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Jean-Claude AUTRAN
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Archives familiales : Textes de chansons

Chansons rétros (1600-1929)

 

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A voir aussi :


À la cabane bambou
À la Martinique
À Paris, l'est une vieille
Aux marches du palais
Avec l'ami Bidasse
Boire un petit coup
Bou-dou-ba-da-bouh
C'est à boire... Il est des nôtres
C'est elle qui pilote
Coupo santo
Derrière les volets de ma petite ville
Du moment qu'on n'en sait rien
Elle s'est fait couper les ch'veux
Fanchon
Frou-frou
Je cherche après Titine
Jean de la Lune
L'hirondelle du faubourg
La caissière du grand café
La casquette du père Bugeaud
La chanson du cabanon
La complainte de Mandrin
La fille du bédouin
La jambe en bois
La Paimpolaise
La petite Tonkinoise
La valse brune
Le coeur de Ninon
Le printemps chante
Le raccommodeur de faïence
Le Roi a fait battre tambour
Le Roi Renaud
Le temps des cerises
Le trompette en bois
Les chevaliers de la Table Ronde
Les cigognes sont de retour
Les deux gendarmes
Les fraises et les framboises
Les gars de la Marine
Les montagnards
Ma Normandie
Moi-z-et mon chien
Mon homme
Nini Peau de chien
Nuit de Chine
Oh ! Nom de Dieu !
Pétronille, tu sens la menthe
Plaisir d'amour
Pouet-Pouet
Ramona
Sous le soleil marocain
Sous les ponts de Paris
Tu verras Montmartre
Un bal chez le ministre
Viens Poupoule

Pourquoi ces titres plutôt que d'autres ? Tout d'abord - dans le cadre d'un site internet consacré à l'histoire - nous avons plutôt retenu ici des chansons anciennes, antérieures à l'époque Aznavour - Brassens - Brel - Gainsbourg, etc. (Ces dernières sont très facilement accessibles sur les nombreux sites internet consacrés à la chanson française). Nous avons préféré rassembler des titres de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. Mais mourquoi ceux-ci plutôt que d'autres, parmi les centaines qui ont marqué cette époque ? Simplement parce que c'étaient ceux que chantonnaient ou fredonnaient plus particulièrement nos parents, notre grand-mère ou notre grand-oncle, et aussi ceux des vieux disques "78 tours" que nous avons encore conservés. Mais si les titres de ces chansons, ou des fragments de leurs paroles, sont aujourd'hui encore dans la mémoire de certaines personnes, leur texte intégral (ô combien rétro !) a été très souvent oublié. Il était donc intéressant de le retrouver ou de le déchiffrer.
 
NB. Certains de ces textes peuvent être soumis aux Droits d'Auteur et sont donc absolument réservés à un usage privé ou éducatif.
 


 

À la cabane bambou
"Lamentations d'un nègre"
Paroles et musique de Paul MARINIER (1899)
Interprètes : Félix MAYOL (1910), ANDREX (1952)
 
1
Moi, bon nègre tout noir, tout noir,
De la tête aux pieds, si vous voulez voir,
Venu à Paris, pensant rigoler ;
Mais moi bien trompé, toujours m'ennuyer,
Aussi, gros chagrin, moi le dire à vous,
Vouloir retourner chez nous.
au refrain
2
Moi mis à la mode française,
Parce que moi forcé, mais pas être à l'aise
Avec pantalon et tout le fourbi :
Bretelles, faux-col et souliers vernis
Moi aime bien mieux la mode de chez nous
Avec pas de costum' du tout
au refrain
3
Moi pour fair' partir mon ennui
Été Moulin-Rouge, Casino d' Paris,
Avoir vu p'tit' femme chahuter beaucoup ;
Mais moi préférer danseus' de chez nous
Qui r'muent leur bedon sens dessus dessous
Et leur gros derrière itou.
au refrain
4
Pourtant emm'ner en m'en r'tournant
Jolie petit' femme avec corps blanc,
Moi f'rai avec elle famille au complet
Petits enfants couleur café-au-lait
Moi, pour bien remplir mes devoirs d'époux
Lui donn'rai baisers bien doux !
au refrain
Refrain
Où ça ? (parlé)
À la caban' bambou bambou,
À la caban' bambou, you !
À la caban' bambou bambou,
À la caban' bambou, you !



 

A la Martinique
"Chanson nègre"
Paroles adaptées par Henri CHRISTINÉ
Musique de George M. COHAN (arrangée par Henri CHRISTINÉ) (1912)
 
Y avait un négro
Tout jeune et déjà costaud
Qui, venant d' la Martinique
Entra comme sa soeur
Chez un' marchande de fleurs
Qu'avait un' joli' boutique
Il eut comm' vêt'ment
Un costum' rouge éclatant ;
Ell' lui dit : C'est épatant
Ca t'rend plus joli
Que l'costum' de ton pays.
Le p'tit négro répondit :
 
À la Mâtiniqu', Mâtiniqu', Mâtiniqu'
C'i ça qu'est chic (bis)
Pas d'veston, de col, de pantalon
Simplement, un tout petit cal'çon
Y' en a du plaisir, du plaisir, du plaisir
Jamais malad', jamais mourir !
On ôt' le cal'çon pour dîner l' soir
Et tout l' monde est en noir !
 
Yaha ! Yaha ! Yaha !
Au bout d' quelques jours
Il avait l' coeur plein d'amour
Pour sa patronn', Mam'zell' Blanche
Mais n'ayant pas d'espoir
Il avait des idé's noires
Qui lui causaient des nuits blanches
Et tout en se moquant
Elle lui dit : Mets des gants blancs
D'mand' ma main à mes parents
Et puis à la mairi'
Tu d'viendras mon mari !
Il lui dit : En v'là des chichis !
 
À la Mâtiniqu', Mâtiniqu', Mâtiniqu'
C'i ça qu'est chic (bis)
Pas d'gants blancs, de mairie, ni d' parents
Tu me plais, j'te plais, tu m'prends, j'te prends.
Y' en a du plaisir, du plaisir, du plaisir
Jamais malad', jamais mourir !
L'soir, on s'embrasse sous les palmiers
Ca y est, on est mariés !
 
Yaha ! Yaha ! Yaha !
L'négro malheureux
De plus en plus amoureux
Répétait à sa patronne :
Moi beaucoup chagrin
Vouloir tenir ta main,
Allez dis-moi oui mignonne !
Ell' disait : grand fou !
Faut d'abord gagner des sous
Un' femm' ça dépens' beaucoup
Des rob's, des chapeaux
Des jupons et des manteaux
Viens chez moi, répond l'négro,
 
À la Mâtiniqu', Mâtiniqu', Mâtiniqu'
C'i ça qu'est chic (bis)
Les p'tites femmes se mettent simplement
Un' feuill' de bananier par devant
Y' en a du plaisir, du plaisir, du plaisir
Jamais malad', jamais mourir !
Mêm' la feuill' ça sert à rien du tout
On sait très bien c'qu'y a d'ssous !
 
Yaha ! Yaha ! Yaha !
Le petit négro
Pour gagner des monacos
S' mit à faire d'la boxe anglaise,
Souvent victorieux,
Dans les combats très sérieux,
Il gagna bientôt d'la braise.
Devant tant d'ardeur
La joli' marchand' de fleurs
Finit par donner son coeur.
Le mariag' se fit
Dans le pays du mari
Et l' soir des noc's, il lui dit :
 
À la Mâtiniqu', Mâtiniqu', Mâtiniqu'
C'i ça qu'est chic (bis)
J' vais ach'ter, car je suis connaisseur
Du terrain pour m'établir planteur
Y' en a du plaisir, du plaisir, du plaisir
Ell' répondit dans un soupir :
J'vois déjà que tu feras sûr'ment
Un planteur éparant !
 
Yaha ! Yaha ! Yaha !
 

 
 
À Paris, l'est une vieille
Paroles de
Musique de
Interprète :
1
À Paris, l'est une vieille, ouaip ! (bis)
Qu'avait bien quatre vingt dix ans,
Et ran plan plan la vieille,
Qu'avait bien quatre vingt dix ans,
Et ran, plan, plan !
2
Elle entra dans une noce
Et s'assit près d'un galant
Et ran plan plan la vieille, etc.
3
Beau galant, si tu m'épouses,
Je te ferais riche d'argent.
4
Je n'épouse pas les vieilles,
Dont je n'ai pas vu les dents
5
Et la vieille éclate de rire,
Et montra ses deux dents d'devant.
6
La première était toute noire.
Et la deuxième s'envole au vent.
7
Le lundi, c'est jour de noces,
Et le mardi jour d'enterrement
8
La morale de cette histoire,
C'est qu'il faut s'laver les dents
N.B. En Provence, le texte devient :
 
À Paris, l'a une vieille, vouei ! (bis)
Qu'a maï de quatre vingts ans,
Ra ta plan la vieille, etc.
 

 
 
Aux marches du palais
Semble inspiré d'une chanson similaire : « La Flamande» d'un certain Chardavoine (1615)
 

1.
Aux marches du palais,
Aux marches du palais,
Y'a un' tant belle fille, lon la,
Y'a un' tant belle fille.
2.
Elle a tant d'amoureux,
Elle a tant d'amoureux
Qu'elle ne sait lequel prendre, lon la,
Qu'elle ne sait lequel prendre,
3.
C'est un p'tit cordonnier
C'est un p'tit cordonnier
Qu'a z'eu la préférence, lonla,
Qu'a z'eu la préférence
4.
Et c'est en la chaussant
Et c'est en la chaussant
Qu'il en fit la demande, lonla
Qu'il en fit la demande
5.
La belle, si tu voulais...
Nous dormirions ensemble...
6.
Dans un grand lit carré...
Couvert de toile blanche...
7.
Aux quatre coins du lit...
Quatre bouquets de pervenche
8.
Dans le mitan du lit...
La rivière est profonde.
9.
Tous les chevaux du roi....
Pourraient y boire ensemble...
10.
Nous y serions heureux...
Jusqu'à la fin du monde...
11.
Ils vécurent longtemps...
Dans un bonheur suprême...



 
 
Avec l'ami Bidasse
Paroles de Louis BOUSQUET
Musique d'Henri MAILFAIT (1914)
Interprètes : BACH, FERNANDEL
 
Quand j'suis parti avec ma classe
Pour venir ici faire mes trois ans
Le cousin m'a dit : Ya l'fils Bidasse
Qui va dans le même régiment,
Tu devrais faire sa connaissance.
J'ai fait ce que m'a dit le cousin
Et depuis que je sers la France
Bidasse est mon meilleur copain.
Quand on n'a pas eu de punition,
On a chacun sa permission
Avec l'ami Bidasse
On ne se quitte jamais,
Attendu qu'on est
Tous deux natifs d'Arras-se,
Chef-lieu du Pas de Calais
On a chacun la sienne
Et les bras ballants
Devant les monuments
Oh ! Dans les rues on se promène
Ça nous fait passer le temps
Le dimanche matin y a des bobonnes
Qu'elles s'en vont faire leur marché
Nous, on en connaît deux "megnonnes"
Et on va les regarder passer
Pendant qu'elles sont chez la fruitière
De sur l'autre trottoir nous les regardons
Puis de loin sans en avoir l'air-e
On les suit jusqu'à leur maison
Elles se méfient pas, elles n'y voient rien
Ça fait comme ça... on s'amuse bien
Avec l'ami Bidasse
On ne se quitte jamais,
Attendu qu'on est
Tous deux natifs d'Arras-se,
Chef-lieu du Pas de Calais
On a chacun la sienne
Et quand elles sont dans
Leur appartement
On regarde les persiennes
Ça nous fait passer le temps
On va souvent voir les gorilles
Au Jardin des Plantes, c'est curieux
Devant la cage à la "cocodrille'
On va passer une heure ou deux
Devant les singes qui font la grimace
Pour sûr on a des bons moments
Jusqu'à ce que le gardien passe
Qui crie : On ferme ! ... Allez-vous en...
Et comme on peut pas rester là
On dit... "Tu viens ? ..." et on s'en va...
Avec l'ami Bidasse
On ne se quitte jamais,
Attendu qu'on est
Tous deux natifs d'Arras-se,
Chef-lieu du Pas de Calais
Et plus tard dans la vie
On dira souvent :
(parlé) : "Vrai... au régiment, t'en souviens-tu, Bidasse ?
On a fait des orgies... On a bien passé le temps"
 
 

 
 
Boire un petit coup


 
1
Boire un petit coup c'est agréable,
Boire un petit coup c'est doux,
Mais il ne faut pas rouler dessous la table,
Boire un petit coup c'est agréable,
Boire un petit coup c'est doux.
 
Un petit coup la la lal la (bis)
Un petit coup c'est doux.
2
Allons dans les bois ma mignonnette,
Allons dans les bois du roi,
Nous y cueillerons la fra"che violette,
Allons dans les bois ma mignonnette,
Allons dans les bois du roi.
 
