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Elections législatives des 12 et 19 mars 1978

(4e circonscription du Var)

Autres élections législatives : 1945 (C1), 1946, 1946 (C2), 1951, 1956, 1958, 1962, 1967, 1968, 1973, 1978, 1981, 1986, 1988, 1993, 1997, 2002, 2007, 2012, 2017, 2022



Généralités sur ces élections législatives et sur le mode de scrutin
Premier tour - Les candidats de la 4e circonscription du Var
Bulletins de votes et professions de foi des candidats
Résultats du premier tour
A La Seyne-sur-Mer
Dans le Var
Second tour - Les candidats de la 4e circonscription du Var
Bulletins de votes et professions de foi des candidats
Résultats du second tour
A La Seyne-sur-Mer
Dans le Var
Tendances du scrutin en France
Autres documents sur les élections régionales de 1981






Généralités sur ces élections législatives et sur le mode de scrutin
Les élections législatives de 1978 ont eu lieu les 12 et 19 mars 1978 (VIe législature).

Au lendemain de l'élection présidentielle de 1974, Valéry Giscard d'Estaing ne juge pas nécessaire de dissoudre l'assemblée nationale. Il ne souhaite pas courir le risque d'une victoire de la gauche, d'autant plus qu'il ne l'a emporté face à François Mitterrand de 400 000 voix seulement. La Ve législature est donc menée à son terme.

Le scrutin a lieu dans un climat économique et politique détérioré. La majorité sortante est en difficulté : la France est entrée en stagflation (fort taux d'inflation, croissance molle), avec une hausse régulière et ininterrompue du chômage pour corollaire. Sur le plan politique, la majorité apparaît déchirée depuis la démission de Jacques Chirac de son poste de Premier ministre. Le parti gaulliste multiplie ses attaques contre le gouvernement de Raymond Barre.

Ce contexte et la dynamique créée par la signature du programme commun en 1972 à gauche favorisent celle-ci qui multiplie les victoires. Le Parti socialiste en est le principal bénéficiaire : il progresse aux élections cantonales de 1976 et aux élections municipales de 1977. Cette situation, défavorable au Parti communiste français, conduit celui-ci à réclamer une réactualisation du programme commun. Les discussions sont âpres et aboutissent à une rupture entre les partenaires (septembre 1977). C'est donc désunis que les partis de gauche abordent ce scrutin.




Premier tour : 12 mars 1978

Les 9 candidats de la 4e circonscription du Var (La Seyne-sur-Mer, Toulon I et partie V)







Bulletins de votes et professions de foi des candidats



Mme Danielle De MARCH, Parti communiste français (PCF)







Dr Arthur PAECHT, Union pour la démocratie française (UDF)






M. Christian GOUX, Parti socialiste (PS)






M. Marcel BAYLE, Rassemblement pour la République (RPR)







Dr Antoine BAPTISTE, Candidat indépendant (SE)






M. Marc-Erick JACOMELLA, Parti des forces nouvelles (PFN)






Mme Claude Nicole HOCQUARD, Mouvement des démocrates (MD)







M. Guy GOSLAN, Lutte ouvrière (LO)







M. Jean-Louis MARCHETTI, Ligue communiste révolutionnaire (LCR)







Résultats du 1er tour



A La Seyne-sur-Mer


Nombre % / inscrits
   Inscrits 34 704
100,00 %
   Abstentions   6 993   20,15 %
   Votants 27 711
  79,85 %

Nombre % / votants
   Blancs et nuls     517     1,87 %
   Exprimés 27 194
   98,13 %

Ont obtenu :


Candidats
Nuance
Voix
% / exprimés
  • Mme Danielle De MARCH
  • Dr Arthur PAECHT
  • M. Christian GOUX
  • M. Marcel BAYLE
  • Dr Antoine BAPTISTE
  • M. Marc-Erick JACOMELLA
  • M. Guy GOSLAN
  • Mme Claude Nicole HOCQUARD
  • M. Jean-Louis MARCHETTI
Parti communiste français (PCF)
Parti républicain (UDF-PR)
Parti socialiste (PS)
Rassemblement pour la République (RPR)
Candidat indépendant (SE)
Parti des forces nouvelles (ext. droite) (PFN)
Lutte ouvrière (LO)
Mouvement des démocrates (M. Jobert) (MD)
Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
11 088
  6 682

