Lettre Q
Qu ? |
[prononcer ku] Qui, celui qui, quiconque. Lorsqu'on entend cogner à sa porte, on dit : « Qu ? » pour « Qui est là ? ». « Qu es mouart ? », dit-on en consultant les avis de décès quotidiens. Les anciens qui utilisaient qu pour qui en provençal avaient alors tendance à élider le i du qui lorsqu'ils s'exprimaient maladroitement en français. Exemple : « Y fait des pets qu'empoisonnent ! ». On peut également citer un célèbre jeu de mots dans la traduction de : « Nous mangerions tout le pain que nous aurions sur la table », soit : « Manjarian tout lou pan que agarian sus la taulo », qui devient « ... qu'agarian sus la taulo », avec, phonétiquement, une toute autre signification... |
Quatre |
Appel des anciens vendeurs ambulants pour écouler des marchandises en nombre : « Quatre, quatre, les sardines ! ». |
Quaucarèn, quoucarèn |
Quelque chose, dans le sens de beaucoup. (cf. quicon). « Sies trop couilloun per gagna quauquarèn ! » (Tu es trop bête pour gagner quelque chose). « Çui-là, il doit gagner quaucarèn ». « Aque ces aludes, des rigaous, j'en ai aganté quaucarèn ! Un vrai chaple !... ». |
Que, qu' |
L'utilisation de ce pronom relatif autorise parfois des raccourcis avec la suppression d'un parce que : « Surtout ne vous coupez pas, [ ] que je suis responsable... », d'un si ou d'un tellement : « Il est [ ] gras qu'il pète ». Egalement : « C'est moi que je fais le ménage... ». |
Qué |
Pronom et adjectif interrogatif
ou exclamatif, utilisé pour : quoi, que, quel, n'est-ce pas,
etc. Qué ? (comment ?). Qué malheur ! (quel
malheur !). Qué belle petite ! (quelle belle enfant !).
Qué petit tu es, toi ? (De quelle famille es-tu le
fils ?). Je vous retiens pour la noce, qué ? (n'est-ce
pas ?). Qué scène ! [dans le contexte d'un récit tragi-comique] : Quelle histoire ! Quelle affaire ! |
Quècou, cacou |
Voyou, frimeur. Faire le quècou. |
Quel |
Utilisé abusivement à la place de quelque : « De quel côté que je me tourne, je vois la ville de Livourne », disait ma grand-mère. |
Quelque jour |
Un de ces jours, un jour ou l'autre. « Avec tes expériences [du "petit chimiste"], quelque jour, tu nous fais tous sauter ! ». |
Quèque, quèques |
Utilisé parfois à la place de quelque, quelques. « J'ai quèque chose à vous dire ». |
Quico, quicou |
Pénis, membre viril (cf. quiquette). Également, terme d'affection : « O ma quico ! Moun quicou ! ». |
Quicon |
Quelque chose (cf. quaucarèn). Sente quicon ! (Ça pue, ça chelingue, ça emboucane ; cf. sente caiòu ). |
Quiller |
Percher (prov. quilha, dresser, placer dans un lieu élevé, mettre les quilles debout). « J'ai quillé mon avion en papier sur la toiture ! ». Quiller quelqu'un : le planter là. Vous m'avez fait un quillage ! (Vous m'avez laissé sur place, vous avez cherché à me semer). (cf. déquiller, débesquiller) |
Quinson |
Pinson (prov. quinsoun). « Comment s'appellent ces deux oiseaux, madame » ? « Un quinson et une carderine » (Un pinson et un chardonneret), répondit mon arrière-grand-mère à Mar-Vivo (vers 1930). |
Homme excessivement porté sur le sexe, passionné pour les femmes, coureur de jupons invétéré, vert-galant, paillard, séducteur, queutard. (cf. pistachier, frottadou). |
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Quiquette |
En langage enfantin, zizi, pénis, membre viril (prov. quiqueto, de quico). |
Quitran |
Goudron (du mot arabe quitrân), utilisé par exemple pour le traitement des coques en bois de navires. L'erbo-dóu-quitran est la Psoralée bitumineuse (plante de la famille des légumineuses). |
Quitter |
Quitter quelqu'un : s'en séparer. Son mari l'a quittée. Ils se sont quittés : ils ont divorcés (du prov. se quita, se séparer, faire divorce). |
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Jean-Claude Autran 2022