Allons dans les bois la la la la (bis)
Oui dans les bois du roi.
3
J'aime le jambon et la saucisse,
Et j'aime le vin quand il est bon,
Mais j'aime encor'mieux le lait de ma nourrice.
J'aime le jambon et la saucisse,
Et j'aime le vin quand il est bon,
 
J'aime le vin, la la la la (bis)
J'aime le vin quand il est bon.
4
Non, Lucien, tu n'auras pas ma rose,
Non, Lucien, tu n'auras rien,
Monsieur le curé a défendu la chose,
Non, Lucien, tu n'auras pas ma rose,
Non, Lucien, tu n'auras rien,
 
Non, Lucien, la la la la (bis)
Tu n'auras rien, rien, rien
 
 

 
 
Bou-dou-ba-da-bouh
Paroles de Lucien BOYER
Musique d'Albert VALSIEN
Interprète : MAYOL (1913)
Parmi les Sénégalais
Qu'on fit venir pour la revue
L'jour du Quatorze Juillet
Se trouvait la chose est connue
Un grand gaillard à la peau noire
Aux dents comme l'ivoire
Je vais vous conter son histoire
Dans cette chanson
D'abord voici le nom
De ce brave garçon
Y s'app'lait Bou-dou-ba-da-bouh
Y jouait d'la flûte en acajou
Je n'exagèr' pas
C'était l'plus beau gars
De tout' la Nouba
Ah ! Ah !
Quand son régiment défilait
Au son joyeux flageolets
Le Tout-Tombouctou
Admirait surtout
Celui d'Bou-dou-ba-da-bouh
En se promenant un matin
Au coin d'la ru' du Quatr' Septembre
Il connut un p'tit trottin
Aux cheveux dorés comme l'ambre
Ils s'aimèrent toute une semaine
Mais l'Turco.. pas d'veine
R'partit sur la terre africaine
Ce fut déchirant
Et la bonne enfant
Disait en pleurant
Y s'app'lait Bou-dou-ba-da-bouh
Y jouait d'la flûte en acajou
Et voilà qu'il s'en va [variante : Je n'exagèr' pas]
Dans le Sahara [variante : C'était l'plus beau gars]
Avec la Nouba
Ah ! Ah !
Tout's les femm's sont folles de lui
Et c'qui m'désole c'est qu'aujourd'hui
Cell's de Tombouctou
Doivent faire joujou
Avec Bou-dou-ba-da-bouh
Ell' ne cessait de gémir (*)
Et s'lamentait de son absence
Il faut bien en convenir
L'Turco l'avait prise par les sens
Dans l'affolement de son êre
Elle osa s'permettre
D'écrir' même dans une lettre
À M'sieur Poincarré
J'ai le coeur si navré !
Où est mon adoré ?
Y s'app'lait Bou-dou-ba-da-bouh
Y jouait d'la flûte en acajou
Savez-vous oui-da
Quand il reviendra
Avec la Nouba ?
Ah ! Ah !
Il jou' si bien du flageolet
Que si l'État m'payait son billet
J'vais aller, c'est fou
Jusqu'à Tombouctou
R'trouver Bou-dou-ba-da-bouh
Un soldat de la Légion
Un jour vint frapper à sa porte
Bien qu'ell' temblât d'émotion
Ell' se contint et resta forte
Parlez-moi, vite, lui dit-elle !
Voilà... Mad'moiselle...
Je vous apporte des nouvelles
D'un de mes amis
À qui j'ai promis
D'vous dire... c'que... j'vous dis
Y s'app'lait Bou-dou-ba-da-bouh
Il fit son devoir jusqu'au bout
Et dans un combat
Il est mort là-bas
Avec la Nouba
Ah ! Ah !
Oui mais en mourant sur son coeur
Il a pris sa bell' croix d'honneur
Mam'zelle c'est pour vous
C'était l'seul bijou
Du pauvr' Bou-dou-ba-da-bouh
(*) Le couplet et le refrain en italique ne sont pas sur l'enregistrement de Mayol.
 

 
 
C'est à boire... Il est des nôtres


 
Refrain
C'est à boire, à boire, à boire
C'est à boire qu'il nous faut oh, oh, oh
C'est à boire, à boire, à boire
C'est à boire qu'il nous faut oh, oh, oh
C'est à boire, à boire, à boire
C'est à boire qu'il nous faut
C'est à boire, à boire, à boire
C'est à boire qu'il nous faut
 
Il est des nôtres,
Il a bu son verre comme les autres
C'est un ivrogne
Ça se voit rien qu'à sa trogne
Allons Mesdames, allons Mesdames, videz vos verres
Et surtout ne les renversez pas
Allons Mesdames, allons Mesdames, videz vos verres
Et surtout ne les renversez pas
Et portez-les au frontibus, au nazibus, au mentibus
A l'aquarius, et glou, et glou et glou
Elles sont des nôtres
Elles ont bu leur verre comme les autres
Sont un ivrogne
Ça se voit rien qu'à leur trogne
Allons Messieurs, allons Messieurs, videz vos verres
Et surtout ne les renversez pas
Allons Messieurs, allons Messieurs, videz vos verres
Et surtout ne les renversez pas
Et portez-les au frontibus, au nazibus, au mentibus
A l'aquarius, et glou, et glou et glou
Ils sont des nôtres
Ils ont bu leur verre comme les autres
Sont un ivrogne
Ça se voit rien qu'à leur trogne


 

 
 
C'est elle qui pilote


 
Avec le temps des nouvelles distractions, de la vie gaie et rapide et l'envie incroyable d'oublier les souffrances de la grande guerre, la femme changera aussi ses loisirs, son habillement, et sa place dans la vie de tous les jours. Elle ne veut plus d'enfants qui puissent l'empêcher de vivre sa vie et prend par rapport à l'homme une attitude plus indépendante, comme dans cette chanson populaire :
 
 
C'est elle qui ordonne
C'est elle qu'est patronne
C'est moi qu'elle fait marcher!
C'est elle qui commande
C'est elle qui marchande
Et moi j'ai l'droit d'les lâcher.
C'est elle qui pilote
C'est elle qui capote
C'est moi qui vais su'l'gazon!
Quand je n'suis pas en smoking
Elle va toute seule au dancing
Il paraît que ça n'a rien de shoking
  
 
 

 
 
Coupo santo
Paroles provençales et traduction française de Frédéric MISTRAL
 
Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan* ;
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plant.
 
Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !
Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans :
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.
 
Coupe sainte
Et débordante,
Verse à pleins bords,
Verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !
D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre
Toumbara nosto nacioun.
 
Coupo Santo, etc.
D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si les Félibres tombent,
Tombera notre nation.
 
Coupe sainte, etc.
D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrìo
Li cepoun emai li priéu.
 
Coupo Santo, etc.
D'une race qui regerme
Peut-être sommes-nous les premiers jets ;
Pe la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.
 
Coupe sainte, etc.
Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.
 
Coupo Santo, etc.
Verse-nous les espérances
Et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.
 
Coupe sainte, etc.
Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.
 
Coupo Santo, etc.
Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.
 
Coupe sainte, etc.
Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en diéu.
 
Coupo Santo, etc.
Verse-nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en dieu.
 
Coupe sainte, etc.
Pèr la glòri dóu terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tóutis ensèn !
 
Coupo Santo, etc.
Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices,
Catalans, de loin, ô frères,
Tous ensemble communions !
 
Coupe sainte, etc.
* La Coupe Sainte (Coupo Santo) est conservée par le capoulié du Félibrige. Elle avait été offerte en 1867 par les Catalans, en remerciement de l'accueil réservé à leur poète en exil, Victor Balaguer.
 


 
Derrière les volets de ma petite ville
Paroles de Géo VALDY
Musique de Géo VALDY et Léo TERRIER (vers 1925)
Interprètes : Max ROGÉ, Jean LUMIERE
 
Dans la petite rue de ma petite ville
De l'aurore à la nuit les volets des maisons
Restent à demi clos et des vieilles tranquilles
Derrière ces volets depuis tant de saisons
 
Ecoutent s'écouler des heures si pareilles
Que tricotant leurs bas ou disant leur Ave
Sans même se pencher rien qu'en tendant l'oreille
Elles savent les pas qui frappent le pavé.
 
Car depuis des années on entendait les pierres
Toujours à la même heure arriver le matin
Et monsieur le Curé sortir du presbytère
Tandis que dans la rue s'ouvrent les magasins.
 
Derrière les volets de ma petite ville
Des vieilles en bonnet vivent tout doucement
Et comme un chapelet entre leurs mains dociles
Les mois et les saisons s'égrainent lentement.
 
Quand l'Angélus du soir troublera l'air tranquille
Elles se signeront et sans faire de bruit
Elles enfermeront le silence et la nuit
Derrière les volets de ma petit ville.


Derrière les volets de ma petite ville
Un jour je m'en irai vieillir tout doucement
Et je me souviendrai d'histoires puériles
Que je raconterai aux tous petits enfants.
 
Quand l'Angélus du soir troublera l'heure tranquille
Je m'enfermerai seul avec mes souvenirs
Puis un jour doucement me laisserai mourir
Derrières les volets de ma petite ville.


 

 
 
Du moment qu'on n'en sait rien
Paroles de Jean RODOR
Musique de Vincent SCOTTO (1920)
Interprète : GEORGEL
 
1
La vie n'est faite que d'illusions,
De croyanc's ou bien de convictions,
Aussi, lorsque dans un' brasserie
Assis devant un' table toute fleurie,
Le garçon vous dit, souriant,
Monsieur, voici du boeuf bien saignant,
Et pourtant, hier encor cet animal
S'app'lait du cheval…
Refrain
Du moment qu'on n'en sait rien,
Ça va bien ! Ça va bien !
Vous dit's avec le sourire :
« C'est fameux, y'a pas à dire »,
Puis appelant : Eh garçon !
Un' seconde portion.
C' que je me régal', sacré nom d'un chien !
Ça va bien ! Ça va bien !
2
Depuis trois ans vous êt's le mari
D'une p'tit' femme au minois joli
Vos amis sont aux mill' soins pour elle,
Vous pensez : ce que ma femme est belle !
Tout heureux, vous souriez toujours
En disant : « c'est un trésor d'amour ! »
Pourtant tout le quartier est bien convaincu
Que vous êt's cocu !
Refrain
Du moment qu'on n'en sait rien,
Ça va bien ! Ça va bien !
Vous n'en faites que des louanges,
Vous pensez : j'possède un ange !
Comme tout vous réussit
Vous dit's : Mon Dieu, merci
De m'avoir donné une femme si bien !
Ça va bien ! Ça va bien !
3
Quand on a dévissé du billard
Qu'on vous allong' dans un corbillard,
Tous vos neveux, vos cousins enragent,
En apprenant qu'ils n'auront pas d'héritage
Dis'nt à votre enterrement,
« Il aurait bien pu crever avant !
Ah ! le vieux cochon de nous laisser sans l'sou !
L'dégoûtant, l'voyou ! »
Refrain
Du moment qu'on n'en sait rien,
Ça va bien ! Ça va bien !
L'on peut vous couvrir d'injures,
On vous balade en voiture
Tout le monde vous salu... e
Que vous voulez de plus ?
Vous êtes béni, et logé pour rien
Ça va bien ! Ça va bien !


 
 
Ell' s'est fait couper les ch'veux
Scie de Vincent TELLY et René MERCIER
Créée par DRÉAN en 1924
 
L'autre jour ma femm' me dit : vois-tu mon chéri
J'ai fait pour te plair' quelque chos' de bien gentil
J'ai fait ce que font tout's les femmes en c'moment
Pour êtr' tout à fait dans le mouv'ment
Ell' enleva gentiment son chapeau
Et stupéfait je m'aperçus tout aussitôt.

 

Refrain
Ell' s'était fait couper les ch'veux
Comme un' petit' fille
Gentille
Ell' s'était fait couper les ch'veux
En s'disant ça m'ira beaucoup mieux
Car les femm's tout comm' les messieurs
Pour suivre la mode
Commode
Ell's se font toutes
Ell's se font toutes
Ell's se font toutes
Ell's se font tout's couper les ch'veux
Furieux, de ce pas je vais trouver bell' maman
Un' dam' qui s'prom`ne entre seize et quarante ans
Ma bell' mère en me voyant me dit d'un air doux
Regardez ce que j'ai fait pour vous
Ell' enleva gentiment son chapeau
Et stupéfait je m'aperçus tout aussitôt.
Que va dir' grand-èr', elle plein' distinction ?
Allons la trouver, j'veux voir son indignation
La bonn' vieill' nous dit : j'vous réservais justement
Une bonne surpris' mes enfants
Ell' enleva gentiment son chapeau
Et stupéfait je m'aperçus tout aussitôt.
 