   4 339
  3 297
    596
    389
    304

        294   
    205
40,77 %
24,57 %
15,96 %
12,12 %
  2,19 %
  1,43 %
  1,12 %
  1,08 %
  0,75 %


Résultats par bureau

Var-Matin - République, 13 mars 1978


Pour la 4e circonscription du Var (Toulon I, La Seyne)


Nombre % / inscrits
   Inscrits 133 835
100,00 %
   Abstentions  24 847   18,57 %
   Votants  108 988    81,43 %

Nombre % / votants
   Blancs et nuls     2 070    1,90 %
   Exprimés  106 918
  98,10 %

Ont obtenu :


Liste
Nuance
Voix
% / exprimés

Résultat
  • Mme Danielle De MARCH
  • Dr Arthur PAECHT
  • M. Christian GOUX
  • M. Marcel BAYLE
  • Dr Antoine BAPTISTE
  • M. Marc-Erick JACOMELLA
  • Mme Claude Nicole HOCQUART
  • M. Guy GOSLAN
  • M. Jean-Louis MARCHETTI
Parti communiste français (PCF)
Parti républicain (UDF-PR)
Parti socialiste (PS)
Rassemblement pour la République (RPR)
Candidat indépendant (SE)
Parti des forces nouvelles (ext. droite) (PFN)
Mouvement des démocrates (M. Jobert) (MD)
Lutte ouvrière (LO)
Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
  30 360
  27 541
  20 646
  17 779
    5 214
    2 007
    1 357
    1 150
      864
28,40 %
25,76 %
19,31 %
16,63 %
  4,88 %
  1,88 %
  1,27 %
  1,08 %
  0,81 %
BAL
BAL
-
-
-
-
-
-
-


Le Monde, mardi 14 mars 1978


Commentaires du Monde : (...) La gauche peut espérer conserver les deux circonscriptions qu'elle détenait : la 4e (Toulon - La Seyne) et la première (Draguignan). (...). A La Seyne, pour conserver le siège, le P.C.F. aura besoin d'un désistement sans faille du P.S.


Var-Matin - République, 13 mars 1978

Commentaires de Var-Matin-République : Sur l'Ouest varois : « Mme Danielle De March (P.C.) est en tête du ballottage dans la 4° circonscription. Selon toute probabilité. le Dr Arthur Paecht (P.R.) sera son seul adversaire dimanche prochain. M. Christian Goux (P.S.) fait approximativement 20 % de voix par rapport à 1973, il gagne 6.000 suffrages. La surprise est constituée par le score de M. Marcel Bayle : 16.63 %, soit 11 % de moins qu'en 1973. Le docteur Baptiste, maire de Six Fours, réunit 5.209 voix. Notons enfin un amenuisement des suffrages de l'extrême gauche. Les candidats da Lutte Ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire font dans cette circonscription moins de 2 % ».


Pour le département du Var :


