jcautran.free.fr |
Comédien, humoriste, acteur de
théâtre et de cinéma, écrivain, né
à La Seyne, ancien élève de Marius AUTRAN, ami de
la famille AUTRAN
|
La disparition brutale de mon ami Henri TISOT m'a incité à créer une section de mon site internet qui lui est spécialement consacrée. Il ne s'agit pas ici de raconter la vie et l'œuvre d'Henri (*), mais, simplement, en creusant dans ma mémoire et en recherchant dans les archives familiales et autres documents que j'avais sous la main, de rapporter mes propres souvenirs d'Henri, la manière, évidemment partielle et subjective, selon laquelle j'ai perçu sa vie et sa carrière. Ceci depuis les années de mon enfance où je connaissais déjà Henri, puis la longue période où nous nous sommes un peu perdus de vue et où je n'avais de ses nouvelles qu'indirectement, et enfin, la dernière décennie où nous nous étions retrouvés et avions des relations régulières et très amicales.
Pour ne pas trop alourdir ce chapitre, j'ai placé dans un chapitre annexe, un certain nombre de textes qu'Henri TISOT m'avait communiqués ces dernières années, ainsi que les principaux textes qu'il avait mis dans son blog.
(*) Henri TISOT raconte sa vie avec beaucoup de détails dans plusieurs de ses ouvrages : Le Copain et le Cabanon, Le Fils du Pâtissier, De Gaulle et moi, quelle aventure, etc. Sa biographie est également accessible sur de nombreux sites internet comme Wikipedia, Monsieur-Biographie, Spectacles.fr, JeSuisMort.com, etc.
Quelques souvenirs personnels d'Henri TISOT et de sa famille à La Seyne
Souvenirs d'enfance
Dès
la fin des années 1940, le visage d’Henri TISOT
était déjà familier pour moi, comme pour de
très nombreux Seynois. Mes parents étaient clients de la
pâtisserie de ses parents, place
du
Marché (devenue place Laïk père et fils) et
j’avais eu maintes fois l’occasion
d’y voir son père, Félix, sa mère, Suzy, et
Henri.
Voici une photo de la pâtisserie TISOT à
cette époque, qui m’a été fournie plus tard
par Henri, et dont je reparlerai ci-dessous.
La pâtisserie TISOT, place du Marché, vers 1947. De gauche à droite : Félix TISOT, Suzanne TISOT, M. JALLIBERT, Roger LAMBERTI, Henri TISOT, Juliette. |
Durant
l’année scolaire 1948-1949, Henri était
élève de mon père dans l’unique classe de
6ème Moderne du collège Martini.
D'après
les cahiers de notes de mon père, il a été facile
de retrouver tous les noms des élèves de cette classe :
ALZIARY Jean-Luc, APPRIOU Jean-Claude, BIANCO Michel, BOILLON
Guy, BOISART Claude, BRUNETTI Paul, CHRISTOL Jean-Pierre, COILLET Ange,
DALEN Henri, DEMARCHI Michel, DENANS, GHIBAUDO Joseph, GIORDANO Marcel,
GRATAROLE René, INFUSINI Paul, JAUFFRET Lucien, LUCIANI Claude,
MEVEL Jean, NICCOLETTI Marcel, PONEL Jean-Louis, PORTAL Max, RICAGNO
Jacques, RIGOTTI Pierre, RINALDI Jean, ROLANDO Henri, TISOT Henri.
Je
n’étais pas scolarisé encore. Nous habitions dans
la montée de la Colle d’Artaud et mes parents ne
m’avaient jamais inscrit à une école maternelle.
[Je n’entrai au CP Ernest Renan qu’en avril 1950, lorsque
nous sommes venus habiter « boulevard du 4 septembre
prolongé », à proximité de cette
école].
Il
arriva au cours de cette année
1948-1949 (peut-être parce que ma grand-mère, qui me
gardait habituellement à la maison était malade - et que
ma mère travaillait à plein temps au collège
Curie) que mon père m’amena dans sa classe au
collège
Martini. Ceci se produisit peut-être deux fois cette
année-là. Il m’avait fait
asseoir parmi les élèves, et faisait ses cours
normalement. J’avais entre 4 ans et demi et 5 ans et je savais
déjà un peu lire et écrire. Dans cette classe,
j’étais censé m’occuper à feuilleter
des livres, dessiner ou griffonner sur une feuille. Mais il n’y
avait aucune place de libre. Mon père m’avait fait asseoir
sur un banc, entre deux élèves. Mon père avait
raconté le soir que j’avais étalé mes coudes
pour pouvoir dessiner à mon aise, ne laissant que peu de place
aux deux élèves (je ne saurais plus dire qui ils
étaient dans la liste de la classe), qui devaient être
repoussés sur les bords du petit banc. Mon père leur
avait demandé : « il ne vous gêne pas trop ?
». Et les élèves avaient répondu poliment :
Non, non… Ce banc était vers le centre de la classe et
presque au fond, je crois. De tous ces élèves, je ne
connaissais aucun visage, sauf un : celui d’Henri TISOT. Il
devait avoir onze ans et demi environ, mais je me souviens qu’il
m’était déjà familier. Henri était
assis la
rangée d’avant, et sur la droite. Je me souviens
parfaitement que de temps en temps, Henri se tournait vers moi, et me
faisait un petit sourire. J’ai le souvenir qu’il
m’avait montré de loin, pour me distraire et
m’amuser, une page de son livre d’anglais de 6ème,
Carpentier-Fialip, couverture bleue, celle (que nos
générations ont bien connue) où se trouvent les
caricatures de visages « round eyes », « open mouth
», « sharp nose », etc..
Curieusement, quand, en 2001, je revis Henri chez lui, à Sanary,
après une longue période où je l’avais perdu
de vue, et que j’évoquai ce souvenir de classe que
j’avais gardé de lui pendant cette année 1948-1949,
donc plus de 50 ans plus tard (la mémoire d’Henri a
toujours
été exceptionnelle), il se souvenait parfaitement de ce
jour où m’on père m’avait amené en
classe. Et il avait même rajouté que les
élèves de la classe me regardaient avec respect : «
car c’était le fils du maître, et il ne
s’agissait pas de faire de bêtises en sa présence,
et même si possible de sourire pour s’attirer sa sympathie,
et par suite celle du maître ».
Je possède quelques photos d'Henri, au milieu de ses camarades de classe, à l'école Martini.
L'une est très connue, puisque c'est celle qui sera publiée plus tard à l'occasion de l'émission télévisée « Avis de recherches » du 16 octobre 1981 avec Patrick Sabatier. J'y reviendrai plus loin lorsque je relaterai cette période.
École Martini (La Seyne-sur-Mer) - Année
scolaire 1947-1948 Cours moyen 2e Année - Classe de Mme Suzanne Arnaud. Photo de l'Avis de Recherches pour l'émission télévisée du 16 octobre 1981. De gauche à droite : En haut : Henri TISOT, Augustin Isnard, Hubert Galaurchi, Clairin Bonnardel, Marcel Lungari, Georges Fresquin, Sebert, Robert Franchelo, Pierre Rigotti, Antoine Erutti. Au milieu : Jean-Pierre Christol, Henri Dalen, Jean Grimaud, Philippe Gabrielli ?, Henri Pietri, Robert Terlay, Guy Boillon, Paul Bardiani, Georges Zunino, Gaston Lavato. Assis : Pierre Julien, Jacques Zampatti, Leguen, Henri Pradier, Marcel Zadigan, Georges Borda, Jean Rinaldi, Jacques Jaubert, Jean Julien |
Une autre photo, que j'ai découverte seulement au printemps 2011 chez une photographe de La Seyne :
Il s'agit apparemment de l'année scolaire 1946-1947, donc du CM1, mais je ne sais pas qui était le maître ou la maîtresse. J'y avais reconnu Henri, assis, bras croisés, 3e à partir de la gauche. Et je comptais d'ailleurs au début de l'été 2011, lorsque je pensais qu'Henri était arrivé comme chaque année à Sanary, la lui envoyer pour qu'il me confirme l'année et qu'il identifie le nom de ses camarades. Mais j'ai trop tardé. Et je n'aurai jamais la réponse car la nouvelle de la disparition d'Henri est tombée alors que mon courrier, avec notamment cette photo, était sur le point de partir...
Mais cette même photo fut retrouvée en février 2024, 20 après avoir été publiée dans Var-Matin, avec les noms de principaux camarades d'Henri Tisot, comme j'ai pu les recopier ci-dessous :
Assis devant : Zardigan, Ravel, Galorchi, Ferry. Au deuxième rang : Caralli, Rousseau, Henri Tisot,
Orsatelli, Appriou, Scavino, Rolando. Au troisième rang : Zunino,
Ricagno, Henard ou Ruiz, Serra, Ala, Giraud, Paravagna, Bonet, Aguilar,
Sivan. Au dernier rang : Mestro, Santarmecchi, Doneluz, Clairin
Bonnardel, Ferry, Rouchy, Soloma, Bottero, Aujola, Jauffrey |
Souvenirs de famille : les parents et grands-parents d'Henri TISOT
Dans
mon enfance, mes parents connaissaient déjà bien, et
depuis longtemps, ceux d'Henri. Et même nos grands-parents se
connaissaient.
Mon père m’a en effet raconté
qu’il avait déjà connu Félix TISOT en
Tunisie, le père de ce dernier, Louis TISOT, ayant
été affecté
à l'Arsenal de Ferryville à partir de 1914, comme
plusieurs autres Seynois, dont mon grand-père Simon AUTRAN.
Revenues
à La Seyne au début des années 1920, plusieurs de
ces familles avaient gardé le contact, et c’est ainsi que
Simon AUTRAN était resté ami avec Louis TISOT, le
grand-père d’Henri. Et comme Louis TISOT avait ce fameux
cabanon près la route des Sablettes à hauteur de La
Maurelle, et que mon grand-père habitait Mar-Vivo à
partir des années 1930, il passait souvent, à pied ou
à bicyclette, devant chez Louis TISOT, qu’il tutoyait,
ainsi
que son fils Félix. Louis TISOT était connu pour son
phonographe, un appareil qui se remontait avec une manivelle, et sa
collection de disques 78 tours d’airs d’opéra, dont
il était passionné. Et quand Louis TISOT apercevait mon
grand-père passant sur la route, il lui proposait d’entrer
pour écouter un air d’opéra sur son dernier disque,
et le forçait même à écouter le disque
jusqu’au bout. Ce que mon grand-père
n’appréciait guère car il n’était pas
fan d’opéra, et surtout, il n’avait guère de
patience pour écouter de la musique quand il avait quelque chose
d'autre à faire.
Dans les années 1940, en pleine période
de restrictions alimentaires, Félix TISOT essayait de faire
encore fonctionner sa pâtisserie, mais plusieurs des
matières premières, comme le beurre, manquaient
complètement et ses
gâteaux et biscuits étaient constitués
essentiellement de farine (et encore, de quelle qualité de
farine…). Un jour, mon grand-père passe devant la
pâtisserie et vient à bavarder avec Félix. Celui-ci
lui annonce qu’il vient de se procurer un nouveau four pour cuire
ses biscuits. Un four particulièrement performant puisque, aux
dires de Félix, il suffisait d’enfourner les pâtons
et de compter 1-2-3-4-5, et c’était cuit ! Et il fait la
démonstration à mon grand-père. Il
s’agissait de fabriquer des biscuits secs (à la farine
nature) sur lesquels il plaçait ensuite une petite cerise
confite. Il enfourne et… se remet à bavarder. Au bout
d’un moment, mon grand-père lui dit : « Mais, tu ne
m’avais pas dit qu’il fallait compter 1-2-3-4-5 ? ».
Oh N… de D… ! dit Félix, je les ai oubliés.
Et il sort du four fumant la plaque de biscuits noircis. Mais, à
cette époque il n’était pas question de jeter quoi
que ce soit, et Félix allait quand même tenter de les
vendre. Et aussi, pour faire plaisir à mon grand-père, il
lui en proposa un à manger tout de suite, ce qui
n’était pas à dédaigner en cette
période de restrictions. Mais mon grand-père, qui
s’était toujours nourri comme un oiseau et qui avouait
n’avoir jamais eu faim pendant la guerre (alors que beaucoup
avaient perdu 15, 20, voire 25 kgs entre 1940 et 1944), mon
grand-père mordit dans ce biscuit brut (il n’y avait pas
encore la cerise !) noirci et dur seulement pour ne pas vexer
Félix TISOT. Et, au lieu de se réjouir d’avoir eu
ce jour-là quelques grammes de nourriture à avaler, son
commentaire (en provençal) fut : « Ai
souffri ! ».
Mais, si j'ai gardé un parfait souvenir de Félix et Suzy TISOT, et de l'intérieur de leur boutique (qui était minuscule), la mémoire familiale ne m’a pas laissé de souvenir de la grand-mère d’Henri, Marguerite Marro (qui tenait auparavant une boutique d'épicerie et de fromages au même emplacement - ou peut-être tout à côté au n° 1 de la rue Carvin ?). J'ai eu naturellement une connaissance précise du personnage qu’elle était, vu qu’Henri, qui l’adorait, la dépeint en détail dans plusieurs de ses ouvrages. Je l’ai probablement rencontrée dans mon enfance, mais je ne la revois plus dans ma mémoire.
Etat-civil de La
Seyne-sur-Mer, semaine du 30 mai au 5 juin 1937, mentionnant la
naissance de « Tisot Henri-Augustin » Extrait du Petit Provençal, 7 juin 1937 |
Les débuts d'Henri comme comédien et imitateur à La Seyne et à Toulon
Il faut se souvenir qu'Henri savait déjà, même à 11 ou 12 ans, remarquablement imiter les voix, notamment celles de ses professeurs. Ainsi, un jour que les élèves attendaient dans leur classe du collège Martini l'arrivée de leur professeur de mathématiques, M. DARY, Henri s'était discrètement glissé dans le couloir et surgit brusquement au devant de ses camarades en imitant l'accent corse particulièrement marqué du professeur : « È ! Le pllemier qui bouchhe, je lui mets 4 heulles ! ». Tous les élèves sursautèrent, croyant sur le moment que M. DARY venait d'arriver. C'était encore une farce d'Henri ! Mais c'est alors que le vrai M. DARY arriva dans le dos d'Henri et lui dit : « È ! Les 4 heulles, elles sellont poull vous, Monsieur TISOT ! ». [Scène qui nous a été rapportée par un camarade d'Henri, Daniel PROVOST].
En juin 1952, Henri TISOT obtint son Brevet d'Etudes Premier Cycle (B.E.P.C.) au Collège Martini.
Extrait du Petit Varois, 6 juillet 1952 |
Quelques jours plus tard, se produisit à La Seyne un épisode où Henri révéla ses talents de comédien.
Cet épisode a été raconté dans plusieurs des ouvrages d'Henri, ainsi que dans l'Histoire de l'Ecole Martini que mon père avait publiée en 1982. En voici l'extrait :
« À la fin de l’année scolaire 1951-1952, les chefs d'établissement, M. MALSERT et Mme TODESCHINI, décidèrent d'organiser une grande fête scolaire dans la salle de La Seynoise. Le programme de cette soirée comportait des chœurs, des déclamations, des scènes comiques, etc.
Entre autres saynètes, une classe du Collège Martini avait été chargée de jouer la fameuse Partie de cartes, ainsi que la Mort de Panisse, extraites de la Trilogie de Marcel PAGNOL.
Là, je tiens à consacrer
quelques lignes à un fait inattendu qui devait décider
pour une large part du destin d'un élève dont les talents
artistiques se révélèrent brillamment à tel
point que, par la suite, ses succès rejaillirent sur notre
École Martini et même sur notre Ville de La Seyne.
Je
veux parler du jeune Henri TISOT que le metteur en scène, le
regretté professeur de Lettres M. TURQUAY, si mes souvenirs sont
exacts, avait campé dans le personnage de Panisse.
Henri
avait imité le grand acteur CHARPIN à la perfection. Son
succès fut énorme. Le public avait bien ri à
toutes ses répliques et il avait apprécié son
grand talent. À la sortie, on entendait des exclamations :
Et Henri TISOT baignait dans la joie. Comme on le comprend !
Il racontera dans son livre Le copain et le cabanon, qu'il écrivit une quinzaine d'années plus tard, les impressions qu'il ressentit au sortir de cette première représentation en public. On peut y lire, entre autres : « Il n'y avait pas de doute, je devenais "quelqu'un" (...). Pour la première fois de ma vie, j'avais été pleinement heureux (…). Une fois sorti de scène, tout fut changé pour moi. Il avait suffi de cette demi-heure scintillante pour que le ciel m'apparût léger et l'air enfin respirable. Tout le monde, autour de moi, me considérait, je le sentis bien aux regards pleins d'envie de mes camarades, aux œillades des filles de l'école Curie dont les yeux s'étaient tout à coup remplis d'étoiles... ».
Tout le monde connaît la
brillante carrière d'Henri TISOT dont cette soirée fut
peut-être le départ décisif.
Avant de laisser ce
souvenir agréable, je veux encore rappeler une phrase
relevée dans Le copain et le
cabanon. Henri nous fait part d'une
réflexion d'un de ses professeurs qui lui dit au moment de cette
fête de fin d'année :
À
vingt ou vingt-cinq ans d'intervalle, si le hasard avait voulu que
TISOT rencontrât cet ancien professeur, il aurait pu sans doute
lui répliquer aimablement avec l'humour dont il a le secret :
Mais laissons également parler Henri, qui rappela encore cet épisode dans la préface de la nouvelle édition de l'Histoire de la Philharmonique La Seynoise qu'il eut la gentillesse de m'écrire en octobre 2010 :
« (...) Donc, pour la fête de fin d’année, après l’obtention du BEPC (brevet d’études du premier cycle), il avait été convenu que notre classe de troisième donnerait sur la scène de « La Seynoise », la célèbre partie de cartes de « Marius » de la fameuse Trilogie de PAGNOL « Marius-Fanny-César » et j’avais été désigné étant donné mes succès en récitation, pour interpréter le rôle de Panisse. Très vite je compris que j’allais y exceller pour la bonne raison que j’imitais à la perfection CHARPIN qui a créé le rôle auprès de RAIMU dans le film « Marius » mis en scène par Alexander Korda en 1931. Or, mon grand-père Louis TISOT était féru d’enregistrements, tant d’opéras que de succès du moment et il me passait sur son phonographe, le disque en cire de la partie de cartes à tout bout de champ. D’ailleurs, lui seul, selon ma grand-mère Marguerite, avait le droit de remonter le mécanisme du phono, personne d’autre ne devait y toucher. Les trois films cités faisaient les délices des Seynois chaque fois qu’ils étaient programmés à l’Odéon, ou bien au Rex, les deux cinémas de la ville. « Fanny » a été mis en scène par Marc ALLÉGRET et « César » par PAGNOL lui-même. Bref, j’ai été nourri de PAGNOL dès mon jeune âge.
C’est Monsieur TROUBAT, le professeur de gymnastique, qui avait en charge les répétitions qui s’opéraient le plus souvent dans une salle qui se trouvait en sous-sol de l’école Martini d’alors, dont le directeur était Monsieur MALSERT lequel était particulièrement craint. On ne le croisait qu’avec déférence.
Enfin, le soir de la représentation arriva, j’étais coiffé comme l’était CHARPIN dans le film, d’un chapeau mou beige et mon ventre avait été emprisonné et enroulé dans une taillole de la même couleur. Et ce qui devait arriver arriva !
Je n’obtins pas un succès, mais un triomphe. Le lendemain, les clients de la pâtisserie familiale firent des gorges chaudes à ma mère de mon interprétation : « Mon Dieu, madame TISOT, votre fils !... C’était le portrait craché de CHARPIN. Ce qu’il l’a bien refait. On aurait dit lui ! C’est un artiste votre fils ! ».
C’est après cette soirée que les filles de l’école Curie qui ne me regardaient pas jusqu’à présent, commencèrent à me faire de légers, de très légers clins d’œil qui me mettaient du baume au cœur. Tout cela je le dois à « La Seynoise » ! C’en était fait, ma carrière artistique pouvait commencer ».
Toute La Seyne, et surtout au bas du marché, parla
longtemps de cette révélation d’Henri.
Il
faut dire qu’à l’époque, surtout en Provence,
plusieurs dialogues fameux de la Trilogie
de PAGNOL étaient dans
toutes les mémoires. Les gens s’en étaient
imprégnés à partir de la lecture des livres qui
reproduisaient la version de théâtre, et/ou des films
Marius, Fanny, César qui étaient
régulièrement diffusés sur les écrans de
cinéma, notamment à La Seyne, à
l’Odéon. Et
beaucoup avaient aussi des phonographes et des
disques 78 tours à partir desquels on pouvait écouter les
principales scènes des films, notamment la partie de cartes de
Marius et la confession de Panisse dans César. Mes parents
avaient précisément ces deux scènes et, les ayant
écoutées de nombreuses fois, je les connaissais par
cœur (et aujourd’hui encore).
Quelques semaines
après que Henri fut ainsi devenu célèbre à
La Seyne, son père Félix ne cessait de raconter
l’histoire à chaque client.
Un après-midi
(sans doute fin 1952), j’étais avec ma mère et ma
grand-mère dans la pâtisserie. Et Félix se mit
à commenter de nouveau le succès d’Henri. Et il
m’est resté cette phrase : « Au début, il
[Henri] voulait à tout pris prononcer Panissé. Alors, je lui ai
acheté le disque (sic) et lui ai fait écouter que
c’était bien Panisseu
». Il devait s’agir du vieux phonographe de Louis TISOT,
puisque Henri, un demi-siècle plus tard, quand il revenait sur
ce sujet, imitait le bruit de ce phonographe au démarrage :
« Rrrrrrrrrr... Et bien quoi,
c'est à toi... Je le sais bien, mais j'hésite...
etc. ».
Et
deux ou trois années passèrent pendant lesquelles je ne
sus plus très bien ce que devenait Henri. Je ne me souviens plus
si mes parents en parlaient.
Je pense que les amis de sa
génération devaient avoir plus de détail, mais moi
je ne me mêlai pas à eux, à part des proches
voisins comme Jacques GIRAULT ou Daniel PROVOST qui l’avaient
côtoyé au collège Martini.
C'est alors que j'appris qu'Henri avait débuté une véritable carrière de comédien, en suivant des cours au Conservatoire de Toulon au travers de fragments de conversation entendus dans la pâtisserie, entre Félix TISOT et ses clients. Je crois aussi me souvenir que ma mère avait entendu une interview de Félix TISOT à la radio. Félix racontait ainsi qu’Henri allait - à l'insu de ses parents - au Conservatoire de Toulon, alors qu’il était censé suivre une formation de pâtissier, place Puget. L’emploi du temps d’Henri avait quand même fini par intriguer son père, qui avait d'abord pensé que, pendant ces moments où son fils disparaissait, c’était pour aller courir les filles… Et ce n’est que plus tard qu’il découvrit qu'Henri s’était inscrit tout seul aux cours particuliers du professeur LIZZANI, en vue de préparer le concours du Conservatoire !
Mais, ce n’est que bien plus tard que cette période du Conservatoire de Toulon (1952-1955), fut connue avec précision, lorsque Henri la raconta par le menu - en particulier son amitié avec Mireille AIGROZ (Mireille DARC) - dans son ouvrage Le fils du pâtissier (1985).
Extrait de Le fils du pâtissier (1985) |
Henri TISOT, comédien à Paris
Ayant obtenu un prix d'excellence au Conservatoire de Toulon, Henri "monte" donc à Paris en septembre 1955. Il a 18 ans. Dans ma famille, on ne réalisa pas tout de suite qu'il était parti pour une carrière de comédien. D'ailleurs, pour une population ou dominaient les ouvriers du chantier ou de l'arsenal, les petits commerçants ou artisans, "artiste", était-ce un métier ?
Pourtant, dès 1957, le nom d'Henri et sa photo étaient apparus dans la presse locale :
Henri TISOT avec Maurice ESCANDE, doyen de la Comédie Française (Le Petit Varois, 20 juillet 1957) |
Jacques GIRAULT, ayant appris
qu’Henri jouait dans une pièce,
était allé l’approcher à la « sortie
des artistes ». Henri l’avait tout de suite
repéré dans la foule et lui avait dit : « Toi, tu
es de La Seyne ! ». Et ils s’étaient ensuite revus
régulièrement.
Jacques GIRAULT nous avait alors
raconté certains détails de la carrière
d’Henri. Au début, il n’avait naturellement que de
petits rôles, des rôles de "rondeur comique". Jacques
GIRAULT nous racontait que, dans une pièce, il
avait le rôle d'un personnage important pour l’action, mais
il
n’apparaissait qu’une fois sur la scène et
n’avait que deux mots à prononcer...
Et
comme Jacques
GIRAULT écrivait quelquefois des articles pour Le Petit Varois, il avait
écrit sur le « comédien seynois Henri TISOT
». Jacques
Girault
était allé aussi dans sa loge, une loge très
sobre, revêtue d'une
simple peinture unie, avec pour seul élément de
décoration, une grosse cigale provençale en faïence
jaune
et noire accrochée au mur. Comme il s'habillait et se
déshabillait dans sa loge, Jacques GIRAULT
lui fit la remarque qu'il
était resté du genre bedonnant. Et Henri avait
répondu qu'il était comme il était, et qu'il ne
ferait rien, qu'il ne suivrait jamais aucun traitement pour essayer de
maigrir...
Voici d'ailleurs quelques articles écrits par Jacques GIRAULT dans Le Petit Varois - La Marseillaise au cours de l'été et de l'automne 1961.
Le Petit Varois - La Marseillaise, 14 juillet 1961 |
Le Petit Varois - La Marseillaise, 7 août 1961 |
Le Petit Varois - La Marseillaise, 1er novembre 1961 |
Et deux autres articles que lui a consacré Le Petit Varois - La Marseillaise en janvier 1962, dont l'un montre la photo de la grand-mère d'Henri, Marguerite Marro, qui avait été interviewée sur son petit-fils.
Le
Petit Varois - La Marseillaise, 5 janvier 1962 |
Le
Petit Varois - La Marseillaise, 5 janvier 1962,
pages 1 et 10 |
Autre témoignage, de la part d'un ami commun, celui de Daniel PROVOST qui, se trouvant à Paris, était allé saluer Henri dans sa loge. Henri, encore costumé et maquillé, était alors en conversation avec une dame du monde, à l'accent "pointu" comme on dit chez nous. Et Henri bavardait avec elle avec le même accent : « Certain'ment médém, au r'voir médém ». Et dès que la dame fut sortie, Henri aperçut Daniel. Et ce fut alors « Hoou ! Danièlou ! », et « Hoou ! Riton ! », comme ils se disaient naguère au collège Martini. Et la dame parisienne sursauta et se retourna en entendant cet accent du Midi dans la bouche d'Henri, ne comprenant pas comment ça pouvait venir de la même personne que celle avec qui elle venait de bavarder.
Des nouvelles nous arrivaient également par la mère d’Henri qui allait régulièrement à Paris quand son fils était à la Comédie Française. Une fois, avait-elle raconté à ma mère, Henri l’avait emmenée au théâtre et se promenait avec elle dans un couloir ou un salon. Il la présenta à ses amis et collègues. Et l’un lui dit alors en aparté : « Alors comme ça, tu t’es trouvé une compagne… ». Et Henri se récria : « Mais c’est mère ! ». Et l’autre, incrédule, de dire : « Allez, va, à d’autres… Ta mère ! Et puis quoi… ». C’est ce que racontait Madame TISOT. Se vantait-elle un peu d’avoir été prise pour l’amante de son fils ? Peut-être pas, car elle était superbe et était restée longtemps très jeune de visage.
La célébrité avec l'imitation du général de Gaulle et la série Le Temps des Copains
Vers
1960, je ne savais plus très
bien comment la carrière d’Henri se déroulait et je
ne compris pas que son contrat de pensionnaire de la Comédie
Française n'avait pas été renouvelé. Et
c'est alors qu'on apprit par Jacques
Girault qu’Henri s’était
lancé dans
l’imitation du général de Gaulle. Il avait,
paraît-il pris un discours du général sur
l’autodétermination de l’Algérie et
changé le texte sur le thème de la circulation automobile
à Paris. Et il déclamait ce texte en imitant à la
perfection la voix du général. On ne réalisa pas
immédiatement l’énormité de la chose.
Personne n’avait osé imiter le général. On
ne savait d'ailleurs généralement pas qu’Henri
avait commencé
depuis
longtemps à imiter les voix de ses proches ou de ses
professeurs. Et après plusieurs années à la
Comédie Française où il avait appris à
jouer et à poser correctement sa voix, cela lui donnait une
stature beaucoup plus professionnelle qu’un imitateur ordinaire
(spécialité qui était encore rare à
l’époque).
Naturellement,
nous avons eu par la suite (Le Fils
du Pâtissier, 1984) tous les
détails possibles sur ce qui se passa à
l’époque, mais j’essaie de m’en tenir ici
à mes propres souvenirs du moment.
L'autocirculation (1961) [Aujourd'hui, on peut encore écouter ce chef d'œuvre sur différents sites internet, tels que http://www.youtube.com/watch?v=vIUmKXe7OG8] |
L'affiche Le Temps
des Copains (Voir aussi à : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Temps_des_copains, à la page Facebook "Le Temps des copains", ou à : http://www.ina.fr/video/CPF86657314/le-temps-des-copains.fr.html) |
Le Temps des Copains, aujourd'hui réédité dans un coffret de 6 DVD |
Le Petit Varois - La Marseillaise, 18 août 1961 |
République, 11 novembre 1961 |
Le Petit Varois - La Marseillaise, 30 novembre 1961 |
Le Petit Varois - La Marseillaise, 23 décembre 1961 |
Programme de télévision -
annonce du feuilleton Le temps des
copains Le Petit Varois - La Marseillaise, 24 mars 1962 |
Le Petit Varois - La Marseillaise, 22 avril 1962 |
Passage de deux des copains à La Seyne (Le Petit Varois - La Marseillaise, 17 juin 1962) M. Vallet, président du Club des Amis de la Musique ; Henri Tisot ; Albert Laïk, membre du club ; Claude Rollet |
La dépigeonnisation (1962) | |
Mon week-end à Colombey (1964) | |
Lui ou Moi ? (recto) - Je m'accuse (verso) (1965) |
Je possède encore tous ces disques (que j'ai par la suite gravés sur CD).
Mais il y en eut plusieurs autres dont j'ignorais alors l'existence. Voir, par exemple, à : http://www.encyclopedisque.fr/artiste/4590.html
Le 23 juillet 1963, Henri Tisot vient présenter ses talents d'imitateur au théâtre de verdure du casino des Sablettes, inauguré l'année précédente.