 
 
Fanchon


 
1
Amis, il nous faut faire la pause,
J'aperçois l'ombre d'un bouchon ;
Buvons à l'aimable Fanchon,
Pour elle faisons quelque chose.
Au refrain
Refrain
Ah ! que son entretien est doux,
Qu'elle a de mérite et de gloire :
Elle aime à rire, elle aime à boire,
Elle aime à chanter comme nous.
3
Fanchon, quoique bonne chrétienne,
Fut baptisée avec du vin ;
Un Allemand fut son parrain,
Une Bretonne sa marraine :
Au refrain
3
Elle préfère une grillade
Aux repas les plus délicats
Son teint prend un nouvel éclat,
Quand on lui verse une rasade ;
Au refrain
4
Si quelquefois elle est cruelle,
C'est quand on lui parled'amour ;
Mais moi je ne lui fais la cour
Que pour m'enivrer d'elle :
Au refrain
5
Un jour le voisin la Grenade
Lui mit la main dans son corset,
Elle riposte d'un soufflet
Sur le museau du camarade :
Au refrain
 

 
 
Frou-frou
Paroles de MONTREAL et BLONDEAU
Musique de Henri CHATEAU (1897)
 
I
La femme porte quelquefois
La culotte dans son ménage
Le fait est constaté je crois
Dans les liens du mariage
Mais quand elle va pédalant
En culotte comme un zouave
La chose me semble plus grave
Et je me dis en la voyant
Refrain
Frou frou, frou frou 
Par son jupon la femme
Frou frou, frou frou 
De l'homme trouble l'âme
Frou frou, frou frou 
Certainement la femme
Séduit surtout
Par son gentil frou frou
II
La femme ayant l'air d'un garçon
Ne fut jamais très attrayante
C'est le frou frou de son jupon
Qui la rend surtout excitante
Lorsque l'homme entend ce frou frou
C'est étonnant tout ce qu'il ose
Soudain il voit la vie en rose
Il s'électrise, il devient fou
III
En culotte me direz-vous
On est bien mieux à bicyclette
Mais moi je dis que sans frou frou
Une femme n'est pas complète
Lorsqu'on la voit se retrousser
Son cotillon vous ensorcelle...
Ce bruit est un frôlement d'aile
Qui passe et vient vous caresser !
 

 
 
Je cherche après Titine
Paroles de BERTAL-MAUBON
Musique de Léo DANICERFF (1917)
Créée en 1922 par André PERCHICOT et LÉONCE, popularisée ensuite par ANDREX
Refrain
Je cherche après Titine, Titine, oh ! Titine !
Je cherche après Titine et ne la trouve pas
Je cherche après Titine, Titine, oh ! Titine !
Je cherche après Titine et ne la trouve pas
Mon oncle le baron des Glycines
Qui a des fermes et des millions,
M'a dit : Je pars pour l'Argentine
Et tu connais mes conditions :
Mon héritage je te le destine
Mais tu ne toucherais pas un rond
Si tu ne prenais pas soin de Titine
Pour qui j'ai une adoration... "
Y a huit jours qu'elle n'est pas rentrée
Et je suis bien entitiné...
Au refrain
Elle avait les yeux en losange
Un regard très compromettant
Elle était frisée comme un ange
Et s'tortillait tout en marchant
Titine, avec son coeur frivole
Changeait de flirt dix fois par jour
J'en avais honte, mais ce qui me désole
C'est qu'elle est partie pour toujours
C'était ... vous la reconnaîtrez bien
Une chienne qui a vraiment du chien.
Au refrain


 
 

 
 
Jean de la Lune
Paroles d'Adrien PAGES
Air emprunté à une ronde, adaptation d'un air militaire
 
I
Par une tiède nuit de printemps,
Il y a bien de cela cent ans
Que sous un brin de persil sans bruit
Tout menu naquit
Jean de la Lune, Jean de la Lune !
II
Il était gros comme un champignon
Frêle, délicat, petit, mignon
Et jaune et vert comme un perroquet
Avait bon caquet,
Jean de la Lune, Jean de la Lune !
III
Pour canne, il avait un cure-dents
Clignait de l'oeil, marchait en boitant
Et demeurait en toute saison
Dans un potiron
Jean de la Lune, Jean de la Lune !
IV
On le voyait passer quelquefois
Dans un coupé grand comme une noix
Et que le long des sentiers fleuris
Traînaient deux souris
Jean de la Lune, Jean de la Lune !
V
Quand il se risquait à travers bois
De loin, de près, de tous les endroits
Merles, bouvreuils, sur leur mirliton
Répétaient en rond :
Jean de la Lune, Jean de la Lune !
VI
Quand il mourut, chacun le pleura
Dans son potiron, on l'enterra
Et sur sa tombe l'on écrivit
Sur la croix, ci-gît :
Jean de la Lune, Jean de la Lune !
Le thème de la miniaturisation est l'un des procédés classiques de la littérature merveilleuse et des contes populaires du monde entier.
 

 
 
L'hirondelle du faubourg
Paroles et musique de L. BENECH et E. DUMONT
 
1
A l'hôpital, c'est l'heur' de la visite,
L'méd'cin en chef passe devant les lits
« L'numéro treiz, qu'est-c' qu'elle a cett' petite ?
« C'est la blessé' qu'on am'na cette nuit. »
« N'ayez pas peur, faut que j'sonde vos blessures.
Deux coups d'couteau, près du coeur, y'a du sang!
Non, pas perdue... à votre âge on est dure.
Seul'ment tout d'mêm', faut prév'nir vos parents ! »
 
Mais la mourante alors a répondu :
Je suis tout' seul, depuis qu'maman n'est plus...
Refrain
On m'appell' l'hirondell' du faubourg !
Je ne suis qu'un' pauvre fill' d'amour,
Née un jour d'la saison printanière,
D'un' petite ouvrière !
Comm' les autr's j'aurais p'êtr' bien tourné,
Si mon père, au lieu d' m'abandonner,
Avait su protéger de son aile,
L'Hirondelle !
2
L'docteur reprit : « Vous portez un' médaille,
C'est un cadeau, sans dout', de votre amant ? ».
« Non, c'est l'souv'nir de l'homm', du rien qui vaille,
De l'homm' sans coeur qui trompa ma maman !
« Laissez-moi lire : André, Marie-Thérèse...
Mais j'la r'connais cett' médaille en argent,
Et cette date : Avril quatre-vingt-treize !
Laissez-moi seul, j'veux guérir cette enfant. »
 
Vous m'reglardez tous avec de grands yeux.
C'est mon devoir d'soigner les malheureux.
Refrain
On m'appell' l'hirondell' du faubourg !
Ce n'est qu'un' pauvre fill' d'amour,
Née un jour d'la saison printanière,
D'un' petite ouvrière !
Comm' les autr's elle aurait bien tourné,
Si son père, au lieu d' m'abandonner,
Avait su protéger de son aile,
L'Hirondelle !

 

3
« L'numéro treiz'... toujours quarant' de fièvre.
« Oui... ça n'va pas comm' j'l'avais espéré,
« Je vois la vie s'échapper de ses lèvres
« Et rien à fair'... rien... pour l'en empêcher
« J'suis un savant, j'en ai guéri des femmes,
« Mais c'est cell'-là qu' j'aurais voulu sauver.
« La v'là qui passe... « écout', retiens ton âme
« Je suis ton pèr' ma fille bien-aimé'.
 
Je n'suis pas fou... je suis un malheureux.
Vous, mes élèv's, écoutez... je le veux
Refrain
« On l'app'lait l'Hirondell' du faubourg.
C'était une pauvre fill' d'amour,
Née un jour d'la saison printanière,
D'un' petite ouvrière !
Comm les autr's elle aurait bien tourné,
Si lachement, au lieu d' l'abandonner,
J'avais su protéger de mon aile,
L'Hirondelle ! »
 


 
 
La caissière du grand café
Paroles de Louis BOUSQUET
Musique de Louis IZOIRD (1914)
Interprètes : POLIN, OUVRARD, FERNANDEL
 
V'là longtemps qu'après la soup' du soir,
De d'ssus l'banc ousque je vais m'asseoir,
Je vois une femme, une merveille,
Qu'elle est brune et qu'elle a les yeux noirs.
En fait d'femm's j'my connais pas des tas,
Mais je m'dis en voyant ses appas :
Sûrement que des beautés pareilles,
Je crois bien qu'y en a pas.
Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
De dedans la rue on peut la voir
Qu'elle est assis' dans son comptoir.
Elle a toujours le sourire,
On dirait un' femme en cire
Avec-que son chignon qu'est toujours bien coiffé,
C'est la caissièr' du Grand Café.
Entourée d'un tas de verr' à pied,
Bien tranquill' devant son encrier,
Elle est dans la caisse, la caissière,
Ça fait qu'on n'en voit que la moitié.
Et moi que déjà je l'aime tant
J'dis : " Tant mieux, qu'on cache le restant,
Car, si je la voyais tout' entière,
Je d'viendrais fou complètement."
Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
Et quand j'ai des sous pour mieux la voir
Je rentre prendre un café noir
En faisant fondre mon "suque"
Pendant deux, trois heur's je r'luque
Avec-que son chignon qu'est toujours bien coiffé,
La bell' caissièr' du Grand Café.
C'est curieux comme les amoureux
On s'comprend rien qu'avec-que les yeux,
Je la regarde, elle me regarde,
Et nous se regardons tous les deux.
Quand ell' rit, c'est moi que je souris,
Quand j'souris, c'est elle qu'elle rit,
Maintenant je crois pas que ça tarde
Je vais voir le paradis.
Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
Pour lui parler d'puis longtemps j'attends
Qu'dans son café y ait plus d'clients.
Mais j't'en moqu', c'est d'pire en pire
On dirait qu'ell' les attire,
Avec-que son chignon qu'est toujours bien coiffé
La bell' caissièr' du Grand Café.
N'y tenant plus, j'ai fait un mot d'écrit,
J'ai voulu lui donner aujourd'hui
Mais je suis resté la bouche coite,
Et je sais pas qu'est c'qu'elle a compris
En r'gardant mon papier dans ma main.
Ell' m'a dit, avec un air malin :
"Au bout du couloir, la porte à droite,
Tout au fond vous trouv'rez bien."
Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
Mais les femm's, ça n'a pas d'raison
Quand ça dit oui, ça veut dire non.
Maint'nant ell' veut plus que j'l'aime,
Mais j'm'en moqu', j'l'aim'rai quand même
Et j'n'oublierai jamais le chignon bien coiffé
D'la bell' caissièr' du Grand Café.
 

 
 
La casquette du père Bugeaud
Anonyme, sur l'air de La Marche des Zouaves (vers 1836)
 
As-tu vu
La casquette, la casquette,
As-tu vu
La casquett' du pèr' Bugeaud ?
Elle est fait'
La casquette, la casquette,
Elle est fait'
Avec du poil de chameau.
Thomas Bugeaud de La Piconnerie, né à Limoges en 1784, est le héros de la conquête de l'Algérie. Il fut fait maréchal de France et duc d'Isly. La fameuse casquette qu'il avait inventée était, en fait, un simple shako auquel il avait fait ajouter une deuxième visière pour protéger la nuque. Un nommé Binder, devenu plus tard chef de fanfare au 3ème Bat' d'Af', composa la chanson un brin irrévérencieuse qui fera entrer "le père Bugeaud" dans la légende.
 
 

 
 
La chanson du cabanon
Paroles de Fortuné CADET et de Charles LABITE
Musique du chef d'orchestre Charles HELMER
Créée vers 1920 à l'Alcazar par Andrée TURCY. Interprétée également par ALIBERT et FERNANDEL
 
I
Les gens du Nord, avec des airs d'envie
Demandent ce que c'est un cabanon
Le cabanon, c'est toute notre vie,
C'est tout, c'est rien, car ça n'a pas de nom.
C'est un endroit où nous faisons des blagues,
Des galéjades qu'on lance sans façon
Où la gaieté se mêle au chant des vagues
C'est le midi, quoi, c'est le cabanon.
II
Sous le soleil, le dimanche on fourmille
Petits et grands, on est tous réunis
Nous y faisons la bourride en famille
La bouillabaisse, aïoli, ravioli.
Après dîner, chacun chante la sienne
L'oncle Jeannet qui pose au baryton
Nous endort tous, c'est encore une aubaine
De faire un penequet au cabanon.
III
Pendant ce temps, les jeunes calignaïres
Cherchent toujours un coin pour s'esbinier
Les parents qui sont de grands blagaïres
Y ne voient pas qu'ils s'en vont caligner
Sur les rochers, ils s'en payent une bosse
Et le soleil leur troublant la raison,
Neuf mois plus tard, on voit, après la noce
Un cago-niéu de maï au cabanon
IV
Quand on est vieux, alors on se rappelle
Les jours heureux passés au bord de l'eau
Tu étais beau, et toi, comme tu étais belle
Quand tu mettais ton petit caraco.
Mais c'est fini, l'existence fut brève,
Mais de tout temps, la vie avait du bon,
Et l'on s'endort un p'tit peu dans un rêve,
Au bord de mer un soir au cabanon.
 
