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(Département du Var) Autres élections législatives : 1945 (C1), 1946 (C2), 1946, 1951, 1956, 1958, 1962, 1967, 1968, 1973, 1978, 1981, 1986, 1988, 1993, 1997, 2002, 2007, 2012, 2017, 2022 |
Ces élections se déroulent en France le 21 octobre 1945 et ont pour but l'élection d'une Assemblée constituante.
Contexte
Les
dernières élections remontent à 1936. Se tenant en temps normal tous
les quatre ans, les suivantes devaient avoir lieu en 1940, mais à cause
de la Seconde Guerre mondiale, un décret du 29 juillet 1939 a prolongé
l’investiture des députés de deux ans jusqu'en 1942. Ayant voté les
pleins pouvoirs à Pétain, l'Assemblée nationale dut attendre la chute
du régime pétainiste pour pouvoir à nouveau se reformer.
Le 21 octobre 1945 les Français sont invités à la fois
à se prononcer par référendum sur leur choix quant au maintien ou non
des institutions de la IIIe République et sur l'élection d'une
Assemblée nationale.
Pour la première fois depuis la guerre, une élection nationale permet de connaître l'audience respective des forces politiques. Le suffrage universel, jusque-là réservé aux hommes, a été étendu aux femmes par l'article 17 de l'ordonnance du 21 avril 1944, droit qu'elles exercent pour la première fois lors des élections municipales de 1945.
Le
référendum proposé aux Français par le GPRF comporte deux questions. La
première leur propose la rédaction d'une nouvelle Constitution et, par
conséquent, l'abandon des institutions de la IIIe République. Une
réponse positive est préconisée par le général de Gaulle et tous les
partis politiques, sauf les radicaux, fidèles à la IIIe République. Le
21 octobre 1945, 96 % des Français se prononcent pour le changement des
institutions en votant « oui » à la première question du référendum : l'Assemblée élue ce
jour sera donc constituante.
La deuxième question porte sur les pouvoirs de cette Assemblée
constituante. Redoutant une prépondérance des communistes au sein de
celle-ci, qui leur permettrait d'installer légalement un pouvoir de
leur choix, le général de Gaulle a prévu un texte limitant strictement
ses prérogatives : sa durée est restreinte à sept mois ; le projet
constitutionnel qu'elle a pour mission d'élaborer sera soumis au
référendum populaire ; elle ne peut renverser le gouvernement que par
une motion de censure votée par la majorité absolue de ses membres. Si
de Gaulle, le MRP, les socialistes, les modérés demandent aux citoyens
de voter « oui », les communistes se joignent aux radicaux pour
préconiser le « non ». Néanmoins, 66 % des Français approuvent la
limitation des pouvoirs de l'Assemblée en votant « oui » au référendum.
Mode de scrutin
L'Assemblée constituante est composée de 586 sièges pourvus à la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne dans chaque département, sans panachage ni vote préférentiel.
Dans le Var, 5 sièges étaient à pourvoir.
NB. Les
derniers députés du Var à avoir été élus (XVIe législature de la IIIe
République) étaient : Jean Bartolini (PCF), Joseph Collomp (SFIO), Marius Escartefigue (GDRI), Charles Gaou (PCF), Michel Zunino (SFIO --> PCF après 1945).
