Lettre R
Rababèu |
Radoteur, rabâcheur. Faire veni rababèu : Faire perdre la tête. [D'autres régions disent repèpi ou repàpi]. |
Rabocher |
Rapporter, dénoncer quelqu'un, moucharder. Terme très vivant, mais origine provençale incertaine. Peut-être de même étymologie que rabâcheur (rababèu ?). |
Raclùn |
Avoir le raclùn : avoir la gorge qui râcle, rascléger (cf. s'escura, avoir le caburni). |
Radasse (n.f.) |
Femme fainéante, qui se traîne (prov. se radassa, se traîner, se vautrer, se rouler à terre ; arg. radasse, prostituée qui racole sur la voie publique). |
Radassière |
Sorte d'ancien canapé, où l'on pouvait se vautrer (se radassa). Lorsque George Sand s'installa à Tamaris, le piano du propriétaire fut transformé en étagère, mais la radassière fut respectée et utilisée. |
Radet |
Petite rade, petit port. Le premier port de La Sagno était vraisemblablement situé à l'emplacement actuel de la place Martel Esprit. Le nom primitif de cette place (place Bourradet) viendrait peut-être de lou radet, la petite rade. |
Rai |
Filet d'eau, courant, écoulement. Le Rayolet, petit rai, est l'une des sources du massif de Sicié. Désigne aussi un mince filet de liquide : un rai d'huile d'olive. |
Raie |
Rangée, ligne de semis (en agriculture). Je viens de faire une raie de pois-chiches. |
Raille |
Bande, ensemble d'individus peu recommandables, fédération amicale de petits voyous (étymologie obscure, peut-être du prov. rai, troupeau, grand nombre ?). Terme parfois utilisé pour désigner plus simplement une bande de copains de jeu d'un même quartier. Les batailles rangées (la dure) que se livraient la raille de La Loubière et la raille de Besagne étaient particulièrement sanglantes, car les pierres étaient souvent remplacées par des billes de roulements... Malheur à qui était touché !... (JD). |
Rainé (n.m.) |
Crécelle, petit jouet ou instrument constitué par un moulinet et une languette de bois flexible (de rena, raina, grogner, se plaindre ??). |
Rairestèu, rais-rastèu |
Garance sauvage, garance voyageuse, plante dont les aspérités accrochent comme un rateau (rastèu), de la famille des rubiacées (Rubia peregrina) dont la forme cultivée a été utilisée pour produire la garance, colorant rouge (cf. rastelet). |
Raïsse |
(Prov. raisso) Averse, ondée de pluie. En terme de marine, désigne également un coup de vent, une rafale. Sur nos rivages, c'est aussi la risée créée par le levagnoou, vent du matin venant de l'Est. |
Râler |
Râler comme un pou : [En fait, comme un poul, masculin de la poule, du latin pullus, coq] : Râler très fort, en faisant beaucoup de bruit, à la façon du coq qui chante. Râler comme un pou mort, cest crever de rage, de dépit. |
Ramener |
Utilisé comme verbe intransitif, peut signifier : rattraper un concurrent ou un groupe de coureurs par lequel on a été distancé. |
Ramente |
(Prov. ramento) Chose de peu de valeur, bagatelle. Par exemple, petit poisson de soupe pour les chats (cf. peissalho), balayures. Le terme désigne aussi un va-nu-pieds. |
Ran-tan-plan |
Rataplan, onomatopée du bruit du tambour. « Ran-tan-plan tiro-liro ! Lei sordat se retiroun ! N'en reste plus que dous Que an lou cuou merdous ! » (chanson populaire). |
Rapia |
Avare, radin, qui va jusqu'à voler (du verbe prov. rapia, rapina, rapiner, voler, marauder) (voir aussi grinchou, rascous, raspi ou rastègue). [rapia est une forme utilisée localement : en bon provençal, le substantif pour avare serait plutôt rapihaire]. |
Rapounchou, rampouchou |
Nom donné à diverses plantes sauvages comestibles, qui, selon les lieux peuvent être : la Raiponce, ou Campanule raiponce (Campanula rapunculus), le Laiteron rude (Sonchus asper), etc., et même [terme davantage utilisé dans le Tarn et l'Aveyron] les jeunes pousses de Tamier (Tamus communis), qui se disent plutôt Répounchous. |
Rapugue |