 

 
 
La complainte de Mandrin


I
Nous étions vingt ou trente,
Brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc,
A la mod' des... Vous m'entendez ?
Tous habillés de blanc,
A la mod' des marchands.
II
La première volerie,
Que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé,
La bourse d'un... Vous m'entendez ?
C'est d'avoir goupillé,
La bourse d'un curé.
III
J'entrai dedans sa chambre,
Mon Dieu qu'elle était grande !
J'y trouvais mille écus,
J'y mis la main... Vous m'entendez ?
J'y trouvais mille écus,
J'y mis la main dessus.
IV
J'entrai dedans une autre,
Mon Dieu qu'elle était haute !
De rob's et de manteaux,
J'en chargeai trois... Vous m'entendez ?
De rob's et de manteaux,
J'en chargeai trois chariots.
V
Je les portai pour vendre,
A la foire de Hollande.
J' les vendis bon marché,
Ils n' m'avaient rien... Vous m'entendez ?
J' les vendis bon marché,
Ils n' m'avaient rien coûté.
VI
Ces Messieurs de Grenoble,
Avec leurs longues robes,
Et leurs bonnets carrés,
M'eurent bientôt... Vous m'entendez ?
Et leurs bonnets carrés,
M'eurent bientôt jugé.
VII
Ils m'ont jugé à pendre,
Ah ! C'est dur à entendre !
A pendre et étrangler,
Sur la plac' du... Vous m'entendez ?
A pendre et étrangler,
Sur la plac' du marché.
VIII
Monté sur la potence,
Je regardai la France.
J'y vis mes compagnons,
A l'ombre d'un... Vous m'entendez ?
J'y vis mes compagnons,
A l'ombre d'un buisson.
IX
"Compagnons de misère,
Allez dire à ma mère,
Qu'ell' ne me verra plus,
J'suis un enfant... Vous m'entendez ?
Qu'ell' ne me verra plus
J'suis un enfant perdu."
 


 
 
La fille du bédouin
(La Caravane)
Paroles de Raoul MORETTI
Musique d'André BARDE (1927)
Interprètes : Georges MIILTON, Fred GOUIN
 
Y avait à Sidihowa bien avant la guerre
Un Bédoin qu'était l'papa d'une jolie moukère
Mais une caravane campa qui venait du Caire
Sans manière, par derrière, la p'tite décampa
La fille du Bédouin suivait nuit et jour cette caravane
Elle mourait d'amour pour un jeune bédouin de la caravane
Et le petit ânier, dans les bananiers, chipait des bananes
Que la fille du Bédouin rangeait avec soin dans son petit couffin
Mais voilà qu'elle endura quand elle fut en route
Elle dut en sortant de Biskra pour gagner sa croûte
Céder son petit, ses draps, et sa petite moumoute
Coûte que coûte, y a pas d'doute, à ces scélérats
La fille du Bédouin suivait nuit et jour cette caravane
Elle connut tour à tour tous les autres Bédouins de la caravane
Et tous les chameliers et tous les âniers en firent leur Sultane
La fille du Bédouin avait trouvé l'joint pour garnir son couffin
Elle a suivi soixante ans et par toute l'Afrique
Du Maroc jusqu'au Soudan comme une pauvre bourrique
Et elle usa toutes ses dents à bouffer des briques
Sans réplique, à coups de triques, on la pousse tout le temps
La fille du Bédouin suivait nuit et jour cette caravane
Elle connut tour à tour les trois mille bédouins de la caravane
Douze cent chameliers, dix-huit cent âniers portèrent des bananes
Et sans trouver la fin, la fin du couffin, de la fille du Bédouin
 

 
 
La jambe en bois
(ou Elle avait une jambe en bois)
Paroles de PLEBUS et MAUBON
Musique d'Émile SPENCER
Créée par DRANEM (Å1908)
Elle s'appelait Suzanne
Elle avait de beaux yeux
Un profil de sultane
Et de jolies cheveux
Elle était si gentille
Qu'en passant chaque matin
Sans l'vouloir la belle fille
Faisait d'nombreux chopins.
Des jeunes, des vieux
Mais l'plus curieux :
Refrain
Elle avait une jambe en bois
Et pour que ça n'se voit pas
Elle faisait mettre par en d'ssous
Des rondelles en caoutchouc
Elle avait une jambe en bois
Mais comme elle portait des bas
Ceux qui n'l'avaient pas tâtée
Ne s'en seraient jamais douté
Bois... Bois... Elle avait un' jambe en bois.
Elle était de Nanterre
Et le maire, un malin
La fit nommer rosière
De son gentil pat'lin
Vrai ! disaient ses copines :
Ça nous en bouche un coin
Sa vertu est en Chine
Si ça n'est pas plus loin
C'était pas vrai
Preuve en était...
Au refrain
Au bal après la fête
En rob' de satin blanc
Ell' dansa la liquette
C'était vraiment charmant
Pour finir la soirée
Vers minuit moins un quart
Elle fit la chaloupée
La gigue et l'grand écart
Mais sapristi
Là ou t' l'monde le vit :
Au refrain
Soudain elle chancelle,
On la voit s'affaisser.
J'ai l'mal de mer... dit-elle
Ça commence à presser.
Couché sur la grosse caisse
Dans les bras du piston
Elle mit, la drôlesse,
Au monde un gros garçon
Le pôv'e chéri
Avait sur lui
Dernier refrain
Un' tout' petit' jambe en bois
De la grosseur d'un p'tit doigt
Il avait même par en d'ssous
Deux rondell's en caoutchouc.
Il avait un' jambe en bois
Tour le monde en restait coi.
Ceux qui l'n'avaient pas tâtée
Ne s'en s'raient jamais douté
Bois... Bois... Il avait un' jambe en bois.
 

 
 
La Paimpolaise
 Paroles de Théodore BOTREL
Musique d'Etienne FEAUTRIER (1895)
Interprète : Félix MAYOL
 
Quittant ses genêts et ses landes
Quand le Breton se fait marin
Pour aller aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas :
Refrain
J'aime Paimpol et sa falaise
Son église et son Grand Pardon
J'aime surtout ma Paimpolaise
Qui m'attend au pays Breton
Quand les marins quittent nos rives
Le vieux curé leur dit : bon vent
Priez souvent Monsieur Saint-Yves
Qui nous voit des cieux toujours bleus
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :
 
Le ciel est moins bleu, n'en déplaise
A Saint-Yvon , notre patron
Que les yeux de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays Breton
Guidé par la petite étoile
Le vieux patron d'un côtre fin
Dit souvent que sa blanche voile
Semble l'aile du Séraphin
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :
 
Ta voilure, mon vieux Jean Blaise
Est moins blanche au mât d'artimon
Que la coiffe (*) de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays Breton
Le brave Islandais sans murmure,
Jette la ligne et le harpon,
Puis dans un relent de saumure,
Il se couche dans l'entrepont...
Et le pauvre gars
Soupire tout bas :
 
Je serions bien mieux à mon aise,
Devant un joli feu d'ajonc,
A côté de la Paimpolaise,
Qui m'attend au pays Breton
Mais souvent l'Océan qu'il dompte
Se réveille, lâche et cruel,
Et lorsque le soir, on se compte,
Bien des noms manquent à l'appel...
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :
Pour combattre la flotte anglaise,
Comme il faut plus d'un moussaillon,
J'en caus'rons à ma Paimpolaise,
En rentrant au pays Breton.
Puis quand les vagues le désigne,
L'appelant de sa grosse voix,
Le brave Islandais se résigne,
En faisant un signe de croix...
Et le pauvre gars
Quand vient le trépas,
Serrant la médaille qu'il baise,
Glisse dans l'Océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l'attend au pays Breton.
(*) Le texte d'origine, la peau de la Paimpolaise, a été remplacé par la coiffe, pour éviter le jeu de mots : « peau de lapin ».
 

 
 
La petite Tonkinoise
Paroles de Georges VILLARD, adaptation de Henri CHRISTINÉ
Musique de Vincent SCOTTO (1906)
Interprètes : POLIN, MISTINGUETT, Joséphine BAKER
1
Pour que je finisse, mon service
Au Tonkin je suis parti
Ah ! quel beau pays, mesdames
C'est le paradis des petites femmes
Elles sont belles, et fidèles
Et je suis devenu le chéri
D'une petite femme du pays
Qui s'appelle Mélaoli
Refrain :
Je suis gobé d'une petite
C'est une Anna, c'est une Anna, une Annamite
Elle est vive, elle est charmante
C'est comme un oiseau qui chante
Je l'appelle ma p'tite bourgeoise
Ma Tonkiki, Ma Tonkiki,
Ma Tonkinoise
Y'en a d'autres qui me font les doux yeux
Mais c'est elle que j'aime le mieux
2
Le soir on cause
D'un tas de choses
Avant de se mettre au pieu
J'apprends la géographie
De la Chine et de la Mandchourie
Les frontières, les rivières
Le fleuve jaune et le fleuve bleu
Y'a même l'Amour, c'est curieux,
Qui arrose l'Empire du Milieu (au refrain).
3
Très gentille, c'est la fille
D'un mandarin très fameux
C'est pour ça que sur sa poitrine
Elle a deux petites mandarines
Peu gourmande, elle ne demande
Quand nous mangeons tous les deux
Qu'une banane, c'est peu coûteux
Moi j'lui en donne autant qu'elle veut (au refrain).
4
Mais tout passe, et tout casse
En France je dus rentrer
J'avais le coeur plein de tristesse
De quitter ma chère maîtresse
L'âme en peine, ma petite reine
Etait venue m'accompagner
Mais avant de nous séparer
Je lui dis dans un baiser :
Dernier refrain :
Ne pleure pas si je te quitte
Petite Anna, petite Anna, p'tite Annamite
Tu m'as donné ta jeunesse
Ton amour et tes caresses
T'étais ma petite bourgeoise
Ma Tonkiki, Ma Tonkiki
Ma Tonkinoise
Dans mon coeur, je garderai toujours
Le souvenir de nos amours.
 
 

 
 
La valse brune


Ils ne sont pas des gens à valse lente
Les bons rôdeurs qui glissent dans la nuit
Ils lui préfèrent la valse entraînante
Souple, rapide, où l'on tourne sans bruit
Silencieux, ils enlacent leurs belles
Mêlant la cotte avec le cotillon
Légers, légers, ils partent avec elles
Dans un gai tourbillon.
C'est la valse brune
Des chevaliers de la lune
Que la lumière importune
Et qui recherchent un coin noir
C'est la valse brune
Des chevaliers de la lune
Chacun avec sa chacune
La danse le soir.
Ils ne sont pas tendres pour leurs épouses
Et, quand il faut, savent les corriger
Un seul soupçon de leur âme jalouse
Et les rôdeurs sont prêts à se venger
Tandis qu'ils font, à Berthe, à Léonore
Un madrigal en vers de leur façon
Un brave agent, de son talent sonore
Souligne la chanson.
Quand le rôdeur, dans la nuit, part en chasse
Et qu'à la gorge il saisit un passant
Les bons amis, pour que tout bruit s'efface
Non loin de lui chantent en s'enlaçant
Tandis qu'il pille un logis magnifique
Où d'un combat il sait sortir vainqueur
Les bons bourgeois, grisés par la musique
Murmurent tous en choeur :
C'est la valse brune
Des chevaliers de la lune
Que la lumière importune
Et qui recherchent un coin noir
C'est la valse brune
Des chevaliers de la lune
Chacun avec sa chacune
La danse le soir.