Le Petit Varois - La Marseillaise, 23 décembre 1963 (rétrospective de l'année 1963) |
Dans ce même théâtre
de verdure du Casino des Sablettes, il
rencontre aussi un jour Johnny Halliday :
Extrait du Programme des festivités de la ville de La Seyne, année 1964 |
De rares rencontres avec Henri dans les années 60
Henri revenait encore régulièrement à La Seyne chez ses parents. Il y recevait quelquefois la visite de camarades de la CF ? dont Jean-Paul Belmondo. Ils étaient passés, venant peut-être de Saint-Tropez, voir Henri à la pâtisserie, en voiture de sport rouge, qui n'était pas passée inaperçue au bas du marché de La Seyne en pleine cohue. Le délire chez les filles du collège Curie qui avaient tout de suite reconnu Belmondo et qui essayaient de l'approcher !
Mais, personnellement, au milieu des années 60, je n’avais pratiquement jamais revu Henri, ni à La Seyne, ni à Paris. Je ne connaissais de son visage, que le portrait de ses pochettes de disques ou des articles de journaux le concernant.
Une seule fois, je l'avais aperçu un matin au bas du marché, au faîte de sa gloire, l'été 1962 ou 1963 ? Il allait, venait, rendant visite à tous ses anciens amis et voisins commerçants du bas du marché. Vêtu d’un simple slip de bain court. Un de mes amis qui ne l’appréciait guère, avait dit : « Bof, il se pavane ». On ne voyait et on n'entendait en effet que lui. Et mon groupe d'amis n'avait pas cherché à l'approcher.
Quelques années passèrent encore. A partir de septembre 1965, j'habitais moi aussi à Paris, où je poursuivais mes études. Mais je ne fréquentais pas les théâtres où Henri devait jouer à cette époque. Si j'allais parfois au théâtre, c'était surtout à la Comédie Française, avec certains camarades de promotion (nous avions accès aux "mardis habillés" réservés aux porteurs de smokings ou autre tenue de soirée...). Mais Henri n'y jouait plus à cette époque. En novembre 1966, j'étais élève-ingénieur stagiaire au Salon International de l'Alimentation (SIAL), au CNIT, quartier de la Défense. Un jour que ma jeune épouse était venue me rejoindre pour visiter le Salon, nous entendîmes une annonce au micro : la venue de plusieurs célébrités de l'époque, dont Henri TISOT. Ces célébrités étaient invitées à entrer dans un libre-service où étaient proposés des produits alimentaires nouveaux, ou exotiques, et à se servir gratuitement de tout ce qui pouvait les attirer. Chacun se servait avec discernement, sans abuser de la situation (sauf, avait-on rapporté, le nommé Antoine qui n'avait pas hésité à emporter dans son chariot plus de 100 000 AF de marchandises...). C'est là que, en fendant une foule compacte de curieux nous pûmes approcher de la file de ces "people", avec leurs chariots. Et j'aperçus facilement (et surtout j'entendis) Henri qui, avec sa verve habituelle, commentait les curiosités alimentaires pui étaient présentées. Et alors, en faisant pression sur le cordon de policiers qui empêchait la foule d'approcher de trop près, j'essayai d'attirer l'attention d'Henri. Mais si j'avais appelé Henri, ou TISOT, il ne se serait pas retourné car tout le monde le connaissait par son nom. J'eus l'idée d'appeler : « Alors, La Seyne ? ». Et, naturellement, en plein Paris, ce mot de La Seyne le fit se retourner. Je lui dit : « Vous me connaissez ? ». Il me répondit : « Oui, oui oui ». Nous échangeames 2-3 phrases. Il me demanda ce que je faisais à Paris. Je lui dit : « C'est mon École qui est ici ». Et puis, il continua son chemin. Mais, il raconta ou écrivit à sa mère qu'il avait vu le fils AUTRAN. Et sa mère le rapporta à ma mère à leur première rencontre. Alors, Suzanne TISOT dit à ma mère : « Que Jean-Claude vienne à la pâtisserie à Noël, Henri sera là, ils pourreont se revoir et parler ». Nous voici un matin pendant les vacances de Noël 1966 à la patissserie. Madame TISOT appelle Henri, qui arrive. Nous échangeons une phrase : « Ah ! Oui, je vous avais vus à Paris, je me souviens, au Salon de l'Enfance, euh... non, au Salon de l'Alimentation ». C'est alors qu'Henri fut appelé à l'extérieur du côté de chez Villedieu, et il partit aussitôt en disant : « Je reviens ». Mais, après une quinzaine de minutes, voyant qu'il ne revenait pas, nous sommes partis, pensant peut-être le revoir plus tard ou une autre fois.
Mais nous ne sommes plus revus, et ce pendant près de 35 ans !
J'eus, naturellement, des nouvelles régulières d'Henri par mes parents, qui continuaient à fréquenter Félix et Suzanne TISOT. Mon père avait un jour raconté en famille que, lors d'un interview, Henri avait dit de lui : « Autran, c'est un communard, mais c'est quand même un bon type ! ». Une autre fois, lors d'une émission de télévision à caractère culinaire, on lui demanda : « Est-ce que vous aimez les trimpes, Monsieur Tisot ? ». Il répondit : « Des tripes, j'en mangerais sur le crâne d'un rascous ! ».
C'est l'époque (1967) où Henri publia son premier ouvrage Le Copain et le Cabanon [voir ci-dessous], un peu en mémoire de son grand copain Maurice BONET, décédé à l'âge de 28 ans à la suite d'un banal accident qui se produisit dans le virage de La Maurelle, tout près du cabanon de la famille TISOT.
Les années passèrent ainsi, mais un jour, en 1974, ce fut le départ de ses parents de La Seyne. Leur pâtisserie vendue, ils s'installèrent à Paris auprès de leur fils.
A ce sujet, il me revient une conversation que mon père avait eue avec Félix peu avant qu’il ne quitte La Seyne. Félix peignait, par plaisir, depuis de nombreuses années, des paysages provençaux, des barques, des motifs de la mer. Et il avait accumulé pas mal de toiles dont certaines étaient exposées dans son salon. Un jour un connaisseur de peintures vint chez lui et, voyant ces tableaux lui demanda : « Qui est-ce qui a peint tout ça ? ». Et Félix répondit : « Mais c’est moi ! ». Alors le visiteur lui dit, mais vous savez que des toiles comme ça, ça vaut de l’argent. Moi, ce tableau, je vous en donne 50.000 francs (anciens), celui-là, 100.000. Alors Félix, dans sa tête, fit un rapide calcul… Et il se dit : « Comme ! Y a cinquante ans que je me grille le museau devant ce four de pâtissier, et avec les tableaux que je peins - par plaisir - je peux gagner plus qu’avec la pâtisserie !! Tè je vends tout, je continue à peindre, et je pars à Paris auprès d'Henri ! ».
Avec sa tchatche, Félix se fit rapidement connaître dans le VIIIe arrondissement de Paris et dans le milieu de la peinture. Mais il n'y vécut malheureusement pas longtemps puisqu'il y mourut le 5 mai 1979, à l'âge de 65 ans. Il sera inhumé quelques jours plus tard dans le caveau familial de La Seyne. Mon père était présent à ses obsèques et une photo émouvante sera publiée par Henri dans son ouvrage suivant.
Photo extraite du livre Le fils du pâtissier (1985) |
Les nouvelles que j'eus d'Henri s'espacèrent. Je vis naturellement jouer Henri dans quelques rares films au cinéma (Heureux qui comme Ulysse, 1970, avec Fernandel) ou téléfilms (Oscar et Valentin, 1986, avec Ronny Coutteure, considéré comme son "sosie"). Mais, comme je ne fréquentais pas les théâtres où il jouait à l'époque, je n'avais plus d'occasion de le rencontrer. Et puis, à mes yeux, c'était une "vedette", célibataire, menant une vie d'artiste dans son monde à lui. Moi, j'étais un jeune chercheur scientifique, rangé, absorbé par mon travail, ma femme et mes enfants. A ce moment-là, qu'aurions-nous trouvé de pertinent à nous dire au delà de quelques secondes si nous nous étions rencontrés ?
Les années 80, et 90, en commençant par l'émission télévisée Avis de Recherches du 16 octobre 1981
Entre temps, il y eut cependant, en 1981, un évènement marquant pour les Seynois. Ce fut l'émission de télévision Avis de recherche dont la vedette était Henri TISOT.
L'objet était de retrouver un maximum d'anciens camarades d'Henri (de cette fameuse classe de CM2 1947-1948 dont nous avons montré la photo ci-dessus) et de les faire se rassembler à Paris, accompagnés de leur ancien maître Marius AUTRAN, lors d'une émission de télévision animée par Patrick Sabatier, puis lors d'un dîner offert par Henri TISOT au Pré Catelan (Bois de Boulogne).
Var-Matin, mi septembre 1981 |
Var-Matin, 28 septembre 1981 |
Télé 7 Jours, page du vendredi 16 octobre 1981 |
Var-Matin, 16 octobre 1981 On reconnaît, au centre, Marius AUTRAN, et, un peu plus à gauche (avec attaché-case et imperméable), Maurice BLANC, Maire de La Seyne |
L'émission se prépara plusieurs semaines à l'avance. Le moindre détail devait être fixé. Mon père reçut plusieurs fois des appels téléphoniques de Patrick Sabatier afin que chaque détail soit fixé. Il était prévu qu'un bus amène tout le monde de La Seyne à Marignane, que l'avion les dépose à Orly et qu'ils se retrouvent dans les tudios. Il était prévu d'offrir notamment à Henri un agrandissement encadré sous verre de la photo de la pâtisserie, avec Henri et ses parents à la fin des années 40, qui a été montrée également ci-dessus.
Ayant suivi en direct l'émission depuis Montpellier où j'habitais, je me souviens d'Henri redécouvrant ses camarades l'un après l'autre (plus de 30 ans après), avec force exclamations et plaisanteries, y alla de sa verve durant toute l'émission où il occupa presque tout le temps de parole, et où Patrick Sabatier eut beaucoup de mal à diriger le débat et à terminer avant que l'antenne ne leur soit coupée. Comme mon père était en phase de rédaction de son Histoire de l'Ecole Martini, il était prévu qu'il annonce à l'antenne la parution prochaine de son livre. Le temps passait, Henri était intarissable. Patrick Sabatier annonce qu'ils n'avaient plus qu'une minute. Et mon père de dire à voix haute « Et cette minute, il me la faut ! ». Enfin, le micro lui fut confié et il put, en quelques phrases, parler de son livre et de rappeler le passé glorieux de notre Ecole Martini, de vanter la qualité de ses anciens maîtres, l'enseignement d'exception qui avait été donné à des générations de jeunes Seynois, et qu'il en était sorti « des techniciens, des cadres, des professeurs, des ingénieurs, des pilotes,... de tout quoi ».
Une anecdote m'a été racontée ensuite par mon mère à propos de cette émission, au sujet de la photo qui devait être offerte à Henri pendant l'émission. C'est mon père qui avait eu la charge de transporter le grand et fragile tableau sous verre, dans le bus, puis dans l'avion, puis dans le métro, puis jusqu'aux studios. Et alors, au moment de commencer le tournage, un technicien vint lui dire : « pas question d'amener cet objet sur le plateau à cause des reflets occasionnés par la plaque de verre ». Et mon père de s'insurger : « Comme ! Je transporte ce cadre depuis La Seyne pour l'émission, dans les bus, l'avion, le métro, etc. et au moment de tourner, on me dit qu'il ne peut pas être montré ! ». Finalement, un arrangement fut trouvé, et sous certaines réserves d'angle de présentation, la photo sous verre put être offerte en direct à Henri.
Le soir, un somptueux repas fut offert par Henri au Pré Catelan. Je n'ai pas conservé de souvenir, je n'ai aucune photo de cette soirée, sauf que certains du groupe, après le repas, étaient allé promener sur les Champs Elysées et que l'un d'eux (je n'ai pas retenu son nom), plus dragueur que les autres, était allé aborder quelque fille pour s'enquérir du tarif : cinq cents francs. Et il raconta ensuite aux autres : « Tu te rends compte des prix à Paris : elle me demandait cinquante mille francs ! ».
A noter que les 21 et 22 avril 1985 à Paris, Henri Tisot participa aux Journées du tourisme varois à Paris
Bulletin municipal, mars-avril
1985 |
Var-Matin,
7 juillet 1986 |
Var-Matin, 19 mai 2008 |
Var-Matin, 11 mai 2010 |
Var-Matin,
24 mai 1990 |
Var-Matin, 29 mai 1990 |
Quelques années plus tard, interviewé par Bernard Oustrières, Henri Tisot s'exprime dans la presse locale varoise à propos des élections municipales à La Seyne :
Var-Matin,
11 juin 1995 |
On y trouve
notamment ces passages :
Var Matin : Henri
Tisot, l'idée de vous présenter aux élections
municipales à La Seyne, ça vous a chatouillé ou
ça vous a grattouillé ?
Henri Tisot : Je dirais plutôt caressé, mais comme un
zéphyr. Cela remonte à plusieurs années. Ce fut
une sorte de chant de sirène intime - celle qui sommeille dans
le cœur de chaque homme - auquel j'ai su résister. Heureux
qui comme Ulysse parvient ainsi à museler des élans
aventureux tout en tirant profit d'une expérience non accomplie
dans la mesure où l'idée même de la tenter engendre
toute une macération philosophique.
V.M.:
Que vous a-t-elle inspiré ?
H.T.:
Je me suis rendu compte que si j'avais été élu
maire de La Seyne j'en serais devenu aussi, spontanément, la
mère. Et, me connaissant comme je me connais, j'aurais
élevé cet enfant comme une mère abusive car je
suis terriblement perfectionniste. Je n'aurais pas admis les
négligences, les inélégances morales, les
impolitesses, l'aspect souffreteux et les inconduites coupables. Et je
me serais montré intraitable tant que cette Seyne ne serait pas
devenue un adulte digne de ce nom, respirant la santé, la
prospérité, maître de son destin. Vous voyez d'ici
à quel péril vous avez échappé...
V.M.
: A l'heure actuelle, comment jugez-vous votre petite patrie ?
H.T. :
Oh ! Je ne me permettrai pas de la juger. Paraphrasant de Gaulle, je
dirai que je me suis toujours fait une certaine idée de La Seyne
et que ses drames m'atteignent comme l'effondrement de juin 40
atteignit le Général. La disparition des chantiers
navals, c'est notre Munich. Notre ville ressemble à la France
d'alors: exode, misère, angoisse... Elle a l'air d'un
malheureux enfant hémiplégique dans un fauteuil roulant.
Et, faute de pouvoir lui ordonner: "Lève toi et marche !"
j'aimerais lancer moi aussi un appel du 18 juin, un appel à la
résistance car après tout, La Seyne n'a jamais perdu
qu'une bataille et elle a tout l’avenir devant elle.
(…) Le maire de La Seyne, pré-sélectionné
aujourd'hui et élu dimanche prochain sera donc bien la
mère de La Seyne future. Mais dites, j'aimerais profiter de
l'occasion pour adresser à tous, depuis Paris, un énorme
baiser. Car ces enfants de La Seyne, ceux de souche comme les tout
nouveaux, eh bien, voyez vous, je les adore et je pense à eux
très souvent.
Redécouverte de la personnalité d'Henri au début des années 2000
De nombreuses années passèrent encore où j'avais perdu tout contact avec Henri. J'étais alors installé à Montpellier, venant de temps en temps à La Seyne. Mais il n'y avait plus de pâtisserie TISOT. Je ne savais plus très bien ce que faisait Henri, s'il jouait encore, et où. Je ne me souvenais plus que son père avait une villa à Sanary et qu'Henri y revenait tous les étés avec sa mère.
On ne voyait d'ailleurs plus guère Henri à La Seyne et beaucoup de jeunes n'avaient jamais entendu prononcer son nom. Pourtant, un hommage important lui fut rendu à La Seyne à la fin des années 1980 par la municipalité de Charles SCAGLIA, qui baptisa « Espace Henri TISOT », puis « Centre Culturel Henri Tisot », la salle municipale et culturelle de La Seyne-sur-Mer au quartier Berthe, avenue Jean Bartolini.
Mais mon attention fut attirée sur Henri durant l'année 2000 lorsqu'on le vit jouer à la télévision, le rôle de Panisse - qui avait été celui de ses débuts en 1952 à La Seyne - dans une réédition de la Trilogie de Marcel Pagnol (voir ci-dessous).
Peu après, en décembre 2000, alors que mon père venait de publier son Tome IX des Images de la vie seynoise d'antan, je découvris un jour dans le courrier de mon père une carte écrite de la main d'Henri TISOT, dans laquelle il lui commandait deux exemplaires de ce dernier livre, l'un à offrir à son oncle Pierre OLLIVIER (le mari de sa tante Malou), à La Seyne, l'autre à son ami journaliste Bernard OUSTRIÈRES, à Six-Fours. Et, peu après, c'était la période de Noël, pendant un repas, le téléphone sonne. Mon père ne pouvant se déplacer rapidement, je vais décrocher et j'entends : « C'est Henri TISOT », une voix que je n'avais plus entendue depuis des décennies. Je me présente : « Jean-Claude AUTRAN ». Il me dit : « J'avais compris » (car ce n'était pas exactement la voix de mon père). Le temps que mon père arrive pour répondre à Henri, nous échangeons deux ou trois phrases banales - en nous vouvoyant - du genre « Comment allez-vous ? » - « Hé oui ! Les années ont passé... ». Henri voulait seulement savoir si mon père avait reçu son chèque pour les deux livres. Le chèque n'arriva qu'un ou deux jours plus tard. Et, avec mon père, nous allâmes amener les livrer à leurs destinataires, avec qui je fis d'ailleurs connaissance ce jour-là.
C'est seulement à cette époque, à la suite de ce bref échange au téléphone, que j'interrogeais mon père à propos d'Henri. Je pensais que, vu la notoriété d'Henri, mon père devait le vouvoyer, même si c'était son ancien élève. Mais non, mon père le tutoyait toujours, et Henri avait gardé sa simplicité. Toutefois, la personnalité d'Henri, après plus de 40 ans dans le milieu des acteurs, comédiens et autres artistes, où il avait côtoyé les plus grands, n'allait pas sans me fasciner un peu. Et, de ce jour, je me mis en tête de chercher un moyen de renouer avec lui. Me faire admettre parmi ses amis fut une sorte de défi que je me donnai. Sans doute - vanité ou fanfaronnade de ma part - une manière de me distinguer (alors qu'au plan professionnel mon départ à la retraite s'approchait), de me faire admirer de mes amis et du reste de ma famille.
Je conservai donc précieusement, la carte avec l'écriture d'Henri, et même, ce que je considérai à l'époque comme une précieuse relique ! la copie de son chèque, avec son adresse à Paris et sa signature.
Je me mis ensuite à lire en détail le livre Le Fils du Pâtissier, qu'Henri avait publié en 1985, que mes parents avaient aussitôt acheté, mais que je n'avais auparavant que feuilleté. Je commençai donc à m'imprégner de tous les récits qu'il y faisait de sa vie, à La Seyne, puis à Paris, et de sa carrière. C'est dans cet ouvrage qu'Henri livre sans détours au lecteur son homosexualité. Cela devait être très connu parmi ses proches, avant même ses débuts à la Comédie Française. D'autres devaient bien un peu s’en douter, mais cela ne se disait pas. Les détails donnés dans ce livre à une certaine page 80 avaient cependant choqué mon père et peut-être quelques Seynois.
Le Fils du pâtissier, ou Le passé à venir, Plon, 1993 (ISBN 2-259-01411-9) |
Je voulus aussi lire Le Copain et le Cabanon, que mes parents avaient acheté dès sa parution, et que je n'avais jamais vraiment lu. Mais il avait disparu de chez mes parents, comme bien d'autres ouvrages qu'ils avaient prêtés et qui ne leur avaient jamais été rendus... Ce livre étant épuisé depuis longtemps en librairie, je pus néanmoins en trouver un exemplaire d'occasion, par Amazon ou Fnac.com, je ne sais plus, et qui me sera plus tard dédicacé par Henri.
Le Copain et le cabanon, Hachette, 1967 |
Les retrouvailles à Sanary en août 2001
Pour renouer avec Henri, il fallait trouver un prétexte pertinent pour attirer son attention. J'avais pour cela deux moyens que je décidai d'utiliser simultanément : les ouvrages de mon père sur l'histoire de La Seyne (que j'étais en train de numériser afin de les mettre en ligne sur un site internet), et aussi la généalogie que je pratiquais en amateur (voir ci-dessous, le paragraphe généalogie d'Henri TISOT).
La fin de l'année 2000 était en effet l'époque, où, lors du 90e anniversaire de mon père (2 décembre), j'avais commencé à créer un site internet pour y héberger ses ouvrages. M'inspirant du titre d'un site littéraire qui venait d'être créé (Site-Molière.com), j'avais commencé à construire le site internet de Marius Autran. Mais Henri, s'il savait utiliser un PC portable, n'avait pas encore d'accès à internet. Dès le début janvier 2001, alors que mon père lui avait fait parvenir son dernier livre (Tome VII), je lui envoyai donc, avec ma carte de vœux, un CD-ROM dans lequel j'avais gravé, au fromat pdf, le Tome I des Images de la vie seynoise d'antan, accompagné d'un courrier où je lui rappelais brièvement qui j'étais, ce que j'étais devenu, avec une photo de ma famille au complet prise lors des 90 ans de mon père. Voici les réponses d'Henri :
Comme on peut le lire, il me répondit alors : « Vous... ou tu as fait des enfants à ma place, n'en ayant pas fait ». Et aussi qu'il n'avait pas pu lire le contenu de ce CD-ROM (que j'avais gravé depuis mon Macintosh...). [Il ne savait pas non plus comment on insérait un CD, si c'était la face gravée vers le bas, ou vers le haut ?].
Je m'excusai alors du dérangement et, fin février, je lui renvoyai cette fois, correctement gravé pour PC, un autre CD-ROM avec les Tomes I et II de mon père.
Courrier que j'adressai à Henri le 25 février 2001. |
Cher Henri TISOT, Merci infiniment pour votre aimable carte, qui répondait à l'envoi, le mois dernier, d'un CD-ROM contenant le Tome I des « Images de la vie seynoise d'antan » de mon père. Je suis navré que vous n'ayez pu ouvrir ce CD sur votre PC. J'aurais dû d'ailleurs me douter que mon format Macintosh n'était pas universel. Pour cette raison, et avec mes excuses, je renouvelle mon envoi avec un CD-ROM que j'ai gravé pour être en principe lisible indifféremment sur PC ou sur Mac. Vous ne perdrez rien au change puisque ce nouveau CD contient à la fois le Tome I de la série « Images de la vie seynoise d'antan » et le Tome II dont je viens de terminer la numérisation. Par ailleurs, le site internet dont je vous avais parlé devrait être prochainement ouvert, j'espère d'ici une quinzaine de jours, à l'adresse suivante : http://jcautran.free.fr Restant à votre disposition pour toute information que voussouhaiteriez obtenir sur l'histoire de La Seyne. Recevez, Cher Henri TISOT, l'expression de mon meilleur souvenir. Jean-Claude AUTRAN PS. Veuillez excuser ce type de courrier imprimé, mais j'écris tellement mal à la main que c'est devenu ma seule façon de communiquer de manière lisible. |
Nouvelles difficultés, car il n'avait pas d'Acrobat Reader d'installé. Et en plus (2 mars 2001), appel furieux d'Henri reçu par Yolande à la maison : « ce CD-ROM m'a foutu un bordel pas possible dans mon ordinateur ! ». Je le rappelai alors le soir pour s'expliquer calmement. Il se fit réparer son ordi, du moins restaurer des options du système qui avaient du être dérangées, je n'ai jamais su pourquoi, et tout rentra dans l'ordre.
Dès la seconde ou troisième conversation que nous aurons au téléphone, alors que je le vouvoie, il me coupe pour dire : On se dit « tu ». Depuis ce jour nous nous sommes toujours tutoyés. Et il y aura alors régulièrement des échanges téléphoniques entre nous, parfois aussi de brefs courriers manuscrits, souvent sur des questions d'informatique et d'internet. A l'époque (début 2001), il n'était pas du tout convaincu de l'intérêt de se connecter à internet (« pour lire les conneries des autres... »). Mais il changera d'avis très vite puisque dès le 30 août 2001, il m'écrivit pour me dire : « Ça y est, je suis branché COMPUSERVE. Mon E.MAIL : Henri TISOT@CompuServe.COM ». Et il deviendra par la suite un grand utilisateur d'internet dont il reconnaîtra les possibilités extraordinaires. Au téléphone, il revient aussi souvent (et il s'insurge) sur la situation économique, politique et morale de la France, qui l'inquiète de plus en plus au fil des années. Il hait particulièrement l'Amérique et, lorsqu'il commence à recevoir des "spams" dans sa messagerie, il en déduit que cela vient forcément d'Amérique, preuve que c'est bien « un pays de merde »...
Après les échanges fréquents et amicaux que nous avions au téléphone pendant tout le premier semestre, je me sentis autorisé à lui proposer une invitation à se revoir. Dans ma famille, on n'imaginait pas que cela fut un jour possible. « Tu crois qu'on pourrait avoir un jour Henri TISOT à la maison ? ».
Je téléphonai donc à Henri un jour du mois d'août 2001. Je lui dis que nous étions à La Seyne pour quelques jours, que mon vieux père (91 ans) aurait bien aimé revoir encore une fois son ancien élève, etc. Il ne dit pas non mais préféra que nous venions plutôt chez lui à Sanary. Il fut facile de trouver une date qui nous convienne car son agenda n'était finalement pas très chargé. Mais il préférait qu'on fixe une date proche car il aimait bien gérer [au fait, il n'aimait pas le mot gérer, tout comme y'a pas d'souci...] son emploi du temps au jour le jour. Quand on lui proposait, en juin, un rendez-vous précis pour, par exemple, le 27 octobre, il répondait qu'il ne pouvait pas savoir ce qu'il allait faire ce jour-là, et il me dit : « le 27 octobre ! Hé bè... besai saren mouart... ».
Finalement, nous prîmes rendez-vous pour le lendemain, 21 août, mais il y eut encore un problème car nous ne pouvions pas venir sans être accompagnés de nos enfants (qui avaient alors 11, 7 et 3 ans). Et il y eut une réticence de sa part, car il dut imagniner que cette marmaille allait courir dans son jardin, toucher à tout, et taquiner ses canaris. Mais je lui dit qu'il n'y aurait rien à craindre, qu'ils étaient bien élevés et qu'ils ne bougeraient pas. Ce qui fut le cas d'ailleurs.
Sa maison, que son père avait fait construire autrefois, et qu'il avait baptisée La Restanque des Marguerites, d'après le prénom de la grand-mère Marguerite Marro, était située presque au bout, à droite de l'impasse de La Riquière, une allée empierrée qui se détache à l'est du chemin de la Vernette, à Sanary. La maison a aujourd'hui changé de propriétaire. Ci-dessous des photos résentes du site et du portail.
Arrivés chez lui, nous fûmes d'abord reçus par Madame TISOT, très émue de revoir mon père après autant d'années, et de constater qu'ils sont devenus, l'un et l'autre, si vieux. Henri arriva ensuite. Il y avait donc près de 35 ans que je ne l'avais pas revu ! Je fus un peu surpris par sa petite taille (que j'avais oubliée - pour quelqu'un qui a imité le Général), son style, ses cheveux longs coiffés en arrière à l'époque, ses vêtements d'été tout simples et de couleur vive, avec lesquels je le verrai souvent par la suite.
La conversation va tourner autour de ses activités : il est à la retraite d'acteur, mais accepte de temps en temps un rôle au théâtre ou à la télévision - et pendant cette période, il nous explique que sa pension est suspendue. Ce fut le cas lors de son récent tournage dans la Trilogie marseillaise : Marius, Fanny, César, de Nicolas Ribowski, où il tenait le rôle de Panisse
Henri TISOT dans le rôle de Panisse (2000) | Henri TISOT (Panisse), avec Gaëla LE DEVEHAT (Fanny) |
Mon père lui dit qu'il avait beaucoup apprécié sa prestation dans ce rôle de Panisse [c'était celle de ses débuts à la fête des écoles de La Seyne, 50 ans plus tôt - il ne pouvait donc pas mieux se sentir que dans ce rôle]. Et on parle aussi de la critique - quasi unanime, à l'époque, parmi les téléspectateurs - du choix des autres acteurs, dont certains n'avaient pas du tout l'accent marseillais. « A part Monsieur TISOT, aucun n'était vraiment à sa place », écrivit quelqu'un. Mais Henri s'en expliquera très clairement : Monter une telle émission coûte X millions de francs. Si on n'a pas une audience de plusieurs millions de téléspectateurs, le producteur n'entre pas dans ses frais. Or, si vous mettez un César, excellent, talentueux et au vrai accent marseillais, mais peu connu vous n'aurez pas 200 000 téléspectateurs et ce sera un échec. Aucun producteur ne s'y lancera. Mais si vous mettez Roger Hanin à l'affiche, quel que soit son accent, et quel que soit le sujet, vous êtes assurés de dépasser les 4 ou 5 millions de téléspectateurs. Et l'émission atteint sa rentabilité. Voilà la réponse à « Pourquoi ils ont mis un César qui a l'accent pied-noir ? ».
Voici, au passage, d'autres cartes, retrouvées plus récemment, qu'Henri avait adressées à mon père à la suite de la parution de l'un de ses livres. Toujours écrites dans le même style. Elle ne sont pas datées. Mais la première doit être de janvier 1995 puisqu'elle mentionne l'Histoire de La Seynoise, que mon père avait publiée en 1984 Les deux autres sont probablement de 1999 après la parution du tome VII des Images de la vie seynoise d'antan de mon père.
Vœux d'Henri Tisot, janvier 2004, avec
la photo de sa crèche |
Et puis, il nous parle de ses recherches sur la religion, de ses ouvrages parus et en cours. J'avais d'ailleurs apporté les divers ouvrages que je possédais de lui pour lui faire dédicacer, ce qu'il fait bien volontiers. Il me fait ensuite venir dans son bureau où il est en train d'écrire un nouveau texte « Pas de fruit sans arbre » à l'aide son PC portable et il m'en donne une copie.
