Lettre P
Pachier |
[prononcer en marquant la diérèse : pa-chi-é] Détériorer, détruire, anéantir (de pachinca, fouler aux pieds ??). |
Pachole (n.f.) |
Désigne, très vulgairement, le sexe de la femme (prov. pacholo) (cf. catane, mounine). |
Pagaille |
En pagaille (prov. en pagaio) : pêle-mêle, en désordre. Signifie aussi : en grand nombre. Ils ont gagné des concours en pagaille à La Seynoise. |
Pagoule (n.f.) |
Lieu isolé, bled (prov. pacoulo). Pagoulin est un terme péjoratif pour paysan, équivalent de plouc, ou de pequenot. |
Pagre |
Poisson commun en Méditerranée, à chair estimée, dont une espèce est commercialisée sous le noms de daurade royale (genre Sparus, famille des sparidés). |
Paiòu |
Paillot, caillebotis, plancher d'une bette ; plancher d'un vaisseau, fond de cale. |
Palais |
Aubaine, occasion favorable, coup de réussite. « Ça alors, c'est un palais ! » (par analogie avec un palais, maison de caractère somptueux ?). |
Palangre (n.m.) |
Ligne pour la pêche en mer constituée d'une corde le long de laquelle sont attachées des empiles munies d'hameçons. [NB. Le terme est du genre féminin dans la langue française ; il est souvent employé au masculin en Provence maritime]. |
Palangrotte (n.f.) |
Ligne plombée pour la pêche en mer, enroulée autour d'une plaque de liège et manœuvrée à la main (prov. palangrotto) (cf. lènci). |
Palanquée (n.f.) |
Grande quantité (emploi métaphorique d'un terme de marine : chargement d'un palan). |
Palun |
Endroit humide, marais, terre d'alluvions au bord d'une rivière. La Croix de Palun est un quartier marécageux de La Seyne, en prolongement des Prés de Reynier. (cf. apaluni, marécageux). |
Panca, pancaro |
Pas encore. « Es panca mouart » (Il n'est pas encore mort). Le provençal utilise cette contraction de pas enca, pas encaro, de sorte qu'en français il tend parfois à dire aussi pencor : « Tu as fini ton travail ? Non pencor ! ». |
Panisse |
Rondelle confectionnée avec de la farine de pois-chiches, frite comme un beignet et dont le goût rappelait celui de la cade (du prov. panisso, espèce de farine de pois-chiches et de maïs consommée par les Génois). |
Panse |
Cépage blanc, cultivé surtout en Provence, donnant des raisins de table remarquables par la grosseur des grains. Panse musquée ou panse "muscate", muscat d'Alexandrie. |
Pandecousto, Pandegousto, Pantacousto |
Pentecôte, fête (du rom. pan de costa, pantecosta, pandegosta). |
Pantacousto |
Espèce de chèvrefeuille, notamment le chèvrefeuille à feuilles embrassantes (Lonicera implexa), liane de la famille des caprifoliacées, qui fleurit à la Pentecôte) (cf. saouve maire). |
Pantai |
Rêve, songe, cauchemar, chimère (du prov. pantaia, rêver). |
Pantailler, pantaïer |
Rêver (du prov. pantaia). |
Paquet |
Eh ! Paquet ! C'est ainsi qu'on qualifie un individu maladroit, gauche, peu débrouillard. |
Pardi, pardine, padiéu, pardiéu |
Sortes de jurements, ou interjections qui soulignent une approbation. Ah ! Padiéu pas ! (Oh ! Point du tout !). Coquin de padiéu ! |
Pardigaou, perdigaou |
Perdreau, jeune perdrix (prov. perdigau). |
Parisemple |
Simplification de « par exemple ». |
Parle-moi de ça ! |
En réponse à une bonne nouvelle, qui fait plaisir, l'expression « Parle-moi de ça ! » peut se traduire par : « Raconte-moi ça, dis m'en davantage ». |
Parlotte |
Faconde, tchatche. Ma soeur, elle a une brave parlotte ! (cf. blague, charrer, charradisse, pivèu ; parlarié ai pèire ! |
Parpeléger |
Battre des paupières, notamment par tic (prov. parpeleja). On disait du président Mitterrand lorsqu'il clignotait des yeux : « Il parpelège ». « Il parpelégeait comme une chouette à midi » (Marcel Pagnol, Jean de Florette). |
Parpelle |
Paupière et, par extension, sourcil (prov. parpello). |
Parqueur |
Propriétaire, éleveur, de parc à moules. |
Partègue |
(Prov. partego, perche, gaffe). Long piquet planté au fond de l'eau, à l'avant et à l'arrière du bateau du pêcheur de mouredus, lui assurant une meilleure stabilité. Désigne aussi la paire de barres, ou perches de bois, utilisées par les vendangeurs pour le transport des cornues. |
Pastecum ! |
Déformation plaisante du latin Pax tecum (Que la paix soit avec toi). On effrayait autrefois les enfants qui fréquentaient l'Eglise, en leur faisant croire qu'à la fin de la confession, le prêtre leur administrerait une paire de gifles en leur disant « Pastecum ! »... |