Nombre | % / inscrits | |
Inscrits | 12
265 |
100,00 % |
Abstentions | 2 664 |
21,72 % |
Votants | 9 601 |
78,28 % |
Nombre | % / votants | |
Blancs et nuls | 294 |
3,06 % |
Exprimés | 9 307 |
96,94 % |
Ont obtenu :
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La Liberté du Var, 23 octobre 1945 |
Dans le Var
Nombre | % / inscrits | |
Inscrits | 100,00 % | |
Abstentions | % | |
Votants | |
- % |
Nombre | % / votants | |
Blancs et nuls | - % | |
Exprimés | - % |
Ont obtenu :
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Résultats |
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2 élus
: BARTOLINI Jean, ZUNINO Michel 2 élus : ARNAL Franck, CHARLOT Jean - 1 élu : LABROSSE Jean |
Frack ARNAL |
Jean
BARTOLINI |
Jean CHARLOT |
Jean LABROSSE |
Michel ZUNINO |
Né le 30
octobre 1898 à Vialas (Lozère) Décédé le 23 juin 1985 à Carqueiranne (Var) Site de l'Assemblée Nationale |
Né le 10 mai
1899 à Toulon (Var) Décédé le 1er février 1977 à Toulon (Var) Site de l'Assemblée Nationale |
Né le 26
janvier 1901 à Mantes-la-jolie (Seine-et-Oise) Décédé le 4 juin 1976 à Saint-Raphaël (Var) Site de l'Assemblée Nationale |
Né le 6 juin
1898 à Toulon (Var) Décédé le 3 mai 1983 à Toulon (Var) Site de l'Assemblée Nationale |
Né le 12
juin 1889 à Toulon (Var) Décédé le 26 avril 1958 à La Garde (Var) Site de l'Assemblée Nationale |
La Liberté du Var, 23 octobre 1945 |
La Liberté du Var, 22 octobre 1945 |
La Liberté du Var, 23 octobre 1945 |
Autres extraits de La Liberté du Var :
En France
Le Monde, mardi 23 octobre 1945 |
Résultats des
élections constituantes françaises de 1945 |
(Source : Wikipedia) |
Analyse des résultats nationaux (Source : Wikipedia)
Les
élections, qui ont lieu le même jour et qui sont les premières depuis
celles de 1936, bouleversent profondément l'équilibre des forces
politiques en France. Quatre faits méritent d’être mis en relief :
En premier lieu, la forte poussée de la gauche marxiste. Socialistes et
communistes qui, en 1936, représentaient moins de 35 % des suffrages
progressent d’environ 15 points et frôlent la majorité absolue des voix
(49,6 %). Ils l'obtiennent en sièges en faisant élire 302 députés sur
586 : s’ils se coalisent, ils peuvent être maîtres du jeu à la
Constituante. Cette percée de la gauche est avant tout celle du parti
communiste qui double son poids politique d'avant-guerre et devient le
premier parti de France.
Cette poussée s'accompagne d'un effondrement du centre-gauche (qui atteint particulièrement le Parti radical, clé de voûte de la IIIe République) et des forces politiques assimilées. Encore a-t-on pris en compte sous cette étiquette les suffrages de la jeune Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) qui, à l'époque, est liée aux socialistes et apparaît comme une force neuve, fort éloignée du passéisme radical.
Le cas de la droite et du centre-droit est d'analyse plus délicate. Passant de 42,5 % à 15,6 % des suffrages, les modérés connaissent en apparence un effondrement, conséquence du discrédit qui les frappe en raison de leur assimilation au régime de Vichy. Toutefois, cette constatation doit être corrigée par le fait qu'une bonne partie de l'électorat traditionnel de la droite s'est, pour des raisons d'efficacité, rangée derrière le MRP (Mouvement républicain populaire). Même avec ce correctif, l'érosion de la droite est évidente.
Enfin, et de façon centrale, les élections de 1945 apportent une simplification considérable du paysage politique français. Près des ¾ des électeurs (73,5 %) ont regroupé leur vote sur les trois grands partis politiques - communiste, socialiste, MRP -, renforcés par leur rôle dans la Résistance. De fait, ces trois partis dominent largement l'Assemblée. Or, ce sont trois formations très différentes des groupements aux structures lâches, formés de clans luttant les uns contre les autres qu’étaient les partis de gouvernement de la IIIe République, radicaux et modérés. Tous trois sont des partis fortement structurés, disciplinés, imposant à leurs élus un contrôle qui les contraint à voter en bloc pour ou contre l'ensemble des lois.
Entre
ces trois grandes forces, légitimées désormais par le suffrage
universel, et le général de Gaulle, fort de sa mission historique et de
sa certitude d'incarner le destin national, le conflit ne va guère
tarder à s’ouvrir.
À l'issue de ce vote, il y a 5,6 % de femmes députées, soit 33 sièges
occupés par les premières femmes élues à l'Assemblée nationale.
Conséquences
Les trois principaux partis, PCF,
SFIO et MRP, forment la nouvelle majorité parlementaire chargée de
rédiger la nouvelle constitution dans le cadre de ce qu'on appellera le
tripartisme. Toutefois, ces partis tentent en vain de s'entendre sur
les institutions : si les communistes et les socialistes sont
favorables à l'instauration d'un régime parlementaire monocaméral, le
MRP exige qu'une seconde assemblée et un président de la République
disposant de réels pouvoirs soient inclus dans le projet
constitutionnel. Le projet des seuls PCF et SFIO, non soutenu par le
MRP et le général de Gaulle, est rejeté par référendum à 53 % des voix
exprimées le 5 mai 1946. Cette première assemblée constituante est
alors dissoute et une nouvelle assemblée constituante est élue le 2
juin 1946.
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