Le Monde, mardi 14 mars 1978

Commentaires du Monde : Le R.P.R. est le grand perdant de La bataille dans ce département : dans les quatre circonscriptions se livrait une « primaire » dans la majorité. A chaque fois, le candidat U.D.F. est mieux placé que son rival R.P.R. M. Mario Bénard, député sortant de la 2e circonscription est distancé par le jeune maire de Fréjus, M. François Léotard, U.D.F.-P.R., qui recueille 52,76 % des voix et se trouve en bonne position pour l'emporter au second tour. Dans la 3e circonscription, M. Pierre Mazeaud (R.P.R.), ancien secrétaire d'État, ancien député des Hauts-de-Seine, n'a pas réussi à recueillir l'héritage de M. Simon-Lorière : il est devancé de 7 000 voix par M. Arreckx (U.D.F.-P.R.), maire de Toulon, qui a de grandes chances de conquérir le siège dimanche. Le député sortant de cette circonscription, M. Bernard Lafont, avait remplacé au Palais-Bourbon M. Simon-Lorière, dont il était le suppléant. Il a rejoint le Mouvement des démocrates de M. Jobert, mais totalise moins de 12.5 % des inscrits. La gauche peut espérer conserver les deux circonscriptions qu'elle détenait : la 4e (Toulon - La Seyne) et la première (Draguignan). Dans cette dernière circonscription, le candidat socialiste reste en tête, bien que le candidat communiste progresse plus que lui. A noter que, dans cette circonscription, se présentait un candidat du « Rassemblement des silencieux de l'Église » de M. Louis Castaing : Il a obtenu 1,5 % des voix. A La Seyne, pour conserver le siège, le P.C.F. aura besoin d'un désistement sans faille du P.S.







Second tour - 11 mars 1973

Les candidats de la 4e circonscription du Var (La Seyne-sur-Mer, Toulon I et partie V)

Dr Arthur PAECHT, Union pour la démocratie française (UDF)
Mme Danielle De MARCH, Parti communiste français (PCF)






Bulletins de votes et professions de foi des candidats



Dr Arthur PAECHT, Union pour la démocratie française (UDF)


-





Mme Danielle De MARCH, Parti communiste français (PCF)


-








Résultats du 2e tour



A La Seyne-sur-Mer


Nombre % / inscrits
   Inscrits 34 703
100,00 %
   Abstentions   6 079   17,52 %
   Votants 28 624
  82,48 %

Nombre % / votants
   Blancs et nuls      699
   2,44 %
   Exprimés 27 925
  97,56 %

Ont obtenu :


Candidats
Nuance
Voix
% / exprimés
  • Mme Danielle De MARCH
  • Dr.  Arthur  PAECHT
Parti communiste français (PCF)
Parti républicain (UDF-PR)
15 539
12 386
55,65 %
44,35 %

Résultats par bureau
Var-Matin - République, 20 mars 1978



Pour la 4e circonscription du Var


Nombre % / inscrits
   Inscrits 133 834
100,00 %
   Abstentions   20 557   15,36 %
   Votants 113 277   84,64 %

Nombre % / votants
   Blancs et nuls    2 868    2,53 %
   Exprimés 110 409  97,47 %

Ont obtenu :


Candidats
Nuance
Voix
% / exprimés

Résultat
  • Dr.  Arthur  PAECHT
  • Mme Danielle De MARCH
Parti républicain (UDF-PR)
Parti communiste français (PCF)
58 969
51 440
 53,40 %
 46,60 %
ÉLU
-


Var-Matin-République, lundi 20 mars 1978

Commentaires de Var-Matin-République
:
Dans la 4e circonscription, Mme Danielle de March (P.C.) n'a pu conserver le siège de M. Philippe Giovannini. Voici cinq ans, le maire de La Seyne avait eu 490 voix d'avance. Cette fois. l'écart en faveur du docteur Paecht est de 7.500 suffrages, écart que personne n'aurait pronostiqué. La majorité a su faire, il est vrai, la preuve de sa cohésion. On a vu M. Marcel Bayle et le docteur Baptiste aux côtés du conseiller général de Saint-Mandrier durant ces heures décisives. Dans le camp de la gauche, l'unanimité était moins nette. Peut-être parce que Mme de March n'avait pas ménagé au cours de la campagne électorale M. Christian Goux, son allié naturel... Les politologues pensaient que le vote des jeunes ferait pencher la balance en faveur de l'opposition. Apparemment, leur choix s'est confondu avec celui de leurs aînés. Et les voix des électeurs du second tour (le record du 12 mars ayant été battu) se sont portées pour l'essentiel sur les candidats de la majorité.