Grappillon, ou grappe de raisin murie tardivement et restant après la vendange, que l'on peut grappiller pour faire du vin de rapugue. |
Rapuguer |
Coller, fixer avec de la colle (prov. rapega, rampega, empega). Le rapugué désigne familièrement l'épi de certaines graminées, particulièrement celui la sétaire (Setaria viridis), qui porte de nombreuses soies rugueuses et s'accrochant fortement aux vêtements ou aux chaussettes. La même racine rapegoun est utilisée pour désigner d'autres plantes hérissées de petits crochets, par exemple rapegue pour le gaillet gratteron (Galium Aparine), ou rapeguiéu pour la garance voyageuse (Rubia peregrina). |
Raque |
(Prov. raco) Rafle de raisin, grappe dont on a enlevé les grains, ou encore marc de vendange que l'on destine à la distillation (brula la raco). |
Raquer |
Vomir, rendre, restituer, dégobiller (prov. raca). Mot connu en argot au sens de payer. Au cavalier qui l'invitait à valser, une jeune fille répondit : « Non, merci, quand je varse (sic), je raque... ». |
Rascasse |
(Prov. rascasso) Scorpène, poisson à chair très estimée de nos côtes rocheuses (Scorpaena porcus, famille des scorpénidés), encore appelé crapaud de mer, ou diable de mer à cause de sa tête pourvue d'épines venimeuses et de sa grande bouche. Un rascasson |
Rascasser, rescasser |
Attraper à la volée (prov. recassa). Se rascasser : se raccrocher, se rattraper de justesse. Le chat, il a voulu sauter de la toiture et il a juste pu se rascasser à une branche. De rascassun : par ricochet. |
Rascle ! |
Interjection qui exprime un espoir déçu au plan matériel ou financier, par exemple pour des raisons d'avarice. « J'attendais une part de son héritage, mais tè ! rascle ! ça m'est passé sous le nez ! » (du prov. rasclous, avare, mesquin). On pourrait dire, en français : bernique ! ou macache !). |
Rascléger |
Se râcler la gorge, avoir la voix caverneuse (cf. raclùn, s'escura, avoir le cabùrni). |
Rascous |
Teigneux (du prov. ràsco, teigne), qui a de la teigne dans les cheveux : « Vous aimez les tripes ? » « Sûr, j'en mangerais sur le crâne d'un rascous ! ». A aussi le sens d'avare. « Peirin ! Rascous ! Lou pichoun vèndra gibous ! » (Parrain ! Avare ! Le petit sera bossu !) Phrase traditionnellement adressée au parrain par les gamins rassemblés à la sortie des baptêmes. |
Raspail |
Un système Raspail
: un montage douteux, suspect, ou bancal (lien avec raspaillette ?). Expression
utilisée par les vieux Seynois, peut-être par antagonisme
avec le système Taylor qu'ils croyaient avoir été mis en place dans la construction
navale synoise par les frères Taylor, ingénieurs anglais
(voir notre rue Taylor) [alors qu'il avait été créé par l'ingénieur américain Frederick Taylor...]. En réalité, la méthode Raspail ou système Raspail
est une méthode de promotion de la santé développée par
François-Vincent Raspail au XIXe siècle qui prône une médecine
populaire, accessible à tous, s'appuyant sur l'hygiène et plus
généralement l'éducation populaire à la santé. |
Raspaillette |
A la raspaillette : à la pétanque, manière de frapper une boule, non de façon directe (au fer, en plein fer), mais après que la boule du tireur ait couru un instant sur le sol (du prov. de raspaieto, par ricochet, en effleurant, en glissant) (cf. à la bidoulette). |
Rastègue |
Animal décharné (ase rastegue), homme maigre et chagrin, pauvre hère. Semblerait également avoir été employé (à tort ?) avec le sens d'avare (comme rapia ou rascous). |
Rastelet |
Garance sauvage, garance voyageuse, plante de la famille des rubiacées (Rubia peregrina) dont la forme cultivée a été utilisée pour produire la garance, colorant rouge (cf. rairestèu ou rais-rastèu). |
Rastèu |
Désigne le râteau et divers autres outils agricoles ou accessoires de pêche. Camèu de rastèu ! est également une exclamation de dépit devant une opération manquée, un objet brisé, un plat de nourriture renversé,... |