Pas Diéu |
Noum dé pas Diéu ! Juron des Provençaux qui ne veulent jurer que pour rire... La négation pas, en effet, détruit le blasphème. Couquin de pas Diéu ! Galéjade à l'adresse du diable. Le diable croit qu'on jure... et il se trouve bien attrapé (Jean Aicard, Maurin des Maures). Noum dé pas Dioù ! Un lapin ! (id.) |
Passe-brosse |
Qualificatif que l'on applique à un flatteur, un flagorneur, ou à quelqu'un qui veut vous amadouer par son ton patelin. |
Passer la pièce |
Passer la pièce (sur les malons) : Laver les carreaux de la maison avec une serpillière de chanvre ou de grosse toile. |
Passi, passide |
Flétri, fâné, chiffonné (en parlant d'une fleur, d'un fruit, d'un visage, etc.) (prov. passido, de passi, fâner). |
Passorès ? ou Passo-rès ? |
Ne passe-t-il personne ? [Question devenue légendaire posée autrefois avant de jeter les eaux sales ou toutes sortes de déjections (y compris le contenu des vases de nuit) par la fenêtre, plutôt que de les descendre au ruisseau]. |
Paste-merde |
Personne trop curieuse, amateur de commérages, de scandales ; ou qui a un penchant pour les vilains côtés de la vie (du verbe prov. pasta : pétrir, gâcher, patauger), équivalent de l'argot français fouille-merde. On prétend qu'Alphonse Daudet aurait dit d'Émile Zola qu'il n'était qu'un paste-merde. |
Pastis |
Confusion, méli-mélo, embarras. Nous sommes dans un brave pastis ! |
Pastisser |
Barbouiller (il a la figure toute pastissée de confiture) ; mettre les mains dans la saleté (prov. pastissa, de pastis, mélange). |
Pastisson |
Gifle, emplâtre, soufflet, boufe, bacèu, bendèu (prov. pastissoun). |
Pastèco veni meloun |
Litt. pastèque qui devient un melon. Au figuré, qualifie quelqu'un de lent, qui a peu de courage, qui attend que les choses se fassent (cf. longagne). |
Patachon |
Conducteur de patache. Vie de patachon : vie désordonnée, de plaisirs et de débauche. « Quatre pattes - Patachon », disait-on parfois à un jeune enfant qui, se déplaçant toujours à quatre pattes, est porté à faire du bruit, à s'agiter, à avoir un comportement turbulent ou désordonné. |
Pataclet, pataclé |
Nom familier donné au sar, particulièrement au sar de petite taille (Si fa pas un bouan boui-abaisso - 'mé la tèsto d'un pataclet (F. Peise)), mais aussi à divers poissons de mer : gerle, gavaroun, esparlin, etc. |
Patàri |
Au jeu de billes, bille de petit ou moyen calibre (à vérifier) (cf. boulard, bouligue, calot, etc.). [En prov. patàri signifie rustre, lourdaud, imbécile, "paysan", mais on ne voit pas trop le rapport avec une bille]. |
Patet, pateto |
Aquel enfant es patet : maladroit, pataud ; lambin, timoré ; douillet ? (prov. petet). Voir aussi chichette. |
Pàti |
Édicule à usage de lieu d'aisance, de forme prismatique ou parallélépipédique, couvert d'une toiture à une ou deux pentes, que chacun avait autrefois au fond de son jardin. cf. W.-C., cagassière, chalet de commodité, chalet de nécessité, suèio. D'où le jeu de mots classique : L'homme est au pàti... |
Pàti |
Désordre, pagaille, panique, foutoir. « Ces jeunes, ils nous foutent le pàti dans toute la ville ». |
Pau |
Peu. Enca'n pau : encore un peu. |
Paure mesquin, pauro mesquino |
Pauvre malheureux, pauvre hère (du prov. mesquin, mesquin, misérable, affligé, chétif, pauvre). Une vieille personne qui marchait dans la rue dit, outrée, à la mère d'un jeune garçon [D.B.] : « Votre petit vient de me traiter d'imbécile ! ». Et le petit garçon de se défendre : « J'y ai pas dit imbécile, j'y ai dis pauro mesquino ! ». |
Pauvre |
En Provence pauvre veut dire que la personne dont on parle est morte. [Parole de païens, qui considèrent qu'un mort ne possède plus rien (Marcel Pagnol, Manon des sources)]. « Ma pauvre mère ». Utilisé aussi comme exclamation pour ça alors ! : « Oh pauvre ! J'aurais pas cru que tu y arrives ! », ou pour exprimer le doute : « Oh pauvre ! Tu risques pas d'y arriver ! », ou le dédain : « - Tu as assez d'argent sur toi ? - Oh pauvre ! ». Dans ce dernier sens, l'expression est synonyme de « Oh peuchère ! ». Le provençal utilise aussi beaucoup les expressions : pauvre de moi ! (paure de iéu !) ou pauvres de nous ! (paure de nautre !), à quoi certains ajoutent « emé tant d'autre !... ». |
Pèbre (n.m.) |