 

 
Le coeur de Ninon
Paroles de Maurice NOUHAUD dit « Georges MILLANDY »
Musique de E. BECUCCI sur les motifs de la célèbre valse italienne « Tesoro mio » (1900)
Interprètes : Adeline LANTENAY, Esther LEKAIN
Refrain
Le p'tit coeur de Ninon,
Est si petit,
Est si gentil,
Est si fragile
C'est un léger papillon,
Le petit coeur de Ninon!
Il est mignon, mignon,
Si le pauvret,
Parfois coquet,
Est peu docile,
C'n'est pas sa faute, non!
Au petit coeur au petit coeur de Ninon
1.
Le p'tit coeur de Ninette
Je vous le dis tout bas,
A tout venant se prête,
Mais ne se donne pas...
Tant pis pour qui s'entête
A lui faire la cour :
Qui veut aimer Ninette,
En doit souffrir un jour
au refrain
2.
Le coeur de la mignonne
Pourtant n'est pas méchant;
Et si peu qu'on lui donne,
Lui fait le coeur content.
Et c'est chose cruelle,
Que vouloir, en retour,
A ce p'tit coeur si frêle
Demander trop d'amour.
au refrain
2.
Le soir où la pauvrette
Rendra son âme à Dieu,
Tous les anges en fête
L'emporteront aux cieux;
Mais les anges, sans doute,
Feront bien attention
A ne briser en route
Le p'tit coeur de Ninon!
au refrain
 

 
Le printemps chante
Paroles d'Eugène PONCIN et de Paul MARINIER
Musique de Paul MARINIER (vers 1902)
Interprète : Félix MAYOL
 
I
Sitôt que le printemps apparaît aux messieurs
Dans les cerveaux il germe des folies
Par un charme puissant, doux et mystérieux
Ces messieurs jeunes ou vieux
Trouvent toutes les femmes jolies
Et sur les avenues, et sur les boulevards
On entend ces mots répétés de toutes parts
Refrain
Le printemps chante dans les buissons,
Saison charmante des floraisons
Parant de la fleur élégante
Sur nos habits, sur nos vêtements.
Aha jolie femme ! de l'oeil ! de la dent !
Un pied p'tit ! bien au 36 !
La plus laide paraît charmante
Le printemps chante
III
Dans le bois de Boulogne endormi plus ou moins
L'amour comme partout livrant bataille
Des couples enlacés que le maire n'a pas joint
Sans témoin, dans les coins
S'en vont en se tenant par la taille.
Et les amoureux aux coeurs chaleureux
Roucoulent entre eux sous les bosquets ombreux
IV
Le printemps chante dans les buissons
Arme méchante, point de passion
Cède à l'amour qui nous enchante
De ses premiers et doux frissons
« à toi mon coeur ! veux -tu ma vie ma fortune ?
Veux-tu ma montre ? Il est midi
Allons, ne fais pas la méchante , le printemps chante .
 
 
 

 
Le raccommodeur de faïence et de porcelaine
Paroles de André DEDCOQ
Musique de Raoul SOLER (vers 1925)
Interprète : Berthe SYLVA
Dans un des plus beaux quartiers de Paris
Aux Champs-Élysées, près de l'avenue
Un bonhomme hirsute aux longs cheveux gris
Va déambulant à travers les rues
Machinalement tout en inspectant
A chaque fenêtre, anxieux, il s'arrête
Bougonne ou sourit et part simplement
Faisant résonner bien haut sa trompette
Il joue ses airs les plus jolis
Et chante ce refrain de Paris :
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine
J' raccommode objets de valeur
Choses modernes, choses anciennes
Je répare bien des malheurs
Ainsi j'évite bien des peines.
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine !

 

Ah ! mon bon monsieur ! Vite, sauvez-moi
Lui dit un gamin aux belles joues roses
Je viens de casser, voyez mon émoi
La belle poupée de cousine Rose
J'adore cousine et ne voudrais pas
Lui causer ainsi une peine immense
Pouvez-vous, Monsieur, réparer le bras
Pour moi ce joujou a tant d'importance
Prenant l'objet, l'examinant
Le brave homme dit alors en souriant :
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine
Va mon petit gars, sèche tes pleurs
Puisque je suis là c'est une aubaine
Je vais réparer ce malheur
Je ne veux plus te voir de peine.
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine !

 

Quelques jours plus tard, le petit gamin
Guettait l'artisan au coin de la rue
Dès qu'il l'aperçut, loin sur le chemin
Il courut à lui et dit, l'âme émue
Monsieur ! petit père à dit ce matin
A maman chérie qui pleurait sans cesse
Tu as brisé ma vie et nos doux liens
Tu as brisé mon coeur et pris sa tendresse
Pour que maman sèche ses pleurs
J'vous en prie, Monsieur,
Venez vite raccommoder leur coeur !
Je suis le raccommodeur
De faïence et de porcelaine
Mais pour raccommoder le coeur
De ton papa, ma science est vaine
Pour réparer ce grand malheur
Toi seul a ce pouvoir suprême !
Moi je ne suis qu'un raccommodeur
De faïence et de porcelaine !
 
 

 
Le Roi a fait battre tambour


1
Le Roi a fait battre tambour (bis)
Pour voir toutes ses dames,
Et la première qu'il a vu
Lui a ravi son âme.
2
- Marquis, dis-moi, la connais-tu ? (bis)
Qui est cett' jolie dame ?
Le marquis lui a répondu :
- Sire roi, c'est ma femme.
3
- Marquis, tu es plus heureux que moi (bis)
D'avoir femme si belle.
Si tu voulais me l'accorder,
Je me chargerais d'elle.
4
- Sir', si vous n'étiez pas le roi, (bis)
J'en tirerais vengeance.
Mais puisque vous êtes le roi,
A votre obéissance.
5
- Marquis, ne te fâche donc pas, (bis)
Tu auras ta récompense :
Je te ferai dans mes armées
Beau maréchal de France.
6
- Adieu, ma mie, adieu, mon coeur, (bis)
Adieu mon espérance !
Mais puisqu'il faut servir le roi,
Séparons-nous d'ensemble.
7
Le roi l'a prise par la main, (bis)
L'a menée dans sa chambre ;
La belle en montant les degrés
A voulu se défendre.
8
- Marquise, ne pleurez pas tant ! (bis)
Je vous ferai Princesse ;
De tout mon or et mon argent,
Vous serez la maîtresse.
9
- Gardez votre or ! Et votre argent (bis)
N'appartient qu'à la Reine ;
J'aimerais mieux mon doux Marquis
Que toutes vos richesses !
10
La reine a fait faire un bouquet (bis)
De belles fleurs de lyse
Et la senteur de ce bouquet,
A fait mourir la marquise.
Chanson probablement inspirée par la mort dramatique de Gabrielle d'Estrées, favorite du roi Henri IV, qui mourut dans des circonstances inexpliquées.
On soupçonna ses rivales de l'avoir empoisonnée.


 

Le Roi Renaud
ou La mort du Roi Renaud


Version abrégée
1
Le roi Renaud de guerre revient,
Portant ses tripes dans ses mains
Sa mère est à la tour d'en haut,
Qui voit venir son fils Renaud :
2
- Renaud, Renaud, réjouis-toi !
Ta femme est acouchée d'un roi !
- Ni de ma femme, ni de mon fils,
Mon coeur ne peut se réjouir.
3
- Je sens la mort qui me poursuit,
Mère faites dresser un lit ;
Mais faites-le faire ici-bas,
Que ma femme n'entende pas !
4
- Guère de temps n'y resterai :
A minuit je trépasserai.
Et quand ce fut vers la minuit,
Le roi Renaud rendit l'esprit.
5
Il ne fut pas soleil levé,
Que les valets l'ont enterré.
La reine en entendant ce bruit
Se mit à gémir dans son lit.
6
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Ce que j'entends cogner ainsi ?
- Ma fille, c'est le charpentier
Qui raccommode l'escalier.
7
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Ce que j'entends chanter ainsi ?
- Ma fille, c'est la procession
Qui fait le tour de la maison.
8
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Ce que j'entends pleurer ainsi ?
- Ma fille, c'est la femm' du berger
Qui a perdu son premier né.
9
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Ce qui vous fait pleurer aussi ?
- Ma fille, je ne puis le cacher
Renaud est mort et enterré.
10
Ma mère dites au fossoyeux
Qu'il creuse la tombe pour deux
Et que le trou soit assez grand
Pour qu'on y mette aussi l'enfant.
11
Terre ouvre-toi ! Terre, fends-toi !
Que j'aille avec Renaud mon roi ! "
Terre s'ouvrit, terre fendit
Et la belle rendit l'esprit.


Version complète
Le roi Renaud de guerre revint,
Portant ses tripes dans ses mains
Sa mère était sur le créneau,
Qui vit venir son fils Renaud :
" Renaud, Renaud, réjouis-toi !
Ta femme est acouchée d'un roi !
- Ni de la femme, ni du fils,
Je ne saurais me réjouir.
Allez, ma mère, allez devant,
Faites-moi faire un beau lit blanc ;
Guère de temps n'y resterai :
A la minuit trépasserai.
Mais faites-le faire ici-bas,
Que l'accouchée n'entende pas ! "
Et quand ce vint sur la minuit,
Le roi Renaud rendit l'esprit.
Il ne fut pas le matin jour,
Que les valets pleuraient toujours.
Il ne fut temps de déjeuner,
Que les servantes ont pleuré.
" Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Que pleurent nos valets ici ?
- Ma fille, en baignant nos chevaux,
Ont laissé noyer le plus beau.
- Et pourquoi donc, mère m'amie,
Pour un cheval pleurer ainsi ?
Quand le roi Renaud reviendra,
Plus beaux chevaux ramènera.
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Que pleurent nos servantes ici ?
- Ma fille, en lavant nos linceuls,
Ont laissé aller le plus neuf.
- Et pourquoi donc, mère m'amie,
Pour un linceul pleurer ainsi ?
Quand le roi Renaud reviendra,
Plus beaux linceuls on brodera.
- Ah ! dites-moi, mère m'amie,
Qu'est-ce que j'entends cogner ici ?
- Ma fille, ce sont les charpentiers
Qui raccommodent le plancher.
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Qu'est-ce que j'entends sonner ici ?
- Ma fille, c'est la procession
Qui sort pour les rogations.
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Que chantent les prêtres ici ?
- Ma fille, c'est la procession
Qui fait le tour de la maison. "
Or quand ce fut pour relever,
A la messe voulut aller ;
Et quand ce fut passé huit jours,
Elle voulut faire ses atours.
" Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Quel habit prendrai-je aujourd'hui ?
- Prenez le vert, prenez le gris,
Prenez le noir pour mieux choisir.
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Ce que ce noir-là signifie ?
- Femme qui relève d'enfant
Le noir lui est bien plus séant. "
Mais quand elles fut parmi les champs,
Trois pastoureaux allaient disant :
" Voilà la femme de ce seignour
Que l'on enterra l'autre jour !
- Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Que disent ces pastoureaux-ci ?
- Il disent d'avancer le pas,
Ou que la messe n'aura pas. "
Quand elle fut dans l'église entrée,
Le cierge on lui a présenté ;
Aperçut, en s'agenouillant,
La terre fraîche sous son banc.
" Ah ! Dites-moi, mère m'amie,
Pourquoi la terre est fraîche ici ?
- Ma fille, ne puis plus le celer :
Renaud est mort et enterré.
- Renaud ! Renaud, mon réconfort !
Te voilà donc au rang des morts !
Divin Renaud, mon réconfort,
Te voilà donc au rang des morts !
Puisque le roi Renaud est mort,
Voici les clefs de mon trésor,
Prenez mes bagues et mes joyaux,
Nourrissez bien le fils Renaud !
Terre ouvre-toi ! Terre, fends-toi !
Que j'aille avec Renaud mon roi ! "
Terre s'ouvrit, terre fendit
Et ci fut la belle engloutie.
 

 
 
Le temps des cerises
Paroles de Jean-Baptiste CLEMENT
Musique de A. RENARD

Quand nous en serons au temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous en serons au temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles,
Cerises d'amours aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendant de corail que l'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne craint pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne saura jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.


 
 
Le trompette en bois
Créé par Georges MILTON (1924)

1
Il y avait une fois, quoi, quoi, quoi ?
Un'poupée en velours
Qui dev'nait folle d'amour
Pour une p'tit soldat d'bois,
Qui ma foi
Refaisait avec chic
Le mêm' geste automatic
Il tenait une trompette
Mais il ne jouait jamais rien ;
Et constamment la pauvrette
Murmurait le croyant musicien :
Refrain :
Oh ! dis, chéri, Oh ! joue moi-z-en
D'la trompette,
D'la trompette
Comme ce doit être amusant
Joue moi-z-en, Oh ! dis joue moi-z-en
Il s'excusait en lui disant
D'un air bête,
Je l'regrette
Mais j'n'en joue pas j'vais t' dir' pourquoi
Je suis un trompette en bois.
 
2
Elle essayait parfois
Quoi, quoi, quoi ?
De l'charmer, de l'griser
Avec un gentil baiser…
Quoi, quoi, quoi ?
Qu'enflammé de désir
Il voudrait lui fair' plaisir,
Mais comme un p'tit égoïste
Il se laissait dorloter…
Et après, mon Dieu, qu'c'est triste
Le trompette aussitôt s'endormait.
 
3
Tout là bas j'aperçois
Quoi, quoi, quoi ?
Un' bell' dam' qui dans l' fond
Ne rit pas de ma chanson !
Poupée elle a comm'toi
Quoi, quoi, quoi ?
Un mari musicien,
Dont la trompett' ne joue rien.
De temps en temps il s'apprête
A faire taratata
Mais aussitôt il s'arrête
Car hélas il ne fait rien qu'raplapla
Dernier refrain :
Oh ! dis, chéri, Oh ! joue moi-z-en
D'la trompette,
D'la trompette
Tu n'm'en joue plus depuis dix ans
Joue moi-z-en, Oh ! dis joue moi-z-en
Il balbutie en s'excusant,
D'un air bête :
Je l'regrette !
Et final'ment, il reste coi,
Encore un trompette en bois.