Pas
de fruit sans arbre (texte dactylographié qu'Henri m'avait communiqué le 21 août 2001) Du fait d’une certaine célébrité qui auréolait ma carrière, du jour où l’on a appris que j’étais croyant, le public a cru que le Bon Dieu m’était tout à coup tombé sur la tête et en a conclu à une conversion. Je ne me considère pas comme étant un converti et je crois plutôt que Dieu m’avait désigné dès le ventre de ma mère. « N’est-ce pas moi qui vous ai choisi ? » dit Jésus à ses disciples. Sur le chemin du Christ j’ai cheminé pas à pas, et ce n’est que bien plus tard en me retournant en arrière pour voir d’où je venais que j’ai peu à peu pris conscience que la route que j’avais suivie avait été tracée pour moi à mon insu. De toutes les façons, je n’avais guère le choix avec une grand’mère qui s adonnait avec ferveur au prosélytisme et qui conduisait de gré ou de force toute la famille à l’église à l’exception de son mari communiste invétéré. N’était-ce pas la Providence qui l’avait placée à mes côtés ? Tout jeune, très vite je me suis senti « à part », à part des autres à cause d’un sérieux embonpoint dont les sucreries de la pâtisserie familiale étaient cause et qui avaient fait de moi la risée de mes petits camarades. Je suis né en 1937. Et voilà qu’un jour de 1943, les nazis « ramassent » deux de nos proches voisins, Simon, le père (47 ans) et Maurice, le fils (14 ans) parce qu’ils étaient juifs, bref, des gens à part... eux aussi. Dès cet instant, je deviens juif dans ma tête ce qui me permet de troquer le comique de mes kilos en trop contre le tragique qui mène - je ne le sais pas encore - à Auschwitz. Ce petit garçon qui s’appelle Henri Tisot va mettre un certain temps à apprendre que ce Jésus devant qui sa grand-mère le conduit à l’église est juif lui aussi et donc « à part ». Et il en conclura que les nazis n’ont pu le « ramasser » du fait qu’il était cloué sur la croix. Toujours est-il, que, bien que beaucoup de choses se mélangeassent dans la tête du jeune Henri Tisot parvenu à 17 ans à Paris,... lire la suite |
Puis, nous revenons sur la terrasse et il part dans de grandes envolées sur le sens hébreu de tel ou tel terme, et au bout d'un moment, on a quelque peine à le suivre et mon père s'impatiente car ces sujets ne le passionnent guère... Heureusement, c'est l'heure de goûter à la pizza qu'il a commandée et au champagne qu'il nous propose.
Et puis, j'amène la conversation sur les données généalogiques que j'avais rassemblées sur ses ancêtres et je lui donne une nouvelle version de son arbre, avec les fratries complètes de ses ancêtres, côté TISOT (voir ci-dessous dans le paragraphe Généalogie de la famille TISOT).
Vers 20 heures, nous nous apprêtons à rentrer chez nous. Il nous raccompagne dans le jardin. Son attention est attirée par ma voiture (j'avais alors une Chrysler Le Baron). Lui avait une Honda Prélude. Et, des voitures, la conversation repart sur d'autres sujets. Je ne sais plus pourquoi, au moment de se séparer, il se met à nous parler de François Mitterrand, qu'il admirait pour sa culture et sa finesse. Il nous dit l'avoir rencontré une fois, un an exactement après son élection, le 10 mai 1982. Et il lui avait dit « Bon anniversaire, Monsieur le Président ». Et Mitterrand de lui répondre avec malice [Henri imite sa voix] « Je croyais... que mon anniversaire... était le 26 octobre...]. Et il rajoute, Mitterrand, c'était quelqu'un, alors que, l'autre (avec une autre anecdote à l'appui), « Chirac, c'est un con ! ».
Deux photos furent prises ce soir-là :
Marius AUTRAN et Henri
TISOT (Sanary, 21 août 2001) |
Suzanne TISOT, Marius AUTRAN et Henri TISOT (Sanary, 21 août 2001) |
Fenêtre sur Seyne, n° 46, septembre 2005, page 11 |
Henri devient écrivain, exégète entre la foi juive et la foi chrétienne
En m'intéressant de plus près à la personnalité d'Henri TISOT, j'appris aussi à cette époque, par différentes sources, notamment au hasard d'émissions entendues à la radio, ou vues à la télévision, que, depuis quelques années, Henri se consacrait beaucoup aux religions et que le côté mystique de sa personnalité s'était amplifié. Je découvris qu'il avait déjà consacré plusieurs ouvrages au fait religieux, notamment une exégèse entre la foi juive et la foi chrétienne. Ayant, depuis d'ailleurs de nombreuses années, appris l'hébreu, il s'attachait à mettre en exergue « l’immensité cosmique du texte original hébreu de la Torah (Premier Testament), dont les rapports sont, selon lui, constants avec les Évangiles ».
Le Petit Livre du Grand Livre, Fayard, 1990 (ISBN 2-213-02417-0) | La Crèche d'Henri TISOT, Fayard, 1992 (ISBN 2-213-02941-5) |
Un français fou de Dieu, Lattès, 1993 (ISBN 2709611937) | Dialogue avec mon ange gardien, Éditions du Cerf, 2003 (ISBN 2-204-07098-X) |
Voici d'ailleurs l'article que l'hebdomadaire Le Point lui avait consacré en 1995 après la publication de ces deux derniers ouvrages
Le Point, n° 1189, 21 octobre 1995 |
Je pus acquérir certains de ces livres et commençai à m'y pencher, avec quelquefois un peu de peine pour suivre la pensée de l'auteur.
Par la suite, je suivis méthodiquement la parution de chacun des ouvrages d'Henri et je me les procurai au fur et à mesure de leur parution, sauf les dernières années, où c'est lui qui me les adressais gracieusement, avec sa dédicace. Une fois, le livre promis se perdit dans la poste. Il dut m'en renvoyer une second - ce qui fut l'occasion d'une nouvelle diatribe contre « ce pays de merde ».
La Rencontre, préfacé par André Chouraqui, Presses de la Renaissance, 1998 (ISBN 2-85616-711-X) |
Le Rendez-vous d’amour, préfacé par Paul Ricœur, Éditions du Cerf, 2000 (ISBN 2-204-06473-4) |
Un nouvel ouvrage en 2007 :
Ève la femme : L'injustice de tous les temps, préfacé par Brigitte Bardot, Éditions du Cerf, 2007, 300 pp. (ISBN 978-2204083720) |
Je le lus entièrement ce livre extraordinairement documenté, et je relus même certains passages deux ou trois fois. Car je lui avais promis de lui envoyer mes commentaires et j'avais donc besoin de bien me pénétrer de ses analyses et de ses déductions. Mais je ne le fis jamais. Certes, j'aurais pu exprimer quelques réticences ou quelques doutes, ne serait-ce que sur la correspondance troublante EDEN / A.D.N. Car un moment vient où trop, c'est trop : s'il avait raison sur tout, alors il serait effectivement un second Messie... Mais, si je reconnaissais bien le monument de travail que cet ouvrage représentait, et si j'admirais ses convictions, je ne me sentais pas le niveau philosophique, religieux ou littéraire pour affronter ses thèses et lui mettre par écrit une argumentation pertinente.
Var-Matin, 30 juillet 2008 |
Et, en 2010, ce dernier livre :
De Gaulle et moi : quelle aventure !, lettre-préface de Maurice Druon, Éditions du Cerf, 2010 (ISBN 978-2-204-09157-2) |
dans lequel il revisite sa vie, sa carrière d'imitateur du Général, et il insiste aussi, non sans lucidité, sur l'état du monde. Notamment avec l'analyse qu'il fait du « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » à propos des Américains, grands absorbeurs d'exportations chinoises qu'ils paient en dollars, avec lesquels les Chinois se pourvoient en acquis de bons du Trésor américain...
Communiqué de presse de
« De Gaulle et moi. Quelle aventure ».
La force de De Gaulle c'est qu'il parle toujours aux
Français !Lettre préfacée de Maurice Druon de l'Académie française. 2010: 70e anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940 et 40e anniversaire du rappel à Dieu du général de Gaulle. Henri Tisot est entré dans la peau du Général, mais il a fini par avoir la sienne. Il le tient, il est toujours là dans les recoins de sa personne et lorsque l'on voit Henri, on pense au Général. 50 ans après, on lui demande toujours : « Est-ce que De Gaulle vous a reçu ? La réponse se trouve dans ces pages. Tisot sera pour toujours « l'imitateur du général de Gaulle » et le laudateur du « Grand Charles » selon Maurice Druon dans sa préface. Et qu'elles plaisent ou déplaisent, il rappelle dans cet ouvrage des idées préconisées par le Général pour l'Europe qui n'ont plus rien à voir avec cette Union européenne cauchemardesque. Bref, il imite et défend toujours le général de Gaulle. Et il en a du bonheur ! Partageons-le ensemble ! Histoire de sa vie ou livre d'Histoire ? A vous de voir. « De Gaulle et moi. Quelle aventure ! » par HENRI TISOT. Editions du Cerf. Sortie 5 janvier 2010. Prix de vente : 23 euros. Relations Presse : Denis GOISE 06.07.59.34.61 et Eric DURAND 01.46.55.14.53 et 06.82.43.96.76 et aux Editions du Cerf : Laurence VANDAME 01.44.18.12.05 et Christelle VOISIN 01.44.18.12.06 |
Var-Matin, 9 avril 2010
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« Ce n'est pas pour me vanter, mais je pense, cette fois, avoir fait un super livre », me dit-il au téléphone. J'étais d'accord. Ce livre était en effet très agréable à lire et exprimait des idées qui, bien que parfois discutables, étaient courageuses et très fortes.
Voici d'ailleurs ce que je lui écrivis le 3 mars 2010 :
Salut Henri, Un très grand bravo pour ton interview sur France Inter. Heureusement que nous avons encore quelqu’un comme toi, avec ton franc-parler, ton audace et ta clairvoyance, qui contribuera, espérons-le, à ce que les choses « ne continuent plus comme elles sont » en France. J’ai lu ton livre, deux fois. C’est vraiment signé Tisot. Ceux qui te connaissent tant soi peu, te reconnaissent presque à chaque phrase. C’est un GRAND livre. Bien sûr, il y a ta vie et ta carrière, dont certains épisodes nous avaient été contés dans Le Fils du Pâtissier. Mais il y a nombre d’anecdotes et de sujets inédits et passionnants, des faits troublants et toujours ces « coïncidences abusives ». Et surtout, on découvre (sous l’inspiration du Général ?) la montée progressive et la « cristallisation » de ta pensée, jusqu’aux thèmes d’actualité, jusqu’à « Et Dieu dans tout ça » et à la « plume blanche ». Une nouvelle fois, j’ai admiré ton érudition par le nombre de citations pertinentes que tu nous donnes, et j’ai noté un bon nombre de phrases et de réflexions particulièrement profondes, sur la vie, sur la mort, la défense de notre langue, et surtout sur l’écriture. « Il faut aller à la conquête de soi à travers l'écriture ». « Ecrire, c’est tenter d’effacer celui qui efface presque tout, à savoir ce malfaiteur invétéré : l’oubli ». « Ecrire, c’est tenter de soigner son passé ». « L’écriture serait une sorte de chimiothérapie pour gagner du temps ». Car, moi aussi, je voudrais pouvoir écrire, et commencer ce « chemin que l'on trace pour soi-même d'abord et pour les autres ensuite s'ils veulent bien nous suivre ». Mais je ne sais pas si j’y arriverai. Il est vrai que mon père avait commencé à écrire (avec l’histoire de l’Ecole Martini), à 70 ans seulement, et il a continué jusqu’à 91 ans. Alors, ça me laisse peut-être encore un peu de temps. Ton livre m’a mis au fait de certains points sur lesquels je suis bien d’accord avec toi, mais que je n’appréhendais jusqu’ici que confusément : la Chine et les Bons du trésor américains, par exemple. Mais alors, je commence à être persuadé que nous (la France) allons droit dans le mur. Car la « Crise de 2008 », qui a déjà fait pas mal de dégâts, n’était peut-être qu’un prélude à ce qui nous (la France) attend, et peut-être à plus brève échéance que ce qu’on ne l’imagine. A moins que Sarkozy ne nous en sorte « parce que c’est impossible », et que parce que je veux bien croire que « rien n’est fini ». Le seul rayon d’optimisme que j’aurais, c’est de me dire que, depuis 65 ans, et pour la première fois de l’histoire, nous ne nous sommes plus tapés dessus entre Français, Prussiens, Anglais, Espagnols et autres. Et c’est peut-être en partie grâce à la construction d’une Europe (du moins celle qu’ont voulue à l’origine Adenauer, de Gasperi, Jean Monnet, etc.). Même si l’Europe d’aujourd’hui est catastrophique à bien des égards, chaque année qui passe sans que nous et nos enfants ne connaissent de guerre mondiale (car ça ne durera sûrement pas toujours), si c’était un peu grâce à l’existence d’une Europe, alors ça vaudrait peut-être les 5 milliards d’euros que nous y engloutissons ?? Cher ami Henri, merci encore pour ce beau livre que tu m’as offert, et que tu as donné aux Français. T’en seront-ils reconnaissants ? Mais peu t’importe après tout, du moment que tu t’es « mis en accord avec tes arrière-pensées ». Mais dans cette phrase, le Général ne s’était-il pas inspiré de Paul Valéry, qui avait dit : « Les seuls traités qui compteraient sont ceux qui se concluraient entre les arrière-pensées » ? Je t’embrasse et espère bien te voir cet été. Avec mes très sincères amitiés. Jean-Claude Autran PS. 1. Mon épouse, Yolande, a lu aussi ton livre et l’a beaucoup apprécié. Elle est d’ailleurs allée réclamer à la librairie Charlemagne de La Seyne pourquoi il n’était pas en rayon. Alors, le chef de rayon a téléphoné à ton éditeur et en a fait rentrer quelques exemplaires. Maintenant ton livre est enfin en vente à La Seyne. 2. J’ai naturellement montré ton livre à Henri GIOVANNETTI, et la page où tu le cites pour le temps échappé. Il y a été très sensible et m’a dit qu’il allait t’écrire. Je ne sais pas s’il l’a fait. |
Et la réponse d'Henri, le jour même :
Je
classe ta lettre parmi celles dont je suis très fier. A la suite
m'est parvenue une lettre aussi belle que la tienne d'Hubert FALCO.
Amitiés. Henri TISOT. |
On sent à partir de cette époque, une évolution d'Henri vers des positions de plus en plus radicales. En effet, peu après l'élection de Nicolas SARKOZY, on sait qu'il lui écrit longuement pour lui adresser ses réflexions et ses compliments « tout ce que vous avez déjà fait de superbe », et il termine en lui adressant « ses sentiments admiratifs et respectueux », et l'expression de sa « profonde sympathie ». Un an plus tard, c'est au Premier ministre, François Fillon, qu'il écrit pour lui faire part cette fois de sa « dégoûtation » pour « cette Union européenne qui dicte ses ordres à la France ». Et il commence à lancer l'idée : « Quel Français nous sortira de ce piège ? ». Il n'hésitera pas à dire à la radio : « Que ceux qui sont favorables à l'actuelle Europe » n'achètent pas mon livre ! Et en 2010, il ne manquera pas une occasion de crier haut et fort : « Monsieur SARKOZY, sortez-nous de l'euro et de l'Europe ! ». Et, se référant constamment à l'Europe de De Gaulle, il ne cessera plus de se battre contre la « supranationalité » et aussi contre les « déportations d'usines », tout en rappelant que « la source de tous les maux modernes est bien souvent américaine ».
Dans une émission de radio avec Mireille DUMAS, il évoque son désir de s'engager plus à fond en politique pour mieux faire passer ses idées. Mais la question est de savoir avec qui, car il n'est réellement d'accord avec aucun, ni à gauche, ni à droite. Il reste profondément gaulliste, comme le montre le titre de son blog « plus gaulliste que moi, tu meurs », mais il ne fait guère confiance aux principaux partis pour faire avancer les idées que le Général eût proposé en pareilles circonstances, rejoignant bien en cela De Gaulle qui se méfiait du « régime des partis ». Mais on sent de plus en plus Henri s'insurger, se débattre un peu dans tous les sens puis qu'il va aller jusqu'à écrire « Seule une révolution ouvrière nous sauvera de cette situation qui ne prendra fin que lorsque nous sortirons de l'Europe... ». N'est ce pas là une réminiscence des idées communistes de son grand-père Louis Tisot ?
Rappelons
aussi « Aux armes, citoyens !… » - « Le coup
de gueule de notre ami gaulliste Henri Tisot » :
Texte qu'il me communique, avec le commentaire suivant en énormes caractères : Cher Jean-Claude. Quel Monde de cons !... Je vous embrasse. Henri Tisot.
Et finalement, il ressort souvent la citation suivante : « N'est-il pas troublant que le mot monde soit l'anagramme du mot démon : MONDE-DEMON. Cela donne raison à Louis-Ferdinand Céline dont je ne partage pas les idées antisémites mais qui déclare avec justesse : Le monde n'est, je vous assure, qu'une vaste entreprise à se foutre du monde ! ».
Je découvris beaucoup plus tard qu'Henri n'avait jamais manqué une occasion de donner son avis sur la politique suivie par les dirigeants français en matière d'économie, de « rentabilité », de « pognon », d' « Europe », de « préférence nationale », etc. A titre de preuve, ce texte qu'il avait écrit au printemps 1977 pour la revue Étraves (Bulletin de l'Office Municipal de la Culture et des Arts de La Seyne-sur-Mer, N° 41, pp. 50-51) :
«
PAS RENTABLE ! »
En France, pour le Public, il n'y a pas trente six alternatives. Quand un acteur ne « passe plus à la télévision »... c'est qu'il est mort ! Aussi, les gens qui me rencontrent sont-ils très étonnés de me voir bien vivant et je le sens bien au ton qu'ils emploient pour me demander : Pourquoi on ne vous voit plus... à la télévision !?! Je suis toujours tenté de répondre du tac au tac : Pourquoi on ne me voit plus à la télévision ? C'est simple, pour ne pas me compromettre ! Car c'est bien de compromissions qu'il s'agit ! Et c'est pour cela que les acteurs font la grève et tout particulièrement ceux affiliés au Syndicat Français des Acteurs rattaché à la CGT. Pour cela et pour pas mal d'autres choses qu'il serait fastidieux d'expliquer ici, d'autant que tout peut être compris en un quart de tour, quand j'aurai prononcé un mot, un seul mot, miraculeux pour certains, cancérigène pour d'autres parmi lesquels je suis. Ce mot qui est le maître mot des dirigeants de la télévision et des dirigeants de bien d'autres endroits, ce mot qui fait souffrir la France à tous les niveaux, ce mot fatidique qui gouverne tous nos faits et gestes, attention ! je vais le lâcher, c'est : RENTABILITÉ et il fait des ravages. Et de là, des sondages à tour de bras pour trouver ce qui est rentable et ce qui ne l'est pas. C'est facile à comprendre : plus une émission obtient un fort pourcentage d'écoute, plus chères seront vendues les secondes d'antenne qui précèdent ou suivent cette émission en ce qui concerne la publicité. Et voilà, c'est parti mon kiki ! Si l'émission à laquelle vous participez obtient 6 % d'écoute, pas rentable, bon à jeter. L'émission est bonne, on s'en fout... pas rentable ! Les 6% qui écoutent cette émission ont aussi deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles et deux cerveaux, de même que les 37 % qui écoutent une émission rentable : en s'en fout, les 37 % rentabilisent la rentabilité, on les prend en considération, quant aux malheureux 6 %, ils ne comptent pas : PAS RENTABLE. Tant pis pour vous si vous faites partie de ces 6 % et que par exemple vous aimiez la musique classique : PAS RENTABLE ! Et Monsieur Giscard d'Estaing parle de société pluraliste... Si vous êtes pluraliste dans la majorité, vous comptez ! Si vous l'êtes dans la minorité : peau de zébi! Et cependant, l'Art, la Philosophie, la Culture, la Recherche, est-ce que leur but est d'être « rentable » ? NON ! Aussi, il n'est que de voir le budget consacré à la Recherche en France, c'est un budget de misère et quant à celui consacré à la Culture: 0,50 % du budget national. Voilà ce qu'il vous en coûte Mesdames et Messieurs les Artistes, Mesdames et Messieurs les Chercheurs, pour n'être pas rentable. Pourquoi chercher ? Les américains qui ont les moyens de le faire, cherchent pour nous. Et cependant, peut-être qu'avec un tout petit million ancien, un nouveau Pasteur découvrirait une petite chose qui ferait avancer le monde. Pas rentable, qu'ils aillent se faire voir. C'est ce qu'ils font d'ailleurs : ils partent à l'étranger ! Galilée de nos jours, s'il découvrait que la terre tourne, on lui répondrait : ce n'est guère rentable votre histoire ! Et il s'agenouillerait comme il l’a fait de son temps devant l’Inquisition en disant : E pure si muove ! 344 ans se sont écoulés et l'Inquisition n'a fait que changer de nom et de lieu. Elle s'appelle : POGNON ! Et tous ceux qui ne la respectent pas sont à mettre dans des camps isolés, pour qu'ils ne contaminent pas, ceux qui travaillent à la rentabilité du peuple français, ce peuple qui hier, exportait sa Culture et ses cultures, et qui aujourd'hui, exportent des armes pour aider les autres peuples à se taper sur la gueule. Oui, mais si on ne le fait pas « nous », les autres le feront à notre place. C'est l'argument de ceux qui rentabilisent la France. Autrement dit : si je ne tue pas mon voisin, il sera tué de toutes façons, alors !!! Oui, mais ce que vous oubliez, c'est que je n'aurais pas contribué à sa mort et que mon âme restera en paix. Mais une âme, ce n'est pas rentable, voyons !!! Quoi, que dites-vous ? « Vous avez honte d'être français ? Ce n'est pas grave. Ce n'est pas cela qui changera quelque chose à la bonne rentabilité de notre pays. Voilà les discours qu'on nous tient. Je réponds : malheur à un peuple qui perd sa vocation et malheur surtout à ceux qui la lui font perdre. Cela dit, la Vérité sort de la bouche des chauffeurs de taxis et tout dernièrement à quelqu'un qui « rouspétait » après je ne sais plus trop quoi, il y a tellement de sujets de rouspétance... j'ai entendu un de ces braves, la casquette sur l'œil et la gouaille à la boutonnière, crier /tu travers de la portière de sa voiture : « T'as qu'à bien voter mon pot ! ». Vox populi, vox Dei ! Mais elle met de temps la « vox populi » à devenir « vox Dei », vous ne trouvez pas ? La voix populaire a crié si fort et pendant des années : « Attention au Bolchévisme » qu'elle n'a pas vue arriver Hitler. A crier « au loup !! », on ne voit plus le renard qui vous mange la queue. Et il n'y a pas si longtemps, la voix populaire critiquait les dents un peu proéminentes de Monsieur Mitterrand, alors qu'elle ne s'étonne pas aujourd'hui si Monsieur Giscard d'Estaing et autres..., se font les dents sur elle. Quand on choisit, pour mettre à la tête d'une nation, un homme qui porte mieux le costume qu'un autre, il ne faut pas s'étonner qu'il nous fasse porter, à nous... le bonnet d'âne ! Voilà, chers compatriotes, l'état d'esprit d'un enfant du pays : il est bien de LA SEYNE comme vous l'avez senti ! Henri TISOT
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Var-Matin du 27 octobre 2010 |
Généalogie de la famille TISOT
Simultanément aux questions d'Histoire de La Seyne et d'informatique, je poursuivais des recherches généalogiques aux Archives de La Seyne, et j'avais alors fait effectuer des recherches sur les TISOT de La Seyne par Mlle Adeline LUMINET, archiviste, avec qui je travaillais déjà de temps en temps sur mes propres ancêtres.
Et Adeline LUMINET me prépara un important dossier de copies d'actes de tous les TISOT en remontant jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, dossier à partir duquel je pus construire un arbre généalogique assez complet qui aboutissait à Henri, le seul descendant TISOT d'une famille qui avait pourtant, rien qu'à La Seyne, comporté de nombreuses branches au XIXe siècle, branches qui s'étaient curieusement toutes éteintes.
Je pus aussi obtenir les portraits des plus proches ancêtres d'Henri en photographiant la tombe familiale :
Indications portées sur la tombe de la famille TISOT à La Seyne, telle qu'elle était en 2002 |
1) Nous avons alors eu sur ce sujet une première série d'échanges (Questions : Q - Réponses : R) entre mars 2001 et juillet 2002 avec Henri. En voici quelques extraits :
Q1.
Cher ami Henri,
Comme convenu dans notre récente conversation téléphonique, tu trouveras ci-joint les quelques informations que j'avais rapidement notées le mois dernier sur les noms des ancêtres portant le patronyme TISOT dans les archives du XIX° siècle de La Seyne.
Je pense (mais tu me le confirmeras) qu'il s'agit bien de tes ancêtres, car les noms coïncident avec ceux portés sur la tombe de ta famille à La Seyne. Mais cette liste n'est certainement pas exhaustive et je pourrai essayer de la compléter et de remonter si possible jusqu'à la Révolution, lors de mon prochain passage aux Archives, je pense début avril.
Par ailleurs, j'ai essayé d'introduire ces données des archives (ainsi que d'autres noms et prénoms que tu donnes dans ton livre Le Fils du Pâtissier (ainsi que ceux recopiées sur la pierre de ce que tu appelles "le petit cabanon blanc") dans le logiciel de généalogie que j'utilise pour ma famille. Tu trouveras le résultat sous la forme d'un fragment d'arbre généalogique de la famille TISOT.
Le logiciel permet aussi de rajouter des photos. J'ai essayé de le faire (voir la page suivante) avec celles dont je disposais (j'avais un certain nombre de photos de tombes de quelques vieilles familles de La Seyne).
Ceci pour te donner un exemple de ce qu'on peut faire avec l'informatique - quand elle fonctionne. Ce n'est qu'un essai. Si cela t'intéresse, je peux m'amuser à le compléter et à l'améliorer.
Fragment du premier arbre généalogique construit pour Henri, avec les photos copiées sur la tombe familiale |
Je dois te fournir les précisions et les commentaires suivants sur cet arbre généalogique :
Nous avions également évoqué les possibilités d'internet. Je t'encourage vraiment à faire un essai chez ceux de tes amis qui sont connectés, notamment pour retrouver des informations approfondies sur un sujet bien précis. Au sujet des Hébreux, par exemple, je pense que tu devrais pouvoir accéder, depuis chez toi, à de nombreuses informations et documents qu'il serait long ou impossible de retrouver s'il fallait faire le tour des librairies, des bibliothèques ou des bouquinistes.
Je te disais que j'étais « troublé » de voir les possibilités offertes par internet s'accroître, mois après mois, et que j'avais pu, par exemple, récupérer des textes de poésies anciennes, ou de chansons, ou de récits de mon enfance que j'avais perdus et que je désespérais de retrouver un jour. J'ai été très surpris de voir la facilité déconcertante avec laquelle je les ai retrouvés grâce à internet.
À titre d'exemple, si je pose la question « Henri TISOT », je retrouve plusieurs dizaines de sites où ton nom se retrouve. Je te joins un certain nombre de pages internet que j'ai imprimées. Mais il y en a certainement bien d'autres, que l'on peut plus ou moins vite retrouver selon la manière dont on pose la question : exemple « TISOT », ou « Henri TISOT », ou « +TISOT +théâtre », ou « +TISOT +hébreux », ou « +Henri TISOT +La Seyne », etc.
Pour finir, je te confirme que le site internet que j'ai créé pour mieux faire connaître les ouvrages de mon père sur l'histoire de La Seyne est opérationnel depuis le 1er Mars, avec le nom de domaine suivant : http://jcautran.free.fr
Hier, par exemple, la page d'accueil de ce site avait déjà été visitée 38 fois. (Et encore le site n'est pas encore référencé sur les moteurs de recherches français ou francophones).
Donc, bien du plaisir, si tu te connectes un de ces jours.
Avec toutes mes amitiés,
Jean-Claude
Q2a.
Cher ami Henri,
Comme prévu, je suis allé la semaine dernière à La Seyne et j'ai pu consulter les archives de l'Etat-Civil du XIX° siècle, notamment sur le patronyme TISOT, comme je te l'avais promis.
En fait, j'ai retrouvé beaucoup plus de TISOT que ne l'imaginais (voir les 4 pages ci-jointes), et j'ai dû, pour cette fois, me limiter à noter leurs noms, prénoms, numéro et date de l'acte sur les tables décennales disponibles, c'est-à-dire de 1823 à 1892.
Une prochaine fois, il faudra, à partir des numéros des actes, aller directement dans les tables annuelles pour étudier au cas par cas les parentés de tous ces TISOT et voir comment ils sont apparentés avec ceux de ta famille. J'imagine que certains sont frères ou sœurs de tes arrière- ou arrière-arrière-grands parents (certains sont d'ailleurs morts en bas âge et n'ont pas pu laisser de souvenirs dans la mémoire familiale), tandis que d'autres ne présentent peut-être aucune parenté récente.
J'ai pu tout de même remonter un peu plus loin en arrière en ce qui concerne les arrière-grands parents de ton grand père Louis TISOT. Tu trouveras une version plus complète de cette branche de ton arbre généalogique, avec les patronymes AMIEL (qui venait de Grasse), ROUSSET, TEISSERE, AYMEE, ainsi que SIGALLON (d'Entrevaux), SAUVAIRE (de Briançonnet), TORCA et SIGALON.
J'ai aussi remis à leur place les photos que je n'avais pas identifiées sur la première version.
En juillet prochain, je passerai un peu plus de temps à La Seyne et (tout en continuant mes recherches sur mes ancêtres HERMITTE, MABILY, MARTINENQ, etc.), je pourrai certainement encore un peu creuser les actes des tiens. Mais si cela t'amuse de venir à l'occasion jeter un coup d'œil à ces vieux manuscrits, l'accès est très facile [Archives Municipales, Villa Tamaris-Pacha ; il suffit de prendre rendez-vous par téléphone avec l'archiviste : Adeline LUMINET, au 04 94 06 84 12].