Poivre. Le pèbre d'ai (poivre d'âne) désigne la sarriette, plate aromatique de la famille des labiées (Satureia montana). L'an pèbre désigne une année lointaine, indéterminée, l'an quarante. |
Pébron |
Poivron, piment (prov. pebroun). On l'utilise aussi pour exprimer la rougeur : « Elle est devenue rouge comme un pébron », ou une forme allongée « T'as vu ces statues modernes ? Il leur on fait des nez comme des pébrons ! ». |
Pécole |
Maladie, petite vérole (peut-être de l'italien piccola, la petite, par opposition à la grosse (vérole)). Pour les écoliers, c'est une certaine maladie, dont ils disent : « Il a la pécole : il a la peau du cul qui se décolle... ». Y a-t-il un lien avec le provençal pecolo, qui désigne la crotte qui s'attache à la laine des brebis ou au bas des robes ? |
Pécoui |
Pédoncule d'un fruit (le pécoui de la figue), pédicelle, pied d'un végétal (des bolets à gros pecoui). |
Pégal |
Mont de piété, clou (prov. pegau). « Au pégal ! », expression de dépit ou de renoncement, synonyme de « en galère ! » ou « au diable ! ». |
Pégot |
Sobriquet que l'on donne au cordonnier, savetier, gnaf (du prov. pègo, poix, résine, colle). |
Pégon (n.m. et adj.) |
Personne bavarde et importune, de laquelle on n'arrive plus à se dépéguer lorsqu'on a eu le malheur de la rencontrer (cf. arapède, roumpi-pé, sèque datti, etc.). |
Pégoulière |
Fabrique de poix, four à poix (four à l'aide duquel on extrayait la poix à partir de diverses résines ou goudrons végétaux (prov. pegouliero). Le terme semble avoir été aussi utilisé pour les fours à cade qui permettaient d'extraire l'huile de cade en chauffant les souches, troncs et branches du genévrier cade (Juniperus oxycedrus), ainsi que pour les embarcations portant les chaudières à brai qui servaient à caréner les bâtiments. |
Pégous |
Poisseux, qui colle aux doigts. La langue française a adopté l'adjectif pégueux, du prov. pegous, de pego, colle, poix. |
Pègue (n.f.) |
Colle, glu, résine, poix de cordonnier (prov. pego). « Ça pègue ! » (ça colle, ça poisse). On dit : « as la teste dins un bouiòu de pègue » a quelqu'un de particulièrement sot, bouché, apathique, ou qui comprend lentement (cf. empéguer, se dépéguer). |
Pèi |
Poisson. |
Peirin |
Parrain. « Peirin ! Rascous ! Lou pichoun vèndra gibous ! » (Parrain ! Avare ! Le petit sera bossu !) Phrase traditionnellement adressée au parrain par les gamins rassemblés à la sortie des baptêmes. Implicitement, cela voulait dire que l'enfant deviendrait bossu, si le parrain ne faisait pas des étrennes à l'assistance. |
Pèiro |
Pierre, caillou. L'expression : « Mi fas toumba la pèiro daù fusiù ! », qui se réfère à l'époque des fusils à pierre, signifie : « Tu me désespères, tu mets ma patience à bout ». « Parlalié ei peire ! » (Il - ou elle - parlerait aux pierres !), dit-on de quelqu'un de bavard invétéré. |
Peissaille |
(Prov. peissalho) Petit poisson de soupe, poisson de rebut, fretin (cf. ramento, pito-moufo). |
Peissùgi |
Odeur de poisson (au sens péjoratif), odeur fétide. Sentè lou peissùgi ! |
Pélengante |
Partie immangeable, fibreuse, d'un morceau de viande (sans doute de péu, peau). |
Pèlerine |
Mollusque lamellibranche du genre pecten, encore appelé peigne ou peigne de Saint-Jacques, dont les oreilles de la coquilles sont très inégales (Pecten varius). |
Pélisse |
Grand champignon (Lepiota procera), lépiote élevée, coulemelle. |
Pèndi-despèndi |
Boutique de fripier, "décrochez-moi-ça" ; remise en rayon d'articles qui étaient auparavant en "promotion". |
Pendis |
Dans les parcs à moules, les pendis sont des cordes régulièrement espacées, suspendues à l'armature en bois du parc, sur lesquelles on accroche le naissain grâce à des morceaux de filets et autour desquelles se développent les moules. Du prov. pendis, pendant, penchant, en pente. Cala lou palangre en pendis, manière de tendre cet engin entre deux eaux. Désigne aussi un palangre entre deux eaux. |
Pendre (au nez) |
Ça nous pend au nez : ça risque fort (une menace, une chose désagréable) de nous arriver. On dit aussi : ça nous pend au nez comme la giberne au soldat. |
Penè, penequet |
Petit somme, sieste, sommeil léger. Faire soun penequet, c'est sommeiller, faire un somme, ou pénéquer. |
Penèque |
Qualifie un fruit (exemple, la figue) flétri, trop mûr, ramolli, qui pend ; s'applique aussi à une plante qui manque d'eau (prov. peneca, se flétrir, se faner). |
Peneu |