 
 
Les chevaliers de la Table Ronde


 
Chevaliers de la table ronde
Goûtons voir si le vin est bon
Goûtons voir, oui, oui, oui,
Goûtons voir, non, non, non,
Goûtons voir si le vin est bon
J'en boirais cinq à six bouteilles
Une femme sur les genoux
Une femme, oui, oui, oui,
Une femme, non, non, non,
Une femme sur les genoux
S'il est bon, s'il est agréable
J'en boirai jusqu'à mon plaisir
J'en boirai, oui oui oui
J'en boirai, non non non
J'en boirai jusqu'à mon plaisir
Pan ! Pan ! Pan ! Qui frappe à ma porte
Je crois bien que c'est son mari
Je crois bien, oui oui oui
Je crois bien, non non non
Je crois bien que c'est son mari
Si c'est lui que le diable l'emporte
De venir troubler mon plaisir
De venir, oui oui oui
De venir, non non non
De venir troubler mon plaisir
Si je meurs je veux qu'on m'enterre
Dans la cave où y a du bon vin
Dans la cave, oui, oui, oui,
Dans la cave, non, non, non,
Dans la cave où y a du bon vin
Les deux pieds contre la muraille
Et la têt' sous le robinet
Et la têt', oui, oui, oui,
Et la têt', non, non, non,
Et la têt' sous le robinet
Et les quatres plus grands ivrognes
Porteront les quatr' coins du drap
Porteront, oui, oui, oui,
Porteront, non, non, non,
Porteront les quatr' coins du drap
Pour donner le discours d'usage
On prendra le bistrot du coin
On prendra, oui oui oui
On prendra, non non non
On prendra le bistrot du coin
Et si le tonneau se déborde
J'en boirai jusqu'à mon loisir
J'en boirai, oui, oui, oui,
J'en boirai, non, non, non,
J'en boirai jusqu'à mon loisir
Et s'il en reste quelques gouttes
Ce sera pour nous rafraîchir
Ce sera, oui, oui, oui,
Ce sera, non, non, non,
Ce sera pour nous rafraîchir
Sur ma tombe je veux qu'on m'inscrive
Ici gît le Roi des buveurs [ou des poivrots]
Ici gît, oui, oui, oui,
Ici gît, non, non, non,
Ici gît le Roi des buveurs [ou des poivrots]
 

 
 
Les cigognes sont de retour


Interprète : Lina MARGY
 
C'est la chanson que l'on entend
Quand le printemps sourit
Dans le pays d'Alsace
Aux mille villages fleuris
Chanson joyeuse
Qui renaît au coeur des amoureux
Quand les cigognes familières
Tournoient dans les cieux
Refrain
Les cigognes sont de retour
Sur les clochers des alentours
Egayant de leurs ailes blanches
Les toits en pente des vieux faubourgs
Les cigognes sont de retour
Avec le soleil des beaux jours
Amis, chantons la ritournelle
La vie est belle, chantons l'amour
Combien de filles et de garçons
Un soir se sont promis
De s'épouser
Quand les cigognes referaient leurs nids ?
Et quel beau jour
Quand apparaît au seuil d'un matin clair
Le vol joyeux de leur bonheur
Entre les sapins verts !
Les cigognes sont de retour
Sur les clochers des alentours
Egayant de leurs ailes blanches
Les toits en pente des vieux faubourgs
Les cigognes sont de retour
Avec le soleil des beaux jours
Amis, chantons la ritournelle
La vie est belle, chantons l'amour
Les grands oiseaux nous quitteront
Pour d'autres rendez-vous
Mais au printemps
Ils reviendront dans le ciel de chez nous
Ce ciel d'Alsace
Ce vrai symbole de la liberté
Et sous lequel on est heureux
De se mettre à chanter
 
Les cigognes sont de retour...



 
 
Les deux gendarmes
Gustave NADAUD (vers 1860)
 
Deux gendarmes un beau dimanche
Chevauchaient le long d'un sentier
L'un portant la sardine blanche
L'autre le jaune baudrier
Le premier dit d'un ton sonore :
- Le temps est beau pour la saison
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Phoebus au bout de sa carrière
Put encore les apercevoir
Le brigadier d'une voix claire
Troubla le silence du soir:
- Vois, dit-il, le soleil qui dore
Les nuages à l'horizon
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Ah ! C'est un métier difficile
Garantir la propriété
Défendre les champs et la ville
Du vol et de l'iniquité
Pourtant l'épouse que j'adore
Repose seule à la maison
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Il me souviens de ma jeunesse
Le temps passé ne revient pas
J'avais une folle maîtresse
Pleine de mérite et d'appâts
Mais le coeur, pourquoi je l'ignore
Aime à changer de garnison
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
La gloire, c'est une couronne
Faite de roses et de lauriers
J'ai servi Vénus et Bellone
Je suis époux et brigadier
Mais je poursuis ce météore
Qui vers Colchos guidait Jason
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Puis ils rêvèrent en silence
On n'entendit plus que le pas
Des chevaux marchant en cadence
Le brigadier ne parlait pas
Mais quand revint le pâle aurore
On entendit un vague son
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison


 
 
Les fraises et les framboises
Vers 1925
 
Ah! les fraises et les framboises,
Les bons vins que nous avons bus,
Et les belles villageoises,
Nous ne les verrons plus...








 
 

 
 
Les gars de la Marine
(Musique du film Capitaine Craddock)
Paroles de HEYMAN
Musique de BOYER
 
Quand on est matelot,
On est toujours sur l'eau.
On visite le monde ;
C' est le métier le plus beau (bis).
Du pôle sud au pôle nord ;
Dans chaque petit port,
Plus d'une fille blonde
Nous garde ses trésors (bis).
Nous n'avons pas de pognon,
Mais comme compensation,
A toutes nous donnons
Un p' tit morceau d' not' pompom
Refrain
C' est nous les gars de la Marine,
Quand on est dans les Cols Bleus,
On a jamais froid aux yeux.
Partout, du Chili jusqu'en Chine
On les reçoit à bras ouverts
Ces vieux loups de mer.
Quand une fille nous chagrine,
On se console avec la mer (avec la mer ).
C' est nous les gars de la Marine,
Du plus p' tit jusqu' au plus grand,
Du moussaillon au Commandant.
Les amours d'un Col Bleu
Ca n' dure qu' un jour ou deux,
A peine le temps de s' plaire
Et de se dire adieu (bis).
On a un peu de chagrin,
Ca passe comme un grain.
Ces plaisirs de la terre
C' est pas pour les marins (bis)
Nous n'avons pas le droit
De vivre sous un toit.
Pourquoi une moitié
Quand on a le monde entier.


 

 
 
Les montagnards



Interprète :
Montagnes de ma vallée,
Vous êtes mes amours.
Cabanes fortunées,
Vous me plairez toujours.
Rien n'est si beau que ma Patrie
Rien n'est si doux que mon amie !
Oh ! montagnards, oh ! montagnards
Chantez en choeur, chantez en choeur
De mon pays, de mon pays
La paix et le bonheur.
Refrain
Halte-là ! Halte-là !
Les montagnards, les montagnards.
Halte-là ! Halte-là !
Les montagnards sont là.
Les montagnards, les montagnards sont là !
Laisse là tes montagnes,
Me dit un étranger,
Suis-moi dans mes campagnes.
Viens, ne sol plus berger !
Jamais ! Jamais ! cette folle !
Je suis heureux de cette vie ;
J'ai ma ceinture, j'ai ma ceinture,
Et mon béret, et mon béret
Mes chants joyeux, mes chants joyeux
Ma mie et mont chalet.
Mes chants joyeux, mes chants joyeux
Ma mie et mon chalet.
Déjà dans la vallée
Sur la cime argentée
De ces pics orageux
La nature domptée
Favorise nos jeux.
Vers les glaciers, d'un plomb rapide
J'atteins souvent l'ours intrépide !
Et sur les monts, et sur les monts
Plus d'une fois, plus d'une fois
J'ai devancé, j'ai devancé
La course du chamois !
J'ai devancé, j'ai devancé
La course du chamois !
Tout est silencieux ;
La montagne volée
Se dérobe à nos yeux...
On n'entend plus dans la nuit sombre
Oh montagnards, oh montagnards
Chantez plus bas, chantez plus bas.
Thérèse dort. Thérèse dort.
Ne la réveillons pas !
Thérèse dort. Thérèse dort.
Ne la réveillons pas !


 
 

 
 
Ma Normandie
Paroles et musique de Frédéric BÉRAT (1836)
 
1
Quand tout renaît à l'espérance,
Et que l'hiver fuit loin de nous,
Sous le beau ciel de notre France,
Quand le soleil revient plus doux,
Quand la nature est reverdie,
Quand l'hirondelle est de retour,
J'aime à revoir ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.
2
J'ai vu les champs de l'Helvétie,
Et ses chalets et ses glaciers ;
J'ai vu le ciel de l'Italie,
Et Venise et ses gondoliers.
En saluant chaque patrie,
Je me disais : aucun séjour
N'est plus beau que ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.
3
Il est un âge dans la vie,
Où chaque rêve doit finir,
Un âge où l'âme recueillie
A besoin de se souvenir.
Lorsque ma muse refroidie
Aura fini ses chants d'amour,
J'irai revoir ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.


 
 

 
Moi-z-et mon chien
Paroles de Vincent SCOTTO et GITRAL
Musique de Vincent SCOTTO (1917)
Interprète : POLIN (1917)
1
Un jour que je me baladais
Sans trop bien savoir où j'allais
J'aperçus un chien qui me regardait ;
Probablement que comme moi
Il devait s'embêter ma foi
C'est pour ça qu'il me reluquait, je crois,
Il me flaira un p'tit moment
Mon parfum l'a charmé sûr'ment,
Puisqu'après il me suivit gentiment.
Depuis on est amis
Comm' Paul et Virgini' ;
Quand on le voit on est sûr de me voir aussi.
Refrain
Tous les deux
On est copains, on s'en fait pas, on est heureux !
Tranquill'ment
On se balade et sans parler on se comprend
On s'en va
Là-bas, là-bas et même encore plus loin que ça.
Quand on est au bout alors on revient
Moi-z-et mon chien !
2
Quand je m'arrêt' pour m'égayer
A la vitrin' du papetier
Lui, s'arrête devant le charcutier
Pendant que je r'gard' les dessins
Qui r'présent'nt des p'tit's femm's très bien
Lui reluqu' les gros jambons et les boudins
Moi devant les p'tit's femm's tout' nues
Lui devant les jambons dodus
Ah ! sapristi tous deux c'qu'on est ému !
Et comme il est content
Sa queue remue tout l'temps
J'suis aussi content qu' lui mais ça n's'voit pas autant.
Refrain
Tous les deux
On est copains, on s'en fait pas, on est heureux !
Dans un coin
Quand il lèv' la patt' pour fair' son petit besoin
Pendant c'temps
Tout à côté, moi je m'en vais en faire autant.
On a les mêm's goûts, ah ! c'qu'on s'entend bien
Moi-z-et mon chien !
3
Quand je m'en vais l'coeur en émoi
Voir un' petite amie à moi
Qu'habite au trent' deux d'la rue Quincampoix,
Comme il sait bien qu'elle a aussi
Un' p'tit' chienn' qui en pinc' pour lui
Alors tout en frétillant il me suit,
On est choyés comme des rois,
C'est dans l'salon qu'ont nous reçoit,
La chienn' va vers lui, la p'tit' femm' vers moi
Moi j'embrass' son p'tit nez
Mais lui c'est d'l'autr' côté
Qu'il lui présente ses petit's civilités.
Refrain
Tous les deux
On est copains, on s'en fait pas, on est heureux !
Pour causer
On s'en va tous les quatr' fans la chambre à côté
Tout' la nuit
On n'perd pas son temps, moi j'occupe et lui aussi.
C'qu'on en fait des trucs et puis des machins
Moi-z-et mon chien !
 

