espace cerné. Les poissons s'enfuyaient et s'emmaillaient.

Fustier : Pêche à la lumière (le poisson est attiré la nuit par des sources lumineuses. Aujourd'hui, on connaît le lamparo (lumière électrique). Autrefois, on pratiquait la pêche au lumé (lume = lumière). On attirait le poisson autour d'un brasier promené à la surface de l'eau. On entourait le cercle lumineux d'un filet, puis le feu était noyé. Le poisson effrayé s'enfuyait et s'emmaillait dans toutes les directions. Fustier vient de fustes (fusta = bûchettes). On promenait aussi les bûchettes de bois gras rougi (par le trou d'homme du bâteau) tandis qu'un autre pêcher surveillait, muni de sa fouine. La fumée incommodait tout de même les pêcheurs. Plus tard, on remplaça les buchettes par le carbure.

Ganchou, gantchou : Ustensile de pêche ou de navigation : gaffe, simple crochet métallique fixé au bout d'une perche pour s'accrocher ou tirer à soi une épave.

Gangui : Pêche au gangui : ancien mode de pêche, dévastateur des fonds marins : un filet volumineux. La pêche au gangui consistait à draguer les fonds d'herbiers non pas en poussant (comme le pousse-avant) mais en traînant un filet volumineux (le gangui) en forme de sac conique dont l'embouchure était tenue béante par une armature de fer et au fond duquel s'entassaient poissons, langoustes, poulpes, crabes, etc.

Garbelle : Grand panier en cannes fendues, même forme que l'embornier (1,30 à 1,50 m de profondeur), fait pour prendre les langoustes.

Girelié, girelier, girellier : Sorte de nasse d'osier et de brins de myrte, adaptée à la prise des girelles. Diamètre : 50 cm. On y utilise des moules écrasées comme appât pour les girelles.

Gobier, panier à gobis : Nasse de forme oblongue (0,50 m x 0,20 m), conçue pour prendre les gobis ou les baboites (blennies).

Grapette : Le plus précieux de tous les engins de l'aubijaïre : c'est un engin métallique à dents recourbées en forme de main, fixé à l'extrémité d'une perche en bois qui permet un grand nombre de prises à la surface des fonds ou même en profondeur.

Grégaou, grégal : Vent agréable qui vient d'Est à Nord-Est et dure parfois plusieurs jours, ainsi nommé ainsi parce qu'il souffle en Provence du côté de la Grèce. On le nomme aussi galerne. (cf. montagnero, tramontano).

Labé, labech : Vent du Sud-Ouest pouvant parfois rouler des vagues très fortes (du grec libos : vent venant de Lybie, pour les Grecs) (cf. eissero, largade, miejour, pounent).

Labéchade : Coup de vent du Sud-Ouest. Si la largade devient mistralade ou, pire, labéchade, alors une houle profonde creuse la mer, avec de lourdes lames que le vent fait déferler en moutonnements infinis.

Lamparo : Pêche au lamparo : Pêche qui consiste à attirer les sardines avec de grosses lampes montées sur une barque. Le banc de sardines est enfermé dans un gros filet formant une poche quand le treuil puissant le remonte. Il peut prendre jusqu'à 10 tonnes de sardines.

Larg : Vent larg (vent largue, en terme de marine) : vent de mer venant de l'Ouest, plus fort que le mistralet, mais moins violent que la largade.

Largade : (Prov. largado) : Vent du large, très violent, qui vient du golfe du Lion : « Ça serait déjà les largades de septembre ? ». La mer perd alors immédiatement ses miroitements que remplacent de courtes vagues rageuses.

Lencis : (Lenci = ligne) : la palangrotte ou la traîne qui remorque un leurre (plume de gabian, cuillère métallique, peau de tambour, peau de chamois, ou vif).

Lenci mouarte : ligne morte.

Ligne lestée : ligne lestée avec boulantin qui sert de signal et de flotteur.

Levagnòu, levagnoou : Vent du matin, qui vient de l'Est et accompagne le soleil du levant.

Madrague : Grand filet de chanvre, pour la pêche aux thon.

Marquer : Outre le sens d'avoir le point au jeu de boules, marquer s'utilise pour : réussir, avoir de la réussite. A la pêche, on a marqué signifie on a un début de journée prometteur.

Mate, matte : (Du prov. mato, touffe ; mato d'augo : touffe d'herbe). Fond marin sablo-vaseux, stabilisé par le lacis de rhizomes et de racines des posidonies, légèrement surélevé par rapport au fond de la mer, et qui constituait autrefois l'habitat une riche faune de coquillages (cf. vaïre).

Mire-fond : Instrument utilisé par l'aubijaïré (pêcheur de l'aube) en cas de risée (cf. raissa) provoquée par le vent de l'est (levagnaou). Il s'agit d'une caisse (ou d'un seau, le bouiòu) dont le fond est vitré et qui fait office de lunette sous-marine.

Mujolière : Pour prendre les mulets ou muges (prov. mujorièro).

Musclaou, mousclau, amessoun : Hameçon (du bas lat. mosclaris). « Serai countènt coume un roucau - Que vèn d'escapa dóu musclau » (P. Bellot, poète marseillais).

Nasse : Les pêcheurs professionnels disent que ce n'est pas un terme de pescadou : ils disent les paniers. Les paniers sont faits avec de l'osier, des blettes de brugas (repousses de bruyère), des brins de myrte et des cannes fendues, tenus avec du fil de fer zingué ou du fil de laiton.

Nato : Natte pour les flotteurs en liège des filets de pêche.

Oursinière : Instrument ancêtre de la grapette, confectionné avec une canne (roseau) fendue en trois brins à l'extrémité, tenus écartés par une pierre ou une pomme de pin.

Palangre : Ligne pour la pêche en mer constituée d'une corde le long de laquelles sont attachées des empiles munies d'hameçons. [NB. Le terme est du genre féminin dans la langue française ; il est souvent employé au masculin en Provence maritime]. Il aurait été introduit en Provence par les Catalans venus s'installer à Marseille dans l'anse portant leur nom, après la peste de 1721. La ligne principale appelée la mère porte un signal à chaque extrémité. Toutes les deux ou trois brasses sont fixés des morceaux de ligne longs également d'une brasse (1,62 m) et terminés par un musclau (hameçon). La ligne est appelée aussi brassolade.

Palangre à congres : 30 hameçons autorisés aujourd'hui.

Palangre à sars : On y utilise la graisse du vié maré (phallus marin, nom scientifique : holothurie).

Palangre de fond : Palangre que l'on range dans un panier en osier aux parois à claire-voie et qui porte à la partie supérieure une guirlande de liège (la couffe). A mesure qu'on sarpe (sarpar = tirer), on love la mère dans la couffe et on enfonce les musclaous un à un dans le liège (gare à ne pas croiser les brassolades). Le nylon est aujurd'hui bien préférable au chanvre. Les esques peuvent être des crevettes, des poissons vivants (gobis ou bogues), des mouredus.

Palangrotte : Ligne plombée pour la pêche en mer, enroulée autour d'une plaque de liège et manoeuvrée à la main (prov. palangrotto) (cf. lènci).

Partègue : (Prov. partego, perche, gaffe). Long piquet planté au fond de l'eau, à l'avant et à l'arrière du bateau du pêcheur de mouredus, lui assurant une meilleure stabilité.

Payoù : Paillot, caillebotis, plancher d'une bette.

Pendis : Dans les parcs à moules, les pendis sont des cordes régulièrement espacées, suspendues à l'armature en bois du parc, sur lesquelles on accroche le naissain grâce à des morceaux de filets et autour desquelles se développent les moules. Du prov. pendis, pendant, penchant, en pente. Cala lou palangre en pendis, manière de tendre cet engin entre deux eaux. Désigne aussi un palangre entre deux eaux.

Pescadou : Pêcheur professionnel.

Pescaire : Pêcheur amateur (légèrement péjoratif) (cf. également aubijaire).

Pescarié : Poissonnerie, halle aux poissons.

Piadier : Nasse à prendre les bernard-l'ermite (piades), généralement amorcée avec des tripes et des têtes de poissons.

Pille : Faire pille (prov. piho, pilho, capture, butin, prise) : réussir une belle capture, une belle pêche.

Pitée : Touche, sensation que l'on a lorsque le poisson mord à l'hameçon.

Piter : Mordre à l'hameçon (prov. pita).

Pointu : Embarcation de pêche et de promenade utilisée en Méditerranée.

Pous : « Pescan dins un pous ! » (Nous pêchons dans un puits ! »), disent les pêcheurs en mer, lorsqu'on ne ressent aucune pitée, ou qu'on n'a même pas la consolation d'être désesqué.

Pousse-avant : Ancien mode de pêche, dévastateur des fonds marins. Le pousse-avant était constitué d'une armature de bois trapézoïdale, tenue par un manche où s'accrochait un filet en forme de poche. En poussant le manche devant soi, l'engin draguait à faible profondeur, se remplissait d'algues, de poissons, de crabes, de crevettes, de bigorneaux.

Primo : Pesca de primo, cala de primo : pêcher au coucher du soleil ou dans la nuit. Sardino de primo, pèis de primo.

Radet : Petite rade, petit port. Le premier port de La Sagno était vraisemblablement situé à l'emplacement actuel de la place Martel Esprit. Le nom primitif de cette place (place Bourradet) viendrait peut-être (?) de lou radet, la petite rade.

Raisse : (Prov. raisso) Averse, ondée de pluie. En terme de marine, désigne également un coup de vent, une rafale. Sur nos rivages, c'est aussi la risée créée par le levagnoou, vent du matin venant de l'Est.

Ravageur : Sur nos rivages, ce vocable désignait autrefois des braconniers de la mer, qui vivaient de petits larcins et qui avaient le goût de ce qui est défendu. Ils ramassaient du bois rejeté par la mer pour se chauffer, des débris de ferraille ou d'étoffes pour en faire commerce, mais, ils n'hésitaient pas à visiter nuitamment les parcs à moules, à vider de leur contenu les nasses calées par d'autres. La gendarmerie maritime et la douane avaient fort à faire avec ces coquins dont certains s'étaient fait une auréole de gloire par leurs exploits.

Riai : Epervier : filet de forme circulaire quand il est déployé, portant des bagues de plomb à la périphérie. On le projette sur les bancs de poissons (par ex. de saupes) pour les capeler (capelar = coiffer). En tirant sur une corde médiane, l'épervier prend alors une forme de poire où le banc de poissons se trouve emprisonné.

Risée : Légères ondulations de la mer créées par le levagnòu, vent du matin venant de l'Est, qui gênent le travail de l'aubijaïre. (cf. raisso).

Rissole : Filet qui peut prendre les ciouclets (?) ou mange-tout.

Roumagnole : Ustensile de pêche : faisceau d'hameçons soudés autour d'un axe (cf. tóuténière).

Rusque : Écorce de pin pilée, riche en tanin, dont on faisait un bouillon pour imprégner le coton, le chanvre des filets de pêche, et même le liège des flotteurs (prov. rusco).

Rusquet : Ustensile de pêche : flotteur constitué d'un morceau de liège taillé en cylindre court et portant au dessous un fil muni d'un hameçon. Appâté avec un simple morceau de pain, le rusquet permet de pêcher des blades.

Sague : Pour les pêcheurs, la sague est une brume ou un brouillard qui arrive ou qui se forme sur la mer (du prov. sago, brouillard, amas de nuages).

Salabre : Épuisette, filet rond attaché à un manche utilisé pour prendre le poisson dans les grands filets ou les viviers, ou pour ramener à bord du bateau, sans risque de le perdre, un poisson de grand de taille pris à l'hameçon.

Sarper, serper : (Prov. sarpa) Lever l'ancre à bras ou au moyen de palans. Tirer la corde d'un engin de pêche qu'on avait calé, par exemple un palangre.

Simaillon, simailloun : Scion, brin terminal d'une canne à pêcher.

Sous-cul : Sorte de coussin, de dessus de chaise rembourré, notamment utilisé pour s'asseoir plus confortablement sur les planches ou les plats-bords en bois des petits bateaux de pêche.

Tencho : Teinte, teinture : Faire la tencho : tremper les filets de pêche dans une dissolution d'écorce de pin broyée (rusco) pour les préserver de l'action corrosive de la mer. Moulin à tencho, cf. moulin à rusco.

Tounaille : Filet à thons (grosses mailles) : longueur : 250 à 300 m., hauteur : 20 m., placé à un poste tenu 6 jours. Si le thon coule, il faut le harponner avec le foumé (harpon lesté).

Touténière : Calamarette, engin conçu pour prendre les calmars (toùtèno) ou autres céphalopodes : poire en plomb peinte en rouge ou en blanc, fixée par le sommet à un filin, tandis que la base est armée de crochets acérés, comme un faisceau de gros hameçons réunis par leur partie droite (cf. roumagnole). On l'utilise en lui imprimant des mouvements de bas en haut et de haut en bas.

Vaïre : Clairière de sable au milieu d'un fond marin couvert d'algues (cf. mate).

Ventadin : Vent léger qui se met à souffler de la terre vers dix heures du matin.

Quelques noms locaux d'animaux marins ayant un caractère humoristique

Bibi : Gros ver blanc grisâtre de grande taille utilisé comme appât de pêche et dont les poissons sont très friands. Sorte de mouredu de grande taille (cf. mouredu, mouron, escavène, esque). Un bibi ayant la taille d'un doigt, il serait ainsi nommé par analogie supposée avec le sexe d'un garçonnet (?).

Esque : Esche, annélidé, ver de vase (genre Hesione) utilisé comme appât par les pêcheurs provençaux (prov. esco). (cf. escavène, néréis ; mouredu, arénicole des pêcheurs, mouron, bibi ; cf. esquer, se faire désesquer). L'expression : « Va te faire une soupe d'esques ! » est employée pour se débarrasser d'un gêneur, pour l'envoyer se promener. (Ce serait le plat de résistance d'un pêcheur rentré bredouille : il ne lui reste plus qu'à confectionner son repas avec le reste de ses appâts...). Un chapeau « pour aller faire les esques » est un vieux chapeau déformé et à fond arrondi, semblable au récipient souple utilisé par les pêcheurs d'esques.