Le Monde, mardi 21 mars 1978

Commentaires du Monde :
(...) Enfin, dans la 4e circonscription, le P.C. perd le siège qui avait été enlevé en 1973 par M. Giovannini. La marge est considérable : 7 529 voix. Le report des voix de gauche ne s'est effectué qu'imparfaitement, peut-être en raison des vives luttes qui ont opposé socialistes et communistes lors des élections municipales à Toulon. Mme de March avait, à l'époque, mené le combat pour le P.C.F. et certains socialistes ne lui ont sans doute pas pardonné cet épisode.

Pour le département du Var

Le Monde, mardi 21 mars 1978


Commentaires du
Monde : Dans ce département, dont la population électorale s'est accrue de plus de 80 000 inscrits depuis 1973, le recul de la gauche est général. Elle conserve le siège de la 1ère circonscription, mais, en 1973, Pierre Gaudin, P.S., l'avait emporté avec 13 132 voix d'avance. M. Hautecœur - également P.S. - n'en a plus que 6 237.
Dans la deuxième circonscription, le jeune maire de Fréjus, M. François Léotard (U.D.F.-P.R.) semble avoir obtenu une partie non négligeable des 4 011 voix obtenues le 12 mars par le candidat écologiste. Dans la 3e circonscription, le nouvel élu. M. Maurice Arreckx, a obtenu l'avantage même à La Garde, ville dont M. Delplace, candidat communiste est maire. Enfin, dans la 4e circonscription, le P.C. perd le siège qui avait été enlevé en 1973 par M. Giovannini. La marge est considérable : 7 529 voix. Le report des voix de gauche ne s'est effectué qu'imparfaitement, peut-être en raison des vives luttes qui ont opposé socialistes et communistes lors des élections municipales à Toulon. Mme de March avait, à l'époque, mené le combat pour le P.C.F. et certains socialistes ne lui ont sans doute pas pardonné cet épisode.


Les 4 députés du Var de la VIe législature (1978-1981) :

Circ.
Nom
Parti
de
à
1
HAUTECŒUR Alain PS
03/04/1978 22/05/1981
2
LÉOTARD François UDF
03/04/1978 22/05/1981
3
ARRECKX Maurice UDF
03/04/1978 22/05/1981
4
PAECHT Arthur UDF
03/04/1978 22/05/1981
 
Rappel des 4 députés sortants de la Ve législature (1973-1981)

Circ.
Nom
Parti
de
à

1
GAUDIN Pierre DVG
02/04/1973 02/04/1978
2
BÉNARD Mario UDR
02/04/1973 02/04/1978
3
SIMON-LORIÈRE Aymeric UDR
02/04/1973 21/04/1977 Décès

LAFONT Bernard UDR
22/04/1977 02/04/1978 Suppléant
4
GIOVANNINI Philippe PCF
02/04/1973 02/04/1978







Tendances du scrutin en France

Les résultats du premier tour (Le Monde, 15 mars 1978)

Analyse des résultats nationaux (Sources : Data.gouv.fr, Wikipedia et France Politique.fr)

Premier tour

Alain Lancelot analyse la ventilation des suffrages au sein des composantes de l'UDF comme suit :

L'extrême gauche stagne par rapport aux élections législatives de 1973 (-0,04 %), mais il s'agit en réalité d'une perte d'influence dans la mesure où elle a été présente dans beaucoup plus de circonscriptions en 1978. Le PSU connaît en particulier un net repli en totalisant 209 700 voix contre 337 927 en 1973. La LCR recueille 94 257 voix, soit 0,34 % du total des suffrages exprimés tandis que LO totalise 474 401 voix.

Le Parti communiste français connaît également un tassement (-0,67 %) tandis que la gauche non-communiste (PS-MRG) progresse nettement (+3,27 %). Cependant, le gain est inférieur à celui espéré puisque François Mitterrand fondait un succès pour le PS à 7 millions de voix. Or, il se situe en deçà de 6,5 millions de voix. Le score peut être jugé assez décevant. Néanmoins, pour la première fois de l'histoire de la Ve République, la gauche est majoritaire en voix dans le pays : elle obtient 52,24 % des voix.