 
 
Mon homme
Paroles d'Albert WILLEMETZ et de JACQUES-CHARLES
Musique de Maurice YVAIN (1920)
Interprètes : MISTINGUETT, ARLETTY, Annie DUPARC, Edith PIAF, PAACHOU, Colette RENARD
Sur cette terr', ma seul' joie, mon seul bonheur
C'est mon homme.
J'ai donné tout c'que j'ai, mon amour et tout mon coeur
À mon homme
Et même la nuit,
Quand je rêve, c'est de lui,
De mon homme.
Ce n'est pas qu'il est beau, qu'il est riche ni costaud
Mais je l'aime, c'est idiot,
I'm'fout des coups
I'm'prend mes sous,
Je suis à bout
Mais malgré tout
Que voulez-vous ?
Je l'ai tell'ment dans la peau
Qu'j'en d'viens marteau,
Dès qu'il s'approch' c'est fini
Je suis à lui
Quand ses yeux sur moi se posent
Ça me rend tout' chose
Je l'ai tell'ment dans la peau
Qu'au moindre mot
I'm'f'rait faire n'importe quoi
J'tuerais, ma foi
J'sens qu'il me rendrait infâme
Mais je n'suis qu'un' femme
Et, j'l'ai tell'ment dans la peau ...
Pour le quitter c'est fou ce que m'ont offert
D'autres hommes.
Entre nous, voyez-vous ils ne valent pas très cher
Tous les hommes
La femm' à vrai dir'
N'est faite que pour souffrir
Par les hommes.
Dans les bals, j'ai couru, afin d'l'oublier j'ai bu
Rien à faire, j'ai pas pu
Quand i'm'dit : "Viens"
J'suis comme un chien
Y a pas moyen
C'est comme un lien
Qui me retient.
Je l'ai tell'ment dans la peau
Qu'j'en suis dingo.
Que cell' qui n'a pas aussi
Connu ceci
Ose venir la première
Me j'ter la pierre.
En avoir un dans la peau
C'est l'pir' des maux
Mais c'est connaître l'amour
Sous son vrai jour
Et j'dis qu'il faut qu'on pardonne
Quand un' femme se donne
À l'homm' qu'elle a dans la peau ...
 
 

 
Nini-Peau-d'chien
Paroles et musique d'Aristide BRUANT

Refrain
A la Bastille
On aime bien
Nini-Peau-d'chien :
Elle est si belle et si gentille !
On aime bien, qui ça ?
Nini-Peau-d'chien, où ça?
A la Bastille
1.
Quand elle était p'tite
Le soir elle allait
A Saint' Marguerite
Ousqu'à s'déssalait
Maint'nant qu'elle est grande
Ell' marche le soir
Avec ceux d'la bande
Du Richard Lenoir
Au refrain
2.
Elle a la peau douce
Aux taches de son
Une odeur de rousse
Qui donne le frisson
Et de sa prunelle
Aux tons vert-de-gris
L'amour étincelle
Dans ses yeux d'souris
Au refrain
3.
Quand la lune brille
Dans ses cheveux roux
L'génie d'la Bastille
Lui fait les yeux doux
Et quand à s'promène
Au bout d'l'Arsenal
Tout l'quartier s'ramène
Au coin du Canal
Au refrain
4.
Mais celui q'elle aime
Qu'elle a dans la peau
C'est Bibi-la-Crème
Le roi des costauds
Parc'que c'est un homme
Qu'a pas les foies blancs
Aussi faut voir comme
Nini l'a dans l'sang.
Au refrain


 


 
 
Nuit de Chine
Paroles d'Ernest DUMONT
Musique de F.L. BENECH (1922)
 
1
Quand le soleil descend à l'horizon
À Saïgon
Les élégantes s'apprêt'nt et s'en vont
De leurs maisons
À petits pas, à petits cris,
Au milieu des jardins fleuris,
Où volent les oiseaux jolis
Du paradis.
Tendrement enlacés,
Se grisant de baisers,
Les amants, deux par deux,
Cherchent les coins ombreux.
Refrain
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour !
Nuits d'ivresse, de tendresses,
Où l'on croit rêver jusqu'à la fin du jour
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour !

 

2
Sur la rivière entendez-vous ces chants
Doux et charmants ?
Bateaux de fleurs ou les coupl's en dansant
Font des serments !
Pays de rêve où l'étranger,
Cherchant l'oubli de son passé,
Dans un sourire a retrouvé
La joie d'aimer...
Éperdu le danseur
Croit au songe menteur ;
Pour un soir de bonheur
On y laisse son coeur...
3
Je veux l'oubli...
Puisque de toi mon amour infini
Reste incompris...
L'opium endort les malheureux
Et les emporte jusqu'aux cieux
Dans un nuage merveilleux
De fumée bleue...
Dans le soir qui s'enfuit,
Loin des chants, loin du bruit,
Sur la natte, endormi
Le beau rêve à repris...


 

Oh ! Nom de Dieu !
(Un monologue sur un grand mot)
Origine inconnue - Texte communiqué par Louis MEUNIER en 1965 (qui avait l'habitude de le réciter dans les réunions de famille)
Notre belle langue française
Est épatante, ne vous déplaise
On peut dire, sans être séditieux
Oh ! Nom de Dieu !
C'est une expression magnifique
Qui, quoique simple et énergique
Quand on prononce d'un ton impérieux
Oh ! Nom de Dieu !
Les intonations sont changeantes
On peut de façons différentes
Le murmurer d'un ton mielleux
Oh ! Nom de Dieu !
Parfois, lorsque l'on est en colère
On le prononce d'un bruit de tonnerre
Et l'on crie, roulant de grands yeux
Oh ! Nom de Dieu !
Quand vous voyez une jolie brune
Vous escompter une bonne fortune
La reluquant, vous dites audacieux
Oh ! Nom de Dieu !
Vous détaillez son frais visage
Et les rondeurs de son corsage
Cachant des secrets mystérieux
Oh ! Nom de Dieu !
Puis, vous poursuivez l'amourette
L'accompagnant dans sa chambrette
Quel déshabillé délicieux
Oh ! Nom de Dieu !
Vous vous couchez, plaisir extrême
En murmurant : c'est merveilleux
Oh ! Nom de Dieu !
Le lendemain de cette nuit parfaite
Vous apercevant que votre galette
N'est plus dans la poche du milieu
Oh ! Nom de Dieu !
Après le beau temps vient l'orage
Vous êtes victime d'un entôlage
Et vous vous écriez furieux
Oh ! Nom de Dieu !
L'amour, ça n'est vraiment pas drôle
En jouant, j'ai pincé le premier rôle
Dans un acte très amoureux
Oh ! Nom de Dieu !
Ceci n'est pas une plaisanterie
Celui qui gagne à la loterie
Quelques millions, dit tout heureux
Oh ! Nom de Dieu !
Le gogo qui joue à la bourse
Et qui perd son argent aux courses
Se dit : je ne suis guère chanceux
Oh ! Nom de Dieu !
Le mari qui surprend sa femme
Dans les bras d'un amant dit : c'est infâme !
Je vais vous zigouiller tous les deux
Oh ! Nom de Dieu !
Et moi-même, au sortir de la scène
Pourrais-je dire, ce serait vraiment de la veine,
Devant vos applaudissements nombreux
Oh ! Nom de Dieu !
 

 
 
Pétronille, tu sens la menthe



Interprètes : DRANEM, les CHARLOTS
D'chez l'coiffeur sortant l'autre semaine
Où je m'étais fait raser le menton
Dans la rue je rencontre une ancienne
Qui m'embrasse et me dit tu sens bon
Moi très flatté du compliment
Je lui réponds fort galamment :
Refrain
Pétronille tu sens la menthe
Tu sens la pastille de menthe
Tu sens la menthe pastillée
Entortillée dans du papier
 
Papier papier papier mâché
Le soir même de mon hyménée
Quand l'cérémonial fut fini
Ma femm' me dit très emballée
Une heure avant de se mettre au lit
Je sens que j't'adore mon gros chéri
C'est pas ça qu' tu sens que j'y dis :
 
Au refrain
Papier papier papier vergé
Sous le balcon de son idole
Guitare en mains plume au chapeau
Plein d'une insouciance folle
Soupirait le beau Roméo
Le tendre amant qui s'emballait
Comme une baleine lui gueulait :
 
Au refrain
Papier papier papier graissé
Ce matin j'rencontre ma cousine
Elle avait un air tout changé
Je lui dis tu n'as pas bonne mine
Elle me répond je viens de me purger
Je dois sentir les pois d'senteur
Non j'lui réplique mon joli coeur
 
Au refrain
Papier papier papier percé



 
 
Plaisir d'amour
Paroles de Jean-Pierre CLARIS DE FLORIAN
Musique de Jean-Paul SCHWARZENDORF, dit MARTINI (1760)
 
Plaisir d'amour ne dure qu'un instant
Chagrin d'amour dure toute la vie
J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie
Elle me quitte et prend un autre amant
 
Plaisir d'amour ne dure qu'un instant
Chagrin d'amour dure toute la vie.
Tant que cette eau coulera doucement
Vers ce ruisseau qui borde la prairie
Je t'aimerai me répétait Sylvie
L'eau coule encore elle a changé pourtant...
 
Plaisir d'amour ne dure qu'un instant
Chagrin d'amour dure toute la vie.
 


 
 
Pouet-Pouet
Paroles de BARDE
Musique de Maurice YVAIN (1929)
(Extrait de l'opérette Elle est à vous)
Interprète : BOURVIL
Dans les bagnol's aujourd'hui
C'est la poule qui conduit
L'monsieur roul'des yeux d'veau
Pendant qu'ell'pilot' sa cinq ch'vaux
Il a l'air embêté,
Assis à ses côtés
Et quand ell'serr' les freins
Il serr'autr'chose sans entrain
Il lui faut du courage
Lorsqu'ell' prend ses virages
Quand moi, j'en vois
A un croisement du bois
Qui fonc' sur moi viv'ment, je n'l'engueul' pas
Mais galamment:
Refrain 1
Je lui fais "Pouet-Pouet"! Elle me fait "Pouet-Pouet"!
On se fait "Pouet-Pouet" et puis ça y est.
Je souris "Pouet-Pouet"! Elle sourit "Pouet-Pouet"!
On sourit "Pouet-Pouet"! On s'est compris.
Alors le monsieur qui l' voit fait un' sal' trompette
Y en a même quelquefois plus d'un qui rouspète
Je lui fais "Pouet-Pouet"! Ell' me fait "Pouet-Pouet"!
Jadis on s' faisait la cour
Avant d' parler d'amour
Ça durait trop longtemps
Rien qu' sur la pluie et le beau temps
Ce n'est que le lend' main
Qu'on se baisait la main
Et quinze jours après
Qu'on s'embrassait d'un peu plus près
Moi,quand un' femme m'excite
J'y vais beaucoup plus vite
Mon r' gard sans r' tard
Lui flanque un coup d' poignard
Je lis au fond d' ses yeux
J'en dis pas plus ça vaut mieux.
Refrain 2
Je lui fais "Pouet-Pouet"! ell' me fait "Pouet-Pouet"!
On se fait "Pouet-Pouet"! et puis ça y est !
Je souris "Pouet-Pouet"! elle sourit "Pouet-Pouet"!
On sourit "Pouet-Pouet"! on s'est compris !
Et quand j'lui ai bien chanté ma petit' romance
Ell' dit d'un air enchanté j' voudrais qu' tu r' commences
Je lui r' fais "Pouet-Pouet"! ell' me r' fait "Pouet-Pouet"!
On se r' fait "Pouet-Pouet"! et puis ça y est !
 


 
 
Ramona
Paroles de L. Wolfe GILBERT, traduite et adaptée en français par SAINT-GRANIER, Jean LE SOYEUX et Albert WILLEMETZ
Créée en 1927 par SAINT-GRANIER
Autres interprètes : Fred GOUIN, Tino ROSSI, Jack LANTIER, MOULOUDJI
 
1
Depuis le moment ou je t'ai connue
Hélas ! follement je n'ai pas cessé
De penser à toi comme un insensé.
 
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux,
Ramona, nous étions partis tous les deux,
Nous allions lentement,
Loin de tous les regards jaloux
Et jamais deux amants
N'avaient connu de soir si doux.
Ramona, je pouvais alors me griser
De tes yeux, de tes parfums, de tes baisers
Et je donnerai tout pour revivre un jour
Ramona, ce rêve d'amour.
2
Mais ce doux roman n'était seulement
Qu'un rêve d'amant. Par ta cruauté,
Tout autre a été la réalité.
 
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux,
Ramona, nous étions partis tous les deux,
Nous allions lentement,
Loin de tous les regards jaloux
Et jamais deux amants
N'avaient connu de soir si doux.
Ramona, je pouvais alors me griser
De tes yeux, de tes parfums, de tes baisers
Et je donnerai tout pour revivre un jour
Ramona, ce rêve d'amour.
 

 
 
Sous le soleil marocain
Paroles de DOMMEL et VALFY
Musique de R. DESMOULINS
Créée en 1925 par André PERCHICOT à Casablanca
 
1
Ils s'aimaient d'amour
Hélas sans argent
Il avait un jour
Volé ses parents
Et le pèr'vengeur
Loin de pardonner
Brisant leurs deux coeurs
Le fit engager.
Et tout là-bas dans le désert de feu
Il murmurait des larmes plein les yeux :
Refrain
Sous le soleil marocain
Je pense à toi , à toi ô ma jolie
Au pays des rifains
Ton souvenir me fait aimer la vie
Dans le sable sans fin
Ton amour seul berce ma nostalgie
Dans la douleur qui me hante et qui m'étreint
Sous le soleil marocain.
2
Un soir de chagrin
De mal du pays
Une lettre vint
Disant : mon chéri
Un bel ange blond
Est là dans mes bras
Attendant un nom
Avec son papa.
Et par courrier, vers la jeune maman
Partaient ces mots, griffonnés tendrement :
Refrain
Sous le soleil marocain
Je pense à lui, à toi, ô ma jolie
Au pays des rifains
C'est pour vous deux que je tiens à la vie
Dans le sable sans fin
Tout votre amour, chasse ma nostalgie
Dans le bonheur qui me grise et qui m'étreint
Sous le soleil marocain.
 