Gobi : En français gobie (n.m.), petit poisson du littoral marin, sorte de goujon de mer, pouvant se fixer aux rochers par ses nageoires ventrales formant ventouse (genre Gobius, famille des Gobiidés). Comme il est immobile et mord très facilement à l'appât, on l'appelle aussi le poisson-couillon. Dans un tout autre registre, le gobi de brailles, c'est (très vulgairement) le membre viril (cf. aucèu, chichette, quico, quiquette, vié, vier).

Masque : (Du prov. enmasca : ensorceler) Nom d'un poisson de mer brun violacé (genre Blennius ? ou Nettastoma ? ou Heliastes ??) dont on dit, lorsqu'on en attrape un dès le début, qu'il présage une matinée de pêche catastrophique.

Piade : (Prov. piado) Bernard-l'ermite, espèce de crustacé appelé pagure (genres Pagurus, Anapagurus, Clibanarius, etc.), qui protège son abdomen dans une coquille de gastéropode vide et se déplace en emportant celle-ci, très recherché comme appât pour la pêche (cf. biòu-arpu).

Pito-moufo : Petit poisson de mer (Crenilabrus melops), qui ne mord pas franchement à l'hameçon, qui désesque facilement les pêcheurs (cf. peissaille).

Vier marin : « Phallus marin » (prov. vié mare), holothurie, concombre de mer, genre d'animal échinoderme à corps cylindrique et à parois épaisses (Holothuria Forskali).

Bien que cela vous intéresse sans doute moins, j'ai aussi une rubrique sur les noms locaux de poissons et autres animaux marins :

http://jcautran.free.fr/archives_familiales/loisirs/poissons.html

Et j'en ai extrait quelques-uns dont les noms ont un caractère plus ou moins humoristique, susceptibles de vous intéresser (cf. À la fin du même fichier Word).

Peut-être cela est-il "hors sujet" pour votre prochain article, mais cela pourra peut-être vous servir pour une autre fois...

Enfin, j'ai un DVD d'interviews de mon père (et de bien d'autres personnages seynois), dont certains passages sont en provençal. Il s'agit d'interviews réalisées en 1994 par FR3 Provence. Il s'y trouve de-ci de-là des termes provençaux de la construction navale ou des métiers de la mer. Attention, le DVD contient des sujets divers et variés. Pour ce qui concerne la construction navale et la mer il faut aller directement au "TITLE-#8" et plus particulièrement dans les chapitres 4 à 6 et 24 à 30.

J'en ai fait une copie que je peux vous en envoyer par la poste (mais il faudrait que vous m'indiquiez votre adresse, que je ne crois pas avoir), à moins que vous ne passiez à La Seyne un de ces prochains jours (pour la récupérer chez moi ou à une autre adresse comme le service Communication ?).

Restant à votre disposition.

Cordialement,

Jean-Claude Autran

R1b. (7 mars 2010)

Bonjour,

En janvier dernier, vous m'aviez demandé si j'avais quelque chose sur le vocabulaire des travailleurs de la mer en vue d'une page dans Le Seynois. Quelques jours plus tard, je vous avais envoyé quelques éléments [copie du message ci-dessous], mais, sans nouvelles depuis, je ne sais pas finalement si vous l'aviez reçu ou si cela a pu vous être utile.

Très récemment, j'ai pu obtenir (de la part de mon ami Serge Malcor) un nouveau lexique très complet des termes provençaux de la petite construction navale et de la pêche artisanale.

Je vous l'adresse ci-joint en fichier Word. Même si cela arrive trop tard pour votre article, cela pourra vous servir à une prochaine occasion.

Cordialement,

Jean-Claude Autran

Agrupe : Aiguillot, partie mâle de la penture de gouvernail
Aisso : Herminette, hache des charpentiers
Amadièro : Espace entre varangues, maille
Anguilié: Orifices pratiqués dans le bas de la varangue pour permettre la circulation de l'eau dans tous les compartiments de la cale.
Anguilié de faouco : Dalots, orifices pratiqués dans la falque pour évacuer les eaux stagnant entre pont et falque
Anteno : Antenne, grande vergue supportant le tier-pount
Apoundoun : Allonge
Arboura: Mettre le mât en place
Arjoù : Barre de gouvernail
Aubre : Autre nom du mât
Augivèù : Drisse de foc (fixation en haut du mât)
Banc d'apé : Renfort du bordé
Banc d'arboura : Renfort du bordé prés du mât
Barbeto : Amarre
Battudo : Filet de 3 brasses de hauteur et 80 brasses de long, pour les scombridés
Beto de traine : Bette servant à la pêche à la traîne, barque de 26 pans
Biòu : Tartane chalutant en couple
Bordàgi : Bordé (parfois utilisé pour bauquière)
Boòude : Corps-mort, mouillage
Bourcé : Voile au tiers
Bourgin, brégin : Filet traînant à mailles étroites formé de deux ailes aboutissant à une manche
Bréganeù : Plat-bord
Brouméja : Brouméger, appâter avec la boette... s'emploie plutôt pour exprimer l'action de vomir par dessus bord, se dit aussi "appeler Raoul"
Cabrì : Croix de Saint-André, dispositif de levage
Calesoun : Tirant d'eau
Caleù : Filet utilisé "au Martigue", carrelet servant à piéger le muge (mulet)
Caneto : Canne à pêche
Carbaloun : Équerrage, angle d'équerrage
Carcagnoù : Petit pont arrière, tillac de poupe
Carenaù: Quille
Catalano : Barque catalane, surtout utilisée en Languedoc
Chòulamén : Tonture, se dit aussi fué
Claveù : Clou, pointe de charpentier
Counassièro : Partie femelle de la panture d'étambot
Courantiho : Pêche du thon en haute mer, par opposition à la seincho
Cuberto : Pont
Dourmento : Palangre
Eissaugo : Long filet de pêche formé d'une grande poche et de deux ailes, désigne aussi le bateau qui traîne ce filet
Emploumba : Épissurer
Enbon : Virure alternant avec le fil
Ensencho : Préceinte
Escaumié : Tolet
Escaumièro : Toletière
Escoa: Membrure (Toulon)
Escoldo : Membrure (Marseille)
Escoto : Écoute
Estamanaire : Allonge
Estivo : Fond de cale
Estrop : Cordelette servant à attacher l'aviron à son tolet
Falouco, felouco : Felouque, barque aux façons effilées et menée à la rame
Fauco : Fargue, falque
Femelot : Autre nom de la counassièro
Ferre, Ferrì : Ancre, grappin
Fièu, fil : Bordage alternant avec l'enbon
Fisco : Vieux filet que l'on joint au bas des tounaio
Floun: Itague, cordage qui sert à hisser l'antenne
Gànchou : Gaffe
Gangui : Petit chalut, désigne aussi le " bateau qui le traîne
Garbé : Gabarit
Gardo-banc : Renfort de banc
Gaùbi : Savoir-faire, maîtrise, aisance
Issoun : Drisse de l'antenne
Lahut : Gros gangui, désigne aussi le bateau qui le traîne
Latto-baou : Eau, barrot
Laveù : Hameçon
Lènci : Palangrotte
Lèvo-pei : Épaississement du plat-bord arrière gauche, protection de la falque
Ligno-maire : Palangre
Ligno morto : Palangre de fond
Longo : Autre nom de la palangrotte
Loubo : Loube, scie à dents de loup utilisée en va-et-vient par deux scieurs de long
Madié : Madrier, grosse pièce de bois, .bâti-moteur, barrot
Madrago : Pêche au thon au filet fixe et près des côtes
Manjo-vent : Petit foc
Man-tenen : Poignée de l'aviron
Mar de Marsiho : Mer des marseillais, partie de la rade de Marseille située en-deçà du Frioul
Mar d'amotlnt : Partie nord de la rade de Marseille
Mar délieuro . : Haute mer, large
Mar d'avaù : Partie sud de la rade de Marseille
Marinié : Barque de 26 pans pour la traîne d'été
Martégaù : Filet (voir bourgin, brégin)
Matafioun : Cordon pour attacher la voile
àl'antenne
Mestre d' aisso : Charpentier de Marine (à Marseille)
Mestro : Grand voile
Mousclaù : Hameçon
Murado : Intérieur de la coque
Naufe, : Sorte de petit foc
Palangrin : Long palangre
Pan : Empan, mesure d'environ 25 cm
Papefigo : Voile d'étai
Payoù : Paillol, plancher de la barquette
Peno : Coin du bas d'une voile latine, partie postérieure de l'antenne
Pescadou : Pêcheur professionnel
Pescaire : Pêcheur amateur (légèrement péjoratif)
Pitalo : Baupré
Plan : Fond du bateau
Piano : Pièce de fond du bateau
Poulacro : Générique pour foc, désigne aussi le bateau possédant un foc
Quitran : Goudron
Radasso : Radasse, vieux filet usagé servant à la pêche des oursins
Rafiau : Pointu toulonnais
Récampadis : Litt. réfugiés. Terme gentiment moqueur pour "touriste"
Rem : Aviron
Rodo de poupo : Étambot
Salabre : Les étrangers l'appellent "épuisette"
Saltarelo : Sauterelle, fausse-équerre
Sarreto : Bauquière
Sardinaù : Filet à mailles serrées dédié à la sardine, désigne aussi le bateau
Sarpa : Lever l'ancre
Seincho : Pêche au thon à la senne, dans des filets fixes
Serra : Vaigrage
Sorro : Lest
Talounoù : Armement de la quille
Taùmé : Tillac
Tasseiroun : Voile d'étai de mauvais temps
Tier-pount : Voile latine
Timoun : Safran de gouvernail
Toulounenco : Canne à pêche longue et flexible pour pêcher dans les trous de rochers
Tounaio : Filet dérivant dédié au thon
Trencarén : Trinquenin, partie latérale du pontage
Trépadou : Place du timonier
Trinqué : Mât incliné vers l'avant des catalanes, mât d'artimon
Trinquetin : Foc de trinqué
Vaco : Tartane chalutant seule
Véleto : Petite voile latine gréée sur la vergue de mestre
Véradié : Filet dérivant
Véruno : Tarière
Viluro, viruro : Virure, bordage entier

Q2.

Bonsoir Jean-Claude

Vous avez sacrément bien fait de me renvoyer ce lexique, car le dernier mail que j'ai gardé de vous date de juillet 2009. Noyé sous deux à trois cents mails quotidiens ai je mis celui ci à la corbeille sans bien regarder ? a t'il été zigouillé par mon antispam ? envoyé à une autre adresse ? ...

J'avais pris contact avec un ancien du bureau d'études des chantiers, provençalisant, M. Gérin, et pensais travailler sur ses souvenirs, mais il s'avère que la langue d'oc n'entrait pas dans les bureaux... du moins le pense t'il. Puis Miquèu Tournan m'a mis en rapport avec Gérard Tautil, qui m'a envoyé le texte d'une chanson sur le thème des chantiers, et il semble que la chanteuse Nicola, dans les années 70 s'y soit essayée aussi. Je recherche son texte. Tournan doit me tenir au courant.

Bref, il y a quelques chances pour que, dès ce mois ci, si toutefois mon sujet est accepté, j'ai à me servir de votre vocabulaire.

Il serait intéressant ausi de savoir si votre ami Serge Malcor avait un rapport professionnel avec les chantiers. De toutes manières s'il réside à La Seyne, c'est quelqu'un qu'il me serait utile de rencontrer.

Ces temps ci on a tendance à me proposer des sujets provenço-provençalistes alors que je préfèrerais m'intéresser simplement à l'actualité locale, mais en provençal, par exemple à propos de l'économie navale locale. Et le lexique de M. Malcor pourrait me donner quelques idées.

Merci

MN

R2.

Bonjour Michel,

Je suis heureux que ce lexique puisse vous intéresser.

En fait, il me faut rectifier un point sur lequel je n'ai pas été très clair. C'est bien Serge Malcor qui m'a passé ce lexique, il y a déjà quelques mois. Mais, il n'en est pas lui-même l'auteur. Il s'agit d'un "glossaire des termes provençaux" qui figure à la fin d'un ouvrage consacré à la construction des petits bateaux de pêche (...).

Mais Serge Malcor est aussi l'auteur d'un lexique de termes locaux (dont une partie a été empruntée au lexique provençal de mon site internet), qu'il a intitulé « Les maux des mots », à compte d'auteur, 2007. Et comme Serge Malcor est un grand connaisseur de la mer, de la pêche, de la faune sous-marine, un grand nombre des termes qu'il a traités sont relatifs à ces sujets. (...).

Naturellement, ce serait très utile qu'à l'occasion vous rencontriez Serge Malcor. Que ce soit sur les sujets ci-dessus, ou sur tout autre relatif à La Seyne qu'il n'a pratiquement jamais quittée depuis qu'il y est né, en 1943. Il est très disponible, pharmacien retraité, et joignable à : (...).

Amicalement,

Jean-Claude Autran

Q3.

Cher J-Claude

Merci pour toutes ces précisions. Il est possible que j'utilise dès ce mois ci quelques uns des items de ce lexique car je consacre mon article mensuel aux chantiers navals dans la chanson d'auteur. J'ai connaissance de trois textes sur le sujet, écrits à l'occasion de leur fermeture ou en commémoration de celle ci, par trois auteurs d'expression occitane.

Je prendrai contact avec Serge Malcor à l'occasion d'une prochaine visite, (...) pourquoi ne pas envisager un portrait de groupe ? D'autant que vous n'êtes pas seuls sur place, je viens de commenter le dernier ouvrage de René Merle, sur l'enquête impériale menée vers 1806 pour mieux connaître les idiomes régionaux, prélude à leur éradication alors souhaitée ! Mais rené Merle est il toujours Seynois ?

bien à vous

MN

R3.

Bonsoir Michel,

Je ne sais pas quel est votre calendrier. Ce que je sais c'est que Serge Malcor est en ce moment absent de La Seyne (je crois jusqu'au 24 mars). (...) mais il n'y aurait certainement pas de problème à faire un portrait de groupe si vous le jugiez utile. Tout est question de calendrier et de disponibilité un même jour des uns et des autres. J'en parle à Serge Malcor dès son retour.

Quant à René Merle, il n'est plus seynois depuis une dizaine d'années. Il habite Toulon. Il est joignable par son site internet http://rene.merle.charles.antonin.over-blog.com.

Bien à vous,

Jean-Claude Autran

Q4.