Avec toutes mes amitiés,
Jean-Claude
Q2b. (Patronyme TISOT dans l'État-Civil de La Seyne du XIXe siècle)
Table décennale 1823-1832)
Naissances :
Mariages :
Décès :
Table décennale 1833-1842
Naissances :
Mariages :
Décès :
Table décennale 1843-1852
Naissances :
Mariages :
Décès :
Table décennale 1853-1862
Naissances :
Mariages :
Décès :
Table décennale 1863-1872
Naissances :
Mariages :
Décès :
Table décennale 1873-1883
Naissances :
Mariage :
Décès :
Table décennale 1883-1892
Naissances :
Mariages :
Décès :
Mariage entre Pierre Marius
Omer TISOT et Magdelaine Geneviève AMIEL Le 10 septembre 1847 à La Seyne Pierre Marius Omer TISOT, 33 ans, né à La Seyne le 11 septembre 1814, marin Fils majeur de Antoine Joseph TISOT, cultivateur, domicilié à La Seyne et de Marguerite Magdelaine ROUSSET, domicilié à La Seyne ici présente et consentante Demoiselle Magdeleine Geneviève AMIEL, sans profession, 27 ans, née le 18 novembre 1819, domiciliée à LS (pas née à La Seyne ?) ([l'acte recopié par Adeline LUMINET indique : née à La Seyne !] Fille de François AMIEL, marin (à son mariage), décédé, à La Seyne, le 21 décembre 1829, (porte-faix à sa mort, 56 ans), était né à Grasse, domicilié à La Seyne, fils de feu Joseph AMIEL, vivant, cultivateur et de feue Thérèse AYMEE Et de Marguerite Victoire TEISSERE, sans profession, domiciliée à La Seyne ici présente et consentante (avait 53 ans à la mort de son mari) Mariage entre Louis David SIGALLON et Marie Clarisse SAUVAIRE Le 19 octobre 1864 à La Seyne Louis David SIGALLON, 27 ans, Né à Entrevaux (B.-A.) le 22 avril 1837 Facteur rural, domicilié à La Seyne Fils majeur de Pierre Joseph SIGALLON, cultivateur en son vivant, domicilié à La Seyne et de Magdeleine TORCAT, son épouse, sans profession, domiciliée à La Seyne, présente et consentante Marie Clarisse SAUVAIRE, 24 ans, née à Briançonnet (A.-M.) le 6 décembre 1839, sans profession, domiciliée à Toulon, Fille majeure de Julien SAUVAIRE, tailleur d'habits à Briançonnet (A.-M.) ici présent et consentant, et de feue Célestine SIGALON, son épouse, sans profession en son vivant et domiciliée à Briançonnet |
Autres actes :
R2.
Cher Jean-Claude
Je suis sidéré par le travail que tu as accompli. C'est une véritable descente dans le passé et je trouve cela impressionnant. Paul Ricœur a raison de dire que "toute recherche de souvenir est une chasse".
Notre cerveau est extraordinaire cars dès lors qu'un nom apparaît sur l'arbre ressurgissent les souvenirs mémorisés que l'on peut avoir engrangés sur la personne en question - ou bien alors, c'est la date de sa naissance qui s'inscrit dans un temps d'histoire que l'on connaît (que ton père m'a appris) et c'est tout ce qui entourait cette personne dans le temps où elle vivait qui ressuscite implicitement. Tout cela est troublant. Que restera-t-il de nous pense-t-on par la même occasion. Il n'est pas interdit de penser que la vie est une véritable foutaise même si l'on se sent un peu ingrat en le disant par rapport à tout ce qu'elle nous offre. Mais le dérisoire de nos existences prend le dessus dans nos esprits, du moins en ce qui me concerne.
Je ne manquerai pas de téléphoner à Madame LUMINET pour la remercier. Et par ailleurs, je joins ce texte que je viens de composer et qui concerne Babel et Manhattan. Je t'embrasse ainsi que toute ta famille.
Henri TISOT
Q3a.
Bonjour Henri,
J'imagine que tu dois maintenant être de retour à Paris et j'espère que le séjour à Sanary s'est bien terminé.
Comme convenu, je te fais ci-dessous le point sur les derniers résultats des recherches généalogiques sur tes ancêtres :
1) En ce qui concerne la branche AMIEL qui t'intéresse particulièrement, je n'ai malheureusement plus guère avancé car il faut, ou bien, aller aux archives de Grasse ou de Nice, ou bien faire venir ici des microfilms. Je ne sais encore pas trop comment m'y prendre, mais, fais moi confiance, j'y arriverai un jour, même si ça doit prendre quelque temps.
Cependant, comme il y a maintenant de plus en plus de professionnels et de particuliers qui diffusent leurs arbres et leurs listes généalogiques sur internet, j'ai commencé à regarder ce que l'on trouve sur les AMIEL
J'ai trouvé notamment quelques sites qui traitent des AMIEL en France et de leur généalogie :
Je t'adresse ci-joint une page sur l'origine du nom AMIEL que j'ai trouvée.
Ceci dit, je n'ai pas vu indiqué que ces AMIEL pourraient être d'origine Juive. Mais sans doute as-tu beaucoup plus de connaissance que moi sur la question. Et puis cette recherche n'est très que très préliminaire et peut-être, puisque tu es maintenant connecté, tu peux essayer de t'y amuser pour creuser l'origine des AMIEL des départements du Var et des Alpes Maritimes.
2) En ce qui concerne maintenant les TISOT de La Seyne, et leurs branches apparentées, tu trouveras ci-joint un arbre qui est maintenant à peu près complet, depuis les plus anciens TISOT qui ont pu être identifiés vers le milieu du XVIII° siècle comme ancêtres des TISOT de La Seyne, jusqu'à la fin du XIX° siècle. Une centaine d'actes de naissance, mariage, décès ont été dépouillés par l'archiviste de La Seyne Adeline LUMINET. La plupart des TISOT de La Seyne ont été maintenant identifiés et leurs relations de parenté sont bien clarifiées, ce qui m'a permis de compléter l'arbre (dont je t'avais transmis une version incomplète le mois dernier à Sanary). Il manque peut-être quelques descendants du début du XX° (mais, comme tu le sais, seuls les actes qui ont plus de 100 ans sont librement accessibles aux Archives. Les actes du XX° siècle, sont encore dans les bureaux d'état-civil et ne sont pas dans le domaine public, sauf demande justifiée des familles).
Fragment de l'arbre généalogique construit pour Henri, avec les fratries complètes de la branche TISOT |
Je dois te fournir les précisions et les commentaires suivants sur cet arbre généalogique :
a) Les patronymes TISOT sont représentés par des symboles rouges (carrés pour les hommes, ronds pour les femmes), les autres branches de l'arbre ont des symboles mauves.
b) Parmi tous ces TISOT, ceux dont les noms sont écrits en caractère gras sont ceux de tes ascendants directs : TISOT, VINCENT, TREMELLAT, MARRO, GIORDANO, SIGALLON, SAUVAIRE, AMIEL, et, plus anciennement, ROUSSET, DENANS, BLANC, ROBERT,…
Ceux écrits en bleu correspondent aux branches qui ont eu des descendants, ceux écrits en noir sont ceux qui sont décédés en bas âge, ceux écrits en brun-rouge sont ceux qui n'ont (apparemment) pas eu de descendants.
c) Tous les TISOT de La Seyne descendent d'un mariage, vers 1770 entre Joseph TISOT (1746-1821), cultivateur aux Moulières, mais qui était né à Marseille, et de Marie Anne BLANC (≈ 1750-1799).
De ce couple TISOT X BLANC, il y a eu 4 enfants, dont seul l'aîné Antoine (né en 1780 à Toulon et décédé en 1857 à La Seyne), cultivateur, a eu des descendants, 8 en tout, dont : ton arrière-arrière grand père TISOT Pierre Marius Omer, qui était le 3° ; TISOT Joseph (qui a épousé une Françoise MARQUAND) ; TISOT Célestin dont on a parlé, qui était le 7°. L'aîné des 8 (TISOT Jean Paul Antoine - 1809-1880) a eu 7 enfants, dont la plupart sont morts jeunes, ou sans descendance (seuls les petits-fils Marius Félix ou Joseph Marius Michel auraient peut-être pu avoir des descendants, mais que je n'ai pas retrouvés). De même, ni TISOT Joseph, ni TISOT Célestin, ne semblent avoir eu d'enfants mâles qui aient eu eux-mêmes une descendance.
A la fin du XIX°, on ne retrouve donc plus que les descendants de TISOT Pierre Marius Omer (1814-1864 ; marin, puis gardien de vaisseau) et de AMIEL Magdeleine.
Ces descendants, il y en a eu 6, dont ton arrière grand-père Victor (1860-1906 ; chaudronnier, qui épouse Marie-Louise SIGALLON), les 5 autres n'ayant pas vécu ou étant morts apparemment sans descendance).
On arrive alors à la génération de ton grand-père, où ils étaient 3 : Paul, enfant décédé à 3 mois (1891-1892), ton grand-père Louis (1888-1955), et son frère Félix (1889-1962). La suite, tu la connais.
On constate donc qu'il y a eu énormément de TISOT au XIX° à La Seyne, mais que la plupart des branches se sont éteintes (beaucoup de décès en bas âge, ou alors des descendants par les filles, qui n'ont ainsi plus porté le nom de TISOT), de sorte qu'on ne trouve plus que très peu de TISOT à La Seyne à partir du début du XX° siècle.
Voilà où j'en suis. J'espère que tu y trouveras des renseignements intéressants. Moi, ça m'a bien intéressé d'essayer de clarifier au mieux toutes ces parentés. J'aime bien ça ! Et puis ça a constitué une occasion de renouer les contacts et de te rencontrer, ainsi que ta maman.
À côté de l'arbre, je te joins aussi quelques actes de naissance ou de décès de tes ascendants directs, pour que tu voies à quoi ressemble l'information de base qui m'a permis de construire l'arbre. Si tu souhaites creuser tel ou tel point généalogique particulier, je reste à ta disposition. D'autre part, je réfléchis à la manière d'approfondir la recherche de tes ancêtres AMIEL. Je te ferai signe dès que j'aurai du nouveau.
Avec toutes mes amitiés,
Jean-Claude
Q3b.
Bonjour Henri,
Il y a quelques mois que nous n'avons pas eu d'occasion de nous contacter. L'an dernier, la généalogie des TISOT de La Seyne avait permis de multiples échanges. Mais cette année, il n'y a pas eu d'occasion semblable.
J'espère que tout va bien pour toi, la santé surtout, et aussi pour ta Maman. J'espère que tes recherches se poursuivent et que tu vas peut-être publier prochainement quelque ouvrage ou autre document passionnant et original.
En fait, je t'adresse ce petit message pour deux raisons :
1) Question généalogie, tu te souviens sans doute qu'il restait un point que je t'avais promis de chercher à élucider : celui de l'origine de tes ancêtres AMIEL, en particulier un François AMIEL (1773-1829) qui était né à Grasse. Mais là, je regrette de n'avoir rien pu trouver de plus précis. J'ai bien pu faire venir (et consulter) aux archives de Montpellier un microfilm de cette époque des archives des Alpes-Maritimes, mais je n'y ai rien trouvé qui nous fasse avancer. Il faut dire que ces documents antérieurs à la Révolution sont difficiles à déchiffrer par des non-spécialistes comme moi. Je pourrai peut-être me replonger dans cette recherche si je vais un jour aux archives de Nice (j'ai moi aussi quelques ancêtres (branche GAUTIER) dans les Alpes Maritimes et je dois aller un jour consulter de vieux actes sur place - mais je ne sais pas quand je pourrai).
2) Une toute autre question où ton conseil pourra m'être précieux : Je suis à la recherche d'informations, de souvenirs, de photos, etc. sur l'un de mes ancêtres marseillais, qui était acteur de théâtre et de cinéma entre 1920 et 1955. Il s'agit d'Édouard DELMONT (dont le vrai nom était Édouard Marius AUTRAN, et qui était cousin germain de mon grand-père Simon AUTRAN). Nous ne savons presque rien sur ce parent (en particulier, pourquoi il a pris ce nom d'artiste de DELMONT), ni sur sa vie, à part les actes d'état-civil, où je sais qu'il s'est marié 3 fois, la dernière fois quelques mois avant sa mort avec une très jeune personne (Béatrice CAUVIN) qui a dû être à ce moment-là en possession de nombreux documents et souvenirs de la vie d'artiste de DELMONT. Mais j'ai appris que cette personne est décédée depuis 1987 sans descendance. Curieusement, ma famille n'avait jamais trop gardé le contact avec DELMONT. Il faut dire qu'à l'époque, tous les AUTRAN étaient des forgerons ou des chaudronniers. Et un membre de la famille devenu artiste, c'était peut-être mal vu ! Quel dommage, car nous aurions pu recueillir une infinité d'anecdotes passionnantes lorsqu'on sait que DELMONT avait côtoyé RAIMU, FERNANDEL, FRESNAY, CHARPIN, JOUVET, RELLYS, Michèle MORGAN, Jean GABIN et bien d'autres.
Je me demande donc si, parmi la troupe de Marcel PAGNOL, avec qui DELMONT a joué pendant environ 20 ans, il y a des survivants qui auraient pu connaître DELMONT. Je pense en particulier à Jacqueline PAGNOL, née BOUVIER en 1926, qui a certainement encore des souvenirs précis de cette époque (DELMONT avait notamment joué avec elle dans Manon des Sources en 1952).
A ton avis, toi qui côtoie depuis longtemps le monde des artistes, une personne comme Jacqueline PAGNOL (ou d'autres acteurs de cette époque ?) serait-elle joignable, serait-elle susceptible d'être consultée et accepterait-elle de répondre à des questions concernant DELMONT (pour qui, je crois, Marcel PAGNOL avait beaucoup de sympathie) ?
Merci, à l'occasion, si tu peux me donner ton sentiment sur cette question, ou si tu me conseillerais une piste à suivre.
Je t'en remercie à l'avance et te renouvelle toutes mes amitiés.
Jean-Claude AUTRAN
R3.
Réponses d'Henri par téléphone.
NB. Henri était à l'époque trop préoccupé par ses ouvrages et autres écrits qu'il avait en cours de rédaction sur les questions religieuses pour s'intéresser pleinement à la généalogie. En fait, un seul point attira vraiment son attention, ce fut de découvrir qu'il y avait un patronyme AMIEL dans l'une des branches de ses ancêtres. Et il aurait voulu connaître l'origine lointaine de ces AMIEL car cela aurait conforté sa conviction intime d'avoir des racines juives - alors même que ses travaux du moment portaient sur une exégèse entre la foi juive et la foi chrétienne et cherchaient à rapprocher juifs et chrétiens. Il faut rappeler que dans ses ouvrages, Henri adresse plusieurs clins d'œil à la question de ses origines juives :
|
Deuxième série d'échanges (avec Henri et d'autres correspondants généalogistes) (3 avril - 4 mai 2010)
Q4.
Bonjour,
J'ai vu sur votre site que vous aviez effectué une recherche sur la généalogie d'Henri TISOT sur La Seyne et Toulon. J'ai beaucoup travaillé sur ce patronyme à Marseille (St Giniez) et je peux vous fournir si vous le voulez l'ascendance de Joseph TISOT (X Marie Anne BLANC). Assez curieusement ce patronyme a évolué au début du 18° siècle de PISOT à TISOT sans que j'en connaisse la raison.
Cordialement,
CG
R4.
Bonjour,
Merci pour votre message.
Bien que ce ne soit pas ma famille (c'est par amitié avec Henri TISOT que j'avais réalisé cette recherche généalogique dans les années 2000-2001), je suis très intéressé par votre proposition de me fournir l'ascendance de Joseph TISOT à Marseille. Je transmettrai ces informations à Henri TISOT qui en sera certainement très intéressé.
Je vous en remercie sincèrement par avance.
Cordialement,
Jean-Claude AUTRAN
Q5.
Bonjour,
Ci-joint le gedcom de l'ascendance de Joseph TISOT. Vous pouvez vous faire aussi une idée plus complète de ses liens marseillais sur la page des TISOT de mon arbre des familles de Mazargues et alentours.
A votre disposition pour toute précision.
Cordialement,
CG
R5.
Bonjour,
Merci beaucoup pour le gedcom de l'ascendance de Joseph TISOT et pour tous les liens marseillais sur votre page des TISOT et PISOT.
J'ai pu fusionner les ascendants de Joseph TISOT avec la descendance des TISOT de La Seyne-sur-Mer que j'avais déjà et je vous adresse le gedcom que j'en ai tiré, qui descend maintenant jusqu'à Henri TISOT.
Je vais adresser à Henri TISOT ces données ainsi complétées sur ses ancêtres TISOT et PISOT de Marseille.
Toutefois, je ne publie pas cet arbre sur Geneanet, car mon arbre (*) se limite à ma famille et je n'ai pas, pour l'instant, trouvé de lien entre ma famille et celle des TISOT.
(*) http://gw2.geneanet.org/index.php3?b=jcautran
Merci encore à vous.
Cordialement,
Jean-Claude AUTRAN
Q6.
Bonjour,
Merci pour le gedcom, si j'ai d'autres infos je vous les communiquerai.
Cordialement,
CG
Q7. (à Henri TISOT) (4 mai 2010)
Cher ami Henri,
Il y a quelques années, je t'avais envoyé un arbre généalogique des TISOT, à partir des données de l'état-civil de La Seyne.
L'ancêtre le plus ancien qui avait pu être retrouvé (7e génération) était alors : TISOT Joseph, né en 1746 à Marseille.
Très récemment, un de mes correspondants généalogistes des Bouches-du-Rhône m'a dit qu'il avait effectué des recherches sur le patronyme TISOT à Marseille, et il a pu ainsi m'envoyer les ascendants de ce TISOT Joseph, en remontant encore de 5 générations.
Mais, curieusement, je ne sais pas si tu le savais, les générations antérieures au début du XVIIIe siècle, portent le patronyme PISOT. C'est vers 1700 que « PISOT » devient « TISOT », du moins à Marseille.
Tu trouveras donc ci-joint :
Ce dernier document est certainement incomplet au niveau de tes cousins, neveux ou nièces OLLIVIER, ou VINCENT, etc. que je ne connais pas, et que je ne peux pas connaître puisque seules les données de plus de 100 ans sont consultables aux archives. Cela pourra toujours être complété à une prochaine occasion.
Avec toutes mes amitiés.
Jean-Claude
R7.
Henri répond au verso de cette carte :
Q8.
Fragment
de la dernière version de l'arbre de descendance de Pierre
Marius Omer TISOT (arrière-arrière grand-père
d'Henri) tracé au moyen du logiciel Heredis |
Troisième série d'échanges avec des correspondants généalogistes
Q9. (19 novembre 2020)
Bonjour Jean Claude,
Nous avions échangé il y a quelques années sur l'ascendance de votre
ami Henri Tisot, je vous avais communiqué ses ancètres marseillais.
J'ai récemment trouvé le mariage de Joseph Tisot avec Marie Anne Blanc
en 1779 à Cassis et j'ai remonté cette branche. Cela donne 583
ascendants de plus sur 20 générations. J'ai vu que vous ne mettez pas
les Tisot dans votre arbre mais vous pourriez proposer cette généalogie
à Généastar, je crois que Henri Tisot le mérite. Je vous enverrai s'il
le faut un gedcom complété.
Amicalement,
CG
R9.
Cher ami,
Veuillez pardonner le retard considérable de ma réponse. Quelques soucis de santé en sont la cause.
Suite à votre message, j'avais cependant pu me repencher sur la
généalogie TISOT que j'avais un peu oubliée et j'ai pu vérifier que mon
arbre actuel en ligne contenait 56 porteurs du patronyme TISOT,
répartis sur 11 générations (sans compter les ascendants de la branche
maternelle - VINCENT - d'Henri). Le plus ancien est Jean Charles Henri
TISOT, paysan, né à Marseille vers 1711. Grâce au gedcom que vous
m'aviez envoyé il y a quelques années, j'ai fait figurer 3 autres
générations ascendantes, jusque vers 1660, où le patronyme devient
PISOT. Depuis, je n'ai pas poussé plus loin la recherche.
Je n'avais pas pensé à Geneastar. Suite à votre message, j'avais donc
proposé à Geneastar le lien vers mon arbre, sur la personne d'Henri
Tisot. J'avais cru comprendre qu'un comité de sélection de Geneastar
allait décider de la pertinence de la généalogie proposée en m'en
informerait sous quelques jours après avoir extrait la branche Tisot.
Or, il y a quelques jours, j'ai découvert que Geneastar avait
apparemment validé ma proposition dans m'en informer, mais avait
rajouté (dans la courte fiche biographique sur Henri TISOT) le lien
vers mon arbre complet : https://www.geneanet.org/profil/jcautran
https://www.geneastar.org/genealogie/?refcelebrite=tisothenri&celebrite=Henri-TISOT
A chacun de rechercher Henri TISOT et ses ascendants dans mon arbre.
Apparemment, vos recherches vont maintenant beaucoup plus loin (20
générations !) que ce qui se trouve dans mon arbre en ligne. Essayez de
voir ce qui figure dans mon arbre actuel et si vous pensez utile de
compléter avec vos nouvelles trouvailles, je veux bien essayer, si vous
le voulez bien, d'utiliser la dernière version de votre gedcom. Mais je
ne voudrais pas apparaître comme le seul propriétaire de l'arbre - vu
que c'est vous qui avez effectué la majeure partie, et la plus
difficile, du travail. Il faudrait faire en sorte que votre nom figure
aussi dans la source de l'arbre TISOT.
Dîtes-moi ce que vous en pensez. A bientôt de vous lire.
Cordialement.
Jean-Claude AUTRAN
Q10.
Bonjour Jean Claude,
Merci pour votre réponse, j'espère que vous allez bien maintenant. Je
vous envoie le gedcom Henri-Tisot sur votre BAL perso. Voyez par
vous-même si l'ascendance de Marie-Anne BLANC apporte quelque chose à
celle D'Henri TISOT. Inutile de m'associer à cette généalogie sur
GénéaStar, vous pouvez si vous le voulez me citer comme source sur le
mariage de Joseph TISOT et Marie Anne BLANC.
Cordialement,
CG
Q11. (16 décembre 2020)
Bonjour Jean Claude,
Je vous envoie le gedcom de l'ascendance d'Henri Tisot que j'ai complété
après avoir trouvé le mariage Joseph Tisot-Marie Anne Blanc à Cassis.
Cordialement,
CG
Dernière série d'échanges avec des membres de la famille d'Henri Tisot (11-21 février 2012)
Q1.
R1.
Cher Monsieur,
C’est
avec plaisir que je vous transmets ci-joint l’image de
l’arbre généalogique que j’avais fait figurer
sur mon site internet. J’ai scanné de nouveau le document
avec une plus grande résolution afin que vous puissiez zoomer un
maximum sur l’image et arriver à lire tous les
détails. Ce sera plus lisible que sur mon site internet
où l’image était d’ailleurs coupée sur
les bords.
Naturellement cet arbre se limite à la branche
Tisot car les recherches n’avaient été faites
qu’aux archives de La Seyne et rien n’avait
été encore entrepris à Sanary du côté
de Suzanne Vincent et des ancêtres.
Cet arbre Tisot avait
été tracé au moyen d’un vieux logiciel
(GeneDraw) qui ne fonctionne plus sur les ordinateurs actuels, ce qui
fait que je ne peux plus le modifier ni l’imprimer avec les
photos. Par contre, j’avais repris les données sur un
nouveau logiciel (Heredis), et je l’ai même
complété à partir de données beaucoup plus
anciennes que m’a fourni un correspondant de Marseille, qui a pu
remonter jusqu’au XVIIe siècle. Et c’est à
cette époque que le patronyme Tisot apparaît car
auparavant, on trouvait écrit “Pisot”.
Je
vous joins aussi cet arbre plus complet (213 individus), sous la forme
d’un fichier “gedcom”. Je ne sais pas si
l’arbre que vous avez construit du côté Vincent a
été fait sur un logiciel informatique, mais si
c’est le cas, quel que soit le logiciel, vous pourrez ouvrir mes
données et reconstruire l’arbre Tisot complet à
partir de ce fichier “Tisot.ged”.
Si vous
n’y arrivez pas, vous pouvez aussi m’envoyer vos
données, même manuscrites, du côté de
Suzanne, et je les rajouterai à mon arbre Tisot. Je pourrai
alors tout réimprimer, mais, en remontant jusqu’au XVIIe
siècle, ça fera un très gros arbre, il faudra
presque un mètre carré de papier pour que tout y rentre.
Naturellement,
je suis très intéressé par vos photos de la maison
de Sanary, et vous remercie par avance de me les faire parvenir.
Bien cordialement à vous.
Jean-Claude Autran
Q2.
bonsoir
et merci a vous
ben
Henry ne m en avait jamais parlait des "Pisot"
?ihihi ben la photo y a pas de soucis (oup il prospecterait
là ) dison je l ouvre sans problèmes
mais les dossier pour moi sont tous vide ??? j ai essayé
de trouver quelque programme mais rien ???? dommage
ce
samedi je branche le scanner pour les diapos je devrais
avoir le temps et je vais vous envoyer sa
promis bon la qualité ne sera pas a 100% car les
diapos ont dans le 40 ans a 12 ans ihih moi j
était bien jeune vers les 5 a 6 ans pas plus
merci encore a vous
a+
JLR
R2.
Bonjour,
Vous
avez pu ouvrir la copie de l’arbre généalogique
Tisot. Très bien. Mais, en ce qui concerne le second fichier
Tisot.ged, je ne suis pas surpris que vous n’ayez pas pu
l’ouvrir. Il ne peut être utilisé que si l’on
dispose d’un logiciel de généalogie.
Personnellement, je travaille avec Hérédis, mais il y a
aussi Généopro, Ancestrologie, Parentèle,
Généatique, Filiatus, etc. Il faut que vous ayez
l’un de ceux-là pour “importer” le fichier
gedcom que je vous ai envoyé et ainsi faire apparaître
l’arbre généalogique Tisot complet.
Sinon,
je vous renouvelle ma proposition : Si vous voulez bien m’envoyer
vos données généalogiques du côté de
Suzanne Vincent, je pourrai avec mon logiciel les rajouter à
l’arbre Tisot que j’ai construit. Et je vous renverrai
l’ensemble imprimé ensuite.
Bien cordialement à vous.
Jean-Claude Autran
Q3a. (18 février 2012)
bonsoir
ok je vais voir pour les dossiers j avais un programme ressemblant a
ceux que vous nommez merci
j
ai cherche quelque diapos mais pas trop eu de temps car elles
sont rangées je pense dans 2 grosse caisse dans une sorte de
greniers j ai juste eu cela pour l instant ?? de 1969 j
avais pas 6 ans
nous faisons parti de la
famille de Suzane coté Trémelat je vais vous
faire passer celui que j ai fait pour ce coté là ou Henry
et ses parents apparaissent
pour l image là ou ce
trouve un amis de l époque d Henry peut être vous le
reconnaîtrez qui sait ??? bonne soirée avous
ps je pense pour la suite de l arbre
a+
JLR
Q3b.
bonjour
du coup je recommence mon arbre en meilleure qualité (j
espère ) peut être vous manque il des photos pour allonger
ou restaurer ou autres ?? je vous les envois au fur et a mesure
de mes restauration avec leur nom et date si
possible si vous les avez déjà jetez
les pas problèmes Si des fois vous
auriez la possibilité de me faire passer quelques une ou alors
sur le net Henry ne l avait pas posté son arbre ??
puis
de sur de la parti de Suzane j ai les branche
en photo jusqu a nous et jusqu en 1885 de "Long j.b paul" mon
arrière G.père et grand mère puis et plus
haut a l écris si sa vous dit
a+merci
Q3c.
SVP
vous qui avez l arbre de Henry j ai un doute du nom du
frère de Suzane la mère a Henry ???? la photo si dessus ??
moi
on m avais donné Titin Vincent mais sur une photo que
henry m avais envoyé au sujet de la maman de Susane
il est marqué
"Clotilde Trémelat épouse vincent (mere de Suzane et
Augustin ) "
Titin était il son surnom alors ?????
pourriez
vous me renseigner SVP ? car dans la photo de l arbre que j ai
reçus le frère de Susane n apparaît pas ?
merci
a+
Q3d.
re
bonjour voila c est juste pour le début de ma
lignée avec Henry sa commence ici avec Augustin
Tremellat et Marie Giraud père de Joseph
Tremellat (vous enverrez photo et date ) parent de Marie Louise
Trémellat "dit mimi " épouse de louis Long (mes grand
parent dont leur mariage est si dessus
a+
Q3e.
Augustin Tremellat et Joséphine Giraud, arrière-grands-parents d'Henri, qui ont élevé Suzanne Vincent (mère d'Henri) après le décès de Clotilde Tremellat (sa grand-mère) en 1922 |
Joseph Tremellat et Augustine Bertrand, qui ont aussi contribué à élever leur nièce Suzanne Vincent (mère d'Henri) après le décès de Clotilde Tremellat (grand-mère d'Henri) en 1922 |
R3a.
R3b.
Q4a.
je
vous remercie , j ai bien reçu vos photo que je vais
mettre de coté pour poursuivre cette branche si
aussi j avais quelque nom mais guère du coté
Félix
merci encore
a+
ps je prépare une suite et vous fait passer si sa vous dit
JLR
Q4b.
R4.
Bonjour,
Il
n’est pas nécessaire que vous passiez copier les dates sur
la tombe Tisot au cimetière de La Seyne. Je les ai
déjà : elles sont sur l’arbre des Tisot que je vous
ai envoyé. Voici d’ailleurs une photo de la tombe, prise
récemment, avec les noms, dates et photos. Mais le nom
d’Henri n’est toujours pas gravé.
Je
continue la recherche des actes Vincent et Tremellat à Sanary et
ailleurs. Je n’ai pas trouvé le lieu de naissance du
frère (Augustin) de Suzanne. Apparemment il n’est pas
né ni à Sanary, ni à Toulon, ni à La Seyne,
ni à Six-Fours, ni à Ollioules, etc.
Mais
j’ai pu retrouver des actes de vos ancêtres Tremellat
(Naissance Joseph Elzear Tremellat à Roquevaire, 1811 ; Mariage
Tremellat x Capelle à Sanary, 1840) que je vous adresse ci-joint.
Amitiés,
Jean-Claude Autran
Q5a.
bonsoir
ok
j avais cru qu ils vous manquez quelque date
désolé je prépare un cote
de photo famille Bertrand je vous ferais passer tous
sa mais j ai pas les dates
comment faite vous SVP
pour avoir en ligne l état civil de Sanary car suis allé
mais aucune donné n était connu ?? y a t il quelque
chose a faire de plus ?? s inscrire peut être ??
merci encore et bonne soirée a vous
JLR
Q5b.
bonsoir
la
branche qui démarre par la photo de "Trémellat
Joseph et Bertrand Marie Augustine" (que vous avez
déjà mais avec une faute de frappe a
vérifier l ancienne SVP ) et va vers les
Bertrand il me manque quelques photos et dates
aussi je ferais des recherches des que possible car
beaucoup de bouleau et pas assez de temps pour l instant à
par en soirée
a+
JLR
R5.