Du côté de la majorité, le bloc UDF-RPR subit un recul assez important : si l'on se rapporte à l'ensemble formé par le Mouvement réformateur et la majorité sortante (UDR-RI-PDM), le bloc UDF-RPR passe de 50,69 % à 46,42 %.

Enfin, les petites formations progressent de 2,79 % à 4,52 %. Ouvrons à propos une brève parenthèse au sujet du vote écologiste. Les études publiées ont montré que "l'électorat écologiste pourrait être schématiquement défini comme politiquement centriste et culturellement ou moralement extrémiste. Il correspondrait ainsi à l'image de ces couches sociales dont le libéralisme se limite la sphère de la morale, c'est-à-dire de cet univers de valeurs qui ne concerne pas directement les intérêts sociaux." Sur la plupart des questions, l'électorat écologiste se situe à mi-chemin entre la gauche non-communiste et la droite. Les étudiants, les célibataires sont proportionnellement plus nombreux que dans l'électorat de gauche ou de droite. « L'ensemble de ces observations paraît confirmer un des mécanismes qui associe la sympathie pour l’écologisme certains types de situations sociales : parce qu'il se présente comme une idéologie extérieure aux clivages sociaux fondamentaux, l'écologisme exerce une attraction sur ceux qui, faute de posséder certaines identifications, ne sont pas en mesure de se déterminer socialement. »

68 candidats sont élus députés à l'issue de ce premier tour de scrutin, chiffre à peu près équivalent à celui de, 1973 (60). Ce chiffre est en revanche en repli par rapport aux années 1960, période où le parti gaulliste était largement dominant.

Pour le second tour, François Mitterrand appelle à un désistement sans condition en faveur du candidat de gauche arrivé en tête : « Il reste maintenant à répondre à l’espérance de la majorité des Français. Cette espérance tient en un seul mot : « union ». Il convient de rassembler tous les suffrages de la gauche sur celui de ses candidats le mieux placé pour l’emporter […]. »

Un accord est réalisé à la hâte entre les trois anciens partenaires (PS, PCF, MRG) le 14 mars, Georges Marchais acceptant finalement que la question de l'actualisation du programme commun soit repoussé après les législatives en cas de victoire de la gauche. François Mitterrand, lors d'une conférence de presse commune, le 14 mars, explique : « L'objet essentiel, vous l'avez parfaitement deviné, […] est d'assurer la dynamique du mouvement populaire, des militants et des candidats des partis de gauche qui seront présents au deuxième tour le 19 mars. » Georges Marchais parle lui-même de « bon accord. »

Second tour

Conformément à la logique du scrutin majoritaire uninominal à deux tours, les résultats du premier tour se voient amplifiés au second. La majorité sortante l'emporte et progresse sensiblement, gagnant 1 436 850 voix tandis que la gauche connaît un léger effritement. La victoire de la majorité sortante s'explique par le bon report des voix des candidats éliminés sur celui restant en lice, mais aussi par l'accroissement des suffrages exprimés qui lui a nettement profité. Au contraire, la gauche perd 6 départements dans lesquels elle avait la majorité au 1er tour. La discipline de vote des électeurs de gauche a été bien moindre que celle des électeurs de droite. Ce mauvais report de voix est d'autant plus marqué dans les circonscriptions où un candidat communiste est présent au second tour. L'aversion de l'opinion vis-à-vis du Parti communiste français a joué un rôle notable dans l'échec de la gauche. Une aversion que l'union de la gauche et l'infléchissement des positions du PCF avaient atténuées mais que la rupture de l'union de la gauche en 1977 avait ravivée. Attaqué sur sa gauche par le PCF, le PS a surtout cherché à rassurer son ancien partenaire, notamment par une série de concessions (notamment concernant la hausse du SMIC), éloignant de lui une partie de l'électorat qui l'avait rallié à l'occasion de l'élection présidentielle de 1974. Cette frange marginale de l'électorat, notamment gaulliste, a eu le sentiment que le PS risquait de subir la volonté du PCF plutôt que lui imposer la sienne.