Je suis en contact avec Merle (je viens de faire la critique de son dernier ouvrage) et il lui arrive de collaborer avec le mensuel Aquò d'Aqui, que j'anime. Mais nous ne nous sommes jamais rencontrés !

Pour une rencontre, on se tient au courant des possibilités pratiques si vous voulez bien. J'attendrai que vous me donniez des nouvelles.

merci et à + tard

MN


 

17 février 2007 - 11 décembre 2016 : Confection des gireliers et de nasses

Q1.

Bonjour

Voici, sur mon blog un petit article sur LE  MYRTE

Vos observations et suggestions sont les bienvenues

Toutes mes amitiés

JPB

R1.

Bonjour,

Merci de m'avoir indiqué votre article sur le Myrte : http://lubalpi.free.fr/Lycos/Myrte-blog

Il est très bien fait et les photos sont très belles.

A noter qu'un autre intérêt du myrte, en dehors des usages vous citez (phytothérapie, liqueur), est l'emploi des rameaux dans la confection des nasses appelées gireliers, qui sont conçues pour la pêche des girelles. Ces gireliers sont fabriqués en osier, mais l'ouverture en entonnoir, dont les détails de fabrication sont très importants pour que les poissons y entrent, est en principe faite de brins de myrte. Les pêcheurs prétendent que si on utilise un autre bois que le myrte, le girellier ne « pêche » pas, ou beaucoup moins. Et encore, je crois que les brins de myrte doivent être cueillis dans certaines conditions et à une saison bien précise.

Amitiés,

Jean-Claude Autran

Q2a.

Merci pour votre réponse et les précisions sur les gireliers.

Me permettez vous d'en faire état dans l'article du blog en citant l'auteur et en mettant un lien vers votre site.

Je le communique déjà à mes amis

Auriez vous par hasard une photo de girellier

Merci

Toutes mes amitiés

JPB

Q2b. (à SM)

Salut Serge,

En mai dernier, lorsque tu tenais à Janas le stand sur les plantes médicinales, je crois que tu avais une fiche sur les propriétés et usages du Myrte.

Pourrais-tu me renseigner (pour que je puisse répondre à l'un de mes correspondants) sur :

1) la recette de la liqueur de myrte (si ce n'est pas ultra secret ?)
2) l'utilisation des tiges de myrte pour la fabrication des gireliers

(utilise-t-on le myrte pour confectionner uniquement la bouche d'entrée ? Ou peut-on l'utiliser pour confectionner la totalité du girelier à la place de l'osier ou d'un autre bois ? Et n'y a-t-il pas une saison précise pour cueillir les tiges de myrte si l'on veut que le girelier "pêche" ?

Merci par avance. Amitiés.

Claudet

R2a. (de SM)

Salut Claudet,

En ce qui concerne les gireliers et leur fabrication je suis loin d'être un spécialiste mais je sais que les gireliers tout comme les gobiers "qui font pêche" sont uniquement fabriqués à partir du myrte.

Le "ventre" avec de longues tiges et la "pachole" avec des sous-rameaux plus fins. On doit couper les branches de myrte à la nouvelle lune et quand la sève est descendue (durant les mois d'hiver).

Je ne crois pas que des gireliers soient fabriqués à partir d'osier ou d'autre bois dans la région. Par contre, beaucoup de gens croient que c'est de l'osier parce que c'est tressé.

J'avais rencontré la fille d'un ancien pêcheur de Saint Mandrier qui m'avait raconté tout ça.

Je vais essayer de reprendre contact début mars, au cours de la réunion du bureau des amis des Janas. Je te tiendrai au courant.

Pour la liqueur de myrte, ce n'est pas bien compliqué mais ma recette est empirique :

Cueillir les fruits après les premières gelées (ordinairement au cours du mois de décembre) et les mettre à macérer dans l'alcool à 90 durant trois mois. (Environ 1 kilo de baies pour 3 litres d'alcool)

Filtrer afin de récupérer le liquide.

Faire un sirop de sucre avec 500 g de sucre pour un litre d'eau et l'ajouter progressivement afin d'obtenir la douceur désirée.

Pour rabaisser le degré alcoolique, il est possible d'ajouter alors la quantité d'eau désirée à partir de ce moment-là.

Certains procèdent directement avec de "l'aïgo ardent" mais l'extraction des saveurs est, à mon avis, moins subtile. De plus, en fonction de la climatologie de l'automne, on risque d'obtenir un trop faible degré alcoolique après adjonction du sirop.

Selon les années, il est possible de procéder à deux macérations successives des baies. La seconde devant alors durer plus longtemps.

Cette année (2006), les myrtes n'ont pas subi de gelée dans la forêt des Janas. Elles donneront certainement une liqueur quelconque.

Personnellement je n'en ai pas ramassé mais avec ce que j'avais récupéré en 2005, je suis paré pour au moins deux années.

Tu en as dégusté, il me semble, à La Désirée, au printemps dernier !

(...) Adessias.

Pif

R2b.

Bonjour,

Pas de problème, vous pouvez faire état de tous nos échanges sur le myrte et les gireliers dans votre blog.

Pour compléter la discussion sur ces sujets, je vous communique d'ailleurs ci-dessous quelques précisions que je viens de recevoir de mon ami Serge Malcor, ancien pharmacien de Toulon, qui possède une fiche sur les propriétés et les usages du myrte. Voici ce qu'il vient de m'écrire :

1) En ce qui concerne les gireliers et leur fabrication je suis loin d'être un spécialiste mais je sais que les gireliers tout comme les gobiers "qui font pêche" sont uniquement fabriqués à partir du myrte.
Le "ventre" avec de longues tiges et la "pachole" avec des sous-rameaux plus fins. On doit couper les branches de myrte à la nouvelle lune et quand la sève est descendue (durant les mois d'hiver).
Je ne crois pas que des gireliers soient fabriqués à partir d'osier ou d'autre bois dans la région. Par contre, beaucoup de gens croient que c'est de l'osier parce que c'est tressé.
J'avais rencontré la fille d'un ancien pêcheur de Saint Mandrier qui m'avait raconté tout ça.
Je vais essayer de reprendre contact début mars, au cours de la réunion du bureau des amis des Janas. Je te tiendrai au courant.
2) Pour la liqueur de myrte, ce n'est pas bien compliqué mais ma recette est empirique :
Cueillir les fruits après les premières gelées (ordinairement au cours du mois de décembre) et les mettre à macérer dans l'alcool à 90 durant trois mois. (Environ 1 kilo de baies pour 3 litres d'alcool)
Filtrer afin de récupérer le liquide.
Faire un sirop de sucre avec 500 g de sucre pour un litre d'eau et l'ajouter progressivement afin d'obtenir la douceur désirée.
Pour rabaisser le degré alcoolique, il est possible d'ajouter alors la quantité d'eau désirée à partir de ce moment-là.
Certains procèdent directement avec de "l'aïgo ardent" mais l'extraction des saveurs est, à mon avis, moins subtile. De plus, en fonction de la climatologie de l'automne, on risque d'obtenir un trop faible degré alcoolique après adjonction du sirop.
Selon les années, il est possible de procéder à deux macérations successives des baies. La seconde devant alors durer plus longtemps.
Cette année (2006), les myrtes n'ont pas subi de gelée dans la forêt des Janas. Elles donneront certainement une liqueur quelconque.

A bientôt,

Amitiés,

Jean-Claude Autran

R2c.

Re bonjour,

J'ai oublié, hier, de vous envoyer des photos de gireliers.

En voici deux pour votre information : girelier_1.jpg et girelier_2.jpg

Mais je ne sais pas si vous avez le droit de les faire figurer sur votre blog car ces photos ont été respectivement copiées à partir de deux sites internet suivants : http://pieds-noirs.info/pni/article.php3?id_article=223 et http://www.peche-guilfish.com/shop/index.php?id=2331

Amitiés,

Jean-Claude Autran

Q3a. (27 juin 2007)

Bonjour Monsieur AUTRAN,

Objectif: pérenniser par l'image la fabrication d'engins de pêche méditerranéens en vannerie.

Dans le domaine "pêche et engins de pêche" je suis à la recherche d'informations sur la fabrication artisanale des gireliers, nasses, garbelles en osier, myrte etc ...

Outre le côté documentaire, mon souhait serait de pouvoir réaliser un film vidéo amateur sur cette technique de vannerie.

En conséquence je suis à la recherche d'une personne sachant encore pratiquer cette technique ancestrale dans le Var.

Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer une piste ?

Par avance merci.

Cordialement.

AG

Q3b.

Bonjour Monsieur AUTRAN,

Dans le prolongement de mon projet concernant la "pérennisation" de la fabrication de gireliers ou autres nasses en myrte,

Je viens d'explorer deux sites internet où il est question de "techniques de fabrication" :

corsicanostra.free.fr/travaux de la mer.htm

ajaccio.fr

Bien que relativement succint le detail est cependant intéressant.

Je ne manquerai pas de vous communiquer ultérieurement d'autres éventuelles "trouvailles".

Cordialement.

AG

Q3c. (à SM)

Salut Serge,

Comment va ?

L'un de mes correspondants cherche une personne qui pratiquerait encore dans le Var la fabrication artisanale de gireliers, nasses, garbelles en osier, myrte. (Je crois que c'est pour en faire une video).

Aurais-tu des informations à ce sujet ? Merci par avance.

Fox

R3a.

Adiou Claudet,

Je vais tâcher de retrouver le nom du fabricant de gireliers. Il habite vers le fort Napoléon mais j'ai oublié de marquer son nom et son adresse...

(...) Le bonjour à toute ta tribu.

Adessias.

Pif

R3b.

Bonsoir,

Pardon pour le retard à vous répondre. Je ne connais personne qui pratique la technique de fabrication des gireliers, mais, en interrogeant autour de moi, j'ai trouvé un ami qui pourrait avoir une piste, à La Seyne sur Mer, d'un fabricant artisanal de gireliers et qui, à son avis, accepterait d'être filmé. Mais il n'a plus l'adresse exacte en tête et me demande quelques jours de délai pour interroger quelqu'un de son entourage qui doit pouvoir la lui retrouver.

Je vous tiens au courant.

A bientôt, dès que j'ai du nouveau.

Cordialement,

Jean-Claude Autran

Q4a.

Bonjour Monsieur AUTRAN,

Merci pour votre aimable réponse: rien ne presse car je ne puis être libre pour la réalisation du "projet gireliers" que pendant le mois d'octobre prochain.

En attendant je continue mes recherches et ne manquerai pas de vous tenir au courant.

Cordialement.

AG

Q4b. (30 août 2007)

Je viens d'avoir un coup de fil au sujet de la personne qui fabrique les gireliers.

Il s'agit de monsieur AV qui habite (...).

Mais il paraîtrait que vous vous connaissez déjà !

Pif

R4.

Merci, Pif, pour l'adresse du fabricant seynois de gireliers.

Je l'ai transmise à mon correspondant qui souhaitait faire une sorte de reportage sur les gireliers en lui demandant de prendre contact directement avec M. V.

Je connais en effet la famille V. J'ai dû les rencontrer 1-2 fois à une inauguration ou à une journée Histoire et Patrimoine.

Mais c'est surtout avec MV que j'ai eu des échanges. Son mari, physiquement, je ne m'en souviens guère. Sa famille connaissait bien mon père, comme le montre un de ses messages ci-dessous

Fox

Q5.

Bonsoir,

J'ai pu avoir l'adresse de la personne qui, à La Seyne-sur-Mer, fabrique encore des gireliers. Il s'agit de :

Monsieur AV (...)

Vous pouvez prendre contact avec lui de ma part (mon père le connaissait bien) ou de mon ami Serge Malcor, qui le connaît aussi.

Cordialement,

Jean-Claude Autran

R5.

Bonjour,

Merci d'avoir mené à bien les recherches concernant la fabrication des gireliers.

Pour l'instant je suis encore en Savoie où je passe tous mes étés et une partie de l'automne.

Dès mon retour dans le Midi vers le 15 octobre je m'empresserai de prendre contact avec Mr AV et ne manquerai pas de vous tenir informé.

Cordialement.

AG

Q6. (11 janvier 2008) à AG et à SM

Bonsoir,

Je ne sais pas si vous avez réussi à faire votre reportage sur la fabrication de gireliers auprès de M. AV.

Mais peut-être serez-vous intéressé par les coordonnées d'une seconde personne qui, à La Seyne-sur-Mer, fabrique des gireliers. Il s'agit de M. PP, capitaine du port de Saint-Elme.

Voir la copie ci-jointe d'un article paru hier dans Var-Matin

Cordialement,

Jean-Claude Autran

R6a.

Bonjour,

Merci pour cette seconde piste à propos des "créateurs de gireliers". C'est très aimable à vous et encore merci.

Dans quelques jours je vais m'organiser pour rencontrer MM. AV et PP ainsi que vous-mêmes si vous le permettez.

Cordialement.

AG

R6b.

Salut Fox,

(...) Merci pour l'article sur le nouveau capitaine de port de Saint Elme que je ne connais que de vue. Au printemps dernier, il a remplacé Julien, un petit gars que j'ai vu naître mais qui actuellement s'est rapproché de son domicile en prenant la direction du port de La Madrague de Giens.

En tant que capitaine de port, il aurait tout de même pu ajouter qu'il est interdit d'avoir à bord d'une embarcation plus de deux gireliers.

C'est la raison pour laquelle quand nous faisons une pêche aux gireliers, nous prenons deux ou trois kayaks en remorque et autant de personnes que de bateaux...

Je ne connaissais pas l'usage du lentisque à la place du myrte, mais il est vrai que c'est un bois aux caractéristiques semblables.

(...) Grosses bises à toute la maisonnée et à bientôt.

Adessias.

Pif

Q7.

Bousoir Pif,

(...) A propos des gireliers, j'ai aussi été surpris de voir citer le lentisque pour leur fabrication. Mais je me demande si le capitaine du port connaît suffisamment nos arbustes de la garrigue ou du maquis. Il prétend que nos anciens appelaient le lentisque "daladéou". Or, à ma connaissance, et à celle de Frédéric Mistral, le daladèu (ou daradèu, daladèr, daradèr, daradèl, aladèr, alavèr, etc. etc.), c'est le filaria, ou philaria, ou filaire (avec ses espèces bien connues : aladèr mascle, filaria à feuilles étroites ; gros aladèr, filaria à large feuilles). Le lentisque (Pistachier Lentisque), en provençal, tout le monde s'accorde pour dire que c'est lou lentiscle. Filarias et lentisques se côtoient souvent dans nos bois, mais les premiers sont des oléacées, les seconds des térébinthacées. Rien à voir entre eux, ni avec le myrte, ni avec l'osier. Alors, finalement, lequel des deux utilise-t-il en réalité ? Et lequel est un bois fait pour la mer ? Je n'en sais rien. Il faudra lui demander. (...)