Employé
familièrement et par facilité de prononciation, pour pneu,
pneumatique. Un grand professeur de chimie du Lycée Thiers à Marseille questionna un jour ses élèves : « Quelle est la principale utilisation industrielle de l'isoprène ? ». Plusieurs élèves répondirent immédiatement : « dans les pneus ». Le professeur ne comprit pas cette réponse, il en attendait une autre, qui ne venait pas... Alors, il dit : « Ces élèves ils ne savent rien ! Mais c'est dans les PENEUS ! ». |
Pénible |
Qualifie quelqu'un dont le tempérament est inquiet, anxieux. « Que tu es pénible ! ». |
Perdre |
Utilisé comme verbe intransitif, au sens de fuir, perdre son contenu. « Tu entends ? On a la chasse d'eau qui perd ». |
Perruquié |
Coiffeur (couifaire). |
Perussiero |
Poirier sauvage (Pirus communis); lieu planté de poiriers sauvages. |
Pescadou |
Pêcheur professionnel. |
Pescaire |
Pêcheur amateur (légèrement péjoratif) (cf. également aubijaire). |
Pescarié |
Poissonnerie, halle aux poissons. |
Pese |
Pois (légume). « Fei ti gras, Jean, aqui un pese ! ». |
Pessegon |
Petite pêche (prov. pessegoun). Les poissonnières disaient : « L'hiver, on se gelait le pessegon... ». L'origine de l'expression n'est cependant pas clairement élucidée. Utilisé au singulier, certains assimilent pessegoun au postérieur, d'autres, plus audacieusement, au mont de Vénus, voire au "téton de Vénus". D'autres, enfin, l'utilisent au pluriel (les pessegons) et comprennent plutôt le terme comme désignant les attributs masculins... |
Pessègue (n.m.) |
Pêche, fruit du pesseguié (le pêcher : Prunus persica). Lou pessègue est du genre masculin, ce qui explique que certains vieux provençaux disaient en français « un pêche ». |
Pessu |
Pincée, petite quantité ; pince, action de pincer. On dit d'un avare : « Tonde lei uou, ferre lei mousco, fa de pessu ou vitre... ». (Il tond les œufs, ferre les mouches, et va même jusqu'à pincer la surface des vitres !). Pessu, menu, sucra, daura - Leva la main dou plat (air populaire). |
Pessuguer |
(Prov. pessuga) Pincer. Signifie également au fig. : prendre sur le fait, arrêter. Vairolatto (le Garde), lui, s'il en pessugue un, il lui fera passer un mauvais quart d'heure. Voir aussi l'expression : les mounines doivent le pessuguer ! |
Pestoulentsi ! Pesterochute ! |
Juron qui a le sens de : Malédiction ! Peste ! Peste de malepeste ! |
Pet, pet' |
Pet, détonation. Prononcé pet', a le sens de coup ou de trace de coup : « La voiture ? Oh elle a juste un pet' sur l'aile ! », « Il a pris un pet' sur le front ». Prononcé pet, comme en français, se retrouve dans des expressions comme : « Il va y avoir du pet » (il va ya avoir querelle, ou scandale) (cf. barouf) ; « Aller au pet » (aller au clash, au conflit, à la rupture) ; « Si ça continue, je vais porter le pet au niveau de la Direction ». |
Peta |
Péter, éclater, casser, rompre, crever. « Li faiòu fan peta » (les haricots sont venteux). « Se lou motor ven a peta, anas totei vous nega » (Si le moteur vient à éclater, vous allez tous vous noyer). Autres sens : 1) Faire péter : Tirer un coup de feu (« Aqueste nué, es iéu qu'ai fa peta ! » (Cette nuit, c'est moi qui ai tiré), aurait avoué un criminel célèbre ; 2) Faire péter quelque chose à quelqu'un : lui supprimer, lui enlever. Il m'a fait péter ma prime de fin d'année ! ). 3) Ce soir, je te fais péter la belote jusqu'à minuit (je te fais une partie de cartes à tout casser). |
Petan |
Prostituée (prov. putan). Utilisé dans l'exclamation : « Oh ! Fan de petan ! ». |
Pétard |
Outre les divers sens de pétard dans l'argot français (pistolet, derrière de la femme, cigarette de haschisch, etc.), ce mot est très utilisé dans l'expression « Oh pétard ! » par ceux qui trouvent déplacé de dire « Oh putain ! ». |
Pétasser |
Raccommoder, rapetasser, rapiécer, rectifier (prov. petassa ou pedassa). |
Pète |
Crotte (prov. pèto), plus spécialement de chèvre (cf. pétoule). Sa couleur a inspiré l'expression : noir comme une pète pour qualifier un teint bronzé. « L'été, avec le soleil, je deviens noire comme une pète ! ». |
Petelin |
Térébinthe ou Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), arbuste de la famille des anacardiacées, ainsi nommé à cause du bruit que font les vésicules (ou galle des pistachiers, causée par le puceron Aphis pistacia) dont les feuilles sont quelquefois chargées, lorsqu'on les presse entre les doigts. « Va chercher mon carnier, là-bas, dans le pétélin » (Marcel Pagnol, Jean de Florette). Être petelin signifie aussi : avoir le caractère brusque et emporté, être pétulant, ou pète-sec. |