Rastouble |
Chaume, éteule, mélange d'herbe et de chaume ramassé comme pâture (prov. restoublo). Le prego-diéu de rastouble est une race de mante religieuse (Mantis religiosa) de couleur brun paille et difficile à repérer dans le chaume. |
Rataillons |
Petits morceaux, petites quantités, restes divers : de nourriture, de chutes de tissus, de fils de couture, etc. (prov. rataioun, retaioun). Pour accentuer l'idée, on utilise même le pléonasme "rataillons de bouts". |
Rate |
Souris (du prov. rato (n.f.), la souris). [le rat se dit : lou gàrri]. |
Rate pénate |
Chauve-souris (prov. rato-pennato, rato-penado; du prov. rato, souris, et du lat. pennata, ailée). |
Ratoune |
Dent, en langage enfantin (prov. ratouno). |
Rauba, Róuba |
Dérober, voler, ravir ; enlever une jeune fille ou une femme. |
Ravachol |
Etre coiffé à la Ravachol : avoir le visage hirsute, les cheveux ébourrifés (par allusion au visage de l'anarchiste François Ravachol, guillotiné en 1892, resté dans la mémoire de beaucoup de nos vieux concitoyens qui avaient connu la fin du XIXe siècle). |
Ravageur |
Sur nos rivages, ce vocable désignait autrefois des braconniers de la mer, qui vivaient de petits larcins et qui avaient le goût de ce qui est défendu. Ils ramassaient du bois rejeté par la mer pour se chauffer, des débris de ferraille ou d'étoffes pour en faire commerce, mais, ils n'hésitaient pas à visiter nuitamment les parcs à moules, à vider de leur contenu les nasses calées par d'autres. La gendarmerie maritime et la douane avaient fort à faire avec ces coquins dont certains s'étaient fait une auréole de gloire par leurs exploits. |
Ravan |
Objet mis au rebut, chose de peu de valeur, chiffon, vieil habit, vieil objet. |
Ravelle |
Bogue ravelle (prov. bogo-ravèu, de ravèu, qui est de rebut, qui a mauvais goût) : poisson de mer (genre Pagellus ou Sparus ?) (cf. bogue, saupe). |
Ravi |
Substantif qui s'applique à un individu toujours content. Dans la crèche, le Ravi, c'est l'étonné, le simple, le naïf. |
Récamper |
Ramener du dehors, recueillir, donner l'hospitalité (prov. recampa ; se recampa, rentrer chez soi, s'abriter, se réunir). |
Récavade |
Défoncement des sols effectué par le moyen d'une fourche-bêche (liché) à dents très longues pour retourner la terre jusqu'à 0,60 m de profondeur avant plantation d'un vignoble et d'un verger (du prov. cava, recava, creuser). |
Refaire |
Imiter (la voix, l'attitude de quelqu'un). « Très jeune, Henri Tisot s'amusait déjà à refaire ses professeurs ». |
Regardelles |
Manger des regardelles, être invité à manger des regardelles : expression utilisée pour décrire le peu de nourriture se trouvant dans une assiette, dîner des yeux, vivre de l'air (du prov. regardello, mets imaginaire, plaisir des yeux). |
Regonfle |
Remous (prov. regounfle). A La Seyne, de la rue Berny en direction du port, existait autrefois la rue Regonfle ainsi appelée en raison de l'existence d'un ruisseau souterrain débouchant dans l'angle de la darse. Sa rencontre avec les courants des eaux de la mer produisait une sorte de remous que nos anciens provençaux nommaient Lou Regounfle. |
Reinard |
Renard. Si sian régala mé lou reinard faisanda ! Aven ben mangea, ben bégu ! (Nous nous sommes régalés avec le renard faisandé ! Nous avons bien mangé, bien bu !). |
Remède |
Mot utilisé à la place de médicament, que les provençaux considèrent généralement comme un mot trop savant. |
Remettre (se) |
S'asseoir. « Je vous en prie, remettez-vous, détendez-vous », dit-on à un visiteur en lui montrant un siège, ce qui équivaut à asseyez-vous. (Implicitement, le fait de s'asseoir va permettre au visiteur de se remettre de sa fatigue). |
Remoulaire, Reimoulou, amoulaire |
Rémouleur (du prov. remoula, amoula, remòurre : émoudre, aiguiser, repasser). |
Remplié |