Claudet

Q8. (9 février 2013)

A noter aussi la page de Var-Matin datée du 9 février 2013, consacrée à : « BO, le dernier des tresseurs de nasses » - A 79 ans, le pêcheur du Lavandou veut transmettre son savoir faire. Alors, il va donner des cours, de la cueillette du myrte et du jonc, jusqu'à la pêche, en passant par le façonnage... ».

JCA

Q9. (17 juillet 2013)

A noter enfin deux autres articles retrouvés dans Var-Matin, l'un à la page de Bandol, le 6 juin 2011 : « HS, tresseur de gireliers », qui utilise « le mélandrier, originaire d'Amérique du nord » et « cuilli de lune ». Dans un autre ariticle, paru dans l'édition de Var-Matin du 17 juillet 2013 : « Girelier, une passion en voie de disparition », avec la photo du même Henri Suquet, avec « l'un de ses gireliers fabriqués à partir de myrte », là il est question d'utiliser un partage entre « la gineste, la myrte et le mélancier ; et non pas l'osier ». Alors, faut-il lire mélandrier ou mélancier ?? (Mélancier semble être une forme vieillie de l'Amélanchier, tandis que Gineste semble correspondre à notre Spartier à tiges de Jonc (ou Genêt d'Espagne)).

JCA

Q10. (18 octobre 2015)

Cher J.Claude,

(...) Tu trouveras ci-joint quelques photos de girellier (l’orthographe 1 l ou 2 l !)  que fait mon mari Baby, il y a fort longtemps nous en avions discuté au temps où ton père était vivant, actuellement il les confectionne en myrtes et en tamaris qui demeure un bois imputrescible .

Bien à toi et bon dimanche.

A bientôt

MV

R10.

Bonjour Michèle,

Pardon pour le retard avec lequel je réponds à ton dernier message.

Merci pour les photos de gireliers. Je savais que ton mari en fabriquait. Il y a quelques années déjà, lors d’échanges avec différentes personnes intéressées par les gireliers, son nom m’avait été communiqué par mon ami Serge Malcor.

A la suite de quoi, plusieurs autres fabricants de gireliers varois avaient été identifiés : l’un (PP, de Saint-Elme) utilisait myrte et lentisque (ou filaire ?). Un autre (HS, de Bandol) utilisait myrte, « mélandrier » (ou « mélancier ») et « gineste ». On n’a pas trop su à quoi correspondaient les noms de ces deux derniers végétaux. « Mélandrier » aurait pu peut-être correspondre à l’amélanchier et « gineste » au genêt d’Espagne (?). Un autre (BO, du Lavandou), utilisait myrte et jonc...

Tous ces échanges d’informations avaient été mis dans le “forum” de mon site à la page : http://jcautran.free.fr/forum/peche.html#8

Mais je ne connaissais pas encore l’usage du tamaris que fait ton mari.

Avec amitiés.

Jean-Claude

R11. (11 décembre 2016)

J'ai encore trouvé la référence à cet ouvrage de Bernard Bertrand : « Le tresseur de nasses de Méditerranée - Blaise Obino »




5 septembre 2006 - 10 novembre 2012 : Pêche à l'issogue

Q1.

Salut jeune homme,

Ta photo du pin de Grune, c'est la photo que j'avais vue à la Seyne.

J'ai trouvé une carte postale (en photocopie) mentionnant la pêche à l'issogue.

La photo est prise sur la corniche de Tamaris (on discerne le port du Manteau dans le fond), certainement à côté du casino.

Ça ressemble à la pêche à la seince mais je n'avais jamais entendu ce terme.

Adessias

Pif

R1a.

Salut Serge,

J'avais vu, en effet, passer cette photo parmi les nombreuses cartes postales de La Seyne et de Tamaris (...).

Le terme issogue m'avait aussi interpellé.

Que dit le dictionnaire de Frédéric Mistral ?

1) Le provençal isso ! correspond à l'interjection hisse ! tire ! pousse ! en avant ! etc. et oh isso ! est le « cri d'ensemble que poussent les pêcheurs pour haler un câble ou lever les filets ».

2) On trouve le provençal issogo ou eissaga, mais il n'y a pas de rapport avec la pêche.

3) On trouve aussi la famille de mots eissaugo, eissago, issago, etc. (qui a pu être francisé en issogue), qui signifie : « long filet de pêche formé d'une grande poche et de deux ailes ; nom du bateau qui traîne ce filet ». Un eissauguié est celui qui pêche à l'eissaugo.

Apparemment il s'agit d'une pêche au moyen d'un filet qu'on tire, qui s'apparenterait à une senne (tournante ou coulissante) qui permet d'encercler les bancs de poissons. Je n'ai pas inclus pêche à la seince dans mon lexique. Cela correspond-il bien à une senne ou seine, telle qu'on la décrit dans les dictionnaires ?

D'ailleurs il y a plusieurs autres cartes postales de Tamaris ou de Balaguier, sur le même site internet, qui montrent (sans parler d'issogue) des groupes de pêcheurs en train de tirer, de la même façon, leurs filets sur le chemin qui n'était pas encore l'actuelle corniche goudronnée.

A bientôt.

Bon séjour à La Faurie.

Claudet

R1b.

Salut Pif,

Encore une carte postale des pêcheurs à l'issogue, qui sont cette fois orthographiés issauguos.

Mais peux-tu reconnaître l'endroit ? Anse de Balaguier? Eguillette ? Ou un autre lieu ?

A bientôt.

Claudet

Q2.

Salut Claudet,

(…) Ta photographie de la pêche à l'issaugue est très belle. Après avoir bien examiné ses détails, je pense qu'elle a été prise entre neuf et dix heures du matin et que ce rivage pourrait être celui du Pin de Grune, à cause du grand mur. Personnellement je pencherai plus pour la pointe du Canon, à Saint-Mandrier. Le grand baraquement à dû disparaître mais le toit que l'on discerne derrière pourrait être celui d'un bâtiment de l'hôpital. Quant au musoir de la jetée qui dépasse du muret, il pourrait figurer l'estacade qui marque la fin des pistes d'envol de la BAN. Les collines qui se devinent dans le lointain pouvant être celles de la Terre Promise...

Voilà pour aujourd'hui !

Bisous à tous

Pif

Q3. (3 août 2010)

Bonjour Jean Claude, en regardant de vieilles photos sur Tamaris, j'ai trouvé une carte postale représentant des pêcheurs tirant un filet depuis la route de la corniche.

Pêcheurs à l'ISSOGUE. Quesaco ?

Amitiés

HG

R3.

Bonjour Henri,

J'avais aussi découvert ce terme sur de vieilles cartes postales de Tamaris ou de Balaguier et j'avais fait une petite recherche à ce sujet :

Que dit le dictionnaire de Frédéric Mistral ?

1) Le provençal isso ! correspond à l'interjection hisse ! tire ! pousse ! en avant ! etc. et oh isso ! est le « cri d'ensemble que poussent les pêcheurs pour haler un câble ou lever les filets ».
2) On trouve le provençal issogo ou eissaga, mais il n'y a pas de rapport avec la pêche.
3) On trouve aussi la famille de mots eissaugo, eissago, issago, etc. (qui a pu être francisé en issogue), qui signifie : « long filet de pêche formé d'une grande poche et de deux ailes ; nom du bateau qui traîne ce filet ». Un eissauguié est celui qui pêche à l'eissaugo.

Tu trouveras d'ailleurs dans la section Pêche et et engins de pêche du forum de mon site le détail des échanges que j'avais eus avec Serge Malcor à propos de cette pêche à l'issogue. Voir à :

http://jcautran.free.fr/forum/peche.html#7

Merci, par ailleurs, pour la référence du superbe site Solimages qui a si bien illustré tes textes.

Amitiés, à un de ces jours sans doute.

Jean-Claude

PS. Je travaille d'arrache-pied pour finir la mise à jour de l'Histoire de la philharmonique La Seynoise qui doit paraître en octobre.

Q4. (27 décembre 2011)

Monsieur,

C'est encore moi !  A propos donc du sens du terme " issaugue", qui intrigue certains familiers de votre site.

Cela  veut dire tout simplement " hisse-algues". Car si le filet en question permettait de pêcher du poisson, il ramenait aussi à terre beaucoup d'algues. L'explication se trouve dans l'ouvrage suivant, consultable sur " Googlelivres" : Sabin  Berthelot. Études sur les pêches maritimes dans la Méditerranée et l'océan - Page 150. 1868.
       
Le nom d'eissaugue provient du provençal ; il est formé du verbe hisso (hisser ) et du substantif aougo (algue), parce que le filet, en draguant le fond herbeux, emporte avec lui beaucoup d'algues marines ; de là l'expression ...


Bien à vous.

JH

R4. (2 janvier 2011)

Bonjour Monsieur,

(...) Merci également pour l’explication du mot Issaugue. Je n’avais pas réalisé le lien avec “hisse-algues”, qui est parfaitement expliqué dans l’ouvrage sur les Pêches maritimes dont vous m’avez communiqué la référence. Je vais faire suivre cette explication aux personnes intriguées par cette “pêche à l’Issaugue”.

Bien cordialement à vous, et tous mes vœux également pour la nouvelle année

Jean-Claude Autran

Q5. (6 novembre 2012)

Bonjour Jean Claude,
 
J'ai revu l'illustration représentant de vieux pêcheurs seynois qui pêchent à l'Issogue.
 
Je ne connaissais pas cette méthode, par contre dans ma jeunesse, avec mon père et surtout Mr Gallian on pêchait avec un filet d'une dizaine de mètres environ que l'on déployait autour des rochers.
 
Ensuite on remuait les pierres afin d'attaper les gobis et les rouquiers puis on allait un peu plus loin et on recommençait l'opération.
 
Mr Gallian était le gardien du fort de l'Eguillette et nous pratiquions cette pêche bien à l'abri.
 
Cette forme de pêche était pratiquet à l'aide de ce fameux filet qu'on appellait ENTREMAILLON.
 
Le fort de l'Eguillette, que de souvenirs. Nous étions trés amis avec les Gallian et Serge le fils.
Il y a en haut, une terrasse immense avec une vue magnifique sur la rade et des souterrains ou l'on jouait à se planquer.
 
Bon je préfère arrêter là car j'aurai tant de choses à dire et te ferai perdre ton temps.
 
A la prochaine.
 
Salut Jean Claude

R5.

Salut Henri,

Moi non plus, je ne connaissais pas cette « pêche à l’issogue » jusqu’à ce que je la découvre sur de vieilles cartes postales des rivages de la corniche de Tamaris ou de Balaguier.

D’après le dictionnaire de Frédéric Mistral, le mot issogue semble venir du provençal EISSAUGO (ou EISSANGO, EISSAIGO, EISSAGO,...) qui désigne « un long filet de pêche, formé d’une grande poche et de deux ailes ». Apparemment, il pouvait être tiré soit par des pêcheurs depuis le rivage, soit par un bateau que l’on appelait aussi l’EISSAUGO. Il y a des mots synonymes en provençal qui sont NASSO (nasse) et SÈINO (senne).

Je ne me souvenais pas non plus de ce filet appelé ENTREMAILLON. Mais lui aussi dérive d’un mot provençal ENTREMAI (ou ENTRAMAI, ENTREMAU, TRAMAU,...), le tramail, en français, qui désigne « un filet composé de trois nappes ou de trois rangs de mailles, que l’on peut tendre par exemple en travers d’une rivière ».

A noter que le fort de l’Eguillette est aujourd’hui accessible plusieurs fois par an, pour différentes expositions et particulièrement au moment des Journées du Patrimoine. Je suis déjà allé sur la terrasse et la vue sur la rade est en effet exceptionnelle (photos ci-jointes).

Merci enfin pour cette photo de la brouette de cèpes. Je n’ai jamais vu ça. Tout ce que j’ai ramassé ces temps-ci, faute de safranés, c’était des pissacans. Quoi qu’il y aurait eu pas mal de safranés dans les Maures cette année. Mais rien qu’à l’idée qu’il faut traverser Toulon...

A la prochaine.

Jean-Claude



21 août - 1er septembre 2006 : Histoire des parcs à moules et à huîtres dans la rade de Toulon

Q1.

mon pére et surtout mon grand pére avait crée en 1890 les premiers parcs à coquillages au Lazaret et à Tamaris. Dans le journal "Echos de Tamaris" du 21 mai 1892, il y a un article à ce sujet.....

Habitant depuis toujours Toulon, je m'intéresse à la vie locale......

Merci pour tout vos livres et articles sur ce sujet.

YDJ

R1.

Bonjour Monsieur,

Merci pour votre aimable message, que j'ai communiqué à mon père, Marius Autran (96 ans !).

Mon père se souvient bien d'avoir cité votre famille, et notamment RDJ, dans l'histoire des parcs à moules, qui se retrouve dans 3 de ses chapitres : La Baie du Lazaret (tome III), Vie maritime (Tome VII) et Artisanat seynois (Tome VIII). Il vous transmet son meilleur souvenir.

Nous ne connaissons pas l'article que vous mentionnez dans les Echos de Tamaris. Si cela vous était possible de le scanner et de nous en envoyer une copie, je pourrais, avec votre permission, le rajouter comme une illustration complémentaire dans l'histoire des parcs à coquillages seynois sur notre site internet.

Merci par avance,

Cordialement,

Jean-Claude Autran

Q2.

Merci de votre réponse, je vais vous envoyer une photocopie du journal "l'Echo de Tamaris" car il est trop grand pour être scanné. Pourriez vous m'envoyer l'adresse où l'expédier...

Sincéres salutations.

YDJ

R2.

Bonjour,

Merci par avance pour le photocopie du journal.

Voici mon adresse complète : (...)

Très cordialement,

Jean-Claude AUTRAN

Q3.

Monsieur,

Ci-inclus la photocopie en question.