Réultats en voix en métropole (selon Wikipedia)



Composition de l'Assemblée nationale :

Bien que n'étant pas majoritaires, les partis de gauche progressent par rapport à 1973. La majorité sortante est suffisamment étoffée pour gouverner. Les résultats du second tour offrent un écart assez mince entre la gauche et la droite (700 000 voix), mais le système électoral amplifie la victoire de la droite. Ainsi, le bloc UDF-RPR dispose d'une majorité de 277 députés, alors que l'opposition PS-PCF ne compte que 199 élus. La gauche est ainsi largement dominée à l'assemblée nationale. L'échec est patent.

En revanche, l'équilibre des forces au sein de la majorité ne profite guère aux giscardiens. Le pari du président de la République a échoué puisqu'il n'a pas réussi à faire de l'UDF le premier groupe parlementaire. Le gouvernement issu des élections devra composer avec un RPR frondeur.

Groupes parlementaires :


Représentation de l'Assemblée :

(selon Wikipedia)


Conséquences :

La majorité sortante est confortée, et le gouvernement de Raymond Barre reconduit. Comme aux lendemains des élections de mars 1977, Valéry Giscard d'Estaing opère un vaste remaniement ministériel (30 avril 1978). C'est le gouvernement Barre III qui gouvernera jusqu'à l'élection présidentielle de 1981. Ce nouveau gouvernement Barre déçoit le RPR qui espérait traduire sa prédominance au sein de la majorité par un rééquilibrage de l'équipe gouvernementale en sa faveur. Dans les mois qui suivent, les tensions vont grandir entre RPR et UDF notamment autour de la question européenne.

L'échec de la gauche aux élections législatives met un terme à l'aventure du Programme commun. Désormais, Parti socialiste et Parti communiste français poursuivent des trajectoires distinctes. Le PCF s'isole davantage en rompant avec l'eurocommunisme, en réaffirmant l'exemplarité de l'Union soviétique (soutien à l'intervention russe en Afghanistan en 1979, condamnation du boycott des JO de Moscou en 1980). Le Parti socialiste devient la première formation de gauche en France devant le PCF pour la première fois depuis 1945. Cependant, l'échec de la gauche aboutit à une remise en cause de la stratégie d'union de la gauche promue par François Mitterrand depuis le congrès d'Epinay (1971). Une opposition se développe au sein du Parti socialiste autour de Michel Rocard qui incarne le mieux cette deuxième gauche. Les tensions culminent au congrès de Metz (1979). D'autre part, la rupture de l'union de la gauche conduit le PS à renoncer au programme commun et adopte « Le projet socialiste pour la France des années 1980. »

Cette élection marque la fin d'une période de l'histoire de la Ve République, celle dans laquelle la majorité sortante est systématiquement reconduite. À partir de 1981, les majorités sortantes seront quasi-systématiquement sanctionnées, la pratique de l'alternance l'emportant. Pourtant, les élections de 1978 sont déjà annonciatrices de la période suivante dans la mesure où le pouvoir en place a été sanctionné et a failli perdre sa majorité parlementaire. Ces élections symbolisent ainsi le passage d'un vote de reconduction à un vote sanction.










Autres documents sur les élections législatives de 1978  (Archives Jean-Claude Autran)


- L'Exemple, janvier-février-mars 1978, n° 1, pp. 10-11 : « Le programme commun : une espérance balayée par le vent de l'histoire » - « Il faut le dire : pour des millions de Français, l'ex-union de la gauche avait fini par constituer un espoir. Desireux de voir s'améliorer plus vite leurs conditions de vie, ils avaient été nombreux à être attirés par les promesses de ce programme qui leur était présenté comme la panacée propre à guérir la France de tous ses maux - réels ou imaginaires... A force d'entendre parler sur tous les tons, cinq ans durant, du futur gouvernement de la gauche unie et des merveilles qu'il accomplirait ils avaient fini par y croire.
Et puis, brutalement, le 22 septembre dernier cette espérance a été brisée. Par ceux-là même qui l'avaient fait naître. Le mirage s'est dissipé. Alliance électorale, de pure façade, dissimulant une mésentente fondamentale quant au projet de société, le programme commun ne pouvait pas résister à l'épreuve des faits qui aurait suivi une éventuelle victoire aux élections. Il n'aura même pas vécu jusque là ».