3
Mais des burnous blancs
Et des coups de feu
Alertent le camp
Quand fermant les yeux
Le petit soldat
Tomb' le coeur troué
En r'voyant là-bas
Ceux qu'il va quitter.
Et c'est pour eux, dans un dernier soupir,
Qu'il dit encore, déjà près de mourir :
Refrain
Sous le soleil marocain
Adieu ! adieu ! mon enfant , ma jolie
Au pays des rifains
Sans vous revoir, je vais quitter la vie.
Dans le sable sans fin
Sans vos baisers, je connais l'agonie.
Seule une croix, demain sera mon destin
Sous le soleil marocain.
 

 
 
Sous les ponts de Paris
Paroles de Jean RODOR
Musique de Vincent SCOTTO (1913)
 
Pour aller à Suresnes
Ou bien à Charenton
Tout le long de la Seine
On passe sous les ponts
Pendant le jour,
Suivant son cours
Tout Paris en bâteau défile
Coeur plein d'entrain
Ca va, ça vient
Puis le soir quand tout dort tranquille
Refrain
 
Sous les ponts de Paris
Lorsque descend la nuit
Toutes sortes de gueux se faufilent en cachette
Ils sont heureux d'y trouver une couchette
L'hôtel du courant d'air
Où l'on ne paie pas cher
Le parfum et l'eau c'est pour rien mon marquis
Sous les ponts de Paris
A la sortie de l'usine
Julot rencontre Nini
Où vas-tu ma rouquine
C'est ta fête aujourd'hui
Prends ce bouquet
Ce brin de muguet
C'est peu mais c'est toute ma fortune
Viens avec moi
Je connais l'endroit
Où l'on ne craint pas le clair de lune
2ème Refrain
 
Sous les Ponts de Paris
Lorsque descend la nuit
Julot, Nini vont s'aimer en cachette
Ils sont heureux d'y trouver une couchette
Et les yeux dans les yeux
Ils font des rêves bleus
Julot partage les baisers de Nini
Sous les ponts de Paris
Pour aller à Suresnes ou bien à Charenton
Tout le long de la Seine on passe sous les ponts
Pendants le jour, suivant son cours
Tout Paris en bateau défile,
L' coeur plein d'entrain, ça va, ça vient,
Mais l' soir lorsque tout dort tranquille.......
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Viennent dormir là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l'on aidait un peu, tous les vrais miséreux
Plus de suicid's ni de crim's dans la nuit
Sous les ponts de Paris.
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit,
Tout's sort's de gueux se faufil'nt en cachette
Et sont heureux de trouver une couchette,
Hôtel du courant d'air, où l'on ne paie pas cher,
L'parfum et l'eau c'est pour rien mon marquis
Sous les ponts de Paris.
A la sortie d' l'usine, Julot rencontre Nini
Ca va t'y la rouquine, c'est la fête aujourd'hui.
Prends ce bouquet, quelqu's brins d' muguet
C'est peu mais c'est tout' ma fortune,
Viens avec moi; j' connais l'endroit
Où l'on n' craint même pas l'clair de lune.
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Viennent dormir là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l'on aidait un peu, tous les vrais miséreux
Plus de suicid's ni de crim's dans la nuit
Sous les ponts de Paris.
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Comme il n'a pas de quoi s' payer une chambrette,
Un couple heureux vient s'aimer en cachette,
Et les yeux dans les yeux faisant des rêves bleus,
Julot partage les baisers de Nini
Sous les ponts de Paris.
Rongée par la misère, chassée de son logis,
L'on voit un' pauvre mère avec ses trois petits.
Sur leur chemin, sans feu ni pain
Ils subiront leur sort atroce.
Bientôt la nuit la maman dit
Enfin ils vont dormir mes gosses.
Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Viennent dormir là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l'on aidait un peu, tous les vrais miséreux
Plus de suicid's ni de crim's dans la nuit
Sous les ponts de Paris.
 
 

 
 
Tu verras Montmartre
Paroles de Lucien BOYER
Musique de Charles BOREL-CLERC
Chanson créée par Lucien BOYER et le choeur de la République de Montmartre en 1922

Il y a dans la plaine,
Boulevard des Italiens
Un tas d'énergumènes
Qui s'croient très parisiens
Partout mêm' chez l'ministre
Ils arrivent bons premiers
S'il s'produit un sinistre
Ils appellent les pompiers
Aussi quand je rencontre
Un de ces m'as-tu-vu
J'lui dis faut que j'te montre
C'que tu n'as pas encor' vu
Refrain
Mont' là-d'sus
Mont' là-d'sus
Mont' là-d'sus
Et tu verras Montmartre
Et sois-bien convaincu
Qu'tu verras sur'ment quèque chos' de plus
[Mont' là-d'sus !]
De là haut
S'il fait beau
Tu verras
Paris jusqu'à Chartres
Si tu n'las pas vu
T'a qu'à monter là-dessus
Tu verras Montma-a-artre !
Vous rentrez de voyage
Madame n'est pas là
Vous vous mettez en rage
On sonne là voilà
Elle murmur' d'un air triste
Chéri j'arrive en r'tard
J'suis restée chez l'dentiste
Au moins trois heur's et quart
Y faut pas battre un' femme
Même avec une fleur
Au lieu de faire un drame
Fredonnez d'un air moqueur
Au refrain
Allô Mademoiselle
Répète l'abonné
D'puis une heure j'appelle
J'en suis congestionné
Avec la surveillante
Pour un' réclamation
Je veux séance tenante
La communication
Arriv' la surveillante
Qui dit : "Bien, c'est noté !"
Et tout l'personnel chante
Dans l'bureau des P.T.T.
Au refrain
À chaque conférence
Nos anciens alliés
Veul'nt isoler la France
Pour la voir à leurs pieds
Leur plan machiavélique
Était de nous fâcher
Même avec la Belgique
Ell' ne veut pas marcher
Et quand Monsieur Lloyd Georges (*)
Chante "De profundis"
Riant à plein gorge
V'là c'quépond l'Mann'ken Piss
Au refrain
Quand votre légitime
Désire un diamant
Au moment l'plus intime
Ell' vous flatte et comment
Ell' gémit : "C'est terrible
C'que tu m'donnes du bonheur
Arthur ! C'est pas possible
Vous devez être plusieurs !"
Ayez de l'indulgence
Offrez-lui le bijou
Mais si ell' recommence
Dit's-lui : "Ta bouche mon Loulou !"
Au refrain
Dernier couplet dit Couplet de la République de Montmartre
 
Notre jeun' République
À Montmartre là-haut
Vient de faire une clinique
Pour les petits Poulbots
C'est un enfant prodige
Qui dirige l'orphéon
Il s'appelle Joë Bridge
Guel' d'Empeign' Gédéon
Forain, Neumont, Willette
Ont l'bibi tracassin
Lorsque le coeur en fête
Nous leur chantons ce refrain
 
Au refrain



 
 
Un bal chez le ministre
Paroles de Jules JOUY
Musique de JOUBERTI (1895)

Dans ses salons, un ministre,
Pour les victimes d'un sinistre,
Avait organisé
Un grand bal déguisé
On y voyait tous les membres
L'Institut et les deux Chambres
Sénateurs et députés
Étaient invités
Tous les partis politiques
Les modernes, les antiques,
Obscurs ou réputé
Étaient représentés
Les représentants des deux centres
Y baladaient leur gros ventres
Le parti ouverrier
Avait envoyé
Sur un air
De concert
Tous ces illustres
Mazurkaient
Et polkaient
Sous les grands lustres
Gros richards
Ou dêchards,
Nobles ou rustres,
Harassés
Entassés
Tournaient, enlacés
Hobereaux
Radicaux
Entre chaque danse
Détalaient
Et filaient
S' remplir la panse
L'air joyeux
Chacun d'eux
Faisant bombance
S'étouffait
Et bouffait
Devant le buffet
Sur le trottoir, en face, dans la rue
Le bon peuple des badauds
Regardait ces grands rideaux
Et s'écriait, à chaque ombre apparue :
" De tous ces jolis danseurs
J' sons les électeurs
Regardez-les donc sauter
C'est nos députés ! "
Sur le trottoir, en face, dans la rue
Le bon peuple des badauds
Regardait ces grands rideaux
Et s'écriait, à chaque ombre apparue :
" De tous ces jolis mangeurs
J' sons les électeurs
Regardez-les boulotter
C'est nos députés ! "
Lorsque sonnèrent deux heures,
Pour regagner leurs demeures
Sénateurs, députés
Firent appeler leurs coupés
Engoncés dans des fourrures
Pénétrant dans leurs voitures
S'assirent commodément
Et filèrent vivement


R'présentants
Importants
Du monde moderne
Dont la main
Su' l'chemin,
Seule, nous gouverne,
Là-bas luit
Dans la nuit
L' feu d' leur lanterne
Emêchés
D' vins bouchés
Y rentrent se coucher

Sur le trottoir, en face, dans la rue
Le bon peuple des badauds
Regarde filer leurs landaus
En s'écriant, à chaque ombre apparue :
" C'est tout de même rudement flatteur
D'être leurs électeurs
Y vont tous se pagnotter
C'est nos députés ! "

 
 

 
 
Viens Poupoule
Paroles de TREBITSCH - Adapté de l'allemand par CHRISTINÉ
Musique de Adolf SPAHN
Interprète : Félix MAYOL
 
Le sam'di soir, après le turbin,
L'ouvrier parisien
Dit à sa femm' : "Comme dessert,
J'te pai' l' café-concert;
On va filer, bras d'ssus, bras d'ssous
Aux gal'ries à vingt sous.
Mets vite un' rob', faut t'dépêcher
Pour être bien placé,
Car il faut, mon coco,
Entendre tous les cabots."
1er refrain
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Quand j'entends des chansons,
Ca m'rend tout polisson...
Ah !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Souviens-toi qu' c'est comme ça
Que j'suis dev'nu papa.
Un p'tit tableau bien épatant
Quand arriv' le printemps,
C'est d'observer l'charivari
Des environs d'Paris.
Dans les guinguett's, au bord de l'eau,
Au son d'un vieux piano,
On voit danser les p'tits joyeux
Criant à qui mieux-mieux :
"Hé, l'piano !
Tu jou's faux !"
Ca n'fait rien mon p'tit coco...
2ème refrain
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Ce soir je t'emmène... où ?
A la caban' bambou...
Hou !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Et l'on dans' plein d'entrain,
La "Polka des Trottins".
Avec sa femme, un brave agent,
Un soir rentrait gaîment.
Quand tout à coup, jugez un peu,
On entend des coups d'feu.
C'était messieurs les bons apach',
Pour s'donner du panach',
Qui s'envoyaient quelques pruneaux
Et jouaient du couteau.
L'brave agent,
Indulgent,
Dit à sa femm' tranquill'ment :
3ème refrain
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Pourquoi les déranger,
Ca pourrait les fâcher...
Ah !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Ne t'mets pas en émoi,
Ils s'tueront bien sans moi.
Deux vieux époux, tout tremblottants,
Mari'nt leurs p'tits enfants.
Après le bal, vers les minuit,
La bonne vieille dit
A sa p'tite-fill' tombant d'sommeil :
"J'vais t'donner les conseils
Qu'on donn' toujours aux jeun's marié's."
Mais l'grand-pèr', plein d'gaîté,
Dit doucement :
"Bonne maman,
Laisse donc ces deux enfants."
4ème refrain
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Les petits polissons
N'ont pas besoin d'leçons...
Ah !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
J'suis bien certain, ma foi,
Qu'ils en sav'nt plus que toi.
Les jeunes mariés, très amoureux,
Viennent de rentrer chez eux.
Dans leur gentil p'tit entresol,
Ils s'écrient : "Enfin seuls !"
Madame se met vite à ranger
Sa p'tite fleur d'oranger,
Pendant qu'monsieur, bien tendrement,
Dit amoureusement
Pour tâcher
D's'épancher,
Montrant la chambre à coucher :
5ème refrain
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Les verrous sont tirés
On pourra s'détirer...
Ah !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Viens chanter, mon coco,
La chanson des bécots.
Un député tout frais nommé
Invitait sa moitié
A venir entendre un grand discours
Qu'il prononçait l'même jour.
Mais à peine a-t-il commencé,
Qu'on lui crie : "C'est assez,
Constitution ! Dissolution !
Pas d'interpellation !"
Ahuri, abruti,
Il prend son chapeau et dit :
dernier refrain
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Je n'veux pas devenir sourd
Pour vingt-cinq francs par jour... Ah !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
C'est bien assez, ma foi,
D'être attrapé par toi.
 

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