Petija, peteja |
Pétiller, craqueter ; pétouiller, pétarader. |
Petiton, petitou |
Diminutif de petit. « C'est quels carrelages que vous avez choisis ? Ah ! C'est les petitons ». |
Pétois, pétouat |
La veine pétois : ride, pli vertical que certains jeunes enfants ont au milieu du front et qui, dit-on, présage un caractère méchant... (Du prov. petoi, pour putois ? ou de pitouat jeune garçon, jeune fille, mousse, servante [Utilisé par Jean Aicard dans Maurin des Maures : le pitoua]). |
Pétomane |
Individu qui a la manie de péter fréquemment et bruyamment (mot construit comme cleptomane, mélomane, pyromane, etc.). « Quel pétomane ! » disait mon grand-père à propos des pétards du feu d'artifice du 14 juillet. [Tout le monde ne se souvient peut-être pas du célèbre boulanger marseillais, Joseph Pujol, vedette de music-hall des années 1900, qui fit crouler de rire, à la Belle Époque, les villes de France et de Navarre avec son numéro de pétomane. Après l'armistice de 1918, il cessa cette activité et reprit son métier de boulanger à Marseille. Vers 1920, il ouvrit une biscuiterie à Toulon, où il était venu s'installer. Il y mourut en 1945]. |
Pétoule, pétoulet |
(Prov. petoulo) Petite crotte, crotte de menu bétail. Un petoulié est un lieu où il a des crottes, où les lapins viennent fienter. |
Pétrole |
Une combinaison pétrole : Un système, un montage bancal, malbâti, instable, qui n'a aucune fiabilité. |
Pétugue |
Huppe, puput (oiseau passereau insectivore doté d'une crête de plumes sur la tête : genre Upupa ; prov. petugo). A d'uei viéu coumo la petugo. [En fait, la pétugue y voit très bien, mais n'apprécie pas toujours le danger proche]. |
Pèu |
Peau. Pèu de lèbro, pèu de lapin (Peau de lièvre, peau de lapin). |
Peuchère ! Pécaïré ! |
Terme de commisération affectueuse, interjection qui exprime la compassion, l'attendrissement, la pitié (de pécheur, celui qui commet des péchés et qui est, de ce fait, bien à plaindre). « Il est brave, peuchère ! », « Peuchère de moi ! ». Exprime parfois le dédain ou l'ironie : « Oh peuchère ! Si tu crois me faire peur ! ». |
Piade |
(Prov. piado) Bernard-l'ermite, espèce de crustacé appelé pagure (genres Pagurus, Anapagurus, Clibanarius, etc.), qui protège son abdomen dans une coquille de gastéropode vide et se déplace en emportant celle-ci, très recherché comme appât pour la pêche (cf. biòu-arpu). |
Piades |
Traces de pas, foulées, empreintes de pieds mal essuyés laissées sur un carrelage qui était propre. |
Piadier |
Nasse à prendre les bernard-l'ermite (piades), généralement amorcée avec des tripes et des têtes de poissons. |
Piàntou, piaffou |
Terme de mépris par lequel on désignait les premiers immigrés italiens, particulièrement les Piémontais (cf. babi, macaroni). Sentè lou piaffou : Ça sent mauvais (allusion à l'odeur des premiers immigrés italiens, malpropres). |
Piantouliger |
En termes de tenue vestimentaire : italianiser, porter des vêtements au couleurs vertes et rouges très voyantes. |
Piblo, pibo |
Peuplier. Désigne plutôt le peuplier noir (Populus nigra) (cf. aubo, peuplier blanc). |
Pichoun, pichouno |
Petit, petite, enfant, fillette. |
Picosse (n.f.) |
Hache à deux mains, hache de fendeur de bois, houe à deux fourchons (prov. picosso). |
Pièce |
Morceau de tissu, serpillère. Passer la pièce sur les malons (voir estrasse). |
Pièce de toile |
Expression probablement relative à la chasse. La toile désignait un long filet que l'on tendait en bordure du chemin pour attraper des oiseaux vivants et particulièrement des migrateurs comme les cailles. Le chemin de la pièce de toile était le nom de l'avenue reliant autrefois Les Sablettes à l'Évescat et desservant à son extrémité l'actuel Collège L'Herminier. |
Pignate |
(Prov. pignato) Petite marmite, marmite de terre (parfois suspendue dans la cheminée), ainsi nommée à cause de sa ressemblance avec une pomme de pin. |
Pigne |
Cône ou pomme de pin (prov. pigno). |
Pigne |
Colère. Prendre la pigne, prendre des pignes, s'emporter, sortir de ses gonds. Avoir la pigne a également le sens d'être balourd, d'avoir l'esprit épais : aquèu a la pigne ! |