L'OSTREICULTURE DANS LA RADE DE TOULON

-------------

En attendant que l'Institut biologique, de Tamaris, soit en plein fonctionnement - ce qui, malheureusement, ne semble pas près d'arriver, malgré la tenace et infatigable persévérance de son fondateur, le savant professeur Dubois, par suite de l'inertie, et, il faut l'avouer, de la lésinerie de l'État et des particuliers, - un ostréiculteur a installé, depuis trois ans dans le golfe de La Seyne, à Mouissèques, un établissement de culture des huîtres et des moules qui mérite de fixer notre attention.

Malgré les affirmations du célèbre M. Coste, l'éminent créateur de l'ostréiculture en France, de M. Renard, envoyé en mission spéciale sur les côtes françaises pour faire un rapport sur l'état de cette nouvelle production maritime et de divers savants et particuliers qui, après de nombreux essais d'ensemencement d'huîtres, ont tous déclaré et reconnu l'impossibilité de produire des huîtres dans la Méditerranée, M. de Jouette, pénétré des avantages qui résulteraient pour la région et pour ceux qui l'entreprendraient, de la création de parcs sur nos côtes méridionales, a eu le courage de créer de toutes pièces cette industrie en pleine mer latine, en se servant, seulement, des données de la science sur l'histoire de l'huître. Il avait remarqué que, dans toutes les tentatives qui ont été faites à ce sujet, on mettait en pratique les procédés qui réussissent si bien dans l'Océan. Il les a profondément modifier et le succès est venu couronner ses patients et persévérants efforts.

Il a créé à Bonifacio, un banc reproducteur, qui donne, actuellement, une quantité d'huîtres limitée seulement par le nombre des collecteurs immergés.

M. de Jouette s'est, dès les premiers jours, préoccupé surtout de la question économique. Il semble avoir pris pour devise les paroles de M. Bouchon-Brandely, inspecteur des pêches maritimes de France, dans son premier rapport au Ministre de la Marine : « J'invite, d'une façon très pressante, tous les ostréiculteurs français à réaliser dans leur outillage des améliorations indispensables ; il faut arriver à fournir à meilleur marché les précieux mollusques, si l'on veut lutter contre la concurrence étrangère qui devient chaque année plus menaçante. » Les fameuses huîtres d'Ostende proviennent en majeure partie des Sables d'Olonnes ; les parqueurs belges les immergent dans les bassins d'Ostende et les revendent ensuite sous ce nom (encore une contrefaçon belge) jusque sur les marchés français aux prix que l'on sait. La Hollande fournit actuellement pour le seul marché de Paris, cinq millions de kilogrammes de moules !

Qui croirait qu'un pays aussi favorisé que le nôtre au point de vue de l'étendue des côtes et de la multiplicité des endroits favorables à l'élevage des animaux marins, est et reste tributaire de l'étranger pour une production que la nature nous donnerait en si grande abondance si nous voulions prendre la peine de la cultiver intelligemment.

Pour ne parler que de la rade de Toulon, il n'y a certainement nulle part une source aussi inépuisable de coquillages de toute espèce, et dont la réputation est européenne. Et pourtant, il n'existait jusqu'à ces dernières années que le parc aux huîtres de Brégaillon, aujourd'hui presque abandonné, par suite de luttes judiciaires entre son concessionnaire et celui qui lui a succédé.

Aussi, devons-nous de chaleureux encouragements à M. de Jouette, qui, seul, sans appui pour lutter contre tous les obstacles, et surtout les tracasseries administratives, est venu installer, de toutes pièces, un parc flottant pour l'élevage et la culture des petites huîtres nées à Bonifacio, parc qu'il perfectionne chaque jour dans son ensemble et dans ses moindres détails.

J'en suis, depuis quelque temps, avec un vif intérêt, le fonctionnement et les modifications presque quotidiennes, car il est situé dans les eaux de la Rouve. Il se compose d'un radeau de 30 mètres de long sur 15 mètres de large, formé de madriers laissant entre eux 128 compartiments dont 634 sont destinés aux huîtres et 64 aux moules. Des fûts vides, disséminés également dans le parc, lui donnent la force nécessaire pour supporter les cadres mobiles à grillages, superposés, qui sont successivement retirés au-dessus de l'eau au moyen d'un treuil à manivelle.

Je consacrerai prochainement une étude plus complète et plus approfondie à l'ensemble de cette grande exploitation, si ingénieusement combinée, qui est appelée à un immense avenir, par suite de l'installation d'un troisième établissement de 400 mètres sur 50 à Port-Miou.

Il me suffit aujourd'hui de constater les résultats déjà obtenus par M. de Jouette, qui livre, à la consommation, des huîtres excellentes, uniques dans leur espèce, au prix de 0 fr. 30, 0 fr. 50 et 0 fr. 60 centimes la douzaine, et d'appeler l'attention du public et de l'État sur une tentative qui aura certaienement des imitateurs, encouragés par son exemple, car elle est pleine de promesse pour la richesse et la prospérité de notre pays.

Paul COFFINIÈRES
Il s'agit de mon grand-père HDJ, dit "René", né en 1847, mort à Toulon en 1933.

Salutations amicales.

YDJ

R3.

Bonjour Monsieur,

Votre photocopie du journal "Échos de Tamaris" du 21 mai 1892 m'est bien parvenue et je vous en remercie sincèrement.

Je vais pouvoir rajouter ce document complémentaire dans le chapitre traitant de l'histoire des parcs à coquillages seynois dans le site internet jcautran.free.fr.

Très cordialement,

Jean-Claude Autran


 

11-14 juillet 2006 : L'étoile des pointus ?

Q.

Salut Claudet,

Une brave dame qui fut l'institutrice de mon fils, et qui s'en est remis, me pose une question saugrenue à laquelle je ne trouve pas de réponse.

Sur les pointus, il y a souvent une étoile de chaque côté du capian, sur le dernier bordé. Elle voudrait savoir si ces symboles, qu'on ne trouve pas systématiquement sur tous les modèles, ont une valeur de porte bonheur ou autre.

Rien ne m'est encore apparu sur le net ni sur mes livres, mais effectivement il y a bien des pointus qui arborent ces étoiles.

Si tu as une explication à cette énigme, merci de m'en faire profiter.

Adéssias.

Pif

R.

Salut Pif,

(...) Toujours rien trouvé sur l'étoile des pointus.

A bientôt,

Amitiés,

Claudet


 

9 avril 2005 : Lexique des termes employés dans la construction des pointus et barquettes

Q1.

Salut Foxygène !

Je viens de terminer un bouquin sur les pointus et les barquettes, très intéressant par ailleurs, et j'y ai trouvé un petit lexique des termes employés dans la construction et la pratique du petit métier.

Je te le fais passer par fichier joint, mais si ta bécane ne veut pas l'intégrer, je reste en possession du livre encore quelques jours.

Amitiés et Adessias !

Pif

R1.

Ave, Grand Chef,

Merci pour ton message. Mais ton fichier m'a donné quelques soucis. Je n'ai pas compris pourquoi il était compressé et occupait 2 x 12 Mo après décompression, alors que ce n'était qu'une liste de mots de quelques pages. Bref, l'énormité du fichier word (.rtf) m'a effacé toutes mes menus déroulants et mes préférences word (mais j'ai pu les reconstituer, car j'ai l'habitude des incidents). Mais le document récupéré, après élimination de fichiers images bizarres, n'avait plus que 2 pages de textes, de gancho à viluro. Il doit manquer les lettres de A à G, qui ont disparu quelque part.

Mais merci quand même, c'est un glossaire qui m'intéresse beaucoup. Peut-être ferai-je une nouvelle tentative de récupération de ce curieux fichier.

JCA

Gànchou : Gaffe
Gangui : Petit chalut, désigne aussi le " bateau qui le traîne
Garbé : Gabarit
Gardo-banc : Renfort de banc
Gaùbi : Savoir-faire, maîtrise, aisance
Issoun : Drisse de l'antenne
Lahut : Gros gangui, désigne aussi le bateau qui le traîne
Latto-baou : Eau, barrot
Laveù : Hameçon
Lènci : Palangrotte
Lèvo-pei : Épaississement du plat-bord arrière gauche, protection de la falque
Ligno-maire : Palangre
Ligno morto : Palangre de fond
Longo : Autre nom de la palangrotte
Loubo : Loube, scie à dents de loup utilisée en va-et-vient par deux scieurs de long
Madié : Madrier, grosse pièce de bois, .bâti-moteur, barrot
Madrago : Pêche au thon au filet fixe et près des côtes
Manjo-vent : Petit foc
Man-tenen : Poignée de l'aviron
Mar de Marsiho : Mer des marseillais, partie de la rade de Marseille située en-deçà du Frioul
Mar d'amotlnt : Partie nord de la rade de Marseille
Mar délieuro . : Haute mer, large
Mar d'avaù : Partie sud de la rade de Marseille
Marinié : Barque de 26 pans pour la traîne d'été
Martégaù : Filet (voir bourgin, brégin)
Matafioun : Cordon pour attacher la voile
àl'antenne
Mestre d' aisso : Charpentier de Marine (à Marseille)
Mestro : Grand voile
Mousclaù : Hameçon
Murado : Intérieur de la coque
Naufe, : Sorte de petit foc
Palangrin : Long palangre
Pan : Empan, mesure d'environ 25 cm
Papefigo : Voile d'étai
Payoù : Paillol, plancher de la barquette
Peno : Coin du bas d'une voile latine, partie postérieure de l'antenne
Pescadou : Pêcheur professionnel
Pescaire : Pêcheur amateur (légèrement péjoratif)
Pitalo : Baupré
Plan : Fond du bateau
Piano : Pièce de fond du bateau
Poulacro : Générique pour foc, désigne aussi le bateau possédant un foc
Quitran : Goudron
Radasso : Radasse, vieux filet usagé servant à la pêche des oursins
Rafiau : Pointu toulonnais
Récampadis : Litt. réfugiés. Terme gentiment moqueur pour "touriste"
Rem : Aviron
Rodo de poupo : Étambot
Salabre : Les étrangers l'appellent "épuisette"
Saltarelo : Sauterelle, fausse-équerre
Sarreto : Bauquière
Sardinaù : Filet à mailles serrées dédié à la sardine, désigne aussi le bateau
Sarpa : Lever l'ancre
Seincho : Pêche au thon à la senne, dans des filets fixes
Serra : Vaigrage
Sorro : Lest
Talounoù : Armement de la quille
Taùmé : Tillac
Tasseiroun : Voile d'étai de mauvais temps
Tier-pount : Voile latine
Timoun : Safran de gouvernail
Toulounenco : Canne à pêche longue et flexible pour pêcher dans les trous de rochers
Tounaio : Filet dérivant dédié au thon
Trencarén : Trinquenin, partie latérale du pontage
Trépadou : Place du timonier
Trinqué : Mât incliné vers l'avant des catalanes, mât d'artimon
Trinquetin : Foc de trinqué
Vaco : Tartane chalutant seule
Véleto : Petite voile latine gréée sur la vergue de mestre
Véradié : Filet dérivant
Véruno : Tarière
Viluro, viruro : Virure, bordage entier

Première partie du fichier, récupérée par la suite :

Agrupe : Aiguillot, partie mâle de la penture de gouvernail
Aisso : Herminette, hache des charpentiers
Amadièro : Espace entre varangues, maille
Anguilié: Orifices pratiqués dans le bas de la varangue pour permettre la circulation de l'eau dans tous les compartiments de la cale.
Anguilié de faouco : Dalots, orifices pratiqués dans la falque pour évacuer les eaux stagnant entre pont et falque
Anteno : Antenne, grande vergue supportant le tier-pount
Apoundoun : Allonge
Arboura: Mettre le mât en place
Arjoù : Barre de gouvernail
Aubre : Autre nom du mât
Augivèù : Drisse de foc (fixation en haut du mât)
Banc d'apé : Renfort du bordé
Banc d'arboura : Renfort du bordé prés du mât
Barbeto : Amarre
Battudo : Filet de 3 brasses de hauteur et 80 brasses de long, pour les scombridés
Beto de traine : Bette servant à la pêche à la traîne, barque de 26 pans
Biòu : Tartane chalutant en couple
Bordàgi : Bordé (parfois utilisé pour bauquière)
Boòude : Corps-mort, mouillage
Bourcé : Voile au tiers
Bourgin, brégin : Filet traînant à mailles étroites formé de deux ailes aboutissant à une manche
Bréganeù : Plat-bord
Brouméja : Brouméger, appâter avec la boette... s'emploie plutôt pour exprimer l'action de vomir par dessus bord, se dit aussi "appeler Raoul"
Cabrì : Croix de Saint-André, dispositif de levage
Calesoun : Tirant d'eau
Caleù : Filet utilisé "au Martigue", carrelet servant à piéger le muge (mulet)
Caneto : Canne à pêche
Carbaloun : Équerrage, angle d'équerrage
Carcagnoù : Petit pont arrière, tillac de poupe
Carenaù: Quille
Catalano : Barque catalane, surtout utilisée en Languedoc
Chòulamén : Tonture, se dit aussi fué
Claveù : Clou, pointe de charpentier
Counassièro : Partie femelle de la panture d'étambot
Courantiho : Pêche du thon en haute mer, par opposition à la seincho
Cuberto : Pont
Dourmento : Palangre
Eissaugo : Long filet de pêche formé d'une grande poche et de deux ailes, désigne aussi le bateau qui traîne ce filet
Emploumba : Épissurer
Enbon : Virure alternant avec le fil
Ensencho : Préceinte
Escaumié : Tolet
Escaumièro : Toletière
Escoa: Membrure (Toulon)
Escoldo : Membrure (Marseille)
Escoto : Écoute
Estamanaire : Allonge
Estivo : Fond de cale
Estrop : Cordelette servant à attacher l'aviron à son tolet
Falouco, felouco : Felouque, barque aux façons effilées et menée à la rame
Fauco : Fargue, falque
Femelot : Autre nom de la counassièro
Ferre, Ferrì : Ancre, grappin
Fièu, fil : Bordage alternant avec l'enbon
Fisco : Vieux filet que l'on joint au bas des tounaio
Floun: Itague, cordage qui sert à hisser l'antenne
 


 

9-10 mars 2005 : Cales à bateau de Fabrégas et de la Verne

Q1.