Bonjour,
Merci
pour toutes ces photos. Cela fait beaucoup de patronymes nouveaux pour
moi (Andreani, Canolle, Chabert, Labidi,...). Mais il va me falloir un
peu de temps pour tout comprendre au sujet de leurs relations avec la
branche Bertrand. Je continue d’y travailler.
En attendant, voici encore deux
actes que j’ai trouvés sur internet :
- naissance de Marie Augustine
Bertrand, Sanary, 1887
- naissance de Antoinette
Joséphine Bertrand, Sanary, 1892
Comment
trouver ces actes par internet ? Il suffit d’aller sur le site
des Archives Départementales du Var (ces archives – de
plus de 100 ans, donc jusque vers 1910 – ont été
numérisées et sont accessibles sur internet depuis
2006-2007). Tout le monde peut y accéder de chez soi, sans avoir
à s’inscrire nulle part :
http://www.archives.var.fr/arkotheque/archives_numerisees/index.php
Vous
tombez sur la page d’accueil (image ci-jointe). De là,
vous cliquez sur la troisième image (“familles et
individus”). Vous arrivez à la page “familles et
individus”. Là, il vous faut taper :
-
le nom de la commune (exemple : “Sanary-sur-mer) - ou alors vous
ouvrez la carte du Var, en haut à droite et vous pointez
la commune de votre choix et vous validez (en haut à droite)
- la période qui vous
intéresse, par exemple, de 1880 à 1900
- et vous cliquez sur
“Rechercher”
Vous
pouvez alors consulter, soit les tables décennales, soit les
registres l’état-civil de la période choisie, soit
les tables de recensement, etc.
Bon courage !
A bientôt.
Jean-Claude Autran
Q6.
bonjour
a vous
je vous remerci pour vos documents et surtout pour l
adresse sur le net
pour l instant je manque un peu de temps cause boulot mais
j irais des que possible pour continuer
en
fait l acte de naissance de Marie Augustine Bertrand,
Sanary, 1887 était mon arrière Grand mère
merci encore. a+
JLR
R6a.
Voici
en pièces jointes, les nouveaux actes de naissance et de mariage
de vos ancêtres Tremellat, Giraud, Bertrand, Vincent, etc. que
j’ai pu recopier à partir des archives de
l’état-civil sur internet de Sanary, Toulon, Le Val,
Roquevaire, etc.
A plus tard.
Jean-Claude Autran
R6b.
Cher ami,
Je continue à faire progresser l’arbre
généalogique de la famille d’Henri Tisot.
L’arbre,
dans son état actuel (il reste bien sûr à
compléter certaines branches) est maintenant accessible sur
internet :
Par exemple,
- La branche Tisot : http://gw2.geneanet.org/jcautran_w?lang=fr&m=NG&n=tisot&t=N
- La branche Vincent : http://gw2.geneanet.org/jcautran_w?lang=fr&m=NG&n=vincent&t=N
- La Branche Tremellat : http://gw2.geneanet.org/jcautran_w?lang=fr&m=NG&n=tremellat&t=N
- La Branche Bertrand : http://gw2.geneanet.org/jcautran_w?lang=fr&m=NG&n=bertrand&t=N
etc.
Ci-joint
également, quelques extraits de l’arbre
généalogique, édités de différentes
manières.
Dans un prochain message, je vous adresserai de
nouveaux actes de naissance et de mariage de vos ancêtres
Tremellat, Giraud, Bertrand, Vincent, etc. que j’ai pu recopier
à partir des archives de l’état-civil sur internet
de Sanary, Toulon, Le Val, Roquevaire, etc.
A bientôt.
Jean-Claude Autran
Q7a.
Petite
erreur au sujet de Germaine Long.
Parents
Louis LONG
Marie-Louise TREMELLAT
Frères et sœurs
Suzy LONG
Claudine LONG
Germaine LONG (ici c est) Long Marc né le
1947 est le 3eme enfants de louis et marie louise long (au
dessus )
Germaine LONG Germaine est la soeur de louis long
(mon grand père ) qui était marié avec la famille
Pascal (prénoms ) ??? (...)
l autre soeur de louis long était :
*Long Claudine mariée avec Thenoux Albert 2 enfants qui
sont ;
*Eveline Thénoux decédé en 2010 (sans enfant )
*Roger Thénoux marié a Christiane Démeron 2
enfants Didier et Véronique Thénoux
et Jean marc Thénoux marié a ??? un
enfant (garçon Thénoux ?? )
ils fond parti presque tous de la st Baume ( st Zacharie )
Q7b.
Bonsoir
a vous et merci il est superbe votre arbre
merci pour les liens et voici pour boucler une pt parti des Tremellat
* Clotilde Louise TREMELLAT 1887-1922 a un frère qui est
(la dernière sur votre page)
Tremellat Josephe naissance 1883 marié à
Bertrant Marie augustine Naissance 1887 ont eu 2 enfants
*Josephine
Trémelat sa date de naissance est en 1908
marié avec Gaudimas Laurent (Date ?? ) 1
enfant Odette Godimas
*et Marie louise Tremellat (ma grand mère ) naissance 1921(Soeur
de josephine au dessus )
____________________________________________________________________________________
**Trémellat Marie louis date naissance 1921 mariée
a Long louis date de naissance 1917
leur date de décès sont ressente mais je ne sais plus
mais vous les ferais passer
_________________________________________________________________________________________________
les enfants de louis long et tremellat marie louise sont
*Marc Long (...)
*Claudine Long (...)
*Suzane Long Filleule se la mère a Henry Tisot (...)
_______________________________________________________________________________________________________
*David D'avenzo (...)
*Vincent Long (...)
*moi Regazzoni Jean Louis (...)
Q7c.
bonjour
mer merci vraiment sympa de votre part
j
ai été sur l adresse de l état civil que
vous m aviez envoyé mais ? rien ? tous inconnus au bataillon
grrrr je dois pas faire comme il faut s en doute ?? merci
encore je met tous sa de coté pour mètre a
jour la famille merci
a+
Q7d.
Bonjour,
Je viens de créer un arbre généalogique "L'arbre
des Regazzoni" sur Famillesdavant.com !
Famillesdavant.com
est un site généalogique qui permet de retrouver des
ancêtres en mutualisant les travaux de recherches de plus de 10
millions de membres. Pour vous inscrire et consulter mon arbre
généalogique, cliquez ici !
A bientôt
JLR
R7.
Bonjour,
Vous
devriez pouvoir arriver à consulter l’état-civil du
Var par internet. Peut-être que vous ne tapez pas exactement le
nom de la commune.
Je vous rappelle la procédure :
1) Vous allez sur le site des archives du Var :
http://www.archives.var.fr/arkotheque/archives_numerisees/index.php
2) Vous cliquez sur l’image carrée de droite :
“Familles et individus”
3) On vous demande alors d’abord le nom de la commune.
Pour
cela : - Ou bien vous tapez exactement le nom, avec espaces ou traits
d’union : Par exemple, Sanary-sur-Mer, ou Six-Fours-les-Plages,
etc. Si le nom n’est pas tapé exactement, il ne trouvera
pas la commune.
- Ou bien vous cliquez sur le symbole, un peu plus
à droite (une petite feuille dans un rond foncé) et vous
arrivez à un alphabet où en cliquant sur une lettre vous
affichez la liste des communes commençant par cette lettre, et
il suffit alors de faire un double clic pour sélectionner la
commune.
- Ou bien, vous utilisez la carte du Var, où
apparaissent toutes les communes et avec le pointeur, vous cliquez sur
la commune que vous voulez.
4) Une fois que le nom de la commune
est affiché correctement, il suffit de taper au dessous les
années qui vous intéressent, par exemple, de 1880
à 1910, et de cliquer ensuite au dessous sur
“Rechercher” (la loupe)
Doit alors apparaître
la liste des différents actes disponibles : tables
décennales, état-civil, recensements, etc.
Essayez encore et dites-moi si ça marche, ou alors à quel
endroit ça coince. Bonne chance.
Pendant
que j’y suis, je vous fais passer ci-joint, quelques autres
fragments d’arbres de descendance, mis à jour à
partir de vos dernières données sur les familles Long,
Vincent et Tremellat. (Il faut peut-être zoomer sur les images
pour que les noms soient lisibles)
Et aussi deux autres actes d’état-civil de Claudine Long
et Albert Thenoux de Saint-Zacharie.
A plus tard.
Jean-Claude Autran
Henri TISOT et les « coïncidences abusives »
Q1.
Le 1er octobre 2001, peu de temps après les évènements du 11 septembre, Henri me dit au téléphone et m'envoie simultanément par e-mail [je crois que ce fut la première fois qu'il s'adressait à moi par e-mail] : « je joins ce texte que je viens de composer et qui concerne Babel et Manhattan ».
Faut-il croire à la gratuité des coïncidences ? Louis Pauwels parlait de « coïncidences abusives ». Convient-il, lorsqu'elles se dévoilent, d'en tirer des leçons ou bien encore des conclusions ? Qui n'a pas fait coïncider dans sa tête l'attaque de la tour du World Trade Center (Centre Commercial du Monde) qui a eu lieu le 11 septembre 2001, c'est à dire le 11.09. avec l'événement biblique de la tour de Babel ? Or, si, Bible en main, on se reporte au 11ème chapitre, verset 9 (11- 9) du livre de la Genèse, n'est-ce pas là que le nom de« Babel » apparaît pour la toute première fois ? : « C'est pourquoi on la nomma Babel, parce que là le Seigneur confondit le langage de toute la terre ; et de là l'Eternel les dispersa sur toute la face de la terre - Genèse 11 - 9 ». Les armées de tous les pays qui font front avec l'Amérique ne vont-elles pas se disperser sur toutes les faces de la terre pour atteindre l'ennemi caché ? Oui, la coïncidence qui relie la date du drame le 11.09. avec la référence biblique de la Torah des Juifs, Genèse 11.9, est pour le moins troublante. Les coupables des actes horribles perpétrés sur l'île de Manhattan étudient-ils la Bible et l'utilisent-ils pour faire coïncider le drame de la tour de Babel où « l'un n'entend plus le langage de l'autre » avec le drame du commerce mondial où l'un n'admet plus le commerce (dans tous les sens du terme) avec l'autre ? Saint Paul a compris en son temps que : « le péché saisit l'occasion et utilise le précepte (en l'occurrence la Parole d'Adonaï concernant Babel) - il se sert d'une bonne chose pour procurer la mort, afin que le péché exerce toute sa puissance de péché par le moyen du précepte (Epître aux Romains VII-13). » HENRI TISOT - comédien - |
R1.
Cher Henri,
Ton message électronique m'est bien parvenu. Ton message téléphonique signalait un problème, mais apparemment, le message est bien passé (mercredi 26) avec sa pièce attachée Babel.doc parfaitement lisible.
Donc, tu es maintenant bien au point pour le courrier électronique, et cela permettra désormais de communiquer de façon simple et sans les délais de la poste.
Attention toutefois, quand tu donnes to adresse E-MAIL, aux détails d'espace et de ponctuation. En particulier, au bas de ton texte Babel, l'adresse que tu donnes comporte des espaces entre les mots (Henri TISOT @ CompuServe . com), qui fausseraient l'adresse et ne permettraient pas de te joindre si quelqu'un l'utilisait telle quelle ou la reproduisait dans un e-mail par couper-coller à partir de ton texte. L'électronique est délicate de ce point de vue. [Pour être reconnue, ton adresse doit être écrite et diffusée ainsi : henritisot@compuserve.com].
Merci pour tes paroles sympathiques sur le travail de recherche de tes ancêtres. C'est vrai que notre cerveau est extraordinaire, et qu'on arrive à faire ressortir des décennies plus tard des détails infimes qui sont stockés dans un recoin de notre mémoire. On dit même que le cerveau humain a la capacité suffisante pour conserver la totalité de ce qu'on a vu, lu, entendu, éprouvé, rêvé, etc. dans une vie entière. Mais qu'en fait, on sous-utilise largement ce cerveau (ou on ne s'exerce pas assez à l'utiliser), car la difficulté est bien de faire ressortir toute cette information qui est enfouie quelque part et qui n'est peut-être pas perdue ou "oubliée".
Concernant le texte que tu m'as joins, je suis aussi plus que troublé par cette question des coïncidences que tu as su, une fois de plus relever. Car tu dis, au second §, "Qui n'a pas fait coïncider dans sa tête…". J'ai envie de répondre : qui, avant toi, ou qui d'autre que toi, a su la relever ? Dans l'éditorial du dernier n° du Point, Claude Imbert parle bien de Babel, mais il fallait avoir ta culture des Textes pour faire ce rapprochement avec le 11.9.
Sincèrement, je suis impressionné par le travail que tu accomplis (j'ai lu aussi le texte "pas de fruit sans arbre" que tu m'avais passé à Sanary), et je t'admire de poursuivre dans cette voie.
Et pourtant, ma culture religieuse à moi est bien limitée (ce n'est ni mon père, ni mon grand-père qui me l'ont communiquée !). Et je n'en ai un peu acquis que plus tard, au contact de collègues et d'amis, mais de façon certainement très insuffisante pour pouvoir bien apprécier à sa juste valeur tout ce que tu nous découvres en faisant parler les Textes et tout ce que tu développes dans tes livres.
En attendant de reprendre plus tard la conversation, je te souhaite donc de continuer, le plus loin possible. Avec toutes nos amitiés, ainsi qu'à ta Maman.
Jean-Claude AUTRAN
Q2. (28 avril 2007)
Merci cher Jean-Claude, (...). Je t'adresse ce texte qui narre ce qui m'est arrivé il y a peu qui est assez troublant concernant le plomb. Bien affectueusement à toi et à toute ta famille.
Henri TISOT
Du
plomb dans l’aile.
Il est des choses dans la vie qui sont si perturbantes qu’on finit par les mettre de côté après avoir conclu que l’on n’en aura pas le fin mot. C’est le cas de ce qui vient de m’arriver et j’admets tout à fait que l’on pense à une invention de ma part et que l’on me taxe de mythomane. Seulement, voila, j’ai en mains, les preuves de ce que j’avance, à savoir les différentes radiographies de mes poumons qui attestent des diverses phases de cette curieuse aventure. Ayant eu au cours de l’hiver 2006 à me soigner pour des rhumes répétitifs, mon médecin généraliste me conseilla de me faire faire une radiographie des poumons, ce que je fis le 14 février 2007. Le radiologue me parut évasif quant aux résultats et me dit que c’était au médecin d’en tirer les conclusions. Ce dernier me demanda à brûle pourpoint si j’étais chasseur – bien sûr que non ! – puis si j’avais dernièrement mangé du gibier – pas à ma souvenance – et enfin, il m’apprit que j’avais un plomb de chasse logé dans le repli d’une bronche de mon poumon droit. Cela n’avait pas de gravité à ses yeux mais c’était à suivre pour le cas où une infection surviendrait. Ce que me confirma mon généraliste qui me dit que ce plomb ne bougerait certainement plus de l’endroit où il se trouvait. Mais il convenait de consulter un pneumologue. Ce que je fis le 16 février. Il s’agissait d’une pneumologue qui me fit une ordonnance pour un scanner afin de voir où se situait véritablement ce plomb. Le 23 février, le scanner confirma que la petite lune blanche de deux millimètres qui apparaissait sur la radiographie prouvant qu’il s’agissait d’un métal noir, la radiographie inversant les couleurs, était signalée en rouge par le scanner confirmant qu’il s’agissait d’une bille métallique. Naturellement personne ne comprenait comment cette bille avait abouti dans mon poumon droit. Si je l’avais ingérée, elle aurait dû rejoindre mon estomac. Une nuit suivante, je suis réveillé comme souvent depuis la mort de ma mère le 30 juin 2006, vers quatre heures du matin, et je sens dans ma bouche un petit élément rond. Je pense bien évidemment au fameux plomb de chasse mais n’osant pas croire au miracle, je conclus qu’il s’agit vraisemblablement d’un morceau d’aliment coincé dans mes dents et je me dis que je verrais ce dont il s’agit au réveil et me rendors après avoir posé sur ma table de nuit l’élément trouvé dans ma bouche. Le lendemain, je me lève, me rase et pense tout à coup à cet élément surgi la nuit passée dans ma bouche. Il s’agissait effectivement… d’un petit plomb de chasse ! Comment était-il remonté de mon poumon à ma bouche ? Cela me paraît si troublant que je finis par croire qu’il s’agit d’un second plomb et que je suis poursuivi par l’élément plomb. Me voilà plombé. Je ne doutais en aucun cas que j’avais depuis le décès de ma mère adorée qui, bien qu’elle avait certes 91 ans et demi lors de son départ, « du plomb dans l’aile ». Ma douleur ne tarissait pas malgré le temps qui passe. Rendez-vous est pris pour passer à nouveau une simple radiographie et le 2 mars me voilà à nouveau me serrant contre la paroi photographique, respirant à fond et bloquant ma respiration, et après une bonne demi-heure passée en salle d’attente, me voilà devant un médecin qui me montre la radiographie où il n’y a plus trace de plomb. Drôle d’histoire, vous l’avouerez ! Le 3 mars, je consulte un spécialiste ami qui m’avoue n’avoir jamais assisté à rien de pareil et enfin le 4 mars, je le signale, bien que cela n’ait apparemment rien à voir, a lieu dans la nuit du 3 au 4, une éclipse de lune qui couronne semble-t-il mon éclipse de plomb qui, sur la première radiographie apparaissait très exactement comme une petite et minuscule pleine lune blanche immaculée en miniature. Bref, il faut bel et bien admettre que l’on est ici en présence d’une aporie, à savoir une difficulté d’ordre rationnel paraissant sans issue d’après le Petit Robert. Mais l’homme a beaucoup de mal à s’en tenir à pareille conclusion. Quand quelque chose lui résiste, il cherche toujours à en savoir plus. C’est peut-être en cela qu’il est humain. Si les choses demeurent inexplicables et inexpliquées, il finit par se dire en complicité avec Jean Cocteau, « comme ces événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ». Et en effet, ne pouvant trouver une explication valable à cet incident survenu dans ma vie, j’ai voulu y voir un signe. Il faut dire que le plomb est par excellence, un matériel lourd (sic) de symboles. Et le fait de le désigner comme un matériel nous oblige à l’opposer au spirituel. Sa lourdeur qui est sa composante et sa propriété, pourrait expliquer le fait qu’il a pris le chemin le plus court pour aboutir dans mon poumon droit ce qui n’explique en rien le fait qu’il soit parvenu dans ma bouche par le chemin contraire. Qu’il soit tombé dans mon poumon cela peut s’admettre mais pas qu’il en soit remonté à cause de cette lourdeur qui est son caractère principal et admis depuis les temps les plus reculés. Il se serait rendu léger uniquement à cette occasion ? Toujours est-il qu’après le décès de ma mère à l’âge de 91 ans passés, le 30 juin 2006, et qui a vécu après la mort de mon père 27 ans avec moi à Paris, il ne fait aucun doute que j’avais du plomb dans l’aile, je le répète, et le cœur particulièrement lourd. Il m’est quasiment impossible de ne pas associer toute cette histoire à une somatisation de ma douleur morale qui s’est projetés dans mon corps. Le spirituel s’est imprimé dans le matériel. Mais qui a tiré le coup de carabine qui m’a mis du plomb dans l’aile ? On n’en sort pas et plus on cherche moins on trouve. En tous cas, grâce à certains journaux ou livres consultés, les explications concernant le plomb semblent corroborer ma pénible situation suite au décès qui m’a frappé. Peut-être ai-je certes un peu trop tendance à tout ramener à moi et à l’état qui est le mien, mais il n’empêche que lorsque je lis dans les pages roses du Figaro n° 19.465 du vendredi 2 mars 2007, « La ruée vers les métaux » (sic) que « le plomb est, lui, très recherché par les fabricants d’accumulateurs d’énergie (batteries de voiture) », il m’est difficile de ne pas y voir une allusion au fait que, suite à mon deuil, je suis moi-même tombé en panne de batterie. Et l’on me confirme sur Internet que « les accumulateurs d’énergies (batteries) sont devenus la principale utilisation du plomb». Le Dictionnaire des Symboles (Robert Laffont – Jupiter) m’apprend que le plomb par sa lourdeur est le symbole de la matière imprégnée de forces spirituelles qui possède la possibilité des transmutations, si bien que le plomb est la base la plus modeste d’où puisse partir une évolution ascendante. Les alchimistes quant à eux, tentaient de transformer le plomb en or en vue de l’obtention de la Pierre philosophale. Pour la philosophie grecque « Saturne est le plomb ». Il symbolise à la fois une fin et un début d’un nouveau cycle et par là, les obstacles de toutes sortes. C’est ainsi que « le complexe saturnien est la réaction de refus de perdre ce à quoi on est successivement attaché sur le parcours de sa vie ». On ne peut mieux dire par rapport à ma situation, et enfin je lis que « Saturne est symbole de la rupture du cordon ombilical du nouveau-né jusqu’au dépouillement ultime du vieillard, en passant par les divers abandons, renoncements et sacrifices que la vie nous impose». Quant à la Maçonnerie, elle voit dans le plomb le passage du monde profane à l’initiation spirituelle. Enfin, lors des Saturnales à Rome, fêtes au cours desquelles « les rapports sociaux étaient inversés, les serviteurs commandaient aux maîtres et ceux-ci servaient à table leurs esclaves ». Il ne fait aucun doute que cela me concerne aussi, puisque après le deuil qui m’a frappé, bien que je sois croyant de nature, ma rébellion à l’égard de Dieu le Père a été telle que je n’ai pas cessé de l’invectiver à hautes voix jusqu’à l’insulter, n’admettant pas qu’Il nous ait créés en nous donnant la conscience de l’inexorable mort qui nous attend et dans laquelle basculera sans autre recours que d’en être les victimes innocentes tous ceux que nous aimons. L’idée de prendre à partie le Fils, Jésus-Christ, ne m’a jamais effleurée, car étant en Croix, Il se révèle être à la place où nous nous trouvons tous un jour ou l’autre. Evidemment, Jésus tentait et tente toujours de tempérer ma violence à l’égard du Père, Lui qui dit : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14,9). J’en conclus que Jésus a véritablement tout prévu puisqu’Il s’est mis en état de ne pouvoir s’en prendre à Lui tout en se faisant volontairement le bouclier du Père. Et c’est ainsi que, je dois l’avouer, j’en viens à avaler la pilule du terrible événement de la mort de ma mère. La pilule… ou le plomb ? Tout cela est bien étrange et les mots sont bien révélateurs de nos maux ! Il m’arrive à présent de croire que Dieu (le Père) nous désespère pour que nous n’ayons d’autre issue que de Lui tomber dans les bras. Bref, si l’on ne me suit pas dans l’idée qu’à propos de toute cette histoire, il puisse s’agir d’un signe, il faudra bien y voir une sorte de miracle, le miracle de la vie tout simplement qui est cause que mon corps a rejeté de lui-même un corps qui lui était étranger. Et si je vous disais que depuis cette « affaire du plomb » je vais beaucoup mieux, me croiriez-vous ? C’est en tous cas là l’essentiel. M’est venu à l’esprit, suite à toute cette histoire, soit qu’on veuille la considérer comme une réalité dont les radiographies font foi, ou bien alors comme un signe, ou bien encore comme un gentil miracle, en fin de compte, il m’apparaît que cela signifie que l’on m’invite à vivre. C’est sûrement le souhait de ma mère si l’on considère qu’à la suite de la mort terrestre, il puisse y avoir un après - ou bien que cela relève du ressort d’Ouriel, mon ange gardien, - à moins que l’on se laisse convaincre par le Christ qui proclame : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, fût-il mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11,25-26) dit Jésus à la Samaritaine. La demande s’adresse forcément à nous. Je suis alors conduit à penser qu’il s’agit bel et bien, d’un passage obligé suite à la mort de ma mère, de l’évocation d’une sorte de descente aux enfers effectuée par le plomb aussi bien que par moi-même pour finalement aboutir dans ma bouche, le lieu de la parole et du Verbe, lequel projette la parole à l’extérieur, ce qui me fait proclamer, non pas « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », mais plus prosaïquement « tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie ! » Le message de Jésus atteint son but. Et puis, voilà que Brigitte Bardot, mon amie à tout jamais, elle qui m’a soutenu sans relâche lors de mon deuil, voilà que Brigitte convoque les adhérents de sa fondation et tous ceux qui œuvrent pour la défense des animaux sur la place du Panthéon en début d’après midi, le samedi 24 mars 2007. Il fallait voir le déferlement d’amour de la foule lorsque Brigitte aidée de ses béquilles descendit de voiture pour se rendre sur l’estrade afin d’y faire une déclaration. Je m’étais posté au pied de la petite échelle que je savais qu’elle emprunterait. J’avais fait un bon calcul car à son passage, elle m’embrassa, ce qui fut pour moi un moment si gratifiant que je ne peux le décrire. Qu’elle est belle, mon Dieu, notre Brigitte ! La bonté s’exhale d’elle. Après son départ, un défilé eut lieu dans le but de réveiller les consciences des candidats et de la candidate à la présidence de la République à la cause animale. Tandis qu’une foule que j’estimais à au moins 2.000 personnes emplissait la rue Soufflot, je me disais qu’il y a fort à parier que la défense des électeurs pèsera aussi peu dans la balance que celle des pauvres animaux. Mais quel rapport, me direz-vous, entre mon histoire de plomb et la bataille de Brigitte ? Eh bien, voilà ! Ce samedi 24 mars 2007, me posant toujours des questions à l’égard de ce plomb entré et sorti de mon poumon droit, j’ai fini par me demander tout à coup, si je n’avais pas reçu ce plomb de chasse du fait de mon adhésion à la Fondation Brigitte Bardot qui, comme chacun sait se mobilise contre la chasse et contre les chasseurs forcément. Qui peut connaître le fond des choses dit le poète. J’ai ainsi écumé toutes les possibilités. Que l’on me permette en conclusion de forcer ma nature qui est pourtant rarement optimiste, mais une fois n’est pas coutume. Je veux faire fi du pessimisme afin de supposer que je vivrai peut-être aussi longtemps que ma mère adorée, bien que le monde dans lequel on vit ne soit guère engageant. Je m’acheminerai ainsi par delà mes quatre vingt dix ans comme elle est parvenue elle-même à le faire. C’est mon souhait du moment. Dans quel but, me direz-vous ? C’est fort simple : dans le seul but d’emmerder le monde ! Henri TISOT.
|
Cher
Henri,
(...) Quant
à ton aventure du plomb, que tu as développée sous
le titre « Du plomb dans l’aile », j’ai bien lu
et relu ce texte dès sa réception. Je n’y ai pas
répondu tout de suite car j’aurais aimé trouver
quelques phrases intelligentes, mais je n’en ai pas trouvé
sur le moment pour tenter de contribuer à une explication de
cette « aporie ».
Mais, avec quelques jours de
recul, je pense que tout ce que tu as écrit, avec toute ton
érudition, sur l’aspect symbolique du plomb en
général et le signe que peut représenter ce plomb
de chasse, tout cela ne laisse pas indifférent. Et je trouve que
ton texte est un beau « morceau choisi » de texte dans la
recherche d’une explication « des évènements
qui nous dépassent », et pas uniquement d’ordre
intellectuel, puisqu’il aboutit (et j’en suis très
heureux pour toi) à un retour concret de l’optimisme et de
l’humour.
Tu as souvent, dans tes écrits,
mentionné ces « coïncidences abusives ». Je
dois dire que, moi aussi, malgré l’éducation que
j’ai reçue, il m’arrive d’être
troublé par certains « signes du destin ». Bien que
n’ayant pas encore beaucoup écrit sur ma vie, je viens de
rédiger deux petites histoires (qui n’ont aucun rapport
l’une avec l’autre, et aucun lien avec ton problème
de plomb) relatant des faits qui m’ont beaucoup troublé et
dans lesquelles je n’arrive pas à accepter qu’il
puisse s’agir de pures coïncidences. Je te les adresse
ci-joint. Ce sera ma manière
de te répondre et
d’alimenter le débat.
A bientôt Henri. Toutes mes amitiés.
Jean-Claude
Signes
du destin ?