Pignet |
Champignon comestible. Dans le Var, semble désigner plus particulièrement le safrané (Lactarius deliciosus). |
Pignole (n.f.) |
Masturbation masculine, branlette (peut-être du prov. pignoun, amande de la pomme de pin, avec jeu de mots sur pin/pine ?). « Allez, ha ! Vas te faire une pignole ! ». Verbe : se pignoler (cf. se séguer). |
Pignon |
Pignon, amande de pomme de pin (prov. pignoun). Une tarte aux pignons. En Provence, le pignon désigne aussi le noyau d'un fruit : pignon d'olive, pignon de cerise. On jouait autrefois avec les pignons de cerises teints de différentes couleurs. « De la peur qu'il a eue... on lui aurait mis un pignon d'olive entre les fesses, qu'on aurait fait un litre d'huile ! ». |
Pile |
Évier (prov. pilo). La maison avait l'air d'une villa et il y avait « l'eau à la pile » (Marcel Pagnol, La gloire de mon père). On met la vaisselle à tremper dans la pile. |
Pillage |
Prendre un enfant au pillage (terme d'écoliers, dans les cours de récréation) : lui faire subir des humiliations, des moqueries, des tracasseries, des railleries, des mauvais traitements ; le couvrir de quolibets, le prendre comme souffre-douleur. |
Pille |
Faire pille (prov. piho, pilho, capture, butin, prise) : réussir une belle capture, une belle pêche. |
Pin |
Pin, arbre de la
famille des conifères. Pin blanc : pin d'Alep (Pinus
Halepensis) ; pin bastard (ou pin sot ? ou pin
sòu ?) : pin maritime (Pinus maritima ou Pinus
pinaster) ; pin pignoun ou pin pinié : pin
pignon, pin parasol (Pinus Pinea) ; pin gavouat : pin
sylvestre (Pinus silvestris) : pin amandier (utilisé dans Marcel Pagnol) : il s'agit probablement du pin pignon. |
Piou, piéu |
Onomatopée du piaulement des poussins et petits oiseaux : piou-piou. « Piou ! piou ! Piou ! Que travaio viou ! » (proverbe). |
Piquer |
Du prov. piqua, frapper. Un enfant se plaignait à sa mère : « Man, Jean mi pique ! » - et en aparté : « Pique-mi, Jean ! ». Entendant quelqu'un cogner très fort à sa porte, une vieille personne ouvrit et dit : « Se piquas enca'n pau, sera lèu demoulido ! ». |
Pissacan |
Bolet commun, bolet granulé, cèpe jaune des pins (Ixocomus granulatus). |
Pissadou |
Pot de chambre, vase de nuit. Désigne également l'urinoir ou les toilettes. |
Pisser au cul |
Pisser au cul à quelqu'un signifie : le traiter par le mépris, le défier, faire fi de lui, le tenir pour nul. Bien qu'appartenant à l'argot français, cette expression vulgaire a été conservée ici en raison de son emploi par un politicien varois, candidat à une élection municipale. Comme on lui proposait une fonction non rémunérée, il avait eu cette réplique fameuse : « Office, sans bénéfice : au cul j'y pisse ! ». |
Pistache |
En Provence, on confond fréquemment les termes pistache et cacahuète. « J'ai voulu lui acheter des pistaches, regarde ce qu'il m'a vendu : elles ont une coque ! » [Et c'était justement des vraies pistaches !!]. |
Pistachier |
Arbuste (Pistacia vera), qui produit les pistaches (cf. petelin, Pistachier térébinthe). Désigne également la variété d'amandier qui produit l'amande princesse. |
Pistachier |
(Prov. pistachié) Homme passionné pour les femmes, coureur de jupons invétéré, vert-galant, paillard, séducteur, don Juan, tombeur. Dites, espèce de pistachier, vous croyez que je vous vois pas faire, saligaud ! Selon les auteurs, l'expression viendrait ou de la réputation particulière des marchands de pistaches et d'arachides ; ou encore des vertus prétendues aphrodisiaques de la pistache que le pistachier consomme, roulée dans une feuille de menthe fraîche... Pistachié est aussi un personnage de la Pastorale Maurel. |
Pistou |
Spécialité provençale faite de basilic (fabrego) et d'ail (aiet) pilés au mortier et liés à l'huile d'olive (du prov. pista, piler, broyer). Soupe provençale de légumes liée au pistou. |
Pitée |
En termes de pêche, c'est une touche, sensation que l'on a lorsque le poisson mord à l'hameçon. |
Piter |
En termes de pêche, c'est mordre à l'hameçon (prov. pita). Par extension, c'est se servir pour manger, picorer : « Vous n'avez qu'à piter dans le plat ! ». Au sens figuré, c'est se laisser prendre à une ruse : « Il a pité comme un couillon ! ». |
Pito-moufo |
Petit poisson de mer (Crenilabrus melops), qui ne mord pas franchement à l'hameçon, qui désesque facilement les pêcheurs (cf. peissaille). |