Salut Claudet,

Aurais tu dans tes archives des photographies représentant les cales à bateau de Fabrégas et de la Verne ?

C'est pour l'association qui a pour but de restaurer ces vestiges de notre patrimoine et qui tiendra un stand sur le port de Sainte Elme pour la fête de la Saint Pierre, à la fin du mois de juin.

Ce sont des amis à moi et d'ailleurs je serais présent sur le stand avec mon livre sur Sicié.

De toute façon ce qui est le plus important pour l'instant c'est de savoir si tu es en possession de quelques documents sur ces plans inclinés et s'il serait possible de les prêter ou de les photocopier pour la manifestation. (Cartes postales, coupures de presse, photos personnelles, anecdotes, etc.)

En te priant de m'excuser pour ce dérangement.

Je monte dans les Alpes samedi et si tout va bien j'y séjourne durant une semaine.

Adessias.

Pif

R1a.

Salut Pif,

Bien reçu ta question. Je fais des recherches, mais c'est moins simple qu'il n'y paraît. Bien que mes ancêtres aient eu une cale à La Verne pendant 75 ans, je ne retrouve aucune photo de cette cale. Je vais voir si je retrouve quelque ancienne photo ou carte postale et je te l'envoie dès que possible.

En attendant, on peut trouver sur le site :

http://laseyne.fr.st.free.fr/

au chapitre "plages", quelques photos récentes de ces cales de Fabrégas et de La Verne. Je t'en adresse des copies ci-jointes.


A bientôt,

Claudet.

R1b.

Salut Pif,

J'ai de la peine à retrouver de belles photos sur les cales de La Verne ou Fabrégas.

En voici cependant deux ci-jointes :

- une en couleur (mais de médiocre qualité) sur La Verne, d'après une brochure de l'Office du Tourisme de 1998
- une en noir et blanc, montrant le bas d'une cale, avec 3 enfants qui posent : Jean-Claude Autran, Michèle Meunier et Michèle Masselo. C'était vers 1949 à Fabrégas.
 
A bientôt si j'en retrouve d'autres. Bon séjour dans les Alpes en attendant.

Claudet

Q2. (12 juin 2006)

Salut à toi, jeune homme !

Après un week end de plage et de kayak, j'adoucis mes rougeurs devant l'écran de la bécane.

Il faut dire que le retour à Fabrégas avec ce labé forcissant, ça commençait à tirer sur les bras.

Je suis en train de préparer un jeu de photos destiné à être plastifié pour orner notre stand des fêtes de la Saint Pierre, à Ste Elme, du 24 & 25 juin.

J'aimerais que tu puisses me renvoyer une photo de toi, déjà dragueur, sur une cale de la Verne. Je l'avais dans mes fichiers mais elle a disparu au cours de la régénération des paramètres de l'automne dernier. L'une des deux filles est la soeur de Roland Meunier, mais qui est l'autre ?

Il existait un site sur les plages de La Verne et de Fabrégas où j'avais trouvé quelques photos intéressantes mais je ne le retrouve plus.

Est-ce que tu autrais plus de chance que moi ?

Si tu le trouve, passes-moi les coordonnées, merci !

Amitiés et gros bisous à toute la famille.

Adessias.

Pif.

R2.

Salut-à-toi, Ô Pif !

Je te renvoie ci-joint la photo noir et blanc de la cale où je me trouve, vers 1949, avec Michèle Meunier et Michèle Massello (devenue Madame Rière) - la famille Massello était très amie de la famille Meunier et le père de Michèle (Georges Massello (1918-1992)) fit partie dans les années 50 de l'équipe de moto-ball.

En fait, la cale où nous sommes, ne se situait pas à La Verne mais à Fabrégas. J'avais toujours eu un doute à ce sujet, mais ma cousine Michèle, qui a revu la photo dans mon album il y a quelques jours, m'a affirmé que ça ne pouvait être qu'à Fabrégas où son grand père Louis (le père de Loulou) avait sa cale et son bateau à cette époque.

Quant au site où tu as vu les photos des plages de La Verne et de Fabrégas, je pense qu'il s'agit du site officiellement non-officiel de La Seyne-sur-Mer : http://laseyne.fr.st.free.fr/

Tu peux aller directement aux photos de ces pages en cliquant sur : http://laseyne.fr.st.free.fr/laverneg.htm

et : http://laseyne.fr.st.free.fr/fabregasg.htm

A bientôt, au plus le tard le samedi 24 à Bastian à 18 heures.

Amitiés.

Claudet

Q3.

Le texte est lisible entre les différents signes cabalistiques mais la photo n'est pas visible.

J'ai une kyrielle de signes sans liens logiques et aucune image.

Tu devrais essayer à partir d'un logiciel pour terrien de base !

Merci pour ta célérité.

Avec le plaisir de te relire très bientôt

L'ours des plages.

R3a.

Désolé, Pif, ce n'est pas la première fois qu'il y a entre nous ce problème de photo.

Je croyais avoir justement un logiciel pour terrien de base. J'échange des tas de photos de ce même format chaque semaine au sein de ma famille, et je n'ai généralement pas de problème. Alors je ne sais pas ce qui se passe entre nous, sinon un conflit entre le paramétrage d'un des logiciels (pas forcément des logiciels photos) qui sont sur nos ordinateurs respectifs.

Je vais réessayer de t'envoyer d'abord le texte d'une part, puis la photo, avec ou sans compression, dans des messages successifs. Dis-moi avec lequel tu reçois la photo intacte.

Sinon, cette photo se trouve aussi sur le forum de mon site, dans nos échanges de mars 2005 sur les cales à bateaux, à l'adresse :

http://jcautran.free.fr/forum/peche.html

Tu peux peut-être aussi la recopier de là.

A très bientôt,

JC

R3b.

Salut Serge,

As-tu pu finalement ouvrir l'une ou l'autres des photos de cales de Fabrégas que je t'ai envoyées avant-hier ?

(...)

Amitiés. A+

Claudet

Q4.

Salut Fox,

J'ai pu ouvrir les photos sans problème (...).

J'ai réussi à ouvrir et à imprimer la photo sur les cales à bateaux. Merci beaucoup !

Voici le texte sur le trajet le long de la côte entre Mar vivo et Fabrégas, en exclusivité. Je l'ai terminé il y a une heure !

Adessias.

Pif


 

28 décembre 2003 - 9 mars 2005 : Termes provençaux relatifs à la pêche et aux poissons de mer

C1a.

Salut Claudet,

Hier il ne faisait pas très beau alors je me suis attelé à ton lexique. Je me suis régalé pendant tout l'après-midi à retrouver des termes qui s'enlisaient doucettement dans ma mémoire et à en découvrir de nouveaux.

Je me permet toutefois de te signaler quelques variantes dont tu feras l'usage que tu voudras !

Gobi de brailles : se disait du "zizi", à la plage ou à la pêche. C'était le seul poisson qui avait le droit de cracher de l'eau de temps à autres et qui restait à l'abri dans le maillot ! (...).

Tintaine : Appareil destiné à accrocher les calmars et le "supis" grâce à leurs nombreux hameçons, à ses éclats métalliques et à un mouvement de haut en bas provoqué par le bras du pêcheur. Mais également, quand une personne est particulièrement agitée ou se retourne souvent dans son sommeil, on dit qu'elle fait tintaine.

(...) C'est tout pour aujourd'hui.

Amitiés.

SM

C1b.

Salut jeune homme,

En lisant ton lexique, j'y ai découvert quelques erreurs ou omissions et je me permets de te les communiquer.

(...) Le nom de bati lou bateù provenait du fait qui fallait faire couler le bateau ! Je pense !

Cigale de mer : Ce n'est pas la galathée qui est un décapode possédant des pinces et qui vit dans les roches. La cigale est un décapode sans pinces (comme la langouste) dont la paire d'antennes s'est transformée en deux excroissances larges qui lui donnent la physionomie d'une cigale. Il existe la grande Cigale de mer qui peut atteindre les neuf cents grammes (j'en ai capturé une bonne demi-douzaine sur le tombant des Deux Frères), et le Cigalon qui atteint péniblement les dix centimètres et qui se complaît dans les herbiers de posidonies. C'est lui qui est très estimé pour décorer la bouillabaisse.

(...) Escargot de mer : L'escargot de mer possède une coquille analogue à celle de ses cousins terrestres. (J'en possède quelques exemplaires.) La limace est le Nudibranche (Branchies nues).

Gabian : Exclusivement le goéland. La mouette se nomme la gabianello. Elle a tendance à remplacer petit à petit le gabian, depuis qu'on a fermé leur cantine préférée : L'émissaire.

Liche : Cette espèce de poissons n'a rien à voir avec les requins ! C'est un scombridé de la sous famille des carangues. Poisson plus proche du thon et du maquereau. (j'ai eu l'occasion d'en harponner deux et je peux te certifier que j'ai fait du ski nautique sous marin derrière ces monstres) !

Voilà pour aujourd'hui, en espérant une bonne réception.

Amicalement.

Serge

R1.

Salut Serge,

J'ai lu avec attention tous tes commentaires sur les termes de mon lexique provençal et des « mots d'ici » et je te remercie pour tout cela et le temps que tu y a passé (...).

- cigale de mer : il y avait bien confusion de ma part avec galathée (vieux souvenir erroné d'un cours de zoologie d'Agro). J'adopte donc ta définition. Mais le grand Larousse assimile aussi la cigale de mer au genre Scyllare des crustacés décapodes.

- escargot de mer : ce que je me représente bien pour en avoir en collection c'est la Natica millepunctata, qu'on appelait dans ma famille « limace de mer », mais elle a bien une coquille (comme on désignait souvent limaces certains genres d'escargots terrestres - les limaces vraies étant alors les « limaces sans coquilles »). Il faudra qu'on en reparle car je ne sais plus à quoi ressemble ce que tu appelles Nudibranche. En attendant, j'ai retiré le terme trop ambigu d'escargot de mer pour ne laisser que celui de limace de mer.

- liche : évidemment, tu sais mieux que moi de quoi il s'agit puisque je n'ai jamais plongé et que ma connaissance du sujet n'est que livresque. Je m'étais référé d'une part à un vieux fascicule de la faune de France qui, pour liche, renvoyait au « genre Scymnus (Scymnus lichia), voisin du requin ». D'autre part, à un site du Centre d'Etudes et de Recherches Ethnologiques qui fournit les noms latin, commun et vernaculaire des poissons pêchés sur les côtes varoises. Au cas où tu ne connaîtrait pas ce site, voici son adresse :

http://cerev.online.fr/tableaupoissons.htm

Pour eux, la liche, c'est Trachynotus glaucus (je ne sais pas à quelle classe de poissons ça correspond).

Je m'étais donc permis de proposer pour liche : « Nom de divers poissons de mer de grande taille, etc. ». Mais comme ces faunes ou ces listes sont probablement faites par des généralistes ou des théoriciens qui ne connaissent pas forcément les côtes seynoises, je me fie donc entièrement à toi si tu penses que ce que nos pêcheurs ou plongeurs appellent la liche, c'est un « scombridé des la sous-famille des carangues ».

Voilà pour aujourd'hui. La suite des commentaires d'ici 24 ou 48 heures.

Amitiés,

Jean-Claude

C2.

Salut Fox !

(...) Tu avais un peu raison avec ta liche (Scymnus lichia ou requin liche) qu'on peut rencontrer en Méditerranée. Squale à cinq fentes branchiales, dépourvu de nageoire anale et sans aiguillon devant les nageoires dorsales. Je n'en ai jamais rencontré !

Les véritables liches, de la famille des Carangides, sont des proches parents des petits chinchards, du poisson pilote (Naucrates ductor), du tassergal et des carangues. la taille est de 1 m pour Lichia Amia et de 30 à 70 cm pour L. Vadigo et L. glauca.

La petite Cigale ou Cigalon est Scyllarus arctus quand à la grande cigale c'est Scyllarides lactus qui peut atteindre la taille de 45 cm.

Pour les escargots et les nudibranches, j'attends ton prochain passage car il y a aussi le lièvre de mer qui est une variété de limace de taille conséquente (jusqu'à 30 cm). Je ne croit pas en posséder de diapos.

(...) Voilà pour aujourd'hui.

Adessias !

Serge

R2.

(...) Nouvelle suite à nos échanges de commentaires sur le lexique des mots d'ici.

La liche : merci pour tes nouvelles précisions et les noms latins des principales espèces.

Gabian - gabianello : J'ai suivi ta distinction. Mais je ne suis pas entré dans les mots savants car le genre Larus, dans la Faune de France semble couvrir 7 ou 8 espèces de mouettes ou goélands, tandis que Lou Trésor dou Felibrige utilise gabian à la fois pour les goélands (dont le grand gabian, Procellaria puffinus, ou Puffinus cinereus ? qui sont des pétrels) et les mouettes, tout en distinguant bien cependant la gabianolo, ou mouette rieuse (Larus ridibundus).

Amitiés, sans doute à bientôt. (...)

JCA

C3.

Je viens encore t'importuner avec des mots qui me reviennent (avant qu'ils ne repartent dans les oubliettes où ils pensaient goûter à une retraite dorée.

Je me souviens avoir entendu dire "Machotte" comme synonyme de grande cigale de mer. Mais ce terme était employé par un camarade de plongée originaire de l'Aude.

Les escaveiniers magouillaient dans les vases grasses du bout du Lazaret, ce qui troublait l'eau. Le terme "magouille" pour désigner des pratiques louches où la plupart des tenants et des aboutissants demeurent dans un flou qui n'est pas forcément très artistique ne proviendrait-il pas de la pratique des escaveiniers ?

Masque désigne bien la Castagnole de notre côte, malheureusement dans mes livres je ne trouve sous ce vocable que l'hirondelle de mer (Brama Rayi) qui peut atteindre des dimensions allant jusqu'à 1 m. Nos masques dépassent rarement les 10 cm et possèdent une queue bifide très prononcée mais de longueur similaire. Elles sont de teinte gris noirâtre et se tiennent constamment aux environs des tombants rocheux en bancs diffus. Leurs alevins ont une allure plus effilée et une livrée d'un magnifique bleu phosphorescent ; ils fréquentent en groupe les anfractuosités rocheuses et semblent compter sur leur couleur et leur effet de groupe pour dissuader les prédateurs. Est-ce le même poisson, à l'état juvénile, ou une autre variété ?