Deux petites histoires Première histoire L’histoire se déroule dans notre ancienne maison de famille du quartier Touffany, là où ma mère avait grandi avec sa mère, veuve à 22 ans, sa tante Fernande, son oncle Louis Meunier, son cousin Loulou Meunier, de 1911 à 1928 environ. Cette maison avait été construite au début du XXe siècle par un arrière grand-oncle Alexandre Martinenq, ouvrier aux chantiers, qui y avait vécu avec sa femme Fanny, handicapée, et leur fils unique Ferdinand Martinenq, jeune menuisier. Ferdinand Martinenq venait de se marier en 1914 et, alors mobilisé, il fut tué dans les débuts de la guerre, le 28 septembre 1915, dans les combats de Massiges (Marne). Ses parents ne se remirent jamais vraiment de la perte de ce fils unique et vers la fin de la guerre, ils firent agrandir sa photo et la placèrent dans un cadre sous verre qui fut accroché au mur, dans un coin de leur cuisine, petite pièce où la famille prenait aussi ses repas. Les années passèrent, les décennies passèrent. Les parents Martinenq moururent. La photo, brun jaunâtre, de Ferdinand Martinenq, toujours accrochée à son clou par un morceau de ficelle, pâlissait, vieillissait, s’était recouverte des graisses de la cuisine. Elle faisait partie du décor. Je me souviens de l’avoir encore vue ainsi dans mon enfance. Mais dans la famille, plus personne n’y prêtait attention. Les familles Martinenq, Autran, Gautier, puis Meunier, qui habitaient la maison, avaient cependant tous vécu la Première et la Seconde Guerre Mondiale, s’étaient tous battus, en avaient tous souffert. Ils étaient devenus des militants engagés pour la paix dans le monde et gardaient une rancune certaine à l’égard de l’Allemagne. Nous arrivons alors à la fin de l’année 1954. A cette époque, les alliés occidentaux négocient l’éventuel « réarmement de l’Allemagne » et naturellement, dans de nombreuses villes, des militants pacifistes se mobilisent contre ce projet. De violentes manifestations ont lieu. La France est partagée en deux camps. Le Parlement aussi. Ce dernier doit décider si oui ou non la France accepte le réarmement de l’Allemagne. Dans ma famille, ce sujet anime les conversations des repas, mais on est franchement contre, on s’indigne que ce réarmement de l’Allemagne puisse être envisagé, et l’on s’inquiète. On espère, pensant à toutes nos victimes, à tout le mal que nous a fait l’Allemagne, que lors du vote au Parlement les députés vont se ressaisir et que le Non va pouvoir l’emporter. Le vote a lieu le 30 décembre 1954. Il n’y a pas de télévision dans les familles, seulement la radio pour connaître l’issue du vote. On est en décembre, il fait nuit depuis longtemps, toute la famille est à l’intérieur de la maison et se trouve à la table de la cuisine pour écouter les informations de 20 heures. Le speaker annonce alors… que le Parlement français vient de « voter la confiance au gouvernement sur le projet de loi autorisant le réarmement de l’Allemagne fédérale ». Toute la famille, qui espérait encore [les sondages d'opinion n'existaient pas], est atterrée d’apprendre ce "sacrilège". C’est le silence. A cet instant, un fracas épouvantable se fait entendre au fond de la cuisine : le cadre sous-verre de la photo du soldat Ferdinand Martinenq, tué par les Allemands en 1915, venait de se fracasser sur le sol. La ficelle par laquelle il était accroché à son clou depuis 1918 venait de céder à cette même minute. Seconde histoire Onze ans avant ma naissance, en 1933, mes parents avaient eu un premier enfant, Robert, un superbe bébé, blond, bouclé. Mais il ne vécut que 3 ans. Il mourut en 1936, d’occlusion intestinale disait-on, à l’issue une opération sans doute mal préparée et mal conduite. Mes parents ne s’en remirent jamais complètement. La venue au monde de ce premier enfant avait pourtant apporté joie et enthousiasme à toute la famille. Peu après la naissance, ma mère avait ainsi acheté un appareil photo et pendant environ 2 ans, plusieurs dizaines de photos de l’enfant furent prises, avec la famille et les amis. Un album fut constitué, avec des photos bien arrangées, classées, datées. La mort de l’enfant vint interrompre brutalement ce travail. L’album resta inachevé, les dernières photos restèrent en vrac. Personne n’eut le cœur de le reprendre pour y mettre de l’ordre. Ce n’est que vers 1995, près de soixante après, que je décidai de le faire. J’avais retrouvé la plupart des anciens négatifs 6 x 9 noir et blanc, que je fis retirer, et je fis réagrandir toutes les photos. Je rassemblai tout ce qui existait sur mon frère, les bonnes photos comme les photos ratées. Je numérisai le tout et je gravai un CD-ROM avec une photo de Robert en couverture. Je finis aussi de coller les dernières photos qui étaient restées en vrac, en y ajoutant leur légende. Je n’éliminai aucune photo, et même celles en plusieurs exemplaires furent toutes conservées et collées dans l’album. Or, parmi ces dernières photos, il existait un fragment endommagé montrant Robert, qui marchait en pleurant, avec deux personnes, une de chaque côté, lui tenant les mains. Mais cette photo avait été découpée aux ciseaux autour de la silhouette de l’enfant, sans doute par ma mère, pour une raison que j’ignore (mais ma mère le faisait quelquefois). Grâce au retirage des négatifs, je pus retrouver la photo complète et l’on put identifier les deux amies du quartier Mar-Vivo qui encadraient Robert ce jour-là. Je collai donc dans l’album la photo entière et m’apprêtai à éliminer ce petit fragment découpé aux ciseaux, désormais inutile. Au moment de le mettre dans la corbeille à papier où se trouvaient tous les débris, les bandes de photos massicotées pour être adaptées aux pages de l’album, etc., j’eus cependant une hésitation. Mettre cette petite photo de mon jeune frère à la corbeille me choquait. Mais finalement, me dis-je, je ne vais pas faire du sentiment avec ce fragment, surtout que j’ai maintenant la photo entière et agrandie. Et je jetai donc le fragment de photo. A la fin de la journée, ma corbeille étant pleine, j’allai tout naturellement la vider au container à papiers situé à l’extérieur de la maison. J’ouvris le couvercle et déversai tout le contenu de ma corbeille (des centaines et des centaines de bouts de papiers de toute taille et de toute forme). Il faisait un peu de vent, et il y eut alors à l’instant où je renversai ma corbeille, une brève rafale qui fit qu’un morceau de papier, un seul, fut entraîné hors du container et tomba à côté sur le sol. Je m’abaissai pour le reprendre à la main et le remettre au container et je m’aperçus alors que c’était LE fragment découpé aux ciseaux autour de la silhouette de Robert, que j’avais hésité à éliminer. Comme s’il avait, lui, refusé d’entrer dans le container. Je recueillis alors ce fragment précieusement, et depuis ce jour, moi qui n’ai habituellement aucune photo de quiconque dans mon portefeuille, je le conserve sur moi et il ne me quittera plus. Jean-Claude AUTRAN
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Q3. (1er mai 2007)
Merci Jean-Claude de ta réponse. En réalité si l'on pouvait supprimer toutes les interlignes cela raccourcirait le texte. Il suffirait d'aller à la ligne toutes les fois où cela est nécessaire. Tu fais pour le mieux dans la mesure du possible.
J'ai lu ces deux histoires absolument étonnantes et émouvantes aussi. Que les choses sont curieuses ! Platon avait raison, les réminiscences se présentent à nous toutes nues. Je t'embrasse bien affectuseusement ainsi que ta femme et toute ta famille.
Henri Tisot.
Durant toutes les années 2000-2010, nous avons des échanges téléphoniques réguliers, parfois des courriers manuscrits, sur des questions d'informatique, d'internet, de généalogie, etc. Car il prend un intérêt croissant pour internet. Mais, au téléphone, il revient souvent (et il s'insurge) sur la situation économique, politique et morale de la France, qui l'inquiète de plus en plus au fils des années.
En 2004, l'année de mon départ à la retraite, je commence à envisager d'inviter Henri dans notre nouvelle maison du quartier Bastian.
Début 2005, la France est divisée à propos du référendum sur la Constitution européenne. Henri m'appelle longuement au téléphone à propos d'un texte qu'il vient d'écrire et, cherchant une « tribune » pour le faire connaître, il souhaite que j'en assure si possible la diffusion, par exemple grâce à mon site internet. Désormais convaincu des avantages de ce nouveau média, il avait pensé que son texte pourrait figurer en bonne place dans mon site. Et, connaissant l'adresse de la nouvelle page ainsi créée, il pourrait ainsi la communiquer à toutes ses connaissances.HENRI
TISOT BP n°7 - 75362 Paris - Cedex 08 «
FRANÇAISES, FRANÇAIS,
NE TUONS PAS DE GAULLE UNE DEUXIEME FOIS ! » « Quand on ne reconnaît plus les siens, c'est qu'on n'est plus des leurs. » Louis Pauwels. « FRANCAISES, FRANÇAIS, C'est dans les coulisses de ma vie que je vous convie. Ces coulisses n'ont rien de bien extraordinaires, il faut le dire, si ce n'est que les coulisses d'un théâtre ou de la vie ont toujours quelque chose d'inattendu et que le public ne peut pas soupçonner. Y gisent çà et là des fragments de décor des pièces qui ont été à l'affiche, des parcelles de certains accessoires, des meubles entassés. Tout témoigne du déroulement des pièces qui se jouent ou qui se sont jouées...la veille, l'avant-veille...hier. Bref, avant ! Oui, tout témoigne de l'action du moment ou de l'action passée, y compris la poussière qui a tout submergé et qui nous rappelle sans cesse que nous la rejoindrons tous quoiqu'il arrive. Et quand les pièces sont retirées de l'affiche, tout ce qui accompagnait leurs déroulements finit dans les magasins des accessoires, les caves du théâtre, les coins et les recoins des coulisses. C'est donc à parcourir les coins et les recoins de mon cerveau que je vous invite, dans la mesure bien sûr où cela vous intéresse. Je pense irrésistiblement à cette phrase de Jules Renard : « Les gens sont extraordinaires, ils voudraient que l'on s'intéresse à eux. » Oui, j'ai toujours tout fait pour que l'on s'intéresse à moi. Depuis ma naissance je fais ce qu'il convient d'appeler « l'intéressant ». J'entends encore mes parents me dire : « Arrête de faire l'intéressant. Pour qui tu te prends ? » Oui, pour qui est-ce que je me prends ? C'est peut-être parce que j'ai très vite compris que ma personne n'était pas suffisante pour que l'on s'intéresse à elle, que j'ai entrepris tout jeune de me glisser dans la peau des autres. Me voilà devenu comédien d'une pièce qui s'appelle « Ma vie ». Mais est-ce que ma vie est susceptible d'intéresser le public ? Si oui, qu'il veuille bien me rejoindre en coulisses. Je souhaite lui dévoiler des choses qu'il ne connaît pas et qui me tiennent terriblement à cœur. Une des choses qui est véritablement précieuse à mes yeux, se trouve dans une imposante bibliothèque aux colonnes noires qui encadrent ses portes, et qui marquent ainsi sa forme Empire, tandis que le bois clair de sa matière, annonce le style Charles X. Nous sommes là, à mi-chemin entre ces deux styles. Cette bibliothèque trône dans mon grand salon qui jouxte le petit salon de mon appartement dans lequel j'écris. Sur la troisième étagère du meuble en question, se trouve posée, appuyée contre la photo du général de Gaulle, une petite enveloppe qui contient une carte de visite. Il s'agit là de mon viatique pour l'éternité. Cela semblera naïf, désuet, voire ridicule à certains. Pourtant c'est essentiel à mes yeux. Je crois aux signes. Ils ont souvent ponctué beaucoup d'époques de ma vie. Lire la suite en annexe... |
J'ai retrouvé depuis, également
encore accessible sir DailyMotion, une autre interview d'Henri, par
Mireille Dumas (Vie Privée Vie Publique, 2 avril 2004) : http://www.dailymotion.com/video/xcukxk
La disparition de Suzanne TISOT
Je fus naturellement présent aux obsèques, ainsi que de très nombreux Seynois. A la cérémonie à l'église de La Seyne, on vit Henri très actif, voulant lui-même décider de la position de telle gerbe ou de tel bouquet de fleurs sur les marches d'escalier du chœur. C'est aussi lui va lire une partie des textes des Saintes Ecritures. Il va même lire un texte du Pape, en imitant au passage la voix de Jean-Paul II !
Pendant qu'il lit l'un des textes, un incident se produit : un portable sonne bruyamment au premier rang, à deux ou trois mètres du cercueil. Cela arrive souvent de nos jours, mais le pire, cette fois, c'est que le bonhomme prit la ligne et commença à répondre haut et fort dans l'église, en ne s'éloignant que de quelques pas. Henri manifesta quelques signes d'énervement, mais continua à lire son texte. Et (alors que tout le monde entendait déjà distinctement la conversation du bonhomme dans son portable) celui-ci se mit à parler encore plus fort, la voix d'Henri le gênant pour entendre celle de son correspondant !! Alors Henri s'interrompit et cria : « Coupez ! » et « Il me semble qu'on peut éteindre son portable au moins une fois dans sa vie ! ». Mais nullement rancunier Henri. Car à la fin de la cérémonie, il alla trouver le bonhomme et, semble-t-il, lui fit une geste de pardon et l'embrassa.
Au cimetière, on vit Henri avoir des réactions très contrastées. Profondément abattu par moments, comme on le comprend, il va aussi reprendre toute son assurance devant les amis en disant par exemple : « Mais oui ! Je remonte à Paris demain, et puis je reviens la semaine prochaine à Sanary, avec mes cages de canaris ! Et la vie continue ! ». Mais ce ne fut pas si facile en réalité. Car, de la perte de sa mère, il ne s'en remettra véritablement jamais. Sa mère était à ses yeux la seule femme parfaite, la seule qui, de toute sa vie, était susceptible d'être aimée de lui.
Se trouvant seul dans son grand appartement de la rue de Courcelles, il nous dira avoir eu des réactions incontrôlables. Il va souvent maudire Dieu de lui avoir pris sa mère. Ainsi, descendant prendre sa voiture dans le parking souterrain de son immeuble et réalisant que sa mère n'est plus derrière lui comme auparavant, il va gueuler « SALAUD ! » dans le parking, à l'attention de Dieu...
Ci-dessous, la carte qu'il
m'envoya pour me remercier de ma présence aux obsèques de
sa mère à La Seyne. « C'est dur ! On m'a
volé ma mère ».
Et le texte qui ccompagnait cette carte, texte qu'il avait lu lors des obsèques religieuses de sa mère, par deux fois, à Saint-Philippe du Roule, à Paris, puis à Notre-Dame du Bon Voyage, à La Seyne :
A
ma mère,
Suzy Tisot, ce mardi 4 juillet 2006, en l'église Saint Philippe du
Roule à Paris - « Sainteté », a-t-on demandé à Benoît XVI, « quelle est la chose la plus importante que vous souhaitez transmettre aux jeunes ? » Il a répondu : « Je voudrais leur faire comprendre que c'est beau d'être chrétien. » Oui, c'est beau, c'est très beau, c'est magnifique d'être chrétien, surtout quand tout va bien, que tout roule comme on dit. Mais quand tout va mal, ce n'est pas facile. C'est dur, c'est très dur. On a beau avoir la foi. Les gens me disent : « Vous avez de la chance, vous avez la foi ! » Ce qu'ils ne savent pas c'est que le muscle, le moteur même de la foi, c'est le doute. Surtout quand on perd les siens et en particulier sa mère. Albert Cohen a bien dit : « Les fils ne savent pas que leurs mères sont mortelles. » Moi, je savais, que ma mère était mortelle mais je ne pensais pas qu'elle mourrait un jour. Pour pallier le doute il y a les Ecritures, l'Ancien comme le Nouveau Testament, la Torah. Tertullien disait que « la foi se nourrit de la compréhension des Ecritures. » Oui, mais les chrétiens ne lisent pas les Ecritures, ils sont chrétiens par science infuse. Voilà pourquoi Jésus nous tend un terrible piège en Matthieu 16 : « Au dire des gens qu'est le Fils de l'homme ? » ... Jean-Baptiste - Elie - Jérémie ou quelqu'un des prophètes. « Mais pour vous, qui suis-je ? » - « Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les Cieux. Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. » Et en fait, si nous sommes tous réunis autour de ma mère empli de ce même amour qu'elle nous a elle-même porté, c'est grâce à Simon-Pierre. Sans lui, pas d'Eglise, d'ecclesia, d'assemblée. Un autre passage des Ecritures me va droit au coeur. Dans l'Evangile de Jean 6, Simon-Pierre, encore lui, trouve le mot que nous devrons dire à Jésus après qu'Il eût dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. » - « Ce langage est trop fort, qui peut l'écouter ? » récrimine-t-on dans l'assemblée. Oui, avouons-le, ce n'est pas facile à saisir tout cela, d'ailleurs ce jour-là nombre de ses disciples se retirèrent et Jésus demanda au Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons, nous, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Ma foi chevillée à celle de Simon-Pierre tient en peu de mots : « On peut me raconter tout ce que l'on veut mais pour moi Jésus le Christ ne peut pas avoir menti à propos de la Résurrection. La seule chose dont je suis sûr et certain, ma tête à couper, c'est que Jésus-Christ ne peut pas être un menteur, Il a tous les pouvoirs à mes yeux sauf celui de mentir. C'est même le seul pouvoir qu'Il n'a pas, celui de ne pas dire la vérité. » Le maître du mensonge ça n'est pas Lui. Jésus a dit: « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Moi, je ne sors pas de là. C'est ça ma foi même si je ne comprends plus rien à rien à cette heure: « Je mets mon espoir dans le Seigneur, » dit le Psaume 129, « je suis sûr de sa parole. » Ainsi, pauvre de moi, ici, avec mon terrible désarroi, là, devant ma mère enfermée dans cette boîte, devant ma « mère-belle » selon une expression de Frédéric Mistral, ma mère avec qui durant 27 ans j'ai partagé la vie après la mort de mon père en 1979, de telle sorte qu'après m'avoir donné la vie, elle est devenue la femme de ma vie, je me présente à vous déchiré, déchiqueté, écorché, ensanglanté par ce sort, ce destin qui est le même pour nous tous, mais pourtant, je crois, oui je crois de toutes mes forces que je reverrai un jour ma mère, Félix mon père et tous les miens dont Marguerite, ma merveilleuse grand-mère ! Ma mère m'a porté neuf mois durant - moi, sur la fin de sa vie, je puis dire que de clinique en clinique, je l'ai porté à bras le corps un long, long trimestre durant. Sur une tombe voisine de celle où ma mère va reposer à La Seyne-sur-Mer juste à coté de mon père Félix Tisot avec qui elle a vécu un bonheur total et ineffable durant 45 ans, et aux côtés de Malou, la sœur de mon père, j 'ai lu une phrase inscrite sur du marbre. Cette phrase est si touchante dans sa simplicité naïve, elle dit : « c'est si beau une maman que même Dieu en a voulu une ! ». En fait, voyez-vous, Dieu savait ce qu'Il faisait lorsqu'il a créé l'être humain. Il nous a tous soumis à l'angoisse, à la détresse et à la désespérance devant cette mort totalement inacceptable et incompréhensible, parce qu'il savait que plus l'homme se montrerait pitoyable plus il serait grand ! Amen. |
La disparition de Marius AUTRAN
Seulement quelques mois plus tard, le 20 janvier 2007, de fut mon père, Marius AUTRAN, qui disparut. Je téléphonai la nouvelle à Henri, qui s'excusa ne pouvoir se déplacer à La Seyne pour les obsèques. Mais, quelques heures plus tard, il me rappela pour me dire qu'il avait écrit un texte dont il souhaitait qu'il soit lu à la cérémonie au cimetière.
Texte écrit par Henri TISOT à l'occasion de la disparition de son vieux maître, le 20 janvier 2007 :
Première invitation d'Henri à dîner chez nous, au quartier Bastian (16 juillet 2007)
Henri
avait accepté, pour la première fois, une invitation
à dîner chez
nous à Bastian. Et ma belle-sœur Geneviève et son
compagnon, de passage à La Seyne, étaient aussi
conviés au repas.
Quand
on annonça à ces derniers qu'on leur réservait une
surprise pour le dîner, et que la surprise c'était... la
présence d'Henri TISOT, ma belle-sœur en fut ébahie
et nous le fit répéter : « Henri TISOT ! Non ? Pas
possible ! HEN-RI TI-SOT !! ».
Henri arriva avec un cadeau (un assortiment de fruits en verre coloré) et aussi un petit coffret métallique dans lequel il transportait avec lui ses documents les plus précieux, et dont il ne se séparait probablement jamais.
La conversation porta, bien sûr, sur des sujets divers et variés. Je me souviens, entre autres, qu'il sortit de son coffret, une lettre manuscrite que Brigitte Bardot lui avait écrite l'année précédente, après la disparition de sa mère. Une lettre usée par le nombre de fois qu'il avait dû la déplier, la lire et la replier à chaque ami qu'il rencontrait. Une lettre qui se terminait par « Je l'aime, je t'aime - Brigitte Bardot ».
Au cours de la conversation, il nous
rappela aussi qu'il détestait les flatteurs médiocres,
ceux qui
cherchent à l'approcher et à lui parler, mais n'ont en
fait rien à dire. Et il ne se
gêne pas pour les envoyer promener sans ménagements.
Exemple, sur le port de Sanary :
Henri et Jean-Claude | Henri et Jean-Claude |
Henri, Jean-Claude et Yolande | François, Henri et Geneviève |
Henri TISOT, 9 septembre 2009, inauguration des Archives Municipales Marius AUTRAN |
De gauche à droite : Geneviève LEVY, Députée du Var, Pierre-Olivier AUTRAN, Henri TISOT, Yolande AUTRAN, Jean-Victor AUTRAN, Jean-Claude AUTRAN, Marc VUILLEMOT, Maire de La Seyne-sur-Mer, Annie CATTANEO-CHEVAILLIER |
Henri TISOT avec deux journalistes de La Seyne |
Seconde invitation d'Henri à dîner chez nous, au quartier Bastian (23 juillet 2010)
Nous avions, ce soir-là, des invités de marque puisque, avec Henri, nous avions aussi Marc VUILLEMOT, maire de La Seyne, ainsi que Jacques GIRAULT, historien et ancien ami d'enfance d'Henri, et son épouse Dany GIRAULT.
Dès l'apéritif,
sur la terrasse, Henri arrive à glisser dans la conversation
quelques vers du Misanthrope
et, surtout, il nous déclame ce fameux texte : « De Gaulle
parle aux Français depuis le paradis. », en imitant bien
sûr la voix du Général.
Voici quelques photos inédites de ces instants inoubliables :
Quel dommage de ne pas avoir filmé pour avoir aussi le son. Je pensais que l'occasion de l'écouter se présenterait de nouveau. Mais comment pouvions nous imaginer qu'il ne lui restait qu'à peine 12 mois à vivre....
Voilà déjà
beau temps que je m'en suis allé
Prendre de la hauteur en quittant l'Elysée Mais je suis toujours là, car même au paradis Mon ombre plane encore au-dessus des partis J'ai l'impression parfois que je suis en exil Un peu comme en quarante, à Londres, chez Churchill Quand je fis le grand saut par-dessus le Channel Pour lancer mon message : après le saut, l'appel ! Autrefois j'avais dit : « Ce qu'après moi je crains Ce n'est pas un grand vide, hélas, c'est le trop-plein » Oui, mais depuis la France éprise de grandeur A joué de malchance avec mes successeurs D'ailleurs j'ai observé que notre république Concernant ces messieurs a des goûts éclectiques : Elle alterne un grand homme épris d'indépendance Avec un plus petit qui rêve de croissance Après le grand De Gaulle, un petit Pompidou Trois syllabes feutrées qui font juste un bruit doux Un précurseur pourtant que ce fils de bougnats Instaurant malgré lui le premier quinquennat Puis l'Auvergne enfanta un second président Celui qui célébrait la victoire en chuintant On compare, je sais, « Mes Mémoires de guerre » A ses romans de gare et je n'apprécie guère. |
Arriva Mitterrand avec la rose au
poing
Mais son programme, lui, ne l'était pas au point Celui qui combattit ma fonction violemment C'est lui qui l'occupa de loin le plus longtemps Juste après lui Chirac, c'est la farce tranquille Qui étend son bazar hors de l'Hôtel de Ville Lui gaulliste ? Allons donc ! Ce gaulliste a deux balles, Ce Gaulliste a dissous l'Assemblée nationale Mais de moi jusqu'à lui, au moins soyons bon prince, Les présidents étant issus de la province Savaient que c'est grâce aux vaches de ce pays Que la France d'en haut fait son beurre à Neuilly Par un référendum, moi qui fus désavoué Jugez de ma colère à voir ainsi bafoué Un peuple disant « non » à soixante pour cent Et à qui l'on répond : « Ce sera oui pourtant » Moi, dans ce coffre-fort où Trichet s'enveloppe Je ne reconnais plus mon idée de l'Europe N'ai-je donc résisté à la grande Amérique Que pour voir s'installer une monnaie inique De toi pays brisé, pays martyrisé Beau pays outragé, et comme hypnotisé J'attends un vrai sursaut. Et à ton président J'adresse un seul message : Nicolas…Charles attend ! |
et le dîner qui suivit constitua un grand moment de cet été 2010.
Je me souviens qu'au menu nous avions comme plat principal la daube de poulpe (OK pour Henri), précédée de poivrons à la marine (toujours OK) et d'une barbouillade de fèves, préparée par mes soins 3 mois auparavant et conservée au congélateur. Mais là, contre toute attente, Henri s'excusa de ne pas pouvoir en avaler une bouchée... alors que tout le monde, y compris le Maire, avait bien apprécié ce plat bien de chez nous. Je me dis que la grand-mère d'Henri, Marguerite Marro, avait bien du lui en préparer dans son enfance. Mais, les 55 ans à Paris avaient dû changer les goûts d'Henri et lui faire oublier certains plats de son enfance...
La conversation porta d'abord sur Londres (car nous étions arrivés seulement la veille d'une semaine de vacances en Angleterre, avec 2 jours de retard suite à l'annulation de tous les vols Ryanair...). Ensuite, sur La Seyne, avec les informations détaillées de Marc VUILLEMOT sur les nombreux problèmes qu'il avait à résoudre à l'époque. Henri semblait avoir bien apprécié la démarche et le style de Marc VUILLEMOT car - alors que, dès le départ, Henri avait été provocateur à propos de « ce pays de merde » [qu'était La Seyne] - les deux hommes purent s'apprécier et Henri me dira un peu plus tard : « finalement, il me plaît bien ce Maire... ». J'allais oublier de relater le fameux « T'es qui toi ? » que Nicolas SARKOZY lança au Maire de La Seyne lorsque ce dernier vint l'accueilir lors de sa dernière visite officielle sur le territoire de la commune, quelques mois auparavant. [Car Henri me téléphona le lendemain de cette soirée, et lorsque je décrochai, il me lança aussi : « T'es qui toi ? », et je crois qu'il s'en servit encore avec d'autres personnes les semaines suivantes].
Henri nous parla aussi de son Paris « J'aime Paris, je dois tout à Paris [et rien à La Seyne...] », « On n'imagine pas à quel point j'aime Paris », « J'aime le traffic, j'aime la foule. Certains jours, je gare ma voiture place de la Concorde, à l'heure de pointe, et je reste là à lire une heure ou deux dans ma voiture pour goûter ce Paris vivant... », « Je n'ai besoin de rien d'autre que Paris, et je me considère comme un vrai Parisien ».
Et quant à l'Europe, on eût naturellement droit à l'indignation et à la colère d'Henri eu égard à la direction prise par les gouvernements. Et au martèlement de son point de vue : « Monsieur le Président, sortez-nous de l'Europe ! ». Comme je le fis moi-même dans un courrier envoyé à Henri après la parution de son dernier livre (voir ci-dessus) Jacques GIRAULT essaya bien de montrer que, par opposition aux siècles précédent qui avaient vu notamment la France, l'Angleterre, la Prusse, l'Espagne, etc. s'affronter, faisant des millions de morts, nous n'avions plus eu de semblable conflit depuis la création d'une Union Européenne. Mais la réponse d'Henri fut qu'en considérant la crise financière, les délocalisations, la perte de l'identité nationale, etc., qu'il se considérait actuellement comme étant « en pleine guerre ». Et l'on peut penser aujourd'hui que, si Henri avait vécu 3 mois de plus, s'il avait connu la crise majeure de l'Europe et de l'euro de l'automne - dont nous n'avons peut-être encore vécu que le tout début - cela l'aurait encore conforté dans ses idées.
Préface de l'Histoire de la Philharmonique La Seynoise
Début 2010, en prévision du 170e anniversaire de la Philharmonique La Seynoise, qui devait être célébré en novembre, la semaine du traditionnel concert de Sainte-Cécile, je me mis à rédiger une réactualisation du livre que mon père avait écrit, plus de 25 ans auparavant. Au Bureau de La Seynoise, on avait imaginé faire préfacer l'ouvrage par le Commandant Jean-Michel BALLADA, ancien chef de Musique des Équipages de la Flotte, et ancien élève de Marius AUTRAN. Ce dernier ayant décliné ma proposition, pour des raisons parfaitement compréhensibles, le Bureau de La Seynoise suggéra alors le nom d'Henri TISOT. Celui-ci, contacté par mes soins, accepta aussitôt et me proposa un texte, dès le début de l'été 2010. Ce texte, fut utilisé comme préface du livre, sans modification notable. Je crois qu'une seule phrase fut rectifiée, concernant la définition de La Seynoise. Henri pensait que c'était seulement le nom d'une salle (dans laquelle il avait joué à ses débuts), oubliant que c'était avant tout le nom de la Société Philharmonique elle-même. Voici le texte qui fut publié - un texte d'autant plus précieux et émouvant que nul ne pouvait alors se douter que son auteur n'avait plus alors que quelques mois à vivre...