Replié à l'intérieur, rentré en dedans, en parlant d'un pan de vêtement ; plutôt associé à l'idée de faire des plis négligés et disgracieux. |
Rénaire, Rénasse |
Grincheux, grogneur, grondeur, qui a une humeur détestable, qui se plaint constamment et de façon désagréable (du prov. renaire, ou renasso). Ma petite-fille, elle est plutôt du genre rénasse. |
Réner |
Pleurnicher, se plaindre, gronder, geindre, bouder, râler (cf. cluisser). |
Rendre |
Vomir. « Mémé, j'ai mal au coeur ! ». « Pour rendre ? ». Voir raquer. |
Répétition de mots |
Les provençaux, qui sont souvent excessifs et qui n'hésitent pas à employer des pléonasmes ou des augmentatifs, pratiquent aussi la répétition de mots pour accentuer leur idée ou montrer leur contentement. Exemples : Vous hachez fin-fin-fin. Vous faites cuire petit feu - petit feu. Bonjour-bonjour, Monsieur Autran, bonjour-bonjour ! On retrouve d'ailleurs ce mot fin-fin-fin dans La gloire de mon père, de Marcel Pagnol : La marjolaine, le romarin, la sauge, le fenouil. Il fallait en bourrer le ventre de la lièvre, ou bien le hacher fin-fin-fin. |
Reprocher |
Provoquer des renvois (après la consommation d'un aliment). « Je préfère utiliser l'ail frais, ça me reproche moins ». |
Resquiller |
Glisser (prov. resquilla). A pris, en français familier, le sens de se procurer un avantage par une menue fraude, ou entrer sans payer dans une salle de spectacle, dans un véhicule de transport. |
Resset, recet |
Couteau-scie, scie à main d'élagueur (cf. saracou). |
Restanque |
(Prov. restanco, digue, barrage). Muret de pierres sèches empilées savamment pour retenir la terre arable et permettre d'étayer les étroites terrasses (ou bancau, faisso) de cultures étagées autour des collines. Les restanques suivent des tracés rappelant les courbes de niveau des cartes d'état-major. |
Rester |
Habiter. « Oh garri, où tu restes ? ». « Je reste à Pont de Bois ». Autre sens : se porter. « Ho ! Zé ! Comment tu restes ? » (Comment tu vas ?). |
Ribe |
Bord, extrémité, lisière d'un champ (prov. ribo). Il nous semble que ribe désignait aussi les raies, ou sillons, tracés parallèlement à la lisière du champ (?). |
Rifouart |
Raifort cultivé, radis. « Li tiroun la jaquette, lou trou dou cuou li pète ! Li tiroun lou rifouart, lou trou dou cuou li pète fouart ! ». |
Riganéou |
(Prov. reganèu, arbuste épineux, arbrisseau rabougri). Chène Kermès, chêne à cochenille (Quercus coccifera). |
Rigaou, rigau |
Rouge-gorge, oiseau passereau insectivore, genre Erithacus, famille des turdidés. |
Rin, rasin |
Raisin de la vendange, grappe. |
Rin vierge |
Salsepareille d'Europe (Smilax aspera), liane-arbrisseau épineuse et à fruits rouges en grappes, de la famille des liliacées (du prov. rin, raisin) (cf. aglariat, saliège). |
Risée |
Légères ondulations de la mer créées par le levagnoou, vent du matin venant de l'Est, qui gênent le travail de l'aubijaïre. (cf. raisso). |
Risque pas |
Equivalent de : il n'en est pas question. « Du miel, risque pas que j'en mange, c'est trop pégueux ! ». |
Rivouarto, revouerto |
Clématite (Clematis flammula), liane utilisée comme lien pour les fagots. Plus généralement, lien fait avec une branche tortillée. |
Ròdou |
Petite étendue circulaire, rond, endroit, clairière. Endroit où sont regroupés plusieurs exemplaires d'une espèce végétale. Ròdou de grame (endroit plein de chiendent), ròdou de champignons (cf. ronds de sorcières, poussées en cercle de champignons dans les prés et les bois). S'applique aussi à un rassemblement de plusieurs amis. |
Roudié |
Charron, ouvrier qui fait des roues (du prov. rodo, roue). |
Roumaniéu, roumaniou |
Romarin (Rosmarinus officinalis), arbuste de la famille des labiées. |
Roumaniéu couniéu |
[Romarin des lapins] Asperge sauvage, asperge à feuilles aiguës (Asparagus acutifolius) (cf. espargo-fèro). |
Roumagnole |
Ustensile de pêche : faisceau d'hameçons soudés autour d'un axe (cf. tóuténière). |