- Le Petit Varois, 15 janvier 1978 : « Les « autrement dit... » ».

- Le Petit Varois, février 1978 : « Législatives (Var) : 43 candidats pour 4 sièges ».

- L'Echo de Vignelongue, février 1978 : « Aux habitants du quartier ».

- Tract d'Arthur Paecht, 22 février 1978 : « (...) Depuis 1974, un effort considérable a été entrepris ». « Cette politique s'est traduite par des mesures très importantes dont l'objectif était d'assurer la sécurité des Français devant la vieillesse, et tout spécialement en faveur des plus démunis d'entre eux, en raison du caractère prioritaire que lui a reconnu le Gouvernement. Car, comme le soulignait le Président de la République dans Démocratie Française : « La misère dégrade, comme le racisme, elle offense la dignité humaine » (...).

- Tract du PCF, 1er mars 1978 : « Grand débat du Parti communiste français le 7 mars 1978 dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville » - Thème : « Demain, la démocratie et l'autogestion ».

- L'Echo de Vignelongue, mars 1978 : « Aux commerçants et artisans ».

- L'Echo de Vignelongue, mars 1978 : « Aux habitants du quartier : pourquoi vous voterez communiste le 12 mars ».

- Var-Matin-République, 8 mars 1978 : « Tout savoir sur les élections » - Les règles qu'il faut connaître... - Les "petits secrets" du vote par procuration - Coup d'œil sur l'Assemblée nationale - Qui sont vos députés ? ».

- Appel de Georges Marchais à François Mitterrand, mars 1978 : « (...) Le Parti socialiste envisage, une fois de plus d'exclure les communistes du gouvernement. Et il compte pour cela sur le concours de M. Giscard d'Estaing.

On comprend, dans ces conditions, pourquoi François Mitterrand répond par le refus à nos demandes sans cesse renouvelées de reprendre les discussions qu'il a interrompues. Dès le lendemain de ce 22 septembre où le Parti socialiste a quitté la table des négociations je l'ai appelé. devant des millions
de téléspectateurs - vous vous en souvenez - à revenir à la discussion. Je l'ai encore dit à l'émission « Cartes sur table », mercredi dernier : que le Parti socialiste revienne au programme commun et la discussion peut reprendre dès demain matin. Nous, nous sommes prêts, à toute heure du jour ou de la nuit, à reprendre la discussion et à conclure sans délai, y compris avant le 12 mars.
Mais que répond François Mitterrand ? Vous l'avez entendu tous ces derniers jours : il répond « Non, pas de discussion avant le 12 mars pas de discussion non plus après le 12 mars, ni sur le programme ni sur la composition politique du gouvernement. Moi, Mitterrand, j'établirai un pacte de gouvernement après le deuxième tour des élections (...) ».

- Tract de Mme Hocquard - Agression de M. Carrot : « Et oui, l'ailleurs de M. Michel Jobert dérange » - « Quel manque de maturité politique, que de situer d'office dans la Majorité les Jobertistes de la 4ème circonscription : Mme Claude Nicole Hocquard et son suppléant Mr Carrot Jean-Claude. Que la Majorité ait été représentée par deux grands courants, c'estpeut-être de là, que vient le marasme actuel - Et oui, l'ailleurs de M. Michel Jobert dérange

- Tract du PCF, 13 mars 1978 : « ÇA Y EST ! Accord à gauche. On peut battre la droite » - « Déclaration des trois partis signataires du programme commun »