Pivèu |
Voie perçante, vagissement. Que pivèu : quel gosier, quelle voix ! Deux jours avant sa mort, avié enca un brave pivèu ! |
Place |
Travail, emploi rémunéré. « Vé ! Dépêche toi de venir ! J'ai entendu dire qu'y avait une place ! ». |
Plageole |
Petite plage (du prov. plajo, plage). D'où probablement le nom d'Esplageoles donné au rivage situé au nord du port de La Seyne. |
Plancarte |
Utilisé familièrement pour pancarte (déformation influencée par placard, placarder, ou par le prov. plancardo, pancarte). |
Plan-plan |
Etre plan-plan, ou plan-planet : locution adverbiale signifiant : lentement, tranquillement (cf. le pas de l'Arsenal). |
Ploura |
Pleurer. Lou souluou mi fa canta (e la cèbo mi fa ploura...). |
Plòure |
Pleuvoir. Ce verbe se retrouve dans certaines expression comme : (Quand il pleut avec du soleil) Plòu fa souluou, lei anges fan bugade (ou lou diable bat sa frumo), ou « Plòu plòu plòu, de baneto, de baneto ; plòu plòu plòu, de baneto, de faiòu ». |
Pluieo |
La pluie. « Quand Faroun a lou capèu - Quand lou Mai a lou mantèu - la pluieo es in camin - ou s'a pas plòugu, plòura lèu (Quand le Faron a le chapeau (de nuages) - Quand Notre-Dame-du-Mai a le manteau - la pluie est en chemin - ou s'il n'a pas plu il pleuvra bientôt). (cf. autres termes de pluie : chavano, raisso, ruscle). |
Pouilloun |
Poison. Aco es de bono soupo, es pas de pouilloun ! |
Pointu |
Parler pointu, parler avec l'accent pointu (prov. parla pounchu) : parler de la manière sèche et affectée que les Méridionaux attribuent aux Parisiens. |
Pointu (n.m.) |
Embarcation de pêche et de promenade utilisée en Méditerranée. |
Poire |
Faire la poire : Pour les enfants, c'est désigner, en comptant les syllabes d'une phrase, d'une chanson (comptine), celui qui devra sortir du jeu, courir après les autres, etc. Exemples : Am stram gram Pic et Pic et colegram, Une allumette, pi-po-pi-po-pette, c'est toi qui pète, etc. En Languedoc, on dit plutôt : faire la ploum. |
Polype |
Poulpe, pieuvre (cf. prov. póuprè ; it. polpo ; lat. polypus). |
Pommade |
Désigne familièrement une mayonnaise ou un aïoli de fabrication managère bien réussi car de consistance particulièrement ferme. |
Pomme d'amour |
Ce que les français appellent platement « tomate » (Marcel Pagnol, Le temps des secrets). |
Pompe à l'huile |
(Prov. poumpo à l' òli). Sorte de brioche à l'huile d'olive que l'on consomme pour différentes fêtes. C'est l'un des éléments des 13 desserts du Noël de Provence. |
Porcarié (n.f.) |
Porcherie, étable à cochons ; cochonnerie, immondice, saleté, ordure. |
Porquet |
Petit porc, porcelet, pourceau. La trueio a fa un porquet... n'a fa un, n'a fa dous, n'a fa tres ! |
Poù |
Peur, frayeur, crainte. « Agues pas poù ! » (N'ayez pas peur !). |
Pouarc |
Porc, cochon ; saligaud. « Que pouarc ! », s'exclama un jour un élève du CM1 [D.B.], à l'attention de l'un de ses camarades qui avait pété dans la salle de classe. « Aco es dou crin de pouarc », disait une mère en caressant les cheveux (raides) de ses enfants... « N'a per lei pouarc », dit-on parfois dans un repas de famille où il y a abondance de nourriture : « Vous pouvez vous resservir, n'a per lei pouarc ! ». |
Pouciéu, pourciéu |
Bauge, soue, loge où se vautre le porc ; maison en désordre, mal tenue et sale. « Cette chambre est un véritable pouciéu ! ». |
Poulinte |
Francisation de l'italien polenta, bouillie de semoule de maïs. |
Poulit |
Joli, gentil, charmant. Ai vi lou Bearn qu'avié passa la passe ! Ero poulit ! (J'ai vu le Béarn qui avait passé la passe [le chenal] ! C'était beau !). Sian poulit ! (Nous sommes dans de beaux draps). |
Poumeto |
Pommette, petite pomme. Poumeto de paradis ou arcino : baie de l'aubépine (Crataegus monogina). |
Pounche cuou |
Jeu qui se pratiquait autrefois pendant les fêtes de Pâques. Les enjeux étaient des œufs de poule et chacun sait que l'œuf présente une extrémité arrondie (cuou : cul), l'autre plus pointue (pounche : pointe). On jouait à deux. On appelait à haute voix sur le marché « pounche ! pounche ! » ou bien « cuou ! cuou ! ». Alors les concurrents se rapprochaient tenant un œuf dans leur main quasiment refermée, ne laissant dépasser qu'une faible partie de la pounche ou du cuou. Les deux poings se rapprochaient et l'on provoquait un choc des coquilles d'où il résultait une faille dans l'un des œufs mis au concours et l'œuf embouti était récupéré par le gagnant. |