Au sujet de Molinari, une émission de radio locale où Léon Orlandi fait une émission sur les mots et les expressions d'ici a dernièrement parler de Molinari comme d'un renfloueur habile qui avait fait sa notoriété de Nice à Toulon et qui aurait pris sa retraite à La Ciotat. Il était d'origine italienne, de Gênes il me semble. Les marseillais auraient fait appel à lui pour désobstruer l'entrée de port où un navire avait coulé. Il semblerait que ce dernier soit la fameuse Sardine....

(...) As tu des renseignements sur un filet de pêche au thon qui se nommerait "Tournaire" (Tournero en Provençal) et qui aurait été usité aussi bien dans la région du Lavandou que du côté de La Ciotat et Marseille dans la première partie du XX° siècle. Il consistait parait-il à un filet à grosses mailles avec lequel les pêcheurs encerclaient le banc de poissons avant de refermer le dessous et de remonter la nasse ainsi formée. Il ne leur restait plus qu'à gaffer les poissons prisonniers. Cette pèche me semble très possible mais je ne retrouve aucune trace d'elle dans ma documentation et dans les méandres électroniques de l'ordinateur.

Voilà pour aujourd'hui, j'espère que je participe activement à ta préretraite.

Amitiés à toute la famille.

SM

R3.

- (...) Sur Molinari, il s'est dit et écrit tellement de choses que je ne sais pas si on peut se faire une opinion exacte car plusieurs villes ou ports se le sont approprié. Je ne sais pas qui détient la vérité.

- Concernant le filet de pêche au thon qui se nommerait "Tournaire", je n'ai rien trouvé pour l'instant. Mais d'après le principe que tu décris (les pêcheurs encerclaient le banc de poissons avant de refermer le dessous et de remonter la nasse ainsi formée), y a-t-il un rapport avec le type de filet qu'on appelle l'épervier ?

(...) J'ai retrouvé par ailleurs un vieux manuscrit de mon père "Engins de pêche de notre région" qu'il avait dû écrire il y a 10 ou 20 ans (ou peut-être recopier de quelque autre document qu'il avait eu en mains ?). Il renferme quelques termes que je ne me souviens pas avoir entendus jusqu'ici (et qui ne figurent pas dans mon lexique). Je t'envoie ce texte sous sa forme brute avec des termes un peu en vrac [cf. engins_de_peche.html ]. Sans doute es-tu plus expert que moi avec certains termes (embornier, garbelles, riaï, issaugue, bouguière, mujolière,...) et les définitions données t'intéresseront-elles. Mais il y a probablement aussi des avis divergents sur la définition ou la description de tel ou tel engin.

Salut, et à bientôt.

Jean-Claude

C4a.

Bien le bonjour monsieur le retraité en gestation !

Juste un mot pour te remercier du lexique sur les engins de pêche que je vais détailler très bientôt.

J'y ai déjà retrouvé "Tounaille" qui a des chances de représenter une variante de la tournero des pêcheurs du Lavandou. Les dimensions et l'utilisation de ce filet de poste semblant très proches (...).

Amitiés à toute ta tribu.

Serge.

C4b.

Salut Claudet,

(...) J'ai donc épluché ton glossaire sur les engins de pêche et je t'en expédie le premier jet.

J'espère que je ne te dérange pas trop ! C'est ça aussi qui est bien avec internet, on peut s'occuper des E-mail quand on en a le temps.

Broumé : Moi j'ai toujours écrit broumet.

Pour ma part, le musclau, je n'ai jamais entendu. C'était mousclau qui signifiait hameçon et mouscle pour moule.

Les lignes fixées sur la ligne mère des palangres se nomment des brassoles alors que les brassoù ou les brassoulets étaient les lignes des zigou-zigous.

Je ne connaissait pas l'emborgnier, bien que j'ai déja vu ce genre de panier.

La garbello est le nom provençal de la nasse.

Le batardéou est le batardeau. Là aussi, je vois bien ce genre de panier grillagé, toujours en pratique, qui pour moi était une garbelle métallique.

Le vocable de riai m'est également inconnu, les seuls éperviers que je n'ai jamais utilisé sont les fameuses balances avec les quelles on ramenait souvent des fritures de mange-tout. Le nom ne proviendrait il pas de réa (ria en provençal), poulie qui était utilisée pour actionner la corde de serrage du filet ?

Le seau du marin, c'est le bouioù, pas le bouilloou.

La foëne, c'est la fichouiro ou la faguino. Fachouire, c'est une mauvaise femme (là on pourrait encore comprendre une fouine !), ou des olives trop mûres, ou l'éclisse des fromages.

Le fustier, pour moi c'est le charpentier, et la fusta est un gros morceau de bois tout juste équarri alors que la bûchette se dit busco (ou broco).

Je sais qu'il existe un mode de pêche encore pratiqué dans le pays niçois avec un long filet tiré à terre à la force des bras par une bonne vingtaine de personnes et que nos chères têtes pensantes de Bruxelles ont voulu faire disparaître. On attrape les bancs d'alevins qu'on nomme poutigne. Par contre l'issaugue (moi j'ai toujours entendu l'eissaugo) est un long filet de pêche traîné par un bateau, pour la pêche à la sardine.

Le tartanon (ou tartanoun ?) est une sorte de tartane équipée pour traîner un filet qui porte le même nom. Ce type d'embarcation de pêche côtière a vu ses heures de gloire à la fin du XIX° siècle, mais son maniement et sa rapidité n'ont pas résisté à l'arrivée des moteurs.

La cenche (ou cencho) consiste bien à ceindre un banc de poissons avec un filet tournant. Cencho: Enceinte, ceindre, encercler.

Fourgoun, c'est battre l'eau et la troubler avec de la boue (fourgouneja), pourquoi pas avec de la chaux ?

L'entremaou, c'est notre fameux tremail ou tramail (en provençal : Entremai, entre-maio). Filet qui par sa construction (à trois mailles !) emprisonne rapidement le poisson dès qu'il se débat.

Le batudon (probablement le batudo) est un filet de fond proche di trémail mais un peu plus résistant, réservé au maquereau.

La tounaille ou tounaio, ou tounairo, est une série de filets mobiles pour emprisonner les thons en les encerclant et en les remontant à la gaffe après avoir refermé le fond. Ce type de pêche se pratiquait encore dans la baie de La Ciotat avant la dernière guerre, en concurrence avec la madrague.

Je connaissais la combrière mais pas l'escombriere. Mais c'est un type de bateau !

Il en est de même pour la mujolière qui pour moi est la mugelièro. Filet utilisé dans les bouches du Rhône, du côté des étangs de Vacares et de Fos, pour capturer les mulets.

Ce petit exercice qui m'a occupé toute la journée m'a permis de faire un petit complément à ton lexique, sur le rusquet.

Comme tu le dis, c'est un flotteur sous lequel pend un hameçon pour les blades. Mais c'est aussi une méthode pour attraper les gros muges pansus ou les mulets dorés, par les calmasses d'automne, avant les grosses mistralades. On préparait un sandwich d'hameçons de 4 à 6 dans un morceau de pain, on ligaturait celui-ci avec un élastique et on mettait le tout au bout d'une canne à moulinet. On envoyait ce casse-croûte à une trentaine de mètres du rivage, dans une zone de mer étale (Du port du Manteau aux Sablettes). Bientôt le bout de pain était animé de trépidations et souvent il disparaissait sous l'eau. Si le muge était bien accroché (Parfois avec quatre ou cinq hameçons) on n'avait plus qu'à se battre avec son fil et sa canne. J'en ai sorti trois ou quatre de plus de six kilos, presque des sous-marins, de cette manière.

La pêche au rusquet peut aussi se pratiquer avec une dizaine de flotteurs, quand le temps est très calme, en les laissant dériver et en les surveillant depuis un barquet, à la rame. Ils restent à proximité les uns des autres et dès qu'il y a une pitée le pêcheur n'a qu'à aller ramasser le rusquet évadé.

Voilà pour aujourd'hui. Bonne lecture et à bientôt de te lire.

Amicalement.

SM

R4.

Salut Serge,

(...) En tout cas merci pour tout le travail que tu as accompli sur mon glossaire (...).

Je vais reprendre chaque mot en détail et essayer de rédiger une version améliorée qui intègre toutes les précisions que tu apportes. (...).

Fox

Q5.

Salut Pif,

Je ne voudrais pas abuser de ton temps si tu as en ce moment d'autres préoccupations, mais à l'occasion (rien ne presse), peux-tu te pencher sur ces derniers termes ou expressions :

Qu'est-ce que le (ou la ?) cantre comme poisson ?

(...) Même question pour encaper ?

Merci d'avance. Après ça, je crois que j'aurai fait le tour d'absolument tout ce que j'avais en instance comme termes ou "mots d'ici", extraits du fond de ma mémoire et susceptibles d'enrichir mon lexique.

Amitiés,

Claudet

R5.

Salut à toi, jeune et élégant bipède !

Ton mail m'a fait plaisir et tes mots à définir me sortent un peu de mes écritures et de mes recherches actuelles (les pastorales).

Le cantre est le nom catalan de la Canthare (Cantharus cantharus, linné 1758) ou (Cantharus lineatus Montagu 1815), qui s'appelle aussi Griset ou Pironneau sur l'atlantique.

Ici, les poissonniers le nomment Dorade grise (DO).

C'est un sparidé au profil assez droit, dont le dos est d'un gris métallique et les flancs sont argentés avec quelques bandes longitudinales noirâtres diffuses.

On le rencontre en atlantique, de la mer du Nord jusqu'aux îles Canaries. Il pénètre parfois en Méditerranée le long des côtes d'Espagne et très exceptionnellement dans le golfe du Lion. Sa dentition est faible, formée de petites dents, car c'est une espèce partiellement herbivore.

Avec la dorade rose et la dorée (la saupe), c'est une espèce prisée des poissonniers, et des restaurateurs, qui arrivaient à les écouler auprès des estivants en lieu et place des vraies daurades (DAU).

(...) Pour encaper, plusieurs sens me viennent à l'esprit :

En terme de marine, c'est prendre et tenir un cap grace à un amer visuel (on encape sur sainte Elme). Je n'ai jamais entendu dire qu'on encapait sur le 270 par exemple.

D'un autre côté, on encape quand on se recouvre le dos avec une cape pour se protéger du vent ou de la pluie mais on encape aussi lorsqu'on construit une chape en ciment.

Mais on peut aussi encaper quand on atteint son but, quand on conçoit un projet ou quand on encaisse son dû.

D'aprés mon dico provençal ça désigne également le fait de rebattre la faux ou la meule.

Ne pas confondre avec encapeler qui signifie se couvrir d'un chapeau et qui a donné capelan ou capelage (noeud de tête de mature).

(...) Voilà pour aujourd'hui !

J'espère que ta dernière ligne droite n'est pas trop pénible et surtout que tu "encapes" sans problèmes....

Amicalement.

Pif.

Q6.

Salut, Pif,

Désolé pour le retard mis à te répondre et à te remercier pour tes deux derniers envois de définitions de termes inexpliqués. (...).

J'ai bien pris note de toutes tes définitions, de cantre à encaper, de bestiasse à faire les mains, de bacéler à djèdjè, etc. etc. et je t'en remercie. J'ai ainsi pu mettre à jour ces divers termes sur le site internet (...).

Claudet

R6.

Salut Jean Claude,

(...) J'ai également relevé quelques termes à peaufiner dans ton lexique des mots d'ici :

La palanquée est aussi un terme employé en plongée pour définir un groupe de plongeurs qui saute à l'eau ensemble et va donc utiliser les mêmes paramètres pour calculer ses paliers (Durée et profondeur). Personnellement, j'ai toujours eu en horreur cette expression qui assimile le plongeur à une quelconque marchandise... C'est pourtant ce que ça a tendance à devenir avec la législation actuelle !

J'ai toujours entendu parler de pescadou pour un pêcheur amateur et de pescaïre pour le professionnel !

Le pagre n'est pas un nom de famille mais un sparidé appelé encore dorade rose. Il se différencie du pageot (Sparidé également) par un profil moins droit et une dentition plus proche de celle de la daurade. Sa chair est beaucoup plus quelconque et pourrait se comparer à celle du cantre (dorade grise). C'est un des sparidés qui est valorisé dans l'assiette par une cuisson au four avec des pommes de terre et de l'huile. Un jus de citron ou une rémoulade y sont les bienvenus.

A bientôt de te lire (ou de te voir) !

Amicalement.

SM

Q7.

Avé, Serge,

(...) Merci par ailleurs pour tes précisions sur les termes de pescadous/pescaïres, palanquée, pagre, etc. Je complète ou rectifie mon lexique au fur et à mesure de tes envois (...).

Salut.

Claudet


 

16-31 mai 2003 : A propos du gangui

Q1.

bonsoir, je viens de découvrir le site avec plaisir, ancien habitant de Mar-Vivo puis de Lagoubran, je découvre avec plaisir un site très complet sur l'histoire et la vie Seynoise et sur les activités de la petite mer.

Aujourd'hui je suis venu précisément sur le site car un lien m'a été indiqué par un moteur de recherche où j'avais noté : "pêche gangui". Au chapitre sur les "petits métiers" je vois que le gangui est apparemment un filet tiré dans peu d'eau par un homme à pied. pourrai-je en savoir plus ?

De même avez-vous des récits concernant des pêches au gangui mais tiré par deux bateaux ?

A présent sur Sète et membre d'une association de voile latine, nous nous proposons de reconstituer une pêche au gangui tiré par deux catalanes de 11 mètres à la voile. Le filet est actuellement en fabrication au lycée de la mer, et nous nous entraînons aux manoeuvres d'ensemble sur les bateaux.

Néanmoins de nombreux points, des tours de main nous manquent, auriez vous quelques lumières sur ces sujets ? merci d'avance de votre réponse,

YAL

R1.

Bonjour,

Merci de votre message et de vous intéresser à notre site sur l'histoire de La Seyne (Var) : http://jcautran.free.fr

Je m'appelle Jean-Claude Autran, fils de Marius Autran et j'assure, à distance (je ne réside pas à La Seyne, mais à Montpellier), la correspondance du site internet de mon père, qui est maintenant très âgé (92 ans).