PREFACE DE LA NOUVELLE EDITION (2010)
par Henri TISOT Si on parle à quelqu’un qui n’est pas originaire de La Seyne de « La Seynoise », il en déduira qu’on fait allusion à une habitante de la ville peuplée de Seynois et de Seynoises. En réalité, il n’en est rien. « La Seynoise » c’est une musique, une philharmonique née en 1840 et qui est la plus ancienne de la région. Elle est l’une des trois plus anciennes de France. Mais n’en disons pas plus puisque cet ouvrage va vous conter sa prestigieuse histoire. Ce n’est que par la suite, en 1922, son siège actuel ayant été construit rue Gounod, qu’on la considérera comme salle de musique et salle des fêtes apte à accueillir toutes sortes de manifestations. « La Seynoise » a même été la salle de spectacle qui a vu les débuts d’Henri TISOT, mes débuts. Cela dit, d’aussi loin qu’il me souvienne, tout avait débuté ailleurs, bien avant et dans le sang, oui, dans le sang ! Je devais avoir cinq ou six ans et avec les élèves de ma jeune classe de l’école Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui se trouvait à l’époque, rue d’Alsace, nous devions participer à un exercice d’élèves sur la scène de « La maison du peuple ». On voit encore le nom de cette salle, sur la gauche, lorsque l’on monte vers le cimetière, et qu’on longe le grand parking Martini sur la droite. Nous devions chanter en cœur : « Voici les roses de mon rosier, dans un panier, dans un panier… » Et geste à l’appui, on devait semer des pétales de roses pris dans le panier que chacun nous tenions, et on devait projeter ces pétales comme des graines vers le public. Ma mère m’avait fait confectionner spécialement pour l’occasion, une chemisette de couleur vert amande sur laquelle étaient brodées des raquettes de tennis dont le joli tissu jade était parsemé. On m’avait même conduit à Toulon chez « Rosa », le photographe en renom pour garder un souvenir de cette tenue. Et voilà qu’en scène, en plein milieu du chant, je saigne du nez. On m’évacue et on me conduit « dare-dare » dans le jardin où se trouve un robinet d’eau froide et Toinet, la bonne à tout faire de ma grand-mère qui m’assiste, tente d’endiguer le flot de sang qui macule ma jolie chemisette. Elle place sur ma nuque un mouchoir trempé dans l’eau froide. Rien n’y fait. Quand enfin, le sang cesse de couler de mon nez, on retourne d’où l’on était venu mais c’était trop tard, l’exercice d’élèves était fini. J’avais loupé mes débuts d’artiste. Ce sera partie remise, plus tard et à « La Seynoise », partie de cartes très exactement. Là aussi, il s’agissait de l’exercice d’élèves de fin d’année de la classe du brevet. J’avais alors quinze ans en 1952. Après les classes de cours élémentaire (les appellations n’ont plus guère cours à notre époque, mais ma mémoire les a gardées intactes), j’avais été admis « en moderne », en sixième très exactement et dans la classe de Marius AUTRAN. J’ai gardé de lui un souvenir tout particulier. Autant les professeurs qui furent les miens en même temps que Monsieur AUTRAN, étaient tous sujets à moqueries de notre part, nous, les élèves, ou de critiques tout aussi bien, autant Monsieur AUTRAN ne paraissait pas « discutable » à nos jeunes yeux. Monsieur AUTRAN n’avait pas de tic comme Monsieur Turquay le professeur de français qui disait « chut » - « chut-chut » à tout bout de champ, 134 dans l’heure de la leçon. Monsieur AUTRAN ne nous faisait pas peur comme Monsieur Dary, le professeur de mathématiques qui entretenait la terreur, il n’arborait pas une cravate différente à chaque cours comme Monsieur Faber, le professeur d’anglais et, à l’inverse de Monsieur Laure, le professeur de sciences naturelles, il ne faisait pas de grands gestes qui mettaient en joie toute la classe. Il n’avait pas non plus comme le professeur d’histoire, Monsieur Muraccioli, Corse, de prétention communautariste, bref, Monsieur AUTRAN, faisait figure à nos yeux d’un « prof »… normal ! On ne pouvait rien trouver à lui redire. Il avait l’art de traiter ses élèves comme des êtres ayant le même âge que lui et du coup, dépouillés de nos rôles d’élèves, on se tenait tout naturellement à carreau si je puis dire. Je ne dis pas cela pour faire plaisir à son fils, je le dis parce que je le pense réellement. Pour ce qui est des autres professeurs, j’usais déjà de mon talent d’imitateur et je faisais rire tous mes camarades lors des récréations en mettant en exergue leurs tics. Du coup, les professeurs qui avaient ouï-dire que je les imitais ne s’aventuraient plus à m’interroger, craignant de déchaîner l’hilarité. J’avais trouvé le moyen de me protéger, de me caparaçonner, de me mettre à l’abri, bien que quelquefois je souhaitais être convoqué au tableau en levant le doigt, mais les profs faisaient mine d’ignorer mes demandes. J’ai souffert tout jeune d’un embonpoint qui me différenciait de mes autres camarades, lesquels ne se gênaient guère pour me rappeler à divers moments de la journée mon état : « gros plein de soupe - gros lard - « boudenffle » - bonbonne », j’en passe et des pires. Et lorsque j’étais tout particulièrement mis sur la sellette et agressé et qu’un de mes soi-disant copains se précipitait sur moi, c’est encore l’imitation qui me sauvait la mise. En effet, tandis que l’agresseur tentait de m’impressionner par une attaque inattendue, il me suffisait de prendre la même posture que lui pour le désarçonner dans son élan. En imitant son geste menaçant, je prenais sa place et tandis qu’autour on s’esclaffait, attaqué que j’étais, je devenais attaquant. C’était pratique ! Donc, pour la fête de fin d’année, après l’obtention du BEPC (brevet d’études du premier cycle), il avait été convenu que notre classe de troisième donnerait sur la scène de « La Seynoise », la célèbre partie de cartes de « Marius » de la fameuse Trilogie de Pagnol « Marius-Fanny-César » et j’avais été désigné étant donné mes succès en récitation, pour interpréter le rôle de Panisse. Très vite je compris que j’allais y exceller pour la bonne raison que j’imitais à la perfection Charpin qui a créé le rôle auprès de Raimu dans le film « Marius » mis en scène par Alexander Korda en 1931. Or, mon grand-père Louis TISOT était féru d’enregistrements, tant d’opéras que de succès du moment et il me passait sur son phonographe, le disque en cire de la partie de cartes à tout bout de champ. D’ailleurs, lui seul, selon ma grand-mère Marguerite, avait le droit de remonter le mécanisme du phono, personne d’autre ne devait y toucher. Les trois films cités faisaient les délices des Seynois chaque fois qu’ils étaient programmés à l’Odéon, ou bien au Rex, les deux cinémas de la ville. « Fanny » a été mis en scène par Marc Allégret et « César » par Pagnol lui-même. Bref, j’ai été nourri de Pagnol dès mon jeune âge. C’est Monsieur Troubat, le professeur de gymnastique, qui avait en charge les répétitions qui s’opéraient le plus souvent dans une salle qui se trouvait en sous-sol de l’école Martini d’alors, dont le directeur était Monsieur Malsert lequel était particulièrement craint. On ne le croisait qu’avec déférence. Enfin, le soir de la représentation arriva, j’étais coiffé comme l’était Charpin dans le film, d’un chapeau mou beige et mon ventre avait été emprisonné et enroulé dans une taillole de la même couleur. Et ce qui devait arriver arriva ! Je n’obtins pas un succès, mais un triomphe. Le lendemain, les clients de la pâtisserie familiale firent des gorges chaudes à ma mère de mon interprétation : « Mon Dieu, madame TISOT, votre fils !...C’était le portrait craché de Charpin. Ce qu’il l’a bien refait. On aurait dit lui ! C’est un artiste votre fils ! ». C’est après cette soirée que les filles de l’école Curie qui ne me regardaient pas jusqu’à présent, commencèrent à me faire de légers, de très légers clins d’œil qui me mettaient du baume au cœur. Tout cela je le dois à « La Seynoise » ! C’en était fait, ma carrière artistique pouvait commencer. Il est à remarquer d’ailleurs qu’elle débuta à « La Seynoise » par une imitation au service de la comédie, et cela se produisit à l’inverse plus tard lorsque de la Comédie Française où je fus engagé à 20 ans comme Pensionnaire, je basculais de la comédie dans l’imitation du général de Gaulle. Et encore bien plus tard, en 2000, je fus engagé auprès de Roger Hanin dans la même Trilogie de Pagnol pour jouer auprès de lui le rôle de Panisse. Mais là, je n’eus plus besoin d’imiter Charpin, c’est TISOT qui s’exprimait jusqu’à devenir Panisse en personne selon le public. Fernand Charpin, créateur du rôle d’Honoré Panisse, était né le 1er juin 1887 et moi, je suis né le 1er juin 1937. Il est des coïncidences qui demeurent troublantes pour ne pas dire abusives comme se plaisait à les désigner Louis Pauwels. Toujours est-il qu’aujourd’hui, tandis que je regarde en arrière, je considère que ma vie prit sa véritable direction après cette soirée mémorable de « La Seynoise » en 1952 si je ne me trompe pas. A la suite de quoi, j’entrais au Conservatoire de Toulon où j’appris les bases de ce qui allait être mon métier de comédien avec Armand Lizzani, puis je prenais bientôt le train pour Paris en 1955 et entrais au Conservatoire d’Art dramatique dans la classe de Béatrix Dussane. Après les concours de sortie, j’obtins un second prix de comédie classique dans Sganarelle de « Dom Juan » de Molière et un second prix de comédie moderne dans « La femme du boulanger » de Marcel…. « Pagnol, Pagnol, quand tu nous tiens… » Je fus alors engagé comme Pensionnaire à la Comédie Française en 1957 (j’avais 20 ans) où j’allais demeurer jusqu’en 1960. Puis, ça allait être le tournage pour la télévision, l’ORTF d’alors, du feuilleton « Le Temps des copains » où je campais Lucien Gonfaron, qui reste dans la mémoire collective des Français, et en même temps l’imitation du général de Gaulle, chef de l’État, qui allait me propulser au firmament grâce à « L’Autocirculation » dont un million de 45 tours furent vendus, lesquels brocardaient la politique algérienne de « l’Autodétermination » du général de Gaulle. C’est véritablement après la mémorable soirée de « La Seynoise », au cours de laquelle j’acquis un certain prestige grâce au rôle de Panisse que je compris que le fait d’enfourcher un autre personnage que le sien, permettait de faire route, de faire carrière, bref, d’aller plus loin que l’on aurait pu aller soi-même et tout seul. Il faut imiter plus grand que soi pour véritablement avancer dans la vie. J’ai donc pris pour habitude de me faire accompagner de tous les rôles que j’étais capable d’endosser. Gandhi a dit : « On devient ce qu’on admire ». Il m’arrive de m’interroger : que serait-il advenu de moi sans cette soirée à « La Seynoise » qui m’a propulsé vers mon avenir avec tout ce qu’il a comporté qui n’est certes pas commun ? Sans doute n’aurais-je pas su ou pu prendre le dessus sur les complexes que m’imposaient mon physique et j’aurais rongé mon frein à La Seyne sans avoir la possibilité de sortir de cette chrysalide que j’eus la riche idée d’abandonner dans le train qui me conduisit à Paris, de telle sorte que, débarquant sur le quai de la gare de Lyon, j’étais un homme neuf. Il ne me restait plus qu’à devenir celui que je suis devenu : Henri TISOT. |
A La Seynoise, on me fit remarquer : « Est-ce une préface, ou une biographie d'Henri TISOT ? ». On peut en effet se le demander. Mais, avec Henri TISOT, c'était ainsi. C'était bien de lui.
D'ailleurs, quand le livre parut, début novembre 2010, je lui en avais naturellement adressé un exemplaire dédicacé. Le lendemain, il me téléphone pour me remercier et il me dit : « tu sais, ton livre est épais, je ne te promets pas de le lire en entier, mais j’ai déjà lu MA PRÉFACE, et je me suis régalé !! (Ça aussi, c’était du TISOT...).
Henri et les peintures de son père Félix
J'ai déjà mentionné que Félix TISOT peignait depuis de longues années : des paysages provençaux, des marines, des pointus, des produits de la pêche, des personnages, etc.Je découvris aussi que mon père possédait aussi un recueil de nombreux tableaux de Félix TISOT, intitulé Le Jardin des Oliviers :
Ouvrage réalisé par Henri TISOT et Henry HERMELLIN, Éditions BPC Paris (1983) |
Après le décès de son père, Henri avait organisé une grande exposition à Paris pour écouler un certain nombre de toiles parmi les centaines qu'il avait dans l'appartement qu'il partageait avec sa mère. Tout en en gardant un certain nombre sur les murs des différentes pièces de l'appartement, il essayait encore, au fil des années, d'en vendre grâce à des expositions temporaires ou à différentes petites galeries de peintures, notamment la galerie Notre-Dame à Toulon. Mais il ne fondait que des espoirs limités sur la province : « A Toulon, j'en vends à peine un par an. A Paris, c'est parfois un par semaine. La province est un pays de merde, et pourtant j'y reviens chaque année. Mais on ne peut vivre qu'à Paris ! J'aime Paris ! »
En 2009, Henri offre à Brigitte Bardot, pour son anniversaire, une toile de son père, peinte à Saint-Tropez, sur le lieu de tournage du film qui fit la renommée mondiale de BB, « Et Dieu créa la femme ».Avec l'accord d'Henri Tisot, cette toile sera offerte en 2010 à la ville de Saint-Tropez.
Lorsque j'eus repris des relations régulières avec Henri, il ne manquait pas de m'inviter chaque année, en juillet ou en août, au vernissage des œuvres de son père à cette galerie Notre-Dame de Toulon, devenue ensuite galerie Saint-Louis.
Chaque été, je répondais à son invitation et l'on se retrouvait avec plaisir, avec quelques amis et personnalités du monde des arts et de la politique de la région.
En 2007, une partie des discussions avaient porté sur l'élection récente de Nicolas SARKOZY et sur les grandes réformes qu'il avait entreprises : « C'est bien pour ça que nous l'avons élu » disait Henri, et aussi : « Il en a déjà plus fait en trois mois que "l'autre" en 12 ans... ». Par la suite, on verra que son soutien à Nicolas SARKOZY sera de plus en plus tiède puisqu'il finira par crier haut et fort : « Monsieur le Président, par pitié, sortez-nous de l'Europe ! ».
A cette même exposition de tableaux de 2007, à la galerie Notre-Dame, j'avais repérai un tableau intitulé "Oursins et rougets". Et, à la différence de beaucoup de toiles de Félix TISOT exposées dans la galerie, où le bleu du ciel et le vert argenté des oliviers dominaient, ce tableau comportait certaines nuances de rouge (des oursins) et de rose (de la chair de rouget) qui m'avaient particulièrement attiré. Car cette nuance rose que Félix TISOT avait su reproduire était exactement celle du rouget cuit dans la poêle, que ma grand-mère achetait, après la guerre, sans doute très cher, et auquel "le petit" (moi) était le seul à avoir droit dans la famille. Cette couleur avait su me faire rêver, et « comme on n'achète jamais que du rêve », je retournai quelques jours plus tard rencontrer le directeur de la galerie, Henri HERMELLIN, pour réserver ce tableau (qui n'avait heureusement pas été vendu). Henri, contacté par téléphone, consentit à me faire une petite remise et voilà le tableau en ma possession, tableau dont je fis la surprise à mon épouse, au pied du sapin de Noël 2007.
Même chose en 2008 :
Henri Tisot, devant les peintures de son père. Une exposition lui est consacrée à Toulon jusqu'au 26 juillet |
Même chose en 2009 :
Au vernissage de 2009, nous aurons l'occasion de bavarder Geneviève LÉVY (Députée du Var, 1ère adjointe au Maire de Toulon, et ancienne élève de mon père), Marcelle GHÉRARDI (adjointe, et ancienne élève de ma mère), Nathalie BICAIS, des camarades d'Henri (Marcel NICCOLETTI), ainsi que la sœur de son malheureux copain d'enfance Maurice BONET, etc.
Une anecdote me revient lors de ce vernissage. Un monsieur, amateur de peintures, après avoir bien observé les toiles de Félix TISOT, se tourne vers Henri et lui dit : « Mais, je ne comprends pas, ce peintre Félix TISOT, je crois me souvenir qu'il avait un fils,... qui était comédien... Qu'est-ce qu'il est devenu ? » [sourires dans l'assistance]. En Henri de lui répondre : « Mais c'est moi ! Je suis Henri TISOT, le fils de Félix TISOT ». Et le bonhomme, incrédule, s'éloigna, puis revint (et la scène dura un certain temps) pour lui dire : « Mais alors ce serait vous Henri TISOT ? ». Et Henri de répéter : « Mais oui, c'est moi ». Et le bonhomme s'éloigna, emportant encore apparemment un léger doute...
Voici Henri TISOT,
photographié à l'occasion de cette exposition dans la
galerie Saint-Louis :
Henri TISOT devant quelques-unes des toiles de son
père Félix, 15 juin 2009 Merci à Henri HERMELLIN pour cette photo prise dans la galerie Saint-Louis |
Durant l'été 2009, le Musée Municipal Méditerranéen avait consacré une partie de son espace à une exposition des toiles de Félix TISOT. Henri m'en avait dédicacé le programme. Nous n'avions cependant pas pu aller au vernissage, le 26 juin, mais seulement vers la fin août.
J'avais félicité Henri au téléphone après notre visite, et c'est aussi vers cette époque qu'il me fit parvenir le fameux texte : Félix TISOT "Le dernier impressionniste" :
Félix
TISOT mon père a un jour écrit cette phrase
si prégnante : « Nos yeux s’ouvrent quand ceux des
nôtres se ferment ». Cette citation revenait à ma
mémoire tandis que je déambulais, il y a peu, au
musée d’Orsay à l’étage des
Impressionnistes. La plupart des chefs d’œuvre qui
défilaient devant mes yeux semblaient me faire de
l’œil car je découvrais dans chacun d’eux les
mêmes coloris que l’on trouve dans les œuvres de mon
père aujourd’hui disparu. Oui, « nos yeux
s’ouvrent quand ceux des nôtres se ferment ».
Jusqu’à La Gare Saint-Lazare de Claude Monet où
j’imaginais qu’auraient pu s’enraciner sous sa
verrière, les oliviers des paysages du Midi peints par mon
père, entravant ainsi la bonne marche de la locomotive entrant
dans la gare parisienne. J’étais sidéré.
C’était un fait, Les coquelicots de Claude Monet ou Chemin
montant dans les hautes herbes de Pierre-Auguste Renoir exhalent la
même chaleur qui s’évade des toiles de Félix
TISOT, de même que dans La route de Louveciennes de Camille
Pissarro pourtant couverte de neige. Comment mon père a-t-il
fait pour s’approprier la lumière et les coloris, les
bleus, les ocres, les verts, les blancs, les jaunes, les violets de
Renoir, de Monet, de Pissarro, de Bazille, de Cézanne, de Sisley
et même de Degas pour les projeter dans ses toiles ? Félix
TISOT serait donc « le dernier des impressionnistes » ? Un
jour viendra où il sera reconnu comme tel, j’ai confiance
! Je veux citer une anecdote. Mon père a passé les sept
dernières années de sa vie en compagnie de Suzy ma
mère avec moi à Paris. Le succès de ses
expositions était tel qu’il se plaisait à dire :
« Paris, pour moi, c’est Lourdes ! » Il lui arrivait
parfois de composer ses paysages à Sanary dans le Var quand il y
résidait, mais lorsqu’il revenait à Paris,
observant ses toiles, il se trouvait tout quinaud : « Mince !
Où est passée la lumière ? »
C’était facile à comprendre : dans le Midi inutile
de mettre la lumière dans une toile, la lumière est dans
l’air, elle est ambiante et baigne la toile. Mais une fois rendu
à Paris, on s’aperçoit que la lumière est
restée en bas. A coups de pinceaux, il faut
s’ingénier à reconstituer dans la toile cette
lumière du Midi sans qui les choses ne seraient que ce
qu’elles sont. Félix TISOT, mon père, s’y
attelait alors, rejoignant ainsi par le grand mystère de
l’imagination, la luminance des toiles des grands
Impressionnistes qui s’était imprimée dans sa
mémoire. Ainsi, « ses yeux se sont ouverts quand ceux des
célèbres Impressionnistes se sont fermés ».
Henri TISOT, comédien, le fils du peintre Félix TISOTqui le considérait comme la plus belle œuvre de sa vie. Sacré Papa ! |
Voici quelques autres toiles de Félix TISOT présentées à cette exposition de Cassis.
A propos de cette exposition, il y avait eu malentendu entre le Musée et Henri, car ce dernier comptait dessus pour vendre quelques toiles. Mais les musées ne sont pas des galeries et n'ont pas le droit de vendre les objets exposés. Et le conservateur nous avait dit avoir eu beaucoup de mal à faire comprendre cela à Henri...
Le 12 août 2010, j'assiste encore une fois au vernissage de l'exposition des toiles de Félix TISOT et d'autres peintres toulonnais à la Galerie Saint-Louis. J'y rencontre Mme Eugène TROUILLET (fille de Mme ROPPOLO de La Seyne) qui m'achète un Tome II de la série Images de la vie seynoise d'antan. Et Henri en profite pour m'acheter la réédition du Tome I qu'il n'avait pas. Nous bavardons un certain temps, de La Seyne d'antan, de l'état du monde qui l'inquiète, surtout de l'Europe et de l'euro... Vers 18 h 30, je me prépare à rentrer à La Seyne. Il me dit : « Non, reste encore un peu ». Nous nous rasseyons alors sur un muret et bavardons de nouveau. Il se plaint de quelques importuns qui viennent lui parler et dont il n'arrive plus à se défaire, puis de questions de santé, des problèmes mineurs que nous avons tous, à notre âge, les uns et les autres, de dos, de circulation, d'hémochromatose qui oblige à pratiquer des saignées mensuelles, ce qui nous ramène aux médecins de Molière dans Le Malade Imaginaire... Et je le quitte alors. Pour ne plus jamais le revoir vivant."Hommage à Henri Tisot" par Henry Hermellin et les peintres de l'école toulonnaise
avec la préface de Brigitte Bardot
le jeudi 9 août 2012 à 18 heures 30
Echanges de messages (Questions : Q - Réponses : R) avec divers internautes à propos de Henri TISOT (messages repris de notre ancien "forum" - personnalités locales) (7 juin 2006 - 13 février 2009)
Q1.
Cher monsieur,
Mes recherches sur internet concernant l'œuvre d'Henri TISOT m'ont conduites jusqu'à vous.
J'aimerais savoir si vous connaissez un site officiel sur son travail, un lien direct, je recherche surtout des informations sur ce qu'il a écrit, je suis preneuse de tous renseignements ou pistes que vous pourrez m'apporter.
Très cordialement,
IM
R1.
Bonjour,
Je ne pense pas qu'il existe de site officiel sur Henri TISOT.
Mon site personnel mentionne mon ami Henri TISOT en différents endroits, par exemple à la suite de son engagement contre le projet de constitution européenne : (...) (texte inédit, publié sur mon site en février 2005, avec l'autorisation d'Henri TISOT).
Mais, pour trouver tout ce qui concerne Henri TISOT sur internet, il vous suffit de taper "Henri TISOT" sur Google, et vous obtiendrez actuellement 20 300 réponses dans lesquelles vous trouverez une mine d'informations sur Henri TISOT :
Cordialement,
Jean-Claude AUTRAN
NB. Depuis ce message, bien d'autre sites se sont créés, notamment le Blog de Henri TISOT et une page Wikipedia et, en 2011, en tapant "Henri Tisot, le moteur de recherche Google fournit plus de 69 000 réponses !
Q2.
Monsieur,
Vous est-il possible de faire parvenir mon message à Henri TISOT ?
Je n'ai aucune possibilité de le faire, mon nom ne lui rappellera sans doute rien, mais peut-être celui de mon épouse JF, qui a été au Collège Martini en même temps que lui, il y avait entre autre RM.
Nous avons bien connu la famille Bonnet dont la fille s'appelle Micheline.
Ma démarche est celle-ci : Lorsque la destruction du « cabanon d'Henri » a été effectuée et avant que les gravas ne partent j'ai récupéré les deux plaques « MALOU - FELY » et je voudrai les remettre à Henri, s'il le désire ?
En espérant qu'il vous sera possible de satisfaire ma demande, peut-être avez-vous son adresse ?
(...) Veuillez accepter, Monsieur toute mon admiration pour ce que votre père et vous-même avez fait pour la Seyne et la Provence.
Très cordialement.
AA (Union Provençale du Var)
R2a. (à HT)
Cher ami Henri,
Je me permets de te transmettre ci-joint le message de Monsieur AA, un ancien de Martini, que tu n'as peut-être pas connu, mais qui souhaitait entrer en contact avec toi pour te faire la proposition suivante, que tu trouveras peut-être intéressante :
« Lorsque la destruction du « cabanon d'Henri » a été effectuée et avant que les gravas ne partent j'ai récupéré les deux plaques « MALOU - FELY » et je voudrai les remettre à Henri, s'il le désire ? »
Voir le reste de son message dans le fichier MALOU-FELY.doc ci-joint.
Si tu souhaites donner suite, tu y trouveras aussi toutes ses coordonnées.
(...)
Jean-Claude AUTRAN
R2b. (à AA)
Cher Monsieur,
Merci beaucoup pour vos messages.
J'ai transmis aujourd'hui votre courrier concernant les plaques MALOU-FELY de l'ancien « cabanon d'Henri » à Henri TISOT. Je pense qu'il ne tardera pas à vous répondre. Selon ce qu'il décidera, je pense qu'il vous communiquera lui-même ses coordonnées de Paris ou de Sanary (je ne suis pas autorisé à les diffuser). Mais je peux cependant vous donner son adresse e-mail : (...).
(...) Très cordialement, (d'après votre adresse, nous habitons apparemment presque le même quartier de La Seyne).
Jean-Claude AUTRAN
Q3a.
Merci cher Jean-Claude, j'ai pris contact avec ce gentil Monsieur AA qui me dit que les plaques en question sont en zinc. Je t'adresse ce texte [voir ci-dessous, § coïncidences abusives] qui narre ce qui m'est arrivé il y a peu qui est assez troublant concernant le plomb. Bien affectueusement à toi et à toute ta famille.
Henri TISOT
Q3b.
Cher Monsieur, effectivement nous sommes presque voisins. Merci pour votre réponse et pour avoir transmis mon message à Henri (...).
Veuillez croire à toute ma sympathie, et peut-être un jour le plaisir de se rencontrer. Cordialement,
AA
Q4. (9 février 2009)
Bonjour
Mes arrières grands-parents (M. et Mme Feraud) avaient vendu leur boulangerie pâtisserie aux parents d'Henri TISOT.
Pouvez-vous m'indiquer si cette pâtisserie existe toujours et où se trouve-t-elle ?
Je vous serais reconnaissante de me renseigner, je vous en remercie.
Cordialement.
GV
R4.
Bonjour,
L'ancienne pâtisserie TISOT existe toujours (voir photo ci-jointe prise en juin 2008 lors du concert d'été de la philharmonique La Seynoise, place Laïk).
En haut de la façade on peut lire « ancienne pâtisserie TISOT ».
Je ne savais pas que c'était à M. et Mme FERAUD que le commerce avait été acheté par les parents d'Henri TISOT et je ne sais pas en quelle année. Je crois qu'Henri TISOT y est né, au premier étage, en 1937. Ses parents devaient donc déjà habiter là. Auparavant, la grand-mère d'Henri TISOT (Marguerite Marro) avait une épicerie, mais c'était peut-être dans la maison d'à côté, au n° 1 de la rue Carvin ?
Les parents TISOT ont revendu la pâtisserie en février 1974 (à Albert et France Cataldo, je crois) pour s'installer à Paris auprès de leur fils.
Félix TISOT s'est alors surtout consacré à la la peinture. Mais il est mort peu d'années après, en 1979.
Actuellement, la pâtisserie est tenue par la famille Coussy : Pâtisserie Frédéric Coussy (...)
C'est tout ce que je sais. Si vous voulez d'autres renseignements, je peux éventuellement demander à Henri TISOT que je rencontre 2-3 fois par an.
Cordialement,
Jean-Claude AUTRAN
Q5.
Cher Monsieur,
Je vous remercie de toutes ces informations.
A bientôt peut-être.
Cordialement
GV
Q6 (à HG) (4 février 2010)
Objet : Le temps échappé
Re bonsoir Henri,
J'ai deux adresses e-mail pour Henri TISOT (...)
Finalement, je n'avais pas complètement feuilleté le dernier livre d'Henri TISOT que je t'ai montré. C'est à la page 86 qu'il cite ton nom à propos de l'expression Le temps échappé.
Je t'en adresse ci-joint la copie.
Amitiés,
Jean-Claude
R6.
Merci Jean Claude je vais "oser" écrire à TISOT.
HG
La disparition brutale d'Henri (6 août 2011)
Eté 2011. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais, depuis plusieurs semaines, sans être devin, j'avais quelques inquiétudes. Je savais qu'Henri devait être à Sanary depuis la fin juin, mais contrairement à ses habitudes, il ne m'avait pas appelé. Ce qu'il faisait habituellement, notamment pour me faire partager ses inquiétudes sur l'état du monde et de la France, et de s'insurger contre l'Europe, l'euro, la mort du bon sens dans notre pays, et bien des choses encore.
En quelques mois, on avait vu en effet partir Roger PIERRE, Georges WILSON, Jean FERRAT, Ginette GARCIN, Bernard GIRAUDEAU, Bruno CREMER, Colette RENARD, Julien GUIOMAR, Annie GIRARDOT, Marie-France PISIER, Franck FERNANDEL,..., tous ces acteurs, comédiens, chanteurs de premier plan, mais que, personnellement, je n'avais, pour la plupart, pas connus personnellement. Dans cette catégorie de personnalités, ou de "people", la seule que je connaissais bien, c'était Henri TISOT. Et je ne pouvais donc pas m'empêcher de penser et de craindre qu'un jour..., une triste nouvelle allait tomber au cours d'un journal d'informations télévisées : « Nous venons aussi d'apprendre la disparition du comédien Henri TISOT, survenue à son domicile parisien,... », selon la formule habituellement utilisée pour tous ceux et celles que j'ai rappelés ci-dessus.
En juillet 2011, je devais d'ailleurs écrire à Henri pour lui faire parvenir des documents, des photos, lui poser 1-2 questions, et je devais faire commencer mon courrier par : « Je n'ai pas eu de nouvelles, mais j'espère que tout va bien pour toi... ».
Et c'est alors que, le 6 août, alors que mon courrier était prêt à partir, la nouvelle redoutée arriva : « L'acteur et humoriste français Henri TISOT est décédé dans la nuit de vendredi à samedi vers 3 heures du matin dans sa maison secondaire de Sanary. Il était âgé de 74 ans ». Ce ne fut donc pas à son domicile parisien, ce fut à Sanary, dans son Var natal. La nouvelle fut connue en fin de matinée, mais, ayant été tout le jour absent pour participer à une fête familiale à Aix-en-Provence et rentré seulement vers 20 heures, je ne l'appris que le soir, par l'intermédiaire de plusieurs membres de ma famille, qui venaient de l'entendre de la bouche de Julien ARNAUD, à la fin du journal d'information de TF1. La consternation m'amena à rechercher confirmation et précisions sur des sites d'infos.net, où la nouvelle était aussi annoncée, ainsi que sur Facebook où de nombreux messages avaient déjà été envoyés vers le "mur" d'Henri TISOT depuis la fin de la matinée. Et il y aura encore, pendant les jours suivants, des centaines de messages [voir ci-dessous], témoignages, photos et souvenirs divers.
Le comédien
et humoriste Henri TISOT est mort
Publié le samedi 06 août 2011 à 12H43 |
Le comédien et humoriste seynois, Henri TISOT,
est décédée cette nuit à Sanary photo doc R. U.
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Site internet de Var-Matin |
A partir de 21 heures, j'adressai, moi aussi, un message sur Facebook, puis un second, puis un troisième, puis un quatrième :
- Jean-Claude Autran : Nous sommes infiniment tristes. Il y a un an tu étais venu diner chez nous : daube de poulpe, que tu avais appréciée, et « barbouillade de fèves » que tu avais refusé d'avaler ! Et à l'apéro, tu nous avais déclamé : « De Gaulle parle aux Français depuis le paradis ». Nous regretterons ton immense talent, ton esprit et ton grand cœur. Mais je ne réalise pas encore à quel point tu vas nous manquer. Adieu Henri.- Jean-Claude Autran :
Dernières photos avec Henri TISOT :
Avec Jean-Claude et Yolande | Avec ton ancien maître, Marius AUTRAN, Sanary, 21 août 2001 |
- Jean-Claude Autran : Et nous,
mon Dieu... on continue (Henri TISOT, dans Le Fils du Pâtissier, 1985) :
obsèques de son père Félix
Le lendemain, dimanche 7 août, la presse écrite annonça :
Var-Matin, 7 août 2011 |
Dès le lundi matin, 8 août, lorsque j'appris qu'un dernier hommage pouvait être rendu à Henri à la Chambre Funéraire Seynoise, je fus l'un des 2 ou 3 premiers à m'y rendre. J'y rencontrai Henro Ollivier, cousin et filleul d'Henri TISOT, ainsi que Vincent CURET, un ami d'enfance que je n'avais d'ailleurs jamais revu depuis l'enfance, et qui venait - le hasard - assister ce matin-là aux obsèques de son frère Jean-Louis CURET. Des membres de la famille VINCENT arrivèrent ensuite.