Rouméguer |
Maugréer, ronchonner, râler, ruminer (davantage usité en Languedoc ou dans le Sud-Ouest : romega). Mais y a-t-il un lien avec le provençal roumeguié, buisson de ronces et roumega, couper des ronces ? |
Roumeirage, roumavage |
Pèlerinage, fête patronale, fête votive. |
Roumète |
Terme utilisé dans une comptine populaire : « Roumète, catarinette, quant lei vendes, quatre sou, gali-gali escaragou », que l'on fredonnait à un enfant en lui grattant ou chatouillant l'intérieur de l'avant-bras. De roumeto, raie piquante, poisson de mer ; ou de roumet, petite ronce. |
Roumias |
Touffe de ronces, hallier, végétation de buissons épineux, inextricable. |
Roumpi-couilloun, roumpi-pé, roumpi-balli, roumpi-tata |
Personne qui dérange, qui importune ; casse-pieds, emmerdeur (cf. cassoti, sèque datti, tavan merdassier). |
Roumpi-cuou |
Rue de village en forte pente (de roumpre, casser, et cuou, cul), escalier, sentier escarpé et donc dangereux, casse-gueule. |
Roumpre |
Briser, casser. « Roumpèn rèn ! » (Nous ne cassons rien !), dit-on lorsqu'on paresse, qu'on se prélasse, qu'on ne fait rien de productif. |
Roumpu |
Cassé, brisé (part. passé du verbe prov. roumpre, briser, casser). |
Roucas |
Rocher. « Les Deux Frères, c'est ces deux gros roucas, en face de Sicié, où vit le poupre géant » (Légende). |
Rounfladou |
Ronflant (du prov. rounfla, ronfler, râler en dormant). Lou rounfladou est une zone à récifs du cap Sicié entre lesquels l'eau s'engouffre en produisant une sorte de ronflement. |
Rouquier, rouquié, roucau |
Genre de poissons qui fréquentent uniquement les côtes rocheuses, en particulier le Labre paon (Labrus pavo, Labrus turdus) ou le crénilabre (Crenilabrus mediterraneus). En prov. roucau (Serai countènt coume un roucau - Que vèn d'escapa dóu musclau (P. Bellot, poète marseillais). |
Rouscailler |
Réclamer, protester, râler, ronchonner, maugréer, se plaindre. |
Rouste |
Raclée, volée de coups, correction (prov. rousto) ; également, grave défaite, humiliation. Donner la rouste à un enfant ; prendre une rouste. |
Roustide |
Rôtie, tranche de pain rôtie, tartine grillée. Roustide (Roustido) est aussi un personnage de la Pastorale Maurel. |
Roustir |
Francisation du verbe prov. rousti, qui a soit le sens de rôtir, griller, soit le sens de duper, escroquer, voler, avoir à la triche. « Si vous lui laissez voir votre jeu de cartes, il va vous roustir ! ». |
Rouve |
Chêne : chêne Rouvre (Quercus pedunculata) ou, en Provence, chêne blanc (Quercus pubescens). |
Roux (n.m.) |
Le roux : Le jaune de l'oeuf (prov. rous). « Se me vendié d'uous, creiriou que li a leva lei rous » (s'il me vendait des oeufs, je croirais qu'il a enlevé les jaunes), dit-on à propos d'un avare. |
Ruiguer |
Ronger (par exemple, une carcasse jusqu'à l'os) (prov. rouiga, rousiga). |
Ruiner |
Détériorer, blesser, faire mal. (conséquence d'une bagarre) : « Mais qu'est-ce que vous lui avez fait à cet homme ? Vous l'avez complètement ruiné ! ». |
Rumi |
Rumine. La brebis, elle rumi. |
Ruscle (n.m.) |
Appétit dévorant. « Ai lou ruscle » (je meurs de faim). |
Ruscle (n.m.) |
Averse passagère, pluie qui fouette, pluie battante (cf. chavano, raisso). |
Rusque (n.f.) |
Écorce de pin pilée, riche en tanin, dont on faisait un bouillon pour imprégner le coton, le chanvre des filets de pêche, et même le liège des flotteurs (prov. rusco). La rusco était broyée dans un moulin à rusco (cf. moulin à tencho). Le terme s'applique à l'écorce de melon, de courgette, etc. : manger le melon jusqu'à la rusque. |
Rusquet |
Ustensile de pêche : flotteur constitué d'un morceau de liège taillé en cylindre court et portant au dessous un fil muni d'un hameçon. Appâté avec un simple morceau de pain, le rusquet permet de pêcher des blades. |
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Jean-Claude Autran 2021