Póuprè, póurprè |
Poulpe, pieuvre, mollusque céphalopode (cf. aoustin, polype). Prendre le póupre, c'est également être surpris par l'orage, recevoir une averse (allusion au jet d'encre que reçoit parfois celui qui a capturé un poulpe ??). |
Pourcin |
Cochon d'Inde, cobaye. |
Pourquoi |
Adverbe souvent utilisé à la place de parce que. Cela tient à l'ambivalence du perqué provençal (qui signifie à la fois pourquoi et parce que), tout comme celle de l'italien perche ou de l'espagnol porque : « Tu dois pas traverser cette rue, pourquoi c'est défendu ». « Pourquoi faut pas dire de gros mots ? », demande l'enfant. « Pourquoi c'est pas joli ! », réponds la mère. Ou encore : « J'ai manqué l'école, pourquoi je suis été un peu malade... ». |
Pourraque, pourrache |
(Prov. pourraco). Asphodèle, bâton-blanc, plante bulbeuse de la famille des liliacées, commune dans la garrigue (Asphodelus cerasifer) (cf. bois fumant). |
Pous |
Puits. Pous perdu, puisard, puits perdu. « Pescan dins un pous ! » (Nous pêchons dans un puits ! »), disent les pêcheurs en mer, lorsqu'on ne ressent aucune pitée, ou qu'on n'a même pas la consolation d'être désesqué. |
Pousalacque |
Puits couvert en maçonnerie (du prov. pousaraco ou pouso-raco, roue hydraulique, noria, machine dont on se servait dans le Midi pour les irrigations). |
Pousse-avant |
Ancien mode de pêche, dévastateur des fonds marins. Le pousse-avant était constitué d'une armature de bois trapézoïdale, tenue par un manche où s'accrochait un filet en forme de poche. En poussant le manche devant soi, l'engin draguait à faible profondeur, se remplissait d'algues, de poissons, de crabes, de crevettes, de bigorneaux. |
Pousson |
Forte poussée appliquée à quelqu'un. Flanquer un pousson. |
Poutargue (n.f.) |
Sorte de mets qu'on prépare en Provence avec des œufs de poissons (particulièrement de muge ou mulet) salés, séchés ou fumés (prov. poutargo ou boutargo, de l'ar. batarikh). |
Poutignes |
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Poutignes |
Chassie, liquide visqueux qui s'écoule des yeux (prov. poutigno). « Tu as des poutignes dans les yeux ! ». |
Préférer mieux |
Quand préférer ou aimer mieux ne suffit pas, le Provençal, souvent excessif, n'hésite pas à utiliser le pléonasme préférer mieux. |
Prego-diéu |
Mante religieuse ou prie-dieu, insecte de l'ordre des orthoptères (Mantis religiosa), qui, à l'affut, ou en position de défense, replie et joint ses pattes antérieures dans une sorte d'attitude de prière. En taquinant un prie-Dieu (pour lui faire prendre sa posture de défense, les enfants chantaient (avec jeu de mots entre le verbe prier Dieu et le substantif prie-Dieu) : « prego Diéu, prego-Diéu, autrement ti tugue ! » (Prie Dieu, prie-Dieu, autrement je te tue !). Le prego-diéu de rastouble est une race de mante religieuse de couleur brun paille, difficile à repérer dans le rastouble (chaume). Par extension, on a donné ce nom aux curés ou aux bigotes. « Levo ti d'aqui, prego-diéu de rastouble ! » (Marcel Pagnol, d'après Jean Giono, dans Jofroi). |
Primo (de) |
Pesca de primo, cala de primo : pêcher au coucher du soleil ou dans la nuit. Sardino de primo, pèis de primo. |
Proche |
Proche de : près de. « Aquelo... aquelo... mi rappelli plus. Vouei, aquelo qu'a lou pous proche de la routo ». |
Profiter |
Verbe utilisé abusivement de manière intransitive pour parler de quelqu'un qui se fortifie, qui grandit. « Cet enfant profite bien », ou « Pendant les vacances, la nourriture lui aura profité ». |
Profonder |
Détruire, démolir, endommager gravement, défoncer (au sens de : briser en enfonçant, éventrer). (prov. prefounda : plonger, enfoncer, engloutir). |
Proun |
Assez. « N'i a proun ! » (Cela suffit ! Il y en a assez !). |
Purger |
Laisser purger les escargots : les laisser jeûner pour qu'ils éliminent les substances toxiques dont ils auraient pu se nourrir (comme le Genêt d'Espagne). Avant de manger les escargots, on les laissait purger plusieurs semaines dans la limacière. |
Pyro (la) |
Abréviation de la Pyrotechnie, l'un des services de l'Arsenal de Toulon, construit vers 1850 sur la presqu'île de Milhaud, près de l'embouchure du Las. |
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Jean-Claude Autran 2023