Je pénétrai donc seul dans le salon funéraire pour dire, en toute intimité, un dernier adieu à Henri. Il avait un visage particulièrement paisible, il était beau dans son dernier sommeil. J’ai embrassé son front en lui disant quelques mots d’adieu à l’oreille. Je pense lui avoir dit : « Nous nous reverrons peut-être... », et puis : « ce serait trop beau... ». Mais comment est-il possible, en quelques heures, de passer de l’état d’homme exubérant et plein d’humour, à l’état de statue de cire glacée ?
Et les jours suivants :
Var-Matin, 8 août 2011 |
Var-Matin, 10 août 2011 |
Var-Matin, 11 août 2011 |
Le Point, 11 août 2011 |
Le mercredi 10 août, dès le début de l'après-midi, nous étions naturellement présents devant l'église de La Seyne-sur-Mer, à deux pas de la maison natale d'Henri : la pâtisserie de ses parents. Que d'amis, tous profondément attristés et consternés par cette disparition brutale, d'autant que nombreux étaient ceux qui l'avaient vu quelques jours auparavant et qui avaient même déjeuné avec lui (et l'avaient trouvé en pleine forme, identique à lui-même) l'avant veille ou la veille ! Bernard OUSTRIERES qui était de ceux-ci, résuma bien notre pensée à tous en disant : « Il nous a fait ça ! ».
Je n'ai pas d'autre commentaire sur cette cérémonie émouvante dont la presse dira : « Les Varois nombreux pour les obsèques de Henri TISOT - Plusieurs centaines de Varois, des élus, des amis et des anonymes ont rendu un dernier hommage ce mercredi à Henri TISOT lors de ses obsèques à La Seyne-sur-Mer, sa ville natale » (www.varmatin.com). Plusieurs personnalités varoises ou nationales étaient présentes tels Hubert FALCO et Geneviève LEVY (qui devaient précisément dîner avec Henri chez Marcelle GHERARDI le mardi 9), ainsi que Jean-Sébastien VIALATTE, Raphaëlle LE GUEN, Nicolas DUPONT-AIGNAN et plusieurs de ses anciens amis du spectacle (Corinne LE POULAIN, AMARANDE,...).
Var-Matin, 11 août 2011 |
Et nous l'avons ensuite accompagné jusqu'à la tombe familiale « Le Petit Cabanon Blanc » où il a rejoint ses parents, grands-parents et ancêtres plus lointains.
Nous retournons régulièrement sur sa tombe et lui apportons parfois des fleurs, comme nous le faisons aux membres de notre famille. Mais nous avons eu l'impression d'être pratiquement les seuls à nous intéresser maintenant à cette tombe, à arroser, à retirer les fleurs fanées. Et six mois après la disparition d'Henri, son nom n'est toujours pas gravé sur la pierre...
Depuis qu'il avait créé son profil Facebook, Henri l'utilisait très régulièrement pour faire passer ses messages, ses inquiétudes et ses critiques. Rappelons quelques messages qu'il avait envoyés peu avant sa disparition :
13 juin 2011 :Hélas, le 6 août 2011 à 11 heures :
- Var-Matin : Le Seynois Henri TISOT est décédé dans la nuit de vendredi à samedi vers 3 heures du matin dans sa maison secondaire de Sanary. L'acteur et humoriste français était âgé de 74 ans.
Et dès la fin de matinée du 6 août :Cher Jean-claude,
C'est avec beaucoup de tristesse que je viens d'apprendre la mort d'Henri Tisot, que tu connaissais peut-être très bien, depuis tout petit. Je me souviens de sa présence amicale le jour de l'inauguration des Archives Marius Autran, j'ai beaucoup apprécié sa simplicité et sa gentillesse.
Je me souviens, toute petite, en bas du marché, quand il est arrivé dans une voiture décapotable blanche devant la patisserie de ses parents, tout fier de leur montrer sa réussite. Tous les gamins comme moi étaient autour de la voiture, très impressionnés.
Je voulais partager avec toi cette triste nouvelle, qui m'a surprise autant qu'émue.
je t'embrasse bien fort !
Michelle
Réponse :
Chère Michelle,
Et oui, j’ai appris aussi la disparition d’Henri en fin d’après-midi. Je suis infiniment triste et ne réalise pas encore combien il va nous manquer, par son talent, sonu esprit et son grand cœur.
Je l’avais connu aussi depuis l’enfance. Son visage m’était déjà familier lorsqu’il était dans la classe de 6e de mon père. Ça devait être vers 1949.
Ensuite, lorsqu’il a fait carrière à Paris, on s’était un peu perdus de vue, mais on s’était retrouvés, en 2000, chez lui à Sanary, et mon père nous avait accompagnés. Ensuite, on s’est toujours plus ou moins revus au moins une ou deux fois par an, lorsqu’il venait l’été à Sanary. Il y a à peine un an, on l’avait invité à dîner, et on avait aussi à table Marc Vuillemot, ainsi que Jacques Girault et son épouse. Il avait particulièrement apprécié la daube de poulpe de Yolande, mais, curieusement, il avait refusé d’avaler “ma” barbouillade de fèves que je lui gardais au congélateur (et que tous les autres avaient heureusement particulièrement aimée).
A l’apéro, sur la terrasse, il nous avait aussi déclamé, avec la voix du Général, ce dernier texte : de_gaulle_parle_au_francais_depuis_le_paradis
Et, malheureusement, je n’avais pas eu la présence d’esprit de l’enregistrer une dernière fois au caméscope. Je pensais qu’on allait se revoir encore cette année, et les années suivantes.
Heureusement qu’il avait mis ce texte sur son blog : http://henri-tisot.blog4ever.com/blog/lire-article-373082-2033706-de_gaulle_parle_au_francais_depuis_le_paradis.html
Le pire, c’est que je devais lui écrire aujourd’hui ou demain, pour lui demander si tout allait bien pour lui (comme je n’avais pas encore eu de ses nouvelles depuis son arrivée à Sanary), je devais lui envoyer une photo de classe inédite de l’école Martini, où je l’avais reconnu, pour lui demander aussi s’il se souvenait des noms de ses camarades. Et aussi pour lui demander s’il voulait conserver un de ses anciens textes que j’avais hébergé depuis des années sur mon site internet et s’il ne voulait pas plutôt le remplacer par ce texte plus récent : de Gaulle parle au Français depuis le paradis.
Mon e-mail devait partir ce soir ou demain, lorsque j’ai appris la nouvelle. C’est malheureusement ainsi la vie. Nous n’en sortirons pas vivants.
Merci encore d’avoir pensé à moi avec ton message de ce soir.
Je t’embrasse très fort. A bientôt sans doute.
Jean-Claude
7 août 2011 (sur Facebook : suite)
- CVSL a publié deux photos sur le Mur de Henri Tisot. - avec Henri Tisot.
Janvier 2012
- JCA : Nous sommes le 6 février 2012. Il y a six mois exactement que tu nous as quittés. En ce jour, j'ai tenu à te rendre un hommage très fort en publiant un nouveau chapitre du forum de mon site internet, qui t'est entièrement consacré : souvenirs personnels, rencontres, photos, disques, ouvrages, textes divers, coups de gueule, blog, généalogie, etc. Rendez-vous à l'adresse :Juin 2012 : (Henri aurait eu 75 ans le 1er juin 2012)
J'ai ajouté aussi 88 photos dans un nouvel album "Souvenirs d'Henri Tisot" sur ma page Facebook : http://www.facebook.com/profile.php?id=1529385276
- AFV : Avec Facebook, on touche l'éternité. Un petit signe STP!
- ED : Quelle aventure la vie d'Henri !! mon livre du jour:
"La force de De Gaulle, c'est qu'il parle toujours aux Français ! Je suis entré dans la peau du Général, mais il a fini par avoir la mienne.
Il me tient, il est toujours là dans les recoins de ma personne et, lorsque l'on me voit, on pense à lui. De là, mon amour de la France et sa défense à tous crins. " On devient ce qu'on admire ", dit Gandhi. Cinquante ans après, on me demande toujours : " Est-ce que De Gaulle vous a reçu ? L'avez-vous vu ? Quelle était votre relation ? Je réponds à cela dans ces pages. Certaines choses inconnues des Français se trouvent consignées dans ce livre où mes confessions se mêlent à l'Histoire de notre pays.
Bien sûr, les anecdotes drolatiques, comiques et parfois très émouvantes, je vous l'assure, y fleurissent aussi. Pour preuve : De Gaulle répliquait à ses petits-enfants qui l'imitaient tout en m'imitant : " Taisez-vous Tisot ! " Il fit aussi cette constatation en apprenant que mon deuxième 45 tours s'était vendu à 300 000 exemplaires alors que le premier avait atteint le million : " Tisot baisse, je vais encore me retrouver tout seul ! " Je serai jusqu'à ma mort " l'imitateur du général de Gaulle " et le laudateur du " Grand Charles ", selon Maurice Druon dans sa préface.
Revenant de Baden-Baden dans la tourmente de mai 1968, à Georges Pompidou, son Premier ministre, qui lui demandait : " Où en êtes-vous mon Général ? ", De Gaulle lui répondit : " Je me suis mis en accord avec mes arrière-pensées. " Pareil pour moi. Je mets dans ces pages mes arrière-pensées en avant qu'elles plaisent ou qu'elles ne plaisent pas, notamment en ce qui concerne cette Union européenne qui n'a plus rien à voir avec l'Europe que préconisait De Gaulle.
Bref, j'imite toujours le Général. Et j'en ai du bonheur ! Par ce livre, j'en souhaite autant à la France ! Histoire de ma vie ou livre d'Histoire ? À vous de voir."
- SN : Je ne t'oublierais jamais !!
Arfff tu me manque -_-' ♥
- BP : Ah mon très Henri ! tu me manques beaucoup ! Je pense bien à toi et t'embrasse fort.
- FC : Bonjour, Pourriez-vous partager ce document avec les autres amis de Henri. C'est sans doute sa dernière apparition publique. Il avait si gentiment accepté de prendre part à mon spectacle.
http://youtu.be/27DjIE250W8
J'ai aussi une vidéo très belle en HD de l'enregistrement, chez lui, du début du spectacle
Bien à vous
- JCA : Cher Monsieur, Pardon de n’avoir pas répondu plus tôt à votre message. Sachez cependant que j’ai bien fait partager le document de votre spectacle du 22 octobre 2009 à tous les amis d’Henri au travers de sa page Facebook. J’ai choisi pour cela la date d’anniversaire d’Henri (1er juin). Vous avez probablement vu passer cet hommage (http://www.facebook.com/profile.php?id=100001657938224). Je l’ai également fait partager à un autre groupe de messagerie des amis d’Henri (35 personnes) dont plusieurs m’ont répondu et ont déclaré avoir beaucoup apprécié cet hommage particulier rendu à Henri.
Concernant la vidéo en HD de l’enregistrement, chez lui, du début du spectacle, je serais très intéressé d’en recevoir une copie. Merci de me préciser comment et à quel prix je pourrais l’acquérir.
Bien cordialement à vous.
- FC : Cher Monsieur, c'est un document que je vous donne avec plaisir. Je vous l'envoie par Internet demain ou après demain. Cordialement
- JCA : A la mémoire d'Henri Tisot, qui aurait fêté ses 75 ans demain 1er juin.
J'en profite pour remercier tous ceux de ses amis (Christiane, Colette, Marijo, Anne-Marie, Henri, Henry, Jean-Louis, Laurence, Léon, Pierre, Roger) qui ont participé à l'achat de la plaque qui orne aujourd'hui sa tombe.
- MB : Comme vous nous manquez Henri. Votre étoile brille dans le ciel, je pense à vous.
- MK: Cher Henri , 75 ans que tu aurais eu en ce vendredi 1ier juin ...bonne célébration là haut , avec tes amis les anges , et sans doute de nombreux bons copains
- JCA : Cher Henri, tu aurais eu 75 ans aujourd'hui 1er juin 2012. A cette occasion, le chef d'orchestre, pianiste et compositeur Frédéric Chaslin me prie de faire partager à tous tes amis le spectacle qu'il avait dirigé le 22 octobre 2009 "http://youtu.be/27DjIE250W8", et qui fut sans doute ta dernière apparition publique.
- FG : Joyeux anniversaire !! http://www.dietetique-en-creuse.fr/
- DP : C'est excellent, merci beaucoup de cette délicate attention le jour de son anniversaire.
- PD : un beau souvenir... merci !
- HF : Je pense à lui très fort même s'il m'aimait pas fêter son anniversaire...! Nous ne t'oublions pas. Ton Ami HF
- CL et MJD : Nous aussi, pensons bp à Henri , spécialement aujourd'hui. Merci pour toutes ces pensées affectueuses.
- LR : Je m’associe à vos pensées et à cet hommage.
- JNV : On ne t' oublie pas Henri, RIP où que tu sois, on pense très fort à toi.
- GG : ri nous pensons très fort à vous. La mort n'existe pas vraiment et vous le saviez bien ♥
- LDB : Une pensée pour mon ami Henri Tisot, décédé l'année dernière, dont c'est aujourd’hui l’anniversaire.
- IG : Nous pensons souvent à vous Henri, et aujourd'hui tout particulièrement...
- RR : Henri, tu nous manques beaucoup. On pense fort à toi ... Amicalement ...
- IRK : Joyeux anniversaire henri..que le sgr te comble de ses benedictions
- XHD : très heureux anniversaire !
- EB : Pour Henry.
- KBM : happy birthday
- NCR : Hommage à Henri Tisot il aurait eu 75ans aujourd'hui !
- ED :
- SN : Je ne t'oublierais jamais ! ♥Ton S !
- HF : Mon petit Henri, je pense a toi très fort...............
- SN : Cela fait plus d'1 an maintenant que tu n'es plus là, tu resteras à tout jamais dans mon cœur ♥
- GH : Bonjour, Merci pour votre page Internet concernant Henri TISOT. En 1996, j'avais pris l'apéritif chez lui à Paris et nous étions allé diner ensuite dans un petit restaurant près de la Seine. Je me souviens très bien de sa maman m'ouvrant la grande porte de son appartement; je me souvient avoir été très impressionné par ce lieu ou résidait Henri TISOT à PARIS. Les deux grands canapés se faisant face, les canaris dans la pièce à côté... Je crois qu'il avait déjà sa HONDA à l'époque; nous avons traversé PARIS en passant tout près de la Pyramide du Louvre (Elle-même très présente dans l'un de ses livres). Nous échangions parfois des courriers et je lui demandais ses impressions, ses conseils car j'écrivais alors des textes de chansons. La vie passe vite... J'ai arrêté de chanter et d'écrire et j'ai perdu de vue Henri TISOT dans le début des années 2000. Je garde un très bon souvenir de lui même si, je dois dire, que je ne partageais pas du tout ses opinions politiques. Les contraires peuvent parfois se rencontrer, s'écouter et se respecter. Cordialement.
- JCA : Bonjour, Merci pour votre message. Je suis heureux que mes pages sur Henri Tisot vous aient intéressé. Déjà bientôt un an qu’il nous a quittés. Nous avons perdu un immense talent, une forte personnalité, ô combien attachante avec son franc-parler et ses coups de gueule, et surtout un très grand cœur. Nous avions encore tant de choses à lui dire, et tant de choses à apprendre de lui (Même si nous n’étions pas spécialement d’accord avec ses opinions...). Cordialement.
- GH : Bonjour, Merci Monsieur AUTRAN pour votre réponse. Au delà de vos pages concernant Henri TISOT, votre site est très intéressant et permet également de découvrir une belle ville... (Bien éloignée de la mienne, Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique). Je vous souhaite une bonne continuation. Cordialement.
- JCA : 6 août 2012 : Un an que tous as quittés. Dans notre cœur, à jamais tu demeureras.
HF : j'ai appris
par hasard sur facebook qu'il y avait cette manifestation à
laquelle je
ne peux assister malheureusement étant dans le Var
Suis comme tous les jours en communion avec mon ami Henri qui me manque
terriblement
Amicalement à tous.
JCDG : Desole d'apprendre tardivement
cette ceremonie
Je ne pourrais malheureusement pas etre present
J'espere neanmoins qu'une rencontre entre nous sera organisee
prochainement
Cordialement
12 janvier 2012 : Le dernier hommage qui ait été rendu à Henri dans la presse locale est le suivant :
Var-Matin, 12 janvier 2012 |
6 février 2012 : Voilà six mois qu'Henri nous a quittés. Je mets aujourd'hui en ligne ce nouveau chapitre du "forum" de mon site et j'en informe son groupe d'amis comme je l'avais promis en septembre dernier. J'écris aussi un message sur Facebook : « Hommage à Henri TISOT, six mois après sa disparition », avec un lien vers cette page de mon site internet, et je crée un nouvel album « Souvenirs d'Henri TISOT » dans mon profil Facebook, dans lequel je copie la plupart des photos présentées ici.
Cher Henri, nous sommes toujours aussi tristes. Nous avions encore tant de choses à te dire et tant de choses à apprendre de toi !
Tu
auras été une créature unique, par ton destin singulier, ton talent
exceptionnel au
théâtre et au
cinéma au cours d'une carrière insolite,
ta
voix colorée et énergique, ton impertinence mordante, ton
authenticité, ta générosité, ton audace et
ton humilité.
Tu nous a fait l'honneur de ton amitié.
Nous ne t'oublierons jamais, Henri !
Jean-Claude AUTRAN
Suite des réactions d'hommages à Henri :
6 février 2012 :
- PD : Monsieur,La crèche d'Henri Tisot |
- LR : Quel travail. Merci de partager avec nous tout cela.
7-24 février :
- CLP : Cher Jean-Claude,
- JCA : Bonjour Corinne,
- CLP : Merci cher Jean claude ! Corinne.
- CLP :
Cher Jean-Claude, grâce à votre plan j'ai bien trouve la tombre d'Henri, mais j'ai été trés peinée en constatant que son nom n'était pas gravé. Aucune photo non plus... Cela m"a semblé étrange au bout de tant de mois ? Sans doute y a t"il une explication ? tenez moi au courant s'il vous plait. Merci encore pour vos explcations et votre gentillesse.
- JCA : Bonjour Corinne,
- DP : Bonjour à tous,
- PD : Proposition aux amis
d'Henri
- LR : Excellente idée ! Je m’inscris. Laurence
- JCDG : Je suis partant ! ( pour une ou deux personnes à confirmer ). Bravo pour cette heureuse initiative ; amicalement, Jean.
- HF : Merci de cette proposition avec les amis de Notre Henri.
- DP : Je ne suis malheureusement pas là à cette date mais serais en pensée avec vous. Danielle.
- PD : Chers amis d'Henri
- JCA : Cher ami,
- AFV : Avec Facebook, on touche l'éternité. Un petit signe STP ! Anne.
- CVSL a publié une photo sur le Mur de Henri Tisot. Christian.- MC : Bravo, Jean-Claude cela nous permet de penser que HENRI TISOT est toujours parmi nous. Mariette.
- JCA : Je suis passé hier encore devant la tombe d'Henri au cimetière de La Seyne (photo). Son nom n'est toujours pas gravé sur la pierre au-dessous de celui de ses parents et grands-parents. Comment cela se peut-il après plus de 6 mois ?
- HF : Je partage votre étonnement, je suis aussi allé le voir et je suis consterné que les héritiers ne bougent pas ! Messieurs faites quelque chose pour sa mémoire, c'est HENRI TISOT !
28 février :- LM : Cher Ami d’Henri TISOT, où en est-on avec le projet de théâtre + dîner le 3 mars ? Léon.
- PD : Chers amis,3-7 mars :
- JCA : Chers amis,
- ED : a publié une photo sur le
Mur de Henri Tisot. Quelle aventure la vie d'Henri !! mon livre
du jour :
Les 3 Henri : Henri Hermellin, Henri Tisot, Henri Fabre |
15-17 avril 2012 :
- HF : Vous
avez notre accord. Je pense que la famille d Henri a mal pris aussi mes
remontrances ! Amicalement.
-
LR : Bonjour, Je comprends parfaitement la réaction de la
famille d’Henri. Donnons-leur le temps dont ils ont besoin.
-
PD : Bonjour Jean-Claude. Je suis toujours partant pour aider pour une
plaque. La 3ème proposition me plait davantage : Henri - Dans le
cœur de tes amis - A jamais tu demeures (...). Amitiés.
-
HH : Cher ami d'Henri, je suis d'accord pour participer à cette
plaque, j'aime bien la troisième proposition, je vous envoie ma
participation et si cela n'est pas assez, n'hésitez pas à
nous demander un supplément. Bien à vous,
dans le coeur de notre ami Henri Tisot.
- JLR : Bonjour, justement
je voulais vous écrire pour savoir ou on en était avec la
photo comme plus de nouvelles. Moi je suis tout à fait d'accord
dites-moi ce qu il faut y faire SVP et ou envoyer l'argent. Pas de
soucis ! comme je lui disait souvent pour le faire rouspéter !
Merci de vous occuper de tout ça.
5 mai 2012 : [message au groupe d'amis d'Henri]
Chers amis
d’Henri,
Compte
tenu des réponses que j’ai reçues après mon
dernier message (15 avril), j’ai fait graver une plaque avec
l’inscription suivante :
et je l’ai déposée hier sur la tombe d’Henri (photos ci-jointes).
Je
n’ai pas pu donner suite à mon projet initial de croix en
plexiglas, car techniquement, on ne pouvait pas y ajouter une
inscription aussi longue et j’ai donc pris l’initiative de
faire graver cette plaque en granit en forme de coeur, de 30 cm x 30
cm. J’espère qu’elle vous conviendra aussi.
Si
la dizaine d’amis qui ont donné leur accord pour
s’associer à ce geste en la mémoire d’Henri
veulent bien m’adresser 15 euros chacun, cela équilibrera
à peu près l’avance que j’ai faite.
Voici
mon adresse pour envoyer le chèque : Jean-Claude Autran (...).
Bien cordialement à vous, dans le coeur de notre ami Henri Tisot.
Jean-Claude Autran
PS.
Vous constaterez sur les photos que, la semaine dernière, les
héritiers ont fait apposer un portrait couleur d’Henri.
Un
grand merci à tous ceux, dont les prénoms suivent, qui
ont bien voulu participer financièrement à l'achat de
cette plaque :
Christiane, Colette, Marijo, Anne-Marie, Henri, Henry, Jean-Louis, Laurence, Léon, Pierre, Roger |
5-6 mai 2012 :
-
JCA : Chers amis, Notre ami Henri Tisot aurait fêté ses 75
ans, aujourd'hui 1er juin 2012. A cette occasion, le chef d'orchestre,
pianiste et compositeur Frédéric Chaslin me prie de faire
partager son spectacle du 22 octobre 2009 au théâtre des
Champs Elysées : "http://youtu.be/27DjIE250W8"
qui fut sans doute la dernière apparition publique d'Henri
Tisot. Amitiés,
-
JCA (à AMJ) : Chère amie d’Henri, Votre
contribution à la plaque déposée sur la tombe
d’Henri Tisot m’est bien parvenue aujourd’hui. Soyez
en remerciée. Bien cordialement à vous, dans le
cœur de notre ami Henri. PS. Merci également pour cette
superbe carte des escaliers de la Butte. Henri aimait tant Paris,
à qui il devait tout, ou presque. Si vous aviez un jour
l’occasion de passer par La Seyne-sur-Mer, n’hésitez
pas à me contacter : je pourrai vous conduire à la tombe
d’Henri, j’habite tout près.
- AMJ : Monsieur
Autran, bonsoir, Merci de votre délicatesse à
m'écrire, c'est un peu d'Henry qui revient ce soir. Ce serait me
répéter qu'il me manque tant ; c'est avec tout mon coeur
que je vous l'ai adressé ; figurez vous que je le croyais
à Paris et je n'osais point l'importuner ; nous nous
écrivions par mail ; alors que j'étais chez ma
mère à Toulon ! ; maman était une fan d'henry
depuis ses débuts ; elle gardait ses premiers articles ;
hélas je les ai cherché à son décès
(celui de ma mère) mais je n'ai rien trouvé; ma
mère avait la maladie d'alzheimer et distribuait ses souvenirs
aux personnes amies qui venaient la voir ! Eelle disait aux
débuts de sa maladie : il faut que la pensée circule et
vive ; je descends à Toulon le 26 juillet ; si vous êtes
là au mois d'août, vous me confirmez une pensée que
je m'étais promise de réaliser : me recueillir sur sa
tombe ; je vais aussi sur celle de Raimu et je lui parle ; ce doit
être magnifique au Paradis, les imaginez vous jouer la partie de
cartes ??? Quand à la carte elle m'a interpellé
immédiatement ; oui j'imaginais vraiment Henry grimpantla
butte , humant l'air de montmartre ; jovial, y allant de tout son coeur
allégrement. Voilà je ne voudrais pas vous prendre trop
de temps ; merci pour tout. Bien cordialement. Anne-Marie
Le fils du pâtissier
Il a été le rire, il a vaincu les larmes ;
Sa muse a soulevé le voile noir des drames ;
Pétillant, triomphant sur toutes les pistes
Son grand talent rendait modeste l’artiste.
La touche romantique de ses dialogues
Rendait, noble, l’interprétation du monologue,Sa voix chaude aux saveurs soleil midi
Chantait les mots avec un goût de paradis.
Aux quatre horizons planétaires porte-drapeau
L’acteur réaliste soulevait tous nos maux.
Joyeux, fier, levait haut les bras tel le ravi
Disant à la cantonade « je vous ai compris » !Fidèle, loyal, écoutait, l’inconnu, ses amis,
Sa soif de l’absolu, étoile, conduisant sa vie.
Amoureux des belles lettres, des boutades,
Raimu, Pagnol, compagnons de ses ballades
Sur la scène ou à l’écran, viennent l’accueillir
Dans la Maison où il aimait se recueillir.Le célèbre fils du pâtissier, par sa simplicité,
Savait manier la pâte de l’être avec piété ;
Près de sa maison, aux senteurs sucrées,
L’âme provençale bien née, de pureté, s’étoffait,
La plume, compagne de ses nuits parfumées,
Le conduisait vers les sentes de la félicité.Son inépuisable source puisée à l’Eau de Vie,
Au langage originel, nourrissait son vif esprit ;
Le respect de l’humain ancré dans son coeur
Ouvrait sa pensée vers le Verbe Sainte Fleur ;
Fidèle à lui-même, offrant au jour sa valeur,
Contemplait, méditait l’oeuvre du Créateur.De sa vie … il ne voulait pas en faire une histoire.
Un jour grave, il choisit de lui retirer sa gloire.
Cet instant lui appartient, il traçait son destin,
Soulevait ses racines dans le sillon du chemin.
Tel un grand sage, ne se retirait pas du monde,
Entrait dans l’infini cercle à l’éternelle ronde.
Respectueux des autres, respectueux de lui,
Sur la pointe des pieds, humblement est parti.
Sans fausse note, le coeur serein, empli de paix,
Il a rejoint Celui et ceux qu’il a tant aimé.
Dans la Grande Maison paisible des Justes,
Au centre de la piste, s’incline l’âme auguste.Simplement, en silence, il a tiré sa révérence,
Reposé sa main dans La Main avec déférence.
Le souffle éteint, les doigts croisés sur le Livre Saint,
L’acteur-apôtre, en paix, rejoint la Table du Festin.
La flamme de son souhait le plus ardent se réalise
Le Verbe en communion avec l’Esprit l’universalise.
Henri à rejoint son Ange
Le 6 aout 2011
Hommage à Henri Tisot
Ami silencieux, toujours présent dans la joie et dans les tourments
Il est parti, son oeuvre est là et accompagnera mes pas.
Anarella
31-08-2011
- JCA : Bonjour Anarella, J’ai été heureux de faire votre connaissance. Ce fut un geste tout à fait naturel mais cependant émouvant que de vous conduire à la tombe d’Henri. Henri est toujours bien présent pour nous. Que son souvenir et son œuvre accompagnent encore longtemps les pas de ses amis ! Un grand merci pour votre poème « Le fils du pâtissier ». Il exprime tellement bien, avec naturel et franchise, ce que vous ressentez et ce que nous ressentons tous d’une manière ou d’une autre. C’est un très beau geste de votre part que de l’avoir écrit pour Henri. Tout comme le cadeau que vous lui avez fait de la lanterne et de la flamme éternelle. Comme promis, je vous adresse ci-joint les photos prises devant la tombe d’Henri. Mon épouse et moi continuerons à nous rendre régulièrement sur la tombe d’Henri et de sa famille et veillerons à ce que la bougie continue à brûler. Je vous en tiendrai informée. Au revoir. Bien cordialement à vous. Jean-Claude.
-
AMJ : Madame Monsieur Autran bonjour, merci pour vôtre
délicatesse et les moments riches en émotions, merci pour
les photos inoubliables souvenir, merci de veiller sur les bougies,
lorsque je remonterai à Paris je vous en enverrai, il y a des
religieuses qui les vendent en gros, passez un bon week end,
l'âme d'Henri grâce à vous sera éternelle
très bon souvenir à tous les deux cordialement.
Anne-Marie.
14 septembre 2013 : La
tombe d'Henri Tisot est mentionnée sur le site "Cimetières de France et
d'ailleurs" (https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3932)
avec les commentaires suivants :
Surprenant
qu'il y ait encore doute sur l'année de naissance de Félix Tisot. Les
tables décennales accesibles en ligne n'indiquent aucune naissance de
Tisot à La Seyne entre 1903 et 1913. Les parents de Félix (Louis Tisot
x Marguerite Marro) ne se sont mariés à La Seyne que le 29 avril 1913.
Il n'y a pour moi aucun doute que Félix Tisot est né le 11 août 1914 à
La Seyne. D'ailleurs, mon père, né en 1910, avait cotoyé Félix Tisot à
Ferryville (Tunisie) [leurs pères travaillaient à l'Arsenal pendant la
guerre de 1914-1918] et Félix avait, dans le souvenir d'enfant de mon
père, quelques années de moins que lui. Ci-après une copie de l'acte de naissance de Félix Tisot. Aucun doute n'est plus permis.
JCA
Acte de naissance de Félix TISOT (Archives municipales de La Seyne) |
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