- Var-Matin-République, 13 mars 1978 : A la Une : « Vote record : 83,7 % - Gauche 50,2 % - Majorité 46,3 % » - « Le P.S. devient le premier parti - Second tour très ouvert » - Pages 2-8 : « Echos élections » - « Analyse du scrutin dans le Var » - Sur l'Ouest varois : « Mme Danielle De March (P.C.) est en tête du ballottage dans la 4e circonscription. Selon toute probabilité. le Dr Arthur Paecht (P.R.) sera son seul adversaire dimanche prochain. M. Christian Goux (P.S.) fait approximativement 20 % de voix par rapport à 1973, il gagne 6.000 suffrages. La surprise est constituée par le score de M. Marcel Bayle : 16.63 %, soit 11 % de moins qu'en 1973. Le docteur Baptiste, maire de Six Fours, réunit 5.209 voix. Notons enfin un amenuisement des suffrages de l'extrême gauche. Les candidats da Lutte Ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire font dans cette circonscription moins de 2 % ».

Var-Matin-République, 13 mars 1978

- Var-Matin-République, 13 mars 1978 : « Résultats des 4 circonscriptions du Var ».

Var-Matin-République, 13 mars 1978

- Le Monde, 14 mars 1978 : A la Une : « La poussée de la gauche au premier tour ne paraît pas suffisante  pour garantir un changement de majorité le 19 mars » - «

Le Monde, 14 mars 1978

- Var-Matin-République, 20 mars 1978 : A la Une : « La majorité l'emporte : 298 sièges contre 199 à l'opposition » - « La nouvelle assemblée... et la sortante » - « Les nouveaux députés du Var : M. Alain Hautecœur, M. François Léotard, M. Maurice Arreckx, M. Arthur Paecht » - « Le prix de la désunion (André Passeron).

Var-Matin-République, 20 mars 1978

- Var-Matin-République, 20 mars 1978 : « Résultats des 4 circonscriptions du Var ».

Var-Matin-République, 20 mars 1978

- Var-Matin-République, 20 mars 1978 : « Var : une renversement de tendance » - « Dans la 4e circonscription, Mme Danielle de March (P.C.) n'a pu conserver le siège de M. Philippe Giovannini. Voici cinq ans, le maire de La Seyne avait eu 490 voix d'avance. Cette fois. l'écart en faveur du docteur Paecht est de 7.500 suffrages, écart que personne n'aurait pronostiqué. La majorité a su faire, il est vrai, la preuve de sa cohésion. On a vu M. Marcel Bayle et le docteur Baptiste aux côtés du conseiller général de Saint-Mandrier durant ces heures décisives. Dans le camp de la gauche, l'unanimité était moins nette. Peut-être parce que Mme de March n'avait pas ménagé au cours de la campagne électorale M. Christian Goux, son allié naturel... Les politologues pensaient que le vote des jeunes ferait pencher la balance en faveur de l'opposition. Apparemment, leur choix s'est confondu avec celui de leurs aînés. Et les voix des électeurs du second tour (le record du 12 mars ayant été battu) se sont portées pour l'essentiel sur les candidats de la majorité » - Les nouveaux députés du Var : M. Alain Hautecœur, M. François Léotard, M. Maurice Arreckx, M. Arthur Paecht ».

- Var-Matin-République, 20 mars 1978, page 8 : « Et maintenant » - « Le prix de la désunion - Les personnalités élues - Les personnalités battues » - François Mitterrand : « L'Histoire jugera... » - Robert Fabre : « Les radicaux de gauche se sentent déliés des accords de 1972 » - Georges Marchais : « Une grande déception pour tous ceux qui attendaient le changement ».

- Midi Libre, 20 mars 1978, pages 1-2 : « Net succès de la majorité malgré la progression de la gauche » - « M. Robert Fabre : « Les Radicaux se considèrent comme déliés du programme commun qu'a repoussé le suffrage universersel » - « Participation record : 85,2 % ».

Midi Libre, 20 mars 1978

- Le Petit Varois,  : «

- Le Petit Varois,  : «







Var-Matin - République,




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