Je n'ai malheureusement guère d'éléments pour vous répondre avec précision sur les techniques ou les tours de main de la pêche au gangui, où le gangui tiré par deux catalanes, que vous souhaitez connaître.

Tout ce que j'ai pu retrouver, ce sont quelques descriptions du gangui et quelques commentaires sur la pêche au gangui, dans différents passages des ouvrages de mon père : "Images de la vie seynoise d'antan", que je vous reproduis ci-dessous :

Marius Autran : Tome 1, chapitre : « Métiers d'autrefois »

L'administration maritime décida un jour, et c'est bien compréhensible, d'interdire ce mode pêche dévastateur des fonds marins. Il en fut de même pour la pêche au gangui qui consistait à draguer les fonds d'herbiers non pas en poussant mais en traînant un filet volumineux en forme de sac conique dont l'embouchure était tenue béante par une armature de fer. Les prises ramenaient sur le pont, du poisson de bouillabaisse, des langoustes, des poulpes, des crabes,... et aussi... hélas ! les herbiers dont la reconstitution serait laborieuse.

Marius Autran - Tome 3 - Chapitre : « La baie du Lazaret »

Rappelez-vous, les anciens qui avez vu dans la Baie du Lazaret chaque dimanche matin ces personnages folkloriques poussant devant eux un engin de pêche tout simple [le pousse-avant] formé d'une armature de bois trapézoïdale, tenue par un manche où s'accrochait un filet en forme de poche.

En poussant le manche devant eux, l'engin draguait à faible profondeur, se remplissait d'algues, de poissons, de crabes, de crevettes, de bigorneaux.

Dans les fonds importants, on utilisa aussi un moyen de pêche dévastateur appelé gangui, sorte de drague métallique traînant un filet volumineux au fond duquel s'entassaient poissons, langoustes, poulpes, crabes, etc.

Pour tenter de sauvegarder les richesses du Lazaret, les autorités maritimes en viendront à interdire beaucoup d'activités : le pousse-avant, le gangui, la pêche aux mouredus, la pêche au lamparo (pêche de nuit à la lumière...).

Marius Autran : Tome 6 (L'isthme des Sablettes), chapitre 1 :

Durant les mois de l'été, les pêcheurs de Saint-Elme ne voyaient pas arriver d'un bon oeil des tartanes ventrues en provenance de Toulon, qui exerçaient une pêche spéciale qu'on appelait le gangui ; cela sur les fonds des plus riches herbiers de posidonies qui s'étendaient depuis le Marégau jusqu'au Cap Sicié.

En quoi consistait cette pêche ? Ce n'était pas un procédé très original. On pouvait définir ainsi le gangui comme une espèce de grand filet en forme de poche dont l'ouverture métallique pouvait draguer des fonds de moyenne profondeur, plats de préférence et recueillir pêle-mêle des poissons, des crustacés, des mollusques.

Ce mode de pêche était pratiqué depuis le Moyen Age sur les côtes méditerranéennes, jusqu'au jour où les anciens comprirent la nocivité du procédé qui détruisait le milieu marin où les espèces pouvaient le mieux frayer.

Aussi le gangui fut prohibé par les gouverneurs de Provence par un arrêté du 2 juin 1581. Les siècles passèrent et ce mode de pêche fut de nouveau autorisé pour des durées très limitées dans le cours d'une année, au mois d'août seulement. Mais là encore les autorités maritimes, comme elles le firent pour la pêche au pousse-avant dont il sera question plus loin, prirent la décision d'une interdiction définitive à la grande satisfaction des petits professionnels de Saint-Elme et des plaisanciers.

Il arriva fréquemment que la rencontre sur les mêmes lieux de pêche entre modestes « pescadous » et dragueurs de tartanes dérivât en algarades dangereuses.

Marius Autran : Tome 6 (L'isthme des Sablettes), chapitre 2 :

Les gens de condition modeste pour qui la propriété d'un bateau eut été un luxe pouvaient tout de même ramener au foyer familial la valeur d'une soupe de poissons, d'une friture et même d'une petite bouillabaisse.

Cette forme de pêche comme celle des vers marins fut un jour interdite par les autorités maritimes soucieuses de protéger la faune et la flore du Lazaret, mises à mal par les dragues, les râteaux, les grapettes par de braves gens peu soucieux de la reproduction des espèces marines.

Nul doute que les chercheurs du laboratoire de biologie de Tamaris avaient lancé un cri d'alarme auprès des autorités maritimes qui interdirent aussi ou limitèrent la pêche au gangui du côté de la haute mer.

Marius Autran : Lexique provençal

Gangui : Pêche au gangui : ancien mode de pêche, dévastateur des fonds marins : un filet volumineux. La pêche au gangui consistait à draguer les fonds d'herbiers non pas en poussant (comme le pousse-avant) mais en traînant un filet volumineux (le gangui) en forme de sac conique dont l'embouchure était tenue béante par une armature de fer et au fond duquel s'entassaient poissons, langoustes, poulpes, crabes, etc. Etre dans le gangui, c'est aussi être dans une situation inextricable, soit au sens propre (embrouillamini, emmêlement de fils de pêche), soit au figuré (être dans le pétrin).

Dans l'Histoire de La Seyne de Louis Baudoin (1965), j'ai trouvé également un paragraphe sur :

IMPORTANCE DE LA PECHE DANS LE QUARTIER DE LA SEYNE AUTREFOIS

L'importance de cette industrie et de son corollaire, le commerce du poisson, semble avoir été conditionnée à La Seyne d'une part par l'activité navale de ce port, le nombre d'inscrits maritimes qui armaient ses navires et, d'autre part, par l'effectif des gens du pays servant à bord des bâtiments de l'Etat et de ceux de la Marine marchande dépendant d'autres ports. Ce que nous disons là s'applique, bien entendu, à l'ensemble du quartier maritime qui, ne l'oublions pas, comprenait en plus du port de La Seyne, ceux de Saint-Mandrier, Saint-Nazaire, Le Brusc et Bandol.

Elle paraît avoir été prospère jusque vers la seconde moitié du xixe siècle. De fait, elle s'est amoindrie aujourd'hui ; c'est une constatation qui découle de l'effectif plus faible des bateaux de pêche et de l'effectif naviguant, de la réduction des inscrits des divers lieux du quartier.

Cette diminution de l'industrie de la pêche dans notre région a eu pour causes également : la concurrence des poissons et des produits de l'Océan qui arrivent par grandes quantités, par wagons et bateaux frigorifiques, l'absorption par l'arsenal de Toulon, les chantiers modernes, d'autres activités locales, de beaucoup des habitants de la côte.

A ces raisons, il y a lieu d'ajouter que les eaux sont devenues moins poissonneuses que dans le passé.

Jadis on pêchait sur notre littoral de multiples variétés de poissons méditerranéens dont les principaux représentants étaient : le rouget, le thon, la sardine, le loup ou bar, le maquereau, le merlan, l'anguille, l'anchois, la dorade, le congre, le mulet, le pageau, la raie, le sar, et encore la dorée ou coq de Saint-Pierre, le chat de mer et la girelle.

On récoltait aussi les mollusques : l'encornet ou calmar, la seiche, le poulpe, la clovisse, etc. ; le fameux murex de l'Antiquité, dont il existait plusieurs variétés, la mou le l'huître. On pratiquait la pêche des crustacés : langouste, crabe, homard, cigaloun, etc.

Dans un rapport présenté en janvier 1881 à la Commission sénatoriale d'enquête sur le repeuplement des eaux, rapport préparé par M. Bouchon-Brandely, on estimait que la rade de Toulon, les îles et la rade d'Hyères étaient très fécondes en faune ichtyologique et que toutes les espèces éparses sur le littoral provençal y étaient représentées.

Quant aux engins employés pour les divers genres de pêche, ils étaient fort variés ; c'étaient le gangui, l'eyssaugue, le palangre (le grand et le petit), la foëne, la battude, la mugelière, l'épervier, l'escombrière, etc. A La Seyne, on se servait, en outre, du sardinal, de la nasse, du Breguin, du Trémaïl.

Nous ne parlons pas de l'installation fixe et importante qu'était la madrague sur laquelle nous nous sommes déjà étendu.

Enfin, il existe plusieurs sites internet qui mentionnent la pêche au gangui et donnent quelques photos ou dessins des engins utilisés. Se sont les sites suivants :

http://www.ame-lr.org/publications/education/ecole_eole/pg18.html

http://www.ac-grenoble.fr/ecole/etoile/sorties/sausset/pages/peche.htm

http://oceanic-dev.com/news.asp?langue=fr

Qui donnent notamment les informations suivantes :

Pêche au gangui : Le gangui est un petit chalut de fond. Il cause de nombreux dégâts au fond des mers.

Pêche au chalut pélagique : Contrairement au gangui, le chalut pélagique ne ravage pas les fonds des mers.

Pêche au gangui ou au râteau : Le râteau est un engin traîné derrière un bateau sur les petits fonds sableux comme ceux de la lagune du Brusc avec son herbier de Cymodocées, ou ceux de l'herbier de posidonies.

Le râteau est constitué d'un cadre métallique muni d'un filet formant une poche de capture et d'une barre métallique ou d'une chaîne traînant sur le fond afin de débusquer au passage les poissons et autres invertébrés.

La pêche souvent pratiquée de nuit permet la capture de poissons qui entrent traditionnellement dans la confection de la "soupe de poissons " (labres, crénilabres, serrans, rascasses...) ou la récolte, en hiver, de crevettes du genre Palaemon.

Prochainement cette pêche non sélective devrait disparaître définitivement car elle est destructrice (saccage des pontes, des nids de poissons et d'invertébrés); d'autre part elle est responsable de la raréfaction de nombreuses espèces (capture de nombreux juvéniles de sars, dorades...).

Il y a aussi le site REGLEMENTATION RELATIVE À LA PECHE MARITIME ET AUX AIRES PROTEGEES DANS LES PAYS PARTICIPANTS AU PROJET FAO COPEMED : Mars 2002

Filets de pêche :

Les filets de pêche sont répartis en trois catégories: les filets fixes, les filets flottants et les filets traînants (article 11). Le texte ne comprend aucune disposition particulière concernant les caractéristiques et les modalités d'utilisation des filets fixes. Il y est spécifié que les filets flottants ne sont assujettis à aucune restriction de maillage (article 13). Les filets traînants sont subdivisés en deux groupes, d'une part, les filets traînés à la remorque d'un ou plusieurs bateaux (filets boeuf ou gangui), d'autre part, les filets halés à bras sur le rivage ou à bord d'un navire ainsi que les sennes et les filets éperviers (article 14). Les filets traînants d'un maillage inférieur à 70 mm (maille étirée alors que le filet est encore mouillé) sont prohibés et le doublage des poches de ces filets est interdit. L'emploi des filets traînants du premier groupe est autorisé en tout temps à une distance d'au moins trois milles marins mesurés à partir de la laisse de basse mer (article 15).

Voilà ce que j'ai pu trouver pour l'instant. Mais je vais à La Seyne à la fin du mois et je poursuivrai la recherche avec mon père (qui connaît peut-être encore quelques vieux pêcheurs professionnels ?) et dans Ses archives. Si je retrouve quelques nouvelles précisions, je ne manquerai pas de vous les faire parvenir.

Dans cette attente, recevez mes meilleurs sentiments.

JCA

Q2.

bonsoir, merci pour la rapidité de votre réponse et les nombreux renseignements que vous me donnez.

Nos sources principales sont un pêcheur, aujourd'hui fort âgé, de Sète et qui a pratiqué cette pêche étant jeune. S'il se souvient de la plupart des gestes, sa mémoire flanche parfois ! Une autre source provient de l'un de nos adhérents qui écrit pour le Chasse-Marée et avait fait un article sur cette pratique il y a quelques années (CM n°89).

En collectant d'autres sources, j'ai découvert la réédition du livre de Paul Gourret Provence des pêcheurs (éditions Serre, 1981) écrit à la fin du XIX ème siècle. Déjà à l'époque il relevait l'effet dévastateur de ce type de filet et la nécessité d'une règlementation pour ne pas épuiser la ressource.

De ces diverses recherches je m'aperçois que notre terminologie n'est pas exacte ; nous devrions parler de pêche au boeuf, le gangui est une forme particulière de filet, et il n'est pas toujours tiré par deux bateaux.

Ce que nous voulons remettre en pratique est cette pêche au boeuf, mais comme il n'existe plus de bateaux boeufs, plus grands et plus puissants que les catalanes, nous nous voyons donc obligés d'utiliser celles-ci. La flotille et ce type de pêche a perduré plus longtemps sur Sète qu'en Provence, et c'est pour retrouver les gestes, les diverses opérations qui commandent ce type de pratique que nous nous sommes engagés dans cette aventure ! Aventure car si nous connaissons les grandes lignes de la théorie, la mise en pratique nous montre que nous devons fortement affiner et notre préparation, et redécouvrir les techniques et le "tempo" des manoeuvres.

Si tout va bien nous ferons quelques séries de trait les 12, 13 et 14 juillet. En attendant nous nous entraînons tous les quinze jours devant Sète.

Voici donc plus explicitement l'une de nos activités qui complète nos activités de restauration, entretien et sauvegarde du patrimoine maritime de Sète et de l'étang de Thau (si vous êtes déjà passé à Bouzigues vous avez peut-être remarqué les nacelles et barquettes amarées devant le musée de l'étang, ce petit bout de quai est géré par notre association, les bateaux pour moitié à des propriétaires et les autres à l'association; généralement presque chaque dimanche après-midi il y a du monde !).

Au plaisir de vous lire à nouveau ou de vous rencontrer si vous vouliez venir vous promener sur nos sites. Cordialement

YAL (association Voile Latine de Sète et de l'étang de Thau, bar le grand Large, 3 promenade JB Marty, 34200 Sète

et depuis une semaine ! http://www.chez.com/voilelatine/

Q3.

hello à vous tous, voici quelques images de la Cette sur l'étang de Thau le 17 mai et à quai au Grau du Roi ce week-end. En plus une jolie gravure de pêche au boeuf et le noeud indispensable au nom savant et pourtant si simple à faire (à condition d'avoir un cabillot et un oeil où le passer). Ce noeud permet d'attacher la maille (ou fune, ou liban bref la grande ficelle) qui remorque le gangui, son avantage énorme est de pouvoir être larguée immédiatement.

à plus

